could end in burning flames or paradise

I say, "I heard, oh
that you've been out and about
with some other girl, some other girl"
He says, "What you heard is true, but I
Can't stop thinkin' 'bout you and I"
I said, "I've been there too a few times"

Le printemps offrait à Brisbane les plus jolies lumières, les rayons dorés de la fin de journée enveloppant les bâtiments et se reflétant sur les vagues des plages. L'hiver avait été chargé, j'avais eu mon golden globe pour mon tout premier rôle d'actrice, la romcom lgbtq+ dans laquelle jouais était sortie et avait eu des bonnes critiques, j'avais terminé le tournage de mon prochain film, les interviews s'enchaînaient, la pile de projets que je recevais ne cessait de s'allonger ; j'étais officiellement devenue l'actrice à suivre et je prétendais que tout était normal et que j'avais les épaules pour cette vie. Je sortais beaucoup, j'enchaînais les verres quand les journées me paraissaient trop difficiles, je payais mes tournées sans jamais compter, incapable de savoir quoi faire de mon argent. Ce soir là n'était pas différent : la nuit était tombée et la première pinte de bière que j'avais bu avait chatouillé ma gorge et allégée mes jambes. J'avais retrouvé mes amis dans un bar queer que j'aimais tout particulièrement - il n'était pas rare que des personnes connues s'y rendent, et les gens étaient habitués à ce public et je n'avais pas la sensation d'être trop observée. L'anonymat était un luxe que je ne pouvais plus vraiment avoir mais je pouvais atténuer la scrutinité. J'enchainais quelques cigarettes dehors en riant, le coeur léger, avant de retourner à l'intérieur du bar pour me recommander un verre.

C'est à ce moment là qu'elle attira mon attention et que je la reconnue, et je m'approchais avec un grand sourire, sortant mon téléphone pour filmer son visage surpris lorsqu'elle me verrait - ma story instagram allait en raffoler, y compris Buzzfeed et People, mais ça, c'était une autre histoire.

« Ji ! » Criai-je, la prenant dans mes bras et lui collant un baiser sur la joue. Mes lèvres collaient encore de la bière, et j'essuyai sa peau du bout des doigts. « Qu'est-ce que tu fais là ? Je suis avec Theo et les autres, » Dis-je en pointant une table au loin où mon groupe d'amis était installé. Jiyeon en connaissait certains, ce n'était pas la première fois qu'on se croisait et finissait par passer la soirée ensemble...

Parfois ensemble, ensemble. Du moins, au début. J'avais rencontré Jiyeon par des amis communs alors qu'elle venait à peine d'arriver à Brisbane quelques semaines plus tôt. Elle m'avait évidemment tout de suite plu - elle m'avait avoué, ivre, qu'elle avait déjà rencontré ma cousine Mabel à Paris, et que cela c'était très mal passé - et je l'avais invitée chez moi dans le premier soir où je l'avais rencontrée. On avait fait ensuite quelques dates et j'avais de suite sentie que si je voulais éviter d'avoir le coeur à nouveau pulvérisé par une petite-amie volage, il valait mieux s'arrêter là. On avait conclu qu'on resterait amies et que c'était mieux comme ça.

Dommage, me disai-je en regardant ses longs yeux qui se balançaient le long de sa silhouette. J'avais vraiment envie de passer mes doigts dedans. Oh, tant pis.

« Je te paie un verre ? Soju ou bière ? » Je connaissais déjà ses préférences. Mais alors que je me penchais vers la barmaid, elle me tendit deux shots de tequila. « Offerts par la jeune femme au bar, » Dit-elle en désignant une jolie brune qui nous fit un signe de la main en haussant l'un de ses sourcils. Je lui fis un sourire. « Elle flirte avec laquelle de nous tu crois ? » Demandai-je avec un petit rire.



@Jiyeon Park 

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@Marceline Griffiths  

« Bon je sors, je sais pas quand est ce que je rentre, ne t’inquiète pas. Bisous. » Lâchait-elle, comme on réciterait une comptine étant enfant, sans vraiment y mettre le coeur, juste par habitude, avant de décoiffer son frère et de quitter l’appartement de ce dernier. Rester chez elle le soir : très peu pour elle, elle s’ennuyait bien trop vite quand elle était seule et être avec son frère… n’était pas des plus distrayant, surtout que ce dernier se couchait tôt parce qu’il bossait le lendemain… b o r i n g. Elle enfilait sa veste en jean noir sur le pas de la porte, balançait ses longues mèches sombres dans son dos avant de presser le pas pour descendre les trois étages qui la séparaient de la rue. Le Canvas n’était pas très loin, c’était bien pratique. Quand elle serait forcée de quitter l’appartement de son frère elle se prendrait certainement un logement dans ce quartier elle aussi, c’était bien trop pratique de ne pas avoir à se ruiner en taxi pour sortir boire un verre.
Elle poussait la porte du bar, se faufilant dans la foule pour rejoindre le comptoir et voir si Hugo bossait ce soir. Mais le jeune homme était introuvable, la mine boudeuse elle se retournait pour balayer la salle du regard, voir s’il n’était pas entrain de servir une table ou draguer une inconnue, quand soudain elle entendit son nom (enfin son surnom) à travers le brouhaha ambiant.« Ji ! » Venant droit sur elle, téléphone en main, Marceline, du haut de son mètre quatre-vingt, venait la prendre sans les bras et lui déposer un baiser coulant sur la joue. « Qu'est-ce que tu fais là ? Je suis avec Theo et les autres, » Demandait-elle en venant essuyer la joue de la coréenne. Elle était pleine de petites attentions et Jiyeon trouvait ça terriblement craquant. Elle suivait l’endroit que lui pointait la blonde pour y voir son groupe d’amie installé autour d’une petite table déjà bien remplie de verres vides. « Oh cool! Moi je suis seule, je pensais peut-être voir Hugo mais j’ai l’impression qu’il n’bosse pas ce soir.» Et évidemment elle n’avait pas prit la peine de lui demander avant de se déplacer, parce que voir Hugo n’était qu’une excuse après tout. Elle voulait surtout boire jusque’à ne plus sentir ses jambes et danser au milieu d’inconnu. « Je te paie un verre ? Soju ou bière ? » Encore une petite attention, tellement mignon, parfois elle se demandait pourquoi elle ne sortait pas avec la blonde…. oh right, parce que l’amour c’est dangereux. « Oui avec plaisir. Bière pour commencer j’pense. » annonçait-elle, ne refusant jamais un verre gratuit. Jamais. Soudain le barman posait deux shots de tequila sur le bar en expliquant que c’était un cadeau d’une belle brune accoudée un peu plus loin. Celle ci fit un petit signe de la main, auquel Jiyeon n’osait pas répondre, étant donner qu’elle se trouvait à côté d’une magnifique blonde qui faisait presque deux mètres de haut, elle doutait que ces shots soient pour elle. En plus elle venait juste d’arriver, personne n’avait dû la remarquer pour le moment.  « Elle flirte avec laquelle de nous tu crois ? » Jiyeon échappait un petit rire.
« Toi évidemment. En plus d’être célèbre, t’es super canon. Donc bon ça me semble évident. Je t’offrirais bien un verre aussi si j’avais pas dépensé ma dernière paye dans du maquillage Dior. » Lâchait-elle en toute honnêteté, attrapant tout de même un shot. « Je t’en pique un quand même ! » Annonçait-elle avant de le boire en trois petites gorgées. Elle grimaçait à chacune d’entre elles, sentant le liquide lui bruler la gorge. Autant le soju elle avait apprit à en boire avec le temps et appréciait le goût maintenant, autant ça, elle le buvait simplement pour être bourrée plus rapidement. « Horrible.» râlait-elle tout de même en reposant le verre sur le comptoir avant de demander une bière au barman. « T’es là depuis longtemps ? T’as beaucoup bu ? » Demandait-elle enfin à Marceline, plantant ses yeux dans les siens, comme si elle allait pouvoir déceler son taux d’alcoolémie d’un seul regard.

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D'un geste distrait, j'avais posté la vidéo de Ji qui sursautait en me voyant, sans oublier de la tagger, évidemment. Je me plaignais de perdre mon anonymat, et pourtant, je ne pouvais pas m'empêcher de publier souvent sur les réseaux sociaux, de sourire à chaque like et chaque commentaire, sentant mon égo se booster au moindre compliment. C'était stupide, ces gens ne me connaissaient pas, et je me sentais toujours un peu mal à l'aise de voir qu'ils pensaient d'ailleurs souvent si bien me cerner, à cause de trois interviews et quelques tweets. Mais j'avais toujours eu besoin d'attention - pas besoin d'être un fin psychologue pour se douter que la déconnexion émotionnelle de mes parents m'avait transformé en une enfant qui cherchait désespérément l'approbation des autres, un vilain défaut que je n'avais pas réussi à changer en grandissant. Mais après tout, je savais que j'étais charismatique ; peut-être étais-je simplement destinée à être sous les feux des projecteurs, entraînant par la même occasion les gens autour de moi.

Jiyeon était très active sur instagram, avec une petite communauté attachée et réactive - notre amitié avait rapidement été remarquée, et j'avais vu passé des montages vidéos, des photos, des tweets, après seulement quelques semaines d'amitié. Évidemment, tout le monde spéculait sur la nature de notre relation. C'était à la fois insupportable et amusant, et je ne pouvais pas m'empêcher de me dire que cela rajoutait un peu de piquant à notre relation. J'avais envie de dire à Jiyeon "regarde, les gens nous trouvent tellement géniales ensemble, c'est dommage que tu ne le vois pas", mais en réalité, Jiyeon le voyait : c'était simplement que ça ne changeait rien à ses terribles habitudes amoureuses dont je voulais me tenir bien loin.

« Toi évidemment. En plus d’être célèbre, t’es super canon. Donc bon ça me semble évident. Je t’offrirais bien un verre aussi si j’avais pas dépensé ma dernière paye dans du maquillage Dior. »

J'ajoutai ma main comme pour chasser ses compliments, mais je sentis que la bière et l'émotion me teintaient les joues.

« Mais t'es bête, les marques m'en envoient gratuitement tout le temps, je ne sais même plus où les ranger. La prochaine fois, économise, passe chez moi, je t'en filerai ! » Dis-je avec un petit sourire, l'air de rien, me disant que l'inviter chez moi ne devrait cette fois-ci plus terminer comme notre première nuit. « Et tu sous-estimes ton charme, » ajoutai-je en désignant les shooters.

On trinqua, la liqueur me brûlant la gorge, et on commanda deux pintes de bière.

« T’es là depuis longtemps ? T’as beaucoup bu ? » L'avantage et l'inconvénient avec Ji, c'est qu'elle était aussi fêtarde de moi - et plus j'avançais dans le monde de la célébrité, plus je me réfugiais un peu trop souvent dans l'alcool.
« Non, j'ai juste bu une pinte. La soirée ne fait que commencer, tu es arrivée à temps, » j'appuyais la phrase par un petit clin d'œil amusé. Je fis signe à la barmaid d'envoyer un verre à la jolie brune qui nous avait payé les shooters, et lui fit un petit signe de la main, d'un air de dire "à tout à l'heure" avant de me tourner vers Jiyeon. « Je me la garde pour la fin de la soirée, qui sait, » expliquai-je d'un air mesquin. Après tout, pourquoi pas ? Peut-être que cette mystérieuse inconnue n'était autre que ma future femme ? (C'était exactement ce genre de réflexions trop intenses qui pourrissaient ma vie amoureuse, et rendaient absolument impossible toute histoire avec Ji et son éternelle légèreté.) Les deux pintes de bières arrivèrent, et je levais la mienne, plongeant mon regard dans celui de Ji. « On trinque à quoi, ton premier mois à Brisbane ? Notre amour impossible ? » Je riais et tapai son épaule pour lui montrer que je plaisantais. Je ne pouvais pas m’empêcher de remuer un peu le couteau dans la plaie, juste pour voir la réaction de Ji, pour m’amuser un peu, me faire du mal aussi, malgré moi. « Ou ton nouveau travail ? Comment ça va chez Weatherson ? Sa nouvelle collection est incroyable, j’ai déjà commandé plusieurs pièces ! »


@Jiyeon Park 

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@Marceline Griffiths  

« Mais t'es bête, les marques m'en envoient gratuitement tout le temps, je ne sais même plus où les ranger. La prochaine fois, économise, passe chez moi, je t'en filerai ! » Well… présenté comme ça Jiyeon n’allait certainement pas dire non. Déjà parce qu’elle savait comment une soirée chez Marceline pouvait se terminée et en plus parce que si elle pouvait avoir du maquillage de marque gratuit à la clef, c’était tout bénef ! « Et tu sous-estimes ton charme, » Jiyeon grimaçait un peu en remuant la tête, pas vraiment convaincue. Elle se savait jolie, parfois jouait même un peu les filles limite arrogante et trop sur d’elle (plus pour se donner un genre qu’autre chose), mais au fond elle doutait que sa petite tête de coréenne soit du goût de tout le monde. Alors que Marceline, avec sa blondeur, sa grandeur et ses beaux yeux bleus (qu’elle avait naturellement elle, sans avoir à mettre des lentilles colorés comme le faisait Jiyeon !) : Bref c’était le totale package. Elle avait tout des critères de beauté classique et universels. Donc disons qu’il n’y avait que trente pour-cent de chances que ces shots soient pour Jiyeon. Mais qu’importe, elle trinquait quand même avec l’actrice avant de boire son premier verre de la soirée.

« Non, j'ai juste bu une pinte. La soirée ne fait que commencer, tu es arrivée à temps, » « Ah parfait !» commentait-elle lui faisant à son tour un clin d’oeil, même si vu que Jiyeon ne tenait pas très bien l’alcool, elle n’aurait eu aucun mal à la rattraper. Marceline se penchait sur le comptoir du bar, échangeant rapidement avec la barmaid avant de reporter son attention sur Jiyeon. « Je me la garde pour la fin de la soirée, qui sait, » expliquait-elle après avoir passé commande pour la jolie brune à l’autre bout du bar. Une petite pointe de jalousie venait aussitôt piquer Jiyeon. C’était pas correcte de sa part, étant donnée ses habitudes en amour, de ressentir de la jalouse. En fait, elle ne devrait pas avoir le droit de ressentir ça ! Pourtant c’était bel et bien ce qui l’a fit, presque malgré elle, froncer les sourcils et tourner la tête pour fusiller du regard la brune que la barmaid servait déjà. Elle aimait bien avoir Marceline rien que pour elle et l’idée qu’elle rentre avec cette pimbêche ne l’enchantait pas vraiment. Elle reportait son attention sur Marceline avant de commenter :« Je pense pas qu’elle en vaille la peine. J’veux dire… deux shots ? vraiment ? elle est cheap. » Comme dans l’espoir que Marceline y renonce en entendant ça.

La barmaid posait les deux pintes de bière sur le comptoir et Jiyeon s’emparait aussitôt de l’une d’entre elle, prête à trinquer avec la blonde. « On trinque à quoi, ton premier mois à Brisbane ? Notre amour impossible ? » « Aish… » grognait-elle aussitôt, un brin agacée, alors que Marceline pouffait de rire. Mais pas le temps d‘ajouter quoi que ce soit et d’avoir une discussion sincère, que déjà l’actrice noyait le poisson en changeant de sujet:  « Ou ton nouveau travail ? Comment ça va chez Weatherson ? Sa nouvelle collection est incroyable, j’ai déjà commandé plusieurs pièces ! » Jiyeon levait les yeux au ciel. « Ugh, arrête je dois y retourner demain. M’en parle pas. On trinque à nous ! » Annonçait-elle en plantant ses yeux dans ceux de la blonde, avant de venir cogner sa pinte contre celle de Marceline. Elle en prit deux bonnes gorgées avant de poursuivre : « Pour répondre à ta question. Je crois que ça se passe bien, même si j’ai l’impression que ma manager veut ma mort. » Elle exagérait un peu, comme souvent, mais c’était certain que sa manage voulait au moins sa démission. Jiyeon était en retard quasiment tout les matins, il y avait de quoi s’agacer, forcément. La pauvre devait commencer toutes ses journées en sous-effectif jusqu’à ce que la coréenne pointe enfin le bout de son nez, bien souvent avec un starbucks à la main. Cette insolence. Heureusement qu’elle présentait bien et était agréable avec les clients, sans quoi elle aurait déjà été virée. « Elle me gonfle un peu. Honnêtement. » Elle prenait une nouvelle gorgée de bière avant de venir, du bout des doigts, essuyer la mousse que la bière avait laissé sur le coin des lèvres de la blonde. Puis elle poursuivait comme si de rien n'était : « Je préfèrerais être celle qui trouve des pièces magnifiques et créer des ensembles à couper le souffle. Et qui les fait porter à des gens connus. Pas celle qui ouvre des cartons remplis de fringue pour les mettre sur des portants en magasin… » Ouais, elle avait été ce genre de styliste là pendant trois courtes années. Elle choisissait les vêtements qu’allaient porter des groupes de kpop, bossait avec des ateliers pour aider au design de costume de scène et tout ça. C’était ça son job de rêve. Malheureusement ça n’avait pas duré et depuis impossible de retrouver un poste similaire. Donc elle se rabattait sur le job de vendeuse, histoire de rester dans le domaine de la mode. Mais c’était un peu à reculons qu’elle s’y rendait le matin. Certainement, d’où ses retards à répétition. « Bon et toi alors. T'as quoi comme projets en ce moment ? » demandait-elle enfin. Marceline avait une vie bien plus passionnante que la sienne. « Enfin si c'est pas top secret... »

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« Je pense pas qu’elle en vaille la peine. J’veux dire… deux shots ? vraiment ? elle est cheap. » Je pinçai les lèvres, à moitié amusée, à moitié agacée. J'avais comme le pressentiment que Jiyeon était bien du genre à vouloir me garder sous le coude ; mais si elle ne pouvait pas m'avoir, ça ne voulait pas dire que quelqu'un d'autre ne le pouvait pas. C'était dommage, vraiment, parce que je la trouvais drôle, qu'elle était la meilleure compagnonne de karaoké, et je la trouvais intéressante, au-delà de cette insta girl derrière laquelle elle se cachait parfois. Mais j'avais trop souffert, et j'essayais de me raisonner en me disant que si on continuait à coucher ensemble, j'allais finir par m'attacher, comme toujours. Et Jiyeon navait pas l'air d'être le genre à s'attacher.

« Peut-être qu'elle aussi a claqué tout son argent en maquillage Dior. Tu sais bien que j'adore les filles irresponsables avec leur argent, » plaisantai-je, toujours incapable de retenir les petites répliques de flirt dont j'avais le secret.

C'était plus fort que moi, j'adorais plaire, y compris lorsque je savais que c'était une mauvaise idée. Après tout, peut-être que ça serait ça, mon amitié avec Jiyeon, cette espèce de zone ambiguë dans laquelle beaucoup d'amitiés entre femmes queer se retrouvaient. Ça m'était déjà arrivé plus d'une fois, et j'étais restée amie avec certaines de mes ex - avec peu de succès, je devais tout de même l'admettre.

« Ugh, arrête je dois y retourner demain. M’en parle pas. On trinque à nous ! » On trinqua en se regardant droit dans les yeux. « Pour répondre à ta question. Je crois que ça se passe bien, même si j’ai l’impression que ma manager veut ma mort. » Je me mis à rire. J'adorais Jiyeon, mais j'imaginais facilement qu'elle n'était pas l'employée modèle dont les managers rêvaient ; elle était maladroite, toujours trop légère. Mais au moins, son charme devait bien passer avec les clients, elle avait le contact facile. « Elle me gonfle un peu. Honnêtement. » Je voulus répondre quelque chose, mais je fus distraite par le geste de Jiyeon qui essuya la mousse qui s'était formée sur le haut de ma lèvre. Elle était comme moi, trop tactile, et toujours prête à charmer. J'ignorais les petites piques d'électricité dans mon estomac. Il faut dire que tout ça serait plus simple si Jiyeon et moi n'avions pas, en plus de tout, une très bonne alchimie au lit. « Je préfèrerais être celle qui trouve des pièces magnifiques et créer des ensembles à couper le souffle. Et qui les fait porter à des gens connus. Pas celle qui ouvre des cartons remplis de fringue pour les mettre sur des portants en magasin… » J'hochai la tête. Oui, j'imaginais que c'était frustrant d'être en bas de l'échelle, de devoir attendre patiemment pour pouvoir monter, avoir du succès. Jiyeon et moi partagions une même forme d'ambition, et je comprenais tout à fait ce qu'elle voulait dire. « Je crois qu'il va falloir que tu sois patiente, mais je compatis, la patience, ce n'est pas mon fort non plus. » Je fis une petite grimace. « Tu pourrais faire du freelance à côté, proposer tes services ? Comme tu démarres à Brisbane, tu pourrais offrir des tarifs réduits ; je connais quelques actrices que ça pourrait intéresser. » J'évitais de m'inclure dedans : non seulement je travaillais déjà avec une styliste, mais si j'annonçais à Sam, mon agente, que je voulais être habillée par la fille avec qui j'avais couché plusieurs fois et sur qui j'avais un demi-crush, elle allait m'arracher la tête.


« Bon et toi alors. T'as quoi comme projets en ce moment ? Enfin si c'est pas top secret... »
« C'est tellement top secret que si je te le dis, je devrais te tuer... » plaisantai-je, imitant James Bond. « Le téléphone de mon agente n'arrête pas depuis que j'ai gagné le Golden Globes avant cet été. » Je ne pouvais pas m'empêcher de le dire, et de sourire, fière de moi. « J'ai un film en post-production qui devrait sortir au cours de l'année. » J'en avais déjà parlé à Jiyeon lors de notre précédente soirée : il s'agissait d'un film indépendant par un réalisateur très apprécié de la critique, et j'espérais qu'il pourrait m'aider à m'affirmer en tant qu'actrice de cinéma crédible. « Tu le gardes pour toi, mais il y a visiblement un autre spin-off de Game of Thrones qui se prépare, et je garde un œil sur le projet... »

Je fis un petit clin d'oeil entendu à Jiyeon. Mais pour l'instant, je profitais tranquillement de mes journées, d'être invitée à des évènements... De voir mes cousines et leurs filles aussi, de plus en plus, dans un rapprochement familial aussi étrange qu'inespéré.

« Tu étais styliste à Séoul, pas vrai ? Pourquoi tu as tout plaqué pour Brisbane ? » Je ne lui avais jamais vraiment demandé comment elle était arrivée ici, et pourquoi.

@Jiyeon Park 

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@Marceline Griffiths  

« Peut-être qu'elle aussi a claqué tout son argent en maquillage Dior. Tu sais bien que j'adore les filles irresponsables avec leur argent, » Une pique déguisée en flirt, elle n’en manquait pas une. Jiyeon préférait ne pas relever, préférant râler au sujet de son job qui ne lui plaisait pas. « Je crois qu'il va falloir que tu sois patiente, mais je compatis, la patience, ce n'est pas mon fort non plus. » C’était surtout qu’elle pensait trouvé mieux à Brisbane et qu’au final elle se trouvait avec le même genre de job merdique, à la différence que là elle bossait pour Weatherton et pas H&M, puis oui, la patience n'était pas non plus son fort. « Tu pourrais faire du freelance à côté, proposer tes services ? Comme tu démarres à Brisbane, tu pourrais offrir des tarifs réduits ; je connais quelques actrices que ça pourrait intéresser. » Jiyeon écoutait attentivement, sirotant sa bière, l'idée n'était pas inintéressante, même si Ji n'avait pas envie de profiter du réseaux de Marceline, voyant ça comme de la pitié de la par de la blonde et de l'opportunisme du sien. « Mouais je sais pas… J’ai que trois ans d’expérience, je pense pas que ça suffisse. » Admettait-elle. Après en ce moment elle avait d’autres projets aussi, sa nouvelle lubie était de devenir une véritable influenceuse pour ensuite devenir mannequin ou égérie de marque cool, mais bon ça aussi c’était compliqué puis ça demandait du temps et de l’argent. Elle allait devoir se faire un book chez un photographe pro, candidater un peu partout alors qu’elle ne faisait qu’un mètre soixante six, se prendre plein de refus dans la tronche… donc bon elle méditait encore sur le sujet. Mais une chose était sur : déballer des cartons qui lui abimait les mains, elle n’en voulait plus. Elle avait plus envie d'être dans la lumière.

« C'est tellement top secret que si je te le dis, je devrais te tuer... » Jiyeon échappait un rire franc, hochant lentement la tête d’un air faussement choquée. « Le téléphone de mon agente n'arrête pas depuis que j'ai gagné le Golden Globes avant cet été. » « Bordel. J’oublie tout le temps que t’es connue. » Lâchait-elle très sincèrement en gloussant reprenant une nouvelle gorgée de bière. C’est vrai qu’elle avait tendance à oublier a quel point Marceline était célèbre. En fait, elle la voyait tellement comme cette grande blonde qu’elle aimait bien, avec laquelle elle faisait des karaokés et parfois s’envoyait en l’air, qu’elle en oubliait qu’elle était en présence d’une gagnante d’un Golden Globes. Elle ne le disait pas de vive voix mais elle était très impressionnée par la carrière de Marceline, peut-être que c’était pour ça aussi qu’elle préférait en général ne pas y penser, pour ne pas se sentir trop nulle et insignifiante face à la blonde et sa réussite. « J'ai un film en post-production qui devrait sortir au cours de l'année. » « Ah oui, je crois que tu m’en avais parlé. » Confirmait Jiyeon en hochant la tête, ayant le vague souvenir d’avoir déjà eu cette conversation au paravant. « Tu le gardes pour toi, mais il y a visiblement un autre spin-off de Game of Thrones qui se prépare, et je garde un œil sur le projet... » Le regard de Jiyeon s’illuminait aussitôt. « Sérieux ?! » Lâchait-elle, levant la voix dans l’excitation. « Oh, tu serais tellement canon avec une épée à la main. » Ajoutait-elle très sincèrement. Elle pouvait déjà la voir, en tenue d’époque, avec un rôle badass à souhait. Oui il fallait qu'elle décroche un rôle là dedans, Jiyeon voulait voir ça à l'écran. « Tu étais styliste à Séoul, pas vrai ? Pourquoi tu as tout plaqué pour Brisbane ? » Hm c’est vrai qu’elles n’en avaient jamais vraiment parlé, Jiyeon avait, enfin de compte, toujours été plus secrète avec Marceline, à croire qu'elle avait trop honte de son passé pour le partager avec la blonde. « En fait j’ai été styliste que pendant trois ans, après mes études à Paris. Puis la boite pour laquelle je bossait a coulé suite au décès du patron. Du coup je me suis retrouvée sans boulot. Je suis retournée chez mes parents et de là j’ai galéré pour trouver un nouveau job. » Elle s’interrompait pour prendre une énième gorgée de bière, comme pour se donner la force de partager la suite, dont elle n'était pas fière. Pour quelqu’un qui tenait mal l’alcool elle avait quand même une sacré descente. « Après quand j’ai enfin retrouvé du boulot c’était comme vendeuse de prêt-à-porter. J'ai été viré une paire de fois aussi... J'ai fait H&M, SPAO, Zara...Et depuis bah… j’ai plus d’expérience comme vendeuse que comme styliste donc je trouve plus rien d’interessant. » Son ton était un peu défaitiste, c’était aussi pour ça qu’elle se disait: pourquoi pas changer totalement de carrière, en restant un peu dans son premier amour : la mode, mais en se tournant vers le mannequinat. « Mon frère habite à Brisbane depuis quelques années et vu que j’en pouvais plus de vivre avec mes parents, je me suis dis que j’allais changer d’air. J'pensais pouvoir trouver mieux ici puis au final je suis de retour dans une boutique de vêtement. Donc bon… Destinée à ruiner mes belles mains en ouvrant des cartons. » Concluait-elle la mort dans l'âme, en montrant au passage ses mains à la blonde. Des petites coupures ici et là, un peu de corne au niveau de ses paumes, elles étaient loin les mains toutes douces qu’elle avait y’a cinq ans de ça. « Mais tu verras un jour je gagnerais ma vie en postant sur instagram, j’aurais plus d'horaires fixes et je poserais pour Puma et Adidas. » Ajoutait-elle, d'un air plus enjoué mais sans vraiment y croire. ‘Un jour’, peut-être. Elle terminait ce qu'il y avait au fond de sa bière cul sec avant d’ajouter: « Bon bref, c’est un peu chiant ces conversations sérieuses. » Puis elle avait déjà la tête qui tournait un peu avec ce qu’elle avait bu, donc elle avait envie de s’amuser, si possible avec Marceline évidemment. Elle reposait sa pinte vide sur le comptoir à côté d'elle avant de reporter son attention sur les beaux yeux bleu de son amie. « Tu m’offres un autre verre et on se roule des pelles ? » demandait-elle très sérieusement. Une soirée comme une autre en somme toute, non ?

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« Bordel. J’oublie tout le temps que t’es connue. » J'eus un petit rire.
« J'aimerais bien que plus de gens l'oublient aussi, » avouai-je avec un petit sourire plus sombre que je ne l'aurais voulu. « Je ne dirais pas non à retrouver un peu d'anonymat. »

J'haussai les épaules, comme pour chasser ce que je venais de dire. Ce genre de conversations ne se passaient pas toujours bien, surtout avec des gens comme Jiyeon qui rêvaient de célébrité. Je donnais l'impression de cracher dans la soupe, de me plaindre d'être reconnue et appréciée dans un domaine qui faisait rêver tant de personnes. C'était difficile d'admettre que j'avais rêvé de cette vie, moi aussi, et qu'à présent, je trouvais le rêve empoisonné, ou du moins plus coûteux que je ne l'aurais imaginé. Ça me manquait de marcher dehors en jogging, en gueule de bois, avec mon café, le nez au vent et complètement libre, sans jamais m'inquiéter qu'on m'arrête pour me parler ou me prendre en photo sans même demander. Mais c'était visiblement le prix à payer pour être potentiellement dans la nouvelle série du moment, à vivre le métier qui m'avait toujours fait envie.

« Sérieux ?! Oh, tu serais tellement canon avec une épée à la main. »

J'éclatai de rire, et levai les yeux au ciel dans une expression faussement innocente qui voulait dire qui, moi ? avec un air mutin. C'est vrai que j'imaginais bien sur un tournage avec des costumes d'époque, avec les effets spéciaux, les accessoires... Mais je ne m'emballais pas trop encore, et reconcentrai mon attention sur Jiyeon qui me racontait enfin plus en détail les bribes de son passé sur lequel elle pouvait être bien mystérieuse.

« En fait j’ai été styliste que pendant trois ans, après mes études à Paris. Puis la boite pour laquelle je bossait a coulé suite au décès du patron. Du coup je me suis retrouvée sans boulot. Je suis retournée chez mes parents et de là j’ai galéré pour trouver un nouveau job. » Je grimaçai avec compassion. J'imaginais que ça n'avait pas dû être simple de revenir chez ses parents après avoir réussi à prendre son indépendance. « Après quand j’ai enfin retrouvé du boulot c’était comme vendeuse de prêt-à-porter. J'ai été viré une paire de fois aussi... J'ai fait H&M, SPAO, Zara...Et depuis bah… j’ai plus d’expérience comme vendeuse que comme styliste donc je trouve plus rien d’interessant. » Oh, elle était coincée... Je comprenais un peu mieux son rapport au travail, maintenant que je connaissais l'historique derrière. « Mon frère habite à Brisbane depuis quelques années et vu que j’en pouvais plus de vivre avec mes parents, je me suis dis que j’allais changer d’air. J'pensais pouvoir trouver mieux ici puis au final je suis de retour dans une boutique de vêtement. Donc bon… Destinée à ruiner mes belles mains en ouvrant des cartons. » Je lâchai un soupir dramatique, prenant ses mains dans les miennes : « Non, pas tes mains, elles sont trop précieuses pour être abîmées ! » M'exclamai-je, taquine. Jiyeon était en effet extrêmement douée de ses mains pour faire autre chose que déballer les cartons, et j'avais déjà fait plusieurs blagues à ce sujet. Mais j'essayais de ne pas trop y penser.

« Mais tu verras un jour je gagnerais ma vie en postant sur instagram, j’aurais plus d'horaires fixes et je poserais pour Puma et Adidas. » J'hôchai la tête, pensive. Je comprenais l'ambition de Jiyeon, et en même temps, j'avais presque envie de la mettre en garde, de lui dire que ce milieu n'était pas aussi brillant qu'elle le pensait. Mais elle me coupa en ajoutant : « Bon bref, c’est un peu chiant ces conversations sérieuses. Tu m’offres un autre verre et on se roule des pelles ? » « Ji ! » J'éclatai de rire et levai les yeux au ciel, tapant son épaule. Je murmurai un "tsstsss" entre mes lèvres serrées, agitant ma tête. « Tu sais que c'est bien, parfois, d'avoir des conversations sérieuses. C'est important. » Je soupirai, et me penchai pour poser un baiser affectueux sur sa joue, avant de faire signe au barman. « Deux shots de soju s'il-te-plaît ! » Je sortis ma carte bleue pour payer avant même que Jiyeon ne puisse proposer de payer : j'avais plus d'argent que je ne pouvais dépenser, et j'aimais pouvoir payer des verres aux gens que j'appréciais. On trinqua et le soju brûla délicieusement ma gorge. Je pris la main de Jiyeon. « Viens, on va danser ? Seulement danser, Ji. » Rajoutai-je d'un air entendue.

Évidemment, je ne dansais pas seulement avec Jiyeon : nos corps se frôlaient, on se regardait avec des petits sourires, on flirtait. Mais je laissai la musique nous emporter. Alors qu'une chanson que j'aimais passait, je sortis mon téléphone pour faire une vidéo de Jiyeon et moi en train de danser. Je remarquai alors que j'avais été taggé sur plusieurs photos de moi en train d'embrasser la joue de Jiyeon. Je lui montrai mon téléphone, à la fois amusée et légèrement énervée. « Les gens sont trop rapides ! Ça fait quoi d'être shippée avec la célèbre Marceline Griffiths ? » Je la taquinais avec un rire, continuant à danser, essayant d'ignorer la courbe des lèvres de Jiyeon. « Au moins si tu voulais foutre le seum à tes exs, je crois que c'est réussi ! »


@Jiyeon Park 

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@Marceline Griffiths  

« Non, pas tes mains, elles sont trop précieuses pour être abîmées ! » Evidemment Jiyeon ne pouvait s’empêcher de voir un sous entendu sexuel dans cette remarque et ça suffisait à faire apparaitre un petit sourire au coin de ses lèvres, sans pour autant qu’elle n’ai vraiment la présence d’esprit de rebondir sur le sujet. Elle préférait inviter Marceline à se rouler des patins et à boire un peu plus. Mais peut-être que la soirée se terminerait autrement, qui sait. « Tu sais que c'est bien, parfois, d'avoir des conversations sérieuses. C'est important. » Jiyeon haussait simplement les épaules, oui certainement que c’était bien, parfois, mais pas ici et pas après une première bière. Les conversations sérieuses c’étaient soit pour les fin de soirées, allongées dans l’herbe à regarder les étoiles, soit pour le brunch, avant de s’enfiler trop de mimosa. Jiyeon laissait Marceline embrasser sa joue, même si clairement c’était loin de ce qu’elle avait proposé. « Deux shots de soju s'il-te-plaît ! » Marceline connaissait le chemin jusqu’au coeur de Jiyeon, n’y avait pas de doute. Le barman déposait les deux petits verres sur le comptoir et déjà la blonde et la coréenne buvaient le tout cul sec. « Viens, on va danser ? Seulement danser, Ji. » Jiyeon emmêlait ses doigts autour de ceux de l’actrice. « Oui bien sur, seulement danser. » Confirmait-elle, sans aucune sincérité dans la voix. Elle suivait la blonde sur la piste de danse, se laissant rapidement entrainée par la musique. Les mains brièvement sur les hanches de Marceline alors que leur corps se frôlaient, puis les bras dans les airs alors que le soju lui faisait déjà tournée la tête. Un petit sourire pour la vidéo de l’actrice, petite regard sexy dont elle avait tendance à abuser sur les réseaux et rapidement Jiyeon pouffait de rire en voyant l’effervescence sur l’instagram de la blonde face à ce simple baiser sur la joue, se penchant sur le téléphone de Marceline pour voir tout ça de plus près. « Les gens sont trop rapides ! Ça fait quoi d'être shippée avec la célèbre Marceline Griffiths ? » Evidemment tout ça faisait surtout rire Jiyeon, elle n’était pas contre ces courts moments de gloire, ça lui faisait toujours gagner quelques abonnés, mais ce qui lui plaisait le plus c’était de se voir avec Marceline, elle avait presque un petit pincement au coeur quand elle lisait les commentaires de certain qui disait : "just date already!" Comme s’ils lisaient dans ses pensées. « C’est mon quart d’heure de célébrité, faut que j’en profite ! »  Plaisantait-elle, sortant à son tour son téléphone pour voir ce qui se passait de son côté de la toile. Son instagram explosait aussi, aux habituels DM s’ajoutaient tout un tas de mention dans les story d’inconnus, visiblement tous très excités par ce simple baiser, qui bien qu’adorable, n’était pas grand chose selon la coréenne. « Au moins si tu voulais foutre le seum à tes exs, je crois que c'est réussi ! » Jiyeon relevait les yeux de son téléphone, réfléchissant à qui pourrait rager en la voyant avec Marceline et clairement… personne, si ce n’était les fans hardcores de la blonde ou ceux de la coréenne qui ne voulaient pas la partager. En général c’était Jiyeon qui se faisait larguer à cause de ses tendances « un peu » volage, donc à par râler en se disant qu’elle n’avait pas changé, elle était certaine que ses ex n’auraient rien à dire sur le sujet et que personne n’allait jalouser la position de Marceline. Elle reportait son attention sur son téléphone : « Franchement, je suis certainement trop toxique pour que mes exs aient le seum. » avouait-elle très sincèrement, bon au moins elle en était consciente c’était toujours ça. Son pouce glissait sur l’écran tactile, elle allait même jusqu’à mettre j’aime à plusieurs postes de fans qui n’allaient certainement pas s’en remettre, avant d’à son tour se mettre à filmer pour sa story. « Marceline, tout le monde se demande pourquoi tu n’veux pas me rouler des pelles dans les toilettes. Qu’est ce que tu as à répondre pour ta défense? » Lâchait-elle alors qu’elle filmait en gros plan la tête de la blonde qui dansait toujours. Puis elle tapotait l'écran pour passer en caméra frontale, venant se mettre tout près de Marceline pour venir tacher la joue de la blonde d'une marque de rouge à lèvre. « Voilà. Comme ça tout le monde sait que t'es à moi. » venait-elle murmurer dans l'oreille de l'actrice alors que la story sur son téléphone touchait à sa fin et qu'elle la publiait à l'aveugle avant de venir passer ses bras autour du cou de Marceline pour se blottir contre elle. Qu'ils prennent des photos s'ils en avaient envie, Jiyeon s'en moquait bien, surtout maintenant qu'elle avait le nez dans le cou de Marceline et qu'elle sentait son parfum si envoûtant.

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I say, "I heard, oh
that you've been out and about
with some other girl, some other girl"
He says, "What you heard is true, but I
Can't stop thinkin' 'bout you and I"
I said, "I've been there too a few times"

« Franchement, je suis certainement trop toxique pour que mes exs aient le seum. » J'éclatai de rire devant sa sincérité, sentant tout de même mon cœur se contracter. Je n'étais pas surprise, oui, Jiyeon navait clairement pas l'air d'être la petite copine de rêve - pourtant, elle avait vraiment ce charme attachant qui attirait les gens à elle, et j'étais persuadée qu'elle avait dû séduire plus d'un coeur... Et en briser. Je me demandais combien de personnes avait brisé son cœur à elle. Mais trop tard pour poser la question : Jiyeon avait déjà sorti son téléphone et le pointain sur mon visage.

« Marceline, tout le monde se demande pourquoi tu n’veux pas me rouler des pelles dans les toilettes. Qu’est ce que tu as à répondre pour ta défense? » Je poussai une exclamation dramatique, voulant me défendre, mais déjà Jiyeon était contre moi, et je sentis son rouge à lèvres légèrement humide contre ma joue. Je fis semblant de protester, sans y mettre beaucoup de cœur. « Voilà. Comme ça tout le monde sait que t'es à moi. »

Je n'avais pas le temps de répondre, de réagir, et nos téléphones ne m'intéressaient plus. Jiyeon était contre moi, ses bras autour de mon cou, et le soju montait doucement à ma tête, se mélangeant avec les petites bulles de bière, et j'avais les jambes plus légères et l'envie de glisser mes doigts dans les cheveux de Jiyeon. Trop tard, déjà, je sentis mes mains bouger, et je caressais sa chevelure malgré moi. C'était plus fort que moi : elle me faisait rire, et surtout, elle me faisait trop d'effet, ses gestes, son sourire, ses airs mutins. Elle était si petite, j'étais obligée de me pencher, de glisser ma main dans la chute de ses reins, et je l'embrassai, me collant contre elle, au milieu du dancefloor. Tant pis pour les résolutions et tant pis pour les gros titres des magazines people demain. On s'embrassa, s'écartant pour danser, se rapprochant à nouveau, s'amusant de ce petit jeu qui dura plusieurs chansons. Je me sentais étrangement jeune, à embrasser une jolie fille dans un bar et prétendre que ça n'avait aucune conséquence. Mais je connaissais Jiyeon, mais surtout, je me connaissais. Finalement, au bout d'un moment, je pris la main de Jiyeon et l'attirait vers le bar, soupirant.

« Allez, cette fois-ci, c'est toi qui me paie le verre. Tu me dois bien ça, pour les dommages mentaux que tu me causes, » plaisantai-je. J'essuyais mes lèvres, ôtant le restant du rouge à lèvres de Jiyeon, riant de nos bêtises. Jiyeon est toute effervescente, comme elle est souvent après que l'on s'embrasse, visiblement toute contente d'elle. Je soupirai. « Tu es toujours aussi... légère ? » Je lui demande, affectueusement. « Quelqu'un t'a déjà brisé le cœur ? Et ne me dis pas que c'est une conversation sérieuse chiante ! J'ai le droit de savoir si la fille qui va me briser le cœur sait ce que ça fait. » Ajoutai-je avec un petit sourire.

@Jiyeon Park 

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@Marceline Griffiths  

Elles dansaient encore, lentement, Jiyeon toujours blottie contre Marceline, bloquant la blonde dans ses mouvements. Puis rapidement les mains de cette dernière se glissèrent dans les mèches sombres de la coréenne. Jiyeon ne pouvait cacher un petit sourire qui se dessinait sur ses lèvres, sachant pertinemment qu’elle allait avoir ce qu’elle voulait, une fois de plus. Avec Marceline c’était trop facile en même temps, c’était limite si elle ne la tenait pas dans le creux de sa main. Alors oui, parfois Jiyeon avait des remords à l’idée de, clairement, jouer avec les sentiments de l’actrice, mais dans un même temps elle ressentait ce petit quelques chose pour cette grande blonde qu’elle ne savait expliquer et ne pouvait simplement pas résister. Oui elle appréciait se sentiment de dominance qu’elle pouvait avoir, mais il y avait autre chose... Enfin Marceline se penchait un peu, glissant une main dans le bas du dos de la brune, alors qu’au même moment leurs lèvres se rencontraient. Adieu rouge à lèvre, mais qu’importe, son maquillage était le dernier de ses soucis. Elle sentait son coeur s’emballer un peu, mettant évidemment ça sur le dos du soju qu’elle venait de boire, alors qu’elle glissait ses mains dans les mèches blondes de Marceline pour l’embrasser de plus belle. Puis le baiser prenait fin et la musique reprenait possession de leur corps. Collées, serrées, puis de nouveau distantes. Elle se prenaient par la main, se faisait tourner, se rapprochaient de nouveau… un petit jeu au quel qu’elles avaient, enfin de compte, l’habitude de jouer, mais dont Jiyeon ne se lassait pas. Puis Marceline attrapait de nouveau la coréenne par la main pour l’entrainer vers le bar. « Allez, cette fois-ci, c'est toi qui me paie le verre. Tu me dois bien ça, pour les dommages mentaux que tu me causes, » « Bon ok, mais c’est bien parce que c’est toi. » Ronchonnait Jiyeon en sortant sa carte de crédit. Elle faisait signe au serveur, réclamant deux bières avant de régler l’addition. « Tu es toujours aussi... légère ? » Jiyeon reportait son attention sur Marceline, un peu confuse par cette question, tout en rangeant sa carte dans son petit sac à main prada. « Quelqu'un t'a déjà brisé le cœur ? Et ne me dis pas que c'est une conversation sérieuse chiante ! J'ai le droit de savoir si la fille qui va me briser le cœur sait ce que ça fait. » Ouch, double ouch même, mais la question était légitime et la réponse n’allait certainement pas lui plaire. « Bah… » Commençait Jiyeon, qui réfléchissait en même temps à la question (ce qui en disait long, honnêtement), alors que le barmaid posait deux pintes dégoulinantes sur le comptoir juste à côté d’elle. Elle attrapait les deux verres, en tendant un à Marceline avant de prendre une gorgée de bière comme pour se donner un peu plus de temps pour méditer sur le sujet. « Tu veux la réponse sérieuse j’imagine? » demandait-elle, en sortant le nez de sa pinte, n’attendant pas vraiment de réponse de la part de la blonde sachant pertinemment, au vu de son regard, que non, elle n'avait pas envie d'une réponse sur le ton de l'humour. « On m’a jamais brisé le coeur parce que je pars toujours avant de m’attacher. » Pourtant on l’avait largué une bonne paire de fois, mais quand elle sentait qu’il y avait ce petit quelque chose en plus qui semblait lui faire tant peur, elle préférait couper court à la relation. Bon, elle ne l’avait pas encore fait avec Marceline ceci dit.. première exception… ou alors ce n'était qu'une question de temps avant que Jiyeon ne prenne la fuite. Après des sentiments elle en avait, évidemment, elle avait une coeur, et parfois elle été blessée de se faire larguer. Comme par exemple lorsque Marvin l’avait lâché après seulement une semaine de relation. Mais là c’était plus sa fierté qui en prenait un coup, et sa libido qui regrettait leurs soirées torrides, que sont coeur qui se brisait véritablement. Pour le moment elle voyait les relations plus comme un jeu qu’autre chose, quelque chose de fun et sans prise de tête. « J’ai pas envie de souffrir ou de me prendre la tête, donc je bloque, je supprime et je passe à autre chose. » Avouait-elle, comme si c’était aussi simple pour tout le monde. Evidemment ce n’était pas toujours facile comme décision mais avec le temps elle avait pris l’habitude et dès qu’elle sentait que quelque chose n’était pas ‘normal’, pas aussi léger et sans prise de tête que d’habitude, elle préférait couper court et trouver quelqu’un d’autre avec qui s’amuser et avec qui oublier. L'alcool aidait pas mal aussi, il fallait bien l'admettre. « Donc : non je ne sais pas ce que ça fait... mais qui me dit que tu ne seras pas la première à me briser le coeur ? » Ajoutait-elle. C’était un peu sa façon à elle d'avouer que peut-être, peut-être, il y avait plus qu’elle ne voulait bien l’admettre entre elle et Marceline, plus qu’elle ne l’acceptait normalement.

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Je savais que la réponse de Jiyeon ne me plairait pas, que j'allais me faire du mal en la lisant, mais fidèle à moi-même, je fonçais tête la première dans les drames. Un trait que j'avais dû développer en réponse à la politique de l'autruche si commune dans ma famille, ou peut-être après avoir passé mon adolescence trop près de Mabel et ses humeurs explosives.

« Bah… » Eh voilà, qu'est-ce que je disais. Je serrais les dents. « Tu veux la réponse sérieuse j’imagine? » J'hôchai la tête avec un petit sourire qui se voulait brave. « On m’a jamais brisé le coeur parce que je pars toujours avant de m’attacher. » Son honnêteté me surprit, et j'éclatai de rire assez fort pour cacher le bruit de mon cœur qui dévale trois étages entre ma cage thoracique.  « Ji, noooon ! » Je protestai, lui tapant l'épaule. « J’ai pas envie de souffrir ou de me prendre la tête, donc je bloque, je supprime et je passe à autre chose. » J'avalai une grande gorgée de bière, m'étouffant à moitié. La situation était presque incongrue tellement nous étions opposée. « J'ai encore un faux compte Instagram pour stalker mon ex avec qui je suis sortie trois mois quand j'avais vingt ans. Mon dieu, on est tellement pas compatible ! »

L'alcool aidant, je me mis à rire à nouveau. J'aurais aimé être différente, être peut-être plus comme Jiyeon, ou peut-être que j'espérais que tout le monde soit comme moi, pétri de cette intensité maladive. Impossible de ne pas jouer ma vie entière quand je m'approchais de quelqu'un, de ne pas laisser mes sentiments me dévorer complètement, de sentir l'ombre de la dépendance affective planer. Et si j'étais saine, j'aurais peut-être consultée, je me serais assise dans une bureau pour expliquer à une inconnue que blabla, mes parents ne m'avaient jamais aimé aussi fort qu'ils s'aimaient eux, et que toute ma vie j'avais poursuivi cet idéal de trouver une sorte d'âme sœur, pour reproduire ce cocon dans lequel ils vivaient et qui étaient le seul modèle que je connaissais et qui me paraissait pouvoir me donner l'amour que je cherchais. Mais je le savais tout ça, à quoi bon, ce n'est pas comme si je pouvais changer.

Et Jiyeon, elle aussi, ne changerait pas. Parce qu'on ne pouvait pas changer les gens, même quand on les aimait.

« Donc : non je ne sais pas ce que ça fait... mais qui me dit que tu ne seras pas la première à me briser le coeur ? »

J'eus un nouveau éclat de rire, mais au fond de moi, malgré l'alcool, je savais ce que je devais faire. Me protéger, me protéger avant tout.

« Non my love, personne ne brisera le cœur de l'autre ici, parce qu'on arrête les bêtises ! » Je lui fis un petit sourire désolé.  « Plus de making out dans les coins sombres de bar. Soyons amies. Te connaissant, tu n'auras aucun mal à trouver une autre grande blonde avec qui finir tes soirées. » Devant la mine déconfite de Jiyeon, j'ajoutai : « Ne fais pas cette tête ! C'est ta faute, tu n'avais pas qu'à être irrésistible. Je n'ai pas envie de tomber amoureuse de toi. Et c'est ce qui arrivera si on continue comme ça ! » Je caressai ses cheveux affectueusement.  « Je t'adore, mais j'ai assez donné niveau cœur brisé pour le restant de ma vie. »


@Jiyeon Park 

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@Marceline Griffiths  

« J'ai encore un faux compte Instagram pour stalker mon ex avec qui je suis sortie trois mois quand j'avais vingt ans. Mon dieu, on est tellement pas compatible ! » What ? un faux compte instagram pour stalker quelqu’un avec qui elle était sortie y’a dix ans de ça ? Jiyeon trouvait ça vraiment étrange, un peu creepy mais aussi étrangement mignon??  « Non my love, personne ne brisera le cœur de l'autre ici, parce qu'on arrête les bêtises ! » « Quoi? » Lâchait-elle, préférant faire comme si elle n’avait pas compris ce que Marceline était entrain de lui dire. « Plus de making out dans les coins sombres de bar. » « Mais— » Protestait-elle, sans grand résultat. « Soyons amies. Te connaissant, tu n'auras aucun mal à trouver une autre grande blonde avec qui finir tes soirées. » à chaque nouveaux mots qui franchissaient les lèvres de la blonde, la mine de Jiyeon devenait de plus en plus boudeuse, ses sourcils s’abaissaient, sa bouche s’arrondissait en une petite moue et elle préférait ramener sa pinte de bière jusqu’à ses lèvres pour noyer son mécontentement. Aussi elle n’avait pas envie d’admettre qu’elle ne voulait pas d’une autre blonde avec qui finir ses soirées… « Ne fais pas cette tête ! C'est ta faute, tu n'avais pas qu'à être irrésistible. Je n'ai pas envie de tomber amoureuse de toi. Et c'est ce qui arrivera si on continue comme ça !  » Elle repoussait la main de Marceline du bout des doigts. Hm est ce que ce qu’elle ressentait en cet instant, ce mécontentement qui lui pinçait le coeur, se rapprochait d’un chagrin d’amour ? Certainement un peu, même si elle était loin du coeur brisé dont faisait à présent référence Marceline. « J’en reviens pas que tu sois entrain de me larguer alors qu’on sort même pas ensemble. » Commentait-elle froidement, terminant sa pinte en quelques gorgées avant de la reposer lourdement sur le comptoir. « Je préfère rentrer. » annonçait-elle, n’accordant même pas un regard à la blonde, trop blessée pour en avoir le courage. Il ne manquerait plus qu’elle se mette à pleurer devant elle en croisant ses grands yeux bleu. Non, non, non. Elle rajustait la sangle de son sac à main sur son épaule, lâchant un petit « Bye. » Avant de partir, laissant Marceline en plan, seule avec sa bière. La prochaine fois elle éviterait de répondre aussi honnêtement aux questions de la blonde, pour ne pas avoir envie de finir sa soirée sous sa couette à pleurer.