What you're doing all alone?

Freya & Cian

J’ai revu Niamh. Comme ça, sans prévenir. Au détour d’une rue. Je ne pensais pas la revoir un jour. Encore moins aussi rapidement. Heureusement, elle était seule, mais ce qui m’a marqué, c’est son ventre rond. Cet enfant que je pensais le nôtre et qui continue à grandir doucement en elle. La claque a été plus que brutal. Elle m’a très bien vu et pourtant a fait comme si je n’existais pas. J’étais prêt à aller lui parler, mais j’ai compris à son regard qu’elle ne voulait pas me voir. Alors, je suis resté comme un idiot, mon café à la main, en pleine rue, à la regarder passer non loin de moi. À voir ce futur qui commençait à me plaire m’échapper totalement. J’ai été tellement perturbé par cette vision que pendant un long moment, je suis resté comme figer sur place avant de recouvrir mes idées et partir presque en courant jusqu’à la base. J’ai passé le reste de la journée à hurler sur mes recrues. C’est la seule chose que j’ai trouvé à faire pour ne pas craquer autrement. Il fallait que je sois occupé et que ce soient les autres qui souffrent à ma place. Thomas en a également pris pour son grade, et même si c’est souvent une habitude pour lui, il a quand même fini par me demander si tout allait bien. Je me suis contenté d’un signe de tête pour lui faire comprendre que non. Il a très bien compris que cela ne servirait à rien d’insister. Pourtant, il est resté avec moi le reste de la journée, me laissant hurler sur les jeunes recrues et rattrapant le coup dans mon dos. Il me connaît assez pour savoir que j’ai besoin de ça.

La journée s'est terminée bien plus tôt que prévue pour moi. J’aurais aimé rester sur la base pour m’occuper l’esprit, pour ne pas tout casser autour de moi, mais je n’avais plus rien à faire. Je ne pouvais pas rester là-bas à ne rien faire, au risque de m’en prendre à la moindre personne qui viendrait me parler. Alors, je n’ai eu qu’une seule idée. Me rendre au Death et boire mon poids en whisky. Heureusement pour moi, Matt ne travaille pas ce soir. Pas besoin de me justifier, pas besoin de parler. Je me commande un verre et vais bien m’installer au fond de la salle pour être tranquille. Le temps à défiler aussi rapidement que les verres devant moi. Je suis désormais bien intoxiqué et j’ai besoin d’aller prendre l’air. Lorsque je me lève, je ressens rapidement les effets de l’alcool sur moi. Je me tiens à une table pour ne pas vaciller et m’étaler tête la première. Faut vraiment que je prenne l’air.

Une fois, dehors, je prends appui contre un poteau le temps de m’allumer une cigarette. La nuit est tombée sur la ville et il fait bien plus frais. Je referme ma veste et mon regard se perd sur ce qui m’entoure. De l’autre côté de la rue, j’aperçois une jeune femme assise sur un banc, un grand cahier sur les genoux et un crayon courant sur le papier. À ses côtés, une bouteille d’alcool clairement non dissimulé. Elle ne cesse de regarder en face d’elle avant de reporter ses yeux sur son papier. Je fronce les sourcils et me demande ce qu’elle est en train de dessiner là, à moitié dans le noir. Je me redresse et attends quelques secondes afin de me trouver stable sur mes pieds et traverse la rue. « B’soir. » Je lui souris un peu et viens m’asseoir à ses côtés sans être trop près non plus. Je ne suis pas là pour lui faire peur. « Tu dessines quoi ? » C’est tout ce qui m’intéresse dans le fond et puis sa bouteille aussi un peu. Je tire sur ma cigarette et regarde la blondinette avec un sourire probablement trop intoxiqué.         

La cascade de boucles mi blondes mi brunes l’encerclait tel un rideau protecteur face au monde extérieur. Freya Doherty était le dos courbé sur son papier, le crayon tapotant sur le papier quelques fois, signe qu’elle réfléchissait. A quoi ? A redessiner le monde. Son monde. Elle s’imaginait quelque chose de sombre mais solaire, d’apocalyptique mais magnifique. Rien ne lui faisait plus de bien que le dessin. La jeune femme avait découvert cette activité à l’école puis en thérapie. C’était un art privilégié par les psychologues qu’elle avait vu pour s’extérioriser et mieux l’analyser. Jamais Freya ne mentait dans ses dessins. Elle avait un style simple, banal ; papier et crayon. Bien baveux, bien dur, bien noir. Parfois, ses traits étaient plus légers et elle se permettait d’utiliser des couleurs – c’était souvent dans ses bons moments. Quand les choses vont bien, son esprit est libéré et elle exprime son contentement à travers son poignet. Quand elle est mélancolique (terme bien plus joli que dépressive), ses traits étaient plus durs, plus sombres, plus raides. Elle finissait souvent par crayonner la page entière et ses mains deviennent grisonnants à force de passer le poignet dessus. Mais ce soir, Freya était ni l’un ni l’autre. Elle voulait juste laisser sa main aller là où elle voulait, à la lumière faible du réverbère à côté d’elle. Sa seule compagnie était jamais loin de sa main droite : une jolie bouteille de vodka à moitié vide qui trônait fièrement sur le banc. La jeune Doherty considérait que l’alcool embellissait son travail, qu’elle voyait mieux les choses, que tout lui paraissait plus simple. Des excuses, toujours des excuses quand il s’agit d’un vice, d’une faiblesse, d’une addiction. Elle évitait d’épancher sa soif dans l’appartement, elle qui faisait si bien la moral à son frère et son addiction à la drogue – hôpital se foutant de la charité, clairement. Freya voulait montrer un modèle qu’elle n’était pas. De toute façon, s’isoler au calme dans la rue était toujours mieux que chez elle – elle payait bien le loyer que son jumeau ne le ferra jamais. Elle sortait d’une phase compliquée psychologiquement et elle avait besoin de se changer les idées et le paysage. Et la voilà qui avait trouvé ses aises sur un banc, un foulard enroulé jusqu’au nez, les jambes croisées où était posé son carnet à dessin. Freya n’était pas habillée très chaudement mais qu’importe ; c’était l’Australie, il ne faisait jamais vraiment très froid de toute façon. Automatiquement et sans lâcher son crayon, elle attrapa la bouteille qu’elle porta à ses lèvres pour en boire quelques gorgées. Quelques minutes de calme puis – « B’soir.  Tu dessines quoi ? » La jeune femme releva son minois vers l’intrus qui venait de se taper l’incruste sur son banc sans y être invité. Elle passa un bras protecteur sur son dessin, ne voulant pas qu'on regarde sa vie privée (ou pire, qu'on se moque d'elle). « Tu t'prends pour qui? C'est privé. » Elle fronça des sourcils avant de secouer sa main libre devant elle – l’odeur de la cigarette la répugnait. « Banc non fumeur, va voir ailleurs. »  Si Freya Doherty n’aimait pas que son aîné fume, ce n’était pas pour qu’un inconnu le fasse aussi sous son pif. Et près de sa bouteille, en plus, franchement !

What you're doing all alone?

Freya & Cian

Je crois que j’ai un peu trop bu. J’ai pour habitude de sortir dans les bars depuis des années et je sais toujours gérer ma consommation d’alcool. Enfin… Parfois, il y a quelques loupés. Je ne bois jamais à m’en rendre malade, mais il m’est déjà arrivé d’avoir quelques petits trous noirs lors de certaines soirées. Habituellement, c’est toujours avec mes amis que je me mets la tête à l’envers. Ce soir, tout est différent… Je n’avais pas réellement prévu de croiser mon ex copine plus tôt dans la journée. Pour être honnête, je pensais ne jamais la revoir. Tout comme moi, elle n’était pas originaire de Brisbane et j’ai bêtement qu’elle avait quitté la ville après notre rupture. En réalité, elle doit vivre avec son amant et ils sont en train de construire cette famille dont j’avais rêvé pendant quelques semaines. Revoir Niamh, m’avait complètement chamboulé et j’ai eu besoin de me mettre la tête à l’envers. On dit que l’alcool ne résout jamais rien, mais il faut tout de même avouer que c’est plutôt pratique lorsque l’on a envie d’oublier nos problèmes. Noyer ses pensées dans un liquide ambré, cela fonctionne à tous les coups. Je crois que ce soir, cela a un peu trop bien fonctionné sur moi.

C’est l’esprit bien embrumé que je finis par sortir du bar. Afin de prendre un peu l’air et probablement de rentrer chez moi. J’ai bien trop bu pour reprendre ma voiture et marcher ne me fera pas de mal. Pour le moment, je me contente de m’allumer une cigarette. Probablement mon plus grand défaut, je suis un grand fumeur. Plutôt paradoxale pour un militaire. Je devrais être au top de ma forme et pourtant, je ne peux m’empêcher de fumer plusieurs cigarettes dans la journée. C’est mon seul vice. Je serais très bien capable de me passer d’alcool, mais de la clope, je crois que c’est impossible.

Appuyé contre un poteau, cigarette au bout des lèvres, mon regard se perds dans la rue jusqu’à tomber sur une jolie blonde qui semble dessiner sur un banc. Subitement très curieux, je m’approche de cette dernière. Je ne veux pas l’importuner, mais j’ai très envie de savoir ce qu’elle dessine. J’ai à peine le temps de lui poser la question, qu’elle passe déjà un bras protecteur autour de son dessin et qu’elle s’adresse à moi sur un ton assez sec. Je lève les mains en l’air tel l’innocent que je suis. « Ola t’énerve pas blondie. » Elle me demande de me séparer de ma cigarette et je jette mon mégot au sol, l’écrasant du bout de ma chaussure. « Je peux rester maintenant ? » Je me tourne vers elle et lui fait mon plus beau sourire. « S’iiiiiiil te plaiiiiit. » Un vrai gamin, je sais, mais l’alcool m’as clairement embrouillé l’esprit. Puis je veux vraiment savoir ce qu’elle était en train de dessiner, alors je dois me montrer gentil envers elle. « Aller, tu veux pas me montrer ton dessin ? » demandais-je à nouveau en me tournant vers elle. « Je dirais rien à personne. Promis ! »         

Le squatteur qui venait perturber la quiétude de la jeune femme semblait avoir passé une bonne soirée. Freya avait la capacité de reconnaître ses paires, après tout. L’alcool avait ses maux mais aussi ses forces. Ca pouvait à la fois vous détruire de l’intérieur mais en même temps, ça vous faisait du bien. L’impression d’avoir des ailes qui vous poussent dans le dos et que rien ne vous sera difficile ou hors de portée dorénavant. Doherty s’était laissée tenter il y a bien trop longtemps. Il fallait bien qu’un membre de cette fichue famille s’y mette, de toute façon. Ils connaissaient tous les péchés, tous les excès. Ils tentaient de se rattraper mutuellement mais leur sang était déjà pourri depuis la naissance de toute façon.

(Non, ne penses pas à lui.)

Trop tard. L’image de son géniteur lui revenait en tête et ses doigts se crispaient autour de son crayon. Avec un père pareil, pas étonnant que les enfants ont fini plus mal que bien. C’était quelque chose qu’on ne pouvait pas leur enlever, leur changer. C’était inscrit dans leur ADN, dans leurs gènes. Les Doherty étaient un poison et les premières victimes étaient les propres enfants. Une terrible vérité avec laquelle Freya avait du mal à vivre. Et s’il lui arrivait un coup de folie comme à leur père ? Et si Wren ou Tobias tombaient dans la même pente que leur géniteur ?

(Putain, mais arrête de penser à ça !)

Si elle n’était pas accompagnée actuellement, Freya se serait tambourinée la tête avec son poing. Mais si elle essayait d’être normale, pour une fois ? Il se trouvait que malgré son apparence adorable et mignonne, on la regardait souvent comme une étrangère voire, pire, une folle. Pas qu’elle s’en souciait vraiment.

Non, vraiment, elle s’en foutait.
Mais pas ce soir, bizarrement.
(Sûrement à cause des beaux yeux de ce type, hein.)
La ferme.

Même si la luminosité était faible, Freya avait vu ces fameux yeux à l’homme assis à côté d’elle (et qui semblait vraiment savoir ce qu’elle dessinait). Il avait l’air plutôt hagard mais le bleu y brillait d’une certaine intensité impossible à manquer quand on avait l’art du détail. « Ola t’énerve pas blondie. Je peux rester maintenant ? » Il aurait pu s’en prendre une en la surnommant ainsi mais visiblement, il devait être sous une bonne étoile car Freya n’en fit rien. Inhabituellement calme, étrangement silencieuse, elle eut même un léger sourire qu’elle tenta de dissimuler derrière ses cheveux alors qu’il la suppliait.

On pouvait croire à une gamine qui réagissait à son premier crush de lycée.
(T’es vraiment trop niaise.)

Mais Freya avait bu et elle avait réussi à se détendre, malgré le mordant de ses premières paroles à l’inconnu. Non, elle va essayer de communiquer, pour une fois, sans hurler, ni envoyer chier personne. Peut-être que ça la distraira aussi, qui sait. « Aller, tu veux pas me montrer ton dessin ? Je dirais rien à personne. Promis ! »  Doherty se mordilla la lèvre inférieure tout en reposant ses yeux sur son carnet. Elle avait vraiment horreur de montrer ce qu’elle faisait à quelqu’un. Mais c’était un inconnu, elle n’allait sûrement plus jamais le revoir (pour le peu qu’ils se rappellent s’être vus), alors qu’est-ce qu’elle risquait ?

Par contre, si jamais il se moque, il s’en prend une.

La jeune femme finit donc par ôter doucement son bras pour laisser apparaître une feuille remplie de créatures et personnages imaginaires. Il y en avait partout, crayonné à forte dose de traits noirs, faisant ressortir un monde très gris au milieu des vilains et des héros. L’imaginaire avait un fort impact sur Freya, qui pouvait s’y abandonner pendant des heures sans voir la vie passer. « Gare à ton cul si tu t’moques, dit-elle en relevant ses yeux vers lui. » Même si elle n’avait pas prévu de montrer ça à quelqu’un, Freya ne pouvait s’empêcher d’appréhender la réaction. Pour distraire l’ impatience face à une réaction (il était bourré et la rue était peu éclairée donc elle prenait pitié), la jeune femme mit la main sur la bouteille pour y prendre de nouvelles gorgées. Elle voulait savoir son avis, maintenant !

What you're doing all alone?

Freya & Cian

Je n’ai jamais vraiment été du genre à aborder les inconnus sans raison. Je ne suis pas un sauvage, mais pas loin quand même… Plus jeune, je pouvais aborder n’importe qui avec une facilité déconcertante puis il y a eu le décès de ma sœur et notre déménagement express à l’autre bout du monde. Tout cela m’a profondément changé et depuis, je suis devenu un peu plus sauvage. Il me faut un petit moment avant de discuter avec les gens que je ne connais pas. Pourtant, ce soir, je n’hésite pas à me diriger vers cette jeune femme assise sur un banc en face du bar où j’ai passé une bonne partie de ma soirée. Il faut dire que l’alcool qui coule dans mes veines facilite un peu les choses. C’est tout fier de moi que je me dirige vers elle. Je veux juste savoir ce qu’elle dessine, mais il semblerait que mon approche ne soit pas la meilleure. Elle semble se braquer soudainement. Dans un temps normal, j’aurais repéré les signes et je l’aurais laissé tranquille. Le souci étant que je ne suis pas dans mon état normal et lorsque je bois un peu trop, je peux devenir très collant. Genre, le mec qui est un peu en manque d’affection. Je ne suis pas un pervers et jamais je ne voudrais mettre une femme mal à l’aise, mais j’aimerais juste engager la conversation avec elle. Puis je veux savoir ce qu’elle dessine. Alors, pour elle, j’écrase ma cigarette qui semblait énormément la gênée et m’assois sagement à côté d’elle tout en laissant une distance de sécurité. On ne sait jamais. Je veux pas qu’elle croie que je la drague lourdement. Bon… C’est peut-être un peu le cas dans le fond. Je sais plus vraiment. Je crois que j’ai vraiment trop bu. Je la vois se mordiller la lèvre et je lui souris bêtement. Je dois vraiment ressembler à un idiot, mais c’est le dernier de mes soucis.

C’est tout doucement qu’elle finit par enlever son bras pour faire glisser vers moi son calepin. « Oh trop bien ! » Je me penche, sûrement bien trop proche d’elle pour que ce soit normal, pour voir son dessin d’un peu plus près. L’endroit est mal éclairé et je dois un peu plisser les yeux pour ne pas voir flou, mais je finis par voir ce qu’elle était en train de dessiner avec autant de concentration. Un dessin sobre, mais au fond empli de détails plutôt intéressant. « C’est super beau ! » dis-je avec une sincérité qui n’es en rien dû à l’alcool. « Moi, je sais pas dessiner comme ça, c’est nul. » Oui finalement, le whisky reprends le dessus, il ne faut pas trop m’en demander non plus. « Tu m’apprendrais dis ? Je suis super sage. » Mon dieu, on dirait un gamin. Et puis je vois sa bouteille et en fait, j’en prendrais bien un peu. « J’ai soif, tu me prêtes ta bouteille ? » Je lui fais un nouveau sourire. « Ou alors mieux ! Je t’offre un verre ? »           

Marchant dans la rue, je jure entre mes dents, maudissant Oliver, le golden retriever de 1 ans que nous avons adopter il y a un peu moins d'un mois, Myrddin et moi. Je suis tombé amoureux de ce chiot le mois dernier et j'ai fait des pieds et des mains à mon époux pour qu'on l'adopte. Au final, l'anglais n'a pas été long à convaincre et nous avons signé les papiers d'adoption il y a trois semaines. En posant ma signature sur le papier, j'ai ressenti une joie des plus intenses et lorsque nous avons ramener Oliver à la maison, j'étais aux anges. Ce petit animal a, dans sa courte vie, déjà vécu tellement de choses et nous avons très vite remarqué qu'il avait un problème avec les séparations, sans aucun doute est-ce dû au fait que nous sommes ses 4e propriétaires. De ce fait, j'ai profiter de mon mois de permission pour rester auprès de lui, si bien qu'il s'est beaucoup attacher à moi. Bien plus qu'à Myrddin en vrai. Oliver me suit partout tout le temps et pleurt lorsque je m'absente ne serait-ce que pour aller aux toilettes. Mon époux m'a un jour dit que l'animal est resté devant la porte d'entrée tout le temps que j'aille faire des courses et n'a pas bouger jusqu'à ce que je revienne. Et bien évidemment, moi je suis totalement gaga face à sa petite bouille d'amour, si bien que je ne peux pas lui résister et que je vais jusqu'à l'autoriser à s'allonger à côté de moi sur le canapé. Ça ne plait pas forcément à mon époux mais je m'en fout. Toutefois, Oliver est interdit dans notre lit ce qui est totalement logique.

Mais aujourd'hui, ce chiot m'emmerde au plus haut point. Alors que nous avons passer tout un mois sans problèmes, que j'ai commencé son éducation et qu'il a très rapidement capter les ordre tel que 'assit', 'couché' et 'au pied', il s'est mit en tête que pisser et chier partout dans l'appartement était plus marrant que d'attendre la balade. Ainsi je me retrouve à devoir le surveiller d'encore plus près et à devoir sortir toutes les deux ou trois heures. Et aujourd'hui, à 22h, c'est avec panique que je l'ai attraper avant qu'il ne puisse lever la jambe sur ma plante du salon et que je l'ai sorti. Malheureusement, dans la panique, j'ai oublié sa laisse à l'intérieur et ce petit chenapan en a profité pour s'échapper.

C'est pour cela que je suis entrain de marcher, mes injures n'étant coupées que par le fait d'hurler son nom de temps à autre. Ça fait 20 minutes que je marche dans la rue et j'avoue que la rage commence tout doucement à faire place à la panique. J'arrive tout de même à la contenir lorsque j'apperçois deux silhouettes dans la rue. Et en m'approchant, quelle n'est donc pas ma surprise de reconnaître Cian entrain de parler avec une jeune femme. Tous les deux sont assit sur un banc et semblent être plongé dans une discussion plus ou moins intéressante. Oubliant Oliver pendant quelques instants, je décide que l'opportunité est bien trop bonne pour ne pas la saisir.

M'avançant vers eux, je me plante devant les deux tourtereaux et prend un air féroce   « C'est quoi ça ?!» demandais-je, ma voix traduisant une douleur morale  « C'est pour ça que tu m'as abandonné ce soir ? Pour pouvoir flirter avec des demoiselles inconnues ?» je secoue la tête, triste et blessé  « Je … je pensais qu'étais tout pour toi. Mais ta déclaration d'amour n'était que du vent. DU VENT !» je me recule  « J'espère au moins qu'elle en vaut la peine» soufflais-je en désignant la jeune femme de la tête  «Et qu'elle sait que tu n'es pas totalement hétérosexuel » j'effleure son épaule du bout des doigts  «Si elle te rejette, tu sais que mon cœur t'appartiendra toujours » je pose mon regard azur sur l'inconnue  « Ne le rejette pas» dis-je doucement, sérieux  « Il m'a brisé le cœur tellement souvent, mais il mérite de trouver l'amour » je me penche vers la jeune femme  «Et pis c'est un bon coup au lit » murmurrais-je à son attention avant de me redresser et déguerpir le plus vite possible avant que Cian n'ait le temps de réagir.

@Freya Doherty
@CÍAN ATWOOD

Spoiler:

Freya est une Doherty qui se respecte. Et étant que membre de cette famille à la réputation plutôt douteuse – merci papa – qu’elle se montre sauvage aux premiers abords n’est pas surprenant. Qu’on vienne envahir sa zone de confort sans crier garde, ce n’est pas son jus, à Freya. Alors se braquer est une défense naturelle qu’elle ne contrôle pas.

De toute façon, ce n’est pas elle qui se guide, c’est une main supérieure.
Elle décline donc toutes ses responsabilités face à ses actions, passées ou futures.
(C’est bien plus simple comme ça.)

Voilà une réponse qui lui donnera l’occasion de ne pas s’en prendre une. Tant pis, elle ne bottera pas du cul ce soir, c’est triste. Elle le regarde tout en tapotant son crayon sur son menton. « Ça dépend… Tu m’donnes quoi en retour ? » Après tout, Freya n’est pas du genre à donner sans recevoir. Altruisme ne fait pas vraiment parti de son vocabulaire, ni de sa personnalité. Aider, okay, mais avec un échange en contrepartie. Mais il peut la contenter simplement, elle n’est pas trop compliquée, la blonde.

Enfin, quand elle le veut bien.

« J’ai soif, tu me prêtes ta bouteille ? Ou alors mieux ! Je t’offre un verre ? » Oh, alors là. Ils semblent parler le même langage, visiblement. Freya apprécie énormément. Elle est faible, elle ne dit jamais non. Ce n’est pas le genre de la famille. « Tu sais comment m'parler, handsome. » Ses neurones déjà court-circuitées commencent déjà à s’emballer à l’idée que cette soirée vient de prendre un tournant plutôt sympa. Et excitant, y a pas à dire.

Réfléchir, c’est pour demain.
Ce soir, elle n’a pas envie et elle n’est pas en état.
Et encore moins quand elle a des yeux bleus qui la percent.
Malgré la faible luminosité, c’est la seule chose qui brille et qui a attiré son œil.

Alors qu’elle s’apprêtait à se mettre (du mieux qu’elle peut) sur ses deux jambes, un autre inconnu déboule dans la conversation. Décidément, ils se sont passés le mot ou quoi ? « Et pis c'est un bon coup au lit. » Pendant toute la tirade, Freya avait ses yeux ronds comme des billes. Elle est certainement ridicule à regarder le gars au cheveux bouclés leur faire une scène – réelle ou non ? Franchement, Doherty n’a pas les lumières assez éclairées pour pouvoir répondre à cette question.

Et elle n’hésite pas à faire la remarque à son compagnon de fortune.

« Wow…. C’est chelou, c’est nous qu’avons bu mais c’est lui qu’à l’air soûl. Ou c’est moi ? » C’est sûrement elle. Scène irréaliste et franchement, qui lui a coupé le souffle. Freya ne s’est pas attendue à une telle intervention aussi soudaine qu’improbable. Bizarrement, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. C’est certainement sa tête, prise sous l’alcool qu’elle a déjà ingurgité. Elle a beau être une fervente adepte et pratique de la picole, son taux de résistance doit frôler les -10°. C’est complètement fou ce qu’une demi vodka peut avoir comme impact chez elle.

Freya boit un coup (un long et ô combien délicieux coup) puis se tourne alors vers son partenaire du soir, le nez en l’air. « Alors, blue eyes, c’est quoi, cette histoire ? Nan parce que j’suis pas là pour m’foutre dans un mélodrame amoureux, moi, hein. » C’est qu’elle a déjà son lot de problèmes, elle ne veut pas de ceux d’un inconnu, aussi séduisant soit-il. (Oui, parce que son squatteur a beau avoir l’air encore plus torché qu’elle, il n’en reste pas moins bel homme. C’est le genre de détail qu’on prend en considération quand on accepte un verre à une heure pareille avec un inconnu, no judgement here please.)

« T’as l’droit d’en boire si tu jures de dire la vérité, la toute vérité et la simple vérité. » Freya lui tend la bouteille mais non, il ne l’aura pas tant qu’il aura pas cracher le morceau. Regard perçant, la demoiselle est bourrée – de liqueur et de bonnes intentions, pour une fois. Pas que cette soirée a l’ambition de devenir plus qu’une simple rencontre au coin d’un réverbère mais Freya n’est pas du genre à se mettre en travers de son destin. Elle se laisse porter par la vague et advienne que pourra.

Carpe Diem, diraient les sages. Probablement.

« Par contre, m’en fous de tes histoires de coeur ou de cul, j’veux mes verres promis. » Parce qu’il ne faut pas non plus déconner.

Les priorités, elle ne les oublie pas.
Même pleine comme un cocotier.

What you're doing all alone?

Freya & Cian

Tout ce que je voulais, c’est parler avec cette belle blondinette. Elle ne voulait pas vraiment me montrer son dessin au départ, mais elle a réussi à me faire confiance. Je trouvais même son dessin très beau. Pour quelqu’un qui dessine à moitié dans le noir et en ayant un peu bu, elle est vraiment douée. Puis même si elle ne m’a réservé le meilleur des accueils, elle a tout de même l’air vraiment sympa. Je n’ai pas envie de la laisser seule sur son banc. Non au contraire, j’ai plutôt envie de passer le reste de ma soirée avec la blondinette. C’est donc avec cette idée en tête que je lui propose de lui offrir un verre. Visiblement, mon offre n’est pas tombée dans l’oreille d’une sourde. Je lui fais mon plus beau sourire et me redresse un peu. « Ça tombe bien, y a un bar pas loin. » Pas loin voulant dire de l’autre côté de la rue puisque c’est de là que je venais à la base. Je ne sais pas vraiment si le serveur va être heureux de me voir revenir, mais ce n’est pas grave. Au pire, on finira la soirée chez moi, je n’habite pas si loin que cela après tout. Enfin… Je crois.

Je n’ai pas le temps de penser à cela bien plus longtemps qu’un Thomas sauvage apparaît dans mon champ de vision en me hurlant dessus. Mais d’où il vient ce malade ? Je suis tellement surpris par son intervention que je ne sais même pas comment réagir. Je le laisse déblatérer son discours plus qu’étonnant. Il n'était pas avec Myrrdin lui ? Je n’y comprends vraiment plus rien du tout. En plus, il n’arrête pas de me crier dessus et j’aime vraiment pas ça. Il va falloir qu’il se calme le petit frisé là. Avant que j’ai le temps de dire quoique ce soit, il s’en va. L’espace d’un instant, j’ai l’impression de l’avoir imaginé. Comme une hallucination. Pourtant, je n’ai absolument rien fumé. J’ai juste bu un peu de whisky. Bon… Un peu beaucoup, mais pas de là à imaginer mon meilleur ami qui vient me pourrir la soirée. Thomas est parti aussi rapidement qu’il est arrivé et il me laisse seul pour gérer la merde. La jeune blonde me regarde avec un air ébahi et je vois bien qu’elle ne sait plus trop comment s’y prendre. « Non mais il est juste bizarre, hein. » dis-je en soupirant un peu. Je crois qu’il me faut un peu plus d’alcool. Je regarde la jeune femme, tiens d’ailleurs, c’est quoi son nom. « C’est quoi ton prénom ? » demandais-je tout en la regardant boire une longue gorgée de sa bouteille. Même pas elle partage en plus. Trop nul.

Elle m’appelle blue eyes et cela me fait rire. C’est bien une chose que les gens remarquent toujours chez moi et bien un des trucs dont je peux me servir pour draguer un peu. « C’est mon meilleur amant. » Il faudra quelques secondes pour mon cerveau embrumé par l’alcool pour me rendre compte de ce que je viens de dire. « MON MEILLEUR AMI. » hurlais-je d’un seul coup. « AMI ! » Mon dieu… Il m’a embrouillé l’esprit cet abruti, je vais le tuer demain. « Je te jure, c’est mon meilleur ami, depuis genre… 20 ans. » dis-je en riant un peu. « La vérité vraie ! » Je lève même la main comme pour jurer sur l’honneur. « Il est juste grave chiant des fois. » Je souris et prends sa bouteille pour en boire une bonne gorgée.

Je finis par relever le regard pour voir où se trouve le bar. « On va au bar, tu veux ? » demandais-je avant de me tourner vers la jeune femme. « Ou alors on peut aller chez moi si tu veux. » Je vais passer pour un dragueur plutôt lourd, mais je crois que je m’en fiche après le coup que m’a fait Thomas elle est toujours à côté de moi alors pourquoi pas tenter hein. J’ai besoin de me changer les idées. Vraiment. « Comme tu veux. »            

A peine cinq minutes de conversation et là voilà déjà qui se fait payer des coups gratuits par un inconnu. Quelqu’un pourrait être fier d’elle si ce genre de comportement peut encore être applaudi. Freya n’est pas du genre à se laisser rentrer dedans aussi facilement – parce que c’est exactement ce que cet homme est en train de faire. Un bon rentre dedans comme il faut. Mais il n’est pas lourd, il est même plutôt adorable. Au moins, il n’a pas l’air d’avoir ni l’alcool mauvais ni l’alcool violent.

Si ç’avait été le cas, Doherty lui en aurait foutu une quoiqu’il arrive.

Mais non, franchement, il a cet air un peu absent au visage qu’elle connaît que trop bien pour les avoir croisé mille et une fois lors de soirées aussi diverses et variées. Et pourtant, il est bien présent avec elle et la regarde avec intérêt. C’est plaisant, très plaisant même.

Et même avec quelques petits grammes d’alcool dans le sang, Freya ne peut s’empêcher de se laisser guider. Parce qu’elle est comme ça. Elle se laisse toujours embobiner par un sourire adorable et des yeux bleus perçants. Il a quand même de putains de beaux yeux, il faut le reconnaître. Et elle le reconnaît, plutôt deux fois qu’une, d’ailleurs.

« Non mais il est juste bizarre, hein. » Voilà une affirmation qu’elle ne peut rétorquer. Si l’inconnu n’avait pas été là, sûrement que Freya aurait pensé que c’était le fruit de son imagination. Mais visiblement non, ça a été bien réel et maintenant, son partenaire nouvellement trouvé du soir semble ne plus savoir où se mettre. « C’est quoi ton prénom ? » La jeune femme arque un sourcil tout en souriant du coin des lèvres. « J’te dirai bien d’attendre que les verres promis soient dans mon gosier mais comme t’as l’air adorable. Ma carte d’identité m’informe tous les jours qu’on m’a appelé Freya. » C’est bien le genre de typique de soirée où elle peut finir par ne plus savoir comment elle s’appelle, après tout. « Et toi ? A part si tu préfères que j’continue à t’appeler blue eyes, toi qui vois. »

« C’est mon meilleur amant. » Freya a le regard surpris avant qu’il se reprenne, l’air effaré. Puis il insiste de nouveau en hurlant, comme pour bien confirmer ses propos. « Il est juste grave chiant des fois. » Doherty ne peut s’empêcher de retenir le léger rire qui sort de ses lèvres. Il est marrant et elle décrète qu’elle l’aime déjà bien. « Pas d’jugement ici. Si vous avez un plan cul au milieu de votre amitié, c’est cool. J’veux juste pas d’problème avec personne. » Après tout, on peut reprocher beaucoup de choses à la jeune femme mais pas celui de porter un jugement. Chacun fait ce qu’il veut de son cul, point final.

Mais elle ne compte se mettre en danger, aussi beaux soient les iris du bel inconnu.

Freya finit par se lever du banc alors qu’il lui énumère les options de la soirée. Elle range carnet et crayon dans son sac, un brin chancelant. Purée, elle n’arrivera donc jamais à assumer son alcool, un jour une fois dans sa vie peut-être ? Elle lui reprend la bouteille des mains et la finit entièrement, cul sec. Il va sûrement râler mais tant pis.

C’était sa bouteille, d’abord.

« T’sais quoi, tant qu’y a d’autres d’ça , elle gigote la bouteille en verre vide, je te suis où tu voudras. » Freya tourne sur elle même – mauvaise idée, très mauvaise idée, idiote – à la recherche d’une poubelle. Oui parce qu’elle a beau se foutre des gens, elle se fout moins de sa planète. Il y a une écologiste qui doit se terrer quelque part au fin fond de son corps alcoolisé.

Tournis qui vient – forcément – elle en trouve une et s’y dirige d’un pas plus ou moins certain. Puis elle se redresse et regarde son compagnon du soir. « Enfin, sauf dans un endroit louche. J’suis pas les types qui m’emmènent dans des endroits louches, elle s’interrompt un moment tout en revenant vers lui, le regard innocent et une voix presque de gamine, t’es pas un type louche, hein, dis, blue eyes ? »

Comme si les types louches répondent affirmativement à cette question de toute façon.

What you're doing all alone?

Freya & Cian

J’ai beau avoir un peu (beaucoup) trop bu, j’ai encore les idées claires. Enfin, plus ou moins… Tout ce que je sais, c’est que la dessinatrice à mes côtés est vraiment mignonne. Elle me plaît beaucoup et j’ai bien l’intention de passer un peu plus de temps avec elle. Si possible ne pas rester sur ce banc serait bien. Pourtant, je vois bien qu’elle se méfie. Je ne peux pas lui en vouloir. Après tout, je ne suis qu’un étranger alcoolisé qui est venu l’aborder en pleine nuit juste pour connaître ce qu’elle était en train de dessiner. Il y a mieux comme introduction après tout. Même si elle semble un peu sur la défensive, j’ai au moins le droit d’apprendre son prénom. « C’est jolie ça Freya. » dis-je en souriant. C’est original, je n’avais jamais entendu un tel prénom auparavant. « Moi ça me dérange pas si tu m’appelles blue eyes. » dis-je en haussant les épaules. Après tout, j’ai bel et bien les yeux bleus et c’est ce qui fait mon charme. Enfin, il paraît. « Mais sinon mes amis m’appellent Cian. » Je me mets à lui sourire comme un idiot pour la énième fois de la soirée et tout fier de moi, je finis par lui tendre la main. Il faut bien faire des présentations dans les règles de l’art, après tout.

Et voilà que je suis obligé de justifier l’intervention, divine, de Thomas. Il ne pouvait pas rester dans son coin celui-là ? En plus, il m’embrouille complètement l’esprit et voilà que je parle de lui comme de mon amant. Quelle horreur. J’aime mon meilleur ami plus que tout, mais il y a des limites tout de même. Et clairement, je ne finirais jamais avec lui. Freya m’assure qu’elle ne jugera pas, mais cela me fait rire aux éclats. « Ah non non je suis pas gay. » Je me rends compte que cela peut sonner un brin homophobe et je tente de me rattraper rapidement. « Enfin ça me dérange pas, hein. Je m’en fous de ce que font les gens avec leur cul, mais… » Mais quoi Cian ? Tu t’enfonces tout seul là. « Enfin moi, j’aime bien les filles. » concluais-je en haussant les épaules et en me laissant tomber sur le dossier du banc.

Heureusement, notre sujet de conversation se détourne bien rapidement pour revenir sur les verres que j’ai pu lui promettre. On pourrait aller prendre dans le bar d’où je viens, mais chez moi, ce serait une bonne idée également. Enfin moi, j’aime bien cette idée. « J’en ai pleins chez moi des comme ça. » dis-je tout en montrant la bouteille qu’elle a encore dans la main. « Et c’est gratuit en plus ! » L’avantage, je dois bien l’avouer. Je regarde Freya tourner sur elle-même et me lève, un brin trop rapidement, pour l’aider à ne pas flancher. On se retrouve à rire comme deux idiots tandis qu’elle finit par mettre sa bouteille vide dans la poubelle. La blondinette se rapproche dangereusement de moi et je ne vais pas m’en plaindre. « Promis je suis pas un type louche. » Je lui souris et me rapproche d’elle pour venir déposer mes lèvres à la commissure des siennes. « J’habite vraiment pas loin, c’est tout près. » Oui, en même temps Cian, si c’est pas loin, c’est que c’est proche. Je me mets à rire comme un idiot et tends ma main vers Freya. « Mais c’est toi qui décides blondie. » Je ne veux rien forcer. « Moi, j’ai bien envie d’apprendre à te connaître un peu plus. » Mon dieu, il y a bien que lorsque je suis bourré que j’arrive à sortir des clichés pareils.             

Freya sourit bêtement. Elle l’aime bien, son prénom. Elle sait qu’il y a une signification cachée, une histoire de déesse nordique de l’amour ou un truc comme ça. Ironique quand on connaît le personnage qu’elle est. Sa mère lui a au moins donné quelque chose en héritage dont elle peut être fière. Enfin, tant que les gens ignorent que c’est aussi une marque de lingerie.
Là, tout de suite, c’est beaucoup moins classe.

Cian. Blue eyes. Handsome. La ligne de l’inconnu s’efface et il lui semble vachement plus réel, d’un seul coup. Comme si un simple prénom peut aider à concrétiser une personne, à le comprendre en une parole. C’est con, purée qu’elle est stupide quand elle a bu. Mais Cian… « C’est original comme prénom. Pas Australian. » Puis elle regarde sa main, sourit, lui tend la sienne tout en faisant une petite révérence. Inutile de rappeler que le ridicule ne tue pas, pas qu’elle y fasse attention de toute façon. « C’est marrant mais j’ai déjà entendu parlé d’un Cian. » Elle hausse les épaules. « Ça doit être populaire comme prénom nan ? » Ou alors c’est le fruit de son imagination. Ça ne serait pas la première fois que ça arriverait. Freya a tendance à imaginer pleins de choses qui n’existent pas quand elle a bu. Puis elle fronce le front.

C’est ce qu’elle appelle son troisième œil.
Voir des choses qu’on ne peut pas voir avant le cinquième ou sixième verre.
Enfin, ça dépend de la boisson.

En plus, Cian donc, il rigole à sa répartie idiote. Freya a un sourire qui s’agrandit et ça lui fait du bien. Un peu de légèreté dans son monde de brute. C’est marrant parce que le jeune homme n’a pas du tout l’apparence d’un type léger. Il est même plutôt carré. Mais il a une expression douce et il rit. Il est sûrement plus âgé qu’elle et pourtant, il lui donne l’impression d’être un grand enfant.
De toute façon, les hommes restent de grands enfants, c’est bien connu.

« Enfin moi, j’aime bien les filles. » Est-ce qu’il cherche à la rassurer ? Tant mieux. « Si t’avais été gay, ç’aurait été gênant quand même. » Pas qu’elle se fait des idées sur l’avenir proche de cette soirée, mais quand même. Normalement, Freya ne se laisse pas attraper aussi facilement. Mais franchement, elle n’a pas envie de batailler ce soir. Un dépôt d’armes au sol en bonne et due forme face au reste du monde.
C’est bon de pouvoir lâcher prise de temps à autre.

« Et c’est gratuit en plus ! »
« Des paroles qui sonnent comme d’la musique dans mes oreilles. » Poétesse, psychanalyste, rêveuse, bagarreuse… Freya se transforme en tout et surtout en rien quand elle est comme ça. S’adaptant à son environnement, ses partenaires, son entourage du moment, elle est un vrai caméléon. Enfin, après, son caractère reste le même.

« Promis je suis pas un type louche. » Un léger baiser sur le coin des lèvres, comme une promesse. C’est tout doux et elle aime bien ça, Freya. Ça lui change de ce qu’elle a pu connaître auparavant. Des cris, des mots qu’on ne pense pas (mais en faites si), des confrontations houleuses, une tentative de toucher les nuages (échec). Dans son monde embrumé, elle prend la main de Cian, pensant innocentement qu’il pourra guérir quelque chose dans son fort intérieur.
Au moins pour ce soir.

« Direction chez toi alors. » Elle balance légèrement leurs mains jointes. « Fais gaffe, j’suis pas un cadeau. J’espère que t’es préparé. » Freya lui rentre gentiment dans l’épaule. « J’essaierai d’apprendre à t’nir un crayon entre les doigts. »

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Freya & Cian

Ma belle inconnue se prénomme donc Freya. Doux prénom scandinave. Mon côté geek, ne peut s’empêcher de penser à l’univers de Marvel autour de la mythologie nordique et scandinave, Thor, Loki, Freya et compagnie. Même bourré j’arrive à avoir ce genre de réflexions. Elles sont tout de même plutôt lentes mes réflexions. Je n’ai pas bu depuis un petit moment, mais je sens bien que l’alcool est toujours bel et bien présent dans mon sang. J’ai réellement envie de rire pour un rien. Je suis toujours bon publique, mais lorsque j’ai bu, c’est clairement autre chose. J’arrive même à me faire rire tout seul, c’est dire. En attendant, nous échangeons nos identités. J’espère tout de même que je ne suis pas tombé sur une folle qui va vouloir me stalker de partout. Bon… De toute manière, elle aurait dû mal, je ne suis pratiquement pas présent sur les réseaux sociaux et c’est pas l’armée qui va diffuser des informations sur moi. Elle fait un petit commentaire sur mon prénom et un immense sourire se dessine sur mes lèvres. « Je suis Irlandais ! » dis-je fièrement. Ce sera toujours ma fierté même si je n’ai pas remis les pieds dans mon pays depuis des années. Je ne pourrais jamais me proclamer Australien à 100%. De part ma famille, je le suis à moitié, mais je préfère largement me revendiquer Irlandais. « Tá aithne agat ar Éirinn ? » (tu connais l’Irlande ?). Oui ça aussi, c’est quelque chose que je fais trop souvent lorsque j’ai un peu bu, parler gaélique. Cela me manque et me fait immédiatement penser à Eavan… Il y a qu’avec elle que je pouvais tenir une réelle conversation en gaélique. On s’amusait souvent à le faire en public.  

Je ne peux m’empêcher de rire à nouveau lorsqu’elle me dit que si j’avais été gay cela aurait finis par poser problème. « Pourquoi ? T’as une idée derrière la tête ? » On sait tous les deux ce que l’on est en train de faire. On a beau avoir bien bu, on est assez lucide sur la situation. Pourtant, j’ai envie de la taquiner un petit peu. Je ne la connais pas et pourtant, j’ai la sensation que nous sommes clairement sur la même longueur d’onde. On a envie de lâcher prise, de ne pas se prendre la tête. Je l’observe un instant, elle me fait penser à mon ex petite amie tout de même. Peut-être que Thomas a raison dans le fond, je me voile la face à toujours finir avec une blonde depuis huit mois. Je n’en sais trop rien. Je ne vais clairement pas me prendre la tête avec cela ce soir. Non ce soir, je vais profiter tout simplement. Freya finis par accepter que l’on se rende chez moi et c’est avec une certaine douceur qu’elle me prend la main. On dirait deux enfants en sortie scolaire et cela me fait sourire. « Ça va t’es gentille. » dis-je en haussant les épaules. Comme si cela était une véritable évidence dans le fond. « Puis t’es belle aussi. » Et voilà que l’on dirait un gamin de douze ans maintenant. Sois un peu plus viril Cian bordel.

On finit par arriver à mon appartement et après avoir bataillé pendant cinq minutes avec le trou de la serrure, je finis par laisser Freya entrer chez moi. « J’ai du whisky si tu veux. Irish hein ! » Je préfère préciser vu que Thomas me soûle constamment avec ça. « Ouuuu, j’ai de la vodka aussi. » Je lui souris et me rapproche un peu d’elle. « Enfin si t’as encore soif. Sinon… » Je me rapproche vraiment d’elle et passe une main sur sa hanche avant de venir chercher ses lèvres tout doucement. Je la sens répondre au baiser et prolonge un peu. « Sinon on peut faire ça. » Et d’un seul coup, j’ai la sensation d’avoir un éclair de génie. « Oh sinon t’as faim ? »          

Quand il lui confirme que ce n’est pas un prénom d’ici, Freya sourit en le voyant dire fièrement qu’il est irlandais. Elle aurait dû s’en douter mais bon, elle n’a jamais été douée pour savoir d’où venaient les prénoms et elle est encore moins en état de le faire actuellement. « Tá aithne agat ar Éirinn ? » Freya le regarde en se penchant vers lui tout en fronçant des sourcils avant de faire une moue boudeuse. « Ça sonne alien dans mes oreilles, j’ai pas compris. »
De toute façon, Freya n’a jamais été douée en langues non plus.

Quand il lui demande si elle a une idée derrière la tête, Freya hausse les épaules tout en battant les yeux sublimement. Enfin, c’est ce qu’elle pense. « J’sais pas… Ca pourrait être gênant pour compter les moutons, non ? » Bien sûr, les fameux moutons. Elle pourrait presque rouler des yeux de sa propre bêtise mais elle plane un petit peu trop pour s’en soucier.
Cette soirée, elle s’en rappellera, elle en est certaine. Parce qu’elle n’a pu que la moitié d’une bouteille de vodka – l’autre moitié lui ayant été piquée par un inconnu aux yeux bleus qui percent dans la nuit noire. La promesse de plus l’enveloppe et la fait tournoyer allègrement. « Ça va t’es gentille. Puis t’es belle aussi. » Freya rougit. Littéralement. Parce qu’elle est conne et parce qu’elle peut avoir douze ans d’âge mental aussi. Alors elle se rapproche légèrement de lui comme si elle s’apprête à lui dire un secret. « Tu m’as pas encore vu le matin avant mon café, c’est pour ça. » Doherty glousse légèrement mais sa phrase est bourrée de vérité. Pas qu’elle doit avoir une meilleure tronche à cette heure de la nuit mais elle s’en fiche.
Parce que Cian lui a dit qu’elle est gentille et belle, ça lui suffit pour se contenter au moment présent.

Le temps du trajet fut assez rapide, soit parce qu’elle ne l’a pas vu passé soit parce qu’il habite vraiment près. Une fois dans son appartement, Freya laisse tombe son sac près de l’entrée tout en regardant d’un œil curieux dans les environs. « J’ai du whisky si tu veux. Irish hein ! Ouuuu, j’ai de la vodka aussi. » Mais la jeune femme n’eut pas le temps d’aller plus loin dans sa visite des lieux que Cian l’attire contre lui une nouvelle fois. « Enfin si t’as encore soif. Sinon… » Il se penche vers elle et cette fois, elle a le temps de répondre à son baiser. Elle passe ses bras autour de sa taille, décrétant qu’elle ne veut plus qu’il bouge. C’est enivrant et tellement bon. Quand il se détache d’elle, Freya pince ses lèvres. « Sinon on peut faire ça. »
Elle apprécierait bien de faire ça. Mais son compagnon semble avoir une nouvelle idée puisqu’il lui propose à manger. Doherty rit en cachant son visage sur son torse parce qu’il a l’air d’un véritable enfant qui enchaîne les mots sans aucun fil conducteur. Elle lève de nouveau les yeux vers lui et se mord la lèvre, le regard pétillant. « Le whisky irish, on le garde pour une prochaine occasion. J’veux pas oublier cette soirée. » Parce que non, ce soir, elle veut avoir un minimum la tête sur les épaules et ne pas finir la tête dans la cuvette au réveil. Déjà parce qu’elle sera sûrement encore chez Cian demain matin (vu la direction qu’ils allaient) et que ça fait vraiment mauvais genre de montrer qu’on n’a pas les boyaux pour tenir son alcool.

Surtout face à un Irlandais.
« J’peux me contenter de ça. » A son tour de l’embrasser, furtivement sur la lisière de ses lèvres. Parce qu’elle n’aime pas tout donner dès le début, qu’elle aime qu’on vienne la chercher, la cueillir. C’est un jeu inlassable mais qui lui a toujours plu. « Mais tu m’as aussi parlé de manger et j’dois avouer que là, t’as une compétition de haut niveau. Genre niveau 42 sur 50 d’un Pokémon. » Pourquoi elle en vient à parler de Pokémon ? Aucune idée et elle s’en fout, elle veut juste montrer l’image.
Freya secoue la tête. « Même si j’crois pas que ce soit raisonnable de s’faire à bouffer dans l’état qu’on est, ajoute-t-elle dans un sourire amusé. » Même un mélange céréale/lait peut tourner à la catastrophe, soyons honnête.

What you're doing all alone?

Freya & Cian

Je ne peux m’empêcher de rire lorsque la jeune Freya me fait comprendre que l’on ne risque pas d’aller compter les moutons. Au moins, nous sommes sur la même longueur d’onde. Cela fait bien longtemps que je ne suis pas rentré de soirée avec une jeune femme à mon bras. Fut un temps, c’est tout ce que je savais faire en termes de relation. Je ne m’engageais auprès de personne. J’étais même devenu ce cliché parfait du marin qui a une femme qui l’attends dans chaque port. Puis j’ai rencontré Eavan et les choses ont réellement changer. Après notre rupture, j’ai fait tout ce que les mecs un peu cons font, je suis parti me soûler la gueule dans un bar et je suis rentré avec une brunette. Je ne me souviens ni de son nom ni même de ce que nous avons bien pu faire ce soir-là. Tout ce dont je me rappelle, c’est que cela avait été un véritable échec. Je l’avais appelé Eavan à un moment largement inopportun. Après cela, je m’étais un peu enfermer dans ma bulle sans vraiment chercher à draguer qui que ce soit. Il y avait bien eu cette blondinette que j’ai revue plusieurs fois, mais c’était juste une relation physique. Rien de plus. Ce soir, j’étais sorti avec l’idée de draguer un peu, mais je ne pensais pas accrocher avec une jeune femme installée à l’extérieur du bar. Pourtant, c’est bien avec Freya que je rentre chez moi.

Une fois dans mon appartement, je me débarrasse de mes chaussures, non sans quelques difficultés et entraîne la jeune femme dans mon salon. La pièce tourne quelque peu, mais je suis bien déterminé à continuer de passer un bon moment avec la jeune femme. Je lui propose du whisky qu’elle refuse et l’espace d’un instant, je la regarde d’un air ahuri. « Fait gaffe, c’est dangereux de refuser ça. » dis-je en haussant les sourcils. Faut pas refuser un verre de whisky irlandais sous mon toit. Je pourrais m’en offusquer sérieusement. Mais pas ce soir. Je me contente de me servir un bon verre et en boire une longue gorgée avant de rejoindre la jeune femme qui se fait une petite visite des lieux en solitaire. J’ai soudainement envie de l’embrasser et ne me gêne pas pour le faire. Cela semble lui plaire. « J’aime bien cette idée. » ajoutais-je en souriant. Oui, je crois que je vais aimer cette fin de soirée.

Il semblerait que Freya est soudainement un petit creux. « Oh. On va manger alors. » Je l’attrape par la main et l’entraîne dans la cuisine tout en hochant la tête à ses paroles. « On va pas vraiment faire à manger. » Je hausse les épaules et sors quelques trucs à grignoter de mon frigo. « Ça c’est bien aussi non ? » lui demandais-je alors que je la voie s’asseoir sur le comptoir de la cuisine. Sans hésiter je me rapproche d’elle avec mes victuailles en main. « J’ai des chips, un reste de guacamole, des fruits puis des yaourts aussi. » dis-je en souriant tel un idiot tandis que je viens m’installer entre ses jambes, une main sur ses hanches. Je dois avouer que sur le coup, je n’ai pas réellement envie de manger. Je préfère me concentrer sur Freya. Je l’embrasse doucement mes lèvres se promenant le long de sa mâchoire puis dans le creux de son cou, tout doucement. « Tu sens comme un bonbon. » Je me mets à rire face à l’absurdité de mes propos. Ma main vient se glisser sous le haut de la jeune femme, franchement, c’est bien plus intéressant que manger tout cela. Je préfère découvrir son corps.        

« Fais gaffe, c’est dangereux de refuser ça. » Freya se pince la lèvre tout en souriant. « Considère ça comme une potentielle raison de se revoir. » Elle l’observe se servir un verre avant de regarder les environs. Elle capte tout de suite une étagère visiblement dédiée à l’aviation. Le propriétaire doit en être passionné ou même en faire son métier. Freya n’a même pas la volonté de lui demander qu’il l’embrasse de nouveau avant qu’elle échappe son nez hors de cette haleine en riant. « Shit, il doit être hyper fort ce whisky irlandais pour avoir une telle odeur ! » Pas qu’elle n’est la mieux placée pour juger mais franchement, ça a l’air de vous nettoyer les boyaux rien qu’en le humectant.
Oui, il n’y a pas à dire, elle tient à garder une trace de ce soir dans son esprit. Elle ignore pourquoi, peut-être parce que la dernière fois qu’elle a plongé dans les draps avec un gars, elle ne s’en rappelle plus vraiment. Et que franchement, ce n’est pas son truc les histoires de cul sans lendemain.

« Oh. On va manger alors. » Quel chevalier servant il est. Freya hoche la tête alors qu’il lui dit qu’ils ne vont pas faire à manger. « De toute façon, tu m’as l’air bien trop torché pour que j’te fasse confiance à pas foutre le feu dans ton appart. Ceci dit, ça m’étonne pas que t’sois irlandais. A ta place, je serai déjà clouée au sol sans pouvoir me relever. » Doherty ne veut ni de flamme – god, non, s’il vous plait, tout sauf ça, par pitié – ni de frère pompier qui viennent gâcher sa soirée déjà si prometteuse. La blonde s’installe sur le plan de travail avant de balancer doucement ses jambes alors que Cian s’active à chercher de quoi se mettre sous la dent. En faites, elle n’a pas vraiment faim mais c’est mignon de le voir se donner autant de peine pour une jeune inconnue rencontrée il y a quelques minutes seulement.
« Ça c’est bien aussi non ? J’ai des chips, un reste de guacamole, des fruits puis des yaourts aussi. » Il est fier comme un paon et ça arrache un sourire à Freya alors qu’il dépose tout sur le côté. « V’là un repas équilibré comme kifferaient les nutritionnistes, j’en suis sûre. » Mais elle n’a pas vraiment le temps de se pencher sur la question de remplir son estomac qu’il a une main et ses lèvres sur elle. Et ça, ça suffit à faire sauter les plombs de son cerveau et de tout ce qu’elle peut avoir en contenance ou retenu. « Tu sens comme un bonbon. »

Freya eut un nouveau rire tout en passant ses bras autour son cou avant d’en profiter pour le rapprocher, ramener son visage sur le sien et l’embrasser. Et cette fois, ce n’est pas doux, ce n’est pas furtif et ce n’est pas léger. La main sous le haut la fait frisonner et enclenche la procédure de ses propres mains qui se mettent à caresser gentiment sa nuque avant de se diriger tranquillement vers son torse pour lui ôter ce vêtement qui le recouvre et qui est jugé de trop. Freya caresse gentiment son nez contre sa joue tout en lui parsemant le visage de baiser avant de se diriger vers son oreille.
« Le bonbon est prêt à se faire croquer. »

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Quelques heures à peine plus tard, le réveil se fait entre la lumière éblouissante d’un soleil bien trop éclatant pour l’heure et la saison de l’automne – quoiqu’en étant en Australie, ce n’est pas si surprenant que ça – et un bras à moitié sur elle. Freya plisse les yeux, tourne la tête et eut un léger sourire en voyant son partenaire d’une nuit aussi profondément endormi. C’est sûrement le meilleur moment pour s’échapper, non ? Elle pousse doucement le bras d’elle et fait un maximum d’effort pour se faire aussi discrète qu’une souris. Même si avec tout ce qu’il a bu, Cian doit être en train de chevaucher des licornes sur des arc-en-ciel et de promettre de guérir tous les maux du monde à coup de marshmallows à l’heure actuelle.
Doherty récupère un à un ses vêtements, qu’elle remet sur elle au fur et à mesure, avant de tourner sur elle même, les yeux en pleine recherche. Elle finit par aller dans le salon où elle finit par trouver un morceau de feuille arraché et un stylo. Un prénom, un numéro de téléphone et un petit « see you later, handsome » qu’elle finit par poser en plein devant la cafetière (parce qu’il va sûrement en avoir besoin). Freya attrape un fruit au passage avant de s’extirper dehors.

Ce n’est pas parce qu’elle ne fait pas ça d’habitude qu’il est interdit de le faire, n’est ce pas ?