and the camera flashes make it look like a dream
@Olive Sterling ☆ crédit/jofridapettersen

"Tu préférerais pas essayer un costume pour changer ?" Le minois de Jo se froissa, tous les traits à la fois, en se tournant vers Stephanie, sa stylite, qui lui tendait une housse ouverte sur le cliché ambulant du mob boss qu’était le costume qu’elle lui proposait comme si, elle, Josephine Carter avait déjà été vue une seule fois dans sa vie avec autre chose qu’une robe sur le dos. D’aucun dirait que c’était parce qu’elle aimait ça. Elle, elle savait que c’était parce qu’elle était beaucoup trop petite pour envisager les coupes standards souvent trop longues des pantalons, mais elle était bien trop fière pour l’avouer à qui que ce soit. Elle avait la primeur des retouches sur-mesure désormais, seulement c’était qu’elle aimait bel et bien les robes et que sa silhouette était reconnaissable grâce à celles qu’elle collectionnait comme d’autres collectionnaient les timbres "Je te rappelle que c’est pas une soirée déguisée." Le roulement d’yeux qu’elle offrit alors à la jeune femme mit fin au débat. Dans le tour qu’elle fit pour se soustraire à elle, les longs cheveux bouclés de Jo furent balayés par sa propre main qu’elle passa d’un côté à un autre de son crâne pour mieux continuer l’inspection du trousseau de robes et de tenues assemblées qu’on venait de lui apporter entre deux répétitions histoire de faire le point sur quoi elle porterait lors du soir de sa prestation avec Midas.

Elle regrettait que sa grand-mère ne soit pas là. C’était son élément, et son expertise en matière de mode était une assurance sur laquelle elle basait ses plus beaux looks Jo, mais elle préférait ne pas l’impliquer dans un environnement qui mettraient sa perception du temp et de l’espace à rude épreuve. Ses petits yeux curieux faisant l’alternance entre plusieurs cintres qu’elle tirait parfois du portant pour mieux estimer le rendu sur elle, qu’elle refoulait d’entrée jeu à d’autres, elle pinça les lèvres pour mieux se concentrer sur l’idée précise qu’elle avait en tête et qui constituait la vision idéale du tableau qu’elle voyait se jouer dans son esprit.

Le temps de quelques secondes en tout cas, puisque celle d’après, la présence d’une troisième personne dans l’annexe extérieure au club qui servait de loge lui fit relever la tête et vriller son regard vers la porte "Tiens, je savais pas que t’étais là." Elle adressa un sourire à Olive qu’elle invita d’un signe de tête à la rejoindre tout en lui demandant dans la foulée "T’es venue avec ton frère ?" Que Jo n’avait pas encore vu, occupée ici plutôt que dans le club qu’elle avait déserté par obligation plus que par envie. Si elles avaient échangé par textos depuis le mois de mai, Jo et Olive ne s’étaient pas vraiment revues suite à la discussion un peu houleuse qu’elles avaient eu lors du Long Sunset Festival. Elle s’était excusée d’avoir été dure avec elle, contrariée par l’éventualité que la jeune femme veuille lui faire la morale à propos de sa rupture avec Midas. Elle l’avait regretté après coup comme à peu près chaque fois qu’elle se laissait empoissonner par sa manie singulière à monter dans les tours pour mieux préserver sa dignité. Elle en avait pris un petit coup dans l’aile ces derniers mois, ça l’avait forcée à descendre en pression et à éclaircir sa conscience pour avancer dans le bon sens, aussi la présence d’Olive, elle l’envisagea comme une bonne chose, et pas comme un dérangement qui aurait été susceptible de la mettre en pétard.

and the camera flashes make it look like a dream
@Jo Carter ☆ crédit/harleygifs

Quelques jours seulement s'étaient écoulées depuis le retour d'Olive en Australie. Après les derniers événements dans sa vie, la jeune femme avait eu besoin de faire un long break. A l'image de sa vie désordonnée, elle était partie sur un coup de tête pour la France avec une amie. Le voyage aurait dû être de courte durée, mais elle avait finalement eu besoin de plus de temps que prévue. Ou peut-être qu'au fond, et elle ne voulait pas l'admettre, elle avait juste eu besoin de disparaitre pour ne pas risquer de croiser la route de ses parents. Cela lui avait pris quelques années à être sincère, alors forcément, la pilule était plus que difficile à digérer pour ses géniteurs, ce qu'elle comprenait particulièrement. Elle ne voulait plus endurer de mépris, ni de remords donc elle était partie. Bien évidement, des responsabilités plus importantes l'attendaient tout de même et elle ne pouvait disparaitre éternellement, alors elle avait fini par refaire surface. Pour reprendre sa vie en main, et même si elle n'était pas parfaite, Olive était un peu plus heureuse chaque jour. Enfin, elle avait laissé son cœur s'exprimer et s'ouvrir. Cela faisait un bien fou. Elle avait donc repris sa place auprès de son ainé, retournant trainé dans ses pattes le temps de se décider à prendre son propre logement. Ce n'était pas pour toute de suite, parce qu'elle avait encore besoin du réconfort de son frère, mais elle savait qu'un jour elle devrait pouvoir lui laisser le champs libre. En attendant, elle continuerait de l'embêter autant que possible.

Mais revenir sur Brisbane n'était pas non plus anodin. Olive avait gardé en mémoire les éventuels représentations sur scène de Midas. C'était important pour elle d'être présente, même si c'était au beau milieu de la foule. Elle soutenait son ainé, et le soutiendrais toujours donc forcément, elle ne pouvait louper aucun événement important, encore moins quand ces événements étaient dans sa ville. Plus fou encore, le nom de Jo était également sur cette affiche, juste à côté de celui de son frère. C'était donc un double événement à ne pas rater. Elle avait secrètement très hâte de pouvoir admirer la fusion entre ces deux là. Elle était persuadée que ce ne serait qu'extraordinaire, alors pourquoi s'en priver ?

Son badge VIP autour du cou, Olive était passé voir son frère, du moins, elle espérait pouvoir enfin trouver où il pouvait se cacher. Elle avait l'impression de tourner en rond et ça la rendait folle. Elle trouva l'annexe et ce qu'elle ne cherchait pas vraiment mais qui la fit sourire de toutes ses dents tout de même. Cette silhouette, elle la connaissait plus que de raison pour l'avoir trop admirer, c'était Josephine Carter, la seule et unique en pleine bataille d'essayage. La présence d'Olive fit assez vite remarquer, alors elle ne bougea pas d'un poil. "Tiens, je savais pas que t’étais là." Olive haussa les épaules. « Désolée, je débarque un peu à l'improviste. » Pouvoir tomber sur Jo n'était sûrement pas anodin, pourtant Olive ne savait pas trop si elle devait finalement tourner les talons pour retourner à sa cible première ou non. Mais le signe de tête de Jo la persuada du contraire et elle se rapprocha. "T’es venue avec ton frère ?" - « Je devais le rejoindre ici à 16h, mais j'admets que j'ai du mal à me repérer. » Elle émit un petit rire, sa tête en l'air la perdra un jour. « Mais cette fois, j'ai mon accréditation. » Elle montra à Jo le badge autour de son cou, un petit rappel de la jeune femme la dernière fois qu'elle l'avait croisé, dans d'autres circonstances. « Je risque moins de me faire plaquer au sol par un de tes agents super musclés comme ça. » Olive regarda autour d'elle un instant avant de se concentrer de nouveau sur son amie. « C'est peut-être pas le bon moment pour que je sois là, si? » Elle savait pas si elle devait rester ou partir. Olive, elle dansait sur ses pieds attendant qu'on l'expédie d'un geste de la main.

and the camera flashes make it look like a dream
@Olive Sterling ☆ crédit/jofridapettersen

Jo se retint de rappeler à Olive qu’elles étaient dans un pays libre et qu’à l’improviste ou non, elle avait encore le droit de débarquer quand elle voulait, là où elle voulait. Coinçant une longue mèche de cheveux derrière son oreille, Jo fit la moue, confrontée à ses propres pensées, et ravala tout rond sa rhétorique. Consciente que ce qu’elle prenait pour du sarcasme était très souvent perçu par des micro-agressions par les autres, elle ne dit rien, et opina du chef en voyant la jeune femme la rejoindre sans plus d’hésitation. Elle avait toujours l’air mal à l’aise Olive, c’était surprenant tant elle avait pourtant absolument tout pour elle. Ce n’était pas que physique, elle paraissait plutôt brillante et intéressante, mais il y avait quelque chose qui clochait, quelque chose qui avait parfois poussé Jo à se montrer un peu dure parce que c’était comme ça qu’elle était, et que sa rudesse n’était pas qu’un signe de méchanceté, mais aussi un signe d’encouragement maladroit, pas très douée pour s’exprimer avec douceur. Elle avait appris de ses erreurs, ou plus ou moins en tout cas, alors elle tacherait de ne pas dire un mot plus haut que l’autre aujourd’hui, ne serait-ce que parce qu’Olive ne le méritait pas.

Elle ne le méritait déjà pas la dernière fois. Inutile de revenir dessus, elle s’était excusé, et comme c’était assez rare pour être souligné, il valait mieux laisser ça de côté. Elle se concentra sur la réponse qu’elle lui accorda, hocha de nouveau la tête pour l’accueillir pendant qu’elle continuait à regarder les tenues qu’elle avait devant les yeux, se mordant les lèvres pour réfléchir en même temps "C’est la panique ici avec les répétitions, c’est normal que tu t’y retrouves pas." Il y avait du monde, du bruit, du passage — en bref, c’était le branle-bas de combat, une effervescence propre à ce genre d’événement dans lequel Jo se retrouvait sans donner l’impression d’être affectée par l’ébullition des derniers préparatifs. On s’y faisait, c’était une tornade dans laquelle elle passait souvent sans qu’un cheveu ne s’échappe de la place qu’elle lui avait donné. Elle tourna la tête vers Olive, eut un léger sourire en la voyant brandir son badge pour un rappel à leur dernière conversation qui fit ouvrir grand les yeux à Jo et rétorquer, pince-sans-rire, mais toujours souriante "Dis donc, tu deviendrais presque une pro." Elle ne connaissait pas de talent artistique à Olive, mais qui savait si cette destinée qu’elle cherchait avec crainte n’était pas rattachée à un domaine semblable à celui de son frère. Elle n’avait rien à lui apporter comme conseil Jo, elle avait déjà été trop rude, et elle n’était pas sa soeur ; quand bien même elle le serait, elle n’était pas dotée d’une délicatesse qui lui permettait d’être amène dans sa façon d’inspirer son entourage sur la durée.

Elle ne confia pas à Olive que c’était son père qui s’occupait de sa sécurité maintenant, sachant de toute façon que c’était pas un réconfort et qu’il serait capable d’autres choses que de la plaquer au sol, et remarqua son brusque inconfort quand elle s’inquiéta de la déranger. Jo ne lui en voulait pas de craindre ses changements d’humeur, en revanche elle pouvait lui prouver que de l’eau avait coulé sous les ponts, et qu’à défaut d’être devenue une niaise de base, toujours aussi pétasse quelque part, elle apprenait de plus en plus à ne pas tout mélanger et à traiter son entourage à la hauteur de l’affection qu’elle ressentait pour eux. Elle secoua la tête, anticipant la consolation qu’elle lui donna en la rassurant de vive voix "En fait non, tu tombes au bon moment." qu’elle lui dit, faisant un signe de tête à sa styliste pour qu’elle déguerpisse, et toupillant ensuite vers Olive pour continuer dans la foulée "Tu vas m’aider à trouver une robe pour notre prestation, à ton frère et moi." Encore une fois, Olive était d’une beauté classique qui n’avait rien à envier à qui que ce soit ; elle était sage et timide, mais elle avait du style, alors autant que sa présence serve à quelque chose avant qu’elles n’aillent toutes les deux rejoindre Midas. Un petit air de défi sur le visage, elle ajouta dans un murmure taquin "Tu te sens d’attaque, ou t’as peur que je refoule toutes tes propositions ? Mais attends —" Jo s’arrêta, fronçant doucement les sourcils pour lui demander, un doigt surplombé d’un ongle long se dressant dans sa direction pendant que ses yeux toisèrent sa silhouette en même temps "Tu seras là le soir du concert ?" Déjà il y avait sur le visage de Jo un soupçon de malice qui prit de l’ampleur quand une idée lu vint en tête, et que sans trop lui demander son avis au demeurant, elle se remit à fureter sur le portant qui lui était destiné "T’as prévu de porter quoi ?"

and the camera flashes make it look like a dream
@Jo Carter ☆ crédit/harleygifs

Olive, elle n'est pas à sa place dans ce monde de paillettes et ça se ressent forcément. Ce n'est pas fait pour tout le monde et c'est certain. Elle se demande comment son frère arrive à supporter toute cette effervescence, toute cette pagaille constante autour de lui. Parce qu'ils ont tous l'air d'être affolés comme si leur vie en dépendait. Olive n'avait pas envie de se perdre dans ce monde sans-dessus-dessous, mais elle comprenait que certain soit doué pour ça. Pour vivre avec une telle folie constamment autour de soi. Elle comprenait que Jo fasse partie de ce monde finalement. Ça se sentait qu'elle était dans son élément. La tête haute, prête à tout renverser. Une assurance hors paire en outre qu'Olive aurait bien aimé posséder, même d'un petit quart. Mais Olive, elle était douée pour autre chose, pour prendre soin des autres mais dans l'ombre, c'était aussi bien non? Olive se rapprocha de Jo tout en gardant une distance respectueuse. Elle ne voulait pas trainer dans les pattes de qui que ce soit. Olive, elle était déjà assez maladroite comme ça pour le partager avec quelqu'un d'autre. Elle manquerait sûrement de renverser le portant à vêtements scintillants autrement.

Olive, elle devait bien admettre qu'elle n'avait aucune idée de ce qui allait suivre. Le dernier échange avec Jo était encore frais dans son esprit malgré tout, et la dernière chose qu'elle voulait c'était repartir dans cette direction. Alors, elle se faisait petite sans savoir si c'était un bon choix de rester dans le coin, mais en même temps, elle ne savait pas du tout où se rendre. "C’est la panique ici avec les répétitions, c’est normal que tu t’y retrouves pas." - « C'est complétement dingue tout ce monde n'empêche. » Du monde ça ne manquait pas : des stylistes, des maquilleurs, des techniciens. Tout ce beau monde se précipitant dans tous les coins de l'endroit où elle était. Mais cette fois, elle ne risquait rien puisqu'elle était totalement dans ses droits grâce à son accréditation, ce qu'elle ne manqua pas de faire remarquer à sa camarade. "Dis donc, tu deviendrais presque une pro." Disons surtout qu'elle avait bien appris de ses erreurs Olive. « J'avais pas envie de me faire remonter de nouveau les bretelles ! » Ce n'était qu'une remarque taquine, parce que justement le dernier échange avec Joséphine avait été instructif. Même s'il n'avait pas été agréable, Olive en avait réellement tiré une bonne leçon et c'était là le principal. Puis c'était mieux comme ça après tout. Olive regardait tout autour d'elle, curieuse de la façon dont la vie de Jo pouvait se dérouler, sans en oublier pour autant qu'elle n'était pas là pour embêter la jeune femme, mais bien pour trouver son frère, alors oui elle s'en inquiéta à haute-voix mais Jo lui assura du contraire. "En fait non, tu tombes au bon moment." Un sourcil se leva sur son visage, surprise du retour de Jo. "Tu vas m’aider à trouver une robe pour notre prestation, à ton frère et moi." La surprise se fit. Olive ne s'attendait pas du tout à ce type de participation. Elle pensait poser ses fesses sur un des sofas de la pièce qui avait l'air si confortable, pas à servir de styliste à Jo. Surtout qu'elle n'était pas certaine d'être à la hauteur de la brune. « Je quoi?» Elle bégaya, sans savoir si elle pouvait vraiment refuser tellement la jeune femme était convaincante. « J'suis pas certaine d'être la meilleure personne pour t'aider à faire ça. » Olive, elle mettait souvent les premières choses qui venaient, pas de façon toujours assortis d'ailleurs. Simplement confortable et passe-partout. Alors pouvait-elle vraiment aider Jo à prendre une décision aussi importante ? Pas certain non. "Tu te sens d’attaque, ou t’as peur que je refoule toutes tes propositions ? Mais attends —" Bien sur qu'elle avait peur Olive. "Tu seras là le soir du concert ?" L'Australienne secoua la tête de haut en bas attendant le reste de la surprise de son amie. Oui, bien sur qu'elle serait présente pour soutenir son ainé, elle ne raterait ça pour rien au monde d'ailleurs, mais où Joséphine voulait-elle en venir? "T’as prévu de porter quoi ?" Olive déglutit en regardant la jeune femme s'affairer dans les différents portants. Du choix, il y en avait sans doute un grand nombre, et Olive était persuadée que Jo trouverait son bonheur sans problème. « Si je te dis un jeans et un sweat, tu me jettes une robe à paillette à la tête c'est ça? » Parce que c'était un très bon choix à n'en pas douter, mais sûrement pas suffisamment au goût de la dame. « Sincèrement, j'ai pas du tout songer à quoi que ce soit pour cette soirée. Il faudrait ? » Parce que l'idée d'être dans des vêtements agréables c'était chouette. Mais maintenant, elle s'attendait à tout Olive.

and the camera flashes make it look like a dream
@Olive Sterling ☆ crédit/jofridapettersen

"C’est dingue." répéta Jo sans sarcasme, parce qu’en effet, ça l’était. Elle n’était pas angoissée à l’idée de monter sur scène, elle l’était un peu en pensant que la date de l’événement concordait avec la sortie de leur duo avec Midas, mais ce n’était pas dans son intention de l’admettre en public, ou de se mettre à chialer en réalisant que ce serait son premier vrai projet événement. C’était dingue, oui, ça le serait encore plus bien après, quand tout serait en place et que l’intérêt autour du duo qu’ils formaient se raviverait. C’était déjà le cas depuis quelques jours déjà, la faute à Instagram, sauf que l’effervescence du festival de jazz les protégeaient plus ou moins des rumeurs qui commençaient de nouveau à circuler. Rien de neuf finalement, elle n’échapperait pas à son destin quand ça concernait sa relation avec Midas, Jo, et ça ne constituait pas un regret, bien au contraire. Elle vivait le moment, ne réussissant pas tout à fait à réaliser qu’elle avait été capable d’absolution, à croire qu’elle était plus encline à prendre sur elle que le disait la légende.

Elle le fit aussi là, quand Olive fit un peu d’humour à remettant en avant la manière dont Jo lui avait sauté à la gorge lors de leur dernière discussion. Elle lui sourit sans plus, haussant les épaules en n’estimant pas nécessaire de s’excuser de nouveau, l’ayant déjà fait par texto et ne ressentant aucun besoin de le refaire pour alléger l’atmosphère ; ce qui aida pour de bon à le faire, c’est le rôle qu’elle proposa à Olive de tenir et qui sembla la laisser interdite quelques instants avant de réaliser ce que ça voulait vraiment dire. Jo roula des yeux, continuant à regarder sur les portants en lui disant, sûre d’elle "J’ai vu les photos que t’as posté de Paris sur Instagram, je crois au contraire que t’es la mieux placée pour m’aider." Bon, elle exagérait un peu, ne lésinant pas sur la caresse dans le sens du poil pour la détendre. C’était sûrement sa façon à elle de s’excuser pour de bon sans passer par l’action de se foutre à genoux pour qu’elle accepte de ne plus jamais revenir sur cette démonstration peu glorieuse de son caractère de pétasse immature.

Elle eut une idée juste après, puis elle poussa un gros soupir en se rendant compte qu’Olive faisait partie d’une catégorie de personnes qui se laissaient aller quand il s’agissait de fringues. Ça la rendait folle Josephine, et si tout restait bon enfant, elle était pourtant très sérieuse quand, son regard se déportant sur elle pour la fixer sans ciller, elle lui dit "Si tu me dis un jean et un sweat, je fais mettre ton nom sur la blacklist." En lettres capitales, souligné en rouge. Elle secoua la tête, retrouvant un léger sourire en coin alors que, profondément heurtée — exagération, bonjour — par l’attitude désinvolte de la jeune femme, elle reprenait déjà "Tu sais ce qu’elle dit ma grand-mère ? Qu’il faut faire de chaque occasion une bonne raison de s’habiller." Jo, pour sa part, elle avait du style même pour sortir ses poubelles — elle sortait ses poubelles, merci de ne pas trop s’y attarder au risque de la faire passer pour plus humaine qu’elle croyait l’être, elle qui avait tendance à se prendre pour une déesse personnifiée. Elle l’était, une déesse, fin du débat "Il faudrait ? Tu me poses vraiment la question ? Ramène tes fesses plus près." Il faudrait ? qu’elle répéta en soufflant, ses yeux regardant au plafond le temps d’une nanoseconde pour mieux accuser la bêtise d’Olive.  Elle décida de ne pas lui laisser le choix de se prêter au jeu, et enchaîna "T’aimes quoi comme genre de robe ? Ouais parce que c’est une robe que tu mettras, et pas de mais je préfère les pantalons." Elle la singea sans donner l’impression d’en avoir quelque chose à faire de la vexer, maîtrisant assez bien les expressions des Sterling pour être à peu près raccord sur la manière d’imiter la cadette. Elle explicita après avoir terminé son petit cinéma, les cintres faisant un bruit métallique sous la force et la volonté qu’elle mettait à fouiller sur le portant de vêtements qui lui étaient destinés "Les pantalons, c’est pour les rendez-vous d’affaire et les profs de sport." Aucun rapport, mais ce qui sortait de la bouche de Jo se devait d’être cru sur parole sous peine d’être maudit sur dix générations au moins.

and the camera flashes make it look like a dream
@Jo Carter ☆ crédit/harleygifs

Josephine et Olive, elles sont diamétralement opposées c’est un fait inévitable. L’Australienne, elle n’en avait jamais douté même mais il est vrai que dans ce monde, elle s’en rend davantage compte. Jo est absolument à sa place dans les strass et les paillettes. Dans l’excès à outrance et tout ce qui en dégage. Aucun doute que ça lui va parfaitement comme un gant même. Mais ce n’était pas pour autant qu’elles ne pouvaient pas s’entendre, ou simplement trouver un terrain d’entente assez profitable pour elles. Comme à cet instant où on lui demanda de l’aide, rôle pour lequel elle n’était pas digne plus que de raison, mais rôle qu’elle accepta pourtant de mener malgré tout. Peut-être d’avantage pour se sentir en confiance que pour passer du temps avec Jo. "J’ai vu les photos que t’as posté de Paris sur Instagram, je crois au contraire que t’es la mieux placée pour m’aider." D’après les mots de Jo, elle n’avait donc pas à rougir de son style aléatoire ou controversé. Loin des standards de la mode et de la beauté. Elle était du genre à assortir ce qui la rendait heureuse et lui permettait d’être à l’aise. Olive, elle n’est pas faite pour être sur les couvertures de magazines, alors à quoi s’embêter à son image ? Rester dans l’ombre est une parfaite convenance. « Bon, j’imagine que je n’ai pas trop le choix de toute manière. » Olive haussa les épaules avant de sourire de toutes ses dents à Josephine. Voilà qu’elle partait dans une drôle d’aventure.

Olive avait dû mal à se lancer des défis, à sortir de sa zone de confort, mais avec Jo il était plus facile de prendre un poil de confiance. D’accepter de servir de mannequin le temps d’un instant. "Si tu me dis un jean et un sweat, je fais mettre ton nom sur la blacklist." Oups, elle avait donc lu dans ses pensées, ce n’était pas bon signe. Olive ne pouvait décidemment pas risquer de ne pouvoir rentrer au festival après cet échange. Elle devait donc faire un effort, et même si cela était surhumain pour mettre autre chose que son sweat préféré. "Tu sais ce qu’elle dit ma grand-mère ? Qu’il faut faire de chaque occasion une bonne raison de s’habiller." - « Et cela implique forcément de mettre une robe ? » La grand-mère de Josephine avait sûrement raison à n’en pas douter, mais l’idée d’être dans l’inconfort d’une robe n’était pas au goût de l’Australienne. Pourtant, elle voulait bien jouer le jeu, elle le devait même sûrement un peu. Parce que c’était plaisant de voir Jo s’impliquait dans ce choix particulier de tenue. Parce que c’était plaisant de passer du temps avec elle, sans qu’elle n’en mette plein les dents à la cadette Sterling. "Il faudrait ? Tu me poses vraiment la question ? Ramène tes fesses plus près." Olive grimaça, au moins, elle aurait essayé. « Tu sais que j’suis un cas désespéré de toute façon. » Au fond, elle espérait pouvoir faire changer d’avis à Josephine. Non pas qu’Olive était difficile, elle s’accordait toujours à tout le monde, mais elle finirait par déplaire à Jo avec son attitude peu élégante. "T’aimes quoi comme genre de robe ? Ouais parce que c’est une robe que tu mettras, et pas de mais je préfère les pantalons." Donc oui, cela engendrait forcément le port d’une robe. Tant pis. « Du genre pas trop voyante ? » Rien de trop, rien qui ne puisse la mettre sous les feux des  projecteurs. Oui, elle n’avait pas de honte à montrer son corps, mais plutôt à ce qu’on la remarque. Elle faisait attention à elle, bien sûr, mais beaucoup moins à sa garde-robe. C’était une jeune femme simple en outre. "Les pantalons, c’est pour les rendez-vous d’affaire et les profs de sport." - « Bon, et bien je te fais confiance sur ce coup-là. » Elle était mieux placée que n’importe qui Jo pour ce cas de figure. « Je ne veux juste pas être ridicule et garder un bout de mon âme s’il te plait. » Elle ne voulait pas être la copie conforme de quelqu’un qu’elle ne pourrait jamais être. Un peu d’elle, avec grand plaisir, mais dans quelque chose de simple. Elle ferait l’effort de se prêter au jeu Olive, d’essayer toutes les robes de cette pièce sans sourciller, mais elle tenait à garder un bout d’elle-même. « Oh, d’ailleurs, ça veut dire qu’il faut que je porte ces horribles talons aussi ? » Elle désigna les pieds de Jo qui n’avait jamais l’air de quitter ces appareils de tortures. « Parce que là pour le coup, je vais me ridiculiser. » Pour des photos à Paris oui, pour un festival de jazz, non merci.

and the camera flashes make it look like a dream
@Olive Sterling ☆ crédit/jofridapettersen

Jo dressa ses doigts vers Olive dans un semblant de revolver qui voulait clairement dire tout juste quand elle statua qu’elle n’avait pas le choix de toute façon, de se plier au caprice de Jo qui était bien déterminée à la faire sortir de sa zone de confort, la cadette Sterling. Elle ne savait pas exactement pourquoi elle s’évertuait à faire ça avec tous les cas désespérés qu’elle rencontrait Jo, elle devait avoir des velléités de terminer mentor, et peut-être que ce serait ce qu’elle ferait quand la fin de sa carrière sonnerait et qu’on lui proposerait de terminer jurée dans une émission du genre de celle qui l’avait fait connaître. Mais elle aimait ça dans le fond, susciter un peu d’entrain chez la personne renfermée sur elle-même qu’elle avait dans le viseur, c’était une satisfaction plus saine que de vouloir attirer l’attention d’une manière ou d’une autre, et ça démontrait quelque part que, malgré les apparences, elle était certainement plus bienveillante qu’on s’y attendait. Choquant, je sais.

Pinçant les lèvres en les faisant rouler l’une sur l’autre, estompant les restes de son gloss dans la manoeuvre, les yeux rivés sur les cintres qu’elle faisait défiler à intervalles réguliers, elle sortit une première tenue du portant pour la regarder de haut en bas pendant qu’Olive continuait de rebondir sur les intentions de Jo. Elle stoppa son observation quand, remettant en question la doctrine de sa grand-mère, Olive lui donna l’impression de s’offusquer que bien s’habiller appelait forcément le port d’une robe. Sans délai, et sans délicatesse non plus, Jo rétorqua, sûre d’elle "Ouais." Alors que non, bien sûr, mais elle avait décidé de lui faire porter une robe, alors elle porterait une putain de robe, point final. Déportant son regard de la tenue qu’elle tenait devant elle à la silhouette d’Olive, Jo secoua la tête "Arrête, t’es pas un cas désespéré. T’es super belle en plus." On pourrait s’étonner de la propension de Jo à avoir le compliment facile quand il s’agissait du physique des autres femmes, mais elle était assez sûre d’elle, de ses atouts, pour ne pas alimenter ce genre de jalousie et envisager les autres comme des rivales. Et puis c’était d’un autre siècle, non ? De détester une autre femme parce qu’elle était belle ? Elle était entourée de belles femmes, entre Megan et Charlie qui étaient aussi différentes l’une que l’autre, mais qui étaient à couper le souffle, elle aurait eu le temps de crever de jalousie, mais elle ne l’était pas au contraire. Sur ce point-là, Jo était du genre à soutenir plutôt qu’à envier, et elle soutiendrait Olive qui n’était pas en reste niveau beauté, c’était une évidence qu’elle aurait aimé qu’elle prenne en compte pour au moins mieux s’habiller. Elle arqua un sourcil en attendant ses doléances en matière de style de robe, et Jo soupira en regrettant un peu qu’elle soit aussi discrète parce que sur le portant, il y avait de sublimes robes bustiers à sequins dans lequel elle aurait eu l’air d’une vraie sirène. Quel gâchis.

Elle laissa un léger rire lui échapper quand Olive lui demanda de préserver un bout de son âme et baissa la tête sur ses propres pieds quand elle mentionna ses talons. Jo râla aussitôt, laissant un léger grognement lui échapper "C’est vraiment une réflexion de femme de plus d’1m70 ça." Ce qui n’était pas le cas de Josephine, de toute évidence. Elle n’atteignait même pas le mètre soixante, ce n’était pas qu’une coquetterie de porter des talons ; ça compensait quelque chose qu’elle ne déterminerait jamais comme un complexe par fierté, mais les faits étaient là pourtant, inutile de s’y attarder. Elle roula des yeux, et compléta "Si tu portes une robe longue, tu devras forcément porter des talons et crois-moi, t’auras plus l’air ridicule si tu portes des ballerines avec une robe griffée que si tu te vautres à l’entrée avec une paire de Jimmy Choo aux pieds." Elle grimaça exagérément en imaginant le tableau : Olive en ballerines, une horreur "Je t’apprendrai comment on marche avec, détends-toi." finit-elle par lui dire. Elles avaient du pain sur la planche en somme et finalement, Jo tira un nouveau cintre du portant, et s’exclama sans délai "OK, déshabille-toi." Quand il faut y aller, il faut y aller, et comme elle ne tenait pas tant que ça à ce qu’Olive s’attarde sur le modèle de la robe qu’elle venait de sélectionner, détourner son attention en lui donnant un ordre qu’elle ne pouvait pas discuter, c’était là la meilleure tactique qu’elle avait trouvé.

and the camera flashes make it look like a dream
@Jo Carter ☆ crédit/harleygifs

Olive, elle voulait bien se prêter au jeu, mais il n'était pas question qu'elle ne se sente pas à l'aise dans ses vêtements. Il n'était pas question qu'elle se retrouve prise au piège dans des choses qui ne lui convenaient pas. Même si de toute évidence, la course était perdue d'avance puisque Olive savait presque pertinemment qu'elle n'aurait que très peu de manœuvre avec Jo. C'était pas qu'elle ne voulait pas s'imposer loin de là, mais Jo avait cette prestance qui clouait immédiatement le bec de n'importe qui et cela même si elle n'était pas bien grande. Olive, ne faisait définitivement pas le poids en face d'elle et l'Australienne le savait plus que de raison. "Ouais." Très bien, la robe serait donc de rigueur et Olive devait s'y faire. Il n'y avait rien qui pourrait détourner l'attention de Joséphine maintenant qu'elle était lancé à plein régime dans la recherche de la tenue "parfaite" pour la brune. Olive, elle était persuadée que rien n'irait, que ce serait du temps perdu mais surtout qu'elle était une cause perdue. Ce qu'elle ne cacha pas à son amie. "Arrête, t’es pas un cas désespéré. T’es super belle en plus." Le compliment surprit Olive qui ne s'attendait pas à cette remarque. Pourtant, un sourire ravi se dessina sur ses lèvres peu fière d'avoir entendu ça de la bouche de Jo. « Je. » Olive se résigna d'un coup à se battre pour éviter de porter des choses qu'elle n'aimerait pas. « Ok, tu as carte blanche. » C'était plus facile de toute manière de la laisser entièrement faire sans résister, la bataille était perdue d'avance dans son évidence. Et puis au fond, toute cette énergie ne serait qu'épuisante, alors autant en profiter pour se faire offrir un relooking par Joséphine Carter. Qu'est-ce qu'elle perdrait au fond Olive? Elle savait simplement ce qu'elle ne voulait pas pour son propre bien. Parce qu'Olive, elle savait qu'elle serait incapable de marcher avec des talons toute une soirée, c'était inenvisageable et même si cela ne plaisait pas du tout à la petite brune à ses côtés. "C’est vraiment une réflexion de femme de plus d’1m70 ça." Olive se mit à rire. « Surtout la réflexion de quelqu'un qui ne tient pas sur ses deux jambes déjà à plat. » Olive, elle manquait d'assurance même quand ses deux pieds étaient nues sur le sol, alors elle n'imaginait que très peu les dégâts avec des talons. Tout cela ne serait qu'un véritable carnage finalement, et elle en était profondément persuadée. "Si tu portes une robe longue, tu devras forcément porter des talons et crois-moi, t’auras plus l’air ridicule si tu portes des ballerines avec une robe griffée que si tu te vautres à l’entrée avec une paire de Jimmy Choo aux pieds." Vu de cette façon, Jo avait certainement raison oui. Mais dans tous les cas, Olive était persuadée qu'elle se vautrait de toute sa longueur, peu importe ce qu'elle aurait aux pieds. « Dans ce sens, est-ce que j'ai au moins le droit de choisir la taille? » Si elle gagnait ce change, ce serait au moins une petite victoire. Pour le reste, elle ne dirait plus rien dorénavant. "Je t’apprendrai comment on marche avec, détends-toi." Olive leva les yeux au ciel devant le ton de Jo. « Tu as vraiment du temps à perdre ma fois. » Ce serait un moment de show pour Olive qui se ridiculiserait encore plus devant son amie. Mais de l'aide ne serait pas de refus pour combattre ces échasses de la mort. "OK, déshabille-toi." Olive regarda tout autour d'elle ne s'attendant pas vraiment à ce qu'elle se retrouve en sous-vêtements dans la minute. Elle n'était pas à l'aise, mais elle ne chipota pas par peur de se prendre une nouvelle vague de foudre de la part de la brune. C'était mieux si elle faisait vite et bien les choses, au moins, Jo serait vite débarrassée du petit poids qu'était Olive. La jeune Australienne se retrouva donc en sous-vêtement au milieu de la loge, se couvrant tant que possible de ses bras même s'il était clair qu'elle n'avait pas grand chose à cacher. C'était plus par réflexe que par pudeur sincère. « Ça s'enfile comment ton truc? » Une touche de plaisanterie bienvenue pour la détendre, c'est tout ce qu'elle avait besoin alors qu'elle enfilait la première tenue avant de se tourner vers Jo. « Alors, résultat convenable? » Olive haussa un sourcil en tendant les bras sur le côté comme un mannequin le ferait en plein essayage d'un tissu qui deviendrait plus tard une œuvre d'art. « J'sais pas si c'est normal, mais elle me gratte un peu. » Non pas qu'elle voulait vite la retirer, loin de là cette idée.

and the camera flashes make it look like a dream
@Olive Sterling ☆ crédit/jofridapettersen

La carte blanche avait été donnée à Jo. Ça pouvait autant être une chance que le contraire, mais à force de côtoyer des timides, elle savait plus ou moins où placer le curseur pour ne pousser quiconque à se balader en petite tenue devant la terre entière. Ça, ça lui était entièrement réservée, sachant jouer avec la transparence pour laisser au peuple le soin de s’imaginer ce qu’elle cachait sous ses paillettes, ses étoles et ses plis sophistiqués "Pourquoi tu fais ça ?" La voix de la chanteuse résonna sérieuse quand elle lui posa la question, son minois se tournant vers elle pour la regarder avec un pli entre les deux yeux, traduction du sentiment que lui inspirait la tendance qu’avait la soeur de Midas à se déprécier. Elle resta juste une seconde à la regarder, donnant l’air de sonder son âme pour anticiper ses explications, et puis prenant conscience qu’elle ne verrait sûrement pas où elle voulait en venir, elle explicita "Pourquoi tu te dénigres à chaque fois ?" Elle l’avait remarquée parce qu’elle avait beau se considérer comme le centre du monde Jo, elle était observatrice au point d’être interpellée quand son entourage accusait des comportements étranges, inhabituels. Elle connaissait la méthode de se glorifier soi-même pour se donner un peu de confiance, c’était celle dont elle usait trop souvent au point de se faire détester pour ça, mais le contraire lui paraissait plus dangereux. Elle en connaissait un qui faisait exactement la même chose, et c’est pourquoi elle le mentionna en passant, son nez retournant à son furetage dans le portant de vêtements qui lui étaient réservés "Tu devrais pas côtoyer Nicholas aussi souvent, il a une mauvaise influence sur toi et sur ta confiance en toi." Son voisin avait tendance à faire la même chose qu’Olive, et ça lui tapait sur le système une fois sur deux.

"Si t’insistes. T’auras le droit de choisir la hauteur de talons, d’accord." soupira-t-elle en désespoir de cause, accédant à la requête de la jeune femme. Elle lui demanda juste après, s’amusant du temps qu’elle lui soupçonnait d’avoir à perdre "T’as mère t’a jamais appris à marcher avec des talons ? J’oublie que t’es comme moi, t’as pas beaucoup de modèle féminin autour de toi, c’est ça ?" Elle ne ferait l’affront ni à Midas ni à leur frère de demander à leur petite soeur s’ils ne lui avaient pas appris à marcher avec des talons. Elle avait sûrement des tas d’anecdotes à apprendre de la fratrie Sterling, mais un petit truc lui disait que ce n’était pas le genre de la maison "C’est pas si compliqué. Je te filerai ma technique, tu tomberas jamais." Ne jamais dire jamais, c’était une maxime à garder en tête, mais il fallait lui donner un peu de confiance à Olive, alors Jo pouvait bien mentir un peu, elle avait de toute façon sa place réservée en enfer.

Et ce dans le carré or de la maison, ce qui lui permettait de faire des choix un peu bancals sans craindre les représailles, dont celui de la robe qu’elle tenait au bout du cintre et qu’elle tendit à Olive pour qu’elle l’enfile enfin. Jo ne s’embarrassait pas de la pudeur, avec personne, elle consentit néanmoins à ne pas pousser la jeune femme à trop se cacher d’elle, et avec délicatesse, elle détourna les yeux le temps de retirer la robe de son cintre pour qu’elle s’active enfin à la passer "T’as besoin d’aide ?" La question était plus là pour qu’elle lui donne l’autorisation d’envahir son espace qu’autre chose, puisqu’il semblait évident qu'en effet, elle avait besoin d’aide. Jo se plaça derrière elle, ferma le col montant de la robe Nina Ricci qui n'était autre qu’une robe sirène, un peu moulante c’était vrai, avec une échancrure jusqu’à la taille, de quoi rendre interminable la longueur de jambes de la jeune femme à qui elle donna un grand sourire en se reculant pour la regarder et lui faire sans hésiter "Sauf si tu tiens à essayer autre chose, t’as ma validation. Regarde-toi dans le miroir au moins, t’es sublime." Elle lui désigna le miroir à pied non loin d’elle, resta placée derrière elle pour pouvoir capter son regard au travers. Quand elle se plaignit qu’elle lui grattait, Jo perdit le petit sourire qu’elle lui avait donné pour que son expression puisse se rembrunir avec un soupçon de venin qu’elle se retenait de cracher ; ça devait être ce qu'on ressentait devant un enfant qui faisait un caprice. La patience n’était pas le fort de Jo, ce n’était un secret pour grand-monde, mais elle avait déjà dépassé son quota de vacheries avec Olive pour vouloir lui en imposer d’autres alors que tout était revenu à la normale. Elle prit une très profonde inspiration, remettant toutes ses jauges de tolérance au bon niveau, détendit les traits de son visage en se ranimant soudain, et pressa ses lèvres l’une contre l’autre pour mieux réfléchir un instant. Finalement, elle lui proposa en tournant la tête pour poser de nouveau son regard sur les vêtements mis à sa disposition "On m’a proposée un costume tout à l’heure, tu préférerais ça ?"

and the camera flashes make it look like a dream
@Jo Carter ☆ crédit/harleygifs

Il fallait bien qu'elle apprenne à faire confiance aussi la brune. A ne pas toujours vouloir tout contrôler. Enfin cela étant dans un monde idéal. Olive, elle avait du mal à laisser les rênes à quelqu'un d'autre, davantage quand il s'agissait de sa garde robe. Mais pour une fois, elle pouvait se prendre au jeu. Après tout, elle n'avait vraiment pas grand chose à perdre, au pire, de devoir esquiver Jo toute la soirée parce qu'elle aura finalement décidé de mettre un pantalon. "Pourquoi tu fais ça ?" Olive, elle plisse le nez, prenant le temps de retourner la question dans son esprit, pas certaine de comprendre ce que la brune entend par là. Même si elle s'en doute plus ou moins, pas certaine non plus que la réponse convienne parfaitement à la diva. "Pourquoi tu te dénigres à chaque fois ?" La bouche d'Olive forma un O de surprise. Olive, elle n'avait pas l'impression que c'était vraiment le cas. Hormis qu'elle adorait marcher dans l'ombre et ne pas faire de vague. Elle n'avait pas l'impression de se dénigrer plus que nécessaire, simplement de rester dans les profondeurs du monde. C'était donc cette image qu'elle renvoyait aux autres? « J'admets que je n'ai jamais pris le temps d'y réfléchir. C'est peut-être ridicule pour toi, mais j'imagine que c'est avant tout un manque de confiance en soi. » Difficile à le croire, mais sincère. Olive admettait à voix-haute ce qu'elle avait gardé pour elle jusque là. Parce qu'Olive, on ne lui a jamais appris à garder la tête haute et à être fière d'elle. Non, à la place, on préférait lui répéter sans cesse ce qui n'allait pas. C'était plus facile comme ça, mais pas moins blessant. De cette façon, Olive n'avait jamais osé s'assumer pleinement. Pourquoi faire de toute manière ? "Tu devrais pas côtoyer Nicholas aussi souvent, il a une mauvaise influence sur toi et sur ta confiance en toi." - « Tu crois ? » Elle ne l'avait pas remarqué Olive. Peut-être parce qu'ils n'étaient finalement pas proche autant que cela, ou que Nicholas ne parlait presque jamais de lui. Olive, elle pensait que son seul point commun avec Nicholas, était Esmée et c'était déjà bien.

"Si t’insistes. T’auras le droit de choisir la hauteur de talons, d’accord." Même cette mini réponse donna le sourire à Olive. C'était une mince victoire, mais une victoire quand même face à Jo et ce n'était pas rien.  "Ta mère t’a jamais appris à marcher avec des talons ? J’oublie que t’es comme moi, t’as pas beaucoup de modèle féminin autour de toi, c’est ça ?" Olive haussa les épaules. « Elle était trop occupée à s'inquiéter pour mon avenir que par ma prestance tu sais. » Parce que se tenir droite n'avait pas d'importance si on avait pas un vrai métier derrière. La mère d'Olive n'était pas une femme horrible, disons qu'elle manquait simplement d'amour à donner à ses enfants et c'était bien là toute la peine du monde de l'Australienne. Et puis, évoluer avec deux grands-frères n'avait pas été d'une grande aide non plus. "C’est pas si compliqué. Je te filerai ma technique, tu tomberas jamais." Un sourcil s'arqua sur son visage. « Tu n'as finalement pas tant abandonner l'idée de me voir avec des talons que ça Jo. » Olive se mit à rire en secouant la tête. Ce n'était pas au programme et Jo devrait se faire à cette idée même si elle lui était déplaisante. L'Australienne n'était pas à l'aise à se dévêtir ainsi devant son amie, mais elle n'insista pas pour se cacher derrière un rideau à moins de se prendre une nouvelle remarque. A la place, elle avait retiré rapidement ses vêtements, se couvrant de ses bras. Elle fut reconnaissante quand elle vit le regard de Jo se détourner le temps qu'elle puisse enfiler le tissu bien trop léger à son goût. Elle bataillait plus que nécessaire. "T’as besoin d’aide ?" - « Oui s'il te plait. » Elle tenta tout de même de s'en sortir, en vain. « Comment une si petite chose peut-elle être aussi casse pied à enfiler ? C'est quoi cette sorcellerie ? » Olive leva les yeux au ciel soulagée d'avoir un coup de main pour s'en sortir. Les mains de Jo n'eut aucune hésitation à fermer la robe. Le moment était venu. "Sauf si tu tiens à essayer autre chose, t’as ma validation. Regarde-toi dans le miroir au moins, t’es sublime." Olive, elle avait du mal à le croire un peu trop malaise face à cette robe qui pourtant était très belle. Elle acquiesça avant de se décaler un peu pour que sa silhouette se reflète dans le miroir. Elle mit un instant avant d'accepter de regarder, avant d'accepter que c'était bien elle, le reflet dans le miroir. « Oh! » Jo ne racontait donc pas que des bêtises. Olive avait eu du mal à se reconnaitre d'abord, et puis, elle avait commencé à apprécier ce qu'elle pouvait voir sans s'empêcher de signifier que le tissu grattait. Ce qui n'eut pas l'air de plaire à Jo. "On m’a proposée un costume tout à l’heure, tu préférerais ça ?" Olive tourna la question dans sa tête, elle savait qu'elle ne pourrait pas répondre oui même si elle en avait envie. Après tout, elle avait bien besoin de se sentir belle pour une fois, et il fallait bien admettre que cette robe avait un charme fou. Elle voulait aussi rendre fière Jo et ce n'était pas rien à accomplir. Olive, elle regarda une nouvelle fois son image dans le miroir, un sourire timide aux lèvres. « Non, je pense que cette robe fera l'affaire. » Elle se retourna enfin vers Jo. « Merci. » Olive était reconnaissante de cette nouveauté et surtout de l'aide de Josephine pour y arriver. C'était un nouveau pas, qu'elle n'oserait sûrement plus franchir mais qui pour aujourd'hui, avait ranimé quelque chose en elle.

rp terminé.