ÂGE : des milliers d'années, mais je suis bien conservé. STATUT : marié au hasard. MÉTIER : occupé à pimenter vos vies, et à vous rendre fous (a). LOGEMENT : je vis constamment avec vous, dans vos têtes, dans vos esprits, et j'interviens de partout, dans vos relations, dans vos joies, vos peines. POSTS : 31319 POINTS : 0
TW IN RP : nc PETIT PLUS : personne ne sera épargné, c'est promis les chéris.AVATAR : je suis tout le monde. CRÉDITS : stairsjumper (avatar) DC : nc PSEUDO : le destin. INSCRIT LE : 16/12/2014
Brisbane brille de mille feux multicolore durant ce mois des fiertés et l’évènement que tout le monde attend c’est bien évidemment Le Queen’s Ball ! Le plus grand et le plus beau bal de tous les temps au seins de la plus belle ville de tout le Queensland
Tout le monde revêt ses habits favoris pour profiter de cette soirée haute en couleurs. Non seulement les nouveaux ambassadeurs LGBTQ+ seront élus ce soir, mais un joli discours de passation de couronne sera aussi à l’ordre du jour. Profitez des petits fours de la bonne musique et des animations qui sont là jusqu’au bout de la nuit Entre autre, un concours amateur de drag queen sera au programme. Est-ce que vous serez de la partie ? Ou un.e de vos amis.es ? C'est le moment de faire de nouvelles expériences
Si vous êtes désireux de représenter la communauté LGBTQ+ de la ville pour l’année à venir, il vous suffit de poster un rp one shot à la suite de ce message. Toutes les instructions pour les élections se trouvent dans ce sujet.
Le suspense est à son comble, qui va se présenter aux élections des Ambassadeurs ? Tout le monde est très impatient de voir la plus jolie brochette de noms de la ville car oui, tout le monde est beau.
Plutôt incroyable que tu sois sur le point de faire un discours. Toi. Jordan Ashley Fisher. Toi qui rêve d’être invisible aux yeux du monde entier depuis aussi loin que tu te souviennes. Toi qui veut tout sauf les projecteurs. Ils ont bien fait de ne pas te prévenir en avance. C’est comme ça que ça fonctionne bien pour toi. Au pied levé. Tu n’as pas à angoisser des jours, des semaines en avance.
La cerise sur le gâteau à ce moment précis alors que tu es en train d’attendre sur le côté de cette scène, c’est que tu es en drag. Tu as pris part au petit concours amateur. Tu n’as aucune ambition de gagner, tu voulais juste voir, essayer. On peut dire que c’est un sacré succès à tes yeux. Tu ressembles à une photo que tu avais fait sur face app. Tu es vraiment une belle femme et ça rend les choses encore plus facile pour toi. Car tu vas pas y aller en tant que Jordan Fisher. Tu vas y aller en tant que Ashley. Oui c’est tout à fait ton alter ego. Une partie de ta mère en toi depuis toujours avec ce deuxième prénom qui est aussi le sien. Tu as toujours dit que tu étais un horcuxe avec un bout de l’âme de ta mère en toi. Ce soir c’est cette partie là que tu affiches et tu te sens bien.
Le voici, le voilà, le moment de fouler les quelques pas sur scène pour arriver là où se trouve le micro. Micro qui est un peu trop bas pour ta grande taille. Tu as d’ailleurs pas ajouté de talons à ta tenue. « Hem… Bonsoir. » Tu marques une pause. « J’ai pas vraiment prévu quoi dire… Et je suis timide… ça va être court. » Une pause. Tu rassembles tes pensées. Tu te gardes bien de regarder qui que ce soit. To regard est dans le vague, devant toi. Tu vois sans regarder. « C’était un immense honneur d’avoir été nommé ambassadeur l’édition précédente et d’avoir porté ce titre pendant tous ces mois. » Une pause. « C’est davantage un très beau souvenir pour moi parce que cette année là la parade à Brisbane a été un des plus beaux jours de ma vie - sans vouloir être trop cheesy - et ça faisait longtemps que ça ne m’était pas arrivé de me sentir si bien. Ce sentiment d’être à sa place parmis toute cette foule. Un peu comme quand on va à un concert et qu’on sait que tout le monde dans la salle se reconnaît tout autant que moi dans les paroles des chansons qu’on va chanter tous ensemble. » Tu marques une nouvelle pause en cherchant le regard de Birdie dans la salle. Tu lui fais un sourire. Tu ne te lasseras jamais de repenser à cette journée avec elle car les souvenirs sont tout autant de ces sentiments de bien être que lors du moment en lui même. « Merci à mon oiseau pour la belle tenue que je porte ce soir. Entièrement fait mains. » Tu ne cesseras jamais de louer ses prouesses. « Merci à mon ami Teddy pour la coupe et le maquillage. » Sans eux, tu n’aurais jamais été aussi parfait en drag - à tes yeux. « Ce soir je passe le flambeau aux prochains ambassadeurs et je vais maintenant aller goûter les gâteaux que j’ai vu sur le buffet. Bonne soirée à tous. Merci de m’avoir écouté. » Et voilà une action rondement bien menée. Je suis fier.ère de toi Jordan.
Outfit :
Visage: Un mix de cette photo et Cette photo
Make up
Outfit: Moin décolleté
Dernière édition par Jordan Fisher le Dim 11 Juin - 19:50, édité 3 fois
Dans d’autres conditions, Raphael se serait enfermé dans les toilettes pour laisser le temps passer. Il aurait feint une gastro soudaine ou un appel important du vétérinaire au sujet du chien qu’il ne possède pas. C’est dans sa nature de petit animal effrayé de fuir les endroits bondés. Mais, ce soir, les cœurs sont en joie, les couleurs décorent les murs, les drapeaux et les habits aussi, et ils déteignent sur son petit cœur enflammé. Il n’a pas peur de garder la tête haute malgré l’énorme assemblée et les centaines de rangées de sièges occupés parce que, dans sa main, il y a celle de Kai qui s'est transformée en Bea pour la nuit. Et, en cet instant, il oublie sa timidité, sa peur du regard et du public et il ravale toutes ses craintes avant qu’il ne les prononce à voix haute. Elle lui procure un semblant de courage qu’il ne trouve pas ailleurs et il ne pourrait pas apprécier sa présence plus qu’il ne l’apprécie déjà.
Ses yeux pailletés de violet pétillent lorsque l’ambassadeur qui remet son flambeau monte sur scène et il serre doucement les doigts de son amie en la regardant un moment dans les pupilles pour chercher le réconfort qu’elle lui apporte toujours. Elle est magnifique, son maquillage est encore impeccable et sa robe fait tourner tous les regards. Il se sent chanceux de l’avoir à son bras, parce qu’elle lui a inspiré ce costume multicolore qu’il porte ce soir, ses chaussures à plateforme qui lui font toucher le plafond ainsi que toutes les bagues qui alourdissent ses doigts mais complètent à merveille son look extravagant. La soirée est parfaite, son drag aussi, la compagnie l’est tout autant, et il se souviendra des mélodies et du brouhaha qui soulèvent l’air chaud de la grande salle encore longtemps.
Son costume Ses chaussures Ses yeux
Dernière édition par Raphael Elly le Mer 14 Juin - 21:08, édité 1 fois
(tenue / collants / shoes / makeup) Même si en ce moment, ce n’est pas la forme ni le moral, tu ne pourrais faire l’impasse sur cette journée. Tu es d’autant plus fière de pouvoir constater que Jordan a un discours à tenir sans avoir été prévenu.e à l’avance - et t’es bien placée pour savoir que c’était la meilleure stratégie à adopter pour éviter les nœuds de stress chez ton partenaire. Il y a plein de couleurs chez tout le monde, des paillettes, des lumières, de la décadence, de l’extravagence et mon dieu que t’es dans ton élément. Tu n’hésites pas à aller parler à Pierre, Paul et Jacques pour questionner sur les tenues, les complimenter ; tu t’en inspires pour des créations futures potentielles car ton cerveau n’est jamais au repos sur ce domaine. Evidemment que t’as fait la tenue du jour de Jordan, et aussi la tienne - les collants y compris. Les chaussures vont vite être enlevées un moment donné, comme d’habitude, mais pour l’instant, tu les gardes bien car ça complète la tenue - et il faut savoir souffrir au nom du style.
Tu ne penses pas à toutes les mauvaises ondes qui ont pu t’accaparer ces dernières semaines. Au contraire, tu profites du moment pour t’amuser, pour te laisser aller dans l’ambiance festive et joyeuse. Le monde devrait être comme ça tout le temps. Les couleurs ravivent l’esprit et réchauffent le coeur - ça fonctionne en tout cas pour toi. Et t’es encore plus émue de voir Jordan sur la scène, le sourire amusé de le voir se péter le dos pour atteindre le micro qui est, comme le reste du monde quand on mesure deux mètres, trop bas pour lui. Heureusement qu’iel n’a pas mis de talons. Tu souris à son discours, t’as totalement les yeux en coeur. Pour une improvisation, ton partenaire s’en sort parfaitement bien. T’es là quand iel te cherche des yeux et t’es là pour applaudir à la fin. “T’as été parfait.e.” Que tu lui glisseras une fois que tu l’auras retrouvé. Tout ressemble au monde parfait que t’as fantasmé, avec de la musique, de la danse et surtout, surtout, des gens qui s’affirment, se respectent, s’aiment, s’épanouissent. Tu n’as caché ton désamour envers la société et ses normes à la con - la preuve, une journée comme ça ne devrait même pas exister, ça devrait être la norme. Mais une célébration n’a jamais fait de mal à personne non plus et il n’y a jamais assez d’excuses pour faire la fête, profiter des activités, taper la conversation à la première personne que l’on croise parce que son maquillage est génial ou recevoir un compliment en retour. Tes prunelles lorgnent, tes nerfs sont apaisés pour une journée, tu te sens bien ; tous les jours de l’année devraient ressembler à celle d’aujourd’hui.
Marceline Griffiths
la furie de vivre
ÂGE : 32 ans, née le 2 avril. Une fille l'a plantée en date quand elle a appris que Marceline était bélier, ascendant lion et lunaire scorpion. SURNOM : Les gens dans la rue l'appellent souvent Lizzie, à cause du personnage qu'elle a joué dans la série Netflix "Together". Les gens qui l'aiment, ou qui veulent l'embêter, l'appellent Marcel. STATUT : Une énième honeymoon phase qui s'est terminée en cris, en larmes et en rupture. Marceline commence à se demander si au fond, ce n'est pas elle le problème. MÉTIER : Actrice contrariée par la célébrité soudaine. Elle a commencé à se faire un nom dans le milieu du théâtre, et elle a percé à l'écran en étant la vedette de la mini-série Netflix "Together" pour laquelle elle a gagné un golden globe. Actuellement en tournage pour l'adaptation du livre de l'ex de son ex (cherchez pas). Prof de théâtre bénévole à Manzili. LOGEMENT : Elle s'enterre les dimanches dans une maison colorée au 12 Hardgrave Road, à West End. POSTS : 813 POINTS : 0
TW IN RP : problèmes familiaux, dépendance affective, alcool, homophobie GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : esfp | vétérante tumblr & avide lectrice de fanfiction | charmante, drôle, piquante, caractérielle | theater kid at heart & fan invétérée de Glee | toujours partante pour un gin tonic, une soirée, un karaoké | chanceuse en carrière, malheureuse en amour | ses amis sont sa chosen family | très (trop) intense | adore la couleur, pour ses habits ou sa déco | a peur de l'abandon | habituée à la compétition familiale nocive | "i'm a mirrorball, i'll show you every version of yourself tonight"DISPONIBILITÉ RP : Je ne suis pas disponible CODE COULEUR : écume les karaokés de Brisbane en #ff6699 RPs EN COURS : Nina 01 | Spencer 02 | Mabel 12 | Dina 01 | Movie Drama Club
MABEL "And I can go anywhere I want, anywhere I want, just not home, and you can aim for my heart, go for blood, but you would still miss me in your bones"
MAC "Didn't they tell us don't rush into things? Didn't you flash your green eyes at me? Haven't you heard what becomes of curious minds? Ooh, didn't it all seem new and exciting? I felt your arms twisting around me, I should've slept with one eye open at night."
robe, sac, chaussures et maquillage (aux couleurs du drapeau lesbien)
“Mais toi, tu as l’impression d’appartenir à une communauté ?”
C’était ce que m’avait demandé une fille, en soirée, alors que j’étais à la fac et hors du placard presque deux ans. Posée au milieu d’une discussion noyée par la musique et le bruit des bouteilles de bières qui s’entrechoquent, sa question m’avait surprise. J’avais répondu que oui, bien sûr, mais je n’avais pas eu les mots pour exactement expliquer ce que je ressentais. J’avais à peine fait mon coming-in, à cette époque, réalisant à seulement dix-neuf ans que je n’étais probablement pas hétérosexuelle, pas parce que j’avais repoussé l’idée pendant des années, mais simplement parce que cette fameuse idée ne m’était jamais vraiment venue en tête. Je ne savais pas, en grandissant, que je pouvais être lesbienne. La représentation était trop inexistante. Je n’avais pas de modèles, pas de mots, et des années plus tard, je n’en avais toujours pas assez pour expliquer à cette inconnue en soirée ce que le sentiment de communauté représentait pour moi.
Mais dix ans plus tard, au Queen’s Ball en compagnie de mes pairs, il me semblait que je commençais enfin à pouvoir articuler cette sensation. Il m’avait fallu rencontrer d’autres personnes queers, écouter leurs histoires, découvrir le passé du mouvement queer ; il avait fallu tout simplement que je me connecte à ce monde qui avait été si distant, en grandissant, pour en comprendre l’étendue et la beauté.
Encore aujourd’hui, j’étais toujours émerveillée par ces gens qui s’accueillaient toujours à bras ouverts, par cette solidarité, cette résilience dans une société qui nous avait dit tant de fois que nous n’existions pas. Les gens parlaient toujours de la difficulté d’être queer, et elle était présente, bien sûr, mais ce soir, c’était de la joie dont j’avais envie de parler. Cette joie queer, cette euphorie, de pouvoir vivre, s’aimer, se réinventer, de se soutenir, de partager une histoire, de savoir que nos droits avaient été acquis par nos adelphes avant nous, et que nous allions continuer de nous battre nous aussi.
Je me souvenais encore, la première fois que j’avais compris que j’étais lesbienne, ce sentiment de rentrer chez moi, d’être à la maison. En observant autour de moi, ce soir, en regardant les sourires, les pailettes, l’émotion palpable, teintée de la tristesse de toutes les épreuves que nous vivions, chaque jour, parce que nous étions nous-mêmes, et pourtant cette fureur de vivre et d’être authentique, je me fis la réflexion que oui, je ne m’étais pas trompée. Je suis à la maison.
hand on the throttle, thought i caught lightning in a bottle
but it's gone again and it was written, i got cursed like Eve got bitten, oh, was it punishment? pad around when i get home, i guess a lesser woman would've lost hope, a greater woman wouldn't beg, but i looked to the sky and said, please, i've been on my knees, change the prophecy, don't want money, just someone who wants my company
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Laurie Wright
la lumière des podiums
ÂGE : 28 ans, proche de la trentaine et pas une seule ride à l'horizon (you can die mad about it) SURNOM : lau, la tornade, la chieuse, l'aimant à problèmes, tout ça c'est correct et te décrit très bien STATUT : seule, de Brisbane à Milan, en passant par Paris, il n'y a personne dans ta vie c'est très bien comme ça MÉTIER : influenceuse avertie & mannequin plus si débutante que cela; les gens sont sur ton compte Instagram pour le côté honnête et brut, on maquille, on mange, on pleure, on fait tout sur ta page - nouvelle égérie de Prada (collection The Galleria, avec un sac à 3000 dollars attention) - fondatrice et host de Trans Alliance un podcast bimensuel sur la transidentité et tout ce qui touche de près ou de loin à la communauté lgbtqia+ - on oubliera pas tes heures de "bénévolat" au St-Vincent pour éponger ton casier judiciaire LOGEMENT : habite dans Fortitude Valley, un petit appartement du côté de kent street, le 89, c'est toi POSTS : 532 POINTS : 0
TW IN RP : pensées dépressives, consommation excessive d'alcool et drogues légères, transidentité (& dysphorie de genre), traitement médicaux légers (hormonal, mention d'aiguille) & lourd (hospitalisation, opération de réassignation sexuelle) TW IRL : racisme, homophobie, transphobie, relations sexuelles non-consenties et/ou explicites (le suggéré et la métaphore filée sont mes meilleurs amis)GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : trans women are women, get over it • né Lawrence Wright à des kilomètres de Brisbane dans un trou paumé nommé Dalby • c’est Laurie, ça a toujours été Laurie • fille unique, élevée par une mère autoritaire et un brin étouffante • reine de beauté, tu as vu plus de scènes et de podiums que n’importe quelle fille de ton âge • 1m78, souvent sur des talons, on te remarque, ça ne loue pas • pas romantique, tu tombes amoureuse à chaque fois qu’on respire trop fort devant toi • beauty guru, on dit merci à Instagram DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #3333ff RPs EN COURS :
adrian(scénario libre) • Guess it's been a while since you last said sorry, crying in the dark at your best friends' parties, you've had enough, gotta turn the lights up, go home, couldn't wait to turn fifteen, then you blink and it's been ten years, growing up a little at a time then all at once...
jaurie • In my head, I play a supercut of us, all the magic we gave off, all the love we had and lost. and in my head, the visions never stop, these ribbons wrap me up, but when I reach for you, there's just a supercut...
Le badge, bien en place sur la veste de ta mère, est la première chose que tu as remarquée alors qu'elle a passé la porte de ta demeure, se retrouvant chez toi pour la première fois. Et comment ne pas le remarquer ? Catherine Wright, d'aussi loin que tu t'en souviennes, a toujours préféré porter une seule et unique couleur, le noir, c'est de cela que sa garde-robe se compose et cela a toujours été le cas depuis des années. Et cela a été vrai ce jour-là, alors oui, ton regard s'est posé sur le badge, aux couleurs du drapeau transgenre, avec ces trois mots simples, c'est la seule chose de couleur dans sa tenue et... ce n'est pas que ça. Voir ta mère avec quelque chose d'aussi simple et pourtant aussi important, cela a été suffisant pour que les larmes montent et que tu te retrouves dans ses bras la seconde suivante, ressemblant plus à une gamine de dix ans qu'à l'adulte que tu devrais être. Par bien des aspects, tu es toujours une gamine, c'est peut-être ça le problème et sans la présence de ta mère sur Brisbane, tu n'aurais même pas fait l'effort de venir ici ce soir, de mettre une jolie robe, de profiter de l'atmosphère et de tout le monde ayant joué le jeu et ayant sorti ses plus beaux vêtements du placard. Catherine est bien là, dans une robe elle aussi, aussi noire que son trait d'eye-liner et elle te tient la main, alors que vous écoutez le discours de l'ambassadeur de l'année passée. Le sourire sur ton visage est automatique et tu te forces à respirer lentement et profondément, repensant à la journée que tu viens de passer, dans une communauté qui t'a toujours accueillie, où les portes ont été ouvertes dès que tu as compris que c'était Laurie et non Lawrence. Lawrence n'a jamais eu sa place ici, il n'est qu'un mauvais souvenir, des années à cacher ses attributs physiques dans les vêtements que tu voulais mettre, à faire des explications compliquées et à répéter aux plus sceptiques qui tu es vraiment... Et c'est la seule chose dont tu as toujours été certaine, toutes ces années, même en étant paumée, même en grandissant, même quand ton cœur était un peu trop lourd, même maintenant : tu es Laurie, tu l'as toujours été. Il n'y a jamais eu de doute, jamais eu d'hésitation et dès que tu as expliqué les choses à la femme qui t'a mise au monde, elle a compris. Elle ne t'a pas questionné, elle ne t'a pas fait te sentir déplacée ou misérable, le maman je suis une fille, à eu une réponse simple : on va s'occuper de toi alors... n'est-ce pas, Laurie ? Tout comme aujourd'hui, Catherine t'a suivie dans les différents stands et boutiques du petit village dressé pour l'occasion, elle a choisi ta robe un peu plus tard, t'aidant à l'enfiler, à te maquiller et elle a même accepté de prendre quelques photos, pour toi, pour tes abonnés, pour elle. Sans elle, Laurie, toi, tu ne serais certainement pas là ce soir. Tu n'aurais pas su que cette opération il y a des années était cruciale, vitale et tu aurais continué de te sentir inadéquate pendant longtemps. Est-ce que cela a résolu tous tes soucis ? Putain que non, tu as toujours l'impression d'avoir le cœur à l'envers, ce n'est pas du sang qu'il envoie à ton cerveau, définitivement autre chose de plus létal, mais dans une certaine mesure, tu sais qui tu es. Laurie, une femme trans, une personne chanceuse à des points précis de sa vie, et c'est bien quelque chose qu'il faut célébrer avec une soirée comme celle-ci et des gens qui ont sûrement eu ce genre de réflexion, pas vrai ? Oui, tu en es certaine, la nouvelle inspiration que tu prends est moins lourde, alors que tu te redresses sur ta chaise. Come on, Laurie, you got this.
(tenue & détails )
All I ever wanted was the world, I can't help that I need it all, the primadonna life, the rise and fall, you say that I'm kinda difficult...
Swann Craine
la loi des sentiments
ÂGE : Trente quatre ans. (20/01/1990) STATUT : Il a épousé son amour de sept ans, Rory, le 2 juin 2023 après l’avoir longtemps aimé en secret. Aujourd’hui il ne pourrait être plus fier ni plus heureux de porter son nom. MÉTIER : Kinésithérapeute, il a un cabinet en ville. LOGEMENT : Une villa à Bayside accueille sa famille, loin du tumulte de la ville et de la curiosité des journalistes de bas-étage. POSTS : 51784 POINTS : 400
TW IN RP : adoption (passé: automutilation, pensées suicidaires) ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : Père inconnu, mère absente, sujet tabou › Médiateur par excellence › A fui Londres pour Brisbane en 2016 en pensant y trouver son père: c'était un mensonge › Passionné par son métier › A eu besoin de six ans pour accepter sa bisexualité et son couple › Terrorisé à l'idée d'être différent › Deux tentatives de suicide au compteur › Poignets marqués par les cicatrices, aujourd'hui cachées par deux tatouages floraux › Ecoute beaucoup, se confie peu › Prêt à tout pour sa famille et ceux qu'il aime › Ne dites pas du mal de Doctor Who, il risque de froncer les sourcils › Pur produit anglaisCODE COULEUR : mediumpurple (plum pour design sombre) RPs EN COURS : (06) › arthur #17 › greta #11 › lucas #2 › rory #60 › lucia #23 › scarlett #6
rowann #60 › when i was a ghost inside, you were there for me. legend never lies, we were meant to be. i'm blessed to be alive when i'm in your company. memories we've made could fill a whole book. if we were a movie, we'd be in Hollywood. on my lowest days, you were all it took. you make my demons go away, bleach the sky on rainy days.
arwann #17 › why don't you just take what you want from me? i think you should take what you want and leave. you're changing everyday, you played me, you're taking everything. i let you run the game.
mccraine #7 › straighten up, little soldier. stiffen up that upper lip. what you cryin' about? you got me. i can see you're sad, even when you smile, even when you laugh. i can see it in your eyes, deep inside you wanna cry. we gon' pull together through it, we gon' do it.
greta #10 › i learned that there's beauty i can't keep, learned that there's demons in stories. whenever she's calling, she'll call me. promise you'll smile off a memory. some summer night, I hope I see you again. you'll find your way.
RPs EN ATTENTE : ginny #7 › min-kyung #6 RPs TERMINÉS : (beaucoup)
cf. fiche de liens AVATAR : Evan Peters CRÉDITS : harley (avatar) › harley (rowann, arwann) › fuckyou (ginny) › margotrobbie (scarlett) › haydenpanettieres (greta) DC : Auden & Ambrose PSEUDO : Kaelice INSCRIT LE : 02/08/2019
Pour une fois, il dénote au cœur de la foule. Il n’a pas de tenue particulière, pas même de maquillage, et toujours pas le moindre accessoire dans les cheveux qui aurait pu rappeler l’événement du soir. Il n’y a pas pensé, pas même une seule seconde à vrai dire. Son monde se résume à des tenues en jean et des t-shirt unis alors qu’il estime que tout le reste ne lui ressemble pas. Pourtant, Swann a jugé bon, pour ne pas dire nécessaire, d’enfin participer aux différents événements de Brisbane pour le mois des fiertés. A Londres, il n’en avait jamais été question et, les années précédentes encore, son estomac se tordait d’une véritable douleur à l’idée de se présenter au cours d’un tel événement. Il avait peur de ne plus pouvoir se fondre dans la masse durant les jours qui auraient suivis, tout comme il avait peur que son visage soit associé à la communauté LGBTQ+, pour mieux faire écho à Rory et à leur relation qu’ils tentent de vivre aussi loin que possible des médias. Il avait peur d’être lui-même, en réalité, et ce n’est pas le genre d’attitude qu’il veut inculquer à sa fille, qui pourra être la personne la plus merveilleuse qui soit, et ce selon ses propres idées, désirs et aspirations.
Le plus naturellement du monde, son regard cherche toujours Rory dans la foule, celui qu’il peut aujourd’hui appeler son mari sans plus avoir à se cacher ou à mentir. Il n’est plus celui qu’il présente comme un ami, et il n’est plus non plus l’homme qu’il cache pour ne pas avoir à expliquer qu’il a encore du mal à se considérer comme bisexuel, parce qu’il est le seul homme qu’il ait jamais aimé. Pour autant, s’il y a bien une période de l’année durant laquelle les étiquettes perdent toute leur importance, c’est celle-ci. Peut importe qu’il soit hétérosexuel ou bisexuel. Il est le mari de Rory, il est simplement heureux ainsi. Il est le père d’une fille merveilleuse, et il ajoute sa pierre à l’édifice d’une cause qu’il est soulagé d’observer avancer dans le bon sens: l’ambiance est détendue, festive. Les discours des anciens gagnants s’ajoutent, les yeux des invités pétillent de bonheur quand ce ne sont pas les strass ou leur maquillage qui brillent de mille feux - parfois, tout coexiste. L’anglais s’étonne d’esquisser un sourire timide, balayant la foule du regard sans vouloir s’attarder sur personne en particulier, de crainte de le faire se sentir mal à l’aise.
A défaut, il range une main dans sa poche, à l’aise au fond de la salle, occupé à vérifier les enchères du blouson de Rory sur internet. Il s’est marié au cours du mois des fiertés et, évidemment, il n’y aurait rien en ce monde qui pourrait le rendre le plus fier d’avoir enfin officialisé sa relation avec l’homme dont il partage la vie depuis sept ans, plus seulement aux yeux de leurs proches mais aussi de la loi. Et juste comme ça, il peut dire qu’il est enfin heureux, soutenu, et parfaitement à sa place.
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Eve Daxson
Le rire des autres
ÂGE : 39 ans (23.06.1985) SURNOM : Difficile de raccourcir un prénom en trois lettres, mais si vous vous y amusez ça ne l'embêtera pas. De toute façon, à ses yeux le plus beau des surnoms restera toujours Maman. STATUT : Maman d'Ella, 8 ans (22.02.2016), son ex est revenue mais elle n'est que l'autre maman d'Ella qui a sa garde un week-end sur deux, surtout maintenant qu'il y a cette blonde magnétique à qui elle pense trop souvent MÉTIER : Professeure des écoles en primaire, à la St Anthony's School. Elle est aussi bénévole et famille d'accueil pour l'association Manzili, et pour un refuge animalier. LOGEMENT : #72 Agnes Street (Bayside) depuis un an, dans une maison au bord de la mer comme elle en rêve depuis si longtemps. Depuis juillet il n'y a plus qu'Ella, Raya et elle, Bel ayant pris son envol et laissé un vide évident dans sa cage thoracique POSTS : 2813 POINTS : 240
TW IN RP : Homophobie, parentalité (PMA) TW IRL : RASGENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : Bienveillante, positive, chill, maternelle • Naïve, pardonne trop facilement, fuit le conflit, fleur bleue • Contexte familial classique : un grand frère et deux parents aimants • Homosexuelle assumée • Sa fille Ella est la prunelle de ses yeux • Maman plus si solo maintenant que son ex est revenue, pas certaine d'être ravie par ce retour • Militante queer et féministe depuis l'université • Bénévole et famille d'accueil (chambre libre) pour l'association Manzili, et pour un refuge animalier • Fan de Disney, du MCU, de romcom et d'histoires d'amour niaises dont elle rêve un peuDISPONIBILITÉ RP : Je ne suis pas disponible CODE COULEUR : Eve répand de l'amour en #9932CC RPs EN COURS : (10/∞)
Bel, protégée longtemps hébergée • Est-ce qu'on va un jour en finir avec la haine et les injures ? Est-ce que quelqu'un viendra leurs dire qu'on s'aime et que c'est pas impur ?#1 ; #2
→ SMS
Daxson • If I was dying on my knees, you would be the one to rescue me. And if you were drowned at sea, I'd give you my lungs so you could breathe. I've got you brother. And if we hit on troubled water, I'll be the one to keep you warm and safe. And we'll be carrying each other until we say goodbye on our dying day. Because I've got you brother.#1 + Lisbeth #1 ; #2 ; #3
→ SMS
Gayle • Now I'm falling... You say my name like I have never heard before. I'm indecisive, but, this time, I know for sure. I hope I'm not the only one that feels it all... Are you falling?#1
Leslie • You're so fucking unbelievable. Don't know why I put up with this same old bullshit. I guess I should expect it by now, but it's unbelievable... You're so unreasonable.#1 ; #2 (fb) ; #3 ; #4 ; #5 ; #5
→ SMS
Layla, entraide queer(scénario réservée) • I should be into this guy but it's just a waste of time. He's really not my type. I know what I like. No, this is not a phase, or a coming of age. This will never change !
RPs TERMINÉS : Evrew • We all need that someone who gets you like no one else, Right when you need it the most. We all need a soul to rely on, a shoulder to cry on. A friend through the highs and the lows.#1 ; #2
Evenna • I'm not gonna make it alone. Then I saw your face, your forgiving eyes looking back at me from the other side like you understood me. And I'm never letting you go.#1 ; #2
My mama told me when I was young : "We are all born superstars". She rolled my hair and put my lipstick on in the glass of her boudoir. "There's nothing wrong with loving who you are" she said, "'Cause He made you perfect, babe, so hold your head up, girl, and you'll go far." Listen to me when I say I'm beautiful in my way 'Cause God makes no mistakes. I'm on the right track, baby : I was born this way. Don't hide yourself in regret, just love yourself, and you're set. I'm on the right track, baby, I was born this way.
Si participer à la marche des fiertés est une tradition à laquelle Eve ne déroge jamais, quitte à l'avoir fait une année avec une poussette accueillant sa minuscule Ella de quatre mois à peine, il était tout aussi inconcevable à ses yeux de ne pas se rendre au Queen's Ball aujourd'hui. Elle a mis ses vêtements les plus colorés pour l'occasion, de cette robe colorée qu'elle avait repérée le mois précédent et fini par achetée en se promettant de la mettre pour le mois des fiertés à ces sandales compensées pailletées et pastel qu'elle ne met que lorsqu'elle a le courage de mettre des talons. Elle a même penser à ses boucles d'oreille en forme d'arc-en-ciel offertes par l'une de ses élèves il y a quelques années – nul doute que l'enfant a insisté pour ce cadeau auprès d'un de ses parents, le symbole coloré ayant sa place sur l'un des murs de la salle de classe depuis que l'enseignante a eu l'occasion de la décorer.
Pour compléter le tout, Eve a passé plus d'une demi-heure à se maquiller aux couleurs du drapeau lesbien, suivant un tuto Youtube sans avoir le talent de sa créatrice : elle a corrigé trois fois son trait d'eye-liner rouge, peaufiné trop de fois le dégradé allant du orange au rose pour les compter, et elle a abandonné l'idée que le trait supérieur d'eye-liner blanc cesserait de baver. Ce n'est pas bien grave : elle trouve le résultat plutôt réussi malgré son manque d'expérience en la matière, n'ayant pas pour l'habitude de charger autant ses yeux de produits. Elle a demander à Ella de dessiner un cœur avec de petits strass sur sa pommette gauche – et lui en a dessiné un en retour –, trouvant que cela faisait d'autant plus ressortir son maquillage. Aujourd'hui elle y tient, à arborer ce drapeau qui lui a donné l'impression d'être enfin comprise lorsqu'elle était plus jeune ailleurs que dans son cœur – elle tient à ce qu'il soit sur ses yeux, visible et fièrement porté. Tout comme elle tenait à ce qu'Ella choisisse sa tenue du jour, l'ayant amenée pour l'occasion dans une boutique de vêtements où les couleurs ne manquent pas. Elle ne lui a rien imposé, s'attendait d'ailleurs à ce que sa fille choisisse du rose car c'est apparemment la couleur qui la fascine le plus ces derniers mois. Mais Ella a voulu faire comme Maman et a plutôt choisi une robe avec les couleurs de l'arc-en-ciel, en vantant les petites fleurs aux mêmes couleurs décorant le haut de la tenue. Et le serre-tête que lui a trouvé Eve, assorti à sa nouvelle robe, a fini de la combler de joie pour cette sortie shopping.
C'est donc main dans la main et parées de mille couleurs que mère et fille se rendent au Queen's Ball. Lorsque la foule devient plus dense, Eve prend sa princesse dans ses bras, craignant qu'elle soit emportée par le flot des gens bien plus grands qui les entourent malgré toute la bienveillance qui émane de cette soirée. Elle vient embrasser sa joue et s'approche un peu de la scène sur laquelle l'ambassadeur LBTQ+ doit faire un discours. Et lorsqu'iel apparaît, magnifique en drag pour cette soirée spéciale, leurs yeux à toutes les deux ne manquent pas de briller, Ella complimentant même sa robe fleurie et colorée. Elles applaudissent lorsqu'il remercie l'audience pour son écoute et Eve serre un peu plus fort sa fille dans ses bras en lui rappelant à quel point elle l'aime. Des journées comme celles-ci lui rappellent pourquoi elle milite depuis qu'elle est à l'université, pourquoi elle se rend à chaque Pride avec un drapeau qu'elle arbore fièrement, pourquoi chaque année elle scande au milieu de la foule colorée des slogans qui revendiquent que l'amour ne devrait jamais être sanctionné. Si elle enseigne à ses élèves l'acceptation de la différence et l'amour des autres, si elle applique ses valeurs dans son quotidien et si elle veille à les transmettre à sa fille, c'est parce qu'elle croit en un monde où chacun·e pourra vivre librement sans plus avoir à se cacher. Tant de joie, de bienveillance, de paillettes, de couleur et de bonheur ne devrait pas être réservé à des événements comme le Queen's Ball : chacun·e devrait pouvoir être soi-même constamment, aimer sans se soucier du regard des autres, être fier·ère. Après tout, pour citer Lady Gaga dont les chansons rythment chaque marche des fiertés : they were born this way.
Être gay et danseur, cela ne friserait pas le cliché sociologique me direz-vous ? A n’en nul douter diraient certains. De mon côté, je trouvais que cela constituait d’avantage une force ou plus est-ce que j’avais développé une manie à m’amuser ouvertement des préjugés pour en faire plutôt un apanage plutôt qu’une tare ? Tous les moyens sont bons pour s’en sortir, pour garder la tête en dehors de l’eau quand je me suis rendu compte que j’étais différent. Différent parce que je ne regardais pas que les jolies filles, que ce soit dans mes cours de danse ou bien dans la cour de mon école. Différent parce que je me rendais compte que les traits masculins évoquaient en moi une profonde attirance physique, nourrissant un désir profond, presque viscéral dans tout mon être. En dépit de l’éducation si traditionnelle que j’avais reçu – et dont les bases ne faisaient pas toute sens pour moi – je m’étais aventuré là où aux d’autres s’étaient risqués ; là où d’autres se risqueraient aussi sans doute non pas par perversité comme ils aiment bien le dire mais bel et bien parce qu’il fallait un jour ou l’autre sauter le pas. Sauter vers cet océan inconnu qui m’a été décrié comme la mer des tourments et des peurs. Pour le coup, ils avaient raison. Raison parce que c’étaient eux qui créaient cette houle et ces tempêtes violentes, qui m’avaient assailli de tant de questions, fait émerger tant de doutes en moi. Alors je me suis raccroché à ce que je pouvais, à ce qui arrivait à produire une certaine stabilité pour ne pas sombrer. La danse. Une façon de m’exprimer autrement que par des mots, d’incarner mille et un rôles dont la palette n’a d’égale que la variation des caractères et des pensées. Une voie qui m’a permis de me libérer, d’apprendre à regard au fond de moi pour y voir quelque chose de précieux, quelque chose qui faisait de moi un être vivant, un humain qui méritait de pouvoir vivre une vie sans recevoir une pierre parce que je préférais enlacer le corps d’un homme contre moi, de poser ma tête sur son épaule dans une étreinte douce et tendre ; ou bien même m’envoyer en l’air avec lui dans un tumulte de passion dévorante. Enfin, ai-je dit mérite ? Oui c’est de la sémantique me direz-vous, mais depuis quand devais-je mériter le respect pour quelque chose qui fait partie de moi ? J’avais décidé de l’exprimer tout bonnement, sans chercher à m’en cacher parce que je n’en avais pas honte. Je n’avais pas honte d’aimer, de préférer et de vouloir le montrer. La bienséance me dirait que cela ne se fait sans doute pas d’avoir des élans physiques à l’égard de quelqu’un. Alors pourquoi faire tant de drame ? pourquoi se livrer à une lutte acharnée, à des guet-apens dépourvus de sens pour blesser voire tuer parce qu’on est coupable d’aimer ? Difficile de rester insensible face à pareilles horreurs surtout quand j’ai pu être le témoin des conséquences de cela ? être témoin de ces monstruosités déterminées à ruiner des vies ? La seule façon de faire était de sortir du silence, d’expliquer et d’éduquer plutôt que de blâmer et de répondre par la violence. C’était dur, insupportable. Mais c’était une conviction intime qui m’animait.
Faire partie de la marche des fiertés était un événement que je ne pouvais décemment pas rater. Je me souvenais encore de ces premières marches quand j’étais à Paris où l’effervescence était si intense. Je n’avais pas été déçu en marchant parmi des personnes de toute horizon, aux âges si variables, aux motivations multiples. Alors bien sûr lorsque la ville avait programmé le Queen’s Ball, il m’était évidemment proscrit de ne pas m’y rendre. Le choix de la tenue était osé, j’en conçois. J’avais délaissé ce pantalon ample et ce blazer blanc pour y préférer une chemise colorée, parsemée de strass, négligemment ouverte. Un collier soulignait mon cou dont la médaille venait reposer délicatement sur la naissance de mon buste. Pour le bas ? Un simple dessous noir. Et le reste ? Des cuissardes avec des détails marqués. Et pour les pieds ? Des pointues claires pour rappeler la couleur de ma chemise. Provoquant. Après tout, n’est-ce pas ce qu’on voulait ? Sortir du politiquement correcte pour célébrer la fierté d’être soi-même ?
Lorsque j'avais appris la nature du Queen's Ball et son caractère coutumier à chaque Pride qu'organisait Brisbane, un immuable sentiment de félicité doublé d'un ardent enthousiasme m'avait saisi sans vergogne. Chaque jour me séparant de l'événement, j'avais trépigné dans l'espace de stockage - nommé la caverne d'Ali Bea - où je conservais précieusement toutes mes possessions relatives au drag, sélectionnant soigneusement chaque tenue que j'arborerais lors de toutes les journées où je comptais participer au festival, ayant également posé des jours de congé à mon travail pour l'occasion. Ce mois de juin serait le mois de Bea et non de Kai, Bea étant la drag queen que j'incarnais, mon alter ego, ma passion et déraison depuis plus de douze ans, l'art libérateur qui me permettait enfin de vivre et non simplement d'exister.
Aux côtés de Raphael, paré d'une veste multicolore, orné d'un maquillage aux tons de l'asexualité et hissé sur des chaussures plateformes qui me faisaient irrémédiablement sourire, je me sentais pousser des ailes féroces. J'avais tanné le garçon d'innombrables messages, l'associant à mes choix de tenue, quand bien même ultimement, j'avais tranché entre mes différentes options le jour même. Ce mois de fiertés avait pour intérêt d'être soi-même, de s'aimer et de s'accepter tel qu'on était. Aujourd'hui, j'avais l'intention de respecter cet honneur, même si être moi-même, je ne le faisais réellement que lorsque Kai était dissimulé sous les artifices de Bea. Il est si facile de tomber dans les travers de s'altérer pour plaire. Aujourd'hui, je ne serais qu'authentiquement moi, même si en drag.
Ainsi, j'avais évité de penser à ce que les gens aimerait voir, je m'étais fermé aux avis et aux conseils, et je m'étais laissé guidé par nul autre que mon coeur, pulsant à mesure que Bea réapparaissait. J'accrochais à ma perruque de nombreuses pinces à cheveux et pins aux couleurs et symboles des drapeaux queer qui me représentaient ou me tenaient le plus à coeur car qualifiaient certains de mes proches : l'arc-en-ciel de la gay pride, l'éventail du rose à l'orangé des lesbiennes, le trio bleu-violet-rose des bisexuels et bleu-jaune-rose des pansexuels, les tons asexuels en écho au maquillage de Raphael, le quatuor coloré des non-binaires et enfin, la symétrie du bleu et du rose rejoignant le blanc des transexuels.
Ma main gantée, émotive, cachait mes lèvres tremblantes tandis que mes yeux brillaient de mille feux en admirant Jordan, touché de plein fouet par chacune de ses paroles timorées. Ce sentiment d’être à sa place parmi toute cette foule. Sa phrase retentissait en moi alors que les doigts de Raphael entrelaçaient avec plus d'insistance les miens. L'ambassadeur qui tirait sa révérence n'aurait pu viser plus juste. Ma Pride existait dès que j'étais en Bea, mais aujourd'hui, au coeur de cet événement, aux côtés d'un homme que j'aimais penser comme mon petit ami, je me sentais plus accepté et plus à ma place que jamais. Je me sentais vivant, légitime et surtout : aimé malgré ces parties qui composaient l'essence de moi-même et que j'avais appris depuis toujours à cacher pour survivre. Je me promettais de graver cette sensation au fond de mon coeur lorsque le combat continuerait contre l'intolérance cruelle et injustifiée vouée à certaines formes d'amour et d'art.