Hassan s’inquiète, Evelyn s’inquiète, Greta s’inquiète, Jenna s’inquiète, Mabel s’inquiète. Ruben fait du Ruben. La presse jubile. L’encre coule et Twitter reprend vie. Le cycle normal d’un scandale médiatique, sans doute. Ses proches le contactent un à un, certains avec plus de délicatesse que d’autres, certains avec  plus d’efforts dans l’idée de faire au moins semblant d’être discret sur la véritable raison de ce hey ça va ? sorti de nulle part, après trois mois sans nouvelles et la promesse d’aller boire un verre, un de ces quatre. Ses collègues à ABC se font silencieux, les gamins qui l’entraînait à l’UQ tout autant. En un claquement de doigt, bien loin de la fiction des films, sa vie a basculé, sans que ce ne soit pour la lui reprendre. Il a tout perdu, d’une façon différente seulement.

S’il l’avait pu, il jure qu’il aurait barricadé la porte de son appartement. S’il avait la moindre source de revenue encore, il se serait octroyé quelques jours loin de tout, comme ils en avaient discuté avec Evelyn, comme tel était leur parfait plan, cinq minutes à peine avant l’acte I du drame. Avant qu’il ne tente de frapper à mort l’homme qui s’en est pris à elle, avant qu’une simple entaille contre son torse le mène à son tour à l’hôpital, avant que son attitude indomptable ne mène le personnel à faire un test de drogue, pour savoir comment le soigner au mieux - foutaises. Sans ça, aucune information n’aurait pu fuiter. Sans ça, ni ABC ni l’université du Queensland n’auraient pu juger bon de se séparer de lui pour préserver leur image, avant que le scandale n’éclate, ce qui a bien sûr été le cas, quelques jours après à peine. Foutues conneries, foutue bienséance, foutu cachet de trop qu’il a pris en pensant qu’il serait sans conséquences, comme tous les autres juste avant lui.

Alors, quand on toque à nouveau directement à la porte de son appartement - foutus voisins qui laissent la porte ouverte au premier venu -, il grogne avant même de répondre, ses doigts trouvant place contre ses tempes douloureuses, avant qu’il ne grogne justement parce que lever le bras ravive la douleur maigre mais bien présente de l’entaille contre son torse. Pour enlever ses points, il devra ironiquement retourner à l’hôpital, là où il désire le moins être en ce monde. “Je veux voir personne, peu importe qui c’est. Et si c’est un journaliste, aucun commentaire.” Son livre sortira bientôt, tout le monde voudra le lire à l’intérieur et tenter de trouver des prémices à sa chute, digne d’une parfaite histoire de la mythologie grecque. Et avant toute stratégie commerciale, il parle franchement: il n’a sincèrement aucune envie d’entretenir la conversation avec qui que ce soit. “Si j’ouvre la porte, c’est juste pour vous en mettre une.” Il prévient, incapable d’apprendre de ses erreurs et surtout de se raisonner maintenant qu’il n’a plus aucune sorte de raison de le faire: il ne sera jamais un joueur à nouveau et, de toute évidence, plus personne ne voudra même qu’il s’approche d’un stade. Il n’ouvrirait qu’à Evelyn, et il sait au moins que ce n’est pas elle, alors le reste du monde peut bien se débrouiller pour continuer à tourner sans lui. Il a assez donné.

Pendant un instant et le silence qui suit sa première brimade, Rhett a espoir que cette dernière soit suffisante pour faire changer d’avis à l’inconnu et pour qu’il fasse demi-tour. Bien évidemment, il se fourvoie sur le sujet. Au moins, il a le pseudo-mérite de s’en rendre compte rapidement, et il n’aurait même jamais osé formuler cette hypothèse s’il avait reconnu la voix d’Elijah plus tôt. « Mauvaise idée, tu risques de te blesser » Il sourit, il rigole. Il tente d’alléger la situation et si Rhett n’était pas aveuglé par la haine, il serait capable de s’en rendre compte autant que de souligner l’effort de son ami pour tenter d’être présent et, surtout, rassurant. “Ça m’en touche une sans faire bouger l’autre.” Il répond d’un ton égal, lui qui n’est pas à une blessure près maintenant. Contre ses côtes, les points se résorbent peu à peu. De façon générale, il n’en a plus rien à faire d’être blessé ou non: ce n’est pas comme si qui que ce soit lui demandait d’être en forme pour jouer, ou même présentable pour passer à la télévision. Cela n’a plus aucune sorte d’importance, maintenant.

« Tu m’ouvres ? Je viens en paix »
“Tu m’emmerdes.”

Rhett lui répond d’abord en soufflant, puis en grognant légèrement au moment de se relever et de poser sa main sur l’entaille le long de ses cotes, comme si cela allait y changer quoi que ce soit. Elijah a déjà gagné, il le sait, et bien sûr que non son ami est encore incapable de le laisser camper de l’autre côté de la porte. Il serait capable de rameuter tout l’immeuble, et les journaux titrant la présence de l’héritier devant sa porte sont bien les derniers qu’il désire entendre. Il ne veut pas que son ami de toujours se retrouve mêlé plus que de raison à tout ceci: il ne peut pas protéger ses proches alors qu’il n’arrive pas même à le faire pour sa propre personne. “Je vais bien. Oui tout est vrai. Oui, bien sûr que c’est ABC qui m’a demandé de démissionner. C’est bon, j’ai répondu à toutes tes questions ?” Son avant-bras posé contre la porte, il observe un instant son ami dans les yeux, bleu dans bleu, avant d’enfin accepter de le laisser rentrer. Après tout, il lui a menti dès l’instant où il lui a dit qu’il allait bien: de toute évidence, ce n’est absolument pas le cas, et il n’y a pas besoin d’être fin psychologue ou observateur pour s’en rendre compte. “Je dois m’attendre à voir débarquer Channing et Lexie dans les jours à venir ou tu vas parler pour toute la famille ?” La deuxième option l’arrange fortement, même s’il doute que le passage de Lexie chez lui soit vraiment possible, d’où le peu de crédibilité de la première. Tout commençait mal, déjà.

« Mais c'est ça qui me rend si attachant, pas vrai ? » Il jure qu’il aurait rigolé, dans n’importe quelle autre occasion. Il jure qu’il aurait fait l’effort de quelque chose, au moins, ne serait-ce parce qu’il se doute qu’Elijah est venu jusqu’à chez lui parce qu’il est inquiet et parce qu’il tient à lui. Pour autant, le fait de le savoir ne suffit pas à ce qu’il entre en jeu à son tour, non à cause d’un manque de volonté, mais bien parce qu’il n’en est simplement pas capable. Il n’est pas en état de sourire sans raison, il n’a pas même la force d’avoir à nouveau une discussion du genre avec un de ses proches, raison pour laquelle il répond à ses questions avant même de les entendre. « Sans vouloir te vexer, si c'est ça ta tête des bons jours, je veux pas imaginer à quoi tu ressembles quand ça va pas. » - “Souviens toi que j’ai été élu rugbyman le plus sexy d’Angleterre dans un magazine, quelque part, je sais plus trop quelle année.” C’était ça, la véritable tête de ses bons jours, et pas celle avec laquelle il ment éhontément en l’instant présent. Elijah le sait, bien sûr, et c’est justement là tout le problème d’avoir ouvert à un homme qu’il a connu durant toute sa vie: il connaît le meilleur de lui, et il se rend d’autant plus compte à quel point la dissonance avec l’instant présent est immense.

« Je suis pas leur attaché de presse, je suis venu à mon propre compte. » Au moins, il le rassure au moins sur ça, statuant ne pas venir parce qu’il a perdu à la courte paille dans la fratrie Walker. D’un autre côté, peut-être que cela veut dire que les deux autres voudront venir voir de leurs propres yeux si Rhett n’est pas mort étouffé dans son vomi, ce qui ne promet bien sûr rien de réjouissant - ni une telle mort, ni le fait qu’ils veuillent lui rendre visite. L’un est cependant plus dramatique que l’autre. L’ancien sportif remonte un instant son regard dans celui de l’héritier pour jauger la véracité de ses mots et, après une seconde de silence, il hoche la tête dans le vide: il le croit sur parole. « Je te demande pas si t’as envie d’en parler, je me doute que la réponse est non. » D’une façon sans doute plus dramatique cette fois, Rhett hoche à nouveau la tête, la sensation de vide entre ses doigts lui donnant déjà envie d’ouvrir une nouvelle bière. “Effectivement.” Elijah est un gars intelligent et perspicace, il n’en a jamais douté. « Dis-moi, tu tiens le coup, tout seul ici ? » Face à cette question, pourtant dans la continuité de toutes les autres, Rhett serre les dents. Il n’a aucune esquive en tête, et une petite voix lui dit qu’il doit bien ça à Elijah, qu’il peut au moins lui parler. Alors, il entame une profonde expiration, déjà à nouveau assis sur le canapé, son corps ramené en avant par ses coudes posés contre ses cuisses et son visage momentanément enfoui entre ses mains. De cette scène, il en sort un sourire faux. “Non, pas vraiment.” De toute façon, il n’a jamais été un bon menteur, et ce n’est pas leur entrevue qui pourrait améliorer son acting: autant qu’il lui dise directement la vérité. “J’ai juste besoin d’un peu de temps pour rebondir.” Mais ce n’est pas à agir de cette façon qu’il pourrait rebondir, justement. Elijah le sait, tout le monde le sait aussi. Même Rhett. Surtout Rhett. “Je savais que j’allais pas aimer fêter mes quarante ans ; mais je savais pas que ça serait à ce point.” Il grogne dans ce qui équivaut sûrement à un rire. Si seulement il n’avait pas été aussi agité, personne n’aurait eu pour idée de lui faire passer un test de drogue. Et si personne ne l’avait fait, ni la presse ni ses employeurs ne s’en seraient mêlés. Maintenant, tout le monde est sûrement en train de débattre à son sujet sur Twitter. Quelle chance. “Je suis en train de tout perdre à cause d’un cachet à la con, c’est ça qui me rend fou. La presse est déjà en train de spéculer sur du dopage à mon sujet pour expliquer toute ma carrière.” Il n’a pas seulement perdu ses deux jobs, il est en train de perdre toute sa renommée avec, c’est-à-dire la seule chose à laquelle il s’est continuellement raccroché pendant plus de vingt-cinq ans, après l’avoir choisie elle avant sa petite-amie, sa famille, ses amis. Maintenant, il n’a plus rien, ayant ébréché la confiance de tous ceux qu’ils aimaient, et même d’un public qui l’a autrefois adulé.

(et joyeux noël ptdr )

« Et tu pouvais pas te contenter de te payer un truc hors de prix, ou te taper une jeunette comme tout le monde ? » Rhett lui sourit, ce qui est sûrement ce qu’il peut arriver à faire de mieux pour ne pas l’inquiéter davantage. Il est drôle, Elijah. Il l’a toujours été et Rhett a toujours aimé ce trait de caractère en particulier, parce qu’ils ont au moins ça en commun. Il est drôle, mais il est aussi doué pour faire redescendre la pression: un simple sourire aide déjà quelque peu Rhett, même si évidemment il n’est pas suffisant pour faire des miracles. “Je crois qu’Evie aurait pas apprécié. Même si j’avais proposé un plan à trois, dans ma grande générosité.” Il reprend à son tour, utilisant uniquement ironie et second degré pour arriver à ses fins. Ce n’est pas une chose qu’il a envisagé un seul instant, non, et son ami le connaît bien assez pour le savoir à son tour.

« La presse spécule et s’agite aujourd’hui, et demain, elle sera passée à une autre victime, crois-moi. Aujourd’hui, c’est la fin du monde, mais je suis convaincu que ça va se tasser. » Eli a souvent les bons mots, mais aujourd’hui il vise à côté de la plaque. Il est plein d’entrain et de bons sentiments, mais cela n’a jamais suffit à redresser la face du monde, tout comme cela ne suffit pas à redonner un peu de joie de vivre à son ami. “Peu importe sur qui ils cracheront demain, ça ne me rendra pas mon travail.” Et c’est ça, le nœud du problème. Les médias, il aurait pu y faire face, ce n’est pas un problème. Mais maintenant qu’ABC a eu vent de ses consommations, ils ne l’embaucheront jamais à nouveau, et ce peu importe à quel point Hassan jouera en sa faveur. Il en est de même pour l’université, qui ne prendra jamais le risque d’embaucher à nouveau un professeur qui a été testé positif aux drogues, surtout alors qu’il est seul en présence des étudiants. Et c’est pareil pour n’importe quel autre travail sur cette terre: son nom, tapé sur Google, laissera à jamais apparaître cette tornade médiatique de fin d’année. Même la liste exhaustive de ses petites amies, pourtant généralement source de toutes les curiosités, ne suffira pas à noyer tous les articles au sujet de son dernier dérapage en date.

« Mais… si tu en es là, ce n’est pas simplement à cause d’un cachet, pas vrai ? » Un simple regard relevé sur le profil d’Elijah, suivi d’un long silence, confirme les propos de son ami à lui seul: non, effectivement, il n’en est pas là à cause d’un seul et unique cachet. Il aurait pu, ceci dit, parce que le test serait quand même ressorti positif, mais il ne lui fera pas l’affront de le laisser penser qu’il ne s’est fait avoir qu’une fois. « C’est… c’est pour ça que tu ne buvais plus ? » Il cherche à comprendre, comme tout le monde, et Rhett ne peut pas lui en vouloir pour ça. Au contraire, c’est un regard empathique qu’il repose désormais sur lui. “Depuis l’accident, on m’a prescrit de l’Oxydocone. Ce qui est semblable à de l’héroïne, à une molécule près.” Il n’a pas cherché à se droguer, il n’a pas cherché à être différent, il n’a pas cherché à sniffer quoi que ce soit pour avoir l’air cool. Il n’a jamais voulu se faire remarquer de cette façon là. Jamais. “Et très rapidement, c’était déjà plus suffisant, alors j’ai trouvé le moyen d’en avoir en plus grandes quantités.” Il ne souligne pas que c’était illégal, cela va de soi. Son visage est fermé, il raconte une histoire qu’il a pour habitude de taire. “L’alcool et l’Oxy font pas bon ménage. Je faisais que suivre le conseil des médecins, pour une fois.” Cela n’avait rien à voir avec sa surconsommation: il ne buvait déjà plus depuis le jour de l’accident et sa sortie de l’hôpital. On lui avait bien dit que ça pourrait le tuer, et il a écouté. Il ne reviendra pas sur son overdose accidentelle, ceci dit, bien heureux de pouvoir l’omettre autant que possible. “J’ai poussé mes capacités trop loin cet hiver. Et les médicaments ne suffisaient plus, peu importe leur quantité.” C’est la partie qu’Elijah veut entendre. Tout jusque là était un plateau. Un plateau pas très reluisant, mais au moins Rhett ne sombrait pas davantage. Jusqu’au marathon, jusqu’au moment où il a voulu prouver qu’il était encore le grand sportif plusieurs fois champion du monde. Jusqu’au moment où il a fini à l’hôpital à cause de douleurs qu’il n’arrivait plus à gérer. “Alors je me suis débrouillé pour avoir autre chose.” Et cet autre chose n’a plus une once de ‘médicament’ et aucun contrôle des autorités de santé publique. Il ne sait même pas ce à quoi il a touché, en réalité, mais il sait au moins que c’était terriblement fort, ce qui rime avec terriblement efficace. Autant pour ses douleurs que pour le test de drogue. “Y’a des journalistes en bas de l’immeuble et Evelyn est à l’hôpital avec sa famille qui refuse que je la contacte.” Alors oui, il reste terré chez lui et non, il ne compte pas en sortir pour l’heure. Ici, au moins, il est au calme avec ses pensées, à défaut d’être en paix avec. "Bref, voilà. C'est ça, toute l'histoire." Dans ses grandes lignes. Et en version édulcorée.

« Je suis désolé que t'aies à traverser tout ça. Que t'aies été dépossédé de ton contrôle. » Ce n’est pas la façon dont Rhett voit la situation. Ce n’est pas non plus la façon dont il veut en parler, parce que cela ne lui donne de toute évidence pas une bonne image. Présenté ainsi, il est la victime de sa propre vie bien plus que le héros de cette dernière, et c’est une chose qu’il tolère bien mal. Il n’a pas parcouru autant de chemin pour aujourd’hui être observé comme une petite chose fragile. « J’ai pas été dépossédé de mon contrôle, ne sois pas aussi dramatique. » Il ne l’admet pas et n’est toujours pas prêt à le faire, c’est une évidence. Rhett n’a toujours pas le recul dont il a terriblement besoin sur la situation, alors il s’enferme dans un monde et dans un rêve où les choses ne sont pas si pires, pas si terribles, et surtout où seul Ruben lui rappelle incessamment qu’il est un échec en plus d’être la honte de la famille. Mais Ben, comme chaque petit frère de ce monde, a toujours tort. Alors, de son côté, Rhett continue de sourire naïvement en tentant de rassurer Elijah.

« Y a pas plus cruelle que la morphine, pas vrai ? » Si on lui demande réellement, il trouve que la mort de Jackson était bien plus cruelle. Si on lui demande réellement, il ajoutera que, de son côté, il en est arrivé là à cause de son accident et non parce qu’il a un jour voulu jouer au caïd. Si on lui demande réellement, surtout, il ne se pose aucune question du genre, un peu trop occupé à relever son regard intrigué et désormais inquiet en direction des prunelles du Walker. Il sait très bien ce dont il parle, de toute évidence, et cela n’a rien d’une bonne chose. Rhett est aveugle quant à sa propre condition, mais pas quant aux ravages des différentes drogues et opioïdes. « Evelyn… tu es quand même parvenu à avoir des nouvelles ? Savoir si elle va bien ? » Et comme par magie, maintenant que la question porte sur la personne d’Evelyn, le caractère de l’ancien sportif s’adoucît aussitôt et il hoche de la tête. « Je pouvais pas la voir ni lui parler mais sa famille m’a au moins dit que son état est stable et qu’elle se remet peu à peu. » Et il n’avait d’autres choix que de se contenter de ça, bien conscient qu’il ne ferait pas le poids face au clan Pearson si ce dernier avait décidé qu’il devait se tenir loin d’elle. Il parle au passé, comme si quoi que ce soit avait changé, alors qu’il n’a toujours pas eu l’occasion de retrouver Evelyn depuis ce malheureux incident ; et c’est un état d’esprit qui le laisse aller à toutes les idées possibles, ce qui n’a rien de positif.

« Est-ce que… est-ce que tu veux te faire aider ? Ou ce n'est pas le bon moment ? »
« C’est pas le bon moment, Eli. »

Aussi simplement que cela. Ce n’est pas le bon moment pour en parler, ce n’est pas le bon moment pour accepter l’idée qu’il existe même le moindre problème. Certains sont accros au café, lui l’est à ses petits cachets, et il ne voit pas où est le problème dans tout ça. Chacun a sûrement sa propre addiction, non ? Oui, bien sûr que oui. « Je suis un grand garçon, je l’étais déjà il y a un mois, et je le serai toujours dans un mois encore. J’ai pas besoin d’aide. » A force de le répéter encore et encore, il finira peut-être par y croire lui-même, a défaut de pouvoir faire en sorte que ses proches croient eux aussi à son mensonge. « Allez, arrête de t’en faire pour moi. » Rhett reprend vivement et avec entrain, pour donner de la force à ses propos. « Tu restes un peu ? On peut se faire livrer à manger. » Tout ce qu’il souhaite, c’est que son ami reste à ses côtés sans faire d’histoire.