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Les différentes festivités organisées en ville ce mois-ci s’organisait autour d’un thème central des années 20, projetant un certain glamour sur les mondanités du moment. Atlas s’était laissé entraîner au bal organisé par le casino de la ville par l’esprit fourbe de sa sœur. Il avait entraîné Matilda à ses côtés et il devait l’avouer, la soirée était venue à lui rappeler que la brunette restera à jamais son amie. Rien de plus. Il n’avait plus le droit d’envisager plus quand elle luttait encore constamment contre son propre deuil, quand elle avait besoin de stabilité pour remettre sa vie sur les rails. La réalisation l’avait heurté de plein fouet, venant lui rappeler que sa propre vie semblait dérailler à plein régime depuis sa sortie du centre de rééducation. Atlas s’était laissé rattraper par ses propres idées noires. L’épée de Damoclès que l’armée avait placé au-dessus de sa tête ne cessant de se balancer à droite et à gauche, lui rappelant que le couperet finirait par tomber, qu’il soit prêt ou non. Il ne l’était pas, prêt à renoncer à vingt ans de carrière. Rien ne pouvait le préparer à un tel changement même lorsque son corps lui rappelait à chaque jour qu’il n’était plus en capacité de suivre le rythme imposé par un tel poste à responsabilité. Atlas refusait de baisser les bras, s’engageant alors dans une lutte contre l’administration et contre ses propres limites. Ces derniers jours, il semblait avoir préféré se morfondre dans son appartement, s’enfermant dans un cycle de pensées négatives qui l’avait laissé à fixer l’écran de sa télévision durant des heures interminables. Une fois encore, sa petite sœur vint à sa rescousse, lui rappelant que le monde extérieur pouvait exister, que la vie ne s’arrêtait pas de tourner et que Brisbane regorgeait d’endroit pour s’aérer l’esprit. Lui était alors revenu en tête l’affiche des festivités autour des années folles, cette programmation ayant lieu au club de jazz. Une soirée dans un bar à boire un verre et écouter de la musique. Il savait faire, ce n’était pas quelque chose qui avait pour habitude de l’effrayer. Atlas se devait de sortir à nouveau de sa zone de confort et ces soirées musicales paraissaient entrer dans l’échantillon de ce qu’il était capable d’accomplir par lui-même.

Accoudé au bar, Atlas était en train de se demander ce qu’il faisait là. Un verre de whisky à la main, son Fedora posé sur le comptoir à ses côtés, il n’avait aucune idée de ce qui l’avait poussé à s’habiller comme un clown pour se rendre à cette soirée. Tout autour de lui, les gens semblaient être venu en groupe, prêt à passer une excellente soirée en couple ou avec quelques amis. La moyenne d’âge flirtait avec la moitié de son âge et la musique était bonne, mais pas ce qu’il avait pour habitude d’écouter. Il ne se sentait pas à sa place, qu’importe à quel point il tentait de se distraire en observant les autres clients. Et il en avait eu de la distraction lorsqu’un groupe de filles étaient entrées dans le club en gloussant et parlant fort, visiblement venue fêter l’anniversaire de l’une des leurs. Elles avaient commandé des verres en riant et le regard d’Atlas était venu se perdre sur l’une d’entre elle. Celle qui paraissait être le plus appart, la plus mature et surtout celle qui dégageait un charme qui l’avait laissé pantois. Il n’avait pas regardé une femme de cette manière depuis bien des années, mais Atlas n’était qu’un homme faible qui ne pouvait s’empêcher de remarquer la beauté d’une femme. Surtout d’une brune au trait fin, mais qui dégageait quelque chose d’incroyablement séduisant. Il était resté subjugué par son allure avant qu’elle ne disparaisse avec son groupe de copine, prête à faire la fête jusqu’au bout de la nuit.

Il en était resté là. Ses pensées s’étant à nouveau perdu sur la situation qui semblait s’éterniser avec Matilda et ses sentiments qu’il ne savait plus placer sur l’échiquier. À se morfondre dans son coin, il lui fallut plusieurs minutes avant de réaliser que la brune était réapparue près du bar, à quelques tabourets de là. Et si Atlas, finit par d’abord relever son air quelque peu triste, il eut soudainement le désir de s’approcher de la jeune femme. Elle paraissait observer ses amies de loin et il s’approche avec un léger sourire aux lèvres. « Est-ce qu’il faut t’aider à planifier une échappée vers la sortie ? » Elle paraissait avoir envie de quitter les lieux autant que lui. Jouant nerveusement avec son chapeau entre ses doigts, il finit par relever les yeux vers le visage de la demoiselle. « Ou je peux vous proposer un autre verre ? » Définitivement, il n’avait pas fait cela depuis bien trop longtemps.

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"Et tu discutes pas." "C’est dans ce genre de moment que tu ressembles le plus à maman, et je ne te le dis pas comme un compliment." Ethel lui tira la langue en la tirant par le bras en même temps. Evelyn roula des yeux parce que dans la liste de ses compétences du moment, tenir tête à sa soeur cadette ne faisait même pas partie de son top dix. C’était son anniversaire, un non-événement qu’elle ne fêterait pas, surtout pas cette année. Ses 37 ans n’avaient pas été fameux, alors que pouvait-elle bien attendre de ses 38 qui pointaient sournoisement le bout de leur nez ? Elle n’était pas coquette au point de se désoler d’approcher dangereusement de la quarantaine, chérissant ses petites rides et ses cheveux blancs au contraire ; sa mélancolie, elle ne la devait à rien d’autre qu’à son aversion pour l’attention, et pour ce qui pesait sur son estomac chaque fois qu’elle se rappelait qu’en presque quarante ans de vie, elle n’avait pas appris à faire preuve d’assez de jugeote pour éviter les problèmes. Oui, elle avait encore en travers de la gorge sa rupture avec Rhett, mais elle s’en remettrait, ce n’était même pas une question sur laquelle elle s’arrêtait en vérité, sa patience et sa tolérance ayant été bafouées au profit de cinq minutes de plaisir — et encore, elle était bien gentille — qu’elle espérait qu’il avait apprécié, bien décidée à ne même plus s’attendrir quand on lui demanderait et alors, c’en est où avec Rhett ?

Elle se laissa convaincre par sa soeur de se joindre à la liesse entourant le festival de jazz organisé en ville étant donné qu’elle n’avait pas la force d’aller à l’encontre de ce caprice. Elle s’habilla élégamment comme à son habitude, mais avec une touche supplémentaire pour marquer l’idée que c’était supposé être la fête ce soir, le dos nu de sa robe rendant justice à sa plastique et à la grâce de sa démarche qui se terminait par une paire de talons accordées avec le reste de sa tenue. Elle devait avouer qu’elle n’avait pas fait beaucoup d’effort, mais elle n’était pas vraiment là pour s’amuser au fond, plus pour forcer sa petite-soeur à lui ficher la paix une bonne fois pour toutes, espérant qu’accepter de les accompagner, elle et ses amies, suffirait à la maintenir à distance le temps de quelques semaines par la suite. Elle serait trop occupée de toute façon, parce qu’elle avait pris sa décision concernant la MHI, sautant sur l’état d’esprit qui était le sien pour se jeter à corps perdu dans cette tache qui l’attendait. Ça l’empêcherait de ressasser, ainsi le timing arrivait à point nommé.

Elle retint une longue mèche de cheveux quand, se prenant l’enthousiasme des amies de sa soeur en plein visage, elles arrivèrent toutes ensemble dans le club de jazz où l’ambiance feutrée jurait avec leurs gloussements. Prenant un peu de recul, ne tenant pas à se faire remarquer, Evie dit à Ettie "Je vais nous commander à boire. Je te laisse choisir une table." Sa soeur lui jeta un regard qui voulait dire décoince-toi Vivie, et de nouveau, ça provoqua un roulement d’yeux de la part de celle qui célébrait son anniversaire ce soir. Elle s’échappa sans attendre pourtant, s’avançant à pas de loup vers le bar sur lequel elle posa sa pochette, puis ses mains jointes avant de laisser reposer son menton sur son épaule quand elle regarda la table de sa soeur et de ses amies en se disant qu’il y avait quelques jours à peine de ça, elle se trouvait à quelques tables de là, à apprendre que sa loyauté était vue par Rhett comme une porte ouverte à ce qui l’arrangeait. Elle ferma brièvement les yeux, et quand elle les rouvrit, elle se laissa surprendre par l’approche d’un homme qui n’était pas là quand elle était arrivée, et qui en avait profité pour se rapprocher. Réflexe de survie depuis sa dernière agression, elle fit un léger pas de côté "Vous connaissez un passage secret, c’est ça ?" lui répondit-elle avec un léger sourire, son attention se portant sur lui pour la jauger sans vraiment le faire, les lumières tamisées derrière le comptoir éblouissant avec douceur les traits de son visage qu’elle vit apparaître enfin, le sien se tournant dans sa direction ; puis son corps, alors qu’elle lui disait en pointant doucement du doigt la table de sa soeur "Vous voyez cette table, là-bas ?" Une question à laquelle elle ne lui laissa pas le temps de répondre, continuant sur sa lancée, prenant un ton de conspiratrice qui allait de paire avec l’ambiance — les clubs de jazz, selon la légende, ils étaient opportuns pour commanditer des mauvais coups et passer des marchés, non ?  Il fallait parler bas, et faire de tout un secret "Si j’accepte votre offre, vous serez aussi obligé de faire de même pour chacune de ses occupantes." Comme si aucune d’elle n’avait les moyens de s’hydrater le gosier seule. Se mouvant dans sa robe, ses longs cheveux retombant dans l’espace libre laissé par son dos nu, juste entre ses omoplates lorsqu’elle le repoussa du bout des doigts, elle conclut avec un sourire en biais "Alors c’est très tentant, mais je m’en voudrais beaucoup de vous plumer alors qu’on vient à peine de se rencontrer." Une façon charmante de le renvoyer de là où il venait, en somme.

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Ce n’était pas vraiment son genre. D’aborder une jolie jeune femme alors qu’elle venait tout juste de se détacher de son groupe d’amie. Il n’était pas ce genre d’homme qui s’installait au bar pour repérer sa proie avant de mieux s’immiscer dans son espace personnel pour se l’accaparer alors qu’elle venait de s’isoler. Atlas ne faisait jamais cela. Pour commencer, il n’était pas le plus à l’aise dès qu’il s’agissait de séduction. Est-ce que l’on pouvait réellement parler de cela dans cette situation ? Certes, son regard n’avait eu de cesse de tomber sur la brune, il lui trouvait un charme assez hypnotique, quelque chose qu’il lui serait difficile de nier, mais il ne s’était pas levé avec l’idée de lui faire du rentre dedans. En réalité, Atlas n’avait aucune arrière-pensée. Il venait de passer un peu de trop de temps à se répéter qu’il n’avait rien à faire ici tandis qu’une autre partie de son esprit s’évertuait à lui rappeler qu’il se devait d’élargir son horizon. Alors, il s’était rapproché de la brune. Sans savoir ce qu’il allait bien pouvoir lui dire et surtout, sans être certain de ce qu’il était en train de faire.

Ses années, passées au sein de l’armée, lui avaient appris la discrétion tout autant que cela lui avait permis de développer un véritable sens de l’observation. Il était arrivé auprès d’elle sans s’annoncer et il ne put s’empêcher de noter son pas de côté. « Excusez-moi, je ne voulais pas vous effrayer. » Il se flagellait déjà d’avoir été aussi peu prévenant à s’imposer auprès d’elle sans le moindre bruit. Allait-elle le prendre pour l’un de ses goujats qui utilise leur physique avantageux et quelques sourires en coin pour aborder une belle femme ? Atlas se sentait nerveux, mais il avait fait le premier pas et il n’allait, tout de même, pas fuir comme un adolescent timide. « Vous connaissez un passage secret, c’est ça ? » Elle lui répondit au moins d’un air mi amusé. Était-il judicieux de lui faire savoir qu’il avait repéré chacune des sorties possibles en ce lieu ? Et qu’il aurait tout de même préféré offrir son dos à un mur plutôt que laisser l’opportunité à quelqu’un de se glisser derrière lui ? Atlas n’était pas non plus de ce genre-là. Il n’allait pas utiliser sa future carte de vétéran pour s’attirer un peu de sympathie. « La porte au bout du couloir mène sur l’arrière cours. » Il lui répondit avec le sourire, presque amusé de la laisser entrer dans son complot. « J’ai vu le serveur partir faire sa pause clope. » Et en une phrase, il venait de révéler que sa soirée était ennuyeuse au point de remarquer ce genre de détail insignifiant. Qui, dans un club de jazz, suivait les moindres mouvements du serveur ?

« Vous voyez cette table, là-bas ? » Il suivit le doigt fin qu’elle pointait vers la table regroupant ses amies. Atlas hocha la tête sans qu’elle ne le voie. « Si j’accepte votre offre, vous serez aussi obligé de faire de même pour chacune de ses occupantes. » Il était persuadé d’avoir la réplique parfaite, mais son regard fut attiré par le mouvement de ses cheveux retombant en cascade sur son dos nu. Les yeux d’Atlas parcoururent les courbes de la jeune femme remontant sur son visage. Elle lui adressa un sourire de politesse, probablement consciente du regard qu’il venait de porter sur elle. Atlas pouvait presque ses joues chauffés d’avoir été pris sur le fait. « Alors c’est très tentant, mais je m’en voudrais beaucoup de vous plumer alors qu’on vient à peine de se rencontrer. » Ou comment se faire remballer tout en douceur. Il eut un souffle amusé. « D’autres en aurait profité sans hésiter. » Mais ce n’était pas le cas de la jeune femme, et même si elle venait de lui faire comprendre qu’elle n’était pas toute seule et qu’elle ne cherchait probablement pas de compagnie, Atlas avait garder le sourire. « Il paraît évident que je n’ai pas pour habitude de faire cela. » Il agita maladroitement sa main libre entre leur deux corps avant de se reprendre subitement. « Je veux dire. D’aborder une femme en lui proposant un verre d’une manière aussi… Cavalière ? » Clairement, Atlas nageait en eaux troubles. Au lieu de s’excuser et de s’en aller en conservant toute sa dignité, il ne put s’empêcher d’ajouter. « Je m’appelle Atlas. » Comme si elle en avait quelque chose à faire maintenant qu’il s’était ridiculisé. « Comme ça, vous pourrez nommer l’homme qui vient de se ridiculiser devant vous auprès de vos amies. » qu’il conclut en riant de sa propre maladresse.

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Evelyn n’avait pas accepté l’invitation de sa soeur en se projetant, et c’était étonnant venant d’elle. Elle qui avait besoin de contrôler un minimum son environnement, elle se retrouvait à accepter l’imprévu sans juger ça nécessaire d’en avoir peur, et ça prouvait à quel point elle n’était pas tout à fait elle-même ces derniers temps. De fait, si on lui avait demandé d’anticiper d’être abordée par un homme dés ses premiers pas exécutés dans le club de jazz, elle aurait probablement balayé l’éventualité d’une main leste et élégante, ne mangeant pas de ce pain-là de toute façon. Et pourtant c’est ce qui se passait là. Egrainées les premières secondes de latence où elle s’était sentit acculée, Evie posa sur le jeune homme à ses côtés un regard aux paupières plissées, persuadée en effet d’avoir à faire au genre d’hommes qui écument les clubs dans l’idée de ramasser la première venue pour assouvir des besoins primaires — ceux qui avaient poussé Rhett à s’en remettre à la bouche de quelqu’un d’autre. Cette pensée lui valut un revers de conscience qui lui fit rompre le contact visuel avec l’homme à ses côtés et détourner brièvement la tête pour, avec un léger sourire, noter à haute et intelligible voix "Observateur, donc. Merci pour l’information, elle me sera peut-être utile si je me décide enfin à filer à l’anglaise." lui fit-elle en réponse à la sienne, s’insérant dans la conversation sans se faire prier finalement, préférant secrètement composer avec la goujaterie d’un homme comme lui que d’avoir à gérer les tentatives désespérées de sa soeur et de ses amies pour lui faire réaliser qu’elle avait tous les droits d’être heureuse aujourd’hui, que c’était son jour et qu’elle devait en profiter.

Elle avait encore le loisir d’en décider, comme elle avait encore le loisir de décider si le regard de sa rencontre du soir la gênait ou pas. Il y avait de fortes chances qu’elle était moins mal à l’aise qu’il ne l'était à en juger par la légère teinte de rose que prirent ses joues quand elle surprit son regard en train de dévaler la courbe de sa silhouette qu’elle redressa alors, un sourcil haussé, presque en signe de défi "Mais je ne suis pas comme les autres, vous avez de la chance." Une réplique de mauvais film, elle en était consciente, mais l’approche du jeune homme était aussi mauvaise, alors ils étaient quittes, non ? Est-ce que ça devait être aussi sérieux que ça ? Elle ne le pensait pas, aussi elle laissa un souffle rieur filer d’entre ses lèvres, sa tête se détournant en opinant doucement aux paroles qu’il ajouta pour mettre en évidence son inaptitude à la drague. Elle coinça une mèche de cheveux derrière son oreille, laissant quelques hmm lui échapper avant de lui faire, prenant un air désolé en prime "C’est évident, en effet. Au moins vous avez le mérite de sortir de votre zone de confort, c’est un lot de consolation en attendant que vous deveniez en expert." Elle n’en était pas une non plus, mais elle, elle avait le mérite de savoir tchatcher, ça servait souvent sa cause d’être assez fine d’esprit pour mener le dialogue jusqu’à son point final "Atlas, vraiment ?" Evelyn était instruite, ainsi son prénom l’interpella au point qu’avec un nouveau tout petit rire, elle ajouta tout bas, ses lèvres se mouvant lentement et avec exagération quand elle lui fit, le haut de son nez se fronçant quand elle s’inclina doucement sur lui pour créer un aparté inutile "C’est un peu prétentieux, non ?" Atlas, celui qui portait le poids du ciel sur ses épaules, berceau des divinités. Elle n’y connaissait rien en étymologie Evie, mais elle accordait de l’importance aux histoires ; avec un prénom pareil, celle du jeune homme qu’elle regarda un peu plus profondément dans les yeux devait être fascinante à écouter, et peut-être en aurait-elle la chance, qui savait ? Pour l’heure, elle rétorqua à la sentence sévère qu'il accorda à son intrusion à ses côtés "Vous êtes trop dur avec vous-même, vous auriez pu m’aborder de façon bien moins galante que celle-ci." Et ça, elle le pensait vraiment avant d’enfin lui donner le sien, de prénom "Evie."

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Il suffit d’un regard de sa part pour qu’Atlas comprenne que sa manière de l’aborder venait de flirter avec le goujat de première classe. Il s’était empêtré dans une introduction digne du connard de service dans les films à l’eau de rose, mais la demoiselle possédait assez de classe pour ne pas lui en tenir rigueur. « Observateur, donc. Merci pour l’information, elle me sera peut-être utile si je me décide enfin à filer à l’anglaise. » Il lui adressa un sourire timide, reconnaissant qu’elle ne se soit pas automatiquement moquée de son approche quelque peu cavalière. Il n’avait aucune idée de ce qu’il était en train de faire, ce n’est pas comme s’il n’avait jamais abordé qui que ce soit, mais depuis son accident, il paraissait avoir bien plus de mal à interagir avec les autres. Probablement parce qu’il avait oublié trois ans de sa vie et qu’il aurait très bien pu avoir déjà abordé la brune sans n’avoir aucun souvenir de cette dernière. Pourtant, il aurait dû se souvenir d’une telle élégance.

« Mais je ne suis pas comme les autres, vous avez de la chance. » Il se sentait clairement chanceux de ne pas avoir été renvoyé à sa place, la queue entre les jambes. « Je vous en suis reconnaissant. » Elle paraissait être en bonne compagnie, et pourtant, elle continuait à lui répondre. Comme s’il ne s’était pas encore assez ridiculisé. Mais la conversation se voulait presque facile, malgré les déséquilibres. Emplie de maladresse, certes, mais dans une bienveillance qui lui permettait quelque peu d’oublier ce qui l’avait poussé à venir dans ce bar. Atlas était un bien piètre dragueur, un idiot aussi qui laissait son regard traîner trop longtemps sur les courbes d’une jolie fille, mais il n’était pas un goujat. Juste un homme empli maladroit, qui s’était renfermer sur lui-même après son accident et qui, désormais, cherchait désespérément à sortir de son cocon. Il le prenait avec humour, à défaut de continuer sur la piste de l’homme intéressé. Il l’était, il n’allait pas le nier, mais quelque chose lui avait déjà fait comprendre que la brunette ne cherchait rien de tout cela et qu’il lui servait simplement de distraction. Atlas en était pleinement conscient et ne comptait pas insister. « C’est évident, en effet. Au moins, vous avez le mérite de sortir de votre zone de confort, c’est un lot de consolation en attendant que vous deveniez en expert. » Il eut un rire amusé sur son propre sort. « Je ne sais pas si j’aurais un jour la prétention de me considérer comme un expert. » Il avait dragué dans des bars, avait usé du pouvoir de son uniforme et avait eu son lot d’histoire d’un soir, mais c’était une bien autre période, une époque avec laquelle il ne comptait pas renouer. « Mais on me répète un peu trop régulièrement que je dois sortir de ma zone de confort. » Il pouvait encore entendre les voix de ses sœurs, qui lui rappelaient que même à quarante ans rien n’était encore perdu pour lui et qu’il devait tout simplement sortir un peu plus. « Désolé, que ce soit tomber sur vous. » Il ne put s’empêcher d’ajouter l’excuse dans un léger sourire timide.

Au moins, il parlait à quelqu’un, ayant abandonné l’idée de rester le solitaire perché dans la pénombre du bar. « Atlas, vraiment ? » Son rire vint se mêler à celui de la brune. « Véridique. » On lui avait souvent demandé s’il ne se cachait pas derrière un pseudonyme qu’il aurait lui-même choisi. Atlas s’en était parfois amusé pour jouer la carte du mystère, mais la réalité se voulait que sa mère s’était vu prise d’un léger désir pour l’originalité lors de sa seconde grossesse. « C’est un peu prétentieux, non ? » - « Complétement. » Il l’avoue sur le ton de la plaisanterie. Elle avait au moins connaissance des origines de son prénom et de tout ce qui pouvait en découler et, dans le fond, elle n’avait pas réellement tort, cela pouvait sonner prétentieux. « Est-ce le moment où je dois défendre corps et âme le choix de mes chers parents ? » Il eut un nouveau rire amusé. On lui avait souvent fait des réflexions sur son prénom, mais il aimait ce dernier, son côté unique et sa signification, malgré tout. « On pourrait rire du poids qu’ils ont posé sur mes épaules en m’affublant d’un tel nom, mais je l’aime plutôt bien, leur élan d’originalité. » Il portait simplement le poids de ses choix et leurs conséquences. Cela lui semblait bien suffisant et pas vraiment le genre de chose à partager avec une femme qu’il venait tout juste de rencontrer. Se cantonner au prénom pouvait s’avérer suffisant. « Et cela a toujours fait fureur à l’armée. » Probablement parce que les plus cultivés d’entre eux avaient connaissance de la défaite du titan ou simplement parce que l’un des premiers engins sur lequel il avait appris à voler avait été affublé du nom de code : Atlas. Et dans tout cela, il ne retenait qu’une seule chose : « Mon prénom engendre toujours la curiosité. » Les gens se trouvaient bien souvent curieux et Atlas avait toujours une anecdote sous le coude pour nourrir les conversations. Est-ce qu’il comptait sur cette carte pour nourrir celle qu’il cherchait à entretenir avec la brune ? Probablement.

« Vous êtes trop dur avec vous-même, vous auriez pu m’aborder de façon bien moins galante que celle-ci. » Elle lui accordait au moins le bénéfice du doute. « Je ne me serais pas permis. » Est-ce qu’elle pouvait sentir sa nervosité ? Ce n’était pas exclu tant, il ne cessait de s’agiter en se balançant d’un pied à l’autre. « Evie. » Il lui adressa un léger sourire. « Ravi de vous rencontrer, Evie. » Il avait pourtant le sentiment que ce n’était en rien son prénom complet, mais respectait le fait qu’elle ne soit pas aussi brutalement honnête que lui. « Qu’est-ce qui vous amène dans ce bar ? » Est-ce qu’elle venait célébrer quelque chose en particulier ? Il commençait à en douter quand visiblement ses amies semblaient parfaitement ravies à l’idée de la laisser seule en compagnie d’un étranger.

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Il ne paraissait pas si désolé que ça que ce soit tombé sur elle, mais Evelyn choisit de ne pas le lui faire remarquer. Leur échange était agréable, sans trop de sous-entendus pour l’heure, elle n’avait pas envie que ça change sous le prétexte que c’était ce qu’on attendait de ce genre de rencontre faite dans les bars. Elle n’était pas là pour ça, elle ne savait même pas pourquoi elle était là finalement, si ce n’était que c’était son anniversaire et que sa soeur avait jugé bon l’extirper de sa mélancolie pour l’inciter à le fêter. Elle n’en avait pas envie, d’où l’idée qu’elle restait là, à l’écart du groupe, alors qu’elle avait promis à la tablée de s’occuper de commander ce qu’elle savait que chacune des amies d’Ettie prendraient pour se désaltérer ; elles auraient le temps d’avoir le gosier sec parce qu’elle ne semblait pas motivée à l’idée de les rejoindre, prise au jeu des présentations avec Atlas à qui elle offrit un léger rire quand il confirma qu’en effet, son prénom était un signe de prétention que ses parents n’avaient pas trouvé indigne de lui attribuer "Non, c’est le moment où vous me racontez comment ils en sont venus à vous prénommer de cette façon." Est-ce que la mère de l’homme à qui elle s’adressait était une férue de contes et légendes, est-ce qu’elle cherchait une signification particulière à attribuer au prénom de son rejeton pour faire prospérer sa destinée ? Quand on connaissait l’histoire, on ne pouvait que trouver ça inopportun comme choix, mais chacun voyait midi à sa porte finalement, ça ne la regardait pas. Elle lui sourit "Disons que ça vous rend inoubliable. Je n’en ai pas beaucoup rencontré, des Atlas." lui avoua-t-elle en détournant brièvement les yeux, souriant dans la foulée au barman qui n’osa pas les déranger, mais qui tacha de capter les yeux de la jeune femme pour lui demander silencieusement si tout allait bien, si elle n’était pas importunée. Elle lui confirma que non d’un léger clin d’oeil, retournant ensuite son attention sur Atlas qui partagea une nouvelle information à son sujet "Oh, intéressant. J’ai à faire à un haut-gradé ?" Ça la faisait rire, cette manière qu’avaient les hommes de brandir leur statut comme l’épée vaillante du combattant que leur genre les obligeait à être. Là où elle ne se sentait pas obligée de briller, restant mystérieuse à souhait, il paraissait important pour lui de revendiquer ce qu’il était au travers de ce qu’il faisait dans la vie. Son féminisme tressaillit, mais elle n’en fit pas plus cas que ça, lui confirmant seulement d’une oeillade scrutatrice partant de ses yeux tombants, à son sourire en coin qu’en effet, son prénom engendrait une forme de curiosité plutôt saine, mais qu’elle tacherait de disséminer avec mesure, délicate dans toutes les situations.

Même si elle ne lui rendit pas la politesse en lui affirmant être ravie de le rencontrer, elle aussi, Evelyn resta à ses côtés pour recevoir la question qu’il lui posa, et à laquelle elle décida de répondre en décalé, laissant un très court silence s’installer. Pendant ce temps, elle se retourna avec élégance pour mieux poser ses reins contre le bord du bar, et jetant un regard à la table occupée par sa soeur et ses amies, elle finit par dire à Atlas "Vous me jurez de garder le secret ?" Ils ne se connaissaient pas, ils ne se devaient rien, mais ça amenait un mystère supplémentaire de faire de ses raisons un secret qu’ils seraient — presque — les seuls à connaître "C’est mon anniversaire. La plus jolie fille de la table là-bas, c’est ma petite-soeur, qui a eu la brillante idée de me forcer à venir le fêter alors que je considère cette journée comme toutes les autres." Soit non-événementielle, particulièrement cette année où elle était seule et triste, à broyer des souvenir et des songes qui mettaient Rhett au centre. Elle pouvait à peu près anticiper que dans quelques secondes, Atlas se sentirait obligé de lui souhaiter un joyeux anniversaire, aussi contrant son intention, elle lui fit en se tournant vers lui, s’accotant au bar cette fois pour que s’il choisissait d’adopter la même position qu’elle, ils se retrouvent face à face "Ne vous sentez pas obligé de me le souhaiter — et vous, qu’est-ce qui vous amène ici alors, puisque vous ne semblez pas intéressé par —" Et par par, elle désigna les quelques silhouettes longilignes et élégantes des femmes présentes dans le jazz club, et qui traduisaient le désintérêt d’Atlas pour la drague.

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Aussi étrange que cela puisse paraître, l’éclat de rire de la brunette vint apaiser la tension qu’il sentait se construire au fur et à mesure de cette conversation improvisée. Il n’était clairement pas le plus doué pour aborder quelqu’un, encore moins une personne du sexe opposée, mais elle semblait s’amuser de sa répartie quelque peu bancale. Il n’avait pas eu besoin de beaucoup pour réveiller un semblant d’intérêt auprès de la jeune femme. Et si elle se contentait de satisfaire son besoin de conversation, il lui était au moins reconnaissant, de le faire avec une telle classe. « Non, c’est le moment où vous me racontez comment ils en sont venus à vous prénommer de cette façon. » À son tour de rire légèrement. On ne lui avait plus posé la question depuis bien longtemps, mais chaque nouvelle personne qu’il rencontrait semblait vouloir connaître l’histoire qui avait amené ses parents à le nommer ainsi. « L’histoire est assez simple. » Jouant avec ses mains, il désigna d’abord sa main droite. « Une professeur d’histoire mise au repos forcé très tôt dans sa grossesse. » Puis il vint désigner sa main gauche. « Accompagner de tout un tas de livres sur la mythologie grecque. » Il vint réunir ses deux mains comme pour sceller la recette si simpliste. « Je crois que mon père n’a pas vraiment eu un droit de regard sur la question. » qu’il ajouta en riant un peu. Il avait entendu cette histoire à de nombreuses reprises, sa mère ne s’étant jamais démonté. Elle avait porté le bébé, elle avait le droit au dernier mot au sujet des prénoms. Atlas était son originalité, un choix peu commun, mais qu’elle avait su chérir. « Quant à la symbolique… Je ne lui ai jamais réellement posé la question. » Elle lui avait toujours affirmé qu’elle avait eu un coup de cœur pour la sonorité du prénom, mais est-ce qu’elle avait pris conscience de ce que cela véhiculait ? Probablement. Il devrait lui poser la question. Est-ce que cela valait le coup de déballer tout cela face à une étrangère ? Peut-être pas. « Disons que ça vous rend inoubliable. Je n’en ai pas beaucoup rencontré, des Atlas. » Il lui adressa un sourire timide. « Je pense que nous sommes une espèce rare. » Il n’avait jamais réellement cherché à savoir, mais son prénom n’appartenait clairement pas à la liste des prénoms les plus donnés dans le monde. Et dans sa timidité, ou son apparente nervosité, il s’emballa à parler de sa profession. Il n’avait que cela pour lui après tout. Une carrière dans l’armée. Vingt ans de sa vie qui était en train de s’envoler en fumée et voilà qu’il se rattrapait au dernier morceau. Il pouvait encore se considérer comme militaire, il s’accrochait à cela au point de le balancer comme si cela avait la moindre importance. « Oh, intéressant. J’ai à faire à un haut-gradé ? » La réponse était positive. Est-ce que cela avait son importance ? Absolument pas. Il sentit le rouge lui monter aux joues, conscient que jouer de cela pouvait passer à l’époque où il n’était qu’un petit soldat tout frais. Mais maintenant ? Cela sonnait comme une démonstration de force. « Si ma sœur m’entendait, elle m’aurait déjà jeté un verre à la figure. » Il avait au moins conscience de ses erreurs. « Je vous assure que je sais pourtant entretenir une conversation sans jeter mon grade comme un trophée. » Il allait falloir se ressaisir Atlas.

Il accumulait les faux pas et pourtant, Evie n’avait toujours pas pris la fuite. Elle maîtrisait savamment ces instants de silence, jouant malgré tout de sa silhouette, sans jamais tomber dans une provocation vulgaire. Tout chez elle inspirait la classe et l’élégance. Il la trouvait attirante ainsi, alors que le regard de la brune s’était à nouveau posé sur la table de ses amies. « Vous me jurez de garder le secret ? » Il eut un sourire amusé. « Assurément. » Il serait muet comme une tombe qu’importe ce qu’elle allait bien pouvoir lui avouer de si terrible. « C’est mon anniversaire. La plus jolie fille de la table là-bas, c’est ma petite-soeur, qui a eu la brillante idée de me forcer à venir le fêter alors que je considère cette journée comme toutes les autres. » Alors qu’il repérait la fameuse sœur, il se tourne à nouveau vers Evie, prêt à lui souhaiter un bon anniversaire. « Ne vous sentez pas obligé de me le souhaiter — et vous, qu’est-ce qui vous amène ici alors, puisque vous ne semblez pas intéressé par — » Brutalement couper dans son élan, il se mit à toussoter, détournant la tête alors qu’il se trouvait face à elle, cachant son sourire derrière son verre alors qu’elle jugeait son manque d’intérêt pour la gent féminine, présente dans le club. « Est-ce que vous pouvez jurer de garder un secret en retour ? » Il usait de sa propre stratégie dans l’idée de la faire sourire. Oh, il n’allait pas s’épancher sur la véritable raison de sa présence ici, ce n’était pas le moment d’avouer avoir des sentiments pour sa meilleure amie. Elle se fichait bien de ses états d’âmes après tout. « Je passais un peu trop de temps enfermé chez moi ces derniers temps. » A déprimer sur son canapé, mais il n’avait pas besoin d’ajouter ce genre de détail non plus. « Un peu comme un défi envers moi-même, oser sortir sans forcément être accompagné. » Le tout n’était pas encore une franche réussite, mais il essayait au moins. Plutôt que continuer à s’enfoncer dans son canapé en ressassant ce que l’armée faisait planer au-dessus de sa tête. Sa carrière prenait fin, certes, mais il n’allait pas arrêter de vivre malgré ça. Il cherchait à s’en convaincre tout du moins. « Je ne suis pas un fin connaisseur de jazz, mais l’événement m’a attiré jusqu’ici. » Il faut avouer que l’établissement se valait à sa réputation. Le décor permettait de se plonger dans cette époque perdue, la musique se voulait entraînante, les cocktails bien servis et la compagnie se voulait plutôt agréable. « Est-ce que vous connaissez le groupe de ce soir ? » Ils n’avaient joué que quelques chansons, mais depuis quelques minutes la piste de danse s’était remplis pour que les couples virevoltent au son de plus en plus rythmé des musiques jouer par les musiciens. Son regard se posa sur un jeune homme en particulier qui paraissait faire un pas en avant pour deux en arrière, toujours en direction de la même demoiselle. Quelque peu amusé par la situation, un peu trop semblable à la sienne, Atlas rapprocha légèrement son épaule de celle d’Evie tout en lui désignant la scène d’un signe de tête. « Est-ce qu’il va oser l’aborder ? » Est-ce qu’il était aussi maladroit que lui pouvait l’être ? Est-ce que cela allait lui donner encore un peu l’occasion de discuter avec la brunette ?

(crédits gifs) sophiexrph & ssoveia

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w/@Atlas Siede

"Classique." ponctua seulement Evelyn, pas désintéressée par le récit d’Atlas à propos du choix de prénom fait par ses parents. Elle en sourit, suivant les mouvements du jeune homme et y réagissant avec un léger hochement de tête "Peut-être qu’il n’y en a aucune, qu’elle l’aimait juste autant qu’elle était sûre qu’elle vous aimez déjà. L’instinct d’une maman, ça ne s’invente pas." C’est tout, certaine personne ne cherchait pas plus loin, et Evie ne les jugeait pas pour ça. Elle n’avait pas d’enfant, elle ne savait pas quel genre de responsabilité c’était d’en nommer un, aussi laissait-elle cette tache à ceux moins lâches qu’elle ne l’était, préférant s’occuper d’elle et d’elle seule, mission déjà bien ardue pour vouloir s’en rajouter une autre, de cette taille qui plus est "C’est vous qui avez parlé de votre profession, je ne voulais pas vous mettre dans l’embarras." Et elle avait rebondi dessus parce qu’elle avait pressenti que c’était une fierté pour lui d’en parler, mais visiblement, ça le mettait davantage dans tous ses états qu’autre chose. Délicate, Evelyn murmura doucement "Même si elle n’est pas avec nous, ne laissons pas l’occasion à votre soeur de vous juger, et changeons de sujet dans ce cas." C’était aussi facile que ça avec elle, pas besoin d’expliquer en détails les raisons de ce soudain malaise. Elle le balayait sans vergogne, enchaînant sur la suite en se confiant sur la raison de sa présence ici.

Elle retira à Atlas le loisir de lui souhaiter un joyeux anniversaire, le balayant aussi subtilement qu’elle avait balayé son malaise, et recentra la conversation sur lui pour glaner les raisons de sa présence dans ce jazz club "Promis, je suis une tombe." lui assura-t-elle, levant même sa main droite pour appuyer ses dires, son attention entièrement posée sur lui. Elle eut un sourire fugace, presque absent, et puis un rire en l’entendant s’expliquer. Elle l’interrompu pour plus de précision "Définissez un peu trop de temps." Tout était relatif. Ce que lui jugeait comme étant long pouvait tout aussi bien se résumer à pas grand-chose pour quelqu’un d’autre. Evelyn sentait qu'il était un peu maladroit, mais il restait un homme de bonne composition alors peut-être que ça l’intrigua un peu, de savoir qu’il était plus du genre à s’isoler qu’à parcourir ce qui aurait pu devenir un terrain de jeu intéressant pour lui "Il y a une raison à votre isolement ? Si je peux me permettre de vous poser la question." Elle ne le forcerait pas à répondre, de toute évidence "Est-ce que ça a valu le coup de vous forcer un peu, ou vous regrettez ?" La question se valait, sans pour autant que là encore, elle ne tende à le pousser à lui répondre.

"Absolument pas. Comme je vous l’ai dit, j’ai été contrainte et forcée." lui rappela-t-elle, se tournant vers le groupe mentionné par Atlas. Elle resta un instant à regarder les musiciens, se laissant happer par le rythme en remuant un peu la tête, mais rien de plus, et se retrouva de nouveau à observer l’homme à ses côtés, et qui s’était rapproché pour s’amuser de la situation d’un autre que, de fait, elle regarda elle aussi. Elle mit un peu de temps avant de donner une réponse ferme et définitive, mais après un instant, elle lui murmura en retour, sa tête s’inclinant un peu vers lui pour plus d'intimité "Je pense que ça ne nous regarde pas vraiment, vous ne croyez pas ?" C’était une certitude, mais amusée par l’attention qu’Atlas accordait à la scène, elle lui demanda dans la foulée "Qu’est-ce que vous en pensez ? Je ne suis pas très bonne analyste, et j’ai peur de lui porter malheur si je m’immisce dans ses plans, même à distance." Se détournant de la scène, elle ajouta  seulement, ses yeux rencontrant à nouveau ceux d’Atlas "Il a l’air d’être un gentil garçon, pas du genre lourd et grossier… vous, à combien vous estimez ses chances ?" Si elle s’en défendrait, il y avait pourtant bel et bien un peu d’espièglerie dans sa façon de le lui demander.

rp terminé.