SAUVER OU PERIR
SANS AVOIR PEUR DE MOURIR
ft.  @Mason Bradford

La fermeture centralisée de sa voiture s’était faite entendre depuis quelques minutes déjà et pourtant, elle n’était toujours pas entrée dans la caserne. Les souvenirs remontaient et Deborah s’en mordait l’intérieur de la joue, appuyée contre son véhicule. Pourquoi fallait-il que la caserne la plus proche de chez elle soit celle-là ? Wren : pompier de son statut, après une brève rencontre sur la plage, ils s’étaient donnés rendez-vous ici pour un ultime moment charnel. Ça devait s’arrêter ici, rien de plus, rien de moins. La vérité était que leur histoire était distillée sur quelques années, toujours plus forte, de plus en plus régulière, jusqu’à au moins officialiser l’idée qu’ils puissent être amis et plus si affinités. Les sentiments étaient pourtant réels, un vrai coup de foudre réciproque, mais aucun d’eux n’était prêt à les exprimer clairement, la peur au ventre… puis le cœur en berne quand il est parti en Suède pour des obsèques pour finalement ne jamais revenir. Des nouvelles, elle n’en a eu que plusieurs années après, en 2022, en pleine dépression. Le mail est resté en non lu dans sa messagerie. Elle ne l’admettra probablement jamais mais la rancune qu’elle peut ressentir met en évidence qu’il lui a brisé le cœur. Depuis lors, elle évite d’autant plus les sentiments amoureux comme la peste quand bien même son cœur ne demande que ça.

Revenir ici, là où tout avait réellement commencé, n’avait rien d’une partie de plaisir. C’était pourtant ridicule. Elle ne craignait rien, il était parti depuis longtemps et sa rancune était trop personnelle exclusivement envers Wren pour resurgir indirectement sur les autres. Et si elle croisait Kane, le collègue de Wren qu’elle avait également connu sur la plage ? Rien qu’à l’idée, l’effroi lui tendait l’échine et l’obligeait à prendre une grande inspiration pour se détendre. Les années étaient passées, peut-être était-il parti aussi et si ce n’était pas le cas, les choses avaient bien changées, elle y comprise. D’un pas décidé, après un coup d’œil rapide à sa montre pour s’assurer de ne pas être en retard ni trop en avance, elle passait les portes de l’immense bâtisse. Pour le peu de personnes qu’elle croisait, elle leur octroyait un discret bonjour, ses pas la menant vers le bureau du capitaine auquel elle frappait. L’ordre d’entrée se faisait entendre…

Dans ce bureau, elle y passait quelques minutes. De quoi décliner son identité, s’assurer avec le capitaine que l’ensemble des modalités de son stage étaient correctes et raconter ce qu’elle avait fait depuis le début de ses études autour du métier de secouriste. Autant dire que l’expérience d’Olga la tempête avait été un sacré exercice pour toutes formes d’urgence. Après quoi, les deux individus sortaient du bureau, se positionnant au milieu du hangar, près des camions. Le sifflement du capitaine se faisait entendre dans toute la caserne. Une manière d’appeler son équipe, suivi d’un « Hey ! Venez tous ici. » ferme. Sans grande surprise, la majorité de l’équipe était constituée d’hommes. Deborah était tout de même rassurée de croiser le regard de quelques femmes.

« Brody, l’équipe. L’équipe, Brody. Deborah va rester quelques semaines avec nous, en conclusion de sa formation d’ambulancière. Le bon déroulé de son expérience ici est primordial pour la validation de ses acquis. Je compte sur vous pour l’accueillir comme un membre à part entière tout en restant pédagogue en cas de besoin. Ses missions se dérouleront principalement dans l’ambulance mais chacun de vous le sait, une paire de bras supplémentaire n’est jamais de trop en cas de pépin. Je compte sur vous pour lui apprendre tout ce que vous estimez nécessaire et qui fera toute la différence pour son examen final. » Une légère pause, juste le temps de poser son regard sur Mason. « Bradford, tu lui fais faire le tour de la caserne en finissant par les vestiaires pour qu’elle se change. Après quoi elle aura plus de temps pour discuter avec vous tous et faire plus ample connaissance. » Un sourire en coin, il rajoutait : « Si on est pas dérangés. » disait-il en faisant tournoyer son doigt dans les airs dans une imitation parfaite d’une sirène en marche. Il était vrai qu’ils pouvaient être appelés en mission à tout moment. Une main sur l’épaule de Brody plus tard, il disparaissait de nouveau dans son bureau et l’équipe se dispersait, revenant à leurs occupations respectives. Elle se retrouvait plus que nez à nez avec … « Bradford du coup mais ton prénom c’est … ?  » demandait-elle en lui tendant la main.

 « sauver ou périr sans avoir peur de mourir »    @deborah brody & mason bradford.

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Contre toute attente, la vie du Bradford a bien changé depuis son retour sur Brisbane. Lui qui a toujours été un brin je m'en foutiste, débarque dans une caserne qui se veut solidaire et combattante - ce qu'il n'a pas toujours été envers les autres. Passionné de basket depuis toujours, les portes lui sont presque fermées désormais qu'il a commis une faute indéfectible en ne donnant aucun signe de survie pour retourner dans sa ville d'origine - Sydney, et comme si cela ne suffisait pas, il y est resté plusieurs longues semaines - presque mois, dans une optique totalement inconnue pour les habitants de cette ville et qu'il n'est pas en mesure de donner plus de détails pour l'heure. Ce n'est qu'à son retour sur Brisbane qu'il a pu constater les dégâts : la vie a continué loin de lui. Pire que ça même, quand il réalise que son club ne s'en sort finalement pas si mal alors qu'il a tout donné pendant presque dix ans. Si il reprend peu à peu une place, arrêtant de chauffer le fauteuil de remplaçant pendant les matchs officiels, on ne peut pas dire qu'il est réussi à retrouver sa place de leader - d'où l'intervention de Halston lui permettra peut-être de renouer avec son privilège si encore entre le duo, ça se passe bien.

Arrivant devant la caserne, il délaisse sa bagnole rapidement pour venir saluer quelques gars de la caserne. Dans la salle de repos, ils attendent le feu vert, et ça ne tarde pas. Des jeunes éméchés qui s'en prennent à des passants, visiblement au hasard, Mason part avec un autre pompier, un médecin et un ambulancier. Il faudra sans aucun doute une bonne demi-heure avant que les individus soient arrêtés dans leur élan par des policiers qui n'ont encore pas ménager leurs efforts. En revenant à la caserne, il constate le chef entouré de toute la troupe, devant un joli discours dont certainement le Bradford a soupiré plusieurs fois. On leur présente une nouvelle venue, Déborah Brody visiblement. Ils n'ont pas pour habitude de croiser beaucoup de femmes dans la caserne, pas que ça dérange vraiment au Mason car il n'est pas pompier de génération en génération avec une éthique particulière sur le domaine. Mais il sait que certains de ses collègues n'affectionnent pas de voir une pompier femme. Et peut-être heureusement pour elle, elle fera partie de la team ambulancière - ce qui lui vaudra tantôt quelques remarques sans aucun doute, plus amical cela dit. Certains retournent à leur tâche et Mason, lui est prié de jouer le bon samaritain à ses heures perdues. Il en voit certains rires, il les maudit intérieurement. Mais une tâche comme celle-ci n'est certainement pas la plus ingrate qui puisse exister sur terre. Et évidemment il prendra sa mission à coeur. « Bradford du coup mais ton prénom c’est … ?   » Que la jeune femme lui demande, en s'intéressant à lui quelques secondes. De toute évidence, elle n'a guère le choix quand on regarde autour d'eux, et qu'il n'y a plus personne à part eux. « Mason. » Qu'il souffle sans attendre pour répondre à sa question. Si souvent entre les gars ils se surnomment par leur nom de famille, ou Brady pour sa part, c'est souvent plus cool avec les quelques secrétaires du coin. Il fait un pas en avant et vient à lui serrer la main qu'elle lui tend. « Pourquoi venir dans une caserne ? » C'est une question parmi tant d'autres, comme d'autres viendront par la suite, c'est sans doute la raison d'ailleurs que le chef l'a choisit, lui, plus qu'un autre. Elle sera bien entourée sans aucun préjugé, ils se dirigent vers la petite salle déserte qui contient une cuisine, un frigo et une télé, « ici c'est la salle de repos, ou de garde aussi. » C'est là où ils mangent, et les dortoirs à l'arrière, où ils dorment quand ils sont de garde notamment. Il l'a laissé quelques instants regarder autour d'elle avant de ressortir de la salle, et de se diriger vers une autre, bien plus grande et où le matos parlera pour lui, la salle de sport, avec divers engins, « t'es sportive ? » Elle a plutôt intérêt en venant ici parce qu'elle y passera sans doute un peu de temps, quand bien même elle conduit juste le véhicule, les ambulanciers dans une caserne sont parfois mis à rude épreuve et le mental est tout autant important que le reste..