❀  i'd rather lose my dignity than lose you to somebody who won't make you happy
« He can be nice sometimes
Other nights, you admit he's not what you had in mind
All in all, nobody's perfect
There may be better, but you don't feel worth it
That's where we disagree
(...)
But if you get married, I'd object
Throw my shoe at the altar and lose your respect
I'd rather lose my dignity
Than lose you to somebody who won't make you happy »

(contexte chronologique : une semaine avant ce rp.)

Il y a encore du sel logé sur le dos de la main de Madison. Elle ne l’a pas complètement lêché, lorsqu’elle a pris sa deuxième tequila paf. Elle lèche le bout de son index, et le colle aux derniers grains qui sont restés accrochés à sa peau moite pour les porter à ses lèvres. Elle mordille le bout de son doigt, distraite, avant de tourner la tête vers Maxine qui l’observe. Madison lui sourit, et appuie son index sur le bout du nez de son amie avec un rire, un geste enfantin qui provoque leur hilarité.

Il est déjà tard, plus d’une heure du matin, et malgré la musique forte du bar et le groupe d’amis avec qui elles sont, Madison a l’impression d’être dans une bulle avec Maxine. Peut-être parce qu’elle est assise sur ses genoux - faute de plus assez de chaise, à force que de nouvelles personnes arrivent - et que Max a mis son bras autour de sa taille en un geste affectueux qui envoie des longues décharges dans le bas du dos de Madison. Son bras à elle est autour des épaules de Maxine.

Elles sont avec le groupe d’amis d’Oliver, ceux de sa compagnie de danse, une bande avec qui elles sont déjà sorties plusieurs fois. Ils sont tous fêtards, et les verres s’enchaînent facilement à leur côté, et si Madison apprécie discuter avec eux, elle se retrouve toujours bien vite happée par Max - elles rigolent ensemble, font des appartées et des inside jokes. Elles ont pris plusieurs shooters, au comptoir, elles ont dansé un instant sur la piste de danse avant de revenir s’écraser sur l’un des sièges pour siroter leurs pintes. Le cerveau de Madison est brumeux, elle est amusée de tout et de rien, se sent légère, à l’aise. Dès qu’elle a bu, son anxiété fond, elle se sent plus à l’aise, plus drôle. Elle oublie presque de s’inquiéter d’Oliver, dont l’humeur semble avoir basculé en cours de soirée, surtout lorsqu’il est revenu à la table pour y trouver Madison sur les genoux de Maxine. Mais Madison décide de ne pas y prêter attention - elle ne fait rien de mal, elle est juste avec une amie, et d’ailleurs personne ne relève la situation. Elle a le droit d’être tactile avec celle qu’elle considère aujourd’hui comme l’une de ses meilleures amies. Même si elle doit le payer par quelques remarques désagréables d’Oliver, comme lorsqu’ils sont en train de discuter de danse, et qu’Oliver décrète d’un ton qui se veut drôle : « Non mais Madi a deux pieds gauches, j’ai rarement vu quelqu’un avec si peu de contrôle sur son corps, pas vrai Mads ? » Il lui adresse un clin d'œil, qui appuie que tout ça n’est qu’une petite blague qu’on fait entre amis.

Pendant un moment, Madison se dit que cela s’arrêtera là. Mais évidemment, elle serait trop naïve de croire qu’elle pourrait s’en tirer si facilement. Alors que la soirée s’allonge, et qu’il y a un mouvement dans le groupe, Madison se lève pour partir aux toilettes, se faufilant entre les gens qui dansent et boivent. Elle en profite aussi pour se laver les mains et se rafraîchir le visage, regardant son reflet flou dans la glace. Elle a une expression de bien-heureuse qui traîne sur ses traits.

Expression qui se crispe dès qu’elle sort des toilettes et tombe nez-à-nez avec Oliver qui l’attendait. Le piège se referme, évidemment. Madison a une impression amère de déjà-vu. « T’es là », il annonce d’une voix froide. Il a trop bu, lui aussi. « Et ? » « J’ai l’impression que je t’ai pas vue de la soirée. » « J’étais à ta table, Oli », elle commence, en vain. « Non, t’es dans ton délire avec Max, vous faites bande à part. C’est insupportable quand vous rigolez dans votre coin. » Le jugement tombe. « J’ai le droit de discuter avec Max, on est avec les autres aussi, je ne - » « Pourquoi t’es venue si tu voulais juste passer la soirée avec elle ? J’te jure, parfois j’ai l’impression que tu la préfères à moi. » « Mais je - » « Tu la préfères moi ? » Redemande Oliver. « Mais pourquoi tu veux comparer deux choses différentes, je n’ai - » « Ah, voilà tu évites la question, comme toujours » « Je n’évite pas, je ne comprends juste pas ce que tu veux que je te dise, je - » « Je veux que tu te comportes comme ma putain de petite-amie, pour une fois, au lieu de m’éviter toute la soirée ! » Il s’emporte, haussant malgré lui la voix - d’habitude il attend toujours qu’ils soient loin des regards pour l’engueuler ainsi. « Tu m’fous la honte devant ma pote, t’es vraiment une connasse. »


@Maxine Bloom  

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Maxine Bloom & @Madison Kwanteen  

Madison sur ses genoux, une main posée sur sa taille, son visage à quelques centimètres du sien ; voilà pourquoi Maxine se sent bien, en ce moment. Il y a évidemment bien d’autres raisons à son parfait état d’esprit. Bien qu’elle ne l’aurait jamais imaginé, son travail au café la comble. Les scènes qu’elle fait dans les bars du coin l’aident à trouver sa voie – et sa voix – en tant qu’artiste. Ses colocataires sont géniaux et lui donnent l’impression qu’une véritable fratrie, ça ressemble à ça. L’enfant en elle est en train de guérir de ses blessures, et rien au monde ne pourrait la rendre plus heureuse. Alors oui, en ce moment, Maxine est sur un petit nuage. Elle a l’impression que tous ses démons sont derrière elle, enfin. Que tous les mauvais moments sont passés, que le reste ne sera que douceur. Elle se le dit d’autant plus lorsqu’elle est avec Madison. Quand elles sont réunies, elle se sent complète. C’est quelque chose qu’elle ne s’explique pas, qu’elle n’a pas envie de verbaliser ou de rationaliser. Elle ne veut pas mettre de mots sur quelque chose qu’elle ne comprend pas. Elle sent bien qu’il y a plus, au fond d’elle-même. Que si elle refuse à ce point d’y penser, c’est parce qu’elle sait, au fond d’elle-même. À quoi bon se briser le cœur, quand elle peut continuer de l’avoir près d’elle, tous les jours, souvent les soirs, dans ses messages et dans son cœur ? Qui voudrait chercher à avoir plus, quand c’est sûr et certain qu’il n’y aura rien ? Elle chasse ses idées avec une tequila paf, volant le bout de citron de Madison.

Mais le calme n’est jamais bon, paraît-il : quand tout l’est trop, c’est que quelque chose se trame, quelque part. Maxine l’a appris à ses dépens lors du décès de James. Elle était heureuse, à cette époque. Insouciante. Elle s’est retrouvée seule, démunie, sans réussir à comprendre ce qui s’était passé. Elle n’était pas sur ses gardes – tout comme elle ne l’est pas, ce soir. « Je vais aux toilettes, je reviens ! » Elle balance au groupe, sans chercher un interlocuteur en particulier. Sa vessie l’appelle depuis de longues minutes, elle se retenait pour rester auprès de Madison. Puisque cette dernière s’est éclipsée depuis quelques minutes, c’est à son tour de quitter le groupe. Elle chantonne dans sa tête des musiques qui n’ont rien à voir avec le contexte de la soirée, quand elle arrive au tournant qui mène aux toilettes du bar. Un chemin qu’elle connaît par cœur, qu’elle pourrait faire les yeux fermés. Elle s’arrête net en entendant une voix, celle qu’elle reconnaîtrait entre les huit milliards qu’il y a sur cette Terre : celle de Madison. « Je n’évite pas, je ne comprends juste pas ce que tu veux que je te dise, je - » « Je veux que tu te comportes comme ma putain de petite-amie, pour une fois, au lieu de m’éviter toute la soirée ! » Elle s’approche d’un pas pour mieux entendre les mots, mieux comprendre la situation. Oliver et Madison, la dispute, séquence numéro dix-mille. « Tu m’fous la honte devant ma pote, t’es vraiment qu’une connasse. » Maxine se fige totalement durant dix secondes. Dix longues secondes où elle se revoit dans sa chambre, ses mains sur les oreilles, à prier pour que ses parents arrêtent de crier et de s’insulter. À prier pour que ses parents arrêtent de se rejeter la faute, et de dire qu’il faut faire attention aux enfants – sans respecter les enfants, à se détruire entre eux. Dix secondes où l’adulte qu’elle est aujourd’hui plonge dans ses souvenirs pour sauver l’enfant qu’elle était. Dix secondes où, finalement, elle sort de derrière le mur pour aller bousculer Oliver. « T’as dit quoi, là ?! » Elle n’attend même pas une réponse, sa main vient s’écraser sur sa joue. Une gifle qui lui fait du bien à elle, qui risque de faire du mal à leur amitié. Elle qui n’est jamais impulsive ne se contrôle pas. C’est comme si quelqu’un avait pris le contrôle de son corps, de sa bouche, de son cœur. « Tu peux te plaindre de toutes les manières que tu veux, faire le jaloux, le possessif, le flic, n’importe. Mais tu ne l’insultes pas, t’as compris ? » Et elle, elle ne le frappe pas : elle a compris également, parce qu’elle se recule déjà d’un pas, déjà désolée de ce qu’elle vient de faire. Elle reste cependant entre Madison et Oliver, comme si elle pouvait servir de bouclier à son amie : s’il veut s’en prendre à quelqu’un, qu’il s’en prenne à elle. Elle n’est pas dupe, elle a bien compris que le problème était leur amitié.

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Ce n’est pas la première fois qu’Oliver l’insulte et sûrement pas la dernière, et Madison sent avec lassitude la honte visqueuse dans son estomac, la gêne qui lui fait baisser les yeux comme une enfant. Elle ne sait jamais quoi faire, dans ces moments. Au début, elle lui tenait plus tête, surtout quand elle avait bu, elle savait hausser la voix, parfois même l’insulter en retour. Mais au fur et à mesure des disputes, elle se sent de plus en plus petite, fatiguée. La colère d’Oliver prend toute la place et l’étouffe, elle la craint, ne voudrait pas l’empirer. Elle essaie toujours de l’apaiser, mais c’est sans succès. Elle accepte la situation comme une martyr, se dit que c’est le lot des relations amoureuses, les disputes. Si elle n’avait pas laissé Oliver s’énerver autant de fois, peut-être qu’il n’aurait jamais pris cette liberté là avec elle, cette façon de mal lui parler. Peut-être qu’elle aurait dû lui tenir tête plus longtemps. Elle a l’impression d’avoir capitulé et, par conséquence, de lui avoir envoyé le message qu’il était ok de la traiter ainsi. Et Oliver s’en donne à coeur joie.

Mais la honte se transforme en horreur lorsque Madison entend une voix, derrière eux. Tout va si vite qu’elle a à peine le temps de comprendre ce qui se passe. Elle voit la silhouette blonde, entend la colère dans la voix. « T’as dit quoi, là ?! » Il y a un bruit de claquement et Madison met un moment avant de comprendre de quoi il s’agit. Ses yeux s’écarquillent - mais pas autant que ceux d’Oliver, qui se sent complètement pris par surprise lui aussi. « Tu peux te plaindre de toutes les manières que tu veux, faire le jaloux, le possessif, le flic, n’importe. Mais tu ne l’insultes pas, t’as compris ? » Maxine lui fait face, irradiant la fermeté et colère. Madison ne sait pas ce qui la boulever le plus : l’idée que Max ait entendu Oliver si mal lui parler ou l’état dans lequel Oliver se trouve maintenant que quelqu’un les a vu et lui a tenu tête. « Mais ça va pas, de quoi tu te mêles », il hausse la voix mais reste immobile, ne bouscule pas Maxine, au grand soulagement de Madison qui craint que la situation dégénère. Pourtant, elle est silencieuse, trop choquée et honteuse pour intervenir. « C’était une dispute putain, une dispute de couple, ça arrive. Tu le saurais si tu étais capable de garder Mateo plus de quoi, trois mois ? » Ironise Oliver d’un ton mauvais. « Mais non, au lieu de te mêler de tes propres relations, tu viens foutre la merde entre Madison et moi. Et c’est moi qui suis possessif ? T’as vu comment tu te comportes avec elle ? » Madison voudrait disparaître sur place, ses joues sont brûlantes, l’alcool ne suffit pas à calmer les palpitations de son coeur. Oliver se tourne vers elle, le visage dur. « Tu vas laisser ta meilleure amie » - il dit la phrase avec un tel dégoût que Madison sent une pulsion d’haine envers lui, parce qu’il ne comprend rien, ne connait rien, et juge ce qu’elles partagent sous prétexte qu’elle ne connait Max que depuis quelques mois, et le pire, dans tout ça, c'est qu'il dit ces mots devant Maxine alors que Madison ne les a jamais utilisé elle-même, pas encore, parce qu'elle est trop timide, et Oliver lui vole ce moment en dégainant ce "meilleure amie" avec dédain et mépris - « me gifler ou tu vas intervenir ? » « Je, euh - » Elle hésite une demi-seconde et c’est assez pour Oliver qui a un rire méprisant affreux. « Ah, tu vois, pourquoi je perds mon temps à te demander si tu la préfères à moi. Tes actions parlent d’elles-même. »

@Maxine Bloom  

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Maxine Bloom & @Madison Kwanteen  

S’il y a bien une chose que Maxine ne tolère pas, c’est la violence. Qu’elle soit verbale ou physique, pour elle, elle n’a aucune raison d’être. Tous individus peuvent avoir une divergence d’opinions, mais rien n’explique le manque de respect ; on peut débattre, exposer son point de vue et, s’il n’y a pas d’améliorations d’un côté ou de l’autre, s’ignorer. Rien ne justifie les insultes, les humiliations, les cris ou les coups. Elle a beau le dire et le penser, rien n’aurait pu l’empêcher ce soir d’écraser sa main sur la joue d’Oliver. Il faut dire qu’il n’y a pas de fumée sans feu, et qu’il ne l’a pas volée, celle-là. « Mais ça va pas, de quoi tu te mêles. » Elle se mêle de la vie de sa meilleure amie, sûrement de la pire des manières, mais qui d’autre l’aurait fait à sa place ? Sûrement pas les amis d’Oliver, trop bourrés et bornés pour lui tenir tête. « C’était une dispute putain, une dispute de couple, ça arrive. Tu le saurais si tu étais capable de garder Mateo plus de quoi, trois mois ? Mais non, au lieu de te mêler de tes propres relations, tu viens foutre la merde entre Madison et moi. Et c’est moi qui suis possessif ? T’as vu comment tu te comportes avec elle ? » Oliver tente de retourner la situation, il s’attaque aux relations de Maxine et plus particulièrement à sa dernière en date, avec Mateo. Si elle a voulu mettre un terme à cette dernière, c’est pour des raisons qui ne regardent qu’elle ; et Olivier ne risque pas d’être au courant puisque la copine de ce dernier a probablement joué dans sa décision – inconsciemment, du moins. Il se tourne de nouveau vers Madison, comme s’il n’en avait pas terminé avec elle. « Tu vas laisser ta meilleure amie me gifler ou tu vas intervenir ? » Il prononce ces deux mots avec tellement de mépris que Maxine le ressent comme une insulte. L’envie de lui en mettre une seconde lui chauffe la main et les joues, mais elle n’en fait rien. « Je, euh. » « Ah, tu vois, pourquoi je perds mon temps à te demander si tu la préfères à moi. Tes actions parlent d’elles-mêmes. » L’américaine soupire bruyamment. « C’est bon, calimero, t’as terminé ? » Elle lui demande en se décalant légèrement pour se remettre devant Madison et empêcher Oliver d’avoir une emprise sur elle, ne serait-ce qu’avec son regard. « Premièrement, mes relations ne te concernent pas. J’ai préféré mettre un terme à mon couple plutôt que d’aller droit dans un mur. Alors que toi, t’es en train de foncer droit dedans et mon coco, t’appuies pas sur les freins, là, tu accélères. » Ce n’était qu’un premier point, elle a encore des choses à dire. « Deuxièmement, elle ne dira pas à sa meilleure amie de ne pas la protéger d’un connard – oui, je l’ai dit – qui se permet de lui parler comme à de la merde sous prétexte que c’est une dispute de couple. Je me suis déjà disputé avec mes copains, je n’ai jamais osé les insulter. Même si je me faisais tromper, même si on m’ignorait, même si on me laissait de côté pour aller avec je-ne-sais-qui. Ça s’appelle le respect, et ce soir, tu n’en as aucun pour elle. » Elle ne sait pas où elle va puiser sa force ou ses mots, mais ils sortent sans qu’elle n’ait à les penser. C’est une impulsivité qu’elle ne se connaissait pas et qui, il faut le dire, lui va plutôt bien. « Alors maintenant, retourne-toi et va ailleurs. Elle ne repartira pas avec toi ce soir. Ce n’est pas une question de préférence, c’est bien de toi qu’elle est amoureuse, mais rentre chez toi et va réfléchir à pourquoi elle l’est. Ce n’est clairement pas cette facette de ta personnalité qui l’a fait succomber. Allez. » Elle n’attend pas une réponse de sa part et se tourne vers Madison. Il faut dire que ça la dégoûte particulièrement d'avoir utilisée le mot amoureuse pour définir le lien qui la relie à Oliver. « Tu rentres avec moi. » Et l’intonation de sa voix est sans appel : ce n’est pas une question, c’est un ordre. Bien plus doux que ceux d’Oliver, mais un ordre tout de même.

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Si Madison n’était pas aussi anxieuse et horrifiée, elle verrait que la réaction de Maxine est la bonne. Elle entendrait dans sa voix ferme et cassante les arguments qu’Oliver devrait entendre depuis le début, ceux qu’elle est incapable, elle, d’affirmer, trop occupée à bredouiller. Parfois, quand elle a assez bu et qu’elle n’en peut vraiment plus, elle craque, s’énerve en retour, et elle est bien contente que ce soir, Maxine n’ait pas vu ce côté-là d’elle. Elle n’est pas sûre que son amie l’aimerait autant si elle savait que parfois, c’était aussi Madison le problème - du moins, c’est ainsi qu’elle le voit, qu’elle doit le voir, si elle ne veut pas étouffer si l’étiquette de la victime qu’elle devrait se coller, dans le cas contraire.

Elle regarde tour à tour Max et Oliver, leurs visages marqués par le dédain, la haine, et elle sait que son petit-ami hait ce qui est en train de se passer. Il tient une image très précise en public, le gendre idéal, l’ami drôle, le copain attentionné et charismatique. Max vient de voir derrière la projection, derrière la persona, et s’il s’énerve en retour, Madison n’a aucun doute que la prochaine fois qu’il verra Maxine, il lui fera son numéro de charme, un grand sourire, s’excusera même peut-être, prétextant qu’il avait bu, proposant de tout oublier. Il est doué, Oliver, pour vous faire croire que ce n’était pas tout à fait sa faute. Il demandera même sûrement à Madison de confirmer ses dires à Max, d’affirmer que tout va bien, que ce n’était qu’une dispute.

Et le pire, c’est qu’au fond, c’est un peu ce que Madison pense, non ? Ce n’est qu’une dispute. La énième qu’ils ont. Elle est tellement prise dans l’engrenage qu’elle oublie que ce n’est pas normal.  « Alors maintenant, retourne-toi et va ailleurs. Elle ne repartira pas avec toi ce soir. Ce n’est pas une question de préférence, c’est bien de toi qu’elle est amoureuse, mais rentre chez toi et va réfléchir à pourquoi elle l’est. Ce n’est clairement pas cette facette de ta personnalité qui l’a fait succomber. Allez. » Madison ne dit rien, ne sait pas comment se défendre - en cet instant, elle ne veut pas rentrer avec Oliver, certes, mais elle ne veut pas vraiment que Maxine la voit non plus. Elle se sent tellement honteuse, elle voudrait disparaître. Elle sent qu’elle rougit, gênée, au bord des larmes. Et une toute petite voix, au fond d’elle, voudrait presque corriger Max, lui dire que non, elle n’est pas amoureuse d’Oliver, que ce n’est pas lui qui contracte son cœur en cet instant,  mais elle chasse la pensée intrusive. « Tu rentres avec moi. » Elle se contente d’hôcher la tête. « Putain, évidemment », peste Oliver, et il part, énervé. Madison, elle, reste immobile, le regard rivé sur le sol. Elle serre la mâchoire, sent l’anxiété comme du métal liquide dans ses veines. « Max… » Elle murmure d’une petite voix. « Il va être encore plus en colère que tu m’ais défendue », elle bredouille. Mais en réalité, ce n’est pas le fond de sa pensée. « mais, euh, merci de l’avoir fait. Je suis désolée que tu ais assisté à ça, c’était, euh, qu’une dispute débile », elle souffle, essayant d’y croire elle-même.

@Maxine Bloom