« we past away »    amy castle & adèle shephard

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Elle s’est battue corps et âme contre son cancer Adèle. Mais il a été plus fort qu’elle, plus fort que son corps. Il faut dire que sa mort fût rapide, elle n’a pas eu le temps de souffrir plus que ça, suffisamment pour qu’elle s’en souvienne quand même. Mais les yeux clos, dans cette chambre de maison de campagne. Avec sa robe longue, ses bottines qui se tiennent à côté du lit. Une famille désemparée, et une fille qu’elle laisse derrière elle. Elle entend au loin son cheval, qui s’enfuit, qui part. Il a ressenti cette nuit cette douleur, a entendu ses cris. A vu toute la maison s’agitait et plus rien. Une délivrance dira les gens, mais elle n’a pas peur Adèle, d’affronter ce nouveau monde. Elle est partie dans un autre monde, celui des morts, celui qui résiste aux tempêtes. Celui des gens qui sont passés de l’autre côté, mais qui n’ont aucune envie d’être libérée pour autant, de ses chaînes. Elle marche sans but, elle est là droite à les observer rire, chanter, danser. Comme elle, il fût un temps quand elle se rendait au bal avec son époux. Comme quand elle se rendait au ranch. C’était sa vie, une vie partie en fumée alors qu’il y avait encore quelques semaines, elle respirait l’air de l’extérieur. Elle a eu de la chance de trouver son époux, de tomber sur lui, même si son passé n’est rien de glorieux, et qu’ils auraient finit sous une balle. Elle a peur, d’ailleurs. Pour sa fille. Pour lui. Et elle veille de loin, elle les protège de là-haut. Parce qu’elle refuse de s’enfuir, elle refuse de partir loin du ranch, loin de cette ville. Mais elle est à terre et ses yeux qui s’ouvrent. Avec cette robe qui vole au gré de la fraîcheur et du vent léger qui commence à faire face. Elle n’est pas fatiguée alors qu’elle marche depuis des heures, des jours. Elle ne peut vraiment dire combien de temps, elle a perdu toute notion du temps, comme si ce corps n’était plus sien. « Qu’est-ce qui se passe ? » Quelle est cette délivrance ? Quelle est ce fardeau ? Quelle est ce besoin d’affronter quiconque qui lui barrera la route ? « Qui tu es ? » Cette voix, sa voix n’est plus sienne, et elle se surprend à être aussi froide que son corps. Que ses sens. Elle est destructrice Adèle…

 « we past away »    amy castle & adèle shephard

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Le monde ne lui appartient plus, elle n’est plus ce qu’elle était, il fût un temps. Mais étrangement, elle n’a plus peur de rien, elle se sent d’affronter quiconque. Elle se sent comme poussée des ailes.  Plus que d’ordinaire, plus que quand elle n’était qu’une humaine, elle se contente alors juste de regarder les gens qui marchent autour d’elle. Presque aucun ne la regarde, ne s’intéresse à elle. Presque aucun ne lui adresse un sombre sourire, et une parole délicate. Comme si Adèle n’avait jamais existé, ou comme si elle était désormais dans un monde transversal. Comme si ce corps n’était plus le sien, elle cherche à se toucher, relevant les mains pour les admirer un instant. Est-ce possible que quelque chose ai changé ? Qu’elle ne soit plus humaine ? Impossible et pourtant… « Tu me vois ? » Une énième passante qui passe près d’elle. Un énième appel au secours. Non pas pour la sauver. Mais juste pour voir si cette personne peut lui parler, si elle l’entend. Et elle l’entend, elle lui répond même en lui posant une question. « Oui je te vois… » Adèle répond fronçant les sourcils, elle était étrange. Vraiment très étrange cette question. « Je suis morte. Et si tu me vois, toi aussi. » Elle relève ses mains, tente de toucher le premier objet qu’elle voit. Mais elle ne parvient pas à chopper le truc, elle s’énerve sur l’objet Adèle. Quel est ce monde étrange ? « Et pourquoi je suis encore ici, si je suis morte ? » Qu’elle demande comme si elle attendait une réponse de sa part. Comme si la personne en face pourrait savoir. « On devrait pas être ailleurs ? » Il n’y avait pas un monde parallèle pour ceux ayant perdu la vie ? « Cela fait longtemps pour toi ? » Elle hausse les épaules, qu’est-ce qu’elle en sait… « Sans doute pas… » Et elle comprend mieux pourquoi Bugly son cheval ne l’écoutait pas ce matin, comme si elle n’existait pas. « Tu sais de quoi… T’es morte ? » Elle demande presque sans attachement, et c’était un peu la vérité, il n’y avait plus d’attachement désormais.

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Elle est paumée Adèle dans un corps qui ne lui ressemble pas, elle se fiche de savoir depuis combien de temps elle est là, ou de la manière dont elle va s’en sortir. Parce qu’il est à présent trop tard pour renoncer, trop tard pour pardonner, trop tard pour s’en inquiéter. Adèle a l’impression que sa vie à présent est terminée, et pas même la rencontre avec la jeune ne changera quoi que ce soit. Elle n’a pourtant jamais rendu les armes, elle s’est toujours combattue auprès des siens, pour son ranch. Parce que si elle a bien compris un truc Adèle, c’est que la vie sait se jouer des humains. Alors autant ne jamais faire de cadeau. « Je ne sais pas pourquoi nous sommes encore là. » Elle hausse les épaules, tente de trouver elle-même la réponse à sa question. Pour elle, c’est qu’il devait forcément y avoir quelque chose. Il était dit que les sorcières n’existaient pas, sûrement que les fantômes aussi. « Est-ce que… Est-ce que tu crois qu’on aurait un truc à finir ? » Elle fronce les sourcils, est-ce possible ou devenait-elle complètement barjo ? Est-ce que le monde l’avait rendu folle à ce stade pour sortir une connerie pareille ? « Nous ne sommes pas les seules à être ... bloquées ... » Elle arque un sourcil, ça l’intéresse ce genre de renseignement, et elle n’attend pas trop longtemps pour en savoir plus, tout ce que peut savoir cette fille l’intéresse, « tu as déjà rencontrée d’autres personnes comme nous ? » Elle avait franchement l’impression d’être dans un autre monde, un monde en 4D. Et elle ne pouvait rien faire de plus. Sa famille devait la pleurer, sa fille surtout, et elle, elle est perdue là, à devoir enquêter sur sa mort et sur celle de cette femme. « Je ne m'en souvenais pas vraiment ... au début. Et puis, ça a fini par revenir. » Qu’elle avoue, avant de reprendre aussitôt, « c'est un homme violent qui m'a donné la mort. Cela m'a permis de lui échapper. » Elle fronce les sourcils, ça voulait dire qu’elle n’avait rien connue d’autre que l’enfer. « C’est dur… » Ca doit pas être évident tous les jours… « Il est encore en vie ? » Bien sûr qu’il doit l’être, dans leur monde l’homme domine tout. Elle est bien tombée Adèle, il est conciliant, et même si elle n’est jamais vraiment sortie de chez elle, si ce n’est pour les premières nécessités de la vie, il a toujours été un homme prévoyant, et plutôt pas trop dur. C’est pas toujours évident….

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Adèle n’accepte pas d’être dans son corps sans pouvoir protester, sans pouvoir faire autre chose que tourner en rond. Il y a forcément la réponse à sa question, quelque part. Caché, ou que sais-je, et elle veut le découvrir. Elle a toujours été bien trop curieuse, être ce genre de nana qui se pose mille et une questions et qui ne supporte pas qu’on ne lui réponde pas. Elle ne supporte pas ne pas savoir, ça l’effraie. Elle hausse les épaules quand Amy lui répond, et franchement ça l’aide pas vraiment… « C'est possible. J'ai essayé ... de parler avec d'autres âmes en perdition ... mais elles ont toutes perdu la raison. » Adèle n’a pas encore rencontré d’autres âmes, en vérité, elle ne savait même pas que Amy en était une aussi. Qu’elle est comme elle, morte. On lui a toujours inculqué que l’âme des morts monte au ciel, mais elle n’a jamais cru en tout ça, Adèle. Elle n’est pas une croyante de ce qu’elle ne voit pas, de ce qu’elle ne peut pas percevoir, mais dans leur univers, il faut espérer en un dieu, y croire au risque d’être traité de sorcière ! Alors si Adèle devait être une sorcière, elle le serait, car elle n’a jamais prétendue devoir être ce qu’elle n’est pas. Son mari n’a jamais été d’accord avec elle, et finalement, elle ne lui a jamais vraiment tenu tête. Elle n’y a jamais pensé, parce que les femmes n’ont jamais étés conditionnés comme ça. Foutu époque… « A tourner en rond, c’est peut-être logique… » Sans doute qu’elle deviendrait folle à force. Adèle sourit à Amy, elle se veut rassurante. « Ils sont ... fous ... Et j'ai bien peur que c'est la manière ... dont on pourrait terminer. » Elle grimace, c’est pas ce qu’elle veut, alors elle ajoute, « à tourner en rond, c’est peut-être logique… » Et elle hausse les épaules, parce qu’elle ne voudrait pas finir comme ça, ça l’effraie même. Mais quand elle parle de sa mort et de son ex-mari, Adèle la regarde. « J'aimerais bien le tuer. » Mais… Mais elle n’a jamais fait de mal à une mouche Adèle. Et pourtant, si elle avait dû prendre une arme pour sauver sa fille, son bébé. Ou son mari, elle sait qu’elle l’aurait fait sans une once d’hésitation. On ne touche pas à sa famille ni à ses frères ! Mais là pour le moment, elle est sans voix. « Et toi alors ? » Elle fronce ses sourcils, elle est morte… Et ça a encore du mal à parcourir jusqu’à son cerveau. « J’étais malade… J’avais un cancer… » Son pronostic n’était qu’une semaine, elle n’aura même pas tenue quarante-huit heures avant de succomber. Mais elle la connaissait sa fin, parce qu’on ne guéri pas les cancers, peut-être un jour, et Adèle l’espère pour les autres… « Il habite où ? Demain on ira lui rendre visite… » Sa voix est aussi froide qu’une porte de prison, son regard représente l’orgueil. Veut-elle réellement faire justice elle-même ? Fallait croire… Après Adèle la douceur, maintenant Adèle la guerrière. « Nous devrions nous abriter. J'ai l'impression que le ciel est prêt à nous tomber sur la tête. » Elle obtempère, elles vont mettre en œuvre cette nuit le plan pour venger Amy. « Tu connais un endroit ? » Elle demande avant de finalement avouer, « ma grange est pas loin je crois… » Elle tourne autour d’elle, paniquée, où est sa grange, elle aurait juré qu’elle était là, à proximité de son corps…

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La vie est dure et les malmène. Aussi loin que remonte ses souvenirs elle n’a rien fait contre elle, pourquoi s’acharne t’elle sur Adèle ? Pourquoi après ce foutu cancer, ses douleurs, elle la fait devenir fantôme, âme rôdant sur terre ne pouvant retrouver sa destinée ? Elle ne comprend pas la jeune femme, et recherche t’elle vraiment à comprend ? Pas vraiment… Elle laisse la vie agir comme elle le souhaite sans s’en soucier particulièrement. « Et bien, j'espère que cette logique implacable ne va pas nous toucher. » Elle hausse les épaules. Elle espère aussi. Mais en doute, le temps est compté, elles doivent agir avant qu’il ne soit trop tard, avant de laisser cette folie s’emparer de leurs âmes. « On doit retrouver pourquoi on est là… Et accomplir cette mission… » Si c’est la seule façon de retrouver la paix, elles n’ont pas le choix. « Il est bien difficile de comprendre les plans de celui qui est là haut. » Elle a raison Amy, même si elle a envie de dire qu’elle n’y croit pas à tout ça, elle hausse pourtant les épaules sans émettre de recul sur un possible dieu qui ne veillerait pas sur elles. « C'est une idée ... Assez enrichissante. Mais c'est assez loin d'ici. » Qu’est-ce qui n’est pas possible au jour d’aujourd’hui ? « Regarde-nous, on est fantômes, moi qui n’y croyait pas à ce genre de choses… En temps normal on aurait rejeté l’idée tu n’crois pas ? Mais elle est là, flagrante, effrayante évidence intrinsèque. On peut pas lutter. » C’est une évidence qu’elle ne peut lutter plus longtemps, qui s’empare d’elle de l’intérieur, un corps mort. Un cœur qui l’est davantage. Adèle s’y résout, parce qu’elle n’a pas le choix. « On doit partir à sa recherche… » Et lui faire payer la mort de la jeune femme. C’est ainsi que les choses doivent se passer. « Je n'ai pas fait vraiment attention. Mais si c'est pas loin ... nous pouvons gagner ta grange. Le souci c’est qu’elle n’a pas l’adresse, et sa mémoire lui joue des tours. Dans quelle direction ? » Elle regarde autour d’elle, tente de se concentrer. « Par là… » Elle hésite la brune, elle hésite sur cette maudite direction, et elle regarde autour d’elle. C’était surtout son mari qui pouvait sortir, pas elle. C’est lui qui connaît la ville comme sa poche. Pas elle. « Je crois… » Elle sourit presque on peut voir une grimace. Parce qu’elle hésite vraiment. « Amy. Je m'appelle Amy. Et toi ? » Elle se retourne vers elle pour se présenter, Adèle repose son regard sur la jeune femme devenue fantôme, « enchantée, et moi Adèle. » Elle sourit, finalement elles décident de partir dans la direction donnée par Adèle, sans être sure d'elle.

 « we past away »    amy castle & adèle shephard

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Le monde est devenu sombre autant que son corps froid, son cœur en miette. Il n’existe plus rien de vivant en elle, tout est anéanti par cette peur, cette tristesse, cette joie disparut. Plus aucun sixième sens, le vide qui déferle sous ses pieds, la transparence de son corps l’effraie. Mais ce sentiment n’est plus là, il ne fait plus partie de son quotidien, ni de son monde. Elle n’est plus qu’un souvenir pour ses proches, Adèle. Plus que de funestes pensées, aussi plausibles soit-elle. « Comment le faire ? Nous ne pouvons pas vraiment ... interagir avec les autres. » Elle n’a plus toute sa tête la jeune femme, et elle ne sait pas faire pour savoir exactement ce qu’on attend d’elle. Est-ce venger l’une d’elle ? Est-ce venger les deux ? Faut-il sauver la planète alors qu’elles n’ont même pas su se sauver elles-mêmes. Un constat épineux et douloureux, un constat amer. Qui reflète cette vérité : elle veut en finir, elle veut rejoindre le monde qui aurait dû l’accepter. Est-ce donc ceux qui n’y croient pas à ses croyances qu’ils sont punis de la pire des manières qui soit ? Ils n’auront même pas le droit à vivre en enfer ? « Il faut pourtant trouver… » Elle hausse les épaules sans être sûre néanmoins, « Anéantir ceux qui sèment la terreur… » Et quand elle parle de sa ferme et Amy qui rétorque qu’elles iront se réfugier la bas, au moins Adèle connaît l’endroit par cœur, et ça lui permettra de veiller sur les siens… Le temps de quelques heures, de quelques semaines… Le temps de retrouver la paix. Et elles devront la venger. « Nous irons alors. » Elle hausse les épaules, c’est la meilleure des solutions. C’est peut-être leur clef, en tout cas leur seule piste pour le moment, « dès demain à l’aube… » C’est pas comme si elles avaient besoin de dormir ou de se reposer. C’est pas comme si elles avaient besoin de se nourrir. Et Adèle ignore de ce qu’elle va pouvoir faire de tout ce temps. « J'aurais préféré ... une rencontre dans d'autres circonstances. » Sans doute. Adèle aussi, « mais on en serait sûrement pas arrivé à se parler… » C’est certain même, elles auraient poursuivis leurs routes, leurs vies sans se soucier l’une de l’autre. « On se serait jamais associé l’une et l’autre… » Parce que c’est ce qu’elles sont non ? Des nouvelles associés pour combattre le mal ?! « Qu'est-ce qui te manque le plus ? » Elle ne sait pas vraiment, rien d’autre que sa fille, et son mari sans doute. « Ma fille, Lea. » Elle sourit en prononçant le prénom de son enfant, de son bébé qu’elle a quitté. Qui ne reverra plus sa douce maman.

 « we past away »    amy castle & adèle shephard

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Il y a forcément une raison à laquelle elles pourront se rattacher, à laquelle elles doivent se rattacher. Comprendre pourquoi elles sont en train d’errer dans un monde où elles n’ont plus leur place. Un monde dans lequel, elles ne devront plus être présentes, mais où il leur est impossible à présent d’échapper. Et si elles étaient mortes trop tôt ? Sans avoir accomplie ce qui leur était de droit ? Tout se mélange dans la tête d’Adèle, est-ce qu’elle deviendrait folle ? C’est à se le demander… Tout ça n’est que foutaise, impossible même. « Peut-être que quelques âmes ... en peine ... pourront nous dire comment faire. » Et si elle doit aider son amie, elle l’aidera. Elle n’hésitera pas une seconde, tant pis pour son côté droite, elle voulait faire justice elle-même. On a pas le droit de s’en prendre à une femme, et tant pis si c’est courant. Si c’est coutume à leur époque. Elle n’acceptera pas. On pourrait même la traiter de sorcière qu’elle s’en fichait bien. « Tu crois que tu pourrais rentrer en contact avec eux ? » Elle ne sait pas vraiment comment faire Adèle. Avec Amy c’est simple et naturel, mais elle ne sait pas si elle y arrivera réellement seule, avec des âmes qui ne veulent pas. Comment leur faire comprendre qu’ils sont sa seule option, alors qu’eux, n’en ont peut-être plus. Pourquoi aiderait-il deux étrangères ? Il y aurait-il un peu d’humanité dans ce qu’il reste d’eux ? Adèle n’en sait rien, et si elle voudrait rester positive, ça l’étonnerait guère. «  Peut-être. » Elle hausse les épaules, sans doute pas… Enfin elle n’en sait rien, peut-être que si, finalement. Mais leur approche aujourd’hui est bien plus simple et facile. « On ne saura sans doute jamais. » Ca semble évident, c’est terminé pour elles. Elles sont bien mortes, Adèle se sent différente sans toutefois comprendre. « C’est sans doute mieux comme ça. » Et elle ne prétendra pas le contraire, elle en avait marre de se battre contre sa maladie, c’est finalement doux la mort. Plus qu’elle ne l’avait déjà songé. Et maintenant elle a l’éternité pour elle. « J'ai toujours eu envie d'avoir des enfants. Mais je ne voulais pas ... en faire avec lui. » Un soupire sort de ses lèvres, sa fille, sa petite fille. Son seul regret. Sa seule peur, qu’on s’en prenne à elle, qu’on la fasse souffrir. « C’est compréhensible… » Elle hausse de nouveau les épaules, quoi dire de plus ? « Je ne crois pas que j’aurai supporté… » Jamais ! Elle détourne son regard alors que son cœur se resserre. Lea est là dans un coin de ce cœur mort. De cette cervelle vide. « Elle a quelle âge ? » Elle sourit. « Elle est si jeune… Qu’elle avoue en partant en direction de la grange. Elle semble voler dans l’air. Sensation étrange, pas ordinaire, mais plaisante. Elle va sur ses sept mois. » Si jeune pour se retrouver seule. Avec son père mais quand même…