There are some things you learn best in calm, and some in storm

Thomas & Cian #7

Je sais que je suis en train de rendre Thomas dingue avec mes messages. Il déteste les surprises et depuis que ça va pas très bien, c’est même devenu pire. J’ai réussi à l’avoir avec le lasertag, mais je vois bien qu’aujourd’hui, il n’a pas envie de rentrer dans mon jeu. J’espère quand même qu’il sera prêt lorsque je vais arriver à l’appartement. Pour une fois, je ne l’entraîne pas dans un truc fou ou qui ne va pas lui plaire. Bien au contraire. Je sais qu’il sera vraiment heureux. Ça fait une semaine que je prépare tout cela. Je lui ai fait croire que la livraison de notre voilier avait pris du retard. En réalité, je viens de quitter le propriétaire et je suis actuellement seul sur le pont de notre bébé. Tout est prêt. J’ai signé les papiers et le bateau est officiellement le nôtre. J’en reviens pas. Tout cela est venu d’une vague idée de Thomas et au final nous voilà quelques semaines plus tard, heureux propriétaire. L’idée est d’embarquer Thomas dans une virée en mer. Il a besoin de se changer les idées et j’ai clairement besoin de la même chose. Et je compte bien garder la surprise jusqu’au bout même si je dois le traîner de force jusqu’au port. Je le connais, il va me faire la tronche tout le trajet, mais j’espère vraiment qu’il se déridera une fois arriver sur place. Je lui envoi d’ailleurs un dernier texto l’informant de mon arrivée imminente avant de sauter du bateau, sur la terre ferme. Fièrement, je regarde le voilier qui s’étends devant moi. Je sens que l’on va vraiment s’amuser avec ça. J’ai déjà hâte de le sortir en mer.

Je me mets en route, fait un petit détour par chez moi pour prendre le sac que j’avais préparé et hésite un instant a monter voir Eavan et Ailis. J’en ai envie, mais je préfère ne pas y aller, je dois prendre mes distances. Oui, c’est mieux comme cela. Sans me retourner, je descends à ma voiture pour aller chercher Thomas. Il ne faut pas que je sois en retard sinon je vais en entendre parler pendant des semaines et il voudra jamais venir avec moi. J’accélère un peu et fini par sonner à la porte de mon meilleur ami. Je me retiens pour ne pas sauter dans tous les sens et espère vraiment qu’il sera de bonne humeur. Il ouvre la porte assez rapidement et je lui souris comme un idiot. « Salut, salut. » Je vois qu’il a préparé un sac dans un coin et je me dis que c’est déjà ça de gagner. « On y va ? Je te promets que tu vas adorer. » Et je lui fais encore un grand sourire bien niais. « Promis, promis. »        

C'était une bien bizarre semaine que celle que je viens de passer. Entre ma randonné en solo pendant laquelle ma cheville m'a laissé en plan -et qui m'emmerde toujours un peu, je dois avouer- et mes retrouvailles avec Allan, je suis un peu perdu et je ne saurais même dire pourquoi. Est-ce le fait d'avoir passer la nuit dans la même pièce avec le photographe alors que je n'avais plus été aussi proche physiquement d'un autre homme depuis mes retrouvailles avec Myrddin (Cian et le fait que nous partagions la même cabine sur les navires, ça ne compte pas) ? Je ne saurais le dire. Tout ce que je sais c'est que je ne suis pas dans mon état normal. D'un côté je suis euphorique pour un rien, d'un autre côté je me sens vidé de toute énergie. Cela se fait facilement sentir au boulot où je perds très (trop?) facilement patience ces derniers temps. Hier, en revenant au port, j'ai carrément pêter un plomb sur le pauvre Nicolas qui n'avait absolument rien demandé et surtout rien fait si ce n'est avoir une seule minuscule petite minute de retard.

Et aujourd'hui commence enfin mes deux semaines de permission. Je ne sais pas ce que je vais faire, mais j'ai refilé Clara et Arthur à Ida et Alex à Ezra pour le week-end histoire d'être tranquille et de pouvoir souffler un peu. J'ai beau aimé le fait que les enfants soient de retour, leur cris, leur câlins et leur amour m'avait sincèrement manqué, mais ce statut de père célibataire me pèse de plus en plus. Autant  à la maternelle où déjà le fait que Clara et Arthur aient deux pères est source de chuchotements et ragots divers et varié, mais alors imaginez un peu un père homosexuel ET Célibataire ? J'ai bien décidé de laisser les mamounes parler entres elles, d'ignorer les rumeurs qu'elle répandent sur moi, mais c'est quand même bien plus facile à dire qu'à faire. Il y a donc de forte chance que je laisse l'honneur à Ida de chercher les enfants à l'école dans les prochaines semaines afin que toute cette situation se calme un peu.

Aujourd'hui, donc, samedi, j'avais prévu de ne rien faire. Littéralement, rien faire. Je pensais pouvoir dormir jusqu'à pas d'heure, prendre un hamburger pour petit déjeuner et bouffer quelques paquets de chips affalé devant Netflix mais au final, il n'en sera rien car j'avais oublié d'inclure Cian dans l'équation. Cian, ce meilleur ami, ce pain in the ass qui sait parfaitement que je n'aime pas les surprises mais qui se fait une putain de joie de ne cesser de se montrer mystérieux.

Malheureusement, je sais parfaitement qu'il ne lâchera jamais l'affaire et je prépare donc les affaires qu'il m'a demandé de préparer. Et lorsqu'il débarque dans mon appartement avec son sourire de merde et sa promesse que je vais adoré ce qu'il a prévu avec moi, j'ai envie de la frapper mais je me retiens car au final il n'y aucune raison de ce faire. Alors, docilement je le suis jusqu'à sa voiture et, sans un mot, me laisse conduire jusqu'au port. Sans me douter de quoique ce soit, je sors mon sac à dos du coffre et le suis tranquillement...

...avant de m'immobiliser soudainement lorsque je le vois sauter sur le pont d'un voilier. Tout d'abord je me dis que cet homme est vraiment idiot et j'allais lui ordonner de descendre, lorsque mon regard se pose sur le nom inscrit en lettres capitales sur la coque du bateau. sparrow aka le nom que j'ai choisi pour le voilier qui nous avons décider d'acheter à deux. Et maintenant que j'observe l'engin d'un peu plus près, je reconnais très facilement le bateau qui était représenté sur les photos.

 «Je ...mais ...je ... » bégayais-je, n'en croyant pas mes yeux. Et soudainement, alors que mon regard s'éclaircit brusquement, toute morosité semble d’évaporé tout à coup.  « C'est pas possible» soufflais-je en m'approchant du navire.  « C'est pas possible» répétais-je, alors que je caresse les lettres, secouant doucement la tête  «attend, tu veux dire que ….c'est ... » relevant mon regard sur Cian, je désigne le voilier puis lui, puis moi et mon sourire s'agrandit lorsque mon meilleur ami hoche vivement la tête. C'est avec un brusque regain d'énergie que je saute sur le pont, lâche mon sac et prend Cian dans mes bras, le serrant contre moi, exprimant ma joie par cette étreinte.

 « Je … mais genre ! Il devait pas arriver la semaine prochaine ?» demandais-je en me détachant du jeune homme pour faire le tour du pont  «Tu t'es encore foutu de ma gueule, c'est ça ? » demandais-je, faussement vexer avant de rigoler doucement en envoyer mon poing dans l'épaule de Cian  « sale con, va» l'insultais-je affectueusement en ouvrant la porte pour entrer dans la cabine.

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Thomas & Cian #7

Habituellement, je ne sais pas vraiment garder un secret. Je finis toujours par me retrouver bien trop excité et je finis par cracher la surprise avant même que celle-ci n’arrive. Eavan me l’avait déjà reproché. Si elle cherchait un peu, si elle insistait, je finissais toujours par lui dire ce que j’avais prévu pour un week-end en amoureux ou pour son anniversaire. Je suis juste un gamin qui aime trop faire plaisir à ses proches et qui ne sait pas tenir sa langue. Pourtant, cette fois-ci, je n’ai absolument rien dire. Peut-être aussi parce que j’aime embêter Thomas et que ce dernier déteste qu’on lui fasse des surprises. Il se méfie de moi et mes idées, je le sais parfaitement. Je sais qu’il va râler, mais je sais aussi qu’il va aimer ce que je lui ai prévu. Il m’a fait sa tête d’enfant battu quand je lui ai annoncé que la livraison de notre voilier avait été retarder. S’il savait qu’en réalité, le bébé nous attends sagement au port avec son nouveau nom et tout de prêt pour partir en mer. D’ailleurs, je ne me suis pas loupé, il fait la tête lorsque je finis par arriver chez lui. Pourtant, il a préparé un sac et c’est en souriant que j’attrape ce dernier. « Aller déride toi ! » Je sais que je ferais mieux de fermer ma gueule, mais c’est plus fort que moi.

Le chemin jusqu’au port se fait en silence. L’espace d’un instant, j’ai vraiment peur que cela ne lui plaise pas, qu’il me dise qu’il n’a pas du tout envie de prendre la mer aujourd’hui. J’attends ce moment depuis plusieurs jours et j’ai clairement besoin de m’échapper sur l’Océan. Je pourrais le faire seul, mais je sais que c’est une mauvaise idée. J’ai besoin d’être accompagné par mon meilleur ami. Je le sais. Arriver au port, je saute directement sur le pont de notre voilier. Le regard surpris de Thomas me fait sourire. Il allait m’engueuler, je le vois, mais il finit par bloquer lorsque son regard se pose sur le nom du fameux bateau. Je le vois bégayer et me retiens de rire. Il relève enfin les yeux vers moi et comme un enfant, je lève les bras super fier de moi. « TADAAAAAAAA. » Jazz hands and all. Enfin, je le vois réellement sourire et je me détends. Okay, il a l’air content. Tellement qu’il vient me prendre dans ses bras et cette fois, je me mets réellement à rire. « Tu vois qu’elle est cool ma surprise ! » Je tape doucement sur son épaule et le regarde commencer à faire le tour du pont. Bien entendu, il comprend que je m’étais moqué de lui et je me fais insulter. Fallait s’y attendre. « Disons que je t’ai un peu menti. » Je hausse les épaules en souriant. Je veux bien être un sale con si c’est pour le voir sourire aussi franchement. Je n’avais pas vu cela depuis le départ de Myrddin et je dois dire que cela commençait à réellement me manquer.

Thomas va jeter un coup d’œil à la cabine et j’en profite pour lui faire passer nos sacs. « Si ça te dit, on l’emmène en mer de suite ? » Il faut qu’il dise oui. J’en crève d’envie depuis trois jours, on va pas pouvoir me retenir bien plus longtemps. « Je veux voir ce qu’il a dans le ventre ! » Et déjà, je vais m’installer derrière la barre. Je sens que l’on va vraiment s’éclater avec ce voilier. Si, au départ, l’idée me paraissait stupide aujourd’hui, je ne regrette vraiment pas notre investissement. « Puis je crois que ça nous ferait du bien, non ? » ajoutais-je un peu plus timidement.        

Quand Cian m’a parlé d’une surprise je m’attendais à tout –vraiment à tout- mais clairement pas au fait qu’il me présente notre bateau ! Il m’avait encore dit hier qu’il y a des problèmes de livraison et que le Sparrow n’arrivera que la semaine prochaine. C’est qu’il sait parfaitement bien mentir cet enfoiré. Le connaissant, je suis sûr qu’il m’a fait cette annonce alors qu’il avait les yeux rivé sur le voilier ! Mais peu importe, je n’hésite clairement pas longtemps avant de grimper à mon tour sur le pont et, après une insulte suivi d’une étreinte, je m’en vais à lé découverte de ce que nous avons acheté. Bien évidement, ni lui ni moi sommes des acheteurs impulsif du genre qui ne réfléchissent pas avant d’acheter et nous avons fait de nombreuses visites et sortie en mer différentes, mais ce petit navire est vraiment particulier.

Et puis, tout est parfait là et exactement comme je l’avais dans mes souvenirs. Une belle cabine à l’intérieur avec, deux petits lits, une cuisine équipé, un frigo remplis de denrées différentes (et de bière), une petite salle de bain. A l’extérieur il y a les deux voiles et le canot de sauvetage. Le tout dans un design épuré avec des couleurs chaudes et accueillantes. Bref, le Sparrow a été un coup de cœur et ce coup de cœur ne fait que se confirmer alors que je me tiens là, à la proue du bateau et que Cian me demande si j’ai envie de le sortir en mer. « Un peu que j’ai envie !» m’exclamais-je en me tournant, tout sourire, vers mon meilleur « putain, j’arrive pas à y croire…depuis le temps que je rêve d’en avoir un !» car au final, tous mes amis en ont un et aucun d’eux ne fait parti de la marine ! Aucun d’eux n’a un métier qui fait qu’ils sont en mer tous les jours. J’étais le dernier sans navire et maintenant c’est chose réglé et ce grâce à Cian !

Je pose mon regard sur mon meilleur ami et lui adresse un doux sourire compréhensif lorsqu’il reprend, plus timidement, que cette sorti nous fera sans doute beaucoup de bien à tous les deux. «Je pense aussi» dis-je avec douceur en m’avançant vers lui pour lui tapoter l’épaule «et on ajoutera la règle qu’on ne parlera pas d’Eavan et encore moins de Myrddin, ok ? » je plonge mon regard émeraude dans l’azur des iris de Cian puis hoche une fois la tête et le pousse légèrement, mon sourire enjoué reprenant place sur mes lèvres « Allez vas-y, va à la barre. Je sais que t’en crève d’envie » le militaire à beau être dans la marine, il connaît donc les bases de la navigations, mais je ne suis pas sûr qu’il ai jamais réellement piloté un bateau en tant que tel. Il est donc grand temps que je lui rafraichisse la mémoire !

Le rejoignant donc derrière la barre, je commence par me familiariser moi-même avec les différents boutons –ou ‘gadget’ comme j’aime les appeler- avant de me lancer dans des explications détaillées. Je lui parle de l’accélérateur, lui montre l’emplacement de la boussole et le compteur de nœuds, lui explique comment se positionner pour être sûr de réussir la manœuvre et encore plein d’autre choses avant de me reculer «Allez vas-y, à toi l’honneur. Je reste ici si jamais t’as besoin d’aide et tu me dis quand t’as besoin que je lâche la voile,ok ?» je lui offre un large sourire, mes yeux brillants sans doute plus qu’un gamin face à un sapin de noël.

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Thomas & Cian #7

Je savais que Thomas avait besoin de sortir de chez lui, de se changer les idées, loin de son appartement et tout le reste. Je voulais juste lui faire la surprise pour voir sa tête une fois face au voilier et je dois dire que cela en valait le coup. Bien entendu, il m’insulte pour lui avoir menti, mais je m’en fiche complètement. Pour une fois, je ne vais pas m’emporter parce qu’il m’insulte, bien au contraire, cela me fait rire. Je l’ai eu ! C’est rare que j’arrive à lui cacher quelque chose alors je dois dire que je suis assez fier de moi pour le coup. Je laisse Thomas faire le tour du propriétaire et le sourire qui se dessine sur ses lèvres m’apaise quelque peu. Je n’aime pas savoir mon meilleur ami au plus mal. Je n’arrive pas à effacer les images de Tom qui arrive chez moi en pleurant comme jamais. J’en veux toujours à Myrddin et je me force réellement pour ne pas le contacter et lui dire ses quatre vérités. Ce n’est pas à moi de le faire et je sais que Thomas ne m’adressera plus jamais la parole si j’ose. Alors, je me contente d’être là pour mon meilleur ami et aujourd’hui je compte bien l’emmener en mer pour que l’on se change les idées. Il me fait sourire en parlant de réaliser un de ses rêves. Je crois que c’est l’une des meilleures décisions communes que l’on est pu avoir d’investir dans ce voilier. « Ça va être parfait ! » dis-je tout en allant déposer nos sacs dans la petite cabine avant de rejoindre le marin sur le pont.

On se retrouve derrière la barre et Thomas me fait promettre d’éviter le sujet de son mari et celui de mon ex petite amie. Je hoche vivement la tête pour approuver, mais je ne peux m’empêcher d’ajouter un peu fébrilement. « Et ma nièce enceinte, tu crois qu’on peut l’évoquer ça ? » J’ai encore du mal à réaliser pour être honnête. Je ne jugerai jamais Charlie, mais la savoir enceinte m’a quelque peu retourner et j’ai du mal à digérer l’information. Enfin… On parlera probablement de cela plus tard, pour le moment l’idée est de faire démarrer ce voilier. J’abandonne quelques secondes Thomas pour aller détacher les nœuds qui nous rattache encore au port et le rejoins pour qu’il me fasse une petite leçon rapide. Je connais les bases de la navigation, c’est vrai, mais je suis bien moins expérimenté que Thomas. Pourtant, mon meilleur ami me laisse les honneurs et je me sens comme un véritable gamin. « T’as pas idée depuis combien de temps j’attends ça. Deux jours que je le regarde dormir ici. » Il va me tuer, je sais de lui avoir caché aussi longtemps, mais il me fallait tout ce temps pour planifier ma surprise parfaitement.

Et c’est comme deux gamins que l’on s’élance pour sortir du port, je me concentre réellement sur ce que je suis en train de faire et c’est finalement après quelques manœuvres et plusieurs minutes que je fais signe à Thomas de lâcher la voile. Une fois tout bien lancer et en route pour la pleine mer, il finit par me rejoindre. [color=#669999]« Alors ? Il est vraiment bien, hein ? » Je suis heureux de notre achat, vraiment. Surtout, je me sens déjà mieux si loin de la terre, entouré par le bruit des vagues et l’embrun marin. « Tout ce dont j’avais besoin. » dis-je tout en fixant l’horizon. Je m’assois sur le pont, enlever mes chaussures et pose mes lunettes de soleil sur le bout de mon nez. « Maintenant, tu te débrouilles, je fais plus rien. » ajoutais-je en riant avant de m’allonger de tout mon long. « Je te nomme Capitaine. » Un nouveau rire s’échappe d’entre mes lèvres avant que je lève le doigt d’un air solennelle. « Avec les honneurs. »       

Dire que je suis choquer lorsque Cian m’annonce de but en blanc que Charlie est enceinte, est un doux euphémisme. Egoïstement, je me serrais un peu passé de cette information, sachant parfaitement qu’elle finira par devenir un sujet de conversations et source de drama dont je n’ai pas forcément envie. Mais Je me doute fortement que c’est quelque chose que Cian retient depuis bien trop longtemps et qu’il n’en peut plus de garder pour lui. ça se comprend. Merde, Charlie qui attend un enfant ! Je ne sais pas si je dois être heureux parce que la procréation est quelque chose de merveilleux et la chose la plus naturelle au monde ou si je dois m’inquiété car Charlie n’a jamais été quelqu’un de très stable dans sa vie et que je sais, d’après les quelques nouvelles de son oncle, qu’elle a eu pas mal de problème ces derniers temps.

C’est un bruit différent de celui des vagues contre la coque du bateau ou du vent dans la voile qui me fait brusquement revenir à la réalité et je regarde autour de moi pour en connaître la source. Mais ne remarquant rien de différent, je me concentre à nouveau sur mon meilleur ami qui se débrouille comme un chef pour nous sortir du port, disant qu’en plus il heureux d’enfin faire cette sorti en mer car ça fait deux jours qu’il voyait le voilier dormir au port et que ça lui brulait dans les doigts de prendre la barre en main. « Je ne sais pas comment t’a réussi à résisté. Moi je l’aurais emmené en mer dès la seconde où il était dans l’eau !» m’exclamais-je en laissant échapper un petit rire.

Après avoir réglé la voile, nous mettons dans la bonne direction, Cian me laisse la place derrière la barre et, mettant ses lunettes de soleil, il m’explique qu’il ne touchera plus à rien ce qui me fait, à nouveau, doucement rigoler « T’as pas de patience, c’est hallucinant» je lui lance un regard espiègle « Et mon chapeau de capitaine alors, il est où ?!» l’engueulais-je, amusé « Maintenant je ne répondrais plus que si tu m’appelle Tommy Sparrow !» dis-je solennement en me redressant avant de secouer la tête et reprendre mon sérieux « Bon et sinon … Charlie. T’es sérieux ? Depuis quand ? De qui ? Comment ça va ? Elle le vit bien ? Putain ça fait si longtemps que je lui ai plus parlé …je vais lui envoyer un message quand on sera de retour à Brisbane.»

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Thomas & Cian #7

Je sais que la règle était de ne pas parler de nos vies privées. Cette surprise se devait d’être une véritable pause pour nous et voilà que je viens à parler de Charlie et de sa grossesse. Je me suis pris cela comme une bombe en pleine tête et j’avais besoin de partager. Au vu de la tête de Thomas, il est tout aussi surpris que moi. Pourtant, il ne dit rien. Je n’insiste pas. J’ai brisé la règle et mon meilleur ami est souvent très à cheval là-dessus. Je sais qu’il ne laisse pas complètement tomber, il finira par me poser des questions à un moment ou un autre. On verra plus tard. Je hoche la tête comme pour lui faire comprendre que ce n’est pas grave et que ce n’est pas un sujet important pour le moment. Le plus important c’est que l’on emmène ce bébé en mer. Je crois que je l’ai fait attendre assez longtemps pour cela. D’ailleurs, sa remarque me fait rire. « Je voulais le faire, mais je me suis dit que tu ne me parlerais plus jamais si je t’avais pas attendu pour ça. » En réalité, je ne me voyais pas faire ce premier voyage sans Thomas. C’est lui qui a eu l’idée, lui qui a insisté pour que l’on acquière ce voilier, il doit avoir l’honneur de sortir le bateau du port le premier.

On procède à tous les réglages nécessaires avant de partir. Thomas en sait bien plus que moi sur le sujet et pour une fois, je l’écoute avec attention et je ne fais pas l’idiot. Je n’ai pas vraiment envie que l’on coule dès le premier jour ou pire endommager notre beau voilier. Il me rappelle les bases de la navigation et je dois dire que le reste finis par me revenir tout seul. Avec un peu de pratique, je pourrais manier ce bébé sans trop de problèmes. Pourtant, je suis le premier à aller me coucher sur le pont. Je lève les yeux à la remarque de mon meilleur ami et prends appui sur mes coudes pour lui jeter un coup d’œil. Voilà qu’il se prend pour un pirate maintenant. On aura tout entendu. Et comme un gamin, je rentre dans son jeu. « Il faut que je te crève un œil ou que je te coupe une jambe ? » Il me regarde réellement étonner et je m’empresse d’ajouter : « Pour rendre tout cela plus réel Tommy Sparrow ! Ou alors tu veux un perroquet ? » Et l’espace d’un instant, j’imagine mon meilleur ami dans une version approximative de Jack Sparrow, ce qui a le don de m’entraîner dans un fou rire, seul.

Fou rire qui se calme en quelques secondes lorsque Thomas évoque à nouveau la grossesse de Charlie. Prends toi ça en pleine tête papi. Thomas me pose dix questions à la seconde et je le laisse finir avant de m’asseoir en tailleur en face de lui pour lui répondre. « Je suis sérieux. De neuf semaines apparemment. Je ne connais pas le père et elle n’a pas vraiment voulu m’en parler. Je suis pas sûr que tout soit très clair dans sa tête. Oui, je m’inquiète beaucoup. S’il te plaît, parle lui un peu. » Je soupire longuement et passe une main sur son visage. « T’es papa et tout ça. Je sais pas peut-être à toi elle voudra parler un peu ou au moins prendre tous tes conseils. Je ne t’oblige à rien. » Je lui souri quelque peu en sachant parfaitement que Thomas tentera de parler à Charlie, je le connais assez pour savoir tout cela. Je secoue à nouveau la tête et regarde à l’horizon. « Mais on a dit qu’on parlait pas de tout cela non ? On va profiter de notre journée ! » Je souris à nouveau et viens à la barre avec lui. « Quelle est notre destination Capitaine Tommy Sparrow ? »       

Je laisse échapper un rire tout en hochant la tête avec sérieux lorsque Cian me dit que je ne lui aurais sans doute jamais pardonné s’il avait fait une sortie en mer avec ce bateau sans moi. «T’as bien fait » dis-je doucement en me mettant derrière la barre « Mais bon de toute manière j’ai regardé Breaking Bad assez de fois pour savoir comment faire disparaître un corps en totalité, donc …» haussais-je les épaules, innocent, alors que je manœuvre pour sortir du port.

Être à nouveau derrière la barre à observer manier un voilier et à le guider avec dextérité vers la mer lointaine, ça a et aura toujours quelque chose de grisant. Je savais que ça me manquais, mais j’en suis persuadé à deux cent pour cent maintenant, alors que le navire fend silencieusement les vagues alors que nous déployons la grande voile. C’est alors que Cian décide de se reposer, ce que j’accueille avec un commentaire amusé et moqueur. Dans la même veine, il me rappelle que si je veux être appeler « capitaine » il doit me couper une jambe et me crever un œil. J’arque un sourcil puis pouffe de rire « Je savais bien qu’on avait oublié de faire un truc à Sullivan pour son passage de grade !» rigolais-je de bon cœur « Bon, note le toi bien, on le fera à Sam ! Ou Thalya. Peu importe qui. Le premier qui atteint le grade de capitaine, ok ? » je pose un regard amusé sur Cian et secoue doucement la tête, haussant les épaules «Enfin si on doit attendre que Sam monte en grade on risque de ne plus avoir le temps ni l’énergie nécessaire pour lui couper la jambe » j’affiche une moue triste avant de reporter mon regard sur l’horizon et poser quelques questions concernant Charlie.

Je remarque bien que ce sujet atteint Cian et que ça le touche en plein cœur, ce que je peux totalement comprendre. Alors, lorsqu’il me demande de lui en parler, j’hoche doucement la tête « Bien sûr que je le ferais » assurais-je «je ne suis pas sûr qu’elle voudra de mes conseils ou qu’elle lui suivra, mais je peux au moins lui offrir le dialogue » je souris à mon meilleur ami, lui faisant ainsi comprendre, silencieusement, que je ne laisserais pas tomber sa nièce et que je ferais ma mission personnelle de l’aider.

Mais il décide de changer de sujets et ça me plait beaucoup. J’accepte donc facilement sa question, bien que je n’ai pas vraiment de réponse. « Aucune idée. Je te rappelle que ce matin encore je n’avais aucune idée de ce que je ferais ce week-end» dis-je en rigolant doucement avant de me redresser, affichant une moue de réflexion « On peut aller à Fraser Island » haussais-je finalement les épaules « Mais genre pas la côté sud où on amarre en général, mais plus sur la côté est qui est un peu plus sauvage. Non ? » je lance un coup d’œil interrogateur à Cian « On pourrait aussi louer des truc de plonger, non ? » j’incline la tête sur le côté «Et pis comme t’as rien à faire, t’irais pas me faire un café et préparer ton porridge ? J’ai faim et je n’ai pas eu le temps de manger quoique ce soit. » je lui offre un large sourire innocent « merci !»

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Thomas & Cian #7

Voilà qu’il me parle de savoir cacher des corps ce grand malade. Heureusement que je l’ai attendu pour cette première sortie en mer sinon j’aurais fini dissout dans une baignoire comme dans un sombre épisode de ma série préférée. Heureusement, Thomas est bien trop heureux de se retrouver à la barre de notre voilier pour continuer à élaborer les plans de ma mort éventuelle. Je suis persuadé qu’il a déjà tout de prévu depuis des années, il est assez dingue pour ça. Mais pour le moment, on va simplement profiter de notre nouvelle acquisition. Pour la première fois, on n’a pas loué un bateau, il est juste à nous. On obtient une nouvelle liberté sur les flots et c’est une sensation incroyable. Je sens que l’on va souvent se barrer pour une journée ou plus. J’ai déjà hâte de partir avec les enfants de Thomas, je suis persuadé que les garçons vont adorer et que Clara voudra tout apprendre.

Je ne peux m’empêcher de rire en imaginant Thomas en pirate. Un patch sur l’œil, un perroquet sur l’épaule et une jambe de bois. Il serait parfait comme ça, à jurer pour un rien et boire du rhum à tout-va. « Tu serais parfait ! » Bien entendu, il se moque de moi et de ma vision de la piraterie. Enfin surtout du grade de capitaine. Je me vois bien aller dire à Sullivan que l’on doit fêter son passage en grade en retard, pas sûr qu’il soit ravi. Il en a déjà bien assez marre de nous en ce moment, on va éviter de lui dire que l’on devrait lui couper la jambe pour rendre le tout bien plus crédible. Lorsque mon meilleur ami fait une allusion sur la montée en grade de notre ami en commun, Sam, je ne peux m’empêcher de rire. « On va attendre un moment, tu sais. » On l’adore, Sam, mais c’est vrai qu’il n’est absolument pas pressé à monter les échelons, bien au contraire. « Et moi, je m’approche pas de Thalya avec une scie. » Clairement pas. Elle serait capable de retourner l’engin contre moi et me torturer jusqu’à ce que mort s’en suive. « Ouais non loin de ta chérie. » Je les taquinerai toujours là-dessus tous les deux. Cela fait des années et je suis pas prêt de m’arrêter.

J’explique rapidement la situation de Charlie, parce qu’on avait dit pas d’histoire personnelle, mais je suis incapable de garder cela pour moi. Je devais lâcher la bombe et surtout demander à Thomas de proposer de l’aide à Charlie. Je sais pas pourquoi je lui demande cela, probablement parce qu’il est un père génial. Je préfère ne pas trop penser à cela. « Merci Tom. » Je lui souris un peu et reprends ma place, c’est-à-dire allongé à l’avant. Tranquille.

« Fraser ça me va, j’y suis pas allé depuis un moment. » Cette île est devenue un attrape touriste, mais il est vrai que si on arrive par le Sud, on sera tranquille. Il veut louer un équipement de plongée et je hoche la tête. Ça n’a jamais réellement été ma passion, mais si ça lui fait plaisir, on pourra faire un peu de snorkeling. « On fait ce que tu veux. » Parce que c’est lui qui a cruellement besoin de se changer les idées. Moi aussi, mais à une autre mesure. Et j’aurais mieux fait de me taire, parce qu’il en profite de suite. « Tu veux pas un service cinq étoiles non plus ? » Je ris et me redresse malgré tout. Je connais Thomas sans caféine et je ferais mieux de lui obéir pour que tout se passe bien. Je me dirige vers la cabine, mais oublie de baisser la tête pour entrer dans cette dernière et me prends le cadre de la porte en plein dans le front. « Outch. » Comme un enfant, je viens me frotter le crâne avec la main en soupirant. Je me suis fait mal et l’autre ricane derrière. « Mais ris pas, tout ça pour ton café. » Je lève les yeux au ciel et entre enfin dans la cabine pour préparer le petit déjeuner de mon meilleur ami. Je fais le porridge comme il l’aime et remonte le tout en essayant de ne rien faire tomber. C’est un exercice un brin périlleux, mais je m’en sors sans casse et le bol quasi plein. « Monsieur est servi. » Je souris et retourne chercher ma propre tasse de café. On s’est vraiment éloigné des côtes et il ne reste que nous et l’Océan. Tout ce que j’aime. « On est pas bien là ? » Et je retourne m’asseoir, mais proche de Thomas cette fois-ci. L’espace d’un instant, je l’observe sans rien dire. Il a l’air crevé et j’aime pas spécialement ça, mais je lui ai promis qu’on parlerait pas de nos vie privée, il va me tuer si je le questionne pour un rien. « On emmènera les kiddo la prochaine fois ? »        

Retrouver les sensations d'un bateau qui glisse sur l'eau m'excite. Pas dans le sens sexuel du terme -quoique ...- mais dans le sens enfantin. Comme un enfant qui attend impatiemment noël ou l'arriver de son oncle d'amour, c'est la même sensation qui se propage en moi lorsque je suis là, à la barre du Sparrow a le guider hors du port. Et je suis persuadé, là, que Cian et moi avons fait le meilleur choix de notre vie en achetant ce navire. Nous discutons, nous nous moquons de nos chers collègues et je roule des yeux lorsque Cian appel Thalya 'ma chérie'.  « Mais t'es con» dis-je en secouant la tête  « Cela-dit, je l'approcherais pas avec une scie moi non plus» ajoutais-je en grimaçant  « Elle est tellement imprévisible que la scie risquerait de se retourner contre moi» je laisse échapper un rire et secoue doucement la tête  « Mais bon … allez, le prochain qui passe amiral on lui coupe la jambe et on lui offre un chapeau de pirate. Ou alors on lui offre seulement le chapeau. Faut voir en fonction de la personne»

Sourire amusé sur les lèvres, je reporte mon attention sur l'horizon alors que Cian commence à me parler de Charlie et de sa grossesse, me suppliant de lui parler afin de lui donner quelques conseil. Je lui promet de faire cela dès notre retour. Et même si sa nièce n'acceptera sans doute pas mes conseils, le dialogue lui fera sûrement du bien.

Je conclue ce sujet en demande à Cian de s'activer et d'aller nous préparer du café et un porridge. Le jeune homme râle comme d'habitude pour le principe avant de se lever pour descendre dans la cabine. Évidemment il se prend le bord de l'encadrement dans le front et j'éclate de rire  «MAIS GENRE! T'es tellement petit et t'arrive quand même à te cogner la tête quoi ! T'es trop fort » me moquais-je ouvertement de mon meilleur ami alors que celui-ci m'indique de me taire.

Je profite de ces quelques moments seuls pour apprécier le silence simplement brisé par le clapotis des vagues contre la coque du bateau. Quelques minutes plus tard, Cian revient avec deux mug de café et un bol de porridge. Un large sourire s'affiche sur mes lèvres alors que je le vois arriver, bloquant la barre de manière à ce que le bateau garde le cape et prend place à ses côtés.  «C'est parfait » dis-je en soufflant sur la cuillère, posant mon regard sur mon meilleur ami lorsqu'il me demande si en emmènerait pas les enfants la prochaine fois.  «On peut faire ça, ouais » hochais-je la tête et détournant le regard, prenant une bouché de mon porridge  «Alex est super excité à l'idée d'apprendre à navigué » dis-je, souriant, l'idée de partager la passion avec mon fils m'attendrissant plus que de raison.

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Thomas & Cian #7

Nous voilà au milieu de l’Océan. Juste nous et notre voilier. C’est tout ce qu’il nous fallait ces derniers temps. On a laissé nos problèmes au port et on va tenter de profiter de cette journée. On va tenter de ne pas penser à ce qui nous maintient au sol, mais à tenter de s’échapper le temps d’un instant. Et pour cela, on va se cacher derrière des blagues. C’est un peu notre truc. On se moque de nos amis et bien entendu, je suis obligé de le taquiner sur sa relation avec Thalya. Cela fait vingt ans que ça dure, je vais pas m’arrêter maintenant, hein ! Il ne faudra pas longtemps pour qu’il approuve malgré tout. « Oui, on verra la personne. » Non parce qu’on est capable de faire des blagues à n’importe qui, mais on connaît aussi la réaction de nos amis. Thalya est probablement la seule personne qui ne sera plus jamais victime de mes blagues. Je me suis pris trop de baffes pour avoir envie de recommencer. Non clairement, elle est la plus proche de la passation de grade, pas de blague pour elle. « J’ai juste envie de soûler Sam des fois. » Pour le plaisir. Parce qu’après Thomas, il est mon ami le plus proche et probablement celui qui me comprends le mieux aussi. On est deux duos bien distincts depuis le début. Personne n’avait prévu que les deux ennemis se rapprochent au bout du compte. Personne n’aurait parié sur mon amitié avec Thomas. Et pourtant… « Eh, peut-être, c’est toi qui vas prendre du grade en fait ! » Et j’ai déjà un immense sourire sur les lèvres. Ce serait la meilleure chose pour moi. Je m’en donnerai à cœur joie et il le sait. Il ne pourra même pas se venger, parce que je ne suis clairement pas prêt à prendre du grade. Si je monte d’un cran, cela veut dire que je ne serais plus pilote. Plutôt crever. « Faut que j’aie une discussion avec Sullivan ! » ajoutais-je en faisant danser mes sourcils. Il va me frapper, je le sens.   

Alors, je me lève en prenant sa commande de petit déjeuner. Je voulais faire le malin, mais je finis par m’exploser le front sur le haut du cadre de la porte. Et bien entendu, il se doit de faire une remarque sur ma taille. « Je suis PAS petit ! » Et je le répéterais jusqu’à ma mort. Je lève les yeux au ciel avant d’entraîner dans la petite cuisine. C’est une passion chez Thomas de me rappeler qu’il est plus grand que moi, il oublie simplement qu’il est un géant et que je ne suis pas petit. Un point c’est tout.

C’est un peu en boudant, quand même pour la forme, que je viens lui apporter son bol et sa tasse de café. Je vois à sa tête qu’il a encore envie de se moquer et je me retiens de rire. « T’es méchant des fois. » Et je sais que l’on dirait un gamin, mais c’est souvent comme ça entre nous. D’ailleurs, je finis par lui parler de ses enfants que j’adore. Lorsqu’il me parle de la nouvelle passion de son aîné, j’admets être un peu attendri. « Vous allez pouvoir vous faire des séances navigations quand vous voulez maintenant. » Et si l’achat de ce voilier permet de consolider une relation père/fils je serais encore plus fier de notre achat. « Et avec Clara et Arthur, on chantera des chansons de pirates. » Et je sais déjà qu’on va leur casser les oreilles, parce que lorsque je me retrouve avec eux, on peut parfois se demander si Clara n’est pas plus adulte que moi du haut de ses trois ans. Il n’y a rien que je ne ferais pas pour faire rire ma filleule et il en est de même pour Arthur et Alex. Je suis l’oncle un peu dingue, mais rigolo. Le rôle de ma vie, il faut croire. Plutôt que laisser mes pensées me submerger, j’avale une longue gorgée de mon café. « C’est Nicolas et Louis qu’on devrait emmener avec nous. Leur mettre du plomb dans la tête un peu à ces deux-là. » Je soupire repensant aux dernières frasques de nos protégés. Ils se détestent comme on pouvait le faire à l’époque… « D’ailleurs… Sullivan m’a encore demandé si on ne voulait pas faire le commando pour montrer un peu l’exemple. Parais que c’est de pire en pire… Le dernier groupe certains, on mit 5 jours à arriver. » Je soupire en levant les yeux au ciel. « On a mis moins de deux jours alors que je me traînais un boulet. » Et j’attends qu’il me mette une claque derrière la tête avant de rire.      

Être au milieu de l'océan juste en compagnie de mon meilleur ami et de notre voilier ne pouvait me rendre plus heureux. En quittant le port, je laisse derrière moi les problèmes que je peux ressentir vis à vis de ma relation avec Myrddin. En vrai, ça ne fait même pas une heure que nous avons quitter Brisbane et je me sens déjà bien mieux, plus serein, comme si un poids s'était retirer de mes épaules. C'est pour ça que je parviens aussi facilement à rigoler avec Cian, me moquant de lui et de sa taille -faut vraiment être d'une maladresse extrême pour se prendre le haut de la porte alors qu'on est aussi petit!. Les discussions s'enchaînent avec facilitée, passant du passage de grade (y a moyen que ce soit mon tour cette année en vrai, il n'a pas totalement tort mon meilleur ami!) au fait que je l'envoie me faire à manger étant donné que je ne peux pas quitter la barre.

C'est donc, armée d'un bon café et d'un porridge comme je les aime, que Cian revient sur le pont. Je fixe la barre afin de maintenir notre cape et m'installe avec mon bol à côté du soldat. Nous discutons tranquillement, parlant de mes enfants et du fait que nous devrions les emmené en mer un jour. Il n'a absolument pas tort, d'autant qu'Alex commence à se passionner pour la navigation et rien ne me ferait plus plaisir que de partager ce genre de moment avec mon fils. Lorsque Cian m'explique que, pendant que l'ainé jouera au capitaine, lui, Clara et Arthur chanterons des chansons de pirates  «Et vous nous obligerez à traverser une tempête, c'est ça ? » demandais-je, sourire amusé sur les coins des lèvres.

Au final, Cian décide de changer de registre et nous parle d'emmener Louis et Nicolas afin de leur mettre du plomb dans la tête (au sens figuré du terme, bien sur. Quoique …) car ça ne leur fera pas de mal  « Ouais ils sont intenable ces derniers temps» dis-je en roulant des yeux, prenant une cuillère de mon petit déjeuné  «En plus Nicolas commence commencent vraiment à prendre beaucoup d'assurance et se met à répondre et à chercher Louis de plus en plus fréquemment  » je soupire doucement et secoue la tête  «franchement, on n'était pas aussi con, nous, non ? Je veux dire, certes, on était bien chiant, mais on n'allait pas non se battre devant nos responsables ou on ne répondais pas à nos supérieur ! » je secoue la tête  «Tu sais que Louis a glissé à son pote que ma barbe était trop longue et que ce n'était pas présentable pour un amiral ? Au moment où je passais à côté de lui quoi » je secoue la tête, désespéré  «Bon Nico a aussi eu le culot de faire un commentaire sur les Tatouages de Thalia et je pense qu'il pouvait être heureux qu'il ne l'a pas lâcher devant elle, sinon il serait plus de ce monde »

je laisse échapper un rire et secoue la tête avant de reporter mon attention sur Cian qui m'apprend que Sullivan lui a encore demander qu'on aille montrer l'exemple en faisant le commando car le dernier groupe à mis 5 jours à arriver et que nous avons mis seulement 2 jours alors qu'il se traînait un boulet, aka moi avec une épaule en moins.  «Putain mais quel boulet je faisais » lui donnais-je en rigolant doucement  «J'admirerais toujours ton courage en vrai » je secoue légèrement la tête et porte mon regard sur l'horizon  «Mais en vrai pourquoi pas, hm ? » je fini mon bol et le pose à côté de moi en me tournant à nouveau vers mon meilleur ami  « ça peut être intéressant de savoir si on arrive à battre notre record sans se péter un os»

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Thomas & Cian #7

Prendre le petit-déjeuner sur notre bateau, en pleine mer. J’en avais rêvé pendant si longtemps. Il avait fallu être patient, mais on peut désormais en profiter pleinement. Première sortie en mer entre meilleurs amis. La prochaine sera probablement plus mouvementée, je compte bien amener les gamins avec nous. Pour s’amuser, pour en profiter autrement. « Bien sûr ! » que je m’exclame en riant. « On ira chercher un trésor sur une île perdue et Clara sera notre capitaine. » Bien entendu, que ce sera Clara, elle a le caractère pour. Puis surtout, elle nous a tous bien wrapped around her little finger. Tout sera si simple pour elle.

On se laisse aller un moment, mais je suis incapable de rester silencieux bien plus longtemps. J’ai du mal avec le calme ces derniers temps, puis c’est l’endroit idéal pour pouvoir discuter de tout et de rien avec mon meilleur ami. Je finis par évoquer nos deux recrues. Louis et Nicolas. Ils sont clairement les meilleurs de la promotion que l’on chaperonne actuellement. Ils ont un bel avenir devant eux, j’en suis certain, mais ils vont devoir se débarrasser de leur sale caractère et assez rapidement. Cela devient invivable et Thomas m’en apprend encore du nouveau. « Eh, mais ils sont intenables. » Et il a raison Thomas lorsqu’il dit que l’on était moins ingérable. On se battait constamment, mais jamais on a manqué de respect à nos supérieurs. « La seule fois où j’ai voulu répondre à Sullivan, il me la fait payer pendant un mois. » Et je ne lui avais pas répondu, j’avais juste eu l’idée de manière un peu trop voyante. « Va falloir qu’on leur remette les idées en place, non ? » Et je suis persuadé qu’a nous deux, on va réussir à trouver quelque chose à la hauteur de leur connerie actuelle.

J’en profite également pour évoquer la demande que m’a faite Sullivan, il y a de cela quelque temps désormais. Il voudrait que l’on refasse le trail dans l’outback avec Thomas. Il voudrait que l’on montre l’exemple. Notre obsession à l’époque, c’était de finir le plus rapidement possible. Aujourd’hui, ils mettent près de cinq jours sans forcément avoir honte. « Arrête, j’allais pas te laisser crever dans le désert même si je t’aimais pas tant que ça à l’époque. » dis-je en riant un peu. « On a fini à l’hosto, n’y avait rien de courageux. » ajoutais-je en haussant les épaules. « Après… Vu ce qu’ils font aujourd’hui, on pourrait clairement nous prendre pour des supers héros. » Et je dois avouer que ça commence à me taquiner de refaire l’épreuve pour prouver aux jeunes que l’on peut faire bien mieux malgré notre âge. « Avec l’expérience qu’on a pris, je suis persuadé qu’on peut le faire en 30h max. » Et je sais qu’il va commencer à sentir la compétition. « Ça te dirait ? » On va se faire le prochain, je le sens bien.

Je me lève pour reprendre la barre et garder notre cap en direction de notre destination pour la journée. « Je suis trop content de notre achat. » On est un peu plus pauvre, mais merde ça fait plaisir. « On fait garde partagé ? » ajoutais-je en riant.      

Je rigole de bon coeur lorsque Cian me propose d’aller chercher un trésor sur une île perdue avec Clara en capitaine  « en vrai je pense qu’Alex fera un meilleur capitaine. Je vais enfin pouvoir lui apprendre à naviguer! Depuis le temps qu’il me demande de lui montrer ça, il va être super excité à l’idée qu’on a enfin un voilier sur lequel s’entraîner !» et moi j’ai si hâte de partager ces moments avec mon fils. Ça nous fera du bien de passer du temps seulement tous les deux, tant ces derniers temps on été compliqués pour nous.

Mais l’heure n’est pas confidence ni aux enfants, car Cian change très rapidement de sujet en parlant de nos petits poulains, Louis et Nicolas. Et maintenant qu’il en parle, je me rends compte que je ne lui ai jamais expliqué ce qui s’était passé la dernière fois. Entre Louis qui ose dire à voix haute à quel point ma barbe ne fait pas ‘propre’ et Nicolas qui critique les tatouages de Thalia … j’ai absoluement aucune idée jusqu’où ils seront capable d’aller, mais je sais parfaitement qu’on ne va pas les laisser faire !  « Ouais, faut vraiment qu’on trouve une solution, parce que là ...» je pince les lèvres et m’appuie sur la barre, réfléchissant  « je ...hum … déjà je pense que j’emmènerais Nicolas faire un tour avec ce bateau pour lui parler calmement et remettre les choses en place. Mais après faudra vraiment qu’on les mettes en situation.» je me passe une main sur le visage  «un truc style ...un escape game ! » je laisse échapper un rire  « On les fou ensemble dans une salle et on appel les secours en attendant» je rigole de bon coeur mais fini par hausser les épaules  «Sauf si t’as une idée moins ...radicale »

Ainsi, nous passons d’un sujet à l’autre, Cian finissant par me faire part de l’idée de Sullivan concernant son envie de nous revoir à l’oeuvre : il nous demande de refaire le même parcours que celui pendant lequel j’ai laissé une clavicule. Quasiment vingt an plus tard et avec l’expérience acquit, j’avoue que ça me tente vraiment pas mal.  « Allez, c’est un deal» dis-je en affichant un très large sourire.  «il a proposé la même chose à Sam et Thalia aussi ? »

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Thomas & Cian #7

« Ça vous fera des bons moments père-fils. » que je lui concède alors que je vois mon ami rêver du moment qu’il pourra passer avec son aîné sur le voilier. J’imagine déjà Thomas si fier de pouvoir partager sa passion avec son fils, lui apprendre tous les us et coutumes de la navigation et Alex observera le tout avec des étoiles dans les yeux. J’en serais presque jaloux, mais ça, je ne l’avouerai jamais. C’est compliqué même de le penser et je secoue rapidement la tête pour ne plus penser à tout cela.

Heureusement, on change rapidement de conversation pour se pencher un peu sur le cas de nos deux protégés au travail. Louis et Nicolas. Autant dire qu’ils nous donnent du fil à retordre ces deux-là. Plus on doit les séparer, plus je me demande comment Sullivan à pu nous supporter à l’époque. Je trouvais ça drôle au départ, mais je commence à en avoir marre de leur comportement. Surtout lorsque Thomas m’apprend leurs dernières frasques. J’écoute les idées mon binôme et repense à ce qu’il a fallu que l’on fasse pour finir par s’entendre un peu tous les deux. L’idée de les enfermer quelque part et pas mal en soit même si ça reste dangereux. « Déjà, on va leur rappeler les règles du respect à l’armée. » Parce que c’est inadmissible qu’ils se permettent des commentaires sur leur supérieur. « Je suis fier du travail de Louis, mais là ça va trop loin, donc ils vont comprendre que ça se passe pas comme ça. » dis-je en soupirant un peu. Et c’est seulement lorsque je parle de l’idée de Sullivan de nous faire subir l’épreuve de l’outback une fois de plus que je pense à un truc. « Et si on imposait ça à Louis et Nicolas plutôt ? » Je relève la tête vers Thomas, bien trop fier de mon idée. « Eux contre nous. » Connaissant l’esprit compétiteur des deux idiots, je pense que ça va pas prendre longtemps pour les convaincre, pas sûr qu’on leur laisse le choix d’ailleurs. « En espérant que l’un d’eux se pète un truc et ça ira peut-être ? » dis-je en riant un peu.

Et on passe le reste de la journée comme ça, à discuter de tout et de rien sur notre voilier. On fait une pause sur un petit îlot pour se baigner, profiter du calme de la nature et manger un bout. On test toutes les fonctions du voilier et tel deux gamins, on n’en a jamais assez. Il fait déjà nuit lorsque l’on revient au port, bronzé et heureux d’avoir pu passer cette journée ensemble.