Failure should make you humble ※ MASON

Failure should make you humble

feat @Mason Bradford & Halston Hargreeves 

Les machines à remonter le temps n’existaient pas et pourtant, Halston avait cette impression d’avoir été mise de force dans l’une d’entre elles. Elle avait la sensation d’être de retour en 2019, lorsque sa carrière fut largement secouée par les dernières parutions des magazines people, mais cette fois-ci son poste n’avait rien à craindre, quand tout le reste lui était sérieusement menacé. L’équilibre qu’avait trouvé l’américaine à Brisbane était sur le point de disparaître, sa bague de fiançailles avait disparu de son doigt, Eddie ne vivait plus dans leur maison et elle était assaillie de messages et d’appels. La brune pouvait les ignorer, il lui suffisait de mettre son portable en sourdine, mais qu’en était-il des gens qu’elle croisait quotidiennement ? De tous ces regards empreints de pitié ? Ils lui paraissaient particulièrement insistants dans son agence, ce qui mettait ses nerfs en pelote. Elle ne pouvait pas faire de coups de sang, envoyer paître tous ses employés, cela serait indigne d’une directrice et même de sa propre personne, mais combien de temps allait-elle tenir ? Jusqu’à où pourraient aller les limites de sa patience ? La réponse lui paraissait encore floue, en attendant elle se barricadait dans son bureau. Elle avait fait de son mieux pour occuper son assistant, en lui confiant des tâches qu’il devait être de capable de faire sans lui demander quoique ce soit. Une autarcie qui lui permettait enfin de souffler, même si elle savait que celle-ci ne pourrait pas durer, parce qu’elle allait être troublée par son rendez-vous à venir. Mason Bradford devait la rejoindre, un type de profil auquel elle n’était pas encore bien habituée. Il était plutôt cocasse qu’elle se retrouve être l’agente d’un sportif, alors qu’elle ne connaissait quasiment rien de ce domaine, mais cela ne devait pas être bien différent de ce qu’elle avait l’habitude de gérer. Des contrats qu’elle devait négocier d’une main de fer, mais surtout des égos surdimensionnés qu’elle devait bien souvent remettre à leur place. Il ne ferait pas exception à la règle, il n’avait pas été un professionnel digne de ce nom, en plaquant toute son équipe soudainement sans prévenir personne. Le blond avait même eu le culot de revenir comme une fleur, en pensant pouvoir redevenir capitaine de cette équipe comme si de rien était. Il se croyait irremplaçable comme beaucoup, mais pour le devenir réellement il allait devoir travailler sur sa personne. Le talent ne suffisait pas, et cela tous ses protégés ne le comprenaient pas, elle pourrait imputer la faute au fait qu’il soit jeune, mais en réalité il ne l’était plus tant que ça, puisqu’il avait entamé sa trentaine. Il devait avoir suffisamment gagné en maturité pour comprendre tout ce qu’elle allait aborder avec lui, tout du moins c’était ce qu’elle espérait. Le regard d’Halston dévia sur l’horloge se trouvant en face de son bureau, il n’allait plus tarder. Elle rangea ses papiers et sortit le dossier qui le concernait juste avant qu’on ne frappe à sa porte. « Entrez. » Dit-elle sans attendre avant de le saluer. L’habituel sourire qu’elle gratifiait à tout le monde était aux abonnés absents, mais peut-être qu’il ne saurait pas le remarquer, puisqu’ils ne se connaissaient pratiquement pas, après tout. Il était un petit nouveau au sein ces murs, qui s’étaient récemment ouverts aux sportifs. « J’ai reçu un appel vous concernant, il y a quelques jours. » Elle voulait jouer aux devinettes avec lui, pour voir s’il allait comprendre qu’il avait quelque chose à se reprocher. Le coach du jeune homme devait être à bout, pour en venir à appeler son agente, il était peut-être même à deux doigts de le mettre dehors.

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« failure should make you humble » @halston hargreeves & mason bradford.

Il n’y avait pas d’quoi l’inquiéter, Mason. C’était d’ailleurs ce qu’on pouvait bien lui reprocher. Il n’a jamais appris à s’en faire, et encore moins à se forcer à quoi que ce soit dans la vie, la belle vie lui a toujours souri. A son retour sur Brisbane en septembre 2022 il s’est pourtant retrouvé au pied du mur. La saison s’était terminé dans un désastre absolue, le capitaine avait encore fait parler de lui – il a pourtant eu l’habitude d’avoir tous les regards rivés sur lui. On ne l’a jamais épargné mais il faut croire qu’il ne retient jamais de ses erreurs. Il n’a jamais été cette personne de confiance sur laquelle on pouvait se reposer. Le basket lui a permis néanmoins de garder la tête hors de l’eau, lui rappelant toujours pourquoi il est là : surpassé son propre père, ancien basketteur devenu coach de son équipe de basket à Sydney. Mason a coupé court avec tout ce qui lui rappelle cette ville, fuyant cette ville autant qu’il en garde encore les stigmates de cette enfance et de cette sensation de ne jamais être à la hauteur. Il est parvenu à tirer un trait sur cette ville en se construisant sur Brisbane, tirant un trait sur ce qu’il a toujours été : le fils de. Il a travaillé dur, certainement plus que n’importe quel autre Basketteur. Et cette épée de Damoclès au-dessus de sa tête lui rappelant toujours ses origines, voulant alors dépasser son propre père dans cette discipline sans savoir d’où lui vient cet esprit de revanche. Peut-être parce qu’il n’a jamais été le préféré. Le retour sur Brisbane a donc été semé d’embûches, il ne va certainement pas dire le contraire, quand il n’a toujours pas retrouvé sa place légendaire : celle d’être le Leader. On lui a ri au nez quand il a osé affirmer sa position au sein de l’équipe, au sein du club qu’il a pourtant vu grandir avec lui dans les parages. Il ne laissera jamais sa place avec facilité, quand bien même tout ce qu’on lui en fera baver, une question de fierté vous diront certains, ou de passion vous diront les fans. Finalement, est-ce réellement important ? Le plus important n’étant pas finalement ce qu’il veut faire de son présent et de son futur ? De ses dix doigts ?

Il a rendez-vous avec un agent de Star. Il avait évidemment levé les yeux au ciel quand on a osé émettre un quelconque doute sur son talent, ne sachant pas vraiment ce que cette personne pourrait lui apporter, à lui. Il a déjà sa réputation qui le précède – qu’elle soit bonne ou mauvaise, et il s’est parfaitement où mettre ses pions sur l’échiquier. Il lui faut juste du temps, mais visiblement du temps, il n’en a plus beaucoup. Il voit pourtant clair dans le jeu du coach, il sait parfaitement que ses joueurs ne supporteront jamais d’avoir quelqu’un au-dessus d’eux leur dictant quoi faire, quoi penser, et quoi dire devant les caméras. Il cherche simplement à ce qu’il devienne plus docile, peut-être pour qu’il s’efface légèrement de la scène, davantage quand c’est une femme qui semble tenir les rênes. Mais il ne compte pas lui donner raison, et il allait y aller à cette entrevue. Quand bien même on a par inadvertance oublié de lui indiquer que la personne n’est pas un homme, mais bel et bien une femme. Et si on penserait que ce n’est pas bien grave et que les femmes font le travail tout aussi bien que les hommes, Bradford lui, ne le penserait jamais dans ce domaine. Et ce n’est pas qu’une question de machisme. Il se présente à une première personne, qui lui indique la porte à aller toquer. « Entrez. » Posant la main sur la porte d’entrée, il enclenche la poignée, et pénètre dans la salle sans vraiment observer ce qu’il y a à l’intérieur. Une salle sobre, avec une femme qui se tient derrière son bureau, silencieux, il s’approche près d’elle, peut-être à la recherche d’une troisième personne. Elle a pourtant une certaine prestance, un certain charisme, mais bien trop aveuglé par ses propres préjugés, il ne verra jamais cette finalité aussi facilement. « J’ai reçu un appel vous concernant, il y a quelques jours. » Il racle sa gorge, il ne semble pas vraiment comprendre où elle veut en venir, et un soupire presque inaudible sort de ses lèvres. « Vous ? » Il demande, répétant ce mot qu’elle vient de prononcer, fronçant les sourcils, il n’a certainement pas pour habitude dans son milieu de se confronter à une femme – à part quand elles sont fans de lui, il reprend alors, « je pense qu’il doit y avoir une confusion, je dois voir un agent, pas une secrétaire. » Le ton est peut-être mené, Mason finit avec un sourire éclatant devant peut-être une agente qui allait avoir du boulot avec lui. Beaucoup de boulot pour qu’il accepte se faire mener par une femme autre que Naomi. Mais elle a comment dire, des avantages que Halston n’aura certainement jamais sur lui. Qu’importe, il s’éparpille là. « J’avais déjà mis une réserve sur l’intervention de cette agence… » Mais alors si elle est dirigée par une femme, c’est encore pire que ce qu’il croyait. Qu’on arrête cette mascarade quelques instants… Il veut retrouver sa première place dans le Basket pas devenir danseuse étoile.

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