Le mois d’octobre était ton mois préféré. Tu étais une amoureuse du printemps, du temps qui se réchauffait doucement, mais surtout de tous les films et les séries qui pouvait se rapprocher de près où de lui à l’Halloween. Ce n’était pas étonnant, pour la grande romantique que tu étais, que ta saga préférée soit Twilight. Bien que bon nombre de personnes considéraient le film comme cu-cul, toi tu y voyais une belle histoire d’amour. Tu devais avouer que tu te voyais un peu dans le personnage de Bella. Elle était timide, romantique, prête à tout pour son beau Edward… Et tu avouais que tu ne serais pas capable non plus de lui résister. Quoi que… Jacob avait fait chavirer ton coeur plus d’une fois. Sa personnalité et, tu devais l’avouer, ses abdominaux te faisaient craquer complètement. Il avait ce côté badass qui te faisait fondre. Tu aimais que tu puisse mettre ton cerveau à off et écouter les films sans penser. Il fallait avouer qu’il n’y avait pas de grand suspense, mais c’était ce pourquoi tu aimais écouter la saga complète année après année lorsqu’octobre arrivait. Tu adorais relire les livres également. Le style d’écriture de Stephanie Meyer savait te captiver. Tu rentrais dans les livres sans être capable de d’y arrêter lorsque tu t’y mettais.
Lorsque tu arrivas à l’université ce matin-là, tu pensais au dernier passage du livre que tu avais lu le matin même en fumant ta cigarette sur le balcon du loft de Rhett : On aurait dit que j'étais prise au piège d'un cauchemar terrifiant, un de ceux où l'on est forcé de fuir, de courir jusqu'à ce que les poumons donnent l'impression d'exploser, sans que l'on réussisse pourtant à bouger assez vite. C’était un peu comme ça que tu te sentais dernièrement. La menace était ton anorexie et tu avais beau courir le plus vite que tu le pouvais, elle te rattrapais tranquillement. Tu t’enfonçais de plus en plus, même si tu t’efforçais de tenter de la combattre, de tout mettre en place pour manger et ne pas laisser les kilos quitter ton corps. C’était en pensant à tout ça que tu entra dans le café qui était sur le campus universitaire. Tu avais quitter l’appartement trop rapidement pour te faire un café à emporter. Et puis celui qu’ils vendaient à cet endroit était meilleur que celui que tu avais chez Rhett. Aussitôt que tu poussas la porte, tu sentis l’odeur des croissants et des muffins au chocolat fait le matin-même. Tu te mis à saliver. Tu avais envie de prendre une viennoiserie, mais en même temps, tu avais peur de ne pas être capable de l’ingérer. ”Je vais prendre un grand café bien noir. Avec un croissant s.v.p.” Aussitôt ta commande passée, le nombre de calories que contenait le croissant arriva dans ton esprit. Tu tentas d’échapper aussitôt à cette pensée. Tu avais promis à Ruben et à Nina de faire des efforts pour t’en sortir et ce n’était pas en ne mangeant pas que tu allais tenir ta promesse. Tu attrapas ta commande et te dirigeas aussitôt vers la sortie. Tu te retournas trop vite et fonça directement dans l’homme qui était derrière toi. Ce qui devait arriver arriva et le couvercle de ton café s’ouvrit, laissant tomber le liquide chaud, pour ne pas dire brûlant, sur la chemise de l’homme en question. Tu portas tes mains à ta bouche. ”Je suis tellement, mais tellement désolé ! Je ne vous avait pas vu. Il faut apprendre à faire du bruit quand vous approchez de quelqu’un ! Non, je ne voulais pas dire ça. Ce n’est pas de votre faute, ce n’est que de la mienne. J’espère que ça ne brûle pas trop ?!” Sans grande surprise, à chaque mot que tu disais, tu t’enfonçais un peu plus.

Tu n'étais pas parvenu à fermer l'œil de la nuit, obnubilé par la lueur de la lune qui dardait dans la chambre que tu partageais avec Dani. Bientôt, cela te faisait hérisser le poil de ne pas parvenir à t'endormir, tu en hurlerais presque à cet astre : tu savais pertinemment que tu traînerais de la patte à survivre à cette journée plus que chargée si tu ne comblais pas ton quota d'heures de sommeil. Lorsque le réveil finit par retentir, tu t'extrayais péniblement des draps du lit pour t'orienter vers la salle de bain. Tu passais ta main sur ta barbe de quelques jours, tes poils drus et hirsutes ne demandant qu'à être rasés pour cette journée à l'université où tu donnerais cours. Tu ne désirais pas ressembler à une bête mi-homme mi-loup obscure. Tu croisais ton regard dans le miroir, un instant de distraction qui fut suffisant à ce que tu t'entailles légèrement la joue. Tu pressais un morceau de papier promptement sur la plaie, songeant aux capacités surnaturelles à guérir instantanément ; heureusement que pour ton cas, tu coagulais très rapidement.

Tu te garais au niveau de l'université et décidais de te rendre au café du campus universitaire. Si celui-ci était souvent bondé, les délices qu'il vendait le justifiait tout à fait. De ta grande taille surpassant l'ordinaire, tu parvenais aisément à lire le menu du jour sur les panneaux lumineux et peu à peu, la file vers le vendeur s'amoindrissait. Tu n'avais pas besoin d'exploiter une vue surdéveloppée pour prendre connaissance des mets et boissons disponibles, cependant, tu aurais aimé détenir des réflexes animaux et paranormaux pour éviter la collision avec la cliente devant toi. Rapidement, la boisson fumante vint brûler ton torse poilu, quand bien même tu possédais une résistance physique dite hors normes.

”Je suis tellement, mais tellement désolé ! Je ne vous avait pas vu. Il faut apprendre à faire du bruit quand vous approchez de quelqu’un ! Non, je ne voulais pas dire ça. Ce n’est pas de votre faute, ce n’est que de la mienne. J’espère que ça ne brûle pas trop ?!” La brune se confondait en excuses et tu lui dédiais un regard perçant, s'apparentant à celui que le loup réserve à l'agneau. ”Il est vrai que je suis arrivé à pas de loup,” je faisais, conciliant, même si tout de même, la file était importante derrière moi. Je ris doucement en entendant la vingtenaire reconnaître qu'elle était majoritairement coupable de cet accident. ”Ne vous en faites pas, je possède une résistance surnaturelle, un vrai loup-garou pour prendre le thème de l'Halloween.” Je faisais, amusé. ”Vous preniez quoi ? Je vais passer commande, j'ai aussi une faim de loup.” Tu poursuivais dans ce champ lexical du loup-garou. Je reniflais le liquide sur ma chemise dramatiquement tâchée. ”Un café noir, c'est ça ? J'ai aussi un odorat surdéveloppé, vous voyez.” Je plaisantais. Une fois la commande passée, je sollicitais : ”Vous n'avez pas un de ces bâtonnets pour retirer les taches, par hasard ? J'ai cours dans trois quart d'heure si je pouvais m'épargner d'entendre les critiques des élèves du dernier rang, ça m'arrangerait. Oui, j'ai aussi une ouïe surdéveloppée.” Je ris avant de me passer une main sur mon visage, tiré par la fatigue. ”Je suis désolé, j'arrête avec mes blagues sur les lycans. Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit, la pleine lune m'a travaillé je pense.”

Tu étais d’une maladresse légendaire et cette journée ne faisait pas exception à la règle. Elle était à peine commencé que tu avais déjà réussis à renverser ton café si précieux sur un autre client alors que tu essayais de sortir du commerce pour te rendre au bureau d’Hassan. Le problème était probablement le fait que tu n’avais pas prit une gorgée de cet or liquide. Tu ne portais pas attention à tes gestes. En fait, tu savais très bien que café ingurgité ou non, tu étais gaffeuse. C’était même ton plus grand défaut, mais en même temps, tu essayais de te convaincre que ça faisait ton charme. Ce qui était moins charmant, c’était la manière dont tu avais commencé à dire à l’homme sur qui tu avais renversé ton café brûlant que c’était de sa faute à lui puisqu’il n’avait pas fait assez de bruit en arrivant derrière toi. Tu aurais dût te douter qu’il y avait quelqu’un en arrière de toi, après tout, c’était normal que le café du campus soit bondé avant le premier cours du matin. ”Il est vrai que je suis arrivé à pas de loup. Ne vous en faites pas, je possède une résistance surnaturelle, un vrai loup-garou pour prendre le thème de l'Halloween.” Tu portas une main à ta poitrine et souffla pour montrer que tu étais soulagée de ne pas l’avoir blessé en plus d’avoir sali ses vêtements. Tu étais également soulagée de ne pas être tombée sur quelqu’un qui serait fâché de ta maladresse. Il avait plutôt l’air de le prendre avec une pointe d’humour alors qu’il aurait pu t’engueuler devant tous les autres clients et ça aurait été parfaitement son droit. À sa place, tu aurais probablement été en colère de commencer ta journée avec une odeur de café qui te suivrais jusqu’à ce que tu rentre à la maison. ”Vous preniez quoi ? Je vais passer commande, j'ai aussi une faim de loup.” En plus de ne pas être en colère contre toi, il te proposait de te payer ton café pour remplacer celui que tu avais étendu sur ta chemise. ”Je vais plutôt payer votre commande pour me faire pardonner ! Qu’est-ce que vous prenez ? C’est moi qui offre.” Ce n’était même pas une éventualité pour toi qu’il t’offre un café. Puisque tu ne connaissais pas l’homme qui était devant toi, tu n’aurais probablement pas une autre occasion de te faire pardonner, donc autant le faire immédiatement. ”Un café noir, c'est ça ? J'ai aussi un odorat surdéveloppé, vous voyez.” Tu lui fis un sourire. C’était rare que les gens aient un odorat aussi développé effectivement, mais en même temps, ton café n’était pas très dur à deviner. ”Exactement. Vous avez de la chance, vous ne sentirez pas le lait caillé toute la journée.” Puis que l’homme semblait de bonne humeur, tu tentas une petite blague à propos de ta maladresse. Tu tentais de te détendre par cette réplique, toi qui étais encore extrêmement mal à l’aise. ”Vous n'avez pas un de ces bâtonnets pour retirer les taches, par hasard ? J'ai cours dans trois quart d'heure si je pouvais m'épargner d'entendre les critiques des élèves du dernier rang, ça m'arrangerait. Oui, j'ai aussi une ouïe surdéveloppée.” Décidément, tous ses sens étaient surdéveloppés ! Tu fouillas dans ton sac quelques instants. Tu avais souvenir d’en avoir déjà eût un puisque tu étais douées pour te tâcher, mais tu ne le trouvas pas. ”Normalement oui, mais j’ai dût le terminer et ne pas le remplacer…” Puis, tu te rappelas qu’Hassan avait des vêtements de rechange dans son bureau et l’homme devant toi avait l’air à avoir sensiblement le même gabarit. ”Mais suivez-moi, mon patron a des vêtements de rechange. Je suis sûre qu’ils vous feront. C’est toujours mieux que de passer votre journée avec une odeur de café sur vous. Tu étais convaincue qu’Hassan ne t’en tiendrais pas rigueur. ”Je suis désolé, j'arrête avec mes blagues sur les lycans. Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit, la pleine lune m'a travaillé je pense.” Tu lui fis un sourire. Pour être honnête, tu étais trop mal à l’aise pour vraiment rire de ses blagues. Tu étais certaine que dans d’autres occasions tu les aurais trouvés drôles. ”J’aimerais bien mettre ma maladresse également sur le compte de la lune, mais je dois avouer que je suis comme ça à temps plein.