My best friend’s wedding
UA  - @Anthony Lewis ☆ Pénélope

Et si Tony se mariait…

Il y a 3 mois, mon meilleur ami me balançait une bombe. « Penne je vais me marier » Je voyais cette nouvelle comme un cataclysme parce que je ne m’y attendais pas. Et je ne m’étais pas attendue à devenir grognon dès qu’on parlait du mariage de mon meilleur ami. Pourquoi ça me contrariait à ce point ? Il pouvait bien faire ce qu’il voulait, je n’avais aucun jugement à porter. Et puis, je ne pouvais pas dire que je n’appréciais pas sa future femme. Carla est une jeune femme adorable … vraiment … Mais, je ne pensais pas que ça collerait si bien avec mon meilleur ami quand je les ai présenté. Oui parce qu’en plus, c’était moi qui les avait présenté. Riche idée Pénélope ! J’avais rencontré Carla en fac de psycho. On s’entendait bien, on faisait pas mal de fiesta ensemble quand on était à la fac. Je l’avais perdu de vue pendant plusieurs années avant de tomber sur elle à Canberra en rendant visite à ma tante pour les fêtes. Et puis, j’avais eu l’idée d’inviter cette belle texane, brune, la peau caramel à venir avec moi à une fête de nouvel an que Tony organisait. Oui j’avais bien vu que ça avait collé entre eux dès le départ. Tony n’avait eu d’yeux que pour elle de toute la soirée et j’avais assisté aux prémices de leur relation quand il l’avait embarqué dans sa chambre à la fin de la soirée en me disant que ce n’était pas la peine que je reste pour l’aider. Ouai, ça faisait mal de se faire rétrograder de cette manière.

Et me voilà aujourd’hui. Le jour de son mariage où je suis évidemment un de ses témoins. Il a pris ses frères mais il m’a aussi demandé et j’ai été incapable de lui dire non. Il est là à se faire arranger son nœud papillon par son père, très ému de marier son fils aîné et je me rends compte que, moi aussi, j’ai les larmes aux yeux. Pas d’émotion – mais ça m’arrange que les autres croient ça – mais parce que ce mariage sonnait la fin de tout ce que je pourrais vivre avec mon meilleur ami. Finit les vacances à l’autre bout du monde, finit les journées spa ou les randonnées dans des endroits improbables. J’allais devoir le partager avec sa femme. Le partager. Avec sa femme. A mes oreilles, ça sonnait comme une mascarade. Ça n’aurait pas dû se passer comme ça … Ce n’est pas Carla qu’il aurait dû demander en mariage…

J’essuie les larmes qui perlent au creux de mes yeux et m’avance avec un sourire – crispé – de façade en m’avançant vers mon meilleur. « Attends… ta cravate est de travers !  » Docilement, il me laisse faire et lorsque j’ai fini, mes mains s’attardent quelques secondes – de trop – sur son torse. « Voilà. T’es parfait comme ça. » J’inspire longuement, plantant mon regard bleuté dans le sien, « Comment tu te sens ? Nerveux ? » T’es sûr de toi Tony ?

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UA  - Anthony ☆  @Pénélope Danbury

Et si Tony se mariait…

Le grand jour est arrivé : Tony va se marier.
Carla lui était tombée dessus par magie dans sa vie et la magie, c’était Pénélope. Elle lui avait présenté Carla et ce fut une sorte de coup de foudre … si bien que rapidement, ils sont devenus un duo et ce duo a emménagé ensemble, ce duo a fait des projets ensemble au point de se mettre d’accord sur le projet ultime : un mariage. Elle avait ri. Il avait levé un sourcil. Elle avait pleuré. Il avait compris. Elle allait lui dire « oui » et c’est comme ça qu’ils se sont retrouvés à organiser un mariage en extrême petit communauté. Ni Carla ni Anthony voulait faire les choses en grand. Ils voulaient un mariage intimiste, juste avec la famille proche et les amis encore plus proches. Pas plus de cinquante personnes présentes pour assister à leur mariage organisé avec amour et un peu de pression, on ne va pas se mentir. Ils avaient passé la nuit ensemble même si apparemment, ce n’était pas comme ça que les choses devraient se passer. Ils n’avaient pas vraiment dormi : le stress du lendemain. Carla s’était blottie dans ses bras et ils avaient fait des plans sur la comète. Ils avaient parlé du lendemain, de leur prochaine nuit où elle serait une Madame Lewis. Ils avaient parlé du voyage qu’ils prévoyaient quelques jours plus tard. Ils parlaient même de se prendre un chien, ou un chat… se mettant à la fin d’accord pour un poisson rouge. L’excitation d’une vie à deux qui se profile doucement. Il s’était finalement endormi, apaisé et rassuré. Il prenait la bonne décision. Carla était la bonne décision.

« Regarde-toi … qui aurait cru ? », lui dit alors son père en venant poser les mains sur ses joues pour les lui tapoter avec la tendresse d’un paternel ému. Anthony lui sourit avant de l’enlacer. L’aîné des Lewis va dire « oui » à celle qui a déjà été adopté par le clan familial et qui sans doute est en train de se faire cocooner par les femmes Lewis et notamment Zoya. « Je vais aller jeter un coup d’œil à ce que tout soit en ordre --- toi, tu bouges pas d’ici. Cam, la musique est OK ? » Cameron lève son pouce tout en se disant qu’aller vérifier une seconde fois ne serait pas une mauvaise idée. Tone se tourne de nouveau vers le miroir et s’observe un instant. Bon sang ! Il se sent à l’étroit, un peu, dans ce costume. Il a le sentiment d’être déguisé et surtout il a le sentiment de fondre sur place tellement il a chaud. Est-ce le stress ? Prenant une profonde inspiration, il ferme un instant les yeux avant qu’elle ne vienne se placer devant lui. « Attends … ta cravate est de travers ! » Pénélope. Il se tourne aussitôt vers elle, un sourire amusé et sans aucun doute nerveux. Son regard se baisse sur ses doigts qui viennent s’occuper de sa cravate. Son sourire s’étire et aussitôt il s’apaise. Elle a cet effet sur lui, Pénélope. Elle est apaisante, rassurante. Elle est son pilier depuis la nuit des temps. « Merci », souffle-t-il alors qu’elle ajoute : « Voilà. T’es parfait comme ça. » Son regard se détourne de Pénélope pour avoir un dernier coup d’œil dans le miroir et vérifier ses dires. Il est parfait comme ça … Et dans le reflet du miroir, c’est eux qu’il voit. Pénélope et Anthony. Le duo inséparable. Il ne peut pas s’empêcher de sourire davantage. C’est incroyable de se dire qu’elle est toujours là, qu’elle a toujours été là. Un mot lui vient à l’esprit : chanceux. Il a de la chance de l’avoir rencontré, de l’avoir à ses côtés. « Comment tu te sens ? Nerveux ? » Il repose son attention sur elle. « Tu veux dire, est-ce que je suis nerveux à l’idée de m’engager pour la vie ? », lâche-t-il dans un éclat de rire … nerveux. Évidemment, il est nerveux. L’événement est important, essentiel. C’est un moment charnière de sa vie. Il déglutit et hausse les épaules. « Je n’avais pas imaginé être aussi stressé --- ce n’est pas comme si je faisais ça sur un coup de tête. » Non, il y avait réfléchi. Il avait pesé le pour et le contre. Il avait longuement réfléchi en regardant les vitrines des bijouteries, en y entrant pour chercher la bague de fiançailles qui donnera des boums au cœur de sa promise. Il s’était dit que c’était la bonne idée. Carla et lui étaient un couple stable. Ils étaient heureux. Alors pourquoi en doutait-il ? Pourquoi y avait-il cette once de doute ?

Son regard retrouve celui de sa meilleure-amie. Et la raison est juste en face de lui – même s’il ne se l’avoue pas encore. Elle est la raison de ce léger doute. Epouser Carla signifiera tirer un trait sur cette non-histoire avec Pénélope. Epouser Carla signifiera mettre un terme à ce fantasme d’une vie avec la blonde. Epouser Carla, c’est devenir adulte. Quand elle lui avait présenté Carla, il avait pris ça pour un message secret : tiens, je te présente une nana, histoire que tu comprennes vraiment que je ne suis que ta meilleure pote. Il avait encaissé. Il avait accepté. Mais les voir ensemble dans ce miroir, ça remuait quelques vieilles pensées. « Mais t’es là, alors ça devrait bien se passer, pas vrai ? » et son regard se plonge dans le sien. Elle est là. Une fois encore. Encore et toujours. Elle est là pour l’accompagner dans cet événement crucial. Mais était-elle à la bonne place ?

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Et si Tony se mariait…
Tout un tas d’émotions contradictoires s’emparaient de moi en cet instant. J’essaie de garder mon sourire intact quand j’arrange sa cravate. Bon sang que c’était dur de rester de marbre. Je me pince les lèvres alors qu’il me remercie. Mon regard se détourne vers le miroir dans lequel il s’observe et je ne peux que réitérer ce que je venais de dire : « Parfait. » Mon regard bleuté le sonde quelques instants et je me prends à rêver qu’on est quand même beaux tous les deux, ensemble … Le duo inséparable. Celui qu’on formait depuis qu’on avait 12 ans et que même les années passés loin de l’autre n’avaient pas pu étioler.

« Tu veux dire, est-ce que je suis nerveux à l’idée de m’engager pour la vie ? » Son éclat de rire est crispé, nerveux et un sourire en coin vient rapidement orner mes lèvres alors que je pose sa main sur mon épaule. « Carla est dingue de toi, elle est parfaite… » Oui elle l’est. C’est une belle femme, elle est gentille mais je ne pouvais m’empêcher de penser qu’elle n’était pas parfaite pour lui. Il méritait tellement mieux. Il méritait le meilleur. C’est ce que je lui avais toujours dit.

« Je n’avais pas imaginé être aussi stressé --- ce n’est pas comme si je faisais ça sur un coup de tête. » Un sourire sincère, je penche légèrement la tête et fronce mon nez : « T’as qu’un mot à dire et on peut tout annuler si c’est que tu veux.  » … Euh non Pénélope, on annule rien du tout ! ça va pas la tête ?! Je pouffe de rire et finis par lui faire un clin d’œil pour lui signifier que je plaisantais. Un rire cristallin pour faire passer cette blague qui n’en était pas vraiment une pour moi. Merde ! je ne voulais pas qu’il se marie. Je m’en rendais compte le jour de son putain de mariage !

J’allais le perdre. Définitivement. Finis nos moments de complicité, sa femme allait prendre toute la place dans sa vie. C’était avec elle qu’il partirait en vacances, qu’il ferait des journées spa, qu’il ferait des randonnées … C’était elle qui allait bénéficier de tout ce qui faisait que c’était un homme merveilleux. Mais il allait être heureux et c’est tout ce que je lui souhaitais n’est-ce pas ? Alors pourquoi je n’arrêtais pas de me dire que c’était moi qui devrait être dans la pièce à côté, que c’était à moi qu’il aurait dû acheter cette bague de fiançailles ? Que l’alliance qu’il avait acheté irait bien mieux à mon doigt qu’à celui de Carla ? Et je m’en voulais. Bon sang ! qu’est-ce que je m’en voulais de penser ça surtout le jour de son mariage !

« Mais t’es là, alors ça devrait bien se passer, pas vrai ? » Tony plonge son regard dans le mien et je me perd quelques instants dans ses prunelles foncées avant que mon regard ne dévie quelques secondes sur ses lèvres. Des lèvres sur lesquelles j’avais envie de déposer un baiser. « Euh … oui c’est sûr. » Ce que voulait mon meilleur ami c’était être rassuré et pour la première de ma vie, j’étais incapable de faire ça. Je baisse les yeux, incapable de soutenir son regard et soupire longuement. « Elle t’aime … » Aucun doute là-dessus, elle en était dingue du Lewis.

« Mais … » Mais quoi ? Moi aussi je t’aime ? Je ne pouvais pas lui dire ça maintenant ! Il avait fait son choix non ? Je n’aurais pas pu imaginer une seule seconde que ce soit le coup de foudre entre eux sinon je ne les aurais jamais présenté. Égoïstement, j’avais toujours pensé que … qu’un jour peut-être, on dépasserait le stade de cette belle amitié. Je l’avais fantasmé cet instant où il me dirait que ça, ça ne lui suffisait pas. Je m’étais même dit que si je ne l’avais que pour moi, même comme simple meilleure amie, ça serait mieux que de ne l’avoir pas du tout. « T’es sûr de toi ? » demandais-je doucement sans le quitter des yeux.

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UA  - Anthony ☆  @Pénélope Danbury

Et si Tony se mariait…

« Carla est dingue de toi, elle est parfaite… » « Je sais», réplique-t-il aussitôt car il est en effet certain d’une chose : sa petite-amie, sa fiancée, sa future épouse l’aime. Il acquiesce d’un signe de tête tout en passant les mains sur sa veste comme pour ôter de la poussière inexistante, ou un peu de doute de manière symbolique. « T’as qu’un mot à dire et on peut tout annuler si c’est que tu veux. » A cette remarque – ou proposition – il ne peut pas contenir un éclat de rire sincère. Un rire libérateur même. « Mais oui bien sûr … », dit-il en la bousculant doucement alors qu’elle lui fait un clin d’œil et rit à son tour. Il est loin de s’imaginer que cette réplique a un peu de vrai. Pénélope aurait été prête à l’accompagner dans un changement de direction. Elle lui montrait que tout était encore possible. Il pouvait encore faire demi-tour, rebrousser chemin. Comment ? Pourquoi ? Carla était parfaite. Elle était dingue de lui. Et, ils avaient même choisi ensemble la pièce montée. Il se calme doucement tout en s’accrochant au regard de sa meilleure-amie. Elle était là. Tout irait pour le mieux.

« Euh … oui c’est sûr. Elle t’aime … » Elle baisse les yeux et il fronce aussitôt les sourcils en ayant un léger geste de recul pour pouvoir observer la moindre de ses réactions. Pourquoi baissait-elle les yeux ? Pourquoi avait-il le sentiment que quelque chose clochait ? Inquiet. Désormais, il s’inquiétait. « Mais … » « Mais …», dit-il en même temps qu’elle, car c’était toujours la même chose pour les deux. Ils pensaient être capables de lire les pensées de l’autre, de pouvoir finir les phrases de l’autre … alors qu’en réalité, ils ne parvenaient pas à voir l’amour que l’un avait pour l’autre depuis de bien trop nombreuses années. « T’es sûr de toi ? » Il retrouve son regard et sourit en voyant son inquiétude à elle. »« Attends --- est-ce que c’est toi qui te fais plus de souci que moi à mon propre mariage ? », constate-t-il d’une voix rieuse mais son sourire s’évanouit quand il s’aperçoit qu’elle est sérieuse, très sérieuse même. Alors il se reprend et endosse un air plus sérieux. »« Je crois, oui. » Il hausse les épaules. » « C’est toi-même qui me le dis. Carla m’aime comme je suis, avec le tas de défauts qu’il y a dans le packaging et on s’entend plutôt bien depuis le début … Elle ne me donne pas de raison pour avoir le moindre doute … Pourquoi ? Tu penses que je fais une grosse connerie ? », demande-t-il en penchant la tête sur le côté, les sourcils froncés, perplexe.

« Tu peux me le dire, hein, si tu penses que je fais une connerie --- ce serait un peu mesquin de ta part de me le dire à une heure du moment fatidique mais au moins, tu serais honnête … », qu’il ajoute dans un éclat de rire avant de se diriger vers la table sur laquelle était posée un verre d’eau qu’il porte à ses lèvres pour boire une longue gorgée.

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Et si Tony se mariait…
Il lisait en moi comme dans un livre ouvert. Il connaissait chacune de mes mimiques et pouvait se targuer de savoir les interpréter à peu près toutes. Sauf que là, il ne pouvait pas se douter de ce qui se passait dans ma tête. Même moi, j’avais mis du temps à comprendre ce que je ressentais pour lui alors comment pourrait-il s’en douter ? Il voit l’inquiétude dans mes yeux et pense que je m’inquiète pour son mariage. Naïf qu’il est ! « Attends --- est-ce que c’est toi qui te fais plus de souci que moi à mon propre mariage ? » Je pouffe de rire, lui jetant un rapide coup d’œil mais il voit bien que je suis sérieuse. « Je crois, oui. » Seigneur, ne dis pas que tu crois, ça me donne de faux espoirs ! « C’est toi-même qui me le dis. Carla m’aime comme je suis, avec le tas de défauts qu’il y a dans le packaging et on s’entend plutôt bien depuis le début … Elle ne me donne pas de raison pour avoir le moindre doute … Pourquoi ? Tu penses que je fais une grosse connerie ? » Mon avis compte pour lui, pourtant j’estime ne pas être une mauvaise personne. Carla l’aime à la folie et ça ferait de moi quel genre de garce de foutre en l’air ce mariage ? De tout lui dire ce jour-là ! A mon tour d’hausser les épaules et de répondre un vague : « Je suis pas la meilleure personne pour te donner des conseils sur le mariage Tony. »


« Tu peux me le dire, hein, si tu penses que je fais une connerie --- ce serait un peu mesquin de ta part de me le dire à une heure du moment fatidique mais au moins, tu serais honnête … » Un éclat de rire nerveux. Très nerveux même. « Bon sang, tu me facilites pas la tâche. » marmonnais-je. J’attends qu’il finisse son verre d’eau et viens me planter devant lui. « Ok, je vais être honnête. » Et là, je ne rigole plus. Je tords mes doigts dans tous les sens et souffle longuement avant de lever la tête vers lui. « Ouai … je pense que tu fais une connerie en épousant Carla. » Au moins, je ne passe pas par 40 chemins, j’y vais … « Tony je … » Je me mordille la lèvre inférieure, sentant mes joues prendre une teinte écarlate. Ne pas bégayer, être claire … « Je … Je t’aime. Je pense que ça fait depuis qu’on se connaît que c’est le cas et je croyais que n’être que la meilleure amie me suffirait mais je peux pas.» je remets nerveusement une mèche de cheveux derrière mon oreille et continue : « Je suis tellement désolée de te le dire aujourd’hui, je ..je sais que Carla t’aime, mais … mais je t’aime aussi et je voulais que tu le saches. » Bravo Pénélope ,à 45 minutes de la cérémonie ! Beau timing !

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« Je suis pas la meilleure personne pour te donner des conseils sur le mariage Tony. » Il roule des yeux, peu convaincu. « Tu peux me le dire, hein, si tu penses que je fais une connerie --- ce serait un peu mesquin de ta part de me le dire à une heure du moment fatidique mais au moins, tu serais honnête … » Il s’empare de son verre d’eau pour en boire une longue gorgée. Il refuse la moindre goutte d’alcool aujourd’hui, pour ne pas louper le moindre souvenir. Mais, il doit bien avouer qu’il crève de chaud. Est-ce que c’est le climat australien ou alors la tenue ou alors situation ? ou pire encore, un mélange de tout. « Ok, je vais être honnête. » Il lâche un soupir de soulagement en entendant cette réplique. L’honnêteté, c’est ce dont il a besoin aujourd’hui. Son verre retrouve sa place originelle et il plante son regard sur Pénélope attendant son analyse de la situation … c’est son rôle de témoin, de meilleure-amie après tout. « Ouai … je pense que tu fais une connerie en épousant Carla. » Il écarquille les yeux et manque de s’étouffer en entendant ses paroles. Il a même un pas de recul, la main posée sur son torse tout en toussotant un « woh ». Elle n’y allait pas par quatre chemins. « Tony je … Je … Je t’aime. Je pense que ça fait depuis qu’on se connaît que c’est le cas et je croyais que n’être que la meilleure amie me suffirait mais je peux pas. » Ses yeux deviennent deux billes gigantesques. Il ne bouge plus. Il ne cligne même plus des yeux. Il a la bouche entrouverte et les yeux écarquillés tout en la fixant. Il cligne des yeux. Et, elle en remet une couche en le répétant. Elle l’aime. Elle l’aime et elle ne trouve pas mieux comme timing que de le lui dire le jour de son mariage. Il cligne des yeux de nouveau. « Je suis tellement désolée de te le dire aujourd’hui, je ... je sais que Carla t’aime, mais … mais je t’aime aussi et je voulais que tu le saches. »

Ses lèvres bougent mais aucun son ne s’échappe de ses lèvres. Il est sous le choc. Adolescent, étudiant, il avait attendu à ce qu’elle lui dise, à ce qu’elle lui avoue l’aimer, à ce qu’elle lui dise que ce n’était pas que platonique … il aurait aimé l’entendre, le lui dire même mais il avait appris à être le meilleur-ami, le confident, celui qui panse les plaies et l’accueille chez lui lors de ses ruptures amoureuses. « Woh ! », répète-t-il une nouvelle fois après peut-être quatre longues secondes de silence. « Penne, c’est toi qui m’a présenté Carla --- c’est toi qui m’a aidé à choisir la bague de fiançailles qui lui plairait … bordel, Pen ! » Il a un pas de recul et passe une main dans ses cheveux, se mettant à faire les cent pas. « Tu peux pas dire ça. Tu peux pas dire ça maintenant, tu peux me pas dire ça … ni aujourd’hui, ni demain. T’es ma témoin, bordel ! T’es censé me dire que tout va bien se passer, me donner un coup dans le dos et me faire un clin d’œil complice quand je dis « oui » » Il marmonne des paroles imprononçables en tournant en rond et finit par s’arrêter, se tournant vers elle.

« Tu sais quoi ? C’est peut-être juste le stress, t’as peut-être juste peur que je disparaisse de Brisbane, qu’on ne se voit plus et que ça change quoique ce soit entre nous » … il essaie de rationaliser les choses. Il essaie du mieux qu’il peut. « Hm ? C’est le stress ? Pen. Dis-moi que c’est le stress qui te fait dire ça … », il plisse les yeux, il la supplie même du regard. « Pen ? »

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Il ne s’y attend pas. Et comment lui en vouloir. Depuis toutes ces années, j’avais toujours été la meilleure amie sans jamais faillir à ce rôle. Tony avait joué le rôle de l’épaule sur laquelle pleurer quand je vivais des moments difficiles, quand les relations s’enchainaient et ne me satisfaisaient jamais. Elles ne pouvaient pas me satisfaire parce que je les comparais toutes à ce que j’avais à mon meilleur ami. Celui que je mettais sur un piédestal. Je pensais que la réciproque était vrai jusqu’à ce que je lui présente Carla. « Woh ! Penne, c’est toi qui m’a présenté Carla --- c’est toi qui m’a aidé à choisir la bague de fiançailles qui lui plairait … bordel, Pen ! » S’il savait ce que ça m’avait coûté ! J’acquiesce silencieusement. « Je sais. » ll n’y avait rien à dire de plus. J’étais celle qui les avait présenté, j’étais à l’origine de leur histoire… Finalement, JE nous avais mis dans cette situation.

Je le regarde reculer d’un pas, passer une main dans ses bouclettes brunes et faire les 100 pas devant moi. « Tu peux pas dire ça. Tu peux pas dire ça maintenant, tu peux me pas dire ça … ni aujourd’hui, ni demain. T’es ma témoin, bordel ! T’es censé me dire que tout va bien se passer, me donner un coup dans le dos et me faire un clin d’œil complice quand je dis « oui » » Je croise les bras contre ma poitrine et roule des yeux : « Tu crois que je suis contente de mon timing pourri ? Je peux pas …je suis incapable de te rassurer, ça c’est pas dans mes cordes. Je peux pas te dire que tout va bien se passer parce que c’est le bordel dans ma tête. Je pourrais pas te faire un clin d’œil quand tu vas dire oui parce que ça me rend malade, ça me prend aux tripes Tony.» Un haussement d’épaule, une évidence. Une évidence qu’il … ne semblait pas partager ?


« Tu sais quoi ? C’est peut-être juste le stress, t’as peut-être juste peur que je disparaisse de Brisbane, qu’on ne se voit plus et que ça change quoique ce soit entre nous » Je grimace. « J’en ai pas peur, c’est ce qui va se passer Tony. C’est fini les vacances tous les deux, les randonnées débiles, les journées spa ensemble… C’est terminé de faire des soirées chez l’un ou chez l’autre … ce sera fini tout ça parce que tu privilégieras ta femme. » Quoi ? c’est pas ce qu’il espérait entendre, n’est-ce pas ? « Hm ? C’est le stress ? Pen. Dis-moi que c’est le stress qui te fait dire ça … » Je lui adresse un sourire triste, « Pen ? » Et je sens les larmes me monter aux yeux et les essuie d’un geste rageur. « Non … je peux pas te mentir à toi Tony. Je t’aime et je me suis réveillée trop tard. Je t’aime, sûrement depuis qu’on a 12 ans et ça s’est jamais arrêté. Je t’aime parce que t’es la seule personne avec laquelle je suis vraiment moi. Avec toi je joue pas, j’ai pas à jouer le rôle d’une autre, je te fais confiance, tu me fais confiance,…on est une équipe. On a toujours été une équipe d’ailleurs. Je suis vraiment … dingue de toi même si j’arrêtais pas de dire à quel point t’es mon double masculin et qu’on s’amusait de dire à quel point notre relation était belle et surtout très platonique. TROP platonique. » Merde on m’arrête plus ! « Je t’aime et – bordel de merde ! – ça me prend aux tripes de me dire que c’est moi qui devrais être à la place de Carla. Toi, moi, c’était tellement évident … » Je sens mes joues prendre une teinte écarlate et j’ai un rire sans joie, « Mais je dois être la seule à le penser. » Je recule et me mets à faire les 100 pas … Je finis par me dire que j’aurais dû me taire. « Si c’est ce que tu veux, si ce que je dis, tu le partages pas,oublies ce que je viens de dire. Oublies, va te marier et on fera comme s’il s’était rien passé. »

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« Tu crois que je suis contente de mon timing pourri ? Je peux pas … je suis incapable de te rassurer, ça c’est pas dans mes cordes. Je peux pas te dire que tout va bien se passer parce que c’est le bordel dans ma tête. Je pourrais pas te faire un clin d’œil quand tu vas dire oui parce que ça me rend malade, ça me prend aux tripes Tony. » Plus elle parle, plus il s’enfonce dans ses pensées. « Tu sais quoi ? C’est peut-être juste le stress, t’as peut-être juste peur que je disparaisse de Brisbane, qu’on ne se voit plus et que ça change quoique ce soit entre nous. » Il espère mais elle grimace. « J’en ai pas peur, c’est ce qui va se passer Tony. C’est fini les vacances tous les deux, les randonnées débiles, les journées spa ensemble… C’est terminé de faire des soirées chez l’un ou chez l’autre … ce sera fini tout ça parce que tu privilégieras ta femme. » Il secoue la tête. « Mais non --- bien sûr que non », soupire-t-il en fronçant les sourcils. Il avait la candeur de s’imaginer une vie au cours de laquelle Pénélope serait toujours présente, comme amie. Mais, au fond de lui, il savait qu’elle avait raison. A un moment donné, il construira une vie de famille avec Carla, il aura sa propre famille, il aura un autre emploi du temps. Ils se verront de temps en temps pour finalement plus se voir, plus s’écrire … se perdre de vue. « Non … je peux pas te mentir à toi Tony. Je t’aime et je me suis réveillée trop tard. Je t’aime, sûrement depuis qu’on a 12 ans et ça s’est jamais arrêté. Je t’aime parce que t’es la seule personne avec laquelle je suis vraiment moi. Avec toi je joue pas, j’ai pas à jouer le rôle d’une autre, je te fais confiance, tu me fais confiance, … on est une équipe. On a toujours été une équipe d’ailleurs. Je suis vraiment … dingue de toi même si j’arrêtais pas de dire à quel point t’es mon double masculin et qu’on s’amusait de dire à quel point notre relation était belle et surtout très platonique. TROP platonique. » Ses paroles sont l’écho de ce qu’il pensait depuis des années et qu’il avait enfermé dans un coin de son esprit pour avancer. Sa bouche devient sèche, beaucoup trop sèche. Il a chaud de plus en plus chaud. « Je t’aime et – bordel de merde ! – ça me prend aux tripes de me dire que c’est moi qui devrais être à la place de Carla. Toi, moi, c’était tellement évident … » Il cligne des yeux. Carla lui avait demandé au début de leur rendez-vous pourquoi il n’y avait jamais rien eu entre Pénélope et lui … il avait simplement dit qu’ils étaient amis, qu’il n’était pas son type et qu’il avait décidé de remplir le rôle de meilleur-ami, que ce rôle lui allait à ravir, qu’ils étaient heureux comme ça. Aujourd’hui, c’était si différent … « Je t’aime et – bordel de merde ! – ça me prend aux tripes de me dire que c’est moi qui devrais être à la place de Carla. Toi, moi, c’était tellement évident … Mais je dois être la seule à le penser. Si c’est ce que tu veux, si ce que je dis, tu le partages pas, oublie ce que je viens de dire. Oublie, va te marier et on fera comme s’il s’était rien passé. » « Comment tu veux que je fasse comme s’il ne s’était rien passé ? » On frappe à la porte et c’est son petit frère qui apparaît dans l’encadrement de la porte, juste sa tête. Tony se tourne vers lui, affichant un sourire peu rassurant et peu rassuré. « Juste pour te dire que la musique est OK, Edison est au taquet avec le groupe … on est dans les starting block, Tone. » Il tapote sur la porte avant de la refermer au plus vite et retourner à ses occupations. La porte se referme et Tony baisse la tête un instant avant de faire de nouveau volte-face pour affronter le regard et les traits du visage de celle qu’il avait appris à taire son amour.

« Tu sais aussi bien que moi que je ne suis pas capable de faire comme si … comme s’il ne s’était rien passé … » Il se laisse tomber sur la chaise la plus proche et lève la tête vers elle. « Bordel Pen … », il passe les mains dans ses cheveux, « je peux pas lui faire ça, je peux pas la laisser en plan, l’abandonner un jour comme celui-là, pas même si --- », s’il l’aime. Il soupire de nouveau. « Pen, bien sûr que ça devrait être toi. » Et la voix s’emporte. Il s’énerve ? Tony, la force tranquille s’énerve. « C’est toi qui devrait partager ma vie, c’est avec toi que je devrais composer mon futur … bien sûr que oui. Mais je te rappelle que tu m’as présenté Carla, tu m’as fait comprendre que je ne suis pas ton petit-ami mais ton meilleur-ami --- tu m’as fait faire mon deuil, de ce qu’on pourrait être toi et moi. » Il s’emporte et se lève brusquement de sa chaise. Mais, il voit les larmes dans ses yeux … et son cœur se brise. Une fois de plus.

« Je peux pas lui faire ça … on peut pas lui faire ça … », il s’approche d’elle et son cœur rate un battement. « On peut pas être ce genre de personnes … Pen … », son bras se tend vers elle et sa main vient saisir la sienne. Parfois, les mots ne suffisent pas. Les mots ne se trouvent pas. Et, Anthony ne peut pas trouver les mots alors, il ne dit plus un mot. Il se contente de prendre sa main dans la sienne et de l’attirer vers lui pour la prendre dans ses bras. Une idiote. Une folie. Il l’enlace avec tendresse, chastement. Une étreinte au cours de laquelle il ferme les yeux, au cours de laquelle il s’enivre de son parfum, au cours de laquelle … il pense à ces « et si ». Mais, la tenant contre lui, dans ses bras, dans cette étreinte, il ne parvient pas à prononcer la moindre parole.

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UA  - @Anthony Lewis ☆ Pénélope

Et si Tony se mariait…

Il avait la candeur d’imaginer que son mariage ne changerait rien à notre relation. Bien sûr que si, elle allait la changer. Absolument tout changer. Il allait se marier, faire sa vie, et Carla allait mettre des limites. Si je me mariais et que mon mari avait une meilleure amie, je mettrais également le ola … Et de toute façon, je ne me marierais sûrement jamais parce que … Parce que mon âme sœur allait se marier avec une autre. Il ne pouvait pas en être autrement de toute façon. Je l’avais perdu ce soir du nouvel an où je lui avais présenté Carla. J’en étais persuadée parce qu’après tout ce que je lui avais dit il réagissait à peine. Son frère vint interrompre notre conversation mais, heureusement, il disparut rapidement.

« Tu sais aussi bien que moi que je ne suis pas capable de faire comme si … comme s’il ne s’était rien passé … » Je le regarde se laisser sur sa chaise et soupire longuement. Il allait bien falloir s’il voulait préserver le semblant d’amitié qu’il allait nous rester quand nous aurons fini cette conversation « Bordel Pen …je peux pas lui faire ça, je peux pas la laisser en plan, l’abandonner un jour comme celui-là, pas même si --- » Mon regard se bloque dans le sien. Se pourrait-il que … ? « Pen, bien sûr que ça devrait être toi. » La surprise, l’incrédulité tant et si bien que je suis incapable d’ouvrir ma bouche. Je le regarde, surprise et je suis encore plus surprise quand il hausse le ton. « C’est toi qui devrait partager ma vie, c’est avec toi que je devrais composer mon futur … bien sûr que oui. Mais je te rappelle que tu m’as présenté Carla, tu m’as fait comprendre que je ne suis pas ton petit-ami mais ton meilleur-ami --- tu m’as fait faire mon deuil, de ce qu’on pourrait être toi et moi. » J’encaisse les reproches, je les entends mais il n’est pas blanc non plus ! C’est comme si j’entendais mon cœur se briser parce que, bordel, nous étions abonnés aux occasions manquées tous les deux ! « Tu peux pas me mettre tout sur le dos ! T’as pas le droit et je voulais juste te présenter une pote. Je suis pas Tinder, Tony, … je l’ai ramené parce que j’étais contente de revoir une copine de fac, et c’était pas pour que tu te la tapes ! Et je te rappelle que ce soir-là, c’est TOI qui m’a demandé de pas rester, comme on le faisait habituellement, pour ranger chez toi. Le message pouvait pas être plus clair … Non ? Et puis, je suis pas devin hein … Ils étaient pas très clairs tes signaux ! Et t’étais pas non plus très clair quand t’as collectionné les nanas et que je restais ton éternelle « copilote de soirée » ! Tu m’as jamais donné l’impression de vouloir plus ! Tu me mettais sur la touche, comment tu voulais que je réagisse ?! » m’emportais-je à mon tour. Des putains d’occasions manquées, des quiproquos  … Bordel ! c’était vraiment à ça que tenait notre non-relation ?


« Je peux pas lui faire ça … on peut pas lui faire ça … » Je ferme les yeux, prenant douloureusement conscience de ce qu’il était en train de dire. « On peut pas être ce genre de personnes … Pen … » Il prend tendrement ma main et ce simple geste m’arrache un sanglot. « Je sais. » lui soufflais-je alors qu’il me prenait dans ses bras. Il m’enlace avec tendresse et je me blottis un peu plus contre lui, enserrant son cou, humant son parfum une dernière fois. Je finis par me reculer légèrement, venant coller mon front contre le sien, toujours mes bras enroulés autour de son cou. Je ferme les yeux, me pince les lèvres, sans même oser plonger mon regard dans le sien parce que la sensation serait trop forte ….de faire une connerie irréversible. De l’embrasser jusqu’à perdre mon souffle. « Je peux pas rester … je peux pas assister à ton mariage… » J’espérais qu’il comprendrait …

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UA  - Anthony ☆  @Pénélope Danbury

Et si Tony se mariait…

« Tu peux pas me mettre tout sur le dos ! T’as pas le droit et je voulais juste te présenter une pote. Je suis pas Tinder, Tony, … je l’ai ramené parce que j’étais contente de revoir une copine de fac, et c’était pas pour que tu te la tapes ! Et je te rappelle que ce soir-là, c’est TOI qui m’a demandé de pas rester, comme on le faisait habituellement, pour ranger chez toi. Le message pouvait pas être plus clair … Non ? Et puis, je suis pas devin hein … Ils étaient pas très clairs tes signaux ! Et t’étais pas non plus très clair quand t’as collectionné les nanas et que je restais ton éternelle « copilote de soirée » ! Tu m’as jamais donné l’impression de vouloir plus ! Tu me mettais sur la touche, comment tu voulais que je réagisse ?! » Le résumé de leur histoire. Deux abrutis qui ne semblent pas se comprendre. Pas aussi bien qu’ils le pensaient hier. Ils avaient merdé sur toute la ligne. Ils étaient passés à côté de leurs vies … et ils en prenaient conscience le jour de son foutu mariage. Finalement, c’est un silence qui les unit, les réunit. Les paroles deviennent murmures, quand il lui souffle qu’ils ne peuvent pas être ce genre de personnes … le genre de personnes qui se foutent royalement des sentiments des autres, et se concentrent sur leur petit bonheur. Il ne pourrait pas se regarder dans le miroir. Il ne pourrait plus jamais regarder Carla. Il n’en aurait jamais le courage. L’étreinte se fait douce. Une étreinte pour son âme, pour ce cœur malmené qui ne bat en réalité que pour elle … depuis ce jour, sur les bancs de l’école, où elle lui avait prêté un feutre. Le front de la blonde se colle au sien et ils sont tous les deux incapables d’ouvrir les yeux. Il sait, tout comme elle, que si jamais il a la folie d’ouvrir les yeux, il l’embrasserait … un baiser libérateur. Un baiser tellement attendu … « Je peux pas rester … je peux pas assister à ton mariage … », lui confie-t-elle alors à demi-mots et évidemment, il comprend.

Il ne peut tout de même pas la forcer à être là, à y assister. « Je sais --- je sais aussi que si jamais tu franchis cette porte, c’est pour sortir de ma vie », et il les ouvre, ces foutues paupières. Les sourcils se froncent, le cœur se serre. Les mains viennent se poser sur ses joues. « Et je peux pas sans toi --- je ne conçois pas une vie, une réalité sans que tu fasses partie de ma vie --- » Il ajoute dans un murmure et finalement, elle le regarde. Le regard de l’un s’accroche à celui de l’autre, s’emprisonnant à tout jamais dans cette ribambelle de non-dits qui venaient de voler en éclats. « Je ne peux pas et ne veux pas vivre sans toi, Penne --- » Et il commet l’irréparable. Sans que ses mains ne se détachent de ses joues, il vient anéantir les minuscules centimètres qui les séparaient pour cueillir un doux baiser sur ses lèvres. Un chaste baiser. L’effet d’une caresse. Et l’univers s’illumine. Et le baiser se prolonge alors que ses mains se perdent dans ses cheveux …

… et que la porte s’ouvre … au pire moment qu’il soit.

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Et si Tony se mariait…

C’était le pire moment pour lui confier ce que je ressentais, le pire timing de l’histoire …Et pourtant, on ne pouvait plus m’arrêter. C’était libérateur et ça me brisait un peu plus le cœur, convaincue que la réciprocité n’était pas là. Et finalement, nous n’étions que deux abrutis qui ne voyaient pas ce qu’ils avaient sous les yeux depuis des années. Des années manquées à être persuadés de se comprendre et à, finalement, ne même pas voir l’évidence sous leurs yeux. Son étreinte me fait du bien. Ça me fait du bien qu’il me serre dans ses bras, et ça me fait du bien de le garder contre moi. J’hume son parfum et passe mes mains dans ses bouclettes brunes. Je lui avoue, à demi-mot que je ne suis pas capable d’assister à son mariage. J’ai l’impression qu’il le comprend. « Je sais --- je sais aussi que si jamais tu franchis cette porte, c’est pour sortir de ma vie » Un soupir. Pour son bien, pour mon bien, pour leur bien à eux, il fallait que je sorte de sa vie. Et si je voulais me reconstruire, c’est ce que je devais faire. « Ce serait le plus raisonnable. » parvins-je à articuler tout en ouvrant les yeux. Ses mains se posent doucement sur mes joues. « Et je peux pas sans toi --- je ne conçois pas une vie, une réalité sans que tu fasses partie de ma vie --- » Il a murmuré ces dernières paroles qui me sortent de ma léthargie. J’ouvre les yeux et tombe sur ses iris sombre, nos regards s’accrochent enfin. Plus de non-dit, plus d’interprétation, plus de « et si », des sentiments bruts. « Je ne peux pas et ne veux pas vivre sans toi, Penne --- » Mon regard dévie sur ses lèvres un quart de seconde et il ne lui en faut pas plus pour commettre l’irréparable. Ses lèvres viennent se poser sur les miennes. Un chaste baiser, lèvres contre lèvres mais ça me fait l’effet d’un électrochoc, littéralement. Je suis incapable d’imaginer une vie sans lui,  sans sa présence, sans son sourire, sans ses blagues …. Le baiser se prolonge et ses mains viennent se perdre dans mes cheveux alors que les miennes viennent se placer, sous son costard, autour de sa taille pour le garder un peu plus longtemps contre moi.

C’est le boucan que fait la porte en s’ouvrant à la volée qui nous stoppe. Je recule vivement, mon cœur bat plus vite dans ma poitrine. « Anthony !» C’était la voix du père de Tony. Une voix pleine de reproche qui s’abattait sur nous. Je me détache de mon meilleur ami comme si je m’étais brûlée et quelques secondes plus tard, c’est le visage de Carla que je vois apparaître. « Mais enfin, qu’est-ce qui se passe ici ?!» Le regard de la texane se fait interrogateur et passe de moi à Tony, sans comprendre ce qui est en train de se jouer ici même. Mon regard se fait suppliant, il alterne entre mon amie, mon meilleur ami et le père de ce dernier qui finit par s’éclipser. « Je ferais mieux d’y aller…» Carla fronce les sourcils et réitère ses propos, de manière plus impatiente : « Bordel ! Mais parlez à la fin ! Qu’est-ce qu’il y a ??!» Aucun son n’arrive à sortir de ma douche, j’ouvre mes lèvres mais aucun son n’en sort. Je déglutis avec difficultés et après avoir lancé un bref regard à Tony, je n’arrive à sortir qu’un malheureux : « Je suis tellement désolée Carla… » Et c’est comme si la belle américaine comprenait ce qui était en train de se jouer. Elle met sa main devant sa bouche, essayant vainement les larmes qui lui montent aux yeux. « Non … Vous pouvez pas me faire ça. Pas aujourd’hui… Pen, Tony …. C’est une blague ?!» Sans s’en rendre compte, Carla s’était mise à crier, dans un mélange de colère et de tristesse. Elle avait deviné … comment n’aurait-elle pas pu comprendre ce qui se tramait entre ces deux-là ?

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UA  - Anthony ☆  @Pénélope Danbury

Et si Tony se mariait…

Pris la main dans le sac. La voix de son père le fait sortir de sa rêverie, de ce monde de tous les possibles au bout des lèvres de sa meilleure amie. « Anthony ! » Aussitôt, il se fige et Pénélope a même quelques pas de recul, se détachant de lui --- mais elle a beau essayé d’effacer les preuves, son père n’a pas été aveugle. Tony se tourne vers lui et essaie de lui transmettre ses pensées par télépathie, lui faire comprendre qu’il se passe quelque chose de grave et qu’il ne connaît pas la démarche à suivre pour s’en sortir. Il est perdu. Il essaie de lui hurler par la pensée un « au secours », mais son père ne peut rien faire que Carla apparaît et elle est … époustouflante. Elle lui avait parlé du choix de sa robe, elle s’était amusée les semaines précédentes à le faire languir … et aujourd’hui, il la voyait … et non pas à l’autel. « Mais enfin, qu’est-ce qui se passe ici ?! » « Je ferais mieux d’y aller… » Son père disparaît en agitant les mains, lui faisant comprendre qu’il ne peut pas lui assurer les arrières sur ce coup-là. Un pas en direction vers la future épouse, l’air toujours aussi perdu. « Bordel ! Mais parlez à la fin ! Qu’est-ce qu’il y a ??! » « Je suis tellement désolée Carla… » Les paroles de Pénélope font froid dans le dos. Elle est désolée … des excuses lors d’un mariage, non, cela n'annonce jamais rien de positif. Tone déglutit avec difficulté et fait un pas de nouveau vers elle alors que ses mains viennent se poser sur ses lèvres rosées. Son regard se remplit de larmes et elle semble comprendre que cette pièce possède un lourd secret. « Non … Vous pouvez pas me faire ça. Pas aujourd’hui… Pen, Tony …. C’est une blague ?! » « Carla --- », il ne peut pas lui dire que ce n’est pas ce qu’elle croit car il se doute qu’elle s’imagine le pire et que le pire est en train de se produire. Il fait un nouveau pas vers elle, « Je --- euh --- », ses mains se posent sur ses bras et elle fait un pas vers lui, oubliant Pénélope et s’accrochant au regard de son fiancé. « Arrête avec ça, Tone, qu’est-ce que tu es en train de me faire ? de nous faire ? Tu as peur ? C’est ça ? » Elle pose ses mains sur ses joues qu’elle caresse avec tendresse. Elle s’accroche à son regard tout en le caressant, comme si elle essayait d’effacer ses doutes. « C’est normal d’avoir peur, babe, mais on en a déjà parlé --- tu sais que tout va bien se passer. » Elle tente un sourire mais sa lèvre inférieure tremble nerveusement. Un soupir s’échappe de ses lèvres. « On s’est peut-être un peu trop précipité --- je me suis peut-être trop précipité », ses mains se posent sur les poignets de la jeune femme, la voix est posée, calme, trop calme, « et je --- » Elle retire ses mains et fronce les sourcils. Oh !

« Est-ce que c’est toi qui lui a mis ça en tête ? », les sourcils se froncent, le regard se fait perçant. Elle est prête à rugir, bondir. « Peut-être que nous devrions parler, rien que toi et moi … », ajoute-t-il tout en venant poser une main sur son bras.

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UA  - @Anthony Lewis ☆ Pénélope

Et si Tony se mariait…

Je ne saurais même pas dire à quel moment la situation m’avait échappé. Quand Tony m’avait annoncé qu’il allait se marier il y a quelques mois ? Ou plutôt quand je lui avais dit qu’il faisait une connerie en se mariant avec Carla ?  Dans tous les cas, j’étais certaine de ne plus rien contrôler depuis qu’il m’avait embrassé et que son père, puis Carla étaient arrivés. Et je culpabilisais. Bien sûr que je me sentais coupable de toute cette situation. Une infime partie de moi n’arrêtait pas de me hurler que j’aurais dû me taire mais je savais que j’avais fait le bon choix. Je ne serais pas arrivée à garder ce secret pour moi et Tony aurait fini par deviner ce qui se passait dans ma tête.

Carla se doute de quelque chose. C’est évident. Elle m’avait posé la question à plusieurs reprises depuis qu’elle entretenait une relation avec le Lewis : C’est juste ton meilleur ami ? T’es sûre ? Il s’est jamais rien passé entre vous ? Rien de sexuel ? Vous êtes très proches, alors pourquoi vous n’avez jamais rien tenté ? Un exercice auquel j’étais malheureusement habituée et auquel j’avais répondu automatiquement que c’était mon meilleur ami, juste mon meilleur ami et que nous tenions l’un à l’autre mais pas de cette manière-là. Et j’avais réussi à m’en convaincre. Je m’en étais convaincue depuis des années !

Elle s’énerve, elle s’impatiente Carla. Je déglutis avec difficultés en regardant mon amie de fac et regarde Tony s’avancer doucement vers elle. Je me sens de trop quand ils sont comme ça tous les deux. J’ai eu cette impression dès la première fois qu’ils se sont rencontrés. Une impression qui m’a poussé à m’éclipser et m’éloigner pour lui laisser la place à elle. Tony s’avance doucement vers elle et pose son regard sur ses joues noyées de larmes. « Carla --- Je --- euh --- » - « Arrête avec ça, Tone, qu’est-ce que tu es en train de me faire ? de nous faire ? Tu as peur ? C’est ça ? » Elle pose ses mains avec tendresse sur ses joues et je ne peux qu’assister à ça, impuissante. Spectatrice de ce que j’ai causé. « C’est normal d’avoir peur, babe, mais on en a déjà parlé --- tu sais que tout va bien se passer. » Elle l’aime. C’est ce que je n’arrête pas de me répéter et pourtant, la jalousie me tord le ventre. Quand on aime vraiment quelqu’un, on a pas de doute. On doute pas, ni avant ni à 15 minutes du mariage … « On s’est peut-être un peu trop précipité --- je me suis peut-être trop précipité et je --- » Je me rends compte que je retenais ma respiration jusqu’alors…

Les sourcils de la texane se fronce et elle tourne la tête vers moi, furieuse. « Est-ce que c’est toi qui lui a mis ça en tête ? » me demande-t-elle de son regard perçant. « Peut-être que nous devrions parler, rien que toi et moi … » Carla se dégage vivement de la main de Tony  et s’avance vers moi, pour me faire face. « NON ! Je veux savoir ! Elle s’est toujours mise entre nous deux, enfin tu le vois pas babe ?» Mes yeux lancent des éclairs et si, jusqu’alors je culpabilisais de cette situation, je ne comptais pas me laisser accuser sans me défendre. « Je lui ai rien mis en tête. Tony est une adulte, il a pas besoin de moi pour réfléchir, il sait très bien le faire tout seul. » lui assénais-je en plantant mon regard dans le sien, avec un air de défi. Clairement pas la bonne solution quand on connaissait – comme moi – cette belle texane au tempérament de feu. « Et je me suis jamais mise entre vous deux. Au contraire, je t’ai laissé touuuuuuuute la place ! » j’exagérais volontairement le « toute » pour bien lui montrer que c’est elle qui avait toute l’attention du Lewis.  Le pire dans tout ça, c’est que je n’avais jamais eu l’intention de jeter de l’huile sur le feu.

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UA  - Anthony ☆  @Pénélope Danbury

Et si Tony se mariait…

« NON ! Je veux savoir ! Elle s’est toujours mise entre nous deux, enfin tu le vois pas babe ? » Anthony ne sait pas vraiment quoi répondre car il ne peut pas la contredire. Il a souvent eu Pénélope dans ses pensées. Il a souvent annulé quelques plans parce que Pénélope avait un événement, un examen, une idée … il avait toujours composé son emploi du temps et celui de Carla en accord avec celui de Pénélope. Et ce même lors du choix du repas organisé pour leur mariage … ces petites attentions étaient incontrôlées, intuitives et il en prenait conscience à cet instant. Trop tard. «Je lui ai rien mis en tête. Tony est une adulte, il a pas besoin de moi pour réfléchir, il sait très bien le faire tout seul. » Il reconnaît la posture de sa petite-amie et future épouse (?), elle est prête à rugir et à bondir sur sa proie alors que dans cette situation, la proie n’est pas celle que l’on pourrait croire. «Et je me suis jamais mise entre vous deux. Au contraire, je t’ai laissé touuuuuuuute la place ! » « Carla … écoute-moi, ce n’est pas du tout ce que tu crois. » Sa main vient s’enrouler autour du bras de Carla pour finalement se placer devant elle et capturer son regard. « Pénélope ne s’est jamais mise entre nous, elle n’a jamais veillé à nous nuire, à te nuire --- c’est juste que --- », comment dire … comment mettre des mots sur le fait que même s’il l’aimait, même s’il avait pu imaginer une vie à deux, elle n’était pas elle. Il ferme les yeux, soupire et ses mains viennent prendre celles de Carla pour finalement ajouter. «Je t’aime, Carla --- je t’assure que je ne t’ai jamais menti sur la nature de mes sentiments à ton égard, je te promets que je pensais chacune de mes paroles », elle fronce les sourcils, « est-ce que tu es en train de mettre un « mais ? » à la fin de ta phrase ? Tone, ne me dis pas que tu me laisses en plan le jour de notre mariage, ne me dis pas que tu ne crois plus en nous … »

Pris entre deux feux.
Pris entre deux amours.
Il se pince les lèvres. Il ferme les yeux. C’est le jour où on doit prendre une décision. La décision d’une vie. Il sait qu’il l’aime, mais qu’il ne l’aimera jamais autant que Pénélope. Il le sait. Mais ce baiser, cet aveu ne peuvent pas anéantir les années passées avec Carla, les promesses faites après une soirée à refaire le monde. « Il n’y a pas de mais », finit-il par lâcher comme un verdict brutal et brusque. Il porte ses mains à ses lèvres et y dépose un baiser. « On se retrouve dehors », les yeux rougis, elle soupire de nouveau avant de disparaître sans prendre le temps de jeter un regard à Pénélope qui était restée derrière Anthony.

Une fois seul à seul. Il reste dos à elle car il ne peut pas la regarder. « Je vais me marier, Penne --- je vais me marier même si je sais que je ne pourrais jamais l’aimer autant que je t’aime toi. Je vais me marier même si j’ai le cœur brisé --- » Il secoue la tête de droite à gauche. « Je vais me marier en sachant que je te perds pour toujours --- je vais me marier en sachant que mon âme sœur n’est pas celle qui me rejoindra à l’autel. » Il fait demi-tour pour la regarder. Les larmes au bord des yeux, il inspire profondément. « J’ai attendu tellement longtemps ce moment … qu’il devient irréaliste, surréaliste … mais je ne veux pas être le type qui laisse en plan sa fiancée à l’autel … je ne peux pas lui faire ça, je ne veux pas lui faire ça … » Il hausse les épaules.

« Alors même si je ne l’aime pas autant que je t’aime, même si je ne l’aimerais sans doute jamais de la même manière que ce que je ressens pour toi … je l’aime suffisamment pour ne pas avoir envie de lui briser le cœur. Je suis désolé … » Une larme roule sur sa joue. Il sait. Il vient de se briser le cœur et de briser le sien par la même occasion.

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UA  - @Anthony Lewis ☆ Pénélope

Et si Tony se mariait…

La terre se serait mise à trembler que je n’aurais jamais pu bouger d’ici. Je me rendais compte que je m’étais arrêtée de respirer … que la conversation qui déroulait sous mes yeux était courue d’avance. Ça ne changeait rien que je me sois livrée à lui. Ça ne servait à rien parce qu’il n’était pas ce genre de personne. Je ne l’étais pas plus que lui. On ne serait jamais ces personnes qui faisaient intentionnellement du mal aux autres. J’aurais pu jurer entendre mon cœur se briser en cet instant précis : « Il n’y a pas de mais. On se retrouve dehors » Un soupir de soulagement de la part de Carla qui finit par quitter la pièce sans un regard pour moi. Une fois seuls, Tony ne se tourne même pas vers moi. Il a raison parce que si j’avais croisé son regard, les vannes auraient lâchées, il ne pourrait pas en être autrement. « Je vais me marier, Penne --- je vais me marier même si je sais que je ne pourrais jamais l’aimer autant que je t’aime toi. Je vais me marier même si j’ai le cœur brisé --- » Je le savais. Je le savais à la minute même où je lui avais avoué mes sentiments que la fin de tout ça ne pouvait pas être positive … pour moi, pour nous en tout cas, si tant est qu’il y ai eu un nous un jour. « Je vais me marier en sachant que je te perds pour toujours --- je vais me marier en sachant que mon âme sœur n’est pas celle qui me rejoindra à l’autel. » Je ferme douloureusement les yeux, retenant avec peine les larmes qui perlent au coin de mes yeux. « J’ai attendu tellement longtemps ce moment … qu’il devient irréaliste, surréaliste … mais je ne veux pas être le type qui laisse en plan sa fiancée à l’autel … je ne peux pas lui faire ça, je ne veux pas lui faire ça … » J’inspire une grande bouffée d’air et essuie rageusement les larmes qui coulent sur mes joues, sans oser le regard. « C’est ton choix. » Pas de je comprends parce que je n’étais pas en mesure de comprendre, pas pour le moment en tout cas. La blessure était trop profonde, trop à vif … surtout qu’il l’avait choisi elle, pas moi, elle et sans même me regarder dans les yeux. « Alors même si je ne l’aime pas autant que je t’aime, même si je ne l’aimerais sans doute jamais de la même manière que ce que je ressens pour toi … je l’aime suffisamment pour ne pas avoir envie de lui briser le cœur. Je suis désolé … » Il m’aime aussi et je m’en mords les doigts de ne pas m’être manifestée avant, de ne pas avoir su lui montrer combien je tenais à lui plus qu’à un simple ami. « Ne sois pas désolé d’avoir fait un choix. » lui répondis-je tout simplement. La tentation d’essuyer cette larme qui coule sur sa joue est grande mais je me retiens de tout geste… « Soyez heureux ensemble. » finis-je par dire d’une voix terne. C’était fini, je l’avais perdu pour toujours avant même qu’on ait commencé quoi que ce soit … mais je l’avais perdu et c’était définitif. Je le savais parce qu’il aimait Carla et qu’elle aussi, elle l’aimait alors ils feraient une mariage heureux. Et c’est sans un mot de plus, ni même un geste que je prends mes affaires pour m’éloigner de lui, d’elle, de ce mariage auquel je n’ai pas le courage ni la force d’assister …

FIN