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 it's addiction, and every word's a lie + aisling

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Sid Bauer
Sid Bauer
le tatoueur au coeur tendre
le tatoueur au coeur tendre
it's addiction, and every word's a lie + aisling HSiifW9 Présent
ÂGE : trente-trois ans, né le 26 janvier 1990.
SURNOM : sid, c'est déjà bien assez court... et c'est déjà un surnom aussi, même si très peu de gens le savent.
STATUT : il a finalement trouvé le courage d'avouer ses sentiments à sa belle irlandaise...
MÉTIER : tatoueur, propriétaire de son propre salon, wild ink.
LOGEMENT : #55, spring hill [appartement]
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POSTS : 1606 POINTS : 40

TW IN RP :
TW IRL :
GENRE : Je suis un homme
ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié.
PETIT PLUS : Il a un chat noir et blanc. • Il est bisexuel. • Il adore lire et regarder des documentaires. • Il a une sœur cadette. • Il déteste qu’on le prenne en photo. • Il n’a jamais touché à la drogue. • Il a arrêté de fumer et a réduit sa consommation d’alcool. • Il se spécialise dans les tatouages personnalisés. • Il adore dessiner. • Il aime les chats, la crème glacée à la pistache, les musées, les livres de recettes. • Il n'aime pas les épinards, les huîtres, le marron, les imbéciles et les gens bornés.
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RPs EN COURS : aisling #14aisling #16aisling f.b 2aisling [r.a. sinling]eoinsami

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wasted on you • and it seems like I've known you forever, I'll keep you safe for one more night, need you to know that it's all right. I see the real you, even if you don't, I do. I do.

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blood is thicker than water • we've taken different paths and traveled different roads, I know we'll always end up on the same one when we're old.
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AVATAR : andy biersack ♥
CRÉDITS : alegria (avatar) • astra (signature) • loonywaltz (ub) • jo (dessin) • whitefalls (montage)
DC : laoise, l'artiste peintre
Femme (elle)
INSCRIT LE : 01/03/2016
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Message(#) Sujet: it's addiction, and every word's a lie + aisling it's addiction, and every word's a lie + aisling EmptyMar 24 Oct 2017 - 6:40




it's addiction, and every word's a lie
I heard that you've been self-medicating in the quiet of your room, your sweet, suburban tomb. And if you need a friend, I'll help you stitch up your wounds. I heard that you've been having some trouble finding your place in the world. I know how much that hurts, but if you need a friend, then please just say the word. You've come this far, you're all cleaned up, you've made a mess again. There's no more trying, time to sort yourself out. ► Missing You, All-Time Low

Aucun nouveau message. Sid soupire. Le téléphone retourne sur le canapé, à portée de main au cas où il sonnerait, et le tatoueur retourne à son dessin. Suspendu à quelques centimètres du cahier, le crayon attend patiemment de se remettre à danser sur le papier. Cependant, son propriétaire hésite, plus concentré sur le piercing qu’il mordille en fixant la feuille que sur son croquis. En deux semaines, presque trois, il n’a rien créé, sinon quelques tatouages éclair tout ce qu’il y a de plus banal. Pourtant, il avait jusqu’alors toujours réussi à transformer ses émotions et celles des autres en images, peu importe les événements pourris de son quotidien. Mais voilà, depuis deux semaines, presque trois, il n’arrive à rien. L’inspiration semble s’être fait la malle en même temps qu’Harley, qu’il n’a plus revue depuis la soirée où Aisling est débarquée en panique chez lui. Il a dû lui laisser une douzaine de messages et lui écrire au moins le double de textos. Il s’est excusé, s’est fâché, s’est radouci et s’est excusé à nouveau, sans jamais avoir l’impression que quelqu’un l’écoutait, sauf la voix désincarnée du répondeur, qu’il a fini par ne plus pouvoir supporter.

D’elle-même, sa main se tend vers le téléphone qui repose toujours sagement sur son coussin. Pas de nouveau message. Évidemment. Le contraire aurait été franchement étonnant puisque ça fait à peine trois minutes qu’il a jeté un coup d’œil à l’écran et que le petit appareil est resté désespérément muet. Agacé de ne pas arriver à lâcher prise, Sid lance le téléphone, qui rebondit une fois, deux fois, puis s’immobilise. Résigné, le jeune homme dépose aussi son calepin et son crayon sur la table basse, sachant trop bien que ça ne lui donnerait rien de continuer à se forcer. Il se penche et passe une main lasse dans sa chevelure. Par réflexe, ses doigts se nouent dans les mèches trop longues. Il reste un long moment immobile, les yeux fermés et la tête appuyée dans la paume de sa main.

Comme s’il n’avait pas suffisamment de problèmes avec Harley qui joue à la carpe, il n’arrive pas non plus à rejoindre Aisling. Depuis la nuit, ils se sont à peine vus et ça le frustre : non seulement son amie lui manque – ça faisait un moment qu’ils avaient pris l’habitude de se voir au moins une fois par semaine –, il commence à craindre ce que son silence pourrait dissimuler. Car, la dernière fois qu’il l’a vue, quelques jours après la nuit-catastrophe, elle lui avait annoncé qu’elle avait cessé de consommer. Ce n’était pas la première fois qu’elle lui jurait que c’était fini, mais cette fois-là, il l’a crue parce que ses prunelles bleues n’étaient pas du tout embrouillées et parce qu’il voyait sans mal les tremblements qui parcouraient son corps rendu neurasthénique par le manque. Le soulagement qu’il avait ressenti à ce moment-là avait mis un baume sur le vide laissé par Harley et, preuve qu’on peut parfois se montrer naïf même après avoir été déçu cent fois, il avait senti une vague d’espoir monter en lui. Si Aisling pouvait cesser de croquer ses pilules comme des bonbons, alors tout était possible, même une reconquête amoureuse qui semblait perdue d’avance.

Sauf que voilà, Harley ne l’a jamais rappelé et Aisling a cessé de répondre à ses messages quelque part entre la première et la deuxième semaine, le laissant seul avec ses idées noires, ces salopes qui ont bien vite eu raison de son tout petit espoir. Il n’y a rien de bien mystérieux à ce qu’Harley l’ignore, mais qu’Aisling évite de lui répondre et l’évite tout court, ça ne peut rien présager de bon. Il la connaît trop bien pour ignorer que lorsqu’elle se retranche de cette façon sur elle-même, c’est qu’elle a quelque chose à lui cacher.
(d’ailleurs, la dernière fois qu’elle t’a fait le coup, tu as fini par la trouver en sang au fond d’un hangar. qui sait ce que ça sera cette fois-ci?) Et, comme ses idées noires aiment le lui rappeler, il y a une chose bien évidente qui expliquerait son comportement : la drogue. C’était le motif derrière sa disparition la dernière fois et il n’y a aucune raison pour que ça soit différent cette fois-ci.

Ping! Tiré de ses pensées, Sid bondit sur le téléphone comme Mouse sur son herbe à chat en tentant d'ignorer le malaise qu’il ressent à l’idée d’avoir bel et bien perdu ce qu’il lui reste de dignité.
(au moins, il n’y a personne pour te voir)
Sur l’écran, l’icône bleu de Facebook s’affiche. Le tatoueur esquisse une moue découragée, se doutant bien que ce n’est aucun des messages qu’il attend avec impatience. Tout de même animé d’une morne curiosité, il décide de consulter la notification. 10 de vos amis sont intéressés par un événement.
(sympa, même ton téléphone pense que tu ne sors plus assez de chez toi)

Il est sur le point de supprimer le message lorsqu’un détail attire son attention. Morooka Fun Fair. Le nom de l’événement lui dit quelque chose et il lui faut quelques secondes pour comprendre pourquoi. Il ouvre Instagram et se rend sur le profil d’Aisling. Sur sa photo la plus récente, elle sourit de toutes ses dents avec deux autres filles, prenant la pose devant une affiche promotionelle pour un spectacle. Il parcourt rapidement la légende des yeux, sautant de hashtag en hashtag jusqu’à ce qu’il tombe sur celui qui l’intéresse : #MorookaFunFair.

Une brève recherche lui apprend que le spectacle est ouvert au public et qu’il commence à vingt heures, ce qui lui laisse suffisamment de temps pour se changer et sauter dans sa voiture. De toute façon, s’il se rend à cette fête foraine, c’est pour voir Aisling, pas le spectacle. S’il devait manquer le début, ce ne serait pas très grave. Il enfile le premier t-shirt noir propre qui lui tombe sur la main et son perfecto, qu’il avait laissé traîner sur le fauteuil fourre-tout de sa chambre. Renonçant à coiffer sa chevelure rebelle plus que nécessaire, il attrape ses clés et son portable, qu’il enfonce dans la poche de son jeans. Puis, après avoir verrouillé la porte de son appartement, il dévale quatre à quatre les marches, pressé d’échapper à l’atmosphère perpétuellement humide de la cage d’escalier et du parking souterrain. À peine s’est-il engouffré dans l’habitacle de sa voiture qu’il met le contact. La radio se met aussitôt à gueuler un refrain de rock que le tatoueur chantonne avec entrain en s’engageant sur la rue.

Le chapiteau où le spectacle se donne est déjà bondé lorsque Sid arrive. Tous les sièges étant pris, il fend discrètement la foule qui s’est amassée près de la porte pour atteindre un coin un peu moins bondé. Il trouve son bonheur tout au bord de la salle. Appuyé contre l’un des poteaux de fer qui soutient la tente, il observe les filles qui dansent. Il repère presque aussitôt Aisling, malgré son lourd maquillage de scène qui la rend presque méconnaissable. Dissimulé dans la pénombre et l’anonymat de la foule, il est convaincu qu’elle n’arrive pas à le voir. Il essaie de décoder ses mouvements pour déterminer si elle a pris quelque chose, sans vraiment y arriver. Après quelques minutes, il abandonne et se contente de profiter du spectacle.

Lorsque le rideau tombe, le tatoueur décide de rester à sa place et de laisser la foule s’écouler hors du chapiteau. D’un côté, il n’a pas envie de se presser dans la masse pour sortir quelques secondes avant les autres et, de l’autre, il espère voir les artistes quitter leur loge. Cependant, comme elles n’apparaissent toujours pas après de longues minutes d’attente et que l’un des gardiens de sécurité commence à lui lancer des regards noirs, il sort à son tour. Maintenant que le soleil est complètement couché, l’air est frais. Sid glisse ses mains dans les poches de son perfecto et entreprend de longer le chapiteau dans la direction où il a vu les filles sortir de scène. À vue de nez, la tente ne doit pas faire beaucoup plus de trente mètres de long; le tatoueur se dit donc qu’il finira forcément par trouver les loges. Il ne lui faut effectivement pas beaucoup de temps pour contourner à grandes enjambées la section du chapiteau qui dissimule les trois caravanes qui semblent servir de loges. C’est alors qu’une montagne de muscles se dresse devant le tatoueur. Sid s’arrête net sur sa lancée, sachant très bien qu’il n’a pas l’ombre d’une chance face à ce colosse. Il reconnaît le gardien qui l’observait pendant qu’il attendait dans la tente et comprend avec une pointe d’agacement qu’il a dû être suivi. « Où est-ce que tu crois que tu vas? »

L’homme croise les bras sur son imposante poitrine. Sid songe distraitement que le cliché aurait été complet s’il s’était amusé à faire craquer ses phalanges. « Je viens voir une amie qui fait partie de la troupe de danseuses.» Son vis-à-vis hausse un sourcil, l’air visiblement sceptique. « Ah ouais, laquelle? » Le ton méprisant du garde commence à le mettre en rogne et il répond plutôt sèchement, sans trop réflchir. « Aisling Hayes. » Il se rend compte de son erreur trop tard, quand la montagne de muscles plisse les yeux. « Enfin, Ivana. Ivana Rose. » Un éclair indéchiffrable traverse le regard du type, lui donnant l’air encore moins commode qu'avant. « Tu ne vas tout de même pas me nommer tous les noms de fille que tu connais en espérant tomber sur celui de l’une des danseuses? Allez, dégage! »
(bon, là, tu vas l’écouter et t’éloigner sagement. t’auras qu’à attendre un peu, les filles vont sûrement sortir bientôt.)
« Mais… »
(ta gueule, j’te dis.)
« C’est ridicule, je vous jure que je la connais. Et puis, vous ne pouvez pas m’empêcher d’attendre ici. Je suis au moins à dix mètres des loges, » scande-t-il avec un courage qu’il n’est pas certain de posséder.
(c’est ce que t’appelle « fermer ta gueule »?!)
Avec des gestes étonnamment lestes vu sa corpulence, le colosse place un poing dans sa main ouverte. Le craquement des os paraît assourdissant aux oreilles du tatoueur. « Je t’ai dit de dégager. » Partagé entre l’envie de tourner les talons et la certitude qu’il est déjà trop tard pour éviter la claque qui se dirige invariablement vers sa tronche, Sid reste figé, incapable de faire autre chose que regarder la patte d’ours du gardien s’approcher au ralenti de lui, sans doute pour le soulever par la peau du cou comme dans les films. Merde.



just kiss me in the dark
maybe i’m just as scared as you. it's alright, stay by my side on the edge of everything we know. it's alright, just don't look down and i will hold on and never let go. you're right beside me, so just close your eyes, i'll never let go. you're all that i need, so just close your eyes. • close your eyes, rhodes

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Aisling Hayes
Aisling Hayes
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Présent
ÂGE : 28 ans, née le 20 février 1994
SURNOM : Ash par ses amis, Bambi ou le faon par Phoenix, Leen par son Sid... et Ivana Rose sur instagram.
STATUT : Essaie d'écouter son cœur, de le confier à Sid malgré sa peur.
MÉTIER : Modèle alternative (Suicide Girls, OnlyFans) effeuilleuse quelques soirs par semaine, poupée brisée à plein temps.
LOGEMENT : Appart' #353 à Redcliffe
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POSTS : 1361 POINTS : 40

TW IN RP : par mp si besoin ♡
ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié.
PETIT PLUS : Née en Irlande du Nord dans une famille très catholique, parle avec un accent gaélique. A troqué les rues pluvieuses de Belfast pour le soleil de Brisbane mais son existence est toujours aussi grise. Se croit bonne à rien si ce n’est à jeter son corps en pâture aux caméras. Faut bien payer le loyer et sa dette envers le club. Aisling se réfugie dans les bras de son Sid et dans les chansons qui ouvrent son cœur à sa place. Le son à fond, elle danse pour extérioriser le tumulte de ses sentiments. Parfois, elle chante aussi… mal, elle trouve. Végétarienne, ancienne junkie, sobre depuis 10 mois
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RPs EN COURS : Sid [14]Sid [16]Sid [fb2]Sinner [r.a.]Robin [2]

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Sid ♡ I won't turn back I won't cross that hidden danger line. It's a loud and dark world but I think I found the light. I need you to tell me everything will be alright, to chase away the voices in the night; when they call my name.

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Robin ♡ you lead the blind you lead the stream, the current ways are much to lean, you are the captain of the team!

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Phoenix ♡ I need a hero, I'm holding out for a hero 'til the end of the night. He's gotta be strong and he's gotta be fast, and he's gotta be fresh from the fight. He's gotta be larger than life!

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Je ne prends que 6 RPS à la fois.


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Message(#) Sujet: Re: it's addiction, and every word's a lie + aisling it's addiction, and every word's a lie + aisling EmptySam 4 Nov 2017 - 19:39




It's addiction and every word's a lie
I walk this empty street on the boulevard of broken dreams, where the city sleeps and I'm the only one, and I walk alone. My shadow's the only one that walks beside me, my shallow heart's the only thing that's beating. Sometimes I wish someone out there will find me, till then I walk alone. •• Green Day

Mais pourquoi est-ce que j’ai accepté de danser à ce festival ? La question tourne en boucle dans la tête d’Aisling tandis qu’elle regarde le ciel s’assombrir à l’extérieur. Elle a passé l’après-midi à sa fenêtre, enroulée dans une couverture et une tasse de tisane à la main, le front appuyé contre la vitre, les tripes nouées par l’anxiété, ou le manque, ou les deux. L’argent. Toujours l’argent. Le loyer à payer. Rattraper le retard dans ses dettes, creusé par les quelques jours où son corps privé de drogue a tout bonnement refusé de fonctionner. Et s’il est là-bas ? S’il en profite pour me menacer ou me demander de m’occuper d’un de ses clients ? Il, c’est Mitch. Le type qui l’a tirée de la rue quelques années plus tôt et lui a ouvert le monde des photographies érotiques. Celui qui l’a fournie en dope pour lui faire oublier sa culpabilité et son dégoût lié à cette sensualité feinte qui ne lui correspond pas. Celui qui la force aujourd'hui à y retourner. Et il y a de fortes chances pour qu’il soit au Morooka Fun Fair. C’est comme ça avec Mitch. Il est partout. On ne peut pas lui échapper.

Son téléphone vibre dans ses mains et Aisling sursaute. Cette fois, elle n’a plus le choix : il est temps de partir. Elle fourre rapidement ses affaires de scène dans un sac et enfile son hoodie à capuche Linkin Park. Après une dernière caresse sur la petite tête douce d’Halloween, elle s’échappe dans la nuit. Dans le bus, elle essaie de penser à ses mouvements, aux autres filles, à la barbe à papa qu’elle s’offrira après le spectacle, au bain qu’elle se fera couler pour réchauffer ses membres en rentrant. A sa tisane du soir. Tout pour éviter de penser à Mitch. Ou aux drogues. Hélas, ces deux idées s’associent souvent dans son esprit. Une fois arrivée au festival, elle s’isole dans une loge, loin des autres danseuses. Elle se change et s’applique à peindre son visage de noir et de rouge. Avec précision et concentration. Elle essaie d’ignorer la peur qui lui ronge les entrailles. Les filles ont surement du valium. Juste un cachet pour passer la soirée et faire redescendre l’anxiété avant le show. Après tout, ce n’est pas comme si elle rechutait, si ? N’y penses pas ! N’y penses pas ! N’y penses pas ! Aisling prend une profonde inspiration, comme ses vidéos ASMR le lui ont appris. Inspire. Expire. Inspire. Expire. Ses ongles laissent des petites lunes sanglantes dans ses paumes moites, mais elle n’y prête aucune attention. Steven passe sa tête dans la loge. C’est leur tour de monter sur scène. Elle retouche une dernière fois son rouge à lèvre, se débarrasse de son hoodie confortable, et s’élance à la suite des autres.

Trois semaines qu’elle n’a pas consommé la moindre drogue. Trois semaines, et elle ne s’est toujours pas habituée à la sensation terrifiante de se retrouver sur une scène face à une foule déchaînée. Les doigts glacés par le stress, elle essaie d’avancer vers son coin de la scène d’une manière désinvolte et assurée. Comme le ferait Ivana Rose. Mais elle n’est pas Ivana Rose. Et son sentiment de fraude lui écrase la poitrine. Ses lèvres esquissent un sourire crispé qu’elle adresse à quelques visages dans la foule, puis ses yeux disparaissent bientôt derrière sa frange brune. Enfin, la musique retentit. Sourde, profonde, libératrice. Ses basses régulières imposent un rythme aux battements de son cœur qui ralentissent enfin. La chaleur des flammes qu’elle souffle réchauffent son corps. Les muscles se délient et son esprit s’arrache enfin aux scénarios catastrophe qui embuent ses pensées pour s’ancrer dans le présent. Le Réel. La peur est toujours présente, mais elle se fait plus lointaine. Enfin. Sous le feu des projecteurs, Aisling n’est plus Aisling. Elle n’est pas Ivana non plus. Elle est simplement une forme qui tourne et qui s’élance, qui se replie et qui s’étire. Un corps sans passé et sans futur. Un vecteur d'images et de sensations.

Les lumières s’éteignent. Les hurlements de la foule redoublent d’intensité. Cherry Pie attrape la main d’Aisling et les danseuses se dirigent vers le devant de la scène. Eblouie par les lumières, Aisling s’incline pour remercier le public. Elle souffle quelques baisers dans la foule, puis elle s’enfuit rapidement vers les coulisses. Retirer ces fringues. Manger un morceau. S’enrouler dans son hoodie. Disparaître dans la nuit. « Ivana chérie tu veux un peu de Jägermeister ? » L’irlandaise s’arrête brusquement, coupée dans ses mouvements. L’alcool, c’est pas comme la drogue, si ? Elle sent presque le goût du breuvage sucré sur sa langue et ses sens se tiennent à l’affut. J’sais pas, mais l’alcool ça te rend stupide et quand tu es stupide tu consommes ! Elle se rappelle à l’ordre. « Non, merci. Je… j’me sens pas très bien aujourd’hui. » Les filles se moquent gentiment et Aisling rigole avec elles. Jamais elle ne leur dirait qu’elle s’interdit de consommer. Elle a bien trop honte d’avouer sa dépendance, et d’en assumer les conséquences. Elle se retourne vers le miroir et termine de retirer son maquillage de scène lorsque son nom retentit à l’extérieur. Pas son nom de scène. Son nom à elle. Le cœur au bord des lèvres, Aisling ramasse ses affaires et s’approche discrètement de la sortie des loges. Tout va bien, Lowman est là pour te protéger. Même si c’est Mitch, tu ne risques rien. Sauf que c’est pas Mitch. Aisling en prend conscience lorsque la voix s’élève à nouveau pour protester. Sid ! Mais qu’est-ce qu’il fou ici ? Elle passe la tête à l’extérieur et voit son ami reculer sur la pelouse. Il a les mains tendues devant lui pour essayer de calmer le cerbère en colère et Aisling se demande ce qu’il a bien pu faire pour l’énerver comme ça. Elle décide cependant d’élucider ce mystère plus tard, sa priorité étant d’arrêter le garde du corps avant qu’il ne réduise son meilleur ami en bouillie.

- Lowman ! Elle appelle dans son dos. Arrête, c’est un ami à moi ! Quoi qu’il ait fait, j’suis sûre que c’est un malentendu !

La montagne s’arrête net et se tourne vers elle avec une pointe de suspicion dans le regard. « T’es sure ? Parce que je l’ai vu traîner près des loges. J’ai pas aimé son regard. » Aisling fronce les sourcils et trotte pour les rattraper. Pas aimé son regard ? Elle se dit qu’il faut être sacrément tordu pour s’imaginer que Sid, son gentil Sid, puisse être un type louche. Ou alors qu’il faut sacrément avoir envie de refaire le portrait de quelqu’un. Elle opte plutôt pour cette deuxième option.

- Oui. Oui, je suis sure. Ne t’inquiète pas.

Elle regarde le videur s’éloigner et fait quelques pas dans la direction de Sid, les bras croisés sur sa poitrine. Pour se tenir chaud mais aussi pour le tenir à distance.

- Ça va ?

Elle demande d’une voix incertaine. Qu’est-ce que tu viens foutre ici ? Elle a plutôt envie de lancer. Mais ça, elle n’oserait jamais. Parce qu’elle ne veut pas le blesser. Et aussi parce qu’elle est contente de le voir, même si c’est elle qui l’évite délibérément depuis des semaines. Un sourire timide vient enfin craquer ses lèvres et toucher ses yeux.

- C’est moi que tu cherches à voir ou balancer mon nom c’est juste une excuse pour aller faire la connaissance des autres danseuses ? Si tu veux, je peux te les présenter tu sais...

Elle plaisante, à moitié.   


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Thunder in the blue skies, lightning in the daylight, storm clouds in our eyes. Tidal waves in my heart, earthquakes in the still dark, eclipses in the night.
F R I M E L D A

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Message(#) Sujet: Re: it's addiction, and every word's a lie + aisling it's addiction, and every word's a lie + aisling EmptyJeu 9 Nov 2017 - 2:21




it's addiction, and every word's a lie
I heard that you've been self-medicating in the quiet of your room, your sweet, suburban tomb. And if you need a friend, I'll help you stitch up your wounds. I heard that you've been having some trouble finding your place in the world. I know how much that hurts, but if you need a friend, then please just say the word. You've come this far, you're all cleaned up, you've made a mess again. There's no more trying, time to sort yourself out. ► Missing You, All-Time Low

Sid sait se battre. Dans les bars plus ou moins louches qui lui ont servi d'école, il a appris à encaisser et à rendre les coups, à positionner son corps pour qu'il subisse sans flancher, et à frapper avec efficacité sans se blesser. Il a aussi compris très tôt que ça ne servait à rien de foncer poings devant s’il craignait de se prendre des coups, et que la force venait autant du mental que du physique. Batailleur et immature, il n’a pourtant jamais été assez stupide pour se frotter à des armoires à glace. S’il sautait dans la mêlée, c’est qu’il avait une chance de gagner ou, au moins, de s’en sortir vivant. En ce moment, c’est loin d’être le cas. Il ne fait absolument pas le poids contre l’imposant cerbère. Avec ses épaules deux fois plus larges que celles de Sid et ses avant-bras gros comme des jambons, il pourrait sans doute l’envoyer valser d’une chiquenaude. Le tatoueur sait très bien que son visage serait en très mauvais état après un coup de poing et qu’il n’en resterait plus qu’une bouillie informe après deux.

Il devrait tourner les talons et s’en aller. C’est ce que le colosse veut de toute façon. Il pourrait reculer lentement, très lentement, comme le ferait un campeur qui vient de réveiller un ours en pleine hibernation, puis prendre ses jambes à son cou. Cependant, il n’arrive pas convaincre ses pieds de bouger. Son cerveau paralysé arrive à peine à lui rappeler de cligner des yeux, comme s’il craignait qu’un cillement de trop ne l’empêche de voir venir le coup. Les bras à demi levés, dans l’espoir futile d’apaiser le gardien, il cherche frénétiquement quelque chose à dire pour convaincre l’homme de sa bonne foi.
(c’est facile, t’as qu’à dire que tu t’en vas)
C’est à ce moment qu’une voix retentit quelque part derrière le cerbère. D’où il se tient, Sid n’arrive pas à voir qui a parlé, mais il a cru reconnaître la voix d’Aisling. Il n’ose pas bouger pour autant, craignant que ses oreilles ne lui aient joué des tours. La montagne de muscles s’arrête sur sa lancée et se tourne vers la nouvelle venue. Toujours immobile, le cœur battant, Sid suit la conversation entre son amie et le colosse. Malgré la vague de soulagement qui l’envahit, il reste tendu comme une corde, prêt à fuir pour de bon si Aisling n’arrivait pas à convaincre le videur. « T’es sure? Parce que je l’ai vu traîner près des loges. J’ai pas aimé son regard. » Le commentaire manque d’arracher un non mais de quoi j’me mêle! indigné à Sid. À la dernière seconde, il décide se taire, préférant éviter de jeter de l’huile sur le feu. Il est tout de même vexé d’avoir eu l’air aussi louche. En même temps, il se console en se disant que Lowman ne pouvait pas savoir qu’il connaissait véritablement l’une des danseuses. À ses yeux, il devait simplement être un pauvre type qui essaie de choper une fille à la fin d’un spectacle un peu chaud. D’ailleurs, ça le rassure de voir que les filles – surtout Aisling, en fait – sont protégées par un mastodonte aussi zélé, même si ça signifie qu’il a failli se prendre la raclée de sa vie.

Lowman, qui s’est laissé convaincre, s'éloigne enfin d'un pas lourd. La mâchoire serrée, Sid le suit des yeux jusqu'à ce qu'il ait tourné le coin du chapiteau. Un fois certain qu’il est bel et bien disparu, il se penche, les mains appuyées sur ses cuisses. Le danger écarté, il sent l’adrénaline redescendre aussi vite qu’elle est montée et il s’accorde quelques secondes pour reprendre son souffle. « Bordel! » Il se redresse, passant une main dans ses cheveux pour replacer les mèches qui lui sont tombées sur le front. « Ça va? » Soudainement embarrassé de ne pas avoir fait meilleure figure devant son amie, le tatoueur glisse ses mains dans les poches de son perfecto. Il s’éclaircit la gorge, histoire de se donner une contenance. « Ouais, ça va. » En fait, il est vachement content qu’Aisling soit arrivée à ce moment précis. S’il s’écoutait, il la serrerait dans ses bras pour la remercier. Mais, comme il y a tout de même une limite à perdre la face, il reste où il est. De toute façon, la jeune femme a l’air sur la défensive, avec ses bras croisés qui font comme une barrière entre eux.
(tu penses trop, elle a peut-être juste froid)
La petite voix n’a pas tort. C’est vrai qu’il passe beaucoup trop de temps à réfléchir, ces temps-ci. À force, il finit par voir des détails qui ne sont pas vraiment là ou imaginer le pire. Comme cette histoire de rechute. Il ne peut s’empêcher de scruter le visage de son amie, à la recherche du moindre indice qui prouverait que ses inquiétudes sont fondées. Cependant, il a beau chercher, il ne voit rien. Ses yeux bleus sont parfaitement clairs, libérés de ce brouillard de came qu’il a si souvent vu. Elle a l’air de plutôt bien aller, si ce n’est qu’elle semble mal à l’aise. Il suppose que c’est un peu sa faute. Elle ne s’attendait sûrement pas à ce qu’il débarque à l’un de ses spectacles.
(si ça se trouve, tu te fais un sang d’encre pour rien)

N’empêche, il a toujours l’impression qu’elle lui cache quelque chose. Si elle n’a pas fait de rechute, pourquoi ne se sont-ils presque pas vus au cours des dernières semaines? Il s’inquiète tout à coup de l’avoir blessée d’une quelconque façon. Elle lui sourit pourtant, et c’est un sourire sincère qui se rend jusqu’à ses yeux. « C’est moi que tu cherches à voir ou balancer mon nom c’est juste une excuse pour aller faire la connaissance des autres danseuses? Si tu veux, je peux te les présenter tu sais... » Le doigt posé sur le menton, comme le moins subtil des détectives, Sid fait mine de réfléchir sérieusement à la question, avant de rigoler doucement. « Évidemment que c’est toi que je viens voir! Je n’aurais pas risqué de me faire écrabouiller pour n’importe qui. » Il lui sourit à son tour et l’enveloppe d’un regard plein d’affection. « Je suis content de te voir. Tu me manquais. » Et c’est vrai : au-delà de ses inquiétudes et de la tournure dramatique des événements, il s’ennuyait de leurs soirées cinéma, de leurs discussions un peu trop philosophiques, de la pizza qu’ils partageaient parfois… bref, de son amie. Il s’approche et lui tend galamment le bras. « Si tu n’es pas trop fatiguée, j’ai pensé qu’on pourrait profiter un peu de la fête foraine. Je pourrais essayer de te gagner une peluche, tiens. » Avec Aisling pendue à son bras, il se met en marche en direction du secteur principal du parc, là où les gens s’agglomèrent autour des petits kiosques et des manèges. En marchant, il tourne la tête vers la jeune femme. « Tu vas bien? »



just kiss me in the dark
maybe i’m just as scared as you. it's alright, stay by my side on the edge of everything we know. it's alright, just don't look down and i will hold on and never let go. you're right beside me, so just close your eyes, i'll never let go. you're all that i need, so just close your eyes. • close your eyes, rhodes

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Aisling Hayes
Aisling Hayes
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Présent
ÂGE : 28 ans, née le 20 février 1994
SURNOM : Ash par ses amis, Bambi ou le faon par Phoenix, Leen par son Sid... et Ivana Rose sur instagram.
STATUT : Essaie d'écouter son cœur, de le confier à Sid malgré sa peur.
MÉTIER : Modèle alternative (Suicide Girls, OnlyFans) effeuilleuse quelques soirs par semaine, poupée brisée à plein temps.
LOGEMENT : Appart' #353 à Redcliffe
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POSTS : 1361 POINTS : 40

TW IN RP : par mp si besoin ♡
ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié.
PETIT PLUS : Née en Irlande du Nord dans une famille très catholique, parle avec un accent gaélique. A troqué les rues pluvieuses de Belfast pour le soleil de Brisbane mais son existence est toujours aussi grise. Se croit bonne à rien si ce n’est à jeter son corps en pâture aux caméras. Faut bien payer le loyer et sa dette envers le club. Aisling se réfugie dans les bras de son Sid et dans les chansons qui ouvrent son cœur à sa place. Le son à fond, elle danse pour extérioriser le tumulte de ses sentiments. Parfois, elle chante aussi… mal, elle trouve. Végétarienne, ancienne junkie, sobre depuis 10 mois
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Robin ♡ you lead the blind you lead the stream, the current ways are much to lean, you are the captain of the team!

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Message(#) Sujet: Re: it's addiction, and every word's a lie + aisling it's addiction, and every word's a lie + aisling EmptySam 18 Nov 2017 - 21:59




It's addiction and every word's a lie
I walk this empty street on the boulevard of broken dreams, where the city sleeps and I'm the only one, and I walk alone. My shadow's the only one that walks beside me, my shallow heart's the only thing that's beating. Sometimes I wish someone out there will find me, till then I walk alone. •• Green Day

Un doigt posé sur son menton, Sid fait mine de réfléchir et Aisling sent un sourire amusé lui étirer les lèvres. Elle laisse échapper un rire presque enfantin comme hystérique et couvre aussitôt sa bouche de ses mains. « Évidemment que c’est toi que je viens voir! Je n’aurais pas risqué de me faire écrabouiller pour n’importe qui. Je suis content de te voir. Tu me manquais. » Il a un regard tendre. Celui d’Aisling, il pétille de bonheur ; et ses joues se teintent d’un rose embarrassant.

- T’es bête !

Elle couine en lui donnant un petit coup dans l’épaule, pour cacher la joie teintée de malaise que lui inspirent ces paroles d’affection. Fort heureusement, son ami ne semble pas le remarquer. Le bras tendu, il lui propose alors de profiter un peu des attractions et d’essayer de lui gagner une peluche.

- Oh oui, ça alors ce serait trop géNIAL !

Elle s’exclame en hochant frénétiquement la tête. Oubliant toutes ses réticences, l’irlandaise se laisse ainsi entraîner au cœur de la fête. Elle s’étonne de la légèreté de son cœur et de ses pas. Pendue ainsi aux bras de Sid, elle se sent en sécurité. Elle en vient à se demander pourquoi elle n’a pas couru se réfugier dans son appartement après la visite de son ancien mac. Pour le protéger, parce que Mitch est un fichu sadique ! Elle se rappelle brusquement à l’ordre. Voilà la raison de son silence : la peur. Peur de la réaction de Sid, de son inquiétude, de sa colère. Peur qu’il cherche à la protéger face à un ennemi bien plus fort que lui. Peur des représailles du gangster si Sid osait s’opposer à lui. Et Aisling, elle préfère se jeter en pâture entre les dents aiguisées de ce crocodile vorace plutôt que de voir son ami finir à moitié mort dans un fossé à la sortie de la ville. Parce que c’est ce que ferait Mitch pour la punir d’avoir cherché de l’aide. Sans aucun doute. « Un message », il appellerait ça avec ses yeux qui pétillent d’une lueur malsaine, et ses lèvres pulpeuses qui esquissent un sourire terrifiant. « Tu vas bien? » La voix de Sid l’arrache brutalement à sa rêverie et Aisling sursaute.

- Oh ! Tu m’as fait peur. Elle rigole nerveusement en s’écartant instinctivement de son ami. Oui, ça va. Je suis juste un peu sur les nerfs, tu sais, avec tout ça.

Elle marmonne vaguement, en espérant qu’il considère que son sevrage de quelques semaines justifie assez cette réaction dans l’esprit de Sid. Ses yeux jettent des coups d’œil inquiets autour d’elle. Comme si Mitch ou sa bande pouvaient sortir brusquement d’un buisson pour les passer à tabac. Mais aucune ombre ne les menace. En fait, ses pupilles s’arrêtent bientôt sur la devanture lumineuse d’un marchand ambulant de confiserie et l'éclat des friandises sucrées court-circuite presque instantanément sa paranoïa.

- Oh ! Sid, ça fait depuis le début de journée que je rêve de prendre une barbe à papa ! On y va ?

Elle demande en accrochant à nouveau son bras pour l’entraîner sur la pelouse. Ils s’arrêtent derrière quelques personnes pour attendre leur tour. Les yeux d’Aisling glissent sur les pommes d’amour au rouge aussi brillant qu’un gloss à lèvre de Noël, les énormes sucettes de toutes les couleurs, les pralines à l’odeur délicieuse, et, enfin, les barbes à papa qu’elle convoite depuis le début. Mais il faut passer le temps, et les regarder plus longtemps ne feraient que la torturer inutilement.

- Et toi, comment tu vas ? Elle demande alors en fourrant ses mains dans les poches de son hoodie noir trop grand pour elle. Tu as eu des nouvelles d’Harley ?

Elle ajoute après quelques secondes d’hésitation. C’est qu’elle se sent encore coupable de la fuite de la belle blonde. Et toujours un peu mal à l’aise à l’idée que son Sid ait une petite amie.


black pumpkin & whitefalls



you feel like heaven
Thunder in the blue skies, lightning in the daylight, storm clouds in our eyes. Tidal waves in my heart, earthquakes in the still dark, eclipses in the night.
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Sid Bauer
Sid Bauer
le tatoueur au coeur tendre
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ÂGE : trente-trois ans, né le 26 janvier 1990.
SURNOM : sid, c'est déjà bien assez court... et c'est déjà un surnom aussi, même si très peu de gens le savent.
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MÉTIER : tatoueur, propriétaire de son propre salon, wild ink.
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PETIT PLUS : Il a un chat noir et blanc. • Il est bisexuel. • Il adore lire et regarder des documentaires. • Il a une sœur cadette. • Il déteste qu’on le prenne en photo. • Il n’a jamais touché à la drogue. • Il a arrêté de fumer et a réduit sa consommation d’alcool. • Il se spécialise dans les tatouages personnalisés. • Il adore dessiner. • Il aime les chats, la crème glacée à la pistache, les musées, les livres de recettes. • Il n'aime pas les épinards, les huîtres, le marron, les imbéciles et les gens bornés.
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Message(#) Sujet: Re: it's addiction, and every word's a lie + aisling it's addiction, and every word's a lie + aisling EmptyJeu 7 Déc 2017 - 16:11




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À son bras, Aisling sursaute. Elle n’aurait pas tressailli plus violemment s’il avait fait mine de la frapper. Étonné par sa réaction, qui lui semble démesurée vu la banalité de la question, Sid fronce les sourcils. Il la laisse tout de même s’échapper lorsqu’elle s’éloigne. « Oui, ça va. Je suis juste un peu sur les nerfs, tu sais, avec tout ça. » Un petit rire nerveux s’échappe de ses lèvres. Elle essaie sans doute d’avoir l’air naturel, mais quelque chose ne passe pas, comme s’il y avait une fausse note dans la mélodie. Sid l’observe sans rien dire, les yeux légèrement plissés par la concentration. Parle-t-elle seulement de son sevrage? Ou y a-t-il autre chose qui la tracasse? Quoiqu’il en soit, elle scrute les buissons d’un air angoissé, comme un animal traqué qui cherche d’où sortira le prédateur. Perplexe, le tatoueur parcourt lui aussi les environs du regard, sans rien apercevoir qui pourrait justifier cet accès de paranoïa. Il n’y a que les feuilles qui frémissent lentement au rythme de la brise.

Aisling finit par s’immobiliser. Les yeux ronds, elle fixe quelque chose. En suivant son regard, Sid aperçoit le kiosque de sucreries à quelques mètres d’eux. «Oh ! Sid, ça fait depuis le début de journée que je rêve de prendre une barbe à papa ! On y va ? » Elle n'attend pas sa réponse, se doutant sûrement qu’il allait de toute façon accepter, et bondit vers l'avant, entraînant le tatoueur dans son sillage. Il se laisse emporter sans protester. En fait, il est simplement heureux de constater qu’elle va bien. Tout n’est pas réglé – on n’efface pas toute une vie de souffrance en trois semaines –, mais en cet instant, elle a l’air heureuse. Et, après tant de misère, c’est un changement qu’il aime voir. Sid, lui, a le cœur léger pour la première fois depuis trois semaines. Malgré ses doutes et ses inquiétudes, il a véritablement envie de sourire.

Ils prennent place à la fin de la queue, derrière les gens qui attendent qu’on prenne leur commande. Le comptoir est recouvert de bonbons et de friandises multicolores qui brillent sous la lumière des projecteurs extérieurs installés pour l'occasion. Il se dégage une odeur alléchante du petit kiosque, où un employé prépare les barbes à papa. Sid l’observe un moment, fasciné par l’aise avec laquelle il fait tourner les cornets de papier dans sa machine pour recueillir les filaments de sucre, jusqu'à ce que la voix d'Aisling retentisse à côté de lui. Il se rembrunit lorsqu'elle mentionne Harley. Ne voulant pas plomber l'atmosphère, il réfléchit quelques secondes à sa réponse en écoutant la musique typique qui s'élève du carrousel, pas très loin d'eux. « Ça va. Je travaille, je dessine. Ça me change les idées. » C'est faux. Il n'arrive plus à dessiner quoi que ce soit. Et, loin de lui changer les idées, ces tentatives ratées ne font que lui rappeler pourquoi il n'arrive plus à créer. Sauf qu'il sait qu'Aisling s'en veut pour la fuite précipitée d'Harley et il se dit qu'elle n'a pas besoin de plus de culpabilité dans sa vie. Alors il camoufle la vérité. De toute façon, il s’en veut beaucoup plus à lui-même qu’il ne lui en veut à elle. Et puis, il ne va pas si mal que ça. Ce n'est pas comme s'il était à l'article de la mort, malgré la blessure béante que le silence entêté d'Harley lui a infligée. « Je n'ai pas eu de nouvelles d'elle depuis l'autre jour. Elle n'a pas retourné mes appels. » Il fronce les sourcils. « J'ai essayé d'aller la voir chez elle, mais elle n'était pas là. J'imagine qu'elle est allée passer du temps chez son frère. » C'est ce qu'il espère, mais en fait, il n'en a aucune idée. Si ça se trouve, elle a fait ses valises et elle est repartie à l'autre bout du monde. À cette idée, il sent la blessure béante au fond de sa poitrine s'ouvrir encore un peu plus. Devant eux, les clients ont presque tous été servis. Pour ne pas retenir la queue, ils avancent de quelques pas. Sid passe une main sur sa nuque. « Ne t’en fais pas. Je suis certain que ça va s’arranger. » En fait, c’est plutôt le contraire. Il est de plus en plus certain que c’est fini, mais il n’est pas encore prêt à faire face à la vérité, alors il continue à se mentir. Juste un tout petit peu, pour ne pas tuer l’espoir naïf qui brûle quelque part sous la blessure.



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Message(#) Sujet: Re: it's addiction, and every word's a lie + aisling it's addiction, and every word's a lie + aisling EmptyVen 15 Déc 2017 - 13:56




It's addiction and every word's a lie
I walk this empty street on the boulevard of broken dreams, where the city sleeps and I'm the only one, and I walk alone. My shadow's the only one that walks beside me, my shallow heart's the only thing that's beating. Sometimes I wish someone out there will find me, till then I walk alone. •• Green Day

Il y a comme une absence dans la voix de Sid lorsqu’il lui répond. Comme si ce n’était pas tout à fait vrai, sans être absolument faux non plus. Aisling comprend cette nuance lorsqu’il poursuit  en lui apprenant ne pas avoir eu de nouvelles d’Harley depuis cette fameuse nuit. Le cœur d’Aisling se serre et elle baisse instinctivement les yeux vers ses converses grises alors qu’une nouvelle vague de culpabilité la submerge. J’aurais dû être plus gentille avec elle. J’aurais dû lui expliquer que je suis juste une amie, que je suis trois fois rien et qu’il faut pas s’inquiéter pour ça. Et puis en même temps, des sentiments contraires grondent à l’intérieur : Mais pour qui elle se prend, cette garce ? Et surtout qui est-elle pour se permettre de quitter un mec aussi génial que Sid sur un malentendu ? Aisling se dit que c'est vraiment trop bête, qu’il ne mérite pas un tel traitement ; que cette fille devrait être heureuse qu’il la trouve spéciale, et le croire lorsqu’il lui ouvre son cœur.

- Oui, c’est ça, elle est peut-être en vacances. Peut-être qu’elle n’a pas de réseau là où elle est.

Elle propose lorsque Sid émet la possibilité que la sulfureuse blonde soit allée passer quelques jours chez son frère. Aisling, elle aime bien les histoires peu probables qu’on se raconte pour se rassurer. Elle en a plein qu’elle est prête à se chantonner à toutes les occasions. Sa préférée, pendant longtemps, concernait bien évidemment sa consommation : Les drogues c’est mal et mauvais pour la santé mais moi ce que je prends ce sont des médicaments alors ce n’est pas grave. Qu’elle se répétait chaque fois qu’elle déposait les petits cachets diaboliques sur le bout de sa langue avant de les engloutir avec une goulée de vodka bon marché. Mais c’est fini maintenant. Alors elle se tourne vers d’autres mensonges doucereux. Si je me sens mal à l’aise face à certains photographes c’est parce que je suis un peu coincée. C’est normal qu’ils me taquinent et qu’ils me touchent un peu. Après tout je le cherche, j’aurais pas ce problème si je ne faisais pas des photos érotiques. Ou encore comme tout le monde déteste son travail, mais qu’il faut bien gagner de quoi payer son loyer, alors qu’elle doit continuer. Que tant qu’elle ne s’engage pas dans des rapports sexuels, son âme reste pure et pourra quand même être sauvée malgré son choix douteux de métier. Parce que Dieu est miséricordieux et qu’il comprendra qu’elle n’a pas eu d'autres choix.

- J’espère vraiment que ça va s’arranger. Elle murmure, quasiment certaine d’être sincère. Je me sens tellement bête.

Elle voudrait lui proposer d’appeler Harley et lui expliquer tout ce qu’elle a besoin de savoir. N’importe quoi pour se séparer de ce sentiment de culpabilité et de honte qui lui colle à la peau à chaque fois qu’elle repense à cette fameuse soirée. Elle veut l’aider, mais elle hésite une seconde de trop, car déjà le vendeur de confiserie les accueille avec un immense sourire, et les lèvres d’Aisling esquissent une réplique timide de son expression. « J’aime bien votre look les jeunots ! Ha ha ! Vous êtes dans un groupe de rock ? Ha ha ! Alors, qu'est-ce qui vous ferait plaisir ? » Son enthousiasme un poil malaisant fait rigoler Aisling. Dans le fond, elle aime bien l’idée de ressembler à une rockstar, et puis elle se dit qu’elle verrait bien Sid dans le rôle d’un lead singer.

- J’ai envie d’une barbe à papa multicolore ! Une vraiment grosse, en forme de nuage !

Elle laisse Sid passer sa commande et regarde avec fascination l’employé s’activer. Les filaments de sucre semblent s’envoler vers le bâtonnet. Des fils de toutes les couleurs qui s’enroulent progressivement pour former une sorte de gros manteau cotonneux. Aisling s’imagine déjà la sensation délicieuse lorsqu’il fondra sur sa langue et craquera sous ses dents, diffusant son goût sucré sur ses papilles. Elle trépigne d’impatience, et une vivace excitation remplace à nouveau son malaise sans qu’elle y fasse particulièrement attention. Elle fouille dans son sac et dépose quelques billets sur le comptoir, heureuse de dépenser l’argent qu’elle vient de gagner dans des confiseries plutôt que dans de la drogue. Et puis elle attrape sa barbe à papa dans une main et la paume de Sid dans l’autre et l’entraîne plus loin sur la pelouse, vers les attractions prometteuses qu’offrent le festival.

- Humm, elle est trop bonne ! Elle s’extasie, la bouche encore pleine de sa première bouchée. Ça me rappelle quand ma mère nous amenait sur la plage de Ballycastle en été. Y’avait toujours un marchand de confiserie qui faisait de la musique vieillotte et c’était la seule fois de l’année où on avait le droit d’en manger. On s'en foutait plein les doigts et ça collait aux dents, mais qu'est-ce qu'on aimait ça ! Je me suis toujours dit que quand je serais grande, j’en prendrai quand je voudrais !

Ses yeux pétillent de malice et elle arrache un petit nuage bleu ciel de ses doigts pour le porter à ses lèvres. Pour une fois, ses souvenirs Irlandais sont baignés de soleil et de rires, de sable fin et de vagues glaciales, du sourire de sa mère et des jappements de leur chien. C’est dans ces moments que son pays lui manque le plus, et jamais lorsqu’elle repense aux rues grisâtres de Belfast, où le sang coule comme la pluie.

- Dis Sid, c'est quoi ton plus beau souvenir d'enfance ?

Elle demande, brusquement curieuse. Depuis quelques semaines, elle a l’impression de découvrir son pays d’accueil avec un nouveau regard. Elle qui ne s’est jamais souciée de savoir comment fonctionnaient les gens ici ou quels étaient leurs rituels, elle se demande soudainement comment ils vivent. Ou plutôt, comment Sid a vécu. Les jeux auxquels il jouait, les endroits où il allait, les traditions qui ont rythmé sa vie. Les bons côtés. Ceux que l’addiction de sa mère ne sont pas parvenus à entacher.  


black pumpkin & whitefalls



you feel like heaven
Thunder in the blue skies, lightning in the daylight, storm clouds in our eyes. Tidal waves in my heart, earthquakes in the still dark, eclipses in the night.
F R I M E L D A

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Sid Bauer
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le tatoueur au coeur tendre
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Message(#) Sujet: Re: it's addiction, and every word's a lie + aisling it's addiction, and every word's a lie + aisling EmptyVen 22 Déc 2017 - 6:50




it's addiction, and every word's a lie
I heard that you've been self-medicating in the quiet of your room, your sweet, suburban tomb. And if you need a friend, I'll help you stitch up your wounds. I heard that you've been having some trouble finding your place in the world. I know how much that hurts, but if you need a friend, then please just say the word. You've come this far, you're all cleaned up, you've made a mess again. There's no more trying, time to sort yourself out. ► Missing You, All-Time Low

« J’espère vraiment que ça va s’arranger. Je me sens tellement bête. » Sid hoche aussitôt la tête, comme pour rejeter les paroles de son amie. « Mais non, faut pas. » Il voudrait lui dire que, s’il s’en veut de ne pas avoir su expliquer à Harley la nature bien particulière de leur relation, il ne regrette pas le moins du monde de lui avoir offert son aide et son épaule ce soir-là. S’il pouvait revenir en arrière, il ne changerait rien à la façon dont il s’est occupé d’Aisling; il agirait simplement autrement avec Harley. Cependant, il n’a pas le temps d’ajouter quoi que ce soit, car c’est leur tour de commander. L’homme au comptoir les accueille avec un énorme sourire sous sa moustache épaisse. Il ressemble à un Père Noël un peu trop jovial, mais son commentaire arrache un sourire au tatoueur. Vu ses tatouages très visibles, ce n’est pas la première fois qu’on le compare à une rock star. Il suppose que, s’il avait eu le moindre talent pour la musique, il se serait peut-être tourné vers ce métier, qui lui aurait aussi permis d’exploiter sa fibre artistique.

Aisling commande la première, puis s’éloigne vers le bout du comptoir où les clients vont récupérer leurs sucreries. Le vendeur, lui, se tourne vers Sid. « Et pour toi, jeune homme? » Le tatoueur n’a pas vraiment songé à ce qu’il voulait manger. Il n’a pas particulièrement faim, même si chacune des confiseries multicolores semble plus délicieuse que sa voisine. « Je vais prendre la même chose que mon amie, » décide-t-il finalement, en se disant qu’une barbe à papa, c’est léger et ça se mange facilement. Il sort quelques billets de son portefeuille et les tend au vendeur. Comme il le trouve plutôt sympathique, il lui dit de garder la monnaie, puis il rejoint Aisling, qui vient de recevoir sa barbe à papa. L’amas de sucre pastel est bel et bien aussi cotonneux qu’un nuage, ce qui semble faire le bonheur de la jeune femme. À en juger par les étoiles qui brillent dans ses yeux, c’est exactement ce qu’elle espérait. Il n’a pas à attendre très longtemps pour recevoir la sienne. Ses doigts se referment sur le cône de papier et il veut remercier l’employé qui le lui a tendu, mais Aisling, qui s’est emparée de son autre main, l’entraîne déjà un peu plus loin. Le reste de la fête foraine s’étend devant eux, petit village temporaire de stands aux néons multicolores, surplombés par la grande roue toute illuminée. En marchant, Sid arrache du bout des dents une bouchée à sa barbe à papa. À ses côtés, Aisling, qui vient d’en faire autant, s’extasie avec bonheur sur le goût de la sucrerie. Sa joie exubérante lui donne envie de sourire et il se dit qu’il serait prêt à faire n’importe quoi pour qu’elle soit toujours aussi heureuse.

Et puis, il l’écoute raconter ce souvenir d’enfance qui semble sorti de nulle part. Elle n’a pas l’habitude de se dévoiler ainsi, ne parle habituellement qu’à demi-mots de son enfance et de sa vie en Irlande. Il la comprend. Il ne parle pas beaucoup de son passé lui non plus. Au gré de son histoire, Sid, qui n’a jamais vu le pays natal de son amie, imagine une plage rocheuse, balayée par un vent froid, même en été. Lui qui n’a jamais vraiment rêvé à ce qui existe au-delà des frontières de l’Australie, il se surprend tout à coup à vouloir découvrir un jour la contrée qui a vu naître Aisling. Cette dernière se tait quelques secondes, puis elle se tourne vers Sid. Leurs regards se croisent et il voit naître sa question avant même qu’elle ne la pose. « Dis Sid, c'est quoi ton plus beau souvenir d'enfance ? » Des souvenirs heureux de cette époque, Sid n’en a pas beaucoup. Mais, au milieu de tous ces souvenirs grisâtres et ternes qui évoquent en lui un malaise profond, il y en a quelques-uns qui sont lumineux. Et, parmi ceux-là, il sait exactement lequel il veut raconter à son amie.

« Ma mère a recommencé à consommer peu après la naissance de Caro. Au début, elle n’était pas constamment défoncée. Elle avait parfois des… sursauts de conscience? Je ne sais pas exactement ce qui se passait dans sa tête, mais dans ces moments-là, elle arrêtait de consommer pour une courte période de temps. » Il marque une pause pour manger un bout de sa barbe à papa. « À un moment, je devais avoir sept ou huit ans, elle est restée sobre pendant presque un mois. Quand ça arrivait, elle avait tellement d’énergie… On aurait dit qu’une tornade passait dans la maison. » Elle nettoyait tout sur son passage, cuisinait de délicieux plats et sortait même aller faire les courses toute seule. « Cette année-là, on a passé Noël en camping. C’était son idée. Elle avait trouvé un petit terrain sympa dans la région de Melbourne, avec une plage tout près, et elle a acheté une petite tente pour Caro et moi, et une grande pour elle et mon père. On avait même apporté des guirlandes pour décorer nos tentes. Avec Caro, j’allais jouer dans les vagues pendant des heures. On sortait à peine pour manger et quand on allait enfin se coucher, on était complètement couverts de sel et épuisés, mais on s’en fichait. On a fêté Noël sur la plage, avec un barbecue organisé par nos voisins de tente. » Il revoit le soleil qui se couchait sur l’océan. Réveillée par ses souvenirs, l’odeur iodée de l’eau salée vient lui chatouiller les narines. Il a presque l’impression de pouvoir sentir le sable glisser sous ses pieds. La main d’Aisling est toujours accrochée à la sienne et il la presse doucement. « On est resté là une semaine, mais j’aurais voulu que ça ne finisse jamais. » Il sait bien qu’au fond, ces périodes de sursis lui ont probablement fait plus de mal que de bien en transformant sa vie en une montagne russe d’émotions, mais il ne les échangerait pour rien au monde parce qu’elles lui ont donné de l’espoir quand il en avait cruellement besoin.

À forcer de marcher, ils ont finalement rejoint les stands. Ici, la foule se fait un peu plus dense. Sur leur gauche, un homme apostrophe les promeneurs d’une voix théâtrale. « Venez tenter votre chance, messieurs, dames, venez tenter votre chance! » Sid jette un coup d’œil dans sa direction. Pas très grand et bedonnant, il porte une veste rayée rouge et blanc dont les boutons semblent sur le point de sauter à tout moment. Avec sa moustache en fil de fer, il ressemble vraiment au stéréotype de l’animateur de carnaval. Ayant sans doute remarqué l’intérêt du tatoueur, l’homme s’avance vers eux. « Voulez-vous essayer de gagner quelque chose pour la demoiselle? » Sid s’arrête et se tourne vers son amie. Il hausse les épaules en souriant. « Pourquoi pas? Je te l’ai techniquement promis. » L’homme hoche vigoureusement la tête et se frotte les mains comme le ferait le méchant dans un film. « Alors, approchez, approchez. » Il tend à Sid une carabine qu’il vient de récupérer sous le comptoir. « Vous avez six munitions dans la cartouche. Vous tirez là-dessus. » Il pointe de l’index une série de cibles installées au fond du stand. « Plus vous en touchez, plus le prix de la demoiselle sera gros. Et si vous faites mouche avec chacune de vos munitions, vous gagnez la licorne. » L’index se déplace pour aller pointer une énorme licorne blanche et violette aux yeux globuleux, gros comme des balles de ping pong. C’est de loin la peluche la plus laide que Sid ait vue de sa vie. Il éclate de rire, à la fois séduit par son look complètement kitsch et déterminé à la gagner pour vrai.

Ignorant la moustache frémissante d’indignation de l’homme, qui semble vraiment vexé de voir son grand prix déclencher l’hilarité de son client, Sid lui tend quelques billets et accepte la carabine. Il se met en position, arme pointée vers les cibles. Elles ne sont pas très grosses, mais elles ne bougent pas et il se dit qu’en y allant lentement, il devrait arriver à toutes les atteindre. Un œil fermé, il vise soigneusement la première cible et tire. Le projectile n’atteint pas le centre, mais il traverse tout de même nettement le carton de la cible, tout comme le deuxième et troisième tir. Au quatrième coup, il réussit de justesse à frapper le cercle extérieur de la cible, puis il atteint sans mal la cinquième et, finalement, la sixième cible, sous les encouragements dithyrambiques du maître de carnaval. « Bravo, vous êtes doué. »
(mouais... disons plutôt que c'était assez facile)
Il se penche pour attraper la licorne et la tend à Sid. « C’est la demoiselle qui doit être contente. » Aisling a effectivement le sourire fendu jusqu’aux oreilles. En se retenant de toutes ses forces d'éclater à nouveau de rire, il offre l’affreuse licorne à son amie. « Si tu penses qu’elle va te donner des cauchemars, tu peux toujours te choisir un autre prix. »

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just kiss me in the dark
maybe i’m just as scared as you. it's alright, stay by my side on the edge of everything we know. it's alright, just don't look down and i will hold on and never let go. you're right beside me, so just close your eyes, i'll never let go. you're all that i need, so just close your eyes. • close your eyes, rhodes

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Dernière édition par Sid Bauer le Lun 5 Aoû 2019 - 3:52, édité 2 fois
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Aisling Hayes
Aisling Hayes
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Sid ♡ I won't turn back I won't cross that hidden danger line. It's a loud and dark world but I think I found the light. I need you to tell me everything will be alright, to chase away the voices in the night; when they call my name.

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Robin ♡ you lead the blind you lead the stream, the current ways are much to lean, you are the captain of the team!

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Phoenix ♡ I need a hero, I'm holding out for a hero 'til the end of the night. He's gotta be strong and he's gotta be fast, and he's gotta be fresh from the fight. He's gotta be larger than life!

RPs EN ATTENTE : Jordan [2] ♡ Phoenix [4]

Je ne prends que 6 RPS à la fois.


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Message(#) Sujet: Re: it's addiction, and every word's a lie + aisling it's addiction, and every word's a lie + aisling EmptySam 30 Déc 2017 - 21:48




It's addiction and every word's a lie
I walk this empty street on the boulevard of broken dreams, where the city sleeps and I'm the only one, and I walk alone. My shadow's the only one that walks beside me, my shallow heart's the only thing that's beating. Sometimes I wish someone out there will find me, till then I walk alone. •• Green Day

Il y a dans les yeux de Sid quelque chose de bon et de doux. Aisling l’a toujours remarqué. Mais alors qu’elle lui pose sa question, une ombre voile son regard. Il lui parle de sa mère, de la drogue, et des intervalles de conscience où elle semblait à nouveau elle-même. La gorge d’Aisling se serre, mais elle est incapable de se détourner. Les émotions se mélangent à l’intérieur. La culpabilité de lui avoir posé cette question, la honte de réaliser l’impact que peut avoir l’addiction d’une personne sur ses proches, la curiosité d’en apprendre davantage sur son ami, et la joie de le voir se dévoiler enfin. Lui qui l’écoute toujours. Lui qui la soutient. Lui qui porte tellement sur ses épaules mais refuse constamment d’en partager la charge. Et puis finalement la voix de Sid s’allège, et le cœur d’Aisling aussi. Ses yeux s’écarquillent alors qu’elle visualise le camping, imagine ses guirlandes de Noël, sa plage, son coucher de soleil, et enfin les vacanciers en maillot de bain effet père-Noël, rassemblés autour d’un barbecue.

- C’est trop génial !

Elle s’exclame sans pouvoir ôter de sa tête les déguisements loufoques dont la famille de Sid était forcément affublée. Sauf qu’elle ne sait pas à quoi ressemblent sa mère et sa sœur. Ni comment Sid était lorsqu’il était enfant. Alors ça fait comme un trou dans l’image ; les visages restent flous et ce vide la frustre. Sa main toujours bien au chaud au creux de celle de Sid, elle se demande si sa mère a trouvé le temps de prendre des photos pour immortaliser sa bouille d’enfant. Et s’il les a encore. Et s’il accepterait de les lui montrer. La question est au bout de ses lèvres, mais un type les hèle et les pensées d’Aisling convergent vers le stand de tir où se tient le vendeur. Il a l’air fier avec son torse aussi bombé que son ventre, sa moustache longue et toute recourbée. Il est comme sorti d’un vieux film sur les fêtes foraines et l’irlandaise est fascinée. « Voulez-vous essayer de gagner quelque chose pour la demoiselle ? » Il demande, apparemment conscient de son petit effet.

- Oh oui ! S’il te plait !

Elle trépigne en s’accrochant plus fortement au bras de Sid sans chercher à cacher son excitation et il accepte avec la nonchalance bienveillante qui le caractérise. Aisling ne peut pas retenir un petit cri de joie qui frôle l’hystérie. Les poings serrés, ses yeux brillants vont du forain bedonnant aux récompenses qui semblent scintiller tellement elles lui font envie. Le type explique à Sid que plus il touche de cibles, plus le prix qu’il pourra remporter sera gros. Son indexe montre alors une énorme peluche licorne à l’air si douce et à la crinière si rose qu’Aisling en tombe instantanément amoureuse. Le forain explique pompeusement à Sid qu’il s’agit du prix ultime et son ami éclate de rire. Elle ne comprend pas vraiment ce qui a déclenché son hilarité, mais elle rigole avec lui, ravie de le voir s’amuser, pour une fois. Elle remercie sa sobriété récente pour ces moments qui lui confèrent la force et la motivation de continuer. Comme la vie peut-être douce sans le brouillard de ses cachetons. Comme les traits de Sid lui paraissent plus nets, plus réels. Elle respire chaque instant, inspire chaque parole, remarque chaque détail avec une acuité nouvelle. Perdue dans son observation du monde et de Sid, elle sursaute au premier coup de feu. Son cœur s’agite et les souvenirs pluvieux de Belfast menacent de faire leur apparition. Alors Aisling se rapproche un peu de Sid, pas trop près pour ne pas le déranger, mais assez pour sentir la chaleur qui émane de son corps. Et ses yeux se fixent sur la peluche licorne, ses sabots holographiques et ses gros yeux doux. Sa respiration s’apaise, son calme revient. Alors son regard glisse enfin vers les cibles et un grand sourire vient éclairer son visage lorsqu’elle réalise qu’il a pour l’instant réussi tous ses coups. Elle est presque aussi concentrée que lui sur les deux derniers. Comme si la force de sa volonté pouvait changer la trajectoire de la balle. Pan ! Pan !. Lorsque le coup final touche sa cible, Aisling laisse échapper un cri de victoire, saute sur place et agrippe les épaules de Sid.

- T’es le meilleur ! Woah !

Elle jubile. Elle savoure ces instants de bonheur qui caressent son cœur et rosissent ses joues. Elle savoure aussi le sourire de Sid qui illumine tout son visage, alors qu’il lui remet cérémonieusement la licorne. Sa joie s’altère légèrement lorsque son ami lui propose de choisir un autre prix pour éviter de « faire des cauchemars. » Les sourcils froncés, Aisling agrippe fermement la licorne et se tourne légèrement comme pour l’empêcher de la lui reprendre.

- Tu plaisantes ? Elle est parfaite ! Elle proteste, presque boudeuse. Puis ses yeux s’illuminent à nouveau alors que ses doigts prennent conscience de la douceur du ventre grassouillet de l’animal fantastique. Elle est tellement FLUFFY !

Elle piaille joyeusement en guise de remerciement. Puis, pour plaisanter, elle agite la queue de sa peluche sous le nez de Sid en rigolant comme une hyène heureuse. Elle ramène enfin son doudou contre elle et calme son rire avec une inspiration.

- C’est la première fois qu’on gagne quelque chose pour moi. Elle explique, submergée par trop d’émotions pour être capable de les comprendre. Merci !

Elle se hisse sur la pointe des pieds et dépose un baiser sur sa joue. Léger comme une caresse, timide comme une brise dans l’été australien. Puis elle s’écarte et désigne la grande roue d’un petit signe de tête.

- Je pense que ma licorne n’a jamais eu son baptême de l’air, ça te dit d’y remédier ?

Elle propose sur le ton de la confidence, oubliant que les licornes ne volent pas. Ses pas foulent la terre sèche du terrain et les guident vers la grande roue. A cette heure-là, les passants sont tous agglutinés autour des stands de nourriture ou se pressent devant la petite scène où un artiste local joue pour réchauffer l’atmosphère, et Sid et Aisling n’ont aucun mal à se frayer jusqu’au guichet. Elle demande deux billets et sautille jusqu’à la nacelle que leur indique le responsable de l’attraction. Sa licorne bien serrée contre elle, Aisling le regarde abaisser la barrière de sécurité et s’éloigner pour mettre la roue en marche.

- J’espère que je ne vais pas avoir le vertige. Elle avoue, oscillant entre son stress et l’envie de découvrir cette nouvelle sensation. C’est la première fois que je grimpe dans ce genre de truc !

Un grincement se fait entendre et l’immense mécanisme s’ébranle lentement. Aisling laisse échapper un petit cri de stupeur et se décale presque instinctivement contre Sid. Comme si, en plus de pouvoir la sauver de ses démons ou de ses bad trips, il avait un pouvoir caché qui lui permettrait de voler ou d’éviter la chute de leur nacelle. Elle se détend alors qu’ils prennent de la hauteur, et l’irlandaise s’enivre des couleurs de la nuit, des petits personnages qui s’agitent sur la scène, des vagues qui s’échouent sur le sable fin tout au loin.

- C’est magnifique !

Elle souffle, à défaut de trouver une expression plus classieuse pour décrire le spectacle qui pétille devant leurs yeux dans la nuit noire.
 


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Sid Bauer
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le tatoueur au coeur tendre
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ÂGE : trente-trois ans, né le 26 janvier 1990.
SURNOM : sid, c'est déjà bien assez court... et c'est déjà un surnom aussi, même si très peu de gens le savent.
STATUT : il a finalement trouvé le courage d'avouer ses sentiments à sa belle irlandaise...
MÉTIER : tatoueur, propriétaire de son propre salon, wild ink.
LOGEMENT : #55, spring hill [appartement]
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GENRE : Je suis un homme
ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié.
PETIT PLUS : Il a un chat noir et blanc. • Il est bisexuel. • Il adore lire et regarder des documentaires. • Il a une sœur cadette. • Il déteste qu’on le prenne en photo. • Il n’a jamais touché à la drogue. • Il a arrêté de fumer et a réduit sa consommation d’alcool. • Il se spécialise dans les tatouages personnalisés. • Il adore dessiner. • Il aime les chats, la crème glacée à la pistache, les musées, les livres de recettes. • Il n'aime pas les épinards, les huîtres, le marron, les imbéciles et les gens bornés.
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Message(#) Sujet: Re: it's addiction, and every word's a lie + aisling it's addiction, and every word's a lie + aisling EmptyLun 15 Jan 2018 - 5:18




it's addiction, and every word's a lie
I heard that you've been self-medicating in the quiet of your room, your sweet, suburban tomb. And if you need a friend, I'll help you stitch up your wounds. I heard that you've been having some trouble finding your place in the world. I know how much that hurts, but if you need a friend, then please just say the word. You've come this far, you're all cleaned up, you've made a mess again. There's no more trying, time to sort yourself out. ► Missing You, All-Time Low

Les yeux aussi brillants que les sabots de la licorne, Aisling prend sa nouvelle peluche et la serre contre sa poitrine. Elle fronce les sourcils, à peu près aussi offusquée par la blague de Sid que le propriétaire du stand de tir. De toute évidence, elle se fiche de l’aspect étrange de la licorne. Elle exprime bruyamment sa joie et le tatoueur l’observe sans rien dire, un sourire amusé aux lèvres, savourant le bonheur qui brûle doucement entre ses côtes. Il est heureux de la voir aussi insouciante, et tellement absorbé dans sa contemplation qu’il ne remarque même pas le sourire attendri du forain qui a momentanément cessé de haranguer les passants. La jeune femme cesse éventuellement de sautiller comme un chiot surexcité. Elle regarde son prix d’un drôle d’air tout à coup. Sid se demande si elle a finalement décidé qu’elle ne l’aime pas, mais ce n’est pas du tout ça. « C’est la première fois qu’on gagne quelque chose pour moi. » La gorge du tatoueur se serre. Ce n’est qu’un tout petit geste, le genre de chose qu’un ami ou un parent fait. Une tristesse infinie lui comprime les entrailles lorsqu’il songe qu’elle n’a jamais connu ce genre d’attention. Il n’a pas eu la vie facile, c’est vrai, mais au moins il n'a jamais été complètement privé d'amour.

Aisling le surprend dans ses pensées. Elle s’est approchée, traversant les derniers centimètres qui les séparaient pour venir poser un baiser sur sa joue. Ça ne dure pas longtemps, peut-être une seconde ou deux, puis elle s’écarte et il la laisse filer. En apparence, c’est un geste tout à fait anodin, mais Sid sait que c’est beaucoup plus important que ça, car c’est Aisling qui a initié le contact. Même si leur relation est relativement tactile, c’est presque toujours Sid qui fait les premiers pas. Mais pas ce soir, et ça lui donne envie de sourire.

La jeune femme lui propose de monter dans la grande roue. Sid accepte avec enthousiasme. Il adore voir le monde d’en haut. S’il devait choisir un pouvoir magique, il choisirait sans hésitation de voler. Depuis qu’il est tout petit, il envie la liberté des oiseaux, qui ont su se faire pousser des ailes pour défier les lois de la gravité. Il ne perd donc pas une occasion de s’arracher au sol, lui aussi, que ce soit dans ce genre de manège ou en grimpant sur le toit d’un immeuble. Il suit son amie jusqu’au guichet, qui ne se trouve pas très loin du stand de tir. Aisling monte la première dans la nacelle. Une fois qu’elle s’est installée sur le banc de plastique, sa licorne sur les genoux, le tatoueur s’assoit à ses côtés.

L’opérateur s’assure que la barrière est solide. Sid le remercie d’un signe de tête avant qu'il ne s'éloigne. « J’espère que je ne vais pas avoir le vertige. C’est la première fois que je grimpe dans ce genre de truc ! » Il lui offre un sourire qui se veut rassurant. « Mais non, ne t’en fais pas. Ça ne tourne pas très vite, tu auras le temps de t’habituer. » Il lève le nez pour observer les rayons tout illuminés de la roue. « Moi, ça doit faire des années que je ne suis pas monté là-dedans. La dernière fois, je crois que c’était quelques mois après mon arrivée à Brisbane. » C’est à ce moment que la roue s’ébranle. La nacelle se met à monter. Sans doute surprise par le mouvement du manège, Aisling se rapproche de Sid en couinant. Pour ne pas vexer son amie, il se retient de rigoler gentiment et pose plutôt un bras sur ses épaules. Ils grimpent lentement dans la nuit noire, s’éloignant du sol pour se rapprocher des étoiles. Au sommet de la roue, la vue est tout simplement magique. À leurs pieds, les tentes illuminées semblent toutes petites, mais pas autant que les passants, qui ressemblent à des insectes. Malgré la hauteur, le vent leur apporte des bribes du concert, surtout les notes aigües des guitares qui déchirent l'air. Au-delà du parc et de la fête foraine, le centre-ville de Brisbane et ses gratte-ciels brillent aux aussi. Ils redescendent déjà quand Aisling murmure c’est magnifique d’une voix pleine d’émerveillement. « Oui, t’as raison. C’est magnifique. »

Ils continuent leur tour de manège en silence, profitant simplement de la présence de l’autre, jusqu’à ce qu’un grincement d’enfer vienne interrompre la quiétude du moment. On dirait qu’une énorme bête métallique vient de rendre l’âme. La roue s’arrête de tourner brusquement. Ça n’a rien à voir avec les deux fois où l’opérateur a stoppé le manège pour faire monter ou descendre d’autres passagers. Leur nacelle se balance quelques secondes dans les airs avant de s’immobiliser. Ils étaient sur le point de redescendre avant que tout ne s’arrête; Sid doit donc tourner la tête vers l’arrière pour voir ce qui se passe en bas. Debout devant sa console, l’opérateur appuie sur des boutons en se grattant la tête. Voyant que rien de tout ça ne fonctionne, il décoche un coup de pied dans le panneau électrique. Rien ne se produit pour autant et il hoche la tête en agitant les bras comme s’il était furieux contre sa machine. En désespoir de cause, il se penche et sort un porte-voix de sous la console. « Ne vous en faites pas, messieurs-dames. Ce n’est rien de grave, qu’une petite panne. Ceux d’entre vous qui sont assez près du sol pourront descendre. Pour les autres, patientez, vous êtes parfaitement en sécurité. » Leur nacelle se trouve tout au haut de la roue. Ils font donc bien évidemment partie de ceux qui devront attendre que le manège soit réparé – ou que les pompiers débarquent avec leur échelle – pour pouvoir descendre.

Les muscles de son cou commençant à protester la position inconfortable dans laquelle ils se trouvent, Sid se retourne. « Tu parles d’une histoire! » Il hoche la tête, moyennement rassuré. Après ce qu’il vient de voir, il espère sincèrement que l’opérateur appellera des renforts au lieu d’essayer de jouer lui-même dans le panneau électrique. Vu son incompétence, il se serait bien capable de s'électrocuter en mettant le doigt là où il ne faut pas. Comme il n’a toujours pas eu de réponse de la part d’Aisling, il se penche un peu vers elle pour mieux voir son visage. Il remarque tout de suite qu’elle est au bord de la panique. Il resserre un peu sa prise sur ses épaules et prend la parole d’un ton calme et composé. « Tout va bien, on ne peut pas tomber. Le problème, c’est le moteur de la roue, pas les attaches de notre nacelle. »  Bon, il ne sait pas exactement ce qui a causé la panne, mais il sait qu’il n’y a aucune raison pour que leur nacelle s’écrase soudainement au sol. Ils ne sont tout de même pas dans un film d’horreur. Cette pensée lui inspire toutefois une idée. « Tu veux que je te parle de mon deuxième plus beau souvenir d’enfance? » Il espère que son histoire arrivera à distraire Aisling de sa panique. « J’avais peut-être dix ans la première fois où j’ai écouté A Nightmare on Elm Street. C’est ma mère qui m’avait proposé le film. J’étais vraiment trop jeune et certaines scènes étaient terrifiantes. Pourtant, je n’ai pas réussi à détourner le regard. J’aimais l’adrénaline que ça me procurait, je crois. » Il avait tout de même eu des cauchemars pendant quelques semaines par la suite, un détail qu’il se garde bien de mentionner. « Ça s’est transformé en tradition. Certains soirs, quand mon père travaillait tard et que ma mère avait à peu près toute sa tête, elle couchait Caroline, puis on se blottissait ensemble sous une couverture et on écoutait un film d’horreur. C’est comme ça que j’ai vu tous les classiques. Et c’est pour ça que j’aime autant les films d’horreur aujourd’hui. » C’est la première fois qu’il raconte ce souvenir à qui que ce soit. Jusqu’alors, il le chérissait comme une pépite d’or et n’y revenait que lorsqu’il avait vraiment besoin d’un peu de lumière, par peur qu’il ne perde de son efficacité.



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maybe i’m just as scared as you. it's alright, stay by my side on the edge of everything we know. it's alright, just don't look down and i will hold on and never let go. you're right beside me, so just close your eyes, i'll never let go. you're all that i need, so just close your eyes. • close your eyes, rhodes

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Aisling Hayes
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Message(#) Sujet: Re: it's addiction, and every word's a lie + aisling it's addiction, and every word's a lie + aisling EmptySam 27 Jan 2018 - 18:05




It's addiction and every word's a lie
I walk this empty street on the boulevard of broken dreams, where the city sleeps and I'm the only one, and I walk alone. My shadow's the only one that walks beside me, my shallow heart's the only thing that's beating. Sometimes I wish someone out there will find me, till then I walk alone. •• Green Day

   Aisling est bien, là. Avec le bras de Sid autour de ses épaules, la licorne douce écrasée contre elle et le monde à leurs pieds. Ses soucis et ses peurs lui semblent tout petits, insignifiants. Même Mitchell et ses gros bras, d’ici, il ne ferait que quelques centimètres de hauteur. Pas très impressionnant. Ça la fait rigoler de l’intérieur, de l’imaginer tout petit, tout inoffensif et tout énervé de son impuissance. Et elle, elle pourrait l’envoyer valser d’un petit coup de doigts. Et rien que de l’imaginer, ça la fait sentir légère, et presque forte. Alors Aisling se dit qu’elle voudrait bien ne jamais redescendre de cette roue magique. Mais ne dit-on pas qu’il faut se méfier de ses désirs, car on risque bien de les voir se réaliser ? A l’instant où cette pensée traverse son esprit, voilà que le mécanisme se met à grincer bruyamment, la roue coince par à-coups, et tout s’arrête. Aisling sent tous les muscles de son corps se contracter, et son cœur sursaute au rythme de leur nacelle qui se balance bêtement dans le vide. Lorsqu’elle s’immobilise enfin, l’irlandaise trouve tout juste le courage de chercher le regard de Sid, mais son ami est ailleurs, les yeux fixés sur quelque chose en bas.

- Sid, elle appelle d’une petite voix tendue. Qu’est-ce qu’il se passe ?

La réponse ne vient pas de lui, mais d’un type au sol qui beugle dans un porte-voix des paroles moyennement rassurantes. Une « petite panne » ? Mais on est coincés tout en haut du manège ! C’est une grosse, affreuse, abominable panne ! Elle panique intérieurement, avec une colère toute teintée de sa peur. Elle en tremblerait presque, si elle ne flippait pas que le moindre de ses mouvements puisse faire basculer la nacelle. Elle peut presque la voir grincer un grand coup, pencher sur le côté et s’écraser sur le sol dans un amoncellement de tôle et de membres et de sang. Comme à Halloween l’année passée. Ces images d’horreur viennent lui bombarder l’esprit et sa respiration se fait plus courte, plus saccadée, alors qu’un poids lui comprime les poumons. Oh non, oh non, oh non ! Elle plaide intérieurement, mais sa peur de subir une crise d’angoisse ne fait que l’y précipiter plus certainement. Comme s’il ressentait sa détresse, Sid resserre son étreinte autour de ses épaules et lui assure d’une voix posée que leur nacelle ne peut pas tomber. Que c’est le moteur le problème, mais pas la roue en elle-même. Mais comment fait-il pour rester aussi calme ? Elle songe, admirative. Elle aimerait n’avoir que la moitié de son flegme, pour se la jouer un peu aventurière, mais elle trouve à peine la force d’étirer ses lèvres en une sorte de sourire qui ressemblerait à s’y méprendre à une grimace. « Tu veux que je te parle de mon deuxième plus beau souvenir d’enfance? » Il continue comme si de rien n’était. Et c’est peut-être la nonchalance de son ami ou bien sa propre curiosité, mais cette fois-ci Aisling parvient à relever les yeux vers lui et à lui adresser un petit hochement de tête intrigué. Il lui raconte alors comme il avait à peine dix ans la première fois qu’il a regardé A Nightmare on Elm Street. Comme c’était sa mère qui avait proposé le film et comme il s’était découvert une étrange fascination pour ces scenarios terrifiants et l’adrénaline que lui procurait leurs scènes les plus effrayantes. Cette fois, le sourire d’Aisling est plus sincère, alors qu’elle boit ses paroles et essaie encore d’imaginer le gosse qu’il avait pu être, et les instants de complicité que sa mère avait pu lui offrir dans ses instants de sobriété. Ça la rassure, de voir qu’il ne la voit pas comme une méchante, une horrible junkie.

- C’est quand même chouette que t’ai pu avoir ces moments avec ta mère. Malgré… tout ça.

Elle se réjouit naïvement. C’est qu’elle ne réalise pas à quel point ce n’est pas un cadeau pour Sid, d’avoir pu voir tout ce que sa mère avait de bon à donner lorsqu’elle n’était pas sous l’emprise de la drogue. Comme il serait plus facile pour lui de haïr une femme qui n’aurait eu que des côtés négatifs. Et comme cette dualité rend plus difficile le fait de tourner la page, de se reconstruire, de ne pas reproduire les mêmes schémas face à une personne subissant une détresse similaire. Une personne un peu comme elle.

- Moi aussi j’adore les films d’horreur. Elle confie avec un petit rire – toujours à demi étouffé par sa respiration courte. Je pensais que je détesterais… En fait, c’est mes frères qui en regardaient, même si on avait pas le droit à la maison ! Ils étaient toujours fourrés ensemble et moi j’avais envie de faire partie de leur clan mais j’étais trop petite je crois, alors ils essayaient toujours de me faire fuir en me disant qu’ils allaient regarder des trucs qui font peur. Et puis un jour j’avais tellement pas envie d’être seule que je suis restée et alors ils ont lancé Halloween II. Si tu savais comme je l’ai regretté ! Elle avoue, les yeux brillants de malice et de rire. Le soir, dans mon lit, j’arrêtais pas d’y repenser. Elle secoue la tête et ajoute, plus sérieuse : J’ai toujours aussi peur, mais quelque part ça me calme d’en regarder. Je sais pas l’expliquer. C’est tellement gros, tellement violent, et tellement horrible, que c’est forcément pire que la réalité. Tu vois ? C’est comme si ça aspirait tous ces trucs qui m’oppressent et puis après je me sens juste vidée, et un peu terrifiée. Mais alors je serre Halloween – euh, mon chat cette fois – contre moi et je m’endors plus tranquille.

Un autre craquement lugubre ramène brusquement Aisling au présent et à l’aspect terrorisant de leur situation. Une main invisible semble se resserrer autour de son cou et elle sait qu’elle ne doit pas laisser l’angoisse s’installer. Que sinon, ça se transformera en crise respiratoire, et que c’est compliqué à gérer, surtout en étant coincés en haut d’une roue. En temps normal, elle aurait pris un valium, mais là c’est impossible. Parce qu’elle censée être sobre, mais surtout parce qu’elle n’en a pas sur elle. Pour la première fois depuis l’enfer des premiers jours, Aisling ressent le besoin impérieux de consommer pour échapper à la réalité.

- J’aurais jamais dû monter dans cette roue ! Elle gémit pour essayer d’extérioriser ce surplus de sensations. J’avais oublié ! J’avais oublié comme c’était horrible l’année dernière quand elle s’est écroulée à cause du vent. J’ai pas envie d’y repenser mais j’arrête pas de la voir s’écraser et je revois les gens et les corps et le sang et comme moi je servais à rien au milieu de tout ça ! Il nous dit qu’on est en sécurité mais je suis sûre qu’il avait dit la même chose au gens qui étaient dedans quand elle est tombée !

Mais ce soir il n’y a pas de vent. Et il n’y a pas de cris. Et tout est calme. Alors comme une claque en pleine face, la peur du danger mécanique est remplacée par une autre. Et si c’était pas une panne ? Si c’était Mitchell qui joue avec mes nerfs pour me punir de ne pas être allée danser dans son club ce soir ? S’il avait changé d’avis et ne se contenterait plus de la reprendre dans le club mais préférait l’éliminer tout bonnement pour sa trahison ?

- Oh non, non, non !

Elle murmure comme pour conjurer le mauvais sort. Paniquée, elle se penche discrètement par-dessus la barrière pour scruter les visages qui s’activent en bas. Il y a des gens qui descendent des nacelles avec l’aide des employés du parc, des types en tenue d’électricien qui s’activent autour du panneau de contrôle, et des pompiers qui arrivent avec des couvertures et aident un camion muni d’une grande échelle à manœuvrer vers la roue. Et ce type là-bas, est-ce que ce ne serait pas un des grands gaillards du club ? Aisling se penche un peu plus. Non, trop roux. Elle ne parvient pas à voir le visage de Mitchell, mais peut-être se cache-t-il plus profondément dans la foule. Elle se relève presque par réflexe, et appuie tout son corps par-dessus la barrière pour mieux scruter les visages anonymes de ses grands yeux pleins d’angoisse. Elle ne réalise pas à quel point son geste brusque fait pencher la nacelle, ni ne remarque les exclamations paniquées de quelques individus en bas qui pointent du doigt dans leur direction, inquiets de sa position étrange que certains interprètent peut-être même déjà comme une intention de sauter.    
 


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Message(#) Sujet: Re: it's addiction, and every word's a lie + aisling it's addiction, and every word's a lie + aisling EmptyMer 7 Fév 2018 - 2:09




it's addiction, and every word's a lie
I heard that you've been self-medicating in the quiet of your room, your sweet, suburban tomb. And if you need a friend, I'll help you stitch up your wounds. I heard that you've been having some trouble finding your place in the world. I know how much that hurts, but if you need a friend, then please just say the word. You've come this far, you're all cleaned up, you've made a mess again. There's no more trying, time to sort yourself out. ► Missing You, All-Time Low

La technique de Sid semble fonctionner. La respiration saccadée d’Aisling ralentit et ses prunelles claires reprennent contact avec la réalité pour venir s’accrocher à celles du tatoueur. Elle finit même par se calmer suffisamment pour lui raconter à son tour l’un de ses souvenirs d’enfance. Il sourit en imaginant une Aisling miniature, au visage à peine plus enfantin que son visage actuel et aux cheveux noirs en bataille, qui essaie de se glisser entre deux garçons plus forts et plus âgés qui prennent toute la place sur le divan. Ça l’étonne un peu d’apprendre qu’elle affectionne les films d’horreur elle aussi. Même s’il la connaît plutôt bien maintenant, il n’aurait pas deviné qu’elle aimait ce genre de divertissement, peut-être parce qu'il la croit parfois plus fragile qu’elle ne l’est réellement. Il est sur le point de lui proposer d’écouter un film d’horreur la prochaine fois qu’ils se feront une soirée cinéma, mais il n’en pas le temps. La roue s’ébranle et ils descendent de quelques centimètres avant de s’arrêter à nouveau dans un grincement franchement sinistre. Cette fois, l’estomac de Sid fait un bond désagréable. L’espace d’une seconde, il craint de rendre sa barbe à papa, mais en voyant l’état dans lequel se trouve son amie, il oublie bien vite sa nausée. « J'aurais jamais dû monter dans cette roue! J’avais oublié! J’avais oublié comme c’était horrible l’année dernière quand elle s’est écroulée à cause du vent. » Elle lui avait déjà parlé de cette soirée d’Halloween qui a tourné à la catastrophe, mais avec beaucoup moins de détails qu’elle ne le fait maintenant. Il se trouve idiot de ne pas y avoir pensé avant. En même temps, c’est elle qui a proposé de monter dans la grande roue. Et puis, comment pouvait-il savoir que le manège allait tomber en panne?

Vaguement irrité par leur malchance, il inspire profondément. Ce n’est pas le moment de perdre les pédales. S’il ne veut pas que son amie succombe pleinement à sa crise de panique, il doit rester aussi calme que possible, au moins jusqu’à ce qu’ils soient revenus au sol. « Ça n’arrivera pas aujourd’hui. Il n’y a pas de vent. Regarde, il y a même des étoiles. » Mais Aisling n’en a rien à cirer des étoiles, ni des paroles réconfortantes du tatoueur. Elle murmure des mots inintelligibles comme si elle n’avait rien entendu de ce que Sid venait de lui dire. Et, au lieu de se tourner vers le ciel, elle s’incline plutôt vers le sol. Le mouvement est si brusque qu’il fait pencher la nacelle. Sid glisse même sur quelques centimètres avant que la barre de sécurité ne l’arrête brutalement en lui enfonçant son métal dans les côtes. Ignorant la douleur, il interpelle son amie. « Aisling! » Pas de réponse : elle continue à scruter la foule sans voir les gens en bas qui la pointent du doigt ni la tête effarée de Sid. « Mais qu’est-ce qui te prend?! » Il ne comprend pas ce qui peut bien la fasciner au point de lui faire oublier sa peur du vide, elle qui, deux minutes auparavant, hésitait à respirer plus qu’il ne le fallait par crainte que leur nacelle se détache. À court d’options dans un espace aussi restreint, il attrape Aisling par la taille et la tire vers l’arrière pour la forcer à se rasseoir. Surprise par son geste, elle se débat, ce qui fait sérieusement tanguer la nacelle. « Il faut que tu restes assise jusqu’à ce qu’on vienne nous chercher. »

En bas, sans doute alertés par les cris d’effroi de la foule, les pompiers ont accéléré la cadence et ont réussi à manœuvrer leur camion jusqu’à la base de la roue. La longue échelle s’étend déjà vers eux dans un vrombissement mécanique. Aisling doit descendre la première, Sid le sait très bien. Après ce qui vient de se passer, il serait impensable de la laisser seule dans la nacelle. Pourtant, quand un pompier apparaît tout en haut de l’échelle quelques minutes plus tard, le tatoueur se surprend à resserrer sa prise d’un air protecteur. Il ne veut pas rester coincé dans la roue pendant qu’on amène son amie vers les ambulances qu’il voit au loin, dans le stationnement. Les secouristes voudront probablement lui administrer un sédatif pour la calmer et, dans son état, il craint qu’elle n’ait pas la force de refuser. « Il faut qu’elle m’attende en bas. C’est important. » Le pompier fronce les sourcils, mais acquiesce. « Je vais passer le message à mes collègues. » Rassuré par cette promesse, le tatoueur aide Aisling à se relever.

Assistée du pompier, qui la tient par en avant, et de Sid, qui assure de son mieux ses arrières dans la nacelle instable, la jeune femme enjambe la barrière et s’avance sur l’échelle. Elle se met à descendre lentement en compagnie du pompier. Sid les suit du regard jusqu’à ce qu’ils aient disparu de sa vue, dissimulés par le camion. Il ne doit pas s’être écoulé beaucoup plus que deux ou trois minutes quand il voit le pompier réapparaître, mais il a l’impression d’avoir attendu une éternité. « Allez-y doucement pour pas que la nacelle s’éloigne. Je doute que vous ayez envie de faire le grand écart entre l’échelle et ce truc. » Sid sourit faiblement, amusé par l’image. Même s’il n’a pas le vertige, il n’est pas particulièrement emballé à l’idée de faire ce genre d’acrobatie au-dessus du vide. Il se lève lentement et teste son équilibre dans la nacelle instable, puis il s’avance un peu et enjambe prudemment la barrière. Pour une fois, ses longues jambes lui sont utiles, car elles lui permettent d’atteindre facilement le premier barreau de l’échelle. Heureux de sentir le métal bien solide sous ses pieds, il se met à descendre, d’abord lentement, puis de plus en plus rapidement.

Il est à peine arrivé en bas qu’il cherche déjà Aisling du regard. Il laisse échapper un soupir de soulagement en voyant qu’elle l’attend tout près, sagement appuyée contre le camion, sous l’œil attentif d’une pompière. Quelqu’un a posé une couverture sur ses épaules, sans doute la même personne qui vient d’en brandir une sous le nez de Sid. Il refuse poliment – il revient d’une balade en grande roue, pas d’un naufrage ou d’un incendie tout de même – et il s’approche de son amie. Sans même se demander pour une fois si c’est une bonne idée ou non, il enroule ses bras autour d’elle et la serre contre sa poitrine. « Tu m’a fichu une de ces frousses, » dit-il, la bouche presque collée contre les mèches noires de la jeune femme. Tout à son soulagement, il ne s’aperçoit pas qu’il la serre un peu trop fort jusqu’à ce qu’elle proteste. Il relâche aussitôt son étreinte, mais sans la laisser s’échapper complètement. « Qu’est-ce que tu fichais? Si tu voulais qu’on vienne nous sortir de là en premier, c’est réussi. » Sa blague tombe à plat. Quand aucune réponse ne vient, pas même l’un de ces petits rires embarrassés dont Aisling a le secret, il s’écarte de la jeune femme pour pouvoir capturer son regard. Il presse doucement ses épaules. « Ça ne va pas, toi, » dit-il d’un ton prudent. Ce n’est pas une question. La légèreté qui dansait dans ses yeux tout à l’heure est disparue. Et Sid, qui a appris avec le temps à décoder les silences d’Aisling, a bien l’impression que ce n’est pas juste à cause de ce qui vient de se passer.



just kiss me in the dark
maybe i’m just as scared as you. it's alright, stay by my side on the edge of everything we know. it's alright, just don't look down and i will hold on and never let go. you're right beside me, so just close your eyes, i'll never let go. you're all that i need, so just close your eyes. • close your eyes, rhodes

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Aisling Hayes
Aisling Hayes
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Présent
ÂGE : 28 ans, née le 20 février 1994
SURNOM : Ash par ses amis, Bambi ou le faon par Phoenix, Leen par son Sid... et Ivana Rose sur instagram.
STATUT : Essaie d'écouter son cœur, de le confier à Sid malgré sa peur.
MÉTIER : Modèle alternative (Suicide Girls, OnlyFans) effeuilleuse quelques soirs par semaine, poupée brisée à plein temps.
LOGEMENT : Appart' #353 à Redcliffe
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Sid ♡ I won't turn back I won't cross that hidden danger line. It's a loud and dark world but I think I found the light. I need you to tell me everything will be alright, to chase away the voices in the night; when they call my name.

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Robin ♡ you lead the blind you lead the stream, the current ways are much to lean, you are the captain of the team!

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Phoenix ♡ I need a hero, I'm holding out for a hero 'til the end of the night. He's gotta be strong and he's gotta be fast, and he's gotta be fresh from the fight. He's gotta be larger than life!

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Je ne prends que 6 RPS à la fois.


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Message(#) Sujet: Re: it's addiction, and every word's a lie + aisling it's addiction, and every word's a lie + aisling EmptyJeu 22 Fév 2018 - 1:47




It's addiction and every word's a lie
I walk this empty street on the boulevard of broken dreams, where the city sleeps and I'm the only one, and I walk alone. My shadow's the only one that walks beside me, my shallow heart's the only thing that's beating. Sometimes I wish someone out there will find me, till then I walk alone. •• Green Day

Les oreilles d’Aisling bourdonnent et à force de se concentrer sur les petits points dans la foule, les couleurs se mélangent devant ses yeux. Elle se sent comme aspirée par leur danse envoutante et la gravité, mais voilà que deux bras la retiennent fermement par la taille. Le cœur d’Aisling remonte dans sa poitrine. Ses nerfs à cran la lâchent et elle pousse un hurlement étouffé en se débattant par réflexe. « Il faut que tu restes assise jusqu’à ce qu’on vienne nous chercher. » La voix de Sid résonne à ses oreilles, et pour la première fois, elle y décèle comme une note d’angoisse. Ça la calme suffisamment pour qu’elle daigne se caler à nouveau contre le fond de son siège, les bras de Sid autour d’elle et les siens agrippés à sa peluche licorne. Un vent frais vient agiter les mèches de cheveux sur visage, et toutes ces sensations, toutes ces émotions, c’en est trop pour Aisling. Elle sent la crise monter en elle aussi surement qu’elle est coincée dans cette fichue nacelle et elle aurait envie de hurler pour que tout s’arrête. Mais elle sait bien que ni ses cris, ni ses larmes n’auront le pouvoir de changer quoi que ce soit à sa situation. Comme dans un songe, elle entend Sid parler à quelqu’un, et puis la nacelle tangue à nouveau et un type apparait devant ses yeux, bras tendus comme pour l’attraper.

- Non-non. Non ça va, merci, sans façon. Non... Non. Non !

Elle commence à protester poliment puis avec un accent de panique qui ricoche sur chaque nouvelle négation. Comme souvent dans sa vie, les deux hommes qui l’entourent ne semblent pas vraiment enclins à respecter son consentement. Cependant, une petite voix au fond d’elle parvient à lui faire comprendre qu’ils ont raison sur ce coup-là : il faut qu’elle descende de cette fichue nacelle. Elle n’a aucune envie d’y rester. Mais s’il est en bas et profite de la cohue générale pour me faire disparaître ? Elle halète, s’accroche désespérément aux bras de Sid comme à une bouée de sauvetage. Puis elle croise son regard, et elle est frappée par l’inquiétude sereine qu’elle lit dans ses yeux. C’est comme s’il lui communiquait la force de se hisser sur cette maudite échelle et de suivre l’inconnu vers le sol. Ça lui fait l’effet d’un calmant. Elle arrête de résister, et se laisse glisser dans les bras de l’homme sur l’échelle. Le vent siffle dans ses oreilles et rien n’a l’air stable. A chaque pas fébrile, elle est persuadée que son talon va glisser, que son corps va basculer, et finir par s’écraser là en bas sur la terre meuble. Mais à chaque fois son pied trouve le barreau en métal. Et chaque pas la rapproche doucement du sol, jusqu’à ce qu’enfin, il le touche. Et c’est fou comme la nature est bien faite, car au même instant ses jambes la lâchent enfin et elle s’effondre sur la terre en tremblotant. Le pompier la prend dans ses bras et Aisling n’a même pas la force de résister. Elle sent qu’on la trimbale jusqu’à un camion de service, et puis une femme se met à lui parler d’une voix basse, son front barré d’un pli soucieux. Après un moment – trop long – Aisling comprend qu’on lui demande son prénom, si ça va, où elle habite. Ce genre de questions que les services de santé demandent toujours. Elle répond, la bouche aussi lourde et pâteuse que si elle venait de s’enfiler un trop plein de drogues et crevait de froid au fond d’un caniveau. On lui glisse une sorte de couverture sur les épaules, on lui coiffe doucement les cheveux. Puis le pompier lui met la licorne dans les mains, et Aisling a vaguement conscience d’être contente qu’on la lui ait ramenée.

Mais y’a trop de pensées qui lui bombardent l’esprit. Trop de possibilités, d’inquiétudes, de sensations qui implosent et se mélangent. Trop de manque qui fourmille dans ses veines. Trop d’angoisses qui pèsent sur son cœur et enserrent ses poumons. Trop d’adrénaline sans but qui déferle comme un torrent prêt à l’engloutir toute entière. Elle ne remarque pas Sid avant qu’il ne l’entoure de ses bras. Elle se serait attendue à ressentir un profond soulagement en voyant enfin son ami, mais elle est comme frigorifié de l’intérieur. Mollement, elle appuie son visage contre son épaule. Elle voudrait lui dire qu’elle est désolée de l’avoir fait flipper. Rigoler à l’humour léger de sa remarque qui le caractérise et qu’elle adore. Elle voudrait s’arracher à cet espèce d’état second dans lequel elle a sombré depuis le choc dans la nacelle mais c’est comme si elle n’était plus vraiment dans son corps. Comme s’il était en veille et que son esprit essayait de s’échapper de toutes ces craintes et de toutes ces souffrances. Sid fini par s’écarter, et ses mains chaudes pressent doucement ses épaules. Aisling sent qu’il essaie de croiser son regard, et elle finit par céder et relever les yeux vers lui. Elle se laisse gagner par la chaleur de ses prunelles et toute l’affection intentionnée qui en émane. Elle s’y accroche, s’y ancre, et c’est comme si son âme retrouvait partiellement le chemin jusqu’à ce corps tourmenté qui est le sien. Un frisson parcourt sa colonne vertébrale et elle secoue nerveusement la tête.

- Non pas trop.

Elle admet enfin d’une petite voix. Ses mains se resserrent contre la peluche qu’elle n’a pas lâché, et ses ongles courts s’y enfoncent pour éviter de faire subir le même sort à sa propre chaire. Elle pince les lèvres et baisse les yeux pour essayer de réfléchir à ce qui devrait ensuite sortir de ses lèvres. Il serait tentant de blâmer sa réaction sur sa sobriété nouvelle, le manque, et l’angoisse d’être retenue prisonnière à une centaine de mètres du sol. Tentant et crédible, mais malhonnête. Et Aisling sait bien que les secrets ont quelque chose de sombre et de dangereux. Elle les a vus détruire sa famille et surtout sa mère. Elle repense à l’ombre qui planait dans sa petite maison branlante en Irlande et elle sait qu’elle n’a pas envie de voir la même grandir entre elle et Sid. Elle le respecte trop pour ça. Elle l’aime bien trop pour ça.

- J’ai pas envie de te mentir. Elle finit par avouer à demi-mot. Mais je peux pas te dire pourquoi non plus.

Cette fois, c’est elle qui cherche les yeux de Sid, et son regard l’implore de comprendre, de ne pas poser de questions. D’oublier jusqu’à sa réaction. Elle sait bien que c’est impossible. Qu’il voudra savoir pour mieux la protéger. Parce que Sid, il est comme ça. Il a le cœur sur la main et il ferait n’importe quoi pour rendre sa vie plus douce. Et elle ne sait pas ce qu’elle a bien pu faire pour mériter d’avoir un ami aussi précieux. Mais aujourd’hui, c’est à elle de le protéger. Elle en a la profonde certitude et elle est déterminée à le faire. Parce que si Heller en a bien après elle, rien ni personne ne pourra jamais le dissuader de lui faire du mal. Tout ce que Sid récolterait, c’est un ennemi mortel. Le genre qu’on ne peut pas se permettre d’avoir.

- J’ai fait des erreurs par le passé, et j’en ai certaines qui sont en train de me rattraper. Mais je veux pas t’en parler, parce que faut pas que tu t’en mêles. C’est que ça pourrait être dangereux, et je veux pas qu’il t’arrive quelque chose.

Elle explique dans un souffle, puis baisse les yeux avant d’ajouter plus timidement :

- Je me le pardonnerai jamais.


black pumpkin & whitefalls



you feel like heaven
Thunder in the blue skies, lightning in the daylight, storm clouds in our eyes. Tidal waves in my heart, earthquakes in the still dark, eclipses in the night.
F R I M E L D A

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Sid Bauer
Sid Bauer
le tatoueur au coeur tendre
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Message(#) Sujet: Re: it's addiction, and every word's a lie + aisling it's addiction, and every word's a lie + aisling EmptyJeu 1 Mar 2018 - 5:01




it's addiction, and every word's a lie
I heard that you've been self-medicating in the quiet of your room, your sweet, suburban tomb. And if you need a friend, I'll help you stitch up your wounds. I heard that you've been having some trouble finding your place in the world. I know how much that hurts, but if you need a friend, then please just say the word. You've come this far, you're all cleaned up, you've made a mess again. There's no more trying, time to sort yourself out. ► Missing You, All-Time Low

Aisling fait non de la tête. Sid n'est pas du tout surpris. Il revoit sa mine inquiète et ses nerfs à fleur de peau, la façon dont elle sursautait au moindre courant d'air et l'angoisse dans ses yeux clairs. Elle avait blâmé sa sobriété nouvelle, le manque, surtout, et il l'avait crue, même si son instinct lui soufflait qu'il y avait autre chose.
(il y a toujours autre chose)
Elle refuse de lui révéler ce qui la tracasse. Le tatoueur sent l’envie de protester monter en lui tandis qu’une émotion qui ressemble dangereusement à une colère sourde lui tord les tripes. Après tout ce qu’ils ont vécu, il n’arrive pas à croire qu’il devra encore lui arracher une confession, manier les mots comme une pelle pour creuser sous les couches de silence et de mensonges jusqu’à rejoindre la vérité. N’a-t-elle toujours pas compris que rien de ce qu’elle pourrait lui révéler ne lui donnera envie de fuir? S’il a pu accepter son addiction, il peut tout prendre. « C’est que ça pourrait être dangereux, et je veux pas qu’il t’arrive quelque chose. » Son agacement se résorbe aussi vite qu’il est apparu, remplacé par un vague de tendresse et une pointe de culpabilité. Il regrette de s’être laissé emporter par des pensées aussi égoïstes alors qu’Aisling voulait seulement le protéger.

Elle supplie en silence, ses prunelles accrochées aux siennes, mais Sid a l’impression qu’elle crie tellement il arrive à lire clairement ce qu’elle lui demande. Ne dis rien, ne pose pas de question. Tais-toi, s’il te plaît. Il comprend tout à coup pourquoi il n’a pas eu de nouvelles d’elle ces dernières semaines. Il avait mis son silence sur le compte d’une rechute. Il croyait qu’elle avait succombé à l’appel de ses cachets, qu’elle était retombée dans sa routine d’autodestruction, mais au fond, il faisait fausse route. Elle craignait simplement qu’ils ne se retrouvent précisément dans cette situation. Elle ne voulait pas qu’il perçoive son malaise et cherche à découvrir ce qui la mettait dans cet état. Il hésite. Devrait-il poser les questions qui lui brûlent le bout de la langue? Ou, au contraire, devrait-il respecter son silence?

Au final, il n’a pas le temps de faire quoi que ce soit. Avant qu’il ne puisse ouvrir la bouche, deux ambulanciers, un homme et une femme, apparaissent devant eux, leur sac d’équipement à la main. La femme, une jeune rousse au nez constellé de taches de rousseur, leur sourit. Une lueur d’attendrissement brille dans ses yeux verts, ce qui fait croire à Sid qu’elle les a pris pour un couple. À la façon dont ils sont enlacés, ce n’est pas une présomption déraisonnable. Et puis ils ont des atomes crochus, ça se voit à l’œil nu. Ou du moins, c’est ce qu’il a compris en voyant à quel point Harley s’est sentie menacée par l’arrivée indue d’Aisling à l’appartement, songe-t-il distraitement. « Je suis désolée de vous déranger, mais on doit vous faire passer un examen de routine. C’est la procédure dans ce genre de situation. » Sid ravale un gloussement à l’idée que les accidents de grande roue sont suffisamment fréquents pour justifier une procédure. L’homme, qui s’était penché pour poser son sac sur l’herbe spongieuse, se redresse et ajoute : « Vous pourrez vous en aller après. » Le tatoueur hoche la tête et libère Aisling. Il se tourne vers l’homme, laissant instinctivement la jeune ambulancière s’occuper de son amie. Il tend docilement le poignet ou le bras, inspire et expire au rythme des directives, répond mécaniquement aux questions qu’on lui pose. Perdu dans ses pensées, il remarque à peine le flot de lumière qui jaillit de la lampe torche de l’ambulancier pour venir éclairer le fond de son iris gauche.

Il réfléchit à ce qu’Aisling lui a dit… ou, plutôt, à ce qu’elle ne lui a pas dit. Il se demande ce qu’elle lui cache, tout en se doutant de ce que ça pourrait être. Il ne peut s’empêcher de penser qu’elle s’est mêlée aux mauvaises personnes, à ce genre de types douteux qui prennent beaucoup, donnent peu et exigent toujours plus en échange de leurs largesses. « Tout va bien, vous êtes en parfait état. » La voix de l’ambulancier l’arrache à ses pensées. Il n’a rien compris à ses paroles, mais en avisant son sourire, Sid se doute qu’il vient d’obtenir son « congé ». Ça ne l’étonne pas trop : maintenant que l’adrénaline est redescendue et qu’il a les deux pieds bien ancrés à la terre ferme, il se sent très bien. Aisling aussi a passé le test. Après avoir brièvement remercié les ambulanciers, il tend le bras à la jeune femme. Main dans la main, ils s’éloignent ensemble de la grande roue. Sid ne se retourne pas pour voir le manège illuminé et ses nacelles colorées où l’opération sauvetage est toujours en cours. La panne a attiré bon nombre de curieux. Au début, ils doivent fendre la foule de badauds qui s’est approchée pour mieux voir, mais plus ils s’écartent du centre d’attention, moins il y a de gens. Ils avancent en silence, mais ça n’a rien des silences confortables dans laquelle ils plongent parfois. Celui-là est un silence malaisé que Sid se retient de peine et de misère de briser. Il sent qu’Aisling attend le moment où il ouvrira la bouche et la myriade de questions qui suivra forcément.

Au bout de longues minutes, le tatoueur s’arrête enfin sous un arbre, pas tellement loin du parking où il a laissé sa voiture. Incapable d’attendre plus longtemps, il révèle le fruit de ses réflexions : « Tu as une dette. Envers qui? » Même aux oreilles de Sid, on dirait une accusation. Pourtant, c’est bien la dernière chose qu’il voulait. C’est à son tour de supplier en silence, implorant Aisling de comprendre qu’il est inquiet et maladroit. « Je te promets que je ne ferai rien. Je ne m’en mêlerai pas. » C’est une promesse difficile, presque cruelle, à tenir. Il sait déjà qu’il voudra la briser. Il sent vibrer en lui l’envie de faire quelque chose, n’importe quoi pour chasser les ombres qui s’accrochent encore à Aisling. Il n’est pas stupide pour autant. Il craint que cette fois, ce soit trop gros même pour lui et qu’il ne puisse rien faire. « Si tu ne veux vraiment pas en parler, j’insisterai pas. Je pense juste que ça pourrait te faire du bien de ne pas porter ça toute seule. » Il se tait, la bouche sèche. Il espère que son plaidoyer suffira, car il est sincère lorsqu’il affirme qu’il n’insistera pas, même s'il lui en coûterait de ne pas comprendre. Il doit au moins ça à son amie, lui qui a déjà si souvent réussi à lui arracher des vérités qu’elle protégeait farouchement.



just kiss me in the dark
maybe i’m just as scared as you. it's alright, stay by my side on the edge of everything we know. it's alright, just don't look down and i will hold on and never let go. you're right beside me, so just close your eyes, i'll never let go. you're all that i need, so just close your eyes. • close your eyes, rhodes

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Aisling Hayes
Aisling Hayes
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Présent
ÂGE : 28 ans, née le 20 février 1994
SURNOM : Ash par ses amis, Bambi ou le faon par Phoenix, Leen par son Sid... et Ivana Rose sur instagram.
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Sid ♡ I won't turn back I won't cross that hidden danger line. It's a loud and dark world but I think I found the light. I need you to tell me everything will be alright, to chase away the voices in the night; when they call my name.

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Robin ♡ you lead the blind you lead the stream, the current ways are much to lean, you are the captain of the team!

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Phoenix ♡ I need a hero, I'm holding out for a hero 'til the end of the night. He's gotta be strong and he's gotta be fast, and he's gotta be fresh from the fight. He's gotta be larger than life!

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Message(#) Sujet: Re: it's addiction, and every word's a lie + aisling it's addiction, and every word's a lie + aisling EmptyVen 9 Mar 2018 - 20:55




It's addiction and every word's a lie
I walk this empty street on the boulevard of broken dreams, where the city sleeps and I'm the only one, and I walk alone. My shadow's the only one that walks beside me, my shallow heart's the only thing that's beating. Sometimes I wish someone out there will find me, till then I walk alone. •• Green Day

Ses yeux plongés dans ceux de Sid, Aisling essaie de lire les expressions sur son visage. Mais deviner ce que pensent les gens, elle a jamais été douée pour ça. Il faut dire qu’en temps normal, elle évite de trop les regarder, par peur des éventuelles représailles engendrées par un regard mal interprété, un sourire trop engageant. Et pourtant, Sid, elle commence à le connaître. Elle peut lire les questions qui défilent dans ses grands yeux bleus assombris par l’inquiétude. Ces questions que du même langage muet, elle l’implore de ne pas lui poser. « Je suis désolée de vous déranger, mais on doit vous faire passer un examen de routine. C’est la procédure dans ce genre de situation. » La voix douce arrache Aisling à sa contemplation dans un sursaut. « Oh, d’accord. » Elle bredouille avec un rire nerveux, honteuse de s’être laissée surprendre et d’être aussi à cran. La chaleur de Sid la quitte alors qu’il la libère et Aisling croise les bras contre sa poitrine comme pour en conserver les effets un peu plus longtemps. « Comment tu te sens ma jolie ? Tu nous a fait une sacré frayeur là haut, tu sais ? » L’ambulancière demande en lui passant le brassard d’un tensiomètre. Aisling frémit en sentant le métal froid du stéthoscope contre sa peau. Pourtant, elle se réjouit presque de ces sensations brutes qui la raccrochent à la réalité. « Je sais pas ce qu’il m’a pris. » Elle avoue, penaude. « J’étais là l’année dernière quand elle s’est écroulée. J’ai paniqué. » Elle ajoute comme sa première réponse ne semble pas entièrement satisfaire l’ambulancière. A ces mots, elle fronce ses sourcils roux, ses yeux verts se chargent d’une compréhension compatissante et Aisling sent une pointe de culpabilité la ronger. Elle déteste le mensonge, ça la froisse toujours profondément à l’intérieur. Mais sa vie lui a apporté des secrets qu’elle ne peut partager au premier venu, et elle n’a pas non plus envie de se taire et finir aux urgences psychiatriques. Alors rapidement ses mécanismes de dissimulation lui reviennent, et elle se prend à suivre docilement les consignes de la jolie rousse qui étudie sa respiration, la rétraction de ses pupilles et sa réponse aux questions simples qu’elle lui pose. « Tout va bien, tu peux y aller ma grande. » Elle finit par dire en rangeant ses ustensiles dans sa mallette. « Merci. Pour ça et pour nous avoir aidés, aussi. » Aisling répond simplement avec un sourire aussi sincère que réservé. Les mains dans son dos, elle fait quelques pas hésitants dans la direction de Sid, incertaine de l’attitude à adopter après leur discussion inachevée. Elle essaie encore de jauger sa réaction mais son visage ne laisse rien paraître. Il lui tend finalement le bras, alors Aisling se dit que tout va bien et glisse sa main dans la sienne avec un petit soupir de soulagement.

Presque instinctivement, leurs pas les éloignent de la grande roue et du brouhaha environnant. Les éclats de voix font place au crissement des brindilles sous leur pas, aux légères bourrasques du vent marin qui remonte sur la ville. Aisling aimerait se repaître de ce calme et de la présence de Sid, de l’odeur fumée de la nuit tombante et de la musique du vent qui agite les feuilles encore accrochées aux arbres. Elle aimerait s’abandonner au présent comme elle l’avait fait avant de grimper sur ce fichu manège. Mais ses pensées reviennent en boucle sur les derniers mots qu’ils ont échangé, sur la menace qui l’angoisse et la paralyse. Sur ce que Sid peut bien penser de tout ça et c’est peut-être le pire dans cette histoire sordide. Et plus le silence s’étend entre eux, plus il vient renforcer cette impression de malaise, de non-dits qui prennent toute la place dans sa tête. C’est peut-être que dans ta tête, justement ! Proteste une petite voix à l’intérieur, et Aisling aimerait bien la croire. Elle s’y accroche avec la conviction de ceux qui ont l’habitude de se voiler la face. Alors lorsque Sid s’arrête sous un arbre près du parking et que sa main la retient en arrière, elle se retourne vers lui, une expression de surprise sur son visage trop enfantin pour le maquillage qu’elle arbore. Celui de Sid est fermé, et un pli soucieux creuse l’espace entre ses sourcils sombres. « Tu as une dette. Envers qui ? » Il lui demande sans préambule et le cœur d’Aisling fait demi-tour. Ce n’est pas une question, mais une simple déduction qui sonne drôlement comme une accusation. Comme s’il avait conscience de la dureté de sa remarque, l’expression de Sid s’adoucit, et Aisling fait un pas dans sa direction, consciente de ne pouvoir éternellement fuir cette discussion. Il lui promet alors de ne pas s’en mêler, et Aisling sait que la parole de Sid, ce n’est jamais quelques mots en l’air. Elle sait aussi qu’apprendre la vérité ne lui apportera aucun soulagement ; et qu’il se retrouvera au contraire tiraillé entre la promesse qu’il lui a faite et son envie de la protéger alors même que c’est impossible. Alors ses lèvres restent scellées et ses mots comme ses maux bien enfouis à l’intérieur. Elle secoue négativement la tête et récupère sa main pour la fourrer dans la poche centrale de son hoodie, comme si ce contact physique menaçait de dévoiler le secret qu’elle garde farouchement. « Si tu ne veux vraiment pas en parler, j’insisterai pas. Je pense juste que ça pourrait te faire du bien de ne pas porter ça toute seule. » Mais ça ne te fera pas du bien à toi, tête de mule ! Elle a envie de lui hurler alors même qu’elle sent ses réticences et ses défenses faiblir à l’intérieur. Aisling, elle n’a pas l’habitude qu’on accorde tant d’importance à ce qu’elle ressent, qu’on cherche vraiment à savoir ce qu’il se passe dans sa vie et l’impact que ça peut avoir sur elle. Et pourtant, comme elle a besoin de savoir qu’elle n’est pas toute seule dans ce monde qui l’effraie et dans lequel elle ne semble jamais trouver sa place.

« C’est pas vraiment une dette… C’est... une longue histoire. » Elle finit par avouer à demi-mot en se laissant glisser le long du tronc d’arbre jusqu’à ce que ses fesses retombent sur la terre sèche. Elle prend une inspiration, se répète qu’il n’est pas trop tard pour rester forte, pour la fermer et gérer cette situation sans risquer la sécurité d'un innocent de plus. Mais elle n'est pas forte. Elle ne l'a jamais été. Son regard accroche celui de Sid et il y a tellement de sympathie dedans qu’elle sent sa détermination flancher. Après tout, c’est pas à moi de décider à sa place. Il connaît le risque. J’ai essayé. Jubile une petite voix lâche à l’intérieur, et Aisling sent une vague de haine toute dirigée contre elle-même la submerger. Stupid weak junkie ! Elle se savate intérieurement en désignant la place à côté d’elle sur l’herbe pour que Sid y prenne place. C’est qu’il est grand, et ça lui ferait bizarre de parler à ses mollets. « Y’a quelques années, je me suis retrouvée à la rue. » Elle commence en arrachant des petits brins d’herbe pour tâcher d’oublier sa honte. « Je me suis réfugiée dans une espèce d’usine abandonnée sur les quais. Je savais pas que c’était un squat, mais c'était rassurant de pas être toute seule. » Elle hausse les épaules et tente un regard furtif vers la mâchoire de Sid, parce qu’elle ne se sent pas encore prête à affronter ses yeux. « J’ai rencontré cette fille qu’était un peu comme moi. Lou. Et puis tout de suite on a été comme ça ! » Elle raconte en croisant les deux doigts de sa main pour illustrer l’intensité de leur amitié naissante, forgée par le drame de leurs destins et la puissance de leur addiction. Aisling et Lou, ça avait été comme une évidence, et elles s’étaient tenu la main sur cette route qui mène aux enfers et qu’elles empruntaient le cœur presque léger et la bouche en cœur. « On était soudées dans la galère, et puis quand ça devenait trop dur, on partageait la dope et on s’en allait un petit peu… tu sais. Dans nos têtes. » Elle explique rapidement, peu désireuse de s’aventurer sur ce sujet sensible avec lui, pourtant au cœur de son histoire. « Sauf que j’avais pas d’argent, et j’ai commencé à manquer de tout, alors Lou elle m’a parlé du club. » Aisling n’imagine pas deux secondes que Sid puisse savoir de quoi il s’agisse. Autrement, elle aurait utilisé une autre expression. Naïvement, elle se dit que son ami est trop droit, trop pur pour connaître les vermines qui grouillent dans l’ombre de Brisbane. « Elle m’a présenté au chef qui m’a dit que j’pouvais avoir un toit, une grande famille pour me protéger, et de la drogue à volonté pourvu que je fasse ma part et que je travaille. Et comme j’lui ai dit que je savais rien faire comme boulot, il m’a dit qu’avec un corps et une gueule pareille, c’était pas bien grave. » Sa gorge est sèche désormais, et ses ongles tracent des sillons rouges sur ses avant-bras. « C’est comme ça que j’ai commencé les photos. T'sais. » Elle explique brièvement. Puis elle prend une inspiration, et la suite elle la vomit d’une traite : « Sauf que Lou, je sais pas pourquoi, elle a balancé le chef au flic, et que tout le club il s’est retourné contre elle. Moi, je savais juste que c’était mon amie, et que je voulais pas rester là-bas sans elle avec les types qui complotaient sur ce qu’ils allaient lui faire. Alors j’ai pris de l’argent dans la caisse et puis je me suis enfuie pour la retrouver. Et on s’est planquées, et on s’est dit qu’ils avaient oublié. Mais là le chef il est sorti, et il est venu me voir l’autre jour. Et il m’a dit que j’avais le choix entre revenir travailler pour le club ou… » Sa voix tremble et coupe. Aisling baisse la tête, incapable de prononcer à haute voix ces derniers mots. « Ce qui me fait le plus peur, c'est qu'je sais pas si j’arriverai rester sobre si je retourne là-dedans. » En fait, elle le sait très bien : elle n’y arrivera pas. Une fois là-bas les choses redeviendront familières. Et avec la routine reviendront les habitudes, et les pilules gratuites afflueront entre ses doigts pour étouffer son écœurement et sa honte. « J’ai demandé conseil à une amie. Elle est avocate, ou quelque chose comme ça. Alors peut-être bien qu’elle trouvera une solution. » Elle ajoute, plus pour rassurer Sid que par réelle conviction. Aisling, les miracles, elle n’y croit plus vraiment. Surtout quand il s’agit d’Heller et de ses minions.    


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Thunder in the blue skies, lightning in the daylight, storm clouds in our eyes. Tidal waves in my heart, earthquakes in the still dark, eclipses in the night.
F R I M E L D A

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Sid Bauer
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le tatoueur au coeur tendre
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blood is thicker than water • we've taken different paths and traveled different roads, I know we'll always end up on the same one when we're old.
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Message(#) Sujet: Re: it's addiction, and every word's a lie + aisling it's addiction, and every word's a lie + aisling EmptySam 5 Mai 2018 - 2:31




it's addiction, and every word's a lie
I heard that you've been self-medicating in the quiet of your room, your sweet, suburban tomb. And if you need a friend, I'll help you stitch up your wounds. I heard that you've been having some trouble finding your place in the world. I know how much that hurts, but if you need a friend, then please just say the word. You've come this far, you're all cleaned up, you've made a mess again. There's no more trying, time to sort yourself out. ► Missing You, All-Time Low

Les doigts d’Aisling glissent entre ceux de Sid. Il n’essaie pas de retenir sa main, même si cette absence soudaine de contact lui laisse une impression de vide, comme si elle avait rompu la connexion entre eux. Elle ne parlera pas, il en est de plus en plus convaincu. Pour s’empêcher de protester, il se mord la lèvre. Un silence vibre entre eux, rempli de secrets et de non-dits. Il baisse les yeux vers l’herbe verte qu’ils piétinent sans remords. Au bout de longues secondes, la voix d’Aisling finit pourtant par s’élever, si douce qu’elle est presque enterrée par le brouhaha lointain de la foule qui se presse toujours près de la grande roue. « C’est pas vraiment une dette… C’est... une longue histoire. » Son regard échappe à l’emprise de la pelouse et remonte pour croiser celui d’Aisling, quelque part en contrebas. Elle s’est laissée glisser le long de l’arbre. Assise en tailleur, elle invite d’un geste de la main le tatoueur à faire la même chose. Il l’imite, repliant son corps longiligne pour s’installer sur l’herbe. Le dos appuyé contre le tronc, les jambes pliées en v inversé, il se concentre sur le paysage tranquille au loin. Aisling parle et Sid l’écoute attentivement. Ses paroles lui évoquent des images. Il voit son amie, perdue dans une ville qu’elle connaît mal, à l’autre bout du monde, et Lou, une fille aussi paumée qu’Aisling elle-même et qui, du moins dans son imagination, lui ressemble beaucoup avec ses grands yeux de biche effarée, sa tête de gamine perdue et son mal de vivre palpable. Et même si toutes ces visions n’existent que dans sa tête, il voit pourquoi elles se sont accrochées l’une à l’autre, deux âmes écorchées et irrévocablement attirées l’une vers l’autre. « Sauf que j’avais pas d’argent, et j’ai commencé à manquer de tout, alors Lou elle m’a parlé du club. »

Le Club? Certain d’avoir mal entendu, Sid se retourne brusquement vers Aisling. Peu troublée par cet intérêt subitement marqué, elle continue à raconter son histoire. Et plus elle parle, plus il est convaincu d’avoir bien compris. C’est plus fort que lui, même s’il s’efforce de se concentrer sur ce qu’elle raconte, ses pensées ne cessent de s’égarer. Cette minuscule bribe d’information vient tout changer. Quand il croyait qu’elle était sous le joug d’un vieux mafieux fou à lier et dangereux, il pouvait accepter de ne rien faire pour éviter de les mettre tous les deux en danger. Maintenant, c’est plus difficile, car il sait exactement qui la fait chanter et, surtout, ce qu’est le Club.

À l’époque où Andrew l’avait recueilli dans son salon, il portait déjà fièrement les patches du gang depuis plusieurs années. Au fil de discussions à mots couverts avec les autres employés du vieux tatoueurs, Sid avait fini par comprendre qu’Andrew était plutôt copain avec le patron du Club et qu’ils pratiquaient un troc de service suffisamment lucratif pour qu’il dure depuis des années. La véritable surprise, toutefois, avait été d’apprendre qu’Heller, ce type incroyablement sympathique qu’il avait déjà tatoué à plusieurs reprises, était le chef aussi redouté que redoutable du Club. Il se souvient très bien de l’ahurissement qu’il avait ressenti en apprenant que c’était lui, si affable, drôle et accessible, qui contrôlait le plus gros gang de Brisbane. Il avait eu du mal à réconcilier l’image que lui renvoyait Heller avec celle d’un dangereux mafieux. Et pourtant, plus le temps passait et plus il entendait parler entre les branches, par le biais des membres du Club qui venaient se faire tatouer et discutaient avec Andrew, des affaires toujours plus louches dans lesquelles trempaient Heller, plus il se rendait compte que l’homme était un véritable requin et qu’il valait mieux se trouver de son bon côté, quitte à risquer sa vie.

Tout ça n’augure évidemment rien de bon pour Aisling, mais Sid ne peut s’empêcher de penser que ça aurait pu être pire. Car contrairement à ce qu’il croyait, il ne se bat pas contre l’inconnu, mais plutôt contre un homme qu’il connaissait bien jadis, et qu’il appréciait.
(en fait, tu ne te bats contre rien du tout, idiot. tu l’as promis à Aisling.)
La petite voix a raison, mais il l’ignore, car un plan se forme déjà dans son esprit. Il devra appeler Andrew, voir ce que dernier sait sur les allées et venues du patron du Club dans les dernières années… Depuis la fermeture du salon où il a fait son apprentissage, il a perdu de vue la clientèle mafieuse qui fréquentait le commerce d’Andrew. « J’ai demandé conseil à une amie. Elle est avocate, ou quelque chose comme ça. Alors peut-être bien qu’elle trouvera une solution. » La voix d’Aisling le ramène à la réalité. Il s’est égaré dans ses pensées et il lui manque de gros bouts de l’histoire, un fait qu’il essaie de ne pas trop laisser paraître. Il prend la main de la jeune femme, qui reposait tranquillement sur ses cuisses, dans la sienne. « Oui, peut-être. Je suis certain qu’il y a une solution, » dit-il d’une voix qui se veut rassurante. Il presse doucement la main d’Aisling. « C’est juste qu’on en la trouvera pas ce soir. »
(et ça m’étonnerait vraiment si c’était ton amie avocate qui la trouvait)
Elle est certainement compétente, mais il doute qu’elle puisse faire quoi que ce soit, ligotée comme elle l’est par les cordes de la loi. Il n’est malheureusement pas toujours possible de se battre avec la criminalité en utilisant les moyens légaux. Parfois, il faut sortir des sentiers battus pour arriver à des résultats. Et, malgré sa promesse de ne pas s’en mêler, c’est exactement ce qu’il a l’intention de faire. Sortir des sentiers battus.
Mais pas ce soir.

Ce soir, il est épuisé. Aisling aussi, probablement. Ils devraient rentrer chez eux et aller dormir. Et pourtant, c’est la dernière chose dont il a envie. Il préférerait mille fois rester sous cet arbre, malgré l’humidité de l’herbe qui commence à envahir son pantalon, et dormir à la belle étoile sur un sol rocailleux plutôt que dans son lit vide, dans son appartement déserté. Il tourne la tête vers Aisling. Leurs regards se croisent et il se demande depuis quand elle l’observait. Essayait-elle de scruter ses émotions à la recherche d’un signe prouvant qu’il n’allait pas tenir sa promesse? Si c’est le cas, il espère avoir réussi à cacher le fond de sa pensée. Il ne veut pas l’inquiéter pour rien. Il doit d’abord essayer de mettre son plan à exécution. Il sera toujours temps de lui en parler après, peu importe le résultat. Et tant pis si, en attendant, il sent une pointe de culpabilité lui ronger l’estomac. « Est-ce que… ça te dirait de venir dormir chez moi? » Les mots sont sortis tous seuls, mais il ne les regrette pas pour autant. En retenant son souffle, il attend sa réponse. Le moment lui paraît très solennel tout à coup. Ils ont souvent dormi ensemble, mais c’était toujours par un concours de circonstances imprévues. Une pensée lui effleure l’esprit, mais il n’ose pas la dire à voix haute : ce serait l’arrangement parfait, celui qui lui permettra à lui de tromper sa solitude et à elle de mieux dormir. Au fond, c’est plus que ça. Même s’il s’est senti terriblement seul ces dernières semaines, il ne voudrait pas combler le vide avec la présence de n’importe qui. Et pour la première fois depuis la dispute avec Harley, il comprend pourquoi la blonde a pu se sentir menacée par la présence d’Aisling. Leur relation n’est finalement peut-être pas aussi innocente qu’il l’a toujours crue.



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maybe i’m just as scared as you. it's alright, stay by my side on the edge of everything we know. it's alright, just don't look down and i will hold on and never let go. you're right beside me, so just close your eyes, i'll never let go. you're all that i need, so just close your eyes. • close your eyes, rhodes

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