@Eve Daxson – Pourtant pas du genre particulièrement maniaque, Anwar ne rêvait désormais plus que d’une chose : pouvoir se laver les mains au savon et à l’eau claire, pour en finir une bonne fois pour toutes non seulement avec les démangeaisons mais également avec la sensation de crasse qui semblait s’être déposée sur leurs mains maintenant qu’elles avaient trempé dans cette eau à la qualité douteuse. « C'est pas si mal. » avait pour sa part tenté Eve, mais d’un ton qui donnait plus l’air de tenter de se convaincre que d’y croire elle-même. Il fallait au moins lui reconnaître plus d’optimisme qu’au brun, dont on comprenait chaque jour un peu mieux pour quelle raison le surnom “Grincheux” lui allait comme un gant. « Peut-être que la protection solaire c'était pas pour nous, mais on peut essayer autre chose. » Une déconvenue lui semblant largement suffisante, l’inspecteur de police étant de ces personnes qui se désintéressaient d’une tâche dès lors qu’ils n’étaient pas capables d’y exceller dès le départ, il avait néanmoins penché la tête sur le côté et fait remarquer avec un brin d’amusement « Oh, tu sais, c’était plus pour ta peau que la mienne de toute façon … » Face aux vilains rayons UV cancérigènes, la mélanine du policier saurait se défendre un peu plus longtemps que celle de la jeune femme et de son teint de porcelaine.

L’esprit désormais libre de le faire, l’un et l’autre avaient pu prendre quelques instants pour inspecter les alentours et décider de quelle serait la suite de leur programme, tous les deux néanmoins bien décidés à se montrer à la hauteur de l’atelier – pour le certificat, mais surtout pour leur égo, au moins en ce qui concernait Anwar. « C'est plutôt dégagé ici, on pourrait essayer de créer un SOS qui serait visible du ciel. » Les mains en visière au-dessus de son front, le brun avait levé le nez vers le ciel comme s’il espérait y trouver une confirmation quelconque, mais livré à sa seule volonté il avait fini par hausser les épaules « Alors en route. » Ouvrant la marche, la jeune femme avait entrepris aussitôt de ramasser branchages et cailloux supposés les aider, mais au bout de quelques mètres à peine déjà commençait-elle à revoir sa copie : « Je crois qu'on ne va pas en avoir assez, mais c'est déjà ça. » Ils n’iraient en effet pas bien loin avec le peu à leur disposition, mais le cours d’eau continuant de s’enfoncer entre les arbres aurait peut-être des trésors insoupçonnés à leur offrir s’ils se donnaient la peine de continuer à le suivre. « On n’a qu’à continuer par là, on trouverait peut-être mieux en chemin. Et au pire des cas, ce ruisseau se jette bien quelque part, l’eau y est peut-être plus propre. » Cela règlerait au moins l’une de leurs questions, ce qui vue leur productivité depuis leur départ ne pourrait pas leur faire de mal.

Suivant la ligne du ruisseau en prenant garde à ne pas glisser sur les amas de mousse qui se formaient ici et là contre la pierre, ils s’étaient finalement retrouvés nez-à-nez avec … « On dirait une cabane de pêcheur. » Moreton Island en comptait des tas, Anwar en avait l’habitude, mais n’aurait pas imaginé en trouver une ainsi perdue en pleine forêt « Je n’avais pas réalisé que la mer était si proche, on ne l’entend même pas … » Et même, il aurait juré qu’ils avaient pris la direction opposée de l’océan lorsqu’ils avaient entamé leur périple … Avaient-ils tourné en rond ?

Citation :

WIN – « Elle a l’air abandonnée, mais on y trouvera peut-être des trucs intéressants ? » Du fil de pêche, des outils, qui sait peut-être même du matériel de secours … Après tout, avoir de la chance faisait aussi partie de la survie.

SO CLOSE – « Dommage qu’elle ait l’air d’appartenir à quelqu’un, j’suis sûr qu’on aurait trouvé des tas de trucs utiles là-dedans. » Mais tous les deux étaient là pour apprendre à survivre, pas à entrer par effraction chez quelqu’un, peu importe qu’il ne s’agisse que d’une vieille cabane en bois où devaient s’entasser du fil de pêche, des hameçons et autres babioles.

FAIL – « Encore des voleurs ! Foutez le camp de chez moi ! » Surgissant de l’intérieur de la cabane, un bonhomme au physique de colosse et à la barbe de biker avait levé un poing colérique dans leur direction. « C’est encore cette école de crétins survivalistes ? Aucun respect pour la propriété privée ! » Quelle dommage que ni Eve ni Anwar n’aient fait attention au panneau “propriété privée” planté un peu en amont du talus qu’ils avaient difficilement descendu.

@Eve Daxson – Le fait qu’aucun panneau ni aucune indication ne soient là pour les persuader qu’ils n'étaient pas sur une propriété privée ne voulait pas dire pour autant qu’ils n’avaient pas outrepassé leurs droits ; Mais c’était toujours un peu le risque, en forêt, et dans les faits ni Eve ni lui n’avaient (à priori) de mauvaises intentions. Et surtout, la cabane de pêcheurs sur laquelle ils venaient de poser les yeux ne semblait pas avoir connu de visiteurs depuis un long, très long moment – ce qui pouvait autant être une très bonne chose qu’une très mauvaise, suivant ce qu’ils trouveraient à l'intérieur. Et à ce sujet Anwar avait semble-t-il d’ores et déjà décrété qu’ils iraient jeter un œil, répondant aux hésitations de son acolyte en haussant les épaules lorsqu’elle avait questionné « Tu penses que c'est autorisé ? » et ouvrant la marche comme pour appuyer le « Y’a aucun panneau qui dit que c’est interdit … Si ce n’est pas interdit, c’est que c’est autorisé. » par lequel il avait répondu. La rhétorique tenait de la mauvaise foi la plus totale, encore plus dans la bouche d’un représentant de la loi, mais l’inspecteur Zehri n’avait jamais été à un paradoxe près. « Tu fais quoi dans la vie, d’ailleurs ? » avait-il même fini par questionner, comme si le rapport entre ses deux phrases était évident sans avoir suivi le cheminement de sa pensée.

Négligence ou invitation, ils n’avaient finalement même pas eu besoin de forcer pour entrer et s’étaient contentés de pousser la porte de la cabane pour accéder à l’intérieur. Spartiate et poussiéreuse, la bicoque n’avait rien d’un palace mais avait au moins le mérite d’exister, et de compter quelques trésors : « Il y a une trousse de premiers secours. » S’en saisissant, Eve l’avait ouverte dans la foulée mais offert aussitôt une moue dubitative en relevant les yeux vers Anwar, commentant à propos du spray désinfectant qu’elle venait d’en sortir « Il ne reste pas grand chose. » Quand bien même il n’aurait pas été vide, le policier doutait cependant que s’en servir aurait été bien prudent – qui sait depuis combien de temps cette trousse prenait la poussière ici, et quand la bouteille avait été entamée. « Mais il y a quelques bandages et des ciseaux. » Inspectant également les étagères, tiroirs et recoins de la cabane, le brun avait répondu « Cool, au moins on ne sera pas entrés pour rien. » et s’était saisi d’une boîte en métal à l’allure un peu cabossée et recouverte de poussière, posée sur une étagère en hauteur que sa relativement petite taille avait poussé à se mettre sur la pointe des pieds pour pouvoir l’atteindre. « Hm, des hameçons et des appâts … ça nous sera pas très utile sans canne à pêche. » Encore moins quand, comme l’inspecteur, on ne se nourrissait pas d’animaux. Autant laisser cela à destination des prochains visiteurs, en compensation de la trousse de secours qui leur serait passée sous le nez au profit d’Eve et Anwar.

Citation :

WIN – La trousse de secours embarquée avec eux, ils peuvent reprendre leur chemin le long du cours d’eau, dont la couleur et l’odeur s’améliorent au bout de quelques centaines de mètres. Là, le terrain redevient plat et moins accidenté, et la végétation se faisant moins dense et il va peut-être leur être (enfin) possible de s’atteler à la tâche pour laquelle ils s’étaient mis en route au départ : créer leur S.O.S visible depuis le ciel.

SO CLOSE – Ouvrant la porte pour quitter la cabane, les deux jeunes gens tombent nez à nez avec … Un émeu. Oiseau réputé pour n’être pas commode, celui-ci agite ses ailes et son long cou en leur faisant face, et refermant prestement la porte de la cabane avant que ne prenne au volatile l’idée d’entrer à son tour, Eve et Anwar n’ont désormais plus qu’à espérer que l’animal se désintéresse rapidement de la cabane et reprenne sa route dans la forêt pour qu’ils puissent en faire de même.

FAIL – Alors qu’ils s’apprêtaient à ressortir de la cabane avec leur butin, voilà que la poignée de la porte leur reste dans les mains et condamne l’issue par laquelle ils sont arrivés. Tenter d’enfoncer la porte ou briser la vitre de la seule fenêtre qui ne semble pas avoir été conçue pour s’ouvrir, voilà les deux seules options qui s’offrent désormais à eux pour pouvoir retrouver l’extérieur.