Ce soir, samedi, t’as été invité dans un club échangiste par un mec que t’as rencontré sur Tinder. C’est assez rare que tu squattes Tinder, tu le fais quand tu t’emmerdes et que tu sais plus sur quel app aller sur ton téléphone. T’avais contacté des potes mais qui étaient pas disponible, alors tu t’es retrouvé là dessus à matcher rapidement avec quelques mecs. C’est avec Greg que t’as discuté le plus longtemps, s’en est suivi ce rendez vous au club alors que la soirée était déjà bien avancé. T’avais jamais été dans cet endroit. Il est plutôt bien situé.

Après avoir bien profiter de la soirée - ou plutôt une partie de la nuit - il est près de 3h30 du mat’. Techniquement c'est dimanche maintenant. Tu quittes l’endroit parce que c’est bon, t’as baisé assez de personnes. T’as eu ton compte pour aujourd’hui. Bien que tu te sois protégé à chacun de tes rapports, tu te dis qu’il est temps de refaire un check pour voir si t’es toujours clean. Tu vas te débarbouiller vite fait avant de quitter les lieux.

Dans ta voiture, tu passes pas loin du bar où bosse Itziar. Tu regardes l’heure et tu te dis que ouais, un verre avant de rentrer ça peut être sympa. Ok t’as aussi envie de la voir, alors tu te cherches une place pour te garer. T’aurais bien envie d’une bonne douche mais ça peut attendre. Tu galères un peu mais tu trouves un spot pour ta voiture. Il est bientôt 4h du mat’ quand tu rentres dans le bar. Y’a des gens, mais c’est pas la folie non plus. Le bar est tranquille, tu vas directement vers là où Itziar se trouve, t’installant au comptoir face à elle, un large sourire aux lèvres. T’attends qu’elle te remarque avec un air un peu con sur le visage, oui, il faut l’avouer. T’es juste très content de lui faire cette surprise.

« Avoue ta soirée est beaucoup mieux maintenant que je suis là. »

Rien que tu te lances des fleurs.

C'était samedi soir et comme tous les samedis soirs, le bar avait été bondé. Itziar avait à peine eut le temps d'aller prendre l'air cinq minutes pour fumer une cigarette. Elle avait passé sa soirée entre faire des allers retours de table en table et servir des verres derrière le bar. Ca pouvait sembler énorme pour quelqu'un qui n'en avait pas l'habitude, mais pour elle, c'était devenu la routine. Bien sûr c'était plus fatigant que rester chez elle sous sa couette à mater des séries sur Netflix, mais pour elle, ça faisait tout seul maintenant. Elle n'avait plus aussi mal aux pieds ou au dos que quand elle avait commencé. Ou alors, elle avait toujours aussi mal, mais s'était habituée à la douleur, était une possibilité tout à fait probable aussi. La soirée avait été bondée, mais étrangement, il n'y avait pas eu de débordement pour une fois. Personne pour taper sur quelqu'un d'autre. Personne pour élever un peu trop la voix sur l'un des serveurs. Personne à jeter dehors. C'était plutôt rare pour un samedi soir. En général sur les coups de deux, il y a au moins deux ou trois esprits qui s'échauffent, mais pas ce soir. A croire que tout le monde était venu passer une bonne soirée sans bagarre ou autre dispute. C'était plutôt agréable. Elle n'aimait pas avoir à faire la police. Elle n'aimait pas s'interposer. A chaque fois qu'elle avait à le faire il y avait toujours cette petite peur au fond d'elle, la peur de se prendre une pêche parce que l'alcool aidant, certains ne réalisent pas vraiment ce qu'ils font. Elle n'avait jamais vécu cette mésaventure, mais elle avait vu à quel point certains pouvaient être hargneux et ce n'était pas forcément rassurant à voir. Heureusement que le videur, taillé comme une armoire à glace avait l'oeil et était très réactif quand il s'agissait de repérer et de dégager les troubles fêtes.

Il était bientôt quatre heures du matin et le bar avait bien désemplis. C'était beaucoup plus calme et beaucoup plus silencieux qu'en début de soirée. Les plus fêtards avaient quitté le bar depuis deux bonnes heures pour aller finir la soirée en boite. Pour le reste, il y avait ceux qui passaient une bonne soirée et n'avaient pas encore décidé de rentrer chez eux. Ils avaient commandé un dernier verre. Itziar leur avaient fait savoir que c'était maintenant ou jamais puisqu'à quatre heures tapantes elle devrait commencer à tout nettoyer et donc ne servirait plus à boire à personne (sauf peut-être pour un million de dollars, avait elle précisé en plaisantant). Puis il y avait aussi cette nana accoudée au bar, un paquet de mouchoirs à côté d'elle qui racontait ses malheurs par intermittence à la jeune espagnole depuis une bonne heure déjà, car c'était ça aussi de bosser au bar, offrir une oreille attentive aux gens qui en avaient besoin et clairement, cette fille aurait dû aller voir un psy depuis bien longtemps (ce qu'Itziar s'est bien gardé de lui dire, ça va de soi.) "Oh bah tient ! Voilà un visage familier." Lance t-elle a Andy qui s'était installé au comptoir, sans même qu'elle s'en rende compte, trop occupée à écouter et tenter de comprendre ce que lui racontait la jeune femme en question. "Je m'attendais pas à te voir débarquer." Ajoute t-elle se penchant par-dessus le comptoir pour aller lui faire un bisou sur la joue en guise de bonjour. "J'avoue que tu viens d'illuminer ma soirée par ta présence." lui répond-elle et elle est honnête. Faire la fermeture, c'est jamais cool. Nettoyer et faire le ménage ce n'est pas son truc alors voir Andy, ça lui fait bien plaisir. "Mais t'es venu pour moi ?" Demande t-elle en riant avant de continuer "C'est vraiment trop gentil ça, fallait pas. Je savais pas que je t'avais tant manqué que ça." le sourire aux lèvres. "Je vais bientôt tout nettoyer, tu veux boire un truc avant de je coupe tout ? Cadeau de la maison bien sûr." Oué elle a dit aux autres il y a quinze bonnes minutes qu'elle ne servait plus rien, mais pour Andy elle ferait une entorse à ça s'il voulait quelque chose. C'était un privilégié c'est pour ça. "Qu'est-ce que t'as fait de ta soirée sinon ?" Lui demande t-elle ensuite, sachant pertinemment que c'était un gros fêtard et qu'il n'y avait pas de doute quand au fait qu'il s'était surement rendu à une soirée.

La surprise est réussit, elle ne s’attendait pas à te voir ce soir. C’est la première fois que tu la revois depuis votre nuit passé ensemble y’a quelques semaines. Elle s’approche de toi pour te saluer et pendant l’espace d’une seconde t’as l’impression qu’elle va carrément t’embrasser sur les lèvres, mais non. Tu lui claques un baiser sur la joue aussi au passage. T’es bien content de voir que comme tu le voulais, ça lui fait très plaisir de te voir débarquer à l’improviste comme ça. T’as un sourire satisfait aux lèvres. Elle veut savoir si t’es venu pour elle, ça te laisse sortir un petit rire. Tu hoches la tête. Elle en profite pour te taquiner en supposant qu’elle t’a manqué depuis l’autre nuit.

« Je suis tombé amoureux, j’y peux rien. »

Tu plaisantes, tu lui rends la monnaie de sa pièce, gentiment. Elle te propose à boire et tu hoches la tête. Elle précise que c’est un cadeau, t’apprécies beaucoup.

« Juste une bière. Merci. »

Tu la regardes s’affairer derrière le comptoir pour te servir et elle te demande ce que t’as fait ce soir. Tu réponds sans réfléchir. La vérité bien sûr. T’es pas un mytho comme mec. Grande gueule mais pas menteur.

« Soirée avec un mec que j’ai rencontré sur Tinder. Je suis vidé. »

Ca te fait sourire cette petite remarque à la fin. Y’a pas vraiment place au doute quant à ce que t’as fait avec le mec. Tu la laisses imaginer ce qu’elle veut. Pas de précisions supplémentaires sur ton affaire. Elle a pas besoin de savoir que t’as baisé au moins une demi douzaine de personnes au passage. Soirée chargée.

« Avec ton job tu dois pas avoir de soucis pour trouver des gens pour t’amuser nan ? Moi même j’arrive à en baiser certains de mes clients et je suis photographe, alors je veux pas imaginer les touches que tu dois avoir ici tous les jours. »

Elle te sert ta bière.

« Merci. »

Tu reprends le fil de ce que t’étais en train de dire. T’as pas terminé de sortir le fond de tes pensées sur le sujet.

« J’ai baisé plus de barman que de clients. »

Faut toujours que la conversation tourne autour du cul avec toi. T’y peux rien, t’es curieux et t’aimes ce sujet.

« Barman, Barmaid, même histoire. »

Vu que Itziar est de sexe féminin, ça compte, du coup tu fais cette petite précision. Tu prends ta pinte et t’en bois une gorgée.

Elle rit quand il lui répond qu'il est amoureux. Clairement, il pouvait pas mieux tomber. La nana qui était assise à côté de lui commençait à saper le moral de la jeune espagnole avec son histoire de rupture digne des plus grands films à l'eau de rose. Le genre de nana qui en vous racontant son histoire est capable de vous faire regretter votre histoire non existante avec ce mec super canon que vous avez croisé la semaine dernière au supermarché et à qui vous n'avez même pas adressé la parole. C'était pour dire. Alors, Andy, au moins, il venait de rendre l'ambiance un peu plus légère. Après il ne faut pas croire qu'Itziar n'aime pas quand les gens lui racontent leurs problèmes. Au contraire, curieuse comme elle est, c'est du pain béni, mais à quatre heures du matin, il y a des limites dirons-nous. "Oh, mais c'est mignon. Je suis touchée." Lui répond-elle avec un faux air sérieux avant d'ajouter en plaisantant "Même si c'est le quotidien pour moi de faire cet effet aux gens, en particulier ceux qui ont eu la chance de m'avoir dans leur lit." Ponctuant sa phrase par un clin d'oeil qui avait surement eu raison de la jeune femme assise à côté d'Andy, qui avait eu l'occasion d'entendre l'intégralité de leur échange et s'était surement dit qu'elle venait de raconter tous ses problèmes de coeur à une nana qui ne pouvait pas la comprendre. Elle était sympa cependant puisqu'elle avait quand même laissé un gros pourboire pour Itziar, qui ne perdit pas de temps avant de récupérer les billets et les glisser dans son soutien-gorge, un endroit beaucoup plus sûr que la poche de son jean. "Je te sers ça tout de suite." Lui répond-elle en attrapant une pinte quand il lui dit qu'il veut juste une bière. "Et voilà une bière aux frais de la princesse. Enjoy!" dit elle en déposant la bière devant lui.

Tout le monde a eu son dernier verre, son collègue vient d'enlever la pancarte "ouvert" de la porte du bar, elle peut donc commencer à tout couper et tout nettoyer, histoire de gagner du temps et ne pas sortir à pas d'heures comme il arrive de temps en temps. Elle s'affère, mais elle écoute aussi ce qu'Andy lui raconte. L'avantage avec lui c'est qu'il lui parle en espagnol et donc elle n'a pas besoin de se concentrer particulièrement pour le comprendre et peut donc faire deux choses en même temps. Ce qui n'est pas toujours gagné quand quelqu'un lui raconte quelque chose en anglais. Elle pouffe de rire quand il lui dit qu'il est sorti avec un mec rencontré sur Tinder, mais surtout quand il lui dit qu'il est vidé. "Au sens propre comme au sens figuré." Ajoute t-elle à la phrase du jeune colombien. "C'est le signe d'une bonne soirée !" continue t-elle. "Oué j'avoue que bosser au bar ça aide pas mal." Non pas qu'elle ait un jour manqué de ressources pour ça, il est vrai que le bar, ça lui a ouvert de toutes nouvelles portes. "Pour certain c'est comme un petit défi d'arriver à se taper la serveuse t'sais. Après, il y a pas non plus que des canons qui viennent au bar et qui essayent de me draguer. Donc des fois c'est un peu relou d'être moi." finit elle en plaisantant. Il n'y avait jamais de mal à se jeter quelques fleurs. "Pourtant, tous les quatre matins c'est plus fort que moi faut que je rallume Tinder, même si je sais que le plan va être à chier dans 99% des cas, je sais pas pourquoi je m'inflige ça." Oue et parlons en de ces rendez-vous Tinder foireux, elle semble y être abonnée. Dernier en date, un chirurgien qui lui avait dit avoir la petite trentaine, alors qu'en fait il avait quarante ans passés. Pas glam. "Je crois que je garde espoir de tomber sur le meilleur coup du monde." Elle garde espoir, mais pour l'instant elle ne l'a clairement pas croisé sur Tinder celui-là "Et toi ça m'étonne même pas, je suis sûre que t'arriverai à te taper quelqu'un dans un couvent." Non, mais c'est vrai. Il y avait juste à regarder sa gueule et ce corps. "T'as un faible pour les barmans c'est ça ? Fétichiste des barmans, ça existe ça ?" dit elle en plaisantant. Ca devait surement exister, il n'y avait aucun doute là-dessus. Tous les goûts sont dans la nature. "J'ai baisé plus de clients que de barmans moi, on mélange pas le travail et le sexe." Répond-elle en riant, quoi que dans le lot de clients, il y avait surement des barmans d'autres bars. "Barman et barmaid, même histoire ?" Lui demande t-elle avant de mettre de côté ce qu'elle était en train de faire pour aller se poser devant lui, se penchant pour s'appuyer sur le comptoir et lui offrant une vue plongeante sur son décolleté. "Tu me mets dans le même sac que tout le monde ?" demande t-elle ensuite en faisant la moue.

Elle se la pète gentiment avec sa remarque. Ca te fait sourire de la voir comme ça. Une chose importante surtout, c’est qu’elle ne t’ait pas pris au sérieux. Clairement tomber amoureux c’est pas ton deal. (t’es sûr ?). Tu mates Itziar nicher ses billets dans sa poitrine et t’essaies de pas trop penser aux éventuels beaux sous vêtements qu’elle a sur elle.

Ton plan de la soirée la fait marrer. Elle dit que c’est signe d’une bonne soirée et c’est plutôt vrai. T’as pas à te plaindre pour le programme. Elle raconte ses aléas en bossant dans un bar, ouais tu veux bien la croire que parfois y’a pas que des tops qui s’intéressent à elle.

« Je suis sûr que t’es douée pour les esquiver. »

Tu lui fais un clin d’oeil. Elle parle de Tinder, elle aussi utilise ça. C’est le cas de beaucoup de personnes, t’es pas étonné. Surtout que généralement on ne cherche pas le grand amour quand on va par là bas. Heureusement que t’as avalé la gorgée que t’étais en train de boire quand elle dit que tu pourrais te taper quelqu’un dans un couvent, parce que ça te fait franchement rire.

« Me chauffe pas. »

Elle n’a pas complètement tort quand elle dit que t’as un faible pour les barmans. Ca t’excites plutôt pas mal de les voir bosser derrière un bar. L’air sur ta tronche suffit à lui faire comprendre que ouais, ça te plaît. Peut être pas au point d’être fétichiste comme elle le dit mais dans la lignée. Elle aime pas que tu l’aies mis dans le même panier que les autres que t’as baisé. Ca te fait marrer. Tu captes bien son petit jeu, surtout que tu vois bien la vue qu’elle t’offre. Tes yeux profitent du moment et tu tends un peu le cou.

« Je vois pas assez à mon goût là. »

Tu veux voir quelle lingerie elle a sur le dos. Elle a dû capter que t’avais un truc avec ça, parce que tu l’as baisé sans le lui retirer et c’était pas par flemmardise. Tu te retiens bien de répondre à sa question. De toute façon elle plaisante.

« Tu finis dans combien de temps ? »

T’as pas vraiment d’idées derrière la tête mais c’est vrai que cet enchaînement de paroles pourraient laisser penser le contraire.

« Je peux te ramener si tu veux. »

Comme tu sais que vous habitez le même quartier. Tu proposes ça comme ça. Tu te doutes qu’elle doit se démerder autrement tous les jours, c’est son boulot après tout, mais t’as envie de passer du temps avec elle, alors si ça ferme, t’essaies juste de faire durer un peu plus longtemps le plaisir.

Est-ce qu'elle était douée pour esquiver les mecs (et les filles, pas de jaloux avec elle) qui ne lui plaisait pas ? Disons qu'elle n'avait pas réellement à se plaindre à ce sujet, elle avait beau flirter avec tout le monde, si un gros relou était trop insistant avec elle, elle savait faire comprendre que ce n'était pas la peine d'essayer plus longtemps. En général c'était suffisant. Sûrement que les gens ne voulaient pas s'attirer les foudres de la nana qui était chargée de leur servir leur verre. Après tout, c'était elle qui avait le contrôle de leur boisson, s'ils la soûlaient un peu trop, ils n'étaient pas à l'abri qu'elle crache dans leur verre. Même si elle ne s'était jamais permise de faire ça, elle était certaine que certains avaient bien ça en tête et ça suffisait à les dissuader et puis si vraiment ils ne comprenaient pas, un petit signe de tête au videur et en trois secondes ils étaient gentiment escortés vers la sortie. Aussi simple que ça. "Je me débrouille." Lui répond-elle. Jusqu'à présent, elle n'a pas vraiment à trop se plaindre et n'a jamais réellement eu de gros soucis avec les clients. D'ailleurs elle touchait du bois pour que ça continue. "J'ai mes petites techniques." Ajoute t-elle. Bien sûr elle n'allait pas lui révéler quelles étaient ses fameuses techniques. Ca c'était top secret. Elle rit quand il se marre à sa remarque sur le couvent et lui dit de pas le chauffer. Elle fait signe de fermer sa bouche à double tour avant de continuer à nettoyer derrière le bar. Regardant du coin de l'oeil si les autres clients ont l'air décidés à quitter les lieux ou pas. De ce qu'elle observe de là où elle se trouve, ils sont toujours en train de boire leur verre tranquillement et n'ont pas l'air d'avoir remarqué qu'il était déjà plus de quatre heures du matin. S'ils voulaient prolonger leur nuit si longtemps, ils auraient peut-être dû aller en boite à la place. Elle se gardera cependant bien de leur dire.

Elle le taquine, elle s'en fiche bien qu'il la mette dans le même sac que les autres barmans ou barmaids qu'il a pu se taper par le passé, mais ça l'amuse une fois de plus. Elle le laisse donc admirer son décolleté ou du moins, une partie. "Qu'est-ce que tu vois pas assez ?" lui demande t-elle l'air de rien en se redressant lentement, même si elle sait exactement ce qu'il veut dire. Ca la fait marrer de faire ça. Elle saurait pas l'expliquer. C'est son petit plaisir à elle. Certains passent leur temps à faire chier le monde, elle elle préfère ouvertement flirter avec tout le monde pour tout et pour rien. Ca rend sa vie plus belle. "Je finis dans trente minutes normalement." Lui répond-elle. Oui normalement, car si elle doit faire partir les autres clients elle risque de finir un peu plus tard. "Attend, attend !" Lui lance t-elle quand il lui dit qu'il peut la ramener si elle veut. "T'es venu jusque là pour me voir et en plus tu proposes de me ramener ? Mais je te mérites clairement pas." Ajoute t-elle beaucoup trop touchée par cette proposition. "Je veux bien à 100% je suis venue en bus donc si je peux éviter d'avoir à commander un Uber, ça m'arrange." Il y avait au minimum deux raisons qui lui faisaient préférer cette solution que le Uber. La première, la plus évidente, c'était gratuit et la seconde, ça lui évitait d'avoir à faire la conversation avec un mec qui fait ça juste pour combler le silence. A la place elle a Andy à qui elle est au contraire, plutôt contente de faire la conversation. Elle passe un dernier coup de torchon sur le comptoir avant de jeter l'éponge qu'elle avait dans l'autre main dans l'évier derrière elle. "Bon moi j'ai fini pour ce soir." dit-elle venant attraper le tabouret qui se trouve derrière le comptoir pour s'installer en face d'Andy. "Tu penses qu'il faut que je leur dise de partir ou ils vont comprendre d'eux-même ?" Elle se pose réellement la question. Soit ils n'ont pas vu l'heure, soit ils s'en fichent. "Tyler !" Lance t-elle en direction de la seule et unique table occupée. Le mec en question se retourne. Elle n'a même pas besoin de lui dire qu'elle va bientôt fermer boutique. "On s'en va Izzie, on s'en va." Il avait juste besoin d'un petit rappel surement. "Diiiiiis !" Lance t-elle à Andy, avec ses plus beaux yeux de chiens battus "On peut faire détour par le Mcdo ? J'ai super faim et rien de préparé chez moi." Quoi ? Non elle n'abuse pas du tout de sa gentillesse, mais il a une voiture, alors saisir l'occasion. "En échange je ferai ce que tu veux s'tu veux." Elle lui laissera même lui piquer une frite, c'est pour dire.

Tu te mords la lèvre quand elle se redresse après avoir bien affiché son décolleté. On dirait presque que t’en as pas eu assez ce soir. Si elle continue tu vas avoir des idées précises de choses à faire avec elle. Faut dire qu’elle te cherche et que t’es super faible comme mec. Cela dit, tu ne sens rien qui te titille malgré tout. T’as déjà tout donné quelques heures avant.

Elle finit dans trente minutes, tu pensais bien que c’était dans pas longtemps. Tu comptes rester jusqu’à la fin de son service du coup. Elle se fou de ta gueule quand tu lui proposes de la ramener. Elle sort de trop grands compliments, tu ne la prends pas au sérieux. C’est une bonne actrice. Elle accepte ton offre, ça lui fera des économies de temps et d’argent. T’es content de pouvoir la dépanner.

Elle décrète qu’elle a fini de bosser et elle s’installe en face de toi. Tu bois une gorgée de ta bière. Elle te demande à propos des autres clients et tu leur jettes un coup d’oeil pour voir ce qu’il en retourne. Itziar a du comprendre que c’était compromis parce qu’elle s’en charge toute seule avant que tu n’aies le temps de donner ton avis. Des habitués apparemment. Plutôt pas mal le Tyler.

Tu lèves un sourcil quand elle reporte son attention sur toi et qu’elle fait ses petits yeux implorant. Tu te demandes ce qu’elle va te sortir. Elle parle d’aller au McDo et ça te fait sourire. Elle te propose même tout ce que tu veux en échange. Un sourire en coin s’affiche aussitôt sur ton visage.

« Tout ce que je veux ? »

Tu penses direct au sexe, mais la vérité c’est que t’es rassasié de ce côté là aujourd’hui. C’est rare, mais ça arrive. Cela dit t’as quand même un truc plaisant en tête, mais pas sûr que tu saches en profiter pleinement là maintenant.

« Mais ouais va pour le McDo. »

Tu continues de boire ta bière et vous êtes maintenant les deux derniers dans le bar. Tu te dis que tu l’aurais bien baisé là. Alors tu repasseras un soir futur pour tenter de satisfaire cette envie.

Vous voilà dans ta voiture, direction le McDo. Tu as ANTI de Rihanna qui passe dans ton poste. Tu baisses un peu le son pour pouvoir avoir une conversation. Tu fais attention à ta conduite, toujours, tu veux pas d’accident, de pv ou quoi.

« Tu me diras quand tu refais la fermeture dans les semaines qui arrivent. »

Tu lâches ça comme ça, tes pensées encore tournées vers ce bar vide qui aurait pu être le décor d’un bon moment de jouissance.

« Drive ou sur place ? »

Parce que vous voilà déjà pas loin du McDo.

Elle pense bien qu'un Mcdo est sûrement la dernière chose qu'elle lui aurait demandé à 4h du matin, mais faut la comprendre, elle bosse depuis qu'il est 20h et n'a rien avalé depuis qu'elle a commencé donc innutile de dire que même si elle est crevée, elle a aussi super faim et ça, ça prend le dessus sur tout le reste sans aucun problème. C'est d'ailleurs pour ça qu'elle lui dit qu'elle ferait absolument tout ce qu'il veut en échange. "Oui enfin, dans la mesure du possible." lui répond-elle. Car bon, il y a quand même des trucs qu'elle ne peut pas et ne pourrait pas lui offrir demain la veille. A la limite, si elle était pleine aux as, elle pourrait sans doute se procurer tout et n'importe quoi, mais ce n'était malheureusement plus le cas, elle n'était plus qu'une simple étudiante qui doit  bosser dans un bar pour financer ses études et tout le reste. A part lui offrir un nombre incalculable de verres, lui offrir son corps quand il voulait ou lui servir d'esclave, elle n'avait au final pas grand-chose à offrir. "Je sais pas ce que t'as en tête, mais si tu veux manger une partie de mon burger sache que c'est non. Pour le reste, tout est négociable." ajoute t-elle en plaisantant. Car oué elle pose même ses conditions et elle préfererait mille fois avoir à donner de sa personne plutôt que de partager son repas. Elle avait faim à ce point-là, oui. Quand il accepte elle en sauterait presque de son tabouret pour faire une petite danse de la joie, mais comme elle a bien trop mal aux pieds pour faire ça, elle se contente d'attraper le visage du colombien avec ses deux mains et de venir déposer un baiser bien claquant sur sa joue. "Merci ! T'es le meilleur !" lui répond-elle, ça paraît rien, mais clairement il vient de lui refaire sa soirée là.

Une fois que les derniers clients ont finalement décidé de passer leur chemin, elle se dépêche de tout boucler pour pouvoir partir. Son Mcdo l'attend et puis elle ne veut pas non plus abuser de la gentillesse d'Andy. Il rentre de soirée, clairement, il a lui aussi sûrement  envie d'aller se coucher. Quand il a fini sa bière, elle nettoie rapidement le verre avant de le ranger et de passer un dernier coup d'éponge sur le comptoir. "Ok, bon bah je crois que pour moi c'est bon, on peut y aller." déclare t-elle jetant un rapide coup d'oeil, histoire de voir si elle n'a pas oublié quelque-chose. Non tout semble nickel. Il est donc temps de se diriger vers la voiture. Quand elle s'assoie dans la voiture, elle prend un instant pour fermer les yeux et apprécier le confort c'est pas tous les soirs qu'elle a la chance de rentrer en voiture, au contraire, d'habitude, elle rentre en vélo et ça c'est largement moins confortable. "Je suis de fermeture tout le weekend la semaine prochaine." Lui répond-elle et rien que d'y penser, elle est déjà fatiguée. En revanche, elle n'en perd pas pour autant le sens de l'humour. "Pourquoi ? Tu te proposes pour devenir mon chauffeur privé et gratuit qui plus est ? Si c'est ça, I'm in!" La meilleure solution, ce serait encore de s'acheter une voiture, mais ça, malgré les économies qu'elle parvenait tout de même à faire chaque mois, ce n'était pas encore pour tout de suite. Il lui demande ensuite si elle veut manger sur place ou s'ils commandent au drive-in, pour le coup elle préfère le laisser choisir. "Euh bah comme tu veux. Si tu m'autorises à manger dans ta voiture, drive-in, sinon sur place." S'il était d'accord pour qu'elle mange dans sa voiture, elle pouvait promettre de faire attention à ne pas en mettre partout, en revanche elle ne pouvait pas garantir que rien ne tomberait par terre ou sur le siège, c'était donc aux risques et périls de sa voiture et elle se désolidarisait de toute responsabilité. Elle ne saurait pas dire pourquoi, mais elle repense à sa soirée et à un évènement en particulier ou plutot L'EVENEMENT de la soirée et elle ne peut s'empêcher de rire toute seule et se dit que c'est la parfaite occasion pour taquiner un peu Andy. "Tu sais que j'ai pensé à toi tout à l'heure ?" lui demande t-elle ayant beaucoup de mal à ne pas rire. "Un mec est venu nous informer que deux mecs étaient en train de baiser dans les toilettes. Sans rire, quand Josh est parti les chercher je m'attendais à te voir sortir de là." Dit-elle en riant avant de continuer "J'étais même un peu décue que tu m'ais pas proposé de participer, mais bon je me faisais une raison ... Puis en fait c'était pas toi, mais tout ça pour dire que t'as vraiment de la concurrence niveau plans cul, c'pas normal ça." Finit elle en riant. C'était con, mais ça la faisait bien rire. "Qu'est ce que tu as à dire pour sauver ton honneur là ?" Honneur de quoi, ça, ça reste à déterminer, plus gros baiseur de Brisbane peut-être ?

Elle se rétracte sur sa proposition. Dans la limite du raisonnable, elle précise. Ca te fait sourire. Tu sais pas ce qu’elle s’est imaginé mais tu veux bien croire que c’était le pire. Elle doit te prendre pour un vrai pervers capable de tout. C’est pas totalement faux quand on y pense, mais t’as quand même des limites. Elle doit voir que tu cogites parce qu’elle fait quelques précisions sur son burger qui sera off limits. Tout est négociable maintenant. A part la bouffe. Finalement elle doit pas avoir si peur que ça de tes idées mal placées.

Bien sûr que t’es le meilleur, mais t’aimes bien qu’elle le dise. Tu lui fais un clin d’oeil pour toutes réponses. Tu te la pètes un peu beaucoup oui. T’es plutôt très content quand elle dit qu’elle fait la fermeture le weekend prochain également. Parfait. Tu passeras la voir à l’improviste, un peu comme ce soir. Elle est curieuse, elle demande pourquoi. Elle fait les questions réponses toute seule. Une vraie piplette. Tu la contredis pas, tu te contentes de conduire tranquillement avant de prendre la parole.

« J’ai bien aimé l’ambiance du bar quand y’avait plus personne… »

Tu lui jettes un regard de biais rapide avant de continuer ta phrase.

« … ça m’a donné plein d’idées. »

Bien évidemment que tu parles de cul. Tu sais qu’elle va comprendre. Vous n’avez pas remis le couvert tous les deux depuis la dernière fois, mais t’es presque sûr que ça va devenir quelque chose de plus ou moins récurrent avec elle. T’espères qu’elle pensera à mettre ses plus beaux dessous pour l’occasion.

« Sur place se sera. »

Parce que t’as envie de manger aussi et c’est plus confortable à une table que dans une voiture. Alors que t’es en train de te garer dans le parking pas mal vide, tu souris en l’entendant raconter sa petite anecdote.

« Il était beau gosse le mec ? T’aurais pu choper son numéro pour moi. »

Genre. Comme si t’avais besoin de ça pour pécho. Surtout qu'il y a des chances que t'aies déjà baiser ce type. Tu sors de la voiture avec elle.

« Et les plans à plusieurs c’est pas trop mon kiffe. J’aime trop qu’on m’accorde toute son attention. »

Mais ouais tu te laisses aller de temps en temps. Surtout quand c’est des couples qui te proposent. T’as secrètement envie de les baisers mieux qu’ils ne le font entre eux pour qu’ils en restent frustré après coup, quand ils seront chez eux, sans toi. Low key envie de briser des couples parce que t’es trop bon au lit. T’es un salaud comme ça ouais. Tu sais pas si ça a déjà marché, mais t’aimes bien te faire rêver.

Vous entrez dans le mcdo et allez à une de ces bornes pour faire votre commande. Tu la laisses faire en premier. Puis vient ton tour. Tu prends un menu big mac avec un coca et tu sors ta carte bleu pour payer le tout.

« Cadeau. »

Aucune idée de la raison, t’avais juste envie. T’es généreux avec les gens que t’apprécie. Vous récupérez le ticket avec votre numéro de commande et tu glisses ton bras dans le dos de Itziar pour la guider vers le comptoir en ta compagnie.

Il lui dit qu'il a bien aimé l'ambiance du bar quand il n'y avait plus personne. Elle se tourne vers lui en levant un sourcil interrogateur. Elle serait plutôt du genre à trouver ça un peu glauque justement un bar vide à 4h du matin. Personne dans les rues ou quasiment, personne dans le bar. C'est un peu étrange comme atmosphère pour elle et la première fois qu'elle s'est retrouvée seule pour la fermeture, elle ne se sentait pas très à l'aise sur le coup. Le silence et la musique dans un lieu comme ça, elle ne saurait pas dire pourquoi, mais les premières fois ça lui faisait un peu froid dans le dos. A force, elle s'est habituée, elle a appris à apprécier la tranquillité du lieu après l'agitation de la soirée. Le colombien ne se fait pas attendre pour élaborer sur sa pensée. Ca lui a donné des idées. Ah oui, elle comprend beaucoup mieux. Il y a qu'à regarder sa tête pour comprendre ce qu'il veut dire. Sur ce point-là, ce n'est vraiment pas dur de comprendre ce qu'il veut dire. Pourtant, elle est curieuse de savoir ce qu'il a réellement derrière la tête, parce que honnêtement, ça la fait kiffer. "Ah oué ? Quoi comme idées ? Ca m'intéresse. Surtout si ça me concerne." Lui dit-elle, petit sourire en coin. Bon il y a quand même des grandes chances que ça la concerne et elle peut plus ou moins imaginer ce qu'il veut dire par là. En même temps, il ne fallait pas être Einstein pour deviner. Elle faisant la fermeture, plus personne dans le bar, Andy et son goût avoué pour le sexe, l'équation était plutôt simple à résoudre pour quelqu'un avec ne serait-ce qu'un tout petit peu de jugeote. "Parfait." Lui dit-elle quand il lui dit que ce sera sur place alors pour le Mcdo. Ca l'arrange un peu, car elle se voyait sans aucun doute faire tomber au moins une ou deux frites et elle ne voulait pas être celle qui allait tâcher de graisse la voiture d'Andy. "Personnellement il était vraiment pas à mon goût comme mec beaucoup trop gay aussi." Répond-elle en riant quand il lui demande si le mec était beau gosse. "Mais l'autre en tout cas le trouvait plutôt canon visiblement donc je pense pas être super objective sur ce coup-là." La beauté. C'était plutôt relatif comme concept. Itziar n'était pas particulièrement le genre de fille qui avait un type bien défini, elle ne faisait pas dans la discrimination, elle était plus du genre à avoir certaines choses qu'elle n'aimait pas chez les mecs comme chez les filles. En l'occurence le mec en question, faisait un peu crado à ses yeux, dents pas terribles, barbe pas entretenue, un style un peu pilote de Harley Davidson version gay, très gay. Pas du tout son style, mais il en faut pour tous les goûts comme on dit et apparemment il avait bien plus au minet qui avait été viré des chiottes avec lui. "Je suis pas sûre que ça aurait été ton style non plus. Tu prends bien trop soin de toi pour te taper un mec comme ça." Lui répond-elle. Même si au final elle ne savait même pas quel genre de mecs il se tapait, mais elle ne le voyait vraiment pas se taper le mec de tout à l'heure, c'était sûr et certain.

Quand ils sortent de la voiture, il lui dit qu'il n'est pas trop branché plans à trois. Préférant avoir toute l'attention. "T'es un peu une princesse en fait ! C'est mignon." Lui lance t-elle en rigolant. Celle-ci elle était vraiment trop facile, c'était comme s'il lui avait tendu une perche et qu'elle n'avait eu qu'à tendre le bras. Ils vont commander aux bornes. Andy s'est laissé tenté par l'appel du ventre lui aussi. Elle commande un wrap avec des frites et un coca zéro (faut faire attention à sa ligne quand même). Elle est surprise quand il commande après elle et sort sa carte bleue pour tout payer en même temps. C'est un cadeau apparemment. Elle est touchée par le geste. Elle a l'impression d'être comme une princesse depuis qu'il a débarqué au bar, il la ramène, il la nourrit, il lui tient compagnie par la même occasion, plutôt pas mal, ça en rendrait jalouses plus d'une. Il lui passe le bras dans le dos pour la guider vers le comptoir et elle en profite pour lui faire un side hug en guise de remerciement. "Merci !" Lui dit elle. "T'avais pas à faire ça tu sais, tu me ramènes c'est déjà beaucoup." Ajoute t-elle avant de continuer. "A moins que t'as l'intention de m'annoncer un truc pas cool du tout et c'est pour ça que tu fais ça." Elle ne pense pas que ce soit ça, mais elle ne plaisante qu'à moitié sur ce coup. On ne sait jamais.

Les plateaux récupérés, ils vont s'installer à une table et à peine assise, Itziar ne peut s'empêcher de manger deux ou trois frites. Elle avait vraiment faim et ça faisait un bien fou. Surtout que ça faisait un moment qu'elle n'avait pas mangé Mcdo, donc encore mieux. Elle prend une bouchée de son wrap avant de se rappeler leur conversation dans la voiture. "C'est quoi ton style de mecs et de nanas ?" demande t-elle. Ca lui semble peut-être sorti de nulle part et c'est un peu le cas, mais c'est une question qu'elle se pose et qu'elle n'avait jamais eu l'opportunité de poser, ou du moins elle oubliait à chaque fois. "J'arrive pas à m'imaginer ton type, si t'en a un du moins." Ajoute t-elle avant de reprendre une bouchée.

Elle veut savoir ce que t’as derrière la tête, ça te fait sourire en coin de la voir curieuse à ce point là. Qu’elle veuille des détails. Parce que oui, elle a très certainement compris l’idée générale, mais elle en veut plus.

« Tu verras le weekend prochain. »

Et tu lui fais un clin d’oeil qui veut tout dire. Elle n’en saura pas plus. Ca parle du mec qui baisait dans les chiottes et apparemment il faisait trop gay. Ouais. T’aimes pas non plus les mecs qui sont efféminé et qui accentuent ce côté là de leur personnalité. Le bon gros cliché gay. D’après ce qu’elle te dit, il t’aurait pas plu. Elle ne te connait pas des masses mais tu lui fais confiance. Tu veux bien la croire sur ce point, même si quand t’es en chien, tu pourrais vraiment te taper n’importe qui.

Même si elle te fait doucement rire, tu roules les yeux quand elle te qualifie de princesse. T’apprécies son petit hug et tu passes carrément ton bras autour d’elle du coup, pour la tenir près de toi. Elle te remercie. T’as pas l’impression de faire grand chose, tu les fais avec plaisir. Elle te soupçonne d’avoir un truc derrière la tête et tu souris en coin pour la laisser croire ce qu’elle veut. Ton bras se serre autour d’elle et tu vas lui déposer un baiser sur le dessus du crâne pour toute réponses.

Une fois à table, tu commences par ton coca alors qu’elle s’en prend à ses frites. Elle reprend la conversation, te demandant ton style de meuf et mec. Tu commences à réfléchir à sa question alors qu’elle commente ses propos. Le visage de Danny traverse ton esprit.

« Tant qu’ils sont bien foutu et consentant, c’est ça mon type. »

Ca te fait marrer de balancer ça comme ça. Tu sais que ça répond pas vraiment à sa question.

« Nan franchement je sais pas. J’aime peut être les mecs plus jeune, mais à une époque c’était les plus âgé qui me faisaient bander. Et les meuf, je sais pas. Si j’ai le choix de baiser un mec ou une meuf, je prends le mec. En supposant qu’ils sont hot tous les deux. »

Tu sais pas si tu fais sens, mais tu réponds honnêtement. Tu réponds surtout en ayant Danny en tête, parce qu’en vérité il est le seul mec si jeune que tu baises. Les autres plans que tu as, ils sont bien loin de ses 19 ans. Tu n’élabores pas plus, n’ayant pas envie de te perdre dans des explications qui te rendraient soupçonneux. De toute façon Itziar ne va pas commencer à prendre note de tous les mecs que tu baises. Elle ne saura jamais le fin mot de l’histoire.

« Et toi ? Ton type ? »

Et tu prends ton burger pour commencer à manger.

On sous-estimait bien souvent le bien que pouvait faire un simple burger acheté à McDo. Non ce n'était clairement pas les meilleurs du monde. Ce n'était pas forcément recherché. On était dans le gras, le gras et encore le gras, mais c'était ce qui faisait tout l'atout du truc et qui le rendait incomparable. Franchement il n'y avait pas de meilleur confort food selon Itziar qu'un bon McDo. Pas besoin d'un truc de gourmet. Le but était simplement de se faire péter la panse. Pas plus, pas moins. Elle avait donc attaqué ses frites à peine c'était elle assise sur sa chaise. Sur le moment, ça avait été le plus important. En mangeant les premières bouchées elle avait comme l'impression de ne pas avoir mangé depuis plusieurs jours. C'était l'effet qu'une soirée de travail lui faisait à courir partout jusqu'au petit matin. Si travailler dans un bar devait être un sport, ce serait certainement un des plus épuisant. Elle s'était jetée sur sa bouffe comme un toxico qui se jette sur son fix. Une fois les premières bouchées avalées, elle était repartie pour converser sans soucis. Elle ne pu s'empêcher de rire à ce qu'Andy lui répondit quand elle lui demanda quel était son type de mec ou de nana. "C'pas un type ça." Lui dit-elle. "Ca c'est un peu la base." Ajoute t-elle en riant. Bien foutu et consentant. Que demande le peuple ? C'est un peu la base du truc. Surtout pour le consentant. Bien foutu, ça reste assez objectif comme notion. Chacun a ses propres critères. Bon bien sûr les gens qu'on des corps taillés comme des statues grecques, il y a peu de discussion à propos d'eux, tout le monde est plutôt d'accord pour dire qu'ils sont bien foutus, mais pour le reste, "beauty is in the eye of the beholder" comme ils disent. Il rigole lui aussi avant d'élaborer un peu plus. Le bien foutu et consentant était un peu plus pour la forme que pour une vraie réponse. "Donc t'es plus branché mecs que nanas ?" lui demande t-elle. "Ca veut dire que je dois me sentir privilégiée ou ça se passe comment ?" ajoute t-elle. Oué, clairement, ça la ferait kiffer de savoir qu'elle n'était pas seulement une parmi des centaines, mais plutôt une parmi quelques privilégiées. Ca faisait du bien à son ego, il ne fallait pas se mentir. "Toi qui as peur de vieillir et qui préfère les jeunes ? Pourquoi ça me surprend pas ?" Lui demande t-elle ensuite. Elle lui aurait bien dit que maintenant c'était lui le vieux qui faisait bander les petits jeunes, mais elle avait vite capté la première fois à quel point il était réellement soucieux à ce sujet et elle ne voulait pas enfoncer le couteau dans la plaie, même si ça n'aurait été qu'une simple blague, elle n'aurait pas été la bienvenue, alors autant s'en passer.

"Mon type ?" Lui demande t-elle grand sourire déjà dessiné sur le visage, signe qu'une connerie va très certainement sortir de sa bouche incessamment sous peu. Elle boit une gorgée de son coca avant de continuer, elle fait durer le plaisir parce qu'elle sait ce qu'elle va dire et ça la fait marrer d'avance. "Bien foutu et consentant !" Finit elle par annoncer, sourire de satisfaction sur son visage. Elle le taquine gentiment, mais en même temps c'était plutôt proche de ce qu'elle imaginait être son type. Elle reprend quelques frites avant de continuer. "Plus sérieusement, j'ai toujours considéré ne pas avoir de type." Elle ne savait jamais comment définir son type, pourtant c'était souvent une des premières questions qui arrivaient dans une discussion sur les applis de rencontre, mais elle ne savait jamais vraiment quoi dire. Elle n'avait pas de type. Elle s'était tapé autant des grands que des petits, des blonds, des bruns, musclés ou non, yeux bleus ou marrons. Si certains avaient des types bien définis ce n'était pas son cas. "Je fais pas de discrimination moi." Ajoute t-elle en plaisantant. "J'avais une copine tu pouvais capter son type de mecs à des kilomètres, ils se ressemblaient tous c'était dingue. Peut-être que ça veut dire que je suis désespérée, je suis pas assez exigeante." Finit elle en plaisantant. Elle marchait beaucoup au feeling comme fille, si ça collait, alors pourquoi pas. "Après non j'avoue que j'ai énormément de mal avec les gens plus jeunes que moi, fille ou mec. Je préfère largement les gens plus âgés, plus mature, je sais pas pourquoi." C'était vrai qu'en général, dans ses heures d'ennuis où elle rallumait son Tinder, elle ne s'attardait pas sur les gens plus jeunes qu'elle, ce n'était pas son truc, elle avait l'impression qu'avec eux, ça ne collait pas. "Bon par contre, n'abusons pas non plus, quand je dis plus âgés je dis pas genre l'âge de mon père hein." Oué il ne fallait pas pousser non plus. "Genre 10-12 ans de plus ça passe crème, après ça devient un peu creepy très rapidement." Ajoute t-elle. Elle finit son sandwich en réfléchissant à ce qu'elle venait de raconter. "En fait peut-être que je devrai me trouver un sugar daddy ? Plus besoin de bosser, il me paye mes études et d'autres trucs et une fois que j'ai fini, bye bye. T'en pense quoi ?" Elle contemple l'idée comme si c'était la meilleure qu'elle ait jamais eu. "Oué non en fait faudrait taper dans le vieux vieux là et je me vois clairement pas coucher avec un vieux crouton." Oué, son idée était complètement con, à se demander d'où elle lui était venue.

T’étais sûr qu’elle allait parler d’être privilégié après avoir avoué que ton truc, c’est surtout les mecs. Tu commences à la connaître la petite.

« Ou bien ça veut dire que t’étais le second choix. »

Tu taquines gentiment, même si c’est pas tout à fait faux. Bien sûr, elle relève le détail de l’âge. C’est vrai que ça y joue, mais la dernière fois que tu t’es retrouvé avec les potes de Danny, c’était le gros malaise. Donc tu sais pas trop si tu kiffes tous les jeunes. Certains ici et là, ça va. Sinon t’es juste pas à ta place et ça te fait mal de t’en rendre compte. Quoi qu’il en soit, tu ne fais pas de remarque sur cette histoire d’âge. Tu manges ton burger. Tu lui demandes son type. Elle se fou de toi. Tu lui lances une frite sur la gueule. Elle répond ensuite sérieusement, sans vraiment répondre non plus.

« Hé je fais pas de discrimination non plus ! »

Tu te tapes tout ce qui bouge (et consentant). Tu fais non de la tête quand elle se qualifie de désespéré. T’es pas d’accord. Vous vous rejoignez pas sur vos préférences. Tu sais pas trop quoi penser de ta préférence pour les jeunes. T’as le même âge mental qu’eux ? Peut être… Tu hoches la tête quand elle parle de 10-12 ans de plus qu’elle. Tu t’es déjà tapé des mecs si vieux. Pas des femmes par contre. Elle parle de sugar daddy et ça te fait marrer alors que t’es encore en train de manger ton big mac. Elle demande ton avis mais se ravise. Tu la comprends.

« Plus vieux que j’ai baisé il avait la soixantaine. Il était super bien conservé. »

En d’autres termes, il aurait pu être ton père. Ca t’a pas dérangé. T’en as un très bon souvenir. Ce mec savait ce qu’il faisait. Il t’a bien fait tourner la tête.

« J’ai encore son numéro quelque part si tu veux tester. »

Tu plaisantes bien évidemment. Tu dois avoir son adresse dans ton historique Uber, parce que c’est toi qui avait payé le trajet de mémoire.

« Pas sûr qu’il donne dans les filles par contre… Désolé. Pas de hot sugar daddy pour toi. »

Tu souris en coin comme pour la narguer. Tu bois une gorgée de coca pour faire descendre la bouffe avant de reprendre la parole sur un sujet qui t’intéresses.

« Et sinon, comment ça se fait que t’es pas casé ? T’as déjà eu des longues relations ? C’est pas ton truc ? »

T’es bien curieux à ce propos. Tu veux voir si vous vous ressemblez de ce côté là.

Ou peut-être qu'elle était le second choix. Effectivement, c'était l'un ou l'autre. Soit elle était privilégiée, soit elle était le second choix et il se l'était tapée parce qu'il n'avait pas trouvé mieux cette fois-là. Elle lui met un petit coup sous la table en guise de punition. D'où elle n'est pas privilégiée ? On laisse pas bébé dans un coin. "Tu veux vraiment pas satisfaire mon ego ce soir, je prends note." Lui dit-elle en même temps en plaisantant. Ca n'a pas vraiment d'importance pour elle, elle n'est pas du genre à se vexer ni même à être jalouse pour quelque chose comme ça. Au contraire elle trouve ça plutôt drôle qu'il ne la caresse pas forcément dans le sens du poil à chaque fois qu'elle dit quelque chose. Il n'y a rien de pire pour elle qu'un mec ou qu'une nana qui acquiesce à la moindre chose qu'elle dit. C'est le genre de choses qui a le don de la refroidir très très rapidement. Il lui lance une frite quand elle se moque de lui et elle lui en relance deux en échange. "J'ai jamais dit que tu faisais de la discrimination." Au contraire de ce qu'elle avait pu observer les fois où elle l'avait vu repartir du bar accompagné, c'est qu'il faisait plutôt dans la diversité, il n'y avait pas à dire, il était impossible de définir quel était son type. Finalement, bien foutu et consentant, c'était peut-être en plein dans le mil' après réflexion. "Je précise juste que j'en fais pas." ajoute t-elle en riant. Bien foutu et consentant, n'est-ce pas ? Clairement, elle se dit que celle-là elle va la réutiliser à chaque fois qu'on lui demande qu'elle est son type. Ca a le mérite d'être simple et efficace et surtout ça sort des réponses toute faites que tout le monde sort à chaque fois. "La soixantaine ?" demande t-elle, pas certaine d'avoir bien saisi ce qu'il venait de dire sur le coup. "Ah oué tu fais vraiment pas de discrimination effectivement." ajoute t-elle avant de continuer. "Honnêtement, je pense pas que je pourrai, genre c'est plus vieux que mon père." Rien que l'idée lui déclenche un frisson. "Après ne jamais dire jamais, même si sur ce coup-ci je pense pas me tromper en disant que jamais je coucherai avec quelqu'un d'aussi vieux." Oui là, tout de suite elle ne se voit vraiment pas se taper quelqu'un de si vieux, elle en est persuadée. "Je me passerai de son numéro, mais merci de la proposition, ça me touche vraiment. Il fait pas dans les filles, je fais pas dans les papys au final peut-être qu'on s'entendrait bien lui et moi, d'un point de vue complètement platonique." Plaisante t-elle avant de continuer. "Mais sinon je suis curieuse, c'était bien avec lui ? Genre il savait s'y prendre mieux que les jeunes ?" Oué, car à cet âge il avait dû en avoir pas mal des partenaires, il devait avoir de l'expérience. En théorie, ça aurait dû être cent fois mieux qu'avec n'importe qu'elle jeunot bien foutu non ? Sinon où était l'intérêt en fait ? C'était un peu ça sa question aussi. C'était pour ça, d'un côté qu'elle préférait les gens plus âgés, ils savent dans 80% des cas (oui 80% seulement, car il y avait des nuls de tous les âges il fallait bien le reconnaitre) mieux y faire que les plus jeunes.

Elle finit ses frites quand il lui demande pourquoi elle n'est pas casée et elle ne peut s'empêcher de rire face à cette question. "Ah bah, bonne question !" Lui répond-elle. "J'ai pas de réponse à cette question. J'imagine que j'ai juste pas trouvé la bonne personne. Non pas que je la cherche activement non plus." Oué, car pour trouver la bonne personne, il faudrait déjà commencer par la chercher et ce n'est pas en réactivant son compte Tinder tous les quatre matins pour se trouver un plan cul qu'elle va trouver son âme soeur. "J'attends qu'elle apparaisse devant moi par les voeux du Saint Esprit." Ajoute t-elle en riant, mais c'était pourtant un peu la vérité, c'est toujours quand on ne cherche pas quelque chose qu'on le trouve, donc ça ne n'était pas le genre de choses qui l'inquiétait plus que ça. Elle avait encore tout le temps devant elle. "Ma seule relation longue durée a duré deux ans et il m'a largué comme une merde à la fin." lui répond-elle avec le détachement le plus complet, en un an elle avait eu le temps de digérer le truc et ça ne lui faisait plus rien d'en parler. "J'pensais que c'était le bon au début, j'vais pas mentir, puis au final la rupture, entre autre, a été la goutte d'eau qui a fait déborder vase et m'a fait quitter l'Espagne." Elabore t-elle un peu. S'il avait été là pour elle l'an dernier, elle serait certainement encore à Madrid à cette heure-ci. C'était fou à quel point un rien pouvait changer le cours des choses. "Et toi ? Je sais que c'est pas ton truc les relations, mais t'as déjà été en couple quand même ? Ou c'est VRAIMENT pas ton truc ?" lui demande t-elle à son tour.

Elle te file un coup de pied et ça te fait marrer. Tu la faisais mariner et ça a marché. Elle est pas contente. Elle plaisante, mais tu sais qu’elle le pense réellement au fond. Tu le sais parce que toi aussi t’aimes quand on te fait mousser. T’aimes aussi quand on te tient tête. Mixed feelings. Tu savais que la révélation du mec le plus vieux que t’aies baisé la ferait parler. Elle te demande confirmation et le regard que tu lui lances veux dire qu’elle a bien entendu. Ca lui en bouche un coin niveau discrimination. Elle associe tout de suite le mec à son père, c’est sûr que ça aide pas pour l’attirance sexuelle. Toi, t’as pas eu de père, tu connais pas vraiment ça. Mais ça explique peut être que t’as pas tapé dans le trop vieux niveau filles. Mais non, t’y crois pas. Tu continues de manger ton burger en l’écoutant penser à voix haute. T’avales ta bouchée pour commenter.

« On sait pas ce que l’avenir nous prépare. »

Donc clairement, ne jamais dire jamais. Elle veut en savoir plus sur ce que vous avez fait. Tu souris en coin. Tu comptes pas lui faire un récit détaillé de ton expérience, mais y’a bien un point que tu vas lui partager.

« On m’a jamais aussi bien sucé que cette fois là. »

C’était mémorable. Ca t’en ferait frétiller l’entrejambe si t’étais pas complètement HS à ce niveau là ce soir. Une chose est sûr, t’as jamais retrouvé quelqu’un qui sait aussi bien y faire que ce mec là.

A propos de relation, Itziar ne cherche pas vraiment. T’aimes bien ça. Les gens qui savent pas être seul tu trouves ça pathétique. Elle a quand même eu une relation de deux ans. Pas mal. La fin de l’histoire est pas glamour. T’apprends que c’est à cause de ce mec qu’elle est maintenant à Brisbane.

« Ouais donc en deux ans t’as eu le temps de voir ce que c’était une relation. »

Contrairement à toi. T’es jamais tombé sur personne où t’avais ce feeling que c’était le ou la bonne. Tu connais pas ça.

« C’est grâce à ce mec qu’on est en train de discuter tous les deux. »

Tu te dis que ça peut compter comme un point positif dans l’histoire. Parce que oui, t’avoir dans son cercle, c’est que du bon, en toute objectivité. Elle te retourne la question, bien évidemment. C’était sûr. Tu réfléchis deux secondes avant de prendre la parole. Tu penses à Enrique et tu fais le lien avec ta relation avec Danny.

« On va dire que souvent y’a un mec avec qui je baise plus que les autres. Mais on est pas un couple. »

T’élabores un petit peu.

« C’est le plus proche que j’ai été d’une relation. Parce que ça dure sur quelques années, donc ouais. Je sais pas. Peut être qu’on peut dire que c’est une relation ? En quelques sortes ça en est une, c’est sûr. »

T’es en train de te faire les questions et les réponses tout seul.

« Mais y’a jamais eu d’histoire d’appartement partagé ou quoi. Juste du bon sexe régulièrement. Rien d’ambigüe de mon côté. Par contre ils tombent toujours amoureux de moi. Je suis trop irrésistible. »

Tu fais un clin d’oeil à Itziar avec un air smug alors que tu prends la dernière bouchée de ton burger. Tu avales rapidement avant d’ajouter l'air plus sérieux :

« Tombe pas amoureuse de moi s’te plaît. J’ai déjà assez à faire avec ces merdes de sentiments. »