Sans en connaitre la véritable raison, la jeune sorcière s’était décidé à trouver une solution pour venir en aide à la femme qui était venue lui demander de l’aide. Quarante-huit heures s’étaient bel et bien écoulée depuis leur rencontre et de nouveau, Siham était sur ce même lieu, près des hydrangées rose, au jardin botanique. Elle avait pris le temps, ces heures durant, de questionner les livres, de les parcourir. Comment était-il possible de mettre en pause ou de revenir en arrière sur une malédiction ? Elle ne trouvait pas les réponses, c’était impossible. On ne pouvait annuler la lycanthropie, sans en neutraliser celui qui en est victime. Siham n’avait donc aucune réponse à apporter à cette jeune femme terrifiée. Elle avait pourtant essayé, elle avait lu de fond en large tous les bouquin qu’elle avait sous la main. Elle avait passé des heures à vider la bibliothèque d’Olive, avait passé au laser tous les parchemins de Lena. Toutes lui avaient dit qu’elle perdait son temps, que si une telle solution existait, cette malédiction n’aurait pas lieu d’être et serait déjà terminé depuis longtemps. S’acharnant, elle y était peut être arrivée…
Elle attendait, elle tournait en rond, elle espérait qu’elle avait fait ce qu’elle lui avait dit : s’enchainer et résister aussi fort qu’elle le pouvait à la faim, s’enfermer et s’attacher était la seule solution pour ne plus faire de victime et quarante-huit heure n’était pas suffisant pour la laisser mourir de faim. Par contre, Siham avait pris le risque qu’elle arrive totalement affamée et qu’elle ne fasse d’elle qu’une seule bouchée… Pour contrer ce risque, elle avait ingurgité une potion de protection qui lui donnait une odeur infâme et qui donnerait la nausée à n’importe qui qui oserait l’approcher. La jeune loup allait devoir supporter cette odeur, mais au moins, elle n’aurait aucune envie de croquer Siham.

@Ethel Hartfield

Tu avais passé les dernières quarante-huit heures dans ton appartement à essayer de contrer ton envie d’aller chasser, d’aller combler ta faim avec de la chair humaine. Une chance pour toi, ta transformation était assez lente et ta part d’humanité, bien qu’elle s’affaiblissait, restait assez présente pour t’empêcher d’aller faire la moindre des choses qu’un loup-garou adulte ferait, c’est-à-dire de commettre un meurtre pour s’alimenter. Tu avais par contre subi quelques changements physiques. Tu avais un peu plus de poil au visage et ton dos était encore plus rond. Tu étais maintenant porté à te déplacer à quatre pattes lorsque tu voulais bouger rapidement. Ta voix était un peu plus grave, tes yeux avaient également pris une teinte jaunâtre. Lorsque le moment pour toi arriva d’aller au jardin botanique, tu t’arrangeas pour croiser le moins de monde possible dans les rues. Tu ne te faisais plus confiance et tu savais qu’il y avait des chances pour que tu ne sois plus capable de résister à l’idée de manger. Par chance pour toi, ou pour les humains, tu ne croisas personne. Tu te dirigeas directement au point de rendez-vous : les hydrangées roses. Arriver sur place, tu vis que Siham était déjà là. Plus tu t’approchais, plus tu sentais une odeur nauséabondes qui te retournais l’estomac. Tu regardais autour de toi pour voir d’où cela provenait et soudainement, tu réalisas que c’était elle qui dégageais cette odeur. Tu reculas vivement. ”Non d’une pleine lune, mais qu’avez-vous manger pour avoir cette odeur ?!” Tu n’étais pas capable de rester proche d’elle. Par chance, il n’y avait personne d’assez proche de vous pour entendre votre conversation.

”Non d’une pleine lune, mais qu’avez-vous manger pour avoir cette odeur ?!” Siham fit un demi tour à cent quatre vingt degrés en entendant la voix de la jeune femme. Sa voix qui semblait être plus grave que les quarante huit heures auparavant. Siham était satisfaite, ça voulait dire que sa potion fonctionnait et qu’elle avait bien réussi à se rendre le plus écœurante possible. « Disons que je me suis protégée… » et au moins, la jeune louve n’allait pas avoir envie d’en faire quatre heure. « Comment vous sentez vous ? Avez-vous réussi à rester hors d’état de nuire ? » elle n'allait pas lui dire que de son côté, elle n’avait rien trouver pour un retour en arrière. Les nouvelles n’étaient sans doute pas aussi bonne que ce qu’elle attendait pendant tout ce temps, mais elle ne revenait pas sans rien. Elle avait une piste qui, pour elle, était mieux que rien. « J’ai trouvé quelques chose d’interessant. » elle devait forcément le tourner à son avantage, qu’elle y voit du positif. « Sachez que votre vie d’antan ne vous sera plus jamais accessible. » elle n’allait pas s’attarder sur ce détail, passant directement à la suite, pour ne laisser aucun moyen à la jeune femme de réfléchir à son nouveau sort. « J’ai trouvé quelques chose, qui vous seras sans doute pénible, mais qui semble être la seule voie possible à votre destinée. » la sorcière restait toujours à distance, à la fois pour éviter à la louve de subir de plein fouet son odeur nauséabonde, mais aussi pour s’assurer qu’au cas où le sort ne fonctionne plus, elle puisse se défendre au quart de tour. « Avant chaque pleine lune, il vous faudra boire une potion qui empêchera toute transformation. » elle leva les yeux au ciel, regardant la nuit éternelle. « Je pourrais vous fournir, chaque fois qu’il le faudra. » mais elle devait la prévenir que ce ne sera pas si simple, ce n’était pas comme un remède contre un rhum à avaler et passer simplement à autre chose. « Votre corps lutera, il fera en sorte de se transformer quoi qu’il en coute. Mais ca n’arrivera pas. Cette nuit vous sera d’une horrible souffrance… » c’était toujours le prix à payer. « Mais, vous ne ferez pas de victime… » c’était bien là le résultat qu’elle souhaitait obtenir, non ?

« Disons que je me suis protégée… » Ça te faisait mal de voir que Siham ne te faisait pas confiance au point de s’infliger une aussi mauvaise odeur. Tu espérais qu’elle ne sentait pas elle-même ce que toi tu percevais comme odeur. Ce devait être terrible de sentir aussi mauvais. Elle se serait rouler dans un tas de fumier que ça n’aurait pas été pire. « Comment vous sentez vous ? Avez-vous réussi à rester hors d’état de nuire ? » Tu lui fis un signe positif de la tête. Ça n’avait pas été simple, mais tu avais réussis à rester chez toi et à lutter contre ce qui semblait être tes nouveaux instincts. « Le pire a été évité. Mais je dois avouer que la laitue a dorénavant un goût infecte. » Tu espérais vraiment que Siham avait réussi à trouver un remède qui allait te rendre ta vie d’avant. Tu ne pouvais pas te résoudre à être un loup-garou, tuer des gens, te transformer les soirs de pleine lune… « J’ai trouvé quelques chose d’interessant. Sachez que votre vie d’antan ne vous sera plus jamais accessible. » Ce fût comme reçevoir un coup de poignard en plein coeur. Elle était en train de te dire qu’elle ne pouvait pas t’aider ? Mais en même temps, elle semblait être satisfaite de ses découvertes. Tu décida de prendre le temps d’écouter ce qu’elle avait à te dire avant de paniquer et de te faire mille-et-un scénarios. « Avant chaque pleine lune, il vous faudra boire une potion qui empêchera toute transformation. Je pourrais vous fournir, chaque fois qu’il le faudra. » En fait, c’était beaucoup moins pire que ce que tu pensais. Si le restant du temps tu pouvais te contenter de steak saignant, ça t’allait. Tu ne voulais juste pas avoir à tuer des innoncents… « Votre corps lutera, il fera en sorte de se transformer quoi qu’il en coute. Mais ca n’arrivera pas. Cette nuit vous sera d’une horrible souffrance… Mais, vous ne ferez pas de victime… » Elle te confirmait ce que tu avais cru comprendre. Tu haussa les épaules. « Une nuit difficile par mois, ce n’est rien à comparer de l’idée de vivre avec l’idée de faire des victimes... » L’espoir te fit te redresser et approcher Siham de quelques pas. « Tu as la potion avec toi ? Je ne veux pas prendre la chance de me transformer encore plus. » Tu étais loin de te douter que la souffrance serait vraiment pénible, tel que tu hésiterais à prendre la potion lors des prochaines nuits de pleine lune.

Siham est plutôt rassurée quand Ethel lui fait comprendre qu’elle a su gérer ses pulsions lors de ces dernières quarante huit heures. Cela montrait sa motivation et sa lutte contre ce qu’elle était devenue et c’était, pour Siham, positif. Elle allait sans doute accepter ce qu’elle allait lui proposer, bien qu’elle ne doutait pas qu’elle serait déçue d’apprendre qu’elle n’avait pas non plus trouvé de solution miracle pour inverser la malédiction. « Le pire a été évité. Mais je dois avouer que la laitue a dorénavant un goût infecte. » Siham se mordit l’intérieur de la lèvre, ayant difficilement de l’empathie envers la jeune femme, mais elle devrait sans doute s’habituer à un nouveau régime, peut être moins végétal, tout en évitant de faire des humains ses victimes. Siham exposa alors les résultats de ses recherches. Passant de la mauvaise nouvelle , à une nouvelle plus nuancée en tout cas. « Une nuit difficile par mois, ce n’est rien à comparer de l’idée de vivre avec l’idée de faire des victimes... » Siham hocha la tête, partageant ce constat également, bien qu’il était surement plus facile pour elle de le dire puisqu’elle n’allait pas vivre cette enfer. Par contre, elle allait devoir encore apporter une nuance. « Une nuit par mois, ce sera le cas quand cette malédiction aura pris fin. » quand le soleil sera de retour et que les cicles des astres sera de nouveau normal. Là, la lune semblait capricieuse et n’en faisait qu’à sa tête. La pleine lune pouvait durer plusieurs jours de suite, comme ne plus se manifester pendant plusieurs semaines. « Le rythme sera compliqué à anticiper, dans un premier temps, mais je peux vous fournir cette potion autant que possible, les ingrédients ne sont pas si rare que ça. » et là, c’était une bonne nouvelle. « Tu as la potion avec toi ? Je ne veux pas prendre la chance de me transformer encore plus. » elle hocha la tête, avait eu le temps de n’en préparer que deux petites fioles pour le moment. « C’est tout ce que j’ai. » elle les sorties de sa besace pour lui mettre sous le nez. « J’en ferai davantage, j’ai manqué de temps. » elle ne lui céda pas tout de suite et sortie un petit couteau à lame tranchante de son sac également. « Il faudra une goute de votre sang, dans chacune de ces fioles. » elle devait en payer de sa propre chair, celle qui était contaminée. « Il faudra ajouter une goute de sang frais avant chaque prise. » Elle lui céda également le couteau. « Une seule goutte à chaque fois que vous en prendrez… »

« Une nuit par mois, ce sera le cas quand cette malédiction aura pris fin. » Cette annonce te fit l’effet d’une douche froide. Tu avais oublié la malédiction et le fait que vous étiez prit dans une nuit de pleine lune sans fin. Tu te mis à appréhender l’effet de la potion. Pendant combien de temps allais-tu souffrir ? Tu te surprit même à te demander si ne valait pas mieux en terminer immédiatement plutôt que de t’infliger douleur et sacrifice pour un temps indéterminé qui pouvait être pour le restant de tes jours si tu t’autorisais à être pessimiste. Tu te promis de l’essayer quand même et de te donner la chance de réévaluer tous les jours ce que tu ferais de toi, mais il t’était impossible de tuer des gens. Tes options étaient donc restreintes. Tu te gardas bien de l’exposer à Siham par contre. Si tu voulais qu’elle continue de t’aider, tu devais garder sa confiance intact et tu savais qu’elle était précaire. Tu ne voulais pas lui donner la chance de penser que tu pourrais choisir de laisser la transformation se terminer et laisser les instincts de loup-garou prendre le dessus. « Le rythme sera compliqué à anticiper, dans un premier temps, mais je peux vous fournir cette potion autant que possible, les ingrédients ne sont pas si rare que ça. » Quand même une bonne nouvelle si tu considérais ce qu’elle venait de t’annoncer. Tu devrais trouver le rythme entre l’ingestion de la potion et lorsque la transformation voudrait recommencer. Et tu avais l'impression que seul toi pouvait gérer tout ça. Tu reculas d’un pas lorsqu’elle sortit un couteau. C’était quand même ironique : tu avais le pouvoir de la tuer en utilisant tes nouveaux atouts de loup-garou, mais tu avais peur d’elle. Tu avais l’impression qu’elle pouvait te faire du mal assez facilement. « Il faudra une goute de votre sang, dans chacune de ces fioles. Il faudra ajouter une goute de sang frais avant chaque prise. Une seule goutte à chaque fois que vous en prendrez… » Une autre chose… Ça ne pouvait pas être facile. Tu hocha de la tête et te boucha le nez avant de prendre le petit couteau. De recula de plusieurs pas pour ne pas sentir l’odeur infecte de Siham lorsque tu lacherais ton nez. Tu pris une grande inspiration avant de piquer la pointe de celui-ci dans le bout de l'un de tes doigts. Une mince goutte de sang apparut. Tu reboucha ton nez et approcha d’elle pour verser une goutte de sang dans la potion qui prit une drôle de couleur. Tu attrapas la fiole et n’en fit qu’une gorgée. Tu grimaças au goût de celui-ci. « Vous êtes sûre que ce n’est pas du poison et que vous ne tentez pas de me tuer ? C’est vraiment infecte. » Tu t’attendais à sentir des douleurs t’envahir immédiatement après l’ingurgitation de cette potion, mais l’effet se faisait sentir. Peut-être que ce ne serait pas si pire puisque tu n’étais pas totalement transformé ? « Comment je fais pour vous contacter quand j’aurai besoin de potion ? »

Siham pouvait lire sur le visage de la jeune femme qu’elle était abattue par la réalité de cette malédiction. Si, en temps normal, la pleine lune ne revenait que tous les vingt huit jours, un cycle qui était bien établi depuis la nuit des temps, depuis que la nuit était éternelle à Brisbane, ce cycle n’avait plus rien d’une vérité. Non, la pleine lune était imprévisible et ça rendrait le quotidien de la louve vraiment difficile. Cependant, Siham était optimiste et sa quête pour mettre fin à tout cela progressait. Elle savait qu’elle n’était pas la seule à vouloir y mettre un terme et pour elle, ce n’était à présent plus qu’une question de jour. Le plus dur était passé. Siham était persuadée qu’ils avaient vécu plus de jours sous la pénombre, que ceux qui leur restaient devant eux. Il manquait encore des clés pour savoir réellement comment procédé, mais, petit à petit, ils avançaient.
Après avoir fait couler quelques gouttes de son sang dans la fiole, Ethel goba cul sec le contenu de la potion que Siham lui avait donné, le goût n’était sûrement pas bon. Elle avait omis d’y ajouter quelques parfum de menthe pour la rendre plus potable. « Vous êtes sûre que ce n’est pas du poison et que vous ne tentez pas de me tuer ? C’est vraiment infecte. » Siham ne releva pas qu’elle s’inquiétait de savoir si c’était du poison après avoir tout bu, cela marquait aussi une confiance qu’elles devaient avoir l’une envers l’autre. Malgré l’odeur nauséabonde de Siham pour marquer ses distances coûte que coûte. “Je vous assure que vous ne craignez rien avec cette potion.” si ce n’est la souffrance qu’elle va endurer pour ne pas se transformer. Une lutte que son corps et son esprits sont obligés de subir si elle ne veut pas faire un véritable massacre. « Comment je fais pour vous contacter quand j’aurai besoin de potion ? » Siham lui en avait donné deux d’avance, pas grand chose pour le moment. “Revenez ici après demain, même heure. Je vous en préparerez davantage. Je veillerai sur chaque pleine lune pour savoir ce qu’il vous restera. A chaque fois que vous n’en aurez plus, nous nous retrouverons ici, même endroit, même heure.” Siham espérait que rien ne puisse l’arrêter d’ici là. “ Je dévoilerai notre pacte à une amie envers qui je peux avoir confiance. Une sorcière, qui comme moi, œuvre pour rétablir l’ordre. Si jamais quelque chose ou quelqu’un m’arrête, elle prendra le relai…” parce que Siham n’était pas immortelle. “ Prenez garde à vous, Ethel. Je sais que la souffrance vous fera douter, que vous vous demandez si ça en vaut vraiment la peine, que vous risquez de changer d’avis dans les prochaines heures, que chaque fois que vous aurez à prendre cette fiole, vous hésiterez, mais rappeler vous pourquoi vous le faites et rappelez vous que la nuit perpétuelle n’est pas l’ordre établi par les astres et qu’elle sera bientôt terminée.”