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 kiss my lips and let’s run away together ♡ aisling

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Aisling Hayes
Aisling Hayes
kiss my lips and let’s run away together ♡ aisling - Page 4 Mkmu71n
Présent
ÂGE : 28 ans, née le 20 février 1994
SURNOM : Ash par ses amis, Bambi ou le faon par Phoenix, Leen par son Sid... et Ivana Rose sur instagram.
STATUT : Essaie d'écouter son cœur, de le confier à Sid malgré sa peur.
MÉTIER : Modèle alternative (Suicide Girls, OnlyFans) effeuilleuse quelques soirs par semaine, poupée brisée à plein temps.
LOGEMENT : Appart' #353 à Redcliffe
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POSTS : 1361 POINTS : 40

TW IN RP : par mp si besoin ♡
ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié.
PETIT PLUS : Née en Irlande du Nord dans une famille très catholique, parle avec un accent gaélique. A troqué les rues pluvieuses de Belfast pour le soleil de Brisbane mais son existence est toujours aussi grise. Se croit bonne à rien si ce n’est à jeter son corps en pâture aux caméras. Faut bien payer le loyer et sa dette envers le club. Aisling se réfugie dans les bras de son Sid et dans les chansons qui ouvrent son cœur à sa place. Le son à fond, elle danse pour extérioriser le tumulte de ses sentiments. Parfois, elle chante aussi… mal, elle trouve. Végétarienne, ancienne junkie, sobre depuis 10 mois
CODE COULEUR : #ff6699
RPs EN COURS : Sid [14]Sid [16]Sid [fb2]Sinner [r.a.]Robin [2]

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Sid ♡ I won't turn back I won't cross that hidden danger line. It's a loud and dark world but I think I found the light. I need you to tell me everything will be alright, to chase away the voices in the night; when they call my name.

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Robin ♡ you lead the blind you lead the stream, the current ways are much to lean, you are the captain of the team!

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Phoenix ♡ I need a hero, I'm holding out for a hero 'til the end of the night. He's gotta be strong and he's gotta be fast, and he's gotta be fresh from the fight. He's gotta be larger than life!

RPs EN ATTENTE : Jordan [2] ♡ Phoenix [4]

Je ne prends que 6 RPS à la fois.


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Robin ♡ [3]
Phoenix ♡ [1] | [2]
Jordan ♡ [1]
Laoise ♡ [1]
AVATAR : Mellisa Clarke
CRÉDITS : loudsilence (avatar) + Frimelda (sign) + Loonywaltz (ub) + Sid (ub)
DC : Jameson la louve
PSEUDO : Whitefalls/Whitewolf
INSCRIT LE : 07/09/2016
https://www.30yearsstillyoung.com/t11388-aisling-run-away-try-to-find-that-safe-place-you-can-hide
https://www.30yearsstillyoung.com/t11572-aisling-hayes-would-you-love-a-creature-like-me
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Message(#) Sujet: Re: kiss my lips and let’s run away together ♡ aisling kiss my lips and let’s run away together ♡ aisling - Page 4 EmptyJeu 29 Juil - 5:07



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Day 3: you make loving fun
Tonight with the sea and the salty breeze, the warmth of your skin under my finger tips. Tonight with the scent of your black hair and the salt of your sweat on my lips. Your hands they move like waves over me. Beneath the moon, tonight, near the sea

Un sourcil relevé, Sid la dévisage avec attention, comme s’il cherchait à entrevoir la demande muette dans sa question. Puis une lueur de compréhension s’allume dans son regard et ses lèvres esquissent un demi-sourire taquin. « Un t-shirt comme celui que j’porte en ce moment par hasard ? » Embarrassée d’avoir été si rapidement percée à jour, Aisling suspend son geste. Les joues brûlantes, elle hoche fébrilement la tête en mordillant distraitement la pulpe de sa lèvre inférieure pour tenter de contenir le petit sourire coupable qui cherche à faire surface. « J’peux te le prêter oui… mais pour ça, faudrait qu’tu me libères. » Une chaleur agréable se propage dans sa poitrine, aussitôt freinée par la perspective de devoir s’écarter. Fermant les yeux, elle prend une petite inspiration pour se donner du courage avant de se relever. La fraîcheur qui règne dans la chambre lui paraît empreinte d’une inquiétante solitude. Les bras croisés contre sa poitrine et les épaules contractées pour tenter de s’en protéger, elle relève ses grands yeux anxieux vers son copain qui achève de se déplier. Sans attendre, il attrape les pans de son t-shirt pour le retirer d’un geste fluide et efficace, dénué de la langueur qu’il laisse habituellement filtrer dans ses mouvements lorsqu’il se dévoile devant elle. Touchée, Aisling sent une petite boule d’émotion se former dans sa gorge alors qu’il lui remet cérémonieusement l’étoffe encore chaude. « Merci. » Elle murmure en serrant le vêtement contre sa poitrine. Leurs regards se retrouvent et pendant un instant, elle est persuadée qu’il va se pencher vers son visage pour embrasser tendrement son front. « J’vais me préparer, je reviens. » Il lui confie plutôt d’une voix douce avant de tourner les talons. Le cœur étreint d’une étrange tristesse, elle le regarde s’éloigner vers la salle de bain, espère jusqu’au dernier instant le voir se retourner et revenir sur ses pas pour la prendre dans ses bras. Quand il est clair qu’il ne le fera pas, Aisling laisse retomber les siens le long de son corps avec un petit soupir. Le frisson désagréable qui en profite pour s’infiltrer sous sa peau et l’encourage à se remettre en mouvement. Une moue convaincue plissant sa lèvre inférieure, elle repousse fébrilement l’étoffe satinée qui glisse sur ses épaules et s’écoule sur le sol à ses pieds. Sans y prêter la moindre attention, l’irlandaise enfile nerveusement le t-shirt de Sid, seulement satisfaite quand le tissu tiède et confortable enlace délicatement sa peau. Réconfortée par la sensation enveloppante et son parfum familier, elle se penche pour ramasser son kimono et le plie soigneusement avant de le glisser dans son tiroir. Elle a tout juste terminé quand Sid revient dans la chambre, irrésistible avec ses cheveux en bataille et son air un peu éreinté. « C’est à toi. » Les doigts enroulés autour de la couture de son t-shirt, elle fait un pas hésitant dans sa direction mais se laisse intimider par la fatigue dans sa voix rauque avant d’avoir pu l’atteindre. « J’fais vite… » Elle souffle alors, les bras enroulés autour de ses côtes tandis qu’elle se faufile dans la salle de bain sans se faire prier.

Du bout des doigts, elle referme délicatement la porte sur son passage, s’aventure sans but sur le carrelage pâle avant de finalement s’affaisser sur les toilettes avec un petit soupir discret, les yeux rivés sur une goutte d’eau qui dévale tranquillement la paroi de douche vitrée pour ne pas avoir à faire le tri dans ses émotions ou ses pensées. Vannée, elle se dirige ensuite vers le lavabo, fait couler l’eau tiède sur ses mains mousseuses, laisse son esprit dériver jusqu’à ce que la morsure brûlante du liquide l’encourage à renouer avec son environnement. Mâchouillant sa brosse à dents, Aisling glisse ses doigts entre ses mèches sombres pour les ordonner. Son petit rituel terminé, elle avale un grand verre d’eau pour se réhydrater et applique une crème sur son visage anormalement dénudé. Par réflexe, sa main s’égare vers sa trousse de maquillage, reconnaît les contours rassurants de son mascara, s’immobilise quand la voix de Sid résonne dans ses souvenirs : Tu sais qu’t’es belle au naturel ? Avec ou sans maquillage, t’as des yeux magnifiques. Le cœur froissé d’un doute lancinant, elle relève les yeux vers son reflet et sent une pointe de découragement la traverser en tombant droit dans son regard délavé. Et si j’faisais juste un tout p’tit trait… ? Elle tente de négocier avant de se détourner, les sourcils froncés d’une détermination salvatrice pour s’interdire de succomber au besoin de s’arranger. Ses pieds foulent hâtivement le sol, la propulsent dans la chambre avant qu’elle n’ait le temps de se raviser. Traversée par une étrange incertitude, elle s’arrête sur le pas de la porte, en gratouille nerveusement le bois flotté tandis que ses yeux remontent farouchement vers le lit où Sid s’est étendu, son téléphone dans une paume et l’autre à plat contre sa poitrine. Exactement comme toutes les fois où il attend patiemment qu’elle ait terminé de se préparer pour mieux se glisser ensemble sous les draps. Rassurée par cette scène délicieusement familière, elle baisse les yeux avant qu’il ne puisse sonder son regard et s’arrache à l’encadrement de la porte pour le rejoindre. Elle se faufile silencieusement sous les draps, un petit sourire tendre flottant au coin de ses lèvres en réponse à celui qu’il affiche. Répondant à l’appel de ses bras, Aisling se coule sans hésiter contre sa poitrine, heureuse de retrouver la place qu’elle s’y creuse patiemment depuis des années. La joue appuyée contre sa peau veloutée, elle savoure la douce chaleur que ses grandes mains diffusent dans son dos et ronronne de bonheur en le sentant resserrer tendrement son étreinte. Quand il se penche vers elle, Aisling renverse légèrement la tête contre son épaule pour mieux lui offrir ses lèvres. Il en caresse la pulpe tout en douceur, comme pour mieux la mettre en confiance avant de s’en emparer délicatement. Infusé d’une affection pure, leur baiser répand dans son être une promesse réconfortante. Le cœur battant, elle place une paume contre sa nuque pour le retenir tout contre elle. Quand il finit malgré tout par s’écarter, ses doigts s’enroulent entre ses mèches sombres, gratouillent son crâne du bout des ongles alors qu’elle plonge dans son regard. Leurs nez s’effleurent tendrement, puis celui de Sid longe sa pommette jusqu’à ce que ses lèvres frôlent la courbe de son oreille pour lui murmurer : « Bonne nuit, Leen. » Basse et chaleureuse, sa voix coule le long de son échine comme un frisson délicieux. « Bonne nuit mon Sid. » Elle répond d’une petite voix, le visage enfouit au creux de son cou qu’elle embrasse tendrement. Un brouillard confortable enveloppe les émotions intenses engendrées par les découvertes sensuelles à travers lesquelles Sid l’a guidée. Exténuée, elle se laisse bercer par sa respiration tranquille, l’intimité de leur étreinte et la force rassurante de leur lien qu’elle ressent plus que jamais. Dans l’ombre du soir, ses pensées se mêlent et se distordent, se diluent dans une nuit infusée de rêves cathartiques voués à n'être qu'un vague souvenir au petit matin et qu'elle explore sans crainte, à l'abri entre les bras de son copain.  





you feel like heaven
Thunder in the blue skies, lightning in the daylight, storm clouds in our eyes. Tidal waves in my heart, earthquakes in the still dark, eclipses in the night.
F R I M E L D A

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Sid Bauer
Sid Bauer
le tatoueur au coeur tendre
le tatoueur au coeur tendre
kiss my lips and let’s run away together ♡ aisling - Page 4 HSiifW9 Présent
ÂGE : trente-trois ans, né le 26 janvier 1990.
SURNOM : sid, c'est déjà bien assez court... et c'est déjà un surnom aussi, même si très peu de gens le savent.
STATUT : il a finalement trouvé le courage d'avouer ses sentiments à sa belle irlandaise...
MÉTIER : tatoueur, propriétaire de son propre salon, wild ink.
LOGEMENT : #55, spring hill [appartement]
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POSTS : 1606 POINTS : 40

TW IN RP :
TW IRL :
GENRE : Je suis un homme
ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié.
PETIT PLUS : Il a un chat noir et blanc. • Il est bisexuel. • Il adore lire et regarder des documentaires. • Il a une sœur cadette. • Il déteste qu’on le prenne en photo. • Il n’a jamais touché à la drogue. • Il a arrêté de fumer et a réduit sa consommation d’alcool. • Il se spécialise dans les tatouages personnalisés. • Il adore dessiner. • Il aime les chats, la crème glacée à la pistache, les musées, les livres de recettes. • Il n'aime pas les épinards, les huîtres, le marron, les imbéciles et les gens bornés.
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RPs EN COURS : aisling #14aisling #16aisling f.b 2aisling [r.a. sinling]eoinsami

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RPs EN ATTENTE : kiss my lips and let’s run away together ♡ aisling - Page 4 Tumblr_mn9afwBvNr1r0yw29o5_250sq
wasted on you • and it seems like I've known you forever, I'll keep you safe for one more night, need you to know that it's all right. I see the real you, even if you don't, I do. I do.

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blood is thicker than water • we've taken different paths and traveled different roads, I know we'll always end up on the same one when we're old.
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RPs TERMINÉS : aisling #1 | #2 | #3 | #4 | fb #1 | email #1 | #5 | #6 | #7 | #8 | #9 | #10 | #11 | #12 | #13#15archieaudeneijicaroharley #1 | #2 | #3harvey #1 | #2 | #3jojo | lilyjoeylilyphoenix #1#2#3zelda
AVATAR : andy biersack ♥
CRÉDITS : alegria (avatar) • astra (signature) • loonywaltz (ub) • jo (dessin) • whitefalls (montage)
DC : laoise, l'artiste peintre
Femme (elle)
INSCRIT LE : 01/03/2016
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Message(#) Sujet: Re: kiss my lips and let’s run away together ♡ aisling kiss my lips and let’s run away together ♡ aisling - Page 4 EmptySam 7 Aoû - 5:14



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Day 4: stay with me, you're all I see
And I'd give up forever to touch you, 'cause I know that you feel me somehow. You're the closest to heaven that I'll ever be and I don't want to go home right now. And I don't want the world to see me, 'cause I don't think that they'd understand. When everything's made to be broken, I just want you to know who I am. • Iris, Goo Goo Dolls

Sid émerge lentement de son sommeil. Peu à peu, il prend conscience de ce qui l’entoure. La douceur des draps contre son torse nu. La chaleur de son corps qui se mélange à celle d’Aisling, blottie entre ses bras. Le soleil matinal qui illumine le paysage et leur chambre. Il fronce légèrement les sourcils, entrouvre les paupières. Dans la pièce, pas un bruit, à l’exception du souffle lent et régulier d’Aisling. Elle dort encore. Le cerveau embrumé, il observe son visage, sourit en détaillant le grain de sa peau et les taches de rousseur qu’elle a dévoilées en acceptant finalement de s’endormir sans son maquillage. Pour une fois, ils n’ont pas vraiment bougé pendant la nuit, le corps sûrement alourdi par la fatigue et les émotions fortes qu’ils ont vécues en soirée. Le visage à moitié enfoui dans son cou, elle repose sur son épaule maintenant un peu engourdie. Elle a l’air paisible, si paisible qu’il réussit presque à oublier son air tourmenté de la veille. Une bouffée d’angoisse menace de s’infiltrer dans sa poitrine. Pour l’en empêcher, il se concentre sur sa respiration, la calque soigneusement sur le rythme réconfortant de celle d’Aisling, jusqu’à ce qu’il retrouve une certaine sérénité. Malgré lui, il repense à la façon catastrophique dont leur soirée s’est terminée. C’est exactement le genre de situation qu’il aurait voulu ne jamais vivre avec elle. Même s’il arrive à faire la part des choses maintenant qu’il n’est plus au cœur de la tempête et à comprendre que ce n’était pas totalement sa faute si la jeune femme a paniqué, il craint tout de même de déclencher sans le vouloir – et, pire encore, sans le savoir – une autre vague de souvenirs traumatisants la prochaine fois. Brusquement, l’inexpérience d’Aisling qui, jusqu’alors, les avait seulement menés sur le chemin de découvertes sensuelles et grisantes lui semble plus inquiétante maintenant qu’il a conscience de naviguer dans un champ de mines invisibles dans lequel elle ne peut le guider puisqu’elle ignore aussi où se trouve le danger.

Rongé par les doutes, il laisse son regard voguer vers l’extérieur, observe la blancheur du sable à l'horizon. Il a beau savoir qu’il n’existe aucun mode d’emploi pour ce genre de situation, il voudrait quand même pouvoir s’appuyer sur quelque chose d’un peu plus concret que son seul instinct. La solution lui apparaît d’un coup et il ne résiste pas longtemps à l’envie qui le taraude maintenant d’aller fouiller en ligne pour trouver des réponses. Prudemment, il pivote sur lui-même, déplaçant peu à peu Aisling jusqu’à ce qu’elle repose sur son torse et qu’il soit allongé sur le dos plutôt que sur son flanc. Elle s’agite entre ses bras et il fige. Immobile, il n’ose même plus vraiment respirer par crainte de la réveiller complètement. Heureusement, elle se contente de se blottir un peu plus contre lui et de glisser une jambe possessive par-dessus les siennes en poussant un soupir de satisfaction. Lorsqu’il est absolument certain qu’elle est confortablement installée et replongée dans son sommeil, il tend prudemment le bras et cherche à tâtons son téléphone jusqu’à ce qu’il sente le boîtier froid sous ses doigts. Longuement, il fixe l’écran en essayant de mettre en mots sa question. À deux reprises, il tape quelque chose puis se ravise avant de finalement appuyer sur la petite loupe pour lancer la recherche. La plupart des résultats qui s’affichent proviennent de divers organismes gouvernementaux ou sans but lucratif à l’appui de survivants. Un peu incertain, il parcourt les titres du regard, se décide finalement à cliquer sur un article qui propose des conseils à l’intention des partenaires. Les sourcils froncés par la concentration, il lit attentivement le texte. Rapidement, il est rassuré de constater qu’aucun des renseignements présentés dans l’article ne lui semble particulièrement surprenant et, surtout, qu’ils ont déjà mis en pratique la plupart des recommandations : prendre son temps, se montrer patient, communiquer. S’amuser aussi, pour éviter que tout ne devienne trop sérieux. Enfin, se renseigner sur le sujet, exactement comme il est en train de le faire.

Pas totalement satisfait des réponses qu’il a trouvées pour autant, il revient en arrière. Il parcourt les résultats, à la recherche d’un autre site qui serait moins clinique, plus fondé sur la réalité de vraies personnes qui auraient de vraies histoires à raconter. Il finit par tomber sur un blogue sur le sujet et, malgré le soupçon d’inconfort qui le traverse, il se plonge dans les témoignages. Des dizaines de femmes ont participé à la discussion et ont accepté de partager comment elles ont réussi à surmonter la violence qu’elles ont vécue ou tentent encore de le faire. Paradoxalement, malgré la boule d’émotions douloureuse qui lui plombe l’estomac à mesure qu’il découvre les histoires de toutes ces personnes qui ont été victimes de gestes abjects, il sent aussi le poids qui lui comprimait la poitrine s’alléger. Car bon nombre de ces femmes parlent en bien d’un partenaire qui a su les accompagner et les aider à guérir au moins une partie de leurs blessures. Souvent, il reconnaît sa relation avec Aisling dans ces descriptions remplies de chaleur et d’espoir. Un soupir de soulagement au bord des lèvres, il fait courir une main légère sur l’épaule de la jeune femme, suffisamment délicate pour ne pas la réveiller mais assez ferme pour satisfaire son besoin de la toucher. Bien que ces recherches n’aient servi qu’à survoler la question, elles l’ont rassuré en lui montrant qu’ils sont sur la bonne piste et que, tant qu’ils continueront à tout affronter ensemble, ils ne risquent rien.

Apaisé, il ferme son navigateur et revient à l’écran principal de son téléphone, où la petite enveloppe annonçant l’arrivée d’un message attire son attention. Machinalement, il appuie dessus même s’il connaît très bien la nature de ce mail non lu puisqu’il attend dans sa boîte de réception depuis presque une semaine. Le cœur battant, il survole d’un pouce hésitant le nom de Caro. Même s’il n’a pas encore osé ouvrir le message, il lui est reconnaissant d’avoir accepté de l’aider sans poser de questions comme il le lui avait demandé. Il espérait qu’avec le temps ses sentiments ambivalents s’éclairciraient et qu’il finirait par trouver au milieu de ce fouillis d’émotions la réponse à toutes ses hésitations, mais il a plutôt l’impression que c’est bien pire aujourd’hui qu’il y a une semaine. Probablement parce que le moment de faire un choix est finalement arrivé. La mâchoire crispée, il inspire profondément et ouvre finalement le message. La gorge un peu serrée, il prend d’abord le temps de lire ce que sa petite sœur lui a écrit.

Salut Sid,
Voici les renseignements que tu m’as demandés. J’espère que ça te sera utile et, surtout, que tu trouveras ce que tu cherches.
Je pense à toi et je suis juste à l’autre bout du fil si jamais tu as besoin de parler.
Je t’aime,
Caro xxx
ps. Dis bonjour à Aisling de ma part !

Juste au-dessus de son message, une pièce jointe portant simplement un numéro semble le narguer. Avant de se dégonfler, il appuie dessus pour la télécharger. Bientôt, une carte du cimetière de Melbourne s’affiche sur son écran. Au centre, l’un des lots a été encerclé en rouge. Sous le coup de l’émotion, sa respiration se bloque dans sa poitrine. Heureusement, Aisling choisit ce moment pour s’agiter contre lui. Il tressaille, surpris, et s’empresse d’éteindre l’écran et de reposer son téléphone sur la table de nuit, là où les yeux curieux de sa belle ne risquent pas de découvrir ce qu’il regardait. Parce qu’il ne se sent pas prêt à mettre en mots le besoin lancinant qui l’habite depuis quelques temps de faire la paix avec son passé difficile, pour que le début de ses trente ans ne soit pas terni par les mêmes souvenirs empoisonnés qui ont noirci sa vingtaine. Mais aussi parce qu’il craint de ne plus pouvoir changer d’idée une fois qu’il aura expliqué à Aisling son envie de retourner sur la tombe d’Adele alors qu’il n’est même pas certain d’avoir le courage d’aller jusqu’au bout.

Elle soupire, enfouit son visage dans son cou comme un chat qui cherche un peu de chaleur, y presse un baiser tendre. Amusé, il rigole doucement, accueille sa tendresse et la laisse chasser ses angoisses pour lui accorder un instant de sérénité supplémentaire avant qu’il ne soit confronté à la réalité à l’extérieur de leur bulle de bonheur. Le son de sa voix semble la tirer de son sommeil car elle émerge quelques secondes plus tard, l’air vaguement surprise de le voir réveillé avant elle. Incapable de résister à sa petite tête endormie, il se penche vers elle, embrasse son front, laisse le bout de leurs nez s’effleurer tandis qu’il frôle ses lèvres des siennes. « Bien dormi ? » souffle-t-il tout contre sa bouche avant de lui voler un baiser affectueux. Il est presque certain que oui, convaincu qu’elle l’aurait facilement tiré de son sommeil trop léger si ça avait été le cas. Sans relâcher son étreinte, il se tourne vers elle pour lui faire face et pose une main sur sa taille, sous les draps qui se sont accumulés autour d’elle, mais par-dessus le t-shirt qu’elle lui a piqué. Un long moment, ils baignent dans un silence confortablement cotonneux, nimbé de l’engourdissement qui étreignait encore Aisling quelques minutes plus tôt. « Prête à partir à l’aventure ? » finit-il par lui demander tout bas, comme un moyen détourné de s’enquérir de son état d’esprit ce matin sans risquer de plomber l’atmosphère pour autant.





just kiss me in the dark
maybe i’m just as scared as you. it's alright, stay by my side on the edge of everything we know. it's alright, just don't look down and i will hold on and never let go. you're right beside me, so just close your eyes, i'll never let go. you're all that i need, so just close your eyes. • close your eyes, rhodes

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Aisling Hayes
Aisling Hayes
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Message(#) Sujet: Re: kiss my lips and let’s run away together ♡ aisling kiss my lips and let’s run away together ♡ aisling - Page 4 EmptyMer 11 Aoû - 4:47



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Day 4: let's roam these streets together
You know every part of me I let you in, I let you see all the dark in every corner of my room. Let me do that for you and tell me all about your past, why you painted those walls black, baby it's all right you're safe in here with me. Open up so I can see...

La nuit a été profonde, cathartique. Remplie de rêves agités dont Aisling n’a plus le moindre souvenir. Pour la première fois depuis une éternité, ce n’est pas le sursaut erratique de son cœur qui l’éveille, mais les rayons dorés du soleil. Chauds et délicats, ils se faufilent un chemin à travers les volets et viennent caresser ses paupières comme pour les encourager à s’entrouvrir. Elle lutte pourtant, resserre légèrement son bras et sa jambe glissée autour de son copain, se raccroche à lui comme si elle craignait de l’abandonner au sommeil et se réveiller sans sa présence. Avec un soupir à fendre l’âme, elle plonge au creux de son cou pour se mettre à l’abri de la lumière. Pas encore… Apaisée par son odeur familière, elle presse ses lèvres contre sa peau douce, esquisse un petit sourire de contentement et se détend à nouveau, prête à laisser la torpeur matinale l’envelopper quelques instants encore. Cet espoir s’évapore toutefois, chassé par les vibrations discrètes de son rire. Ancré dans le réel, il l’invite doucement à l’y rejoindre. Les sourcils froncés de confusion, elle se laisse timidement tenter et bat lentement des cils en prenant conscience de son environnement. Le roulement lointain des vagues, la lumière tamisée qui règne dans la pièce, le pouce de Sid caressant son bras, la chaleur de son corps tout contre le sien. Elle sort de sa cachette à contrecœur, effleure son profil d’un regard encore un peu flou, sa frimousse estampillée d’une question muette à laquelle ses grands yeux océan répondent aisément en plongeant dans les siens. Oh, t’es réveillé… Un peu frustrée d’être passée à côté de son petit plaisir matinal, elle se laisse amadouer par le baiser plein de tendresse qu’il presse contre son front. Leurs nez se frôlent tendrement et les lèvres de Sid éveillent un crépitement agréable dans sa poitrine en se coulant contre les siennes. « Bien dormi ? » Elle lui répond d’un petit hochement de tête, esquisse un sourire rêveur qui se noie dans le baiser que Sid vient cueillir sur ses lèvres. Elle s’y fond avec un soupir de bonheur, referme les yeux pour mieux savourer cette caresse, ne les rouvre qu’en le sentant remuer à ses côtés. Intriguée, elle relève les yeux vers son visage et s’étonne de trouver un pli soucieux entre ses sourcils sombres. Son impression s’évanouit cependant, diluée par la chaleur agréable que sa paume diffuse au creux de sa taille. Guidée par la douceur teintée d’innocence de cette étreinte matinale, Aisling dévale son épaule du bout des doigts et remonte le long de sa nuque pour mieux s’égarer entre ses mèches sombres qu’elle câline distraitement tandis que son esprit continue d’émerger.

« Prête à partir à l’aventure ? » Il murmure après un long moment, sa voix basse empreinte d’une timidité qu’elle ne lui connait pas vraiment. Les sourcils légèrement froncés, elle sonde prudemment ses traits jusqu’à trouver un semblant de réponse en plongeant dans les volutes troubles qui agitent son regard. Oh non, mon Sid… me dit pas qu’tu t’en veux encore pour hier ? Avec un petit pincement au cœur, elle laisse son pouce errer sur la ligne de sa mâchoire, inquiète de ne pas avoir su trouver les mots pour effacer ses doutes aussi aisément qu’il a lui-même dissipé les siens. « Toujours. » Elle répond sans la moindre hésitation, les yeux dans ceux de son copain. Un sourire tendre au coin des lèvres, elle prend délicatement son visage entre ses paumes pour l’embrasser tout en douceur, tente de lui communiquer à travers ce baiser la confiance immuable qu’il lui inspire et toute la réassurance dont il pourrait avoir besoin. Elle ne s’écarte que pour mieux accrocher son regard, laisse filtrer dans le sien une note de complicité mêlée de sincérité. « Tant qu’c’est avec toi. » Elle souffle contre ses lèvres, exactement comme elle l’a fait des mois plus tôt sous les étoiles, le soir où il a décidé de lier leurs destins avant de l’inviter à parcourir ensemble les routes australiennes le temps d’un voyage. Il la dévisage intensément, puis une lueur de compréhension illumine son regard de l’intérieur et un sourire s’étire au coin de ses lèvres. Heureuse de l’avoir rassuré et incapable de résister au sourcil discret qu’il vient de relever, Aisling capture à nouveau sa bouche. Elle y picore une nuée de petits baisers affectueux avant de dévier tranquillement sur sa joue à qui elle réserve la même attention. Pas en reste, il contrattaque en glissant dans son cou, chatouille sa peau du bout des lèvres en enroulant plus fermement ses bras autour de sa taille. Le rire au bord des lèvres, elle se tortille un instant contre son corps avant de céder à l’envie de se blottir tout contre sa poitrine. Ses doigts disparaissent dans sa chevelure, s’enroulent amoureusement dans ses mèches alors qu’elle se penche à son oreille. « Et puis j’ai vraiment hâte de découvrir ta ville. » Elle murmure d’une voix exagérément sensuelle, refusant de s’avouer totalement vaincue. « Mais avant… » Espiègles, ses lèvres effleurent son lobe avant d’asséner le coup final : « J’prends la salle de bain ! »

Profitant de son effet de surprise pour lui échapper, elle s’extirpe agilement des draps avec un petit rire de victoire puis virevolte vers la commode. Sans pouvoir s’empêcher de lui lancer un coup d’œil joueur par-dessus son épaule, elle choisit ses vêtements pour la journée puis file dans la salle de bain, tirant la porte sur son passage sans la verrouiller. Elle se rafraichit au lavabo, applique un peu de crème protectrice sur son visage et passe un coup de brosse dans ses courtes mèches pour les arranger. Quelques minutes plus tard, elle a enfilé sa salopette short en jean gris déchiré ainsi qu’un petit crop top noir et se penche pour redessiner soigneusement son trait d’eye-liner devant le miroir. Son regard de biche enfin retrouvé, elle repasse dans la chambre pour prévenir Sid qu’il peut prendre sa place et s’étonne de ne pas le trouver entre leurs draps défaits. L’air songeur, il s’est posté à l’autre bout de la pièce et fouille distraitement dans le tiroir où il a entassé ses vêtements pêle-mêle la veille. Touchée par sa nervosité apparente, l’irlandaise comprend confusément que leur frayeur n’est pas le seul émoi qui pèse sur son cœur. Intriguée, elle ne peut s’empêcher de se demander si c’est l’idée de lui laisser entrevoir quelques bribes de la ville qui l’a vu grandir qui le tracasse… ou bien la perspective de s’y replonger. Ou p’t-être qu’il sait juste pas quoi se mettre sur le dos pour la journée… Un sourire attendri flottant sur ses lèvres, elle se faufile dans son dos et enroule ses bras autour de sa taille. Elle fond en le sentant tressaillir entre ses bras, tente de se distraire des sentiments qui l’agitent en jetant un coup d’œil par-dessus son épaule. « J’aime bien celle-là. » Un vote sincère pour l’encourager à choisir la chemise fluide à motif de toile d’araignée qu’il effleure du bout des doigts. « Vaudrait mieux qu’tu la mettes avant que j’te la pique… » D’humeur taquine, elle presse un baiser sur son omoplate avant de s’écarter. Elle n’a pas le temps de faire un pas vers la porte qu’il enroule un bras autour de ses épaules pour la retenir. Pinçant les lèvres de bonheur, elle se laisse volontiers attirer contre son flanc et relève un regard pétillant vers son visage, soulagée de lire une lueur d’amusement sur ses traits. « Tu devrais y aller mon Sid… j’vais faire ton café. » Elle s’efforce toutefois de décréter pour éviter de se laisser déconcentrer par la douceur agréable de son abdomen sous ses doigts. Il ne la libère qu’après avoir pressé un baiser sur son front et elle s’éloigne avec un petit soupir contrit, pressée de le retrouver de l’autre côté.

Dans la pièce principale, les rayons matinaux filtrent à travers les grandes baies vitrées et baignent la cuisine ouverte d’un halo doré. Fascinée par la vue imprenable qu’elles offrent sur l’océan et l’atmosphère agréable qui règne dans leur petite maison de vacance au décor côtier, Aisling se laisse séduire par un sentiment de sérénité inattendu. Elle n’a jamais été du genre à faire des projets, trop occupée à survivre au présent pour oser se projeter dans l’avenir. Pourtant, alors qu’elle verse une quantité indécente de café dans le filtre et lance la théière d’un même mouvement, elle se prend à rêvasser d’une jolie maison qui serait la leur, avec une cuisine aérée où elle pourrait reproduire ce petit rituel tous les matins. Perdue dans ses rêveries, elle n’entend pas la porte de la salle de bain s’ouvrir et sursaute quand la voix de Sid retentit dans le corridor et l’arrache à un futur fantasmé pour la ramener au présent bien réel. Le cœur battant la chamade, elle braque un regard inquiet dans sa direction et se détend aussitôt en le voyant débarquer avec un peigne, son gel et sa tignasse en bataille. Une main placée devant ses lèvres pour tenter de contenir son amusement, Aisling repose le thé qu’elle sirotait distraitement pour attraper sa tasse de café. « Assieds-toi, j’vais t’arranger ça. » Elle lance avec affection en lui déposant la boisson entre les mains. Un sourire aux lèvres, elle glisse ses doigts dans sa chevelure pour tenter de déterminer le mouvement que ses mèches ont décidé d’adopter ce matin. « J’sais que t’as plutôt tendance à dégager ton front avec ta nouvelle coupe, mais j’ai bien envie d’te laisser quelques mèches… » Elle commente en massant délicatement ses tempes le temps de trouver l’inspiration. A l’aide de son peigne, elle crée une petite raie de côté puis applique un peu de cire sur ses doigts pour mieux rabattre une partie de ses cheveux vers l’arrière avant de se placer devant lui pour ramener un peu de volume sur le devant de façon à ce que ses mèches effleurent ses sourcils d’un mouvement fluide. « Faut dire que ça m’manque un peu d’pas pouvoir les remettre en arrière. » Elle plaisante avec un petit sourire en replaçant justement une rebelle derrière ses oreilles. « Et voilà, t’es tout beau. » Satisfaite, elle s’écarte avec un petit soupir et s’installe sur le tabouret à ses côtés pour mieux contempler son œuvre. Elle avait prévu d’y rester sagement et laisser sa paume courir sur son avant-bras jusqu’à ce qu’il ait terminé son café, mais déjà ses jambes se balancent, incapable d’évacuer l’excitation curieuse qui déferle dans ses veines à l’idée d’embarquer pour une nouvelle aventure. « On y va ? » Elle demande alors en pressant sa main avec un peu trop d’enthousiasme à l’instant même où il écarte la tasse de ses lèvres.    





you feel like heaven
Thunder in the blue skies, lightning in the daylight, storm clouds in our eyes. Tidal waves in my heart, earthquakes in the still dark, eclipses in the night.
F R I M E L D A

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Dernière édition par Aisling Hayes le Jeu 30 Sep - 23:12, édité 1 fois
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Sid Bauer
Sid Bauer
le tatoueur au coeur tendre
le tatoueur au coeur tendre
kiss my lips and let’s run away together ♡ aisling - Page 4 HSiifW9 Présent
ÂGE : trente-trois ans, né le 26 janvier 1990.
SURNOM : sid, c'est déjà bien assez court... et c'est déjà un surnom aussi, même si très peu de gens le savent.
STATUT : il a finalement trouvé le courage d'avouer ses sentiments à sa belle irlandaise...
MÉTIER : tatoueur, propriétaire de son propre salon, wild ink.
LOGEMENT : #55, spring hill [appartement]
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PETIT PLUS : Il a un chat noir et blanc. • Il est bisexuel. • Il adore lire et regarder des documentaires. • Il a une sœur cadette. • Il déteste qu’on le prenne en photo. • Il n’a jamais touché à la drogue. • Il a arrêté de fumer et a réduit sa consommation d’alcool. • Il se spécialise dans les tatouages personnalisés. • Il adore dessiner. • Il aime les chats, la crème glacée à la pistache, les musées, les livres de recettes. • Il n'aime pas les épinards, les huîtres, le marron, les imbéciles et les gens bornés.
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wasted on you • and it seems like I've known you forever, I'll keep you safe for one more night, need you to know that it's all right. I see the real you, even if you don't, I do. I do.

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blood is thicker than water • we've taken different paths and traveled different roads, I know we'll always end up on the same one when we're old.
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Message(#) Sujet: Re: kiss my lips and let’s run away together ♡ aisling kiss my lips and let’s run away together ♡ aisling - Page 4 EmptySam 21 Aoû - 4:59



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Day 4: stay with me, you're all I see
And I'd give up forever to touch you, 'cause I know that you feel me somehow. You're the closest to heaven that I'll ever be and I don't want to go home right now. And I don't want the world to see me, 'cause I don't think that they'd understand. When everything's made to be broken, I just want you to know who I am. • Iris, Goo Goo Dolls

Son cœur se débat un peu trop dans sa poitrine tandis qu’il attend la réponse d’Aisling. S’il est plus ou moins convaincu de s’inquiéter pour rien, il n’arrive pas totalement à repousser son angoisse à l’idée que la fissure entre eux n’ait pas été aussi bien recollée qu’il n’y paraît. La caresse de son pouce qui retrace délicatement la ligne de sa mâchoire le rassure. « Toujours. » Sa voix est pleine d’une sincérité qui se reflète dans l’assurance avec laquelle elle appuie ses paumes chaudes sur son visage et l’attire vers elle pour l’embrasser. Soulagé, il expire longuement tandis que son inquiétude se fond et disparaît dans la tendresse de leur étreinte. « Tant qu’c’est avec toi. » Les mots lui sont délicieusement familiers. Pourtant, il lui faut quelques longues secondes pour qu’émerge dans sa mémoire le souvenir de leur étreinte sur le toit et la façon dont elle lui avait soufflé ces mêmes paroles à l’oreille, le soir de leur premier rendez-vous. Les lèvres d’Aisling retrouvent les siennes, l’embrassent à répétition sans lui laisser l’occasion d’approfondir le baiser. Elles dévient vers sa joue et le chatouillent à quelques reprises avant qu’il ne décide de riposter en enfouissant son visage dans son cou et en réservant le même sort à la peau fine qu’il rencontre. Elle lutte dans son étreinte et il l’aurait laissé aller sans la moindre hésitation si elle ne ponctuait pas ses tentatives d’évasion d’éclats de rire étouffés. Elle finit pourtant par s’abandonner entre ses bras et glisser ses doigts dans ses mèches. Jetant l’éponge lui aussi, il ferme les yeux et inspire l’odeur réconfortante de sa peau en savourant sa tendresse. Son souffle lui chatouille l’oreille tandis qu’elle se penche, tentatrice, pour lui murmurer : « Et puis j’ai vraiment hâte de découvrir ta ville. » Sa voix coulante lui fait presque oublier la trépidation étrange qui l’habite dès qu’il songe à cette visite des quartiers où il avait l’habitude de rôder. Du reste, insensible à ses émois, Aisling poursuit son offensive, de toute évidence déterminée à le déconcentrer. « Mais avant… » L’ombre d’une caresse délicate sur son lobe le fait frissonner et il ne peut s’empêcher de se demander ce qu’elle a derrière la tête… pour le découvrir presque aussitôt. « J’prends la salle de bain! » Avant qu’il n’ait pu la rattraper, elle lui file entre les doigts comme une anguille en ricanant pour sautiller jusqu’à la commode.

En dépit du froid désagréable qui s’est engouffré sous les draps maintenant qu’elle n’est plus là pour les réchauffer avec lui, il se tourne sur le dos pour la suivre des yeux, un bras replié sous sa tête. Ses vêtements en main, elle disparaît dans la salle de bain en lui lançant une dernière œillade joueuse. Dans le silence soudain de la chambre vide, il porte une main fatiguée à son visage, se frotte maladroitement les yeux dans l’espoir de chasser l’impression désagréable d’avoir du sable sous les paupières qui accompagne sa nuit trop courte, sans grand succès. Un peu déphasé, il se redresse et s’assoit sur le matelas. Sur la table de nuit, son portable semble le défier. Il l’ignore soigneusement, se passe plutôt une main dans les cheveux en soupirant. Il aurait envie de rester sous les draps, blotti contre le corps chaud d’Aisling, ignorer la journée qui s’amorce et tout ce qui n’est pas sa peau douce sous ses mains et ses lèvres sur les siennes. Il se lève quand même, se traîne à son tour jusqu’à la commode. Les mains enfouies dans son tiroir, il remue les bouts de tissu sans vraiment les voir. Peu inspiré, il ne sait pas trop ce qu’il cherche. S’il entend distraitement le déclic de la porte de la salle de bain, il n’y prête pas vraiment attention, si bien que, sortis de nulle part, les bras qui se nouent autour de sa taille le font sursauter. Même si rationnellement il a reconnu sa copine, il ne se détend qu’en sentant sa joue veloutée s’appuyer sur son bras tandis qu’elle jette un coup d’œil à ses vêtements désordonnés. « J’aime bien celle-là. » Il suppose qu’elle parle de la chemise sur laquelle repose sa main droite. Il l’observe d’un œil incertain en hochant la tête, pas totalement convaincu mais soulagé qu’elle ait plus ou moins choisi pour lui. « Vaudrait mieux qu’tu la mettes avant que j’te la pique… » Elle ponctue sa remarque d’un baiser tendre sur son omoplate. Un sourire au coin des lèvres, il pivote légèrement vers elle. « C’est vrai qu’c’est un danger bien réel comme t’as des vues sur le trois quart de mes vêtements, » rétorque-t-il, l’air faussement contrarié et, surtout, pas très convaincant. Car ils savent bien tous les deux que ça ne le dérange pas particulièrement qu’elle pille sa garde-robe. Même que ça nourrit agréablement son petit côté possessif de la voir s’enrouler avec bonheur dans ses vêtements trop grands pour elle. Elle veut s’écarter, mais il n’a pas envie de la laisser aller, alors il la retient par les épaules. Elle revient se presser contre lui sans la moindre hésitation. « Tu devrais y aller mon Sid… j’vais faire ton café. » Attendri, il l’embrasse sur le front, lui souffle un merci sincère puis la libère. Tandis qu’elle s’éloigne dans le couloir, il retourne à ses vêtements. La chemise qu’Aisling lui a recommandée en main, il opte pour un jean noir et confortable pour l’accompagner.

Dans la salle de bain, il grimace en apercevant sa tignasse en bataille. Vu le peu de soin qu’il lui a accordé la veille, ça n’a rien d’étonnant, aussi l’ignore-t-il simplement et se glisse sous la douche. L’eau chaude qui coule en cascade sur sa peau est réconfortante. Peu à peu, elle chasse une partie de sa fatigue et réussit même à apaiser son stress. Lorsqu’il émerge de la cabine, quelques minutes plus tard, il se sent revigoré et même vaguement optimiste. Ça ne dure pas, évidemment. Rapidement, ses mèches indomptables ont raison de sa maigre réserve de patience matinale. En choisissant de porter les cheveux plus courts qu’il ne l’avait fait depuis des années, il pensait gagner en efficacité, mais c’est plutôt le contraire qui s’est produit comme il ne peut plus se rabattre sur ses techniques habituelles. Surtout, sa crinière semble maintenant avoir une volonté propre qui ne répond plus qu’à l’autorité d’Aisling. Avec un soupir embêté, il abandonne finalement et se glisse dans ses vêtements. À dessein, il évite de boutonner le haut de sa chemise, question de mettre en valeur l’aigle tatoué sur sa poitrine et le pendentif en forme d’oiseau qu’il a tiré de la petite pochette dans laquelle il a placé ses bijoux. Satisfait du résultat, il récupère son matériel à coiffure et émerge de la salle de bain en interpelant sa copine d’une voix à peine plaintive. « Leen, tu veux bien m’aider ? Mes cheveux font n’importe quoi encore ! » Appuyée contre le comptoir de la cuisine, les mains enroulées autour d’une tasse, elle lève les yeux vers lui et semble comprendre d’un simple coup d’œil le cœur de son problème. « Assieds-toi, j’vais t’arranger ça. » Il s’empresse d’obéir et s’installe sur la chaise au bout de la table. Il pose devant lui le peigne et le pot de gel qu’il a apportés de la salle de bain. En échange, Aisling lui tend une tasse de café qu’il accepte avec reconnaissance, charmé par l’arôme puissant qui s’en dégage. Pressé de goûter à sa dose de caféine matinale, il la porte aussitôt à ses lèvres tout en s’assurant de garder la tête bien droite pour ne pas embêter sa copine pendant qu’elle travaille. « J’sais que t’as plutôt tendance à dégager ton front avec ta nouvelle coupe, mais j’ai bien envie d’te laisser quelques mèches… » Il ne l’écoute qu’à moitié, se contente de lui répondre par un soupir appréciateur qu’il lui laisse le soin de déchiffrer et d’interpréter comme elle le désire. C’est qu’il lui fait totalement confiance et s’en remet sans la moindre hésitation à elle. Les yeux fermés, il profite simplement de ce moment de bonheur tranquille et du massage délicat que lui procurent ses doigts agiles en courant dans ses mèches. Un mouvement discret dans son dos lui apprend qu’elle contourne probablement la chaise. Ouvrant les yeux, il écarte les jambes pour la laisser s’approcher afin qu’elle puisse atteindre facilement sa crinière. Le regard rivé sur la bande de peau dévoilée par son haut, il combat l’envie de se pencher pour poser ses lèvres sur son ventre. « Faut dire que ça m’manque un peu d’pas pouvoir les remettre en arrière, » poursuit-elle, visiblement inconsciente de la direction qu’ont prises ses pensées. En vrai, ça me manque un peu aussi… songe-t-il, sans pour autant oser l’affirmer à voix haute. Car il aime la familiarité de ce petit geste tendre qu’il a rapidement fini par associer à elle. « Et voilà, t’es tout beau. » Visiblement satisfaite, elle s’installe à ses côtés. « Merci. » Le regard tendre par-dessus le rebord de sa tasse, il lui offre un sourire avant de replonger dans la délicieuse amertume de son café. Il a à peine eu le temps d’avaler la gorgée qu’il a prise qu’Aisling presse déjà sa main avec l’enthousiasme d’une gamine à qui on a promis une visite au zoo. « On y va ? » Il aurait presque envie de se plaindre, de souligner qu’il n’a pas fini son café pour faire durer encore un peu cet instant de sérénité, mais le regard tout plein d’espoir d’Aisling le convainc de ravaler sa mauvaise humeur matinale. Il se permet tout de même un soupir avant d’engloutir ce qu’il restait de sa tasse de café, qu’il repose ensuite sur la table avec un toc tout plein de finalité.  « On y va, » réplique-t-il en se penchant vers elle pour lui voler un baiser.

Un quart d’heure plus tard, ils sont installés chacun à leur place dans le van. Au rythme de la musique rock qu’Aisling a choisie, ils s’éloignent de leur quartier paisible et se rapprochent du centre-ville. Cette fois, Sid n’a pas demandé à sa copine de jouer les copilotes, confiant de savoir s’orienter dans les rues de sa ville natale. Du reste, ils ont décidé d’errer un peu au hasard en s’arrêtant selon leurs envies dans des endroits qui leur plaisent. Déjà, les rues lui semblent de plus en plus familières. Sur la promenade qui longe l’Albert Park Lake, il est assailli de souvenirs jusqu’alors plus ou moins enfouis. Inspiré, il prend la gauche pour se garer dans l’une des aires de stationnement à l’intention des visiteurs. En coupant le moteur, il se tourne vers Aisling, amusé par son regard intrigué. « Prête à découvrir notre premier arrêt de la journée ? » lui demande-t-il en descendant du véhicule. Main dans la main, ils s’éloignent du van. D’un pas lent, ils remontent le sentier qui mène au bord de l’eau. « Je venais souvent m’installer ici quand j’en avais marre d’être chez moi. » Du regard, il balaie la surface bleutée du lac, s’égare momentanément sur les gens qui marchent autour d’eux. À quelques mètres devant eux, une petite famille s’est installée sur la berge et les gamins s’amusent à lancer des cailloux dans l’eau pour tenter de faire des ricochets. « C’est pas exactement l’océan et le lac est artificiel, mais c’était paisible. Surtout la nuit, quand il n’y avait personne ou presque. » Le lac avait aussi l’avantage d’être plus proche de la maison, ce qui lui facilitait un peu la tâche quand il devait rentrer en catastrophe pour être de retour dans son lit à temps pour ne pas se faire surprendre par Randy, qui revenait d’une sortie avec les Devils. « Pas très loin d’ici, il y avait un petit café avec une jolie terrasse. J’ai pensé qu’on pourrait se prendre quelque chose à manger. » Et un autre café aussi… songe-t-il sans pour autant le préciser. De toute façon, le sourire en coin qui est apparu au coin des lèvres d’Aisling lui révèle qu’elle a déjà compris qu’il lui faut sa deuxième dose de caféine de la journée. Avec une pointe de déception, il constate que l’établissement n’existe plus. Malgré la nostalgie un peu triste que cette disparition lui évoque, Sid n’est pas vraiment surpris. À l’époque, la structure semblait déjà être sur le point de s’écrouler au moindre coup de vent un peu trop insistant. Quelques mètres plus loin, cependant, se trouve un camion restaurant peint d’un rouge criard et décoré d’un énorme churro aux gros yeux qui lève le pouce en l’air comme pour les convaincre de s’approcher.

Convaincu par l’enthousiasme contagieux d’Aisling et par son estomac qui gargouille gaiement à l’idée d’avoir quelque chose à se mettre sous la dent, il se laisse entraîner vers la courte file d’attente. À la petite fenêtre, ils commandent une douzaine de churros classiques à partager ainsi qu’un café pour Sid et une limonade pour Aisling, avant de s’écarter pour attendre leur commande. Blottis l’un contre l’autre, ils discutent tout bas, perdus dans leur petite bulle de bonheur jusqu’à ce que le cuisinier les appelle pour leur donner leurs pâtisseries. Le sac en papier tout chaud et leurs boissons en main, ils vont s’installer sur un banc de parc en bois au bord de l’eau. Rapidement, le tatoueur constate que, si le café est buvable, les churros, eux, sont délicieux. Avec une pointe d’amusement, il accepte les bouchées que lui offre Aisling en se demandant comment il a pris l’habitude de se laisser nourrir comme un oisillon. Détournant momentanément le regard du lac qui scintille de petits diamants dorés sous les chauds rayons du soleil, il sourit en remarquant une tache de chocolat sur la lèvre supérieure de sa belle. « T’as un truc là, » déclare-t-il en désignant du bout de l’index sa bouche. Sans lui laisser le temps de l’essuyer, il se penche vers elle et l’embrasse en profitant de ce rapprochement pour recueillir du bout d’une langue taquine le sirop chocolaté. En se redressant, il lui sourit, satisfait de voir son teint rosé et son petit air timide, et lui expose la suite de son idée sans se laisser distraire : « On devrait continuer à marcher par là après. À l’époque, il y avait une ruelle pleine de street art pas très loin d’ici. Je sais plus si c’est encore comme ça, mais je pense que ça te plairait. » Autrefois, il se faisait un point d’honneur de parcourir la ruelle chaque fois qu’il en avait l’occasion pour observer le paysage changeant des peintures colorées qui recouvraient les murs de briques. Sous le couvert de la nuit, il en avait lui-même profité pour ébaucher quelques créations personnelles plus ou moins réussies, jusqu’à son dernier chef-d’œuvre : « Un jour, j’ai décoré la porte d’un resto sur laquelle il était écrit Delivery only d’un zombie qui venait livrer des cerveaux sur un plateau… » Il rigole doucement en se rappelant la fierté qu’il avait ressenti en voyant son œuvre terminée et, surtout, en constatant qu’elle semblait plaire suffisamment au proprio du resto pour qu’il n’ait pas choisi de recouvrir immédiatement la fresque de l’horrible peinture beige qui lui avait servi de toile vierge. « C’est sûr qu’il n’est plus là aujourd’hui, mais je serais curieux de voir si c’est encore le rendez-vous des artistes de ruelle. »





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maybe i’m just as scared as you. it's alright, stay by my side on the edge of everything we know. it's alright, just don't look down and i will hold on and never let go. you're right beside me, so just close your eyes, i'll never let go. you're all that i need, so just close your eyes. • close your eyes, rhodes

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Aisling Hayes
Aisling Hayes
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Présent
ÂGE : 28 ans, née le 20 février 1994
SURNOM : Ash par ses amis, Bambi ou le faon par Phoenix, Leen par son Sid... et Ivana Rose sur instagram.
STATUT : Essaie d'écouter son cœur, de le confier à Sid malgré sa peur.
MÉTIER : Modèle alternative (Suicide Girls, OnlyFans) effeuilleuse quelques soirs par semaine, poupée brisée à plein temps.
LOGEMENT : Appart' #353 à Redcliffe
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TW IN RP : par mp si besoin ♡
ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié.
PETIT PLUS : Née en Irlande du Nord dans une famille très catholique, parle avec un accent gaélique. A troqué les rues pluvieuses de Belfast pour le soleil de Brisbane mais son existence est toujours aussi grise. Se croit bonne à rien si ce n’est à jeter son corps en pâture aux caméras. Faut bien payer le loyer et sa dette envers le club. Aisling se réfugie dans les bras de son Sid et dans les chansons qui ouvrent son cœur à sa place. Le son à fond, elle danse pour extérioriser le tumulte de ses sentiments. Parfois, elle chante aussi… mal, elle trouve. Végétarienne, ancienne junkie, sobre depuis 10 mois
CODE COULEUR : #ff6699
RPs EN COURS : Sid [14]Sid [16]Sid [fb2]Sinner [r.a.]Robin [2]

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Sid ♡ I won't turn back I won't cross that hidden danger line. It's a loud and dark world but I think I found the light. I need you to tell me everything will be alright, to chase away the voices in the night; when they call my name.

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Robin ♡ you lead the blind you lead the stream, the current ways are much to lean, you are the captain of the team!

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Phoenix ♡ I need a hero, I'm holding out for a hero 'til the end of the night. He's gotta be strong and he's gotta be fast, and he's gotta be fresh from the fight. He's gotta be larger than life!

RPs EN ATTENTE : Jordan [2] ♡ Phoenix [4]

Je ne prends que 6 RPS à la fois.


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AVATAR : Mellisa Clarke
CRÉDITS : loudsilence (avatar) + Frimelda (sign) + Loonywaltz (ub) + Sid (ub)
DC : Jameson la louve
PSEUDO : Whitefalls/Whitewolf
INSCRIT LE : 07/09/2016
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Day 4: let's roam these streets together
You know every part of me I let you in, I let you see all the dark in every corner of my room. Let me do that for you and tell me all about your past, why you painted those walls black, baby it's all right you're safe in here with me. Open up so I can see...

Les yeux pétillants de tendresse et d’excitation, Aisling ne lâche pas Sid du regard alors qu’il se réfugie dramatiquement dans sa tasse pour la finir d’une traite avant de la reposer. « On y va. » La petite exclamation de joie qui enflait dans sa gorge fond sur ses lèvres, étouffée par la caresse de sa bouche. Souriant tout contre son visage, elle ne peut s’empêcher de penser que son copain a trouvé à travers leurs baisers la méthode parfaite pour protéger ses tympans sensibles au matin et réguler la frénésie qui a tendance à l’agiter depuis le début de leur aventure. Mais c’est plus fort qu’elle. De toute sa vie, elle n’a jamais fait le moindre voyage pour le plaisir, ses grands départs toujours ponctués de peurs et d’une douloureuse finalité. Avec Sid, elle peut profiter de ces découvertes le cœur léger, sans s’attrister d’une vie qu’elle viendrait de quitter, ni craindre pour sa sécurité. « J’vais chercher mes affaires ! » Elle s’exclame en se redressant un peu précipitamment, fait un pas vers la porte, se ravise et picore un baiser sur sa joue avant de repartir en trombes vers la chambre. Elle attrape son petit sac à dos, ses lunettes de soleil, le polaroid et une pellicule de rechange avant de retrouver Sid à la porte, vaguement moins préparé, comme pour faire un point d’honneur à ne pas avoir l’air d’un touriste. Après un regard langoureux en direction de la mer, elle grimpe en voiture et profite que Sid s’installe au poste de conduite pour fouiller parmi les CDs qu’elle a empilé dans la boite à gant et choisir l’hymne qui marquera officiellement le début de leurs explorations du jour. Elle opte pour un groupe qu’ils aiment tous les deux, laisse la voix rauque du chanteur les réveiller tandis qu’ils s’élancent sur le bandeau de route longeant la plage afin de rejoindre le centre-ville. Un sourire léger aux lèvres, les paumes appuyées sur son siège, elle laisse son regard voguer sur les flots, fascinée par la façon dont les rayons du soleil y scintillent comme un millier de paillettes.

Il bifurque bientôt sur la droite et la vaste étendue bleue est remplacée par quelques jolis arbres, des trams colorés et la devanture d’immeubles à l’allure presque européenne. Ils remontent ce paysage urbain, inexploré pour elle mais clairement familier pour lui, à en croire l’aisance avec laquelle il dirige leur van sur les grands axes comme les plus petits, délaissés par les autres conducteurs. Sentant leur véhicule ralentir aux abords d’un grand parc, Aisling se détache de la vitre pour poser un regard curieux sur son copain. Le grincement du frein à main lui confirme qu’ils viennent d’atteindre leur première destination, tout comme le sourire satisfait qu’il affiche. « Prête à découvrir notre premier arrêt de la journée ? » Ses lèvres lui répondent d’elle-même tandis qu’elle presse le bouton de sa ceinture de sécurité pour se libérer. « Tu sais bien qu’oui. » Elle plisse le nez avec une touche d’espièglerie, glisse son sac sur une épaule et saute du van un peu trop haut pour le rejoindre sur l’asphalte. Leurs paumes se retrouvent aussitôt et leurs doigts s’entrelacent tranquillement tandis qu’il l’entraîne sur un petit chemin bordé de verdure. La voix de Sid s’élève, se mêle au crissement agréable des graviers sous leurs épaisses semelles. « Je venais souvent m’installer ici quand j’en avais marre d’être chez moi. » Ses doigts pressent tendrement sa main tatouée, ses yeux effleurent son visage, tentent de contenir l’éclat de curiosité qui s’allume derrière les iris gris comme chaque fois qu’il lui révèle une petite miette de son passé. Il ne semble pas la remarquer, son regard survolant l’étendue calme du lac qui s’étend à leurs pieds et les collines alentours avant de s’attarder sur une poignée de bambins, occupés à en troubler la surface à l’aide de petits galets. Un sourire attendri aux lèvres, Aisling ne peut s’empêcher de se demander s’il se revoit au même âge, et sent son cœur se pincer en espérant qu’il s’agit d’un souvenir heureux. « C’est pas exactement l’océan et le lac est artificiel, mais c’était paisible. Surtout la nuit, quand il n’y avait personne ou presque. » Ses paroles lui laissent penser que oui, même si les circonstances qui le poussaient à filer hors de sa chambre pour s’aventurer autour du lac ne l’étaient pas toujours. « C’est joli. Même de jour, c’est joli. » Elle répond avec un petit sourire, amusée à l’idée qu’il ait toujours été une créature nocturne, errant au cœur de la ville pour se ressourcer dans le calme de la nuit. Mon mini vampire rebelle. « Pas très loin d’ici, il y avait un petit café avec une jolie terrasse. J’ai pensé qu’on pourrait se prendre quelque chose à manger. » Il lui propose alors qu’ils remontent lentement le sentier longeant l’étendue d’eau. Et reprendre un café, tant qu’à faire ? Elle songe tandis qu’un petit sourire taquin se dessine au coin de ses lèvres. « Bonne idée, surtout que j’commence à avoir un peu faim… » C’est qu’elle a complètement oublié de manger, trop consumée par son envie de partir à la découverte de la ville où Sid a passé les dix-huit premières années de sa vie.

Leurs pas s’accélèrent, seulement pour ralentir un peu plus loin, empreints d’hésitation. Curieuse, Aisling scrute les dunes dans l’espoir d’apercevoir le petit refuge que Sid lui a promis. Ce n’est qu’en surprenant le doute puis l’onde de regret qui traverse son regard qu’elle comprend que le petit café a disparu. Luttant contre la pointe de tristesse qui lui gratouille le cœur, elle fait courir ses doigts sur l’avant-bras de son copain. Ses états d’âme sont toutefois de courte durée car ses yeux repèrent bientôt une énorme enseigne en forme de churros surmontant un charriot à l’air si désuet qu’elle le trouve aussitôt bourré de charme. « Oh, on pourrait peut-être se prendre des churros ? J’suis sûre qu’ils ont du café en plus… » Leurs regards se croisent, complices, et Aisling sent un sourire ravi éclairer son visage en réponse à celui qui point doucement sur les lèvres de Sid. Décidant de l’interpréter comme un oui, elle se lance gaiement vers le petit camion rouge, entraînant son copain derrière elle. Pendant qu’ils attendent plus ou moins patiemment leur tour, Aisling dévore les préparations des yeux et souffle à Sid ses envies, de façon à ce qu’il puisse commander pour eux deux. Ils n’ont pas à attendre trop longtemps leurs victuailles, ou peut-être que le temps passe tout simplement rapidement lorsque son copain la retient ainsi tout contre sa poitrine. Si elle accepte de s’en détacher, ce n’est que pour récupérer sa limonade et laisser Sid se charger du petit sac en papier à l’odeur alléchante. D’un pas décidé, il se dirige vers un banc donnant sur le lac. Aisling le suit en trottinant, regrettant de ne pas avoir pris l’initiative d’attraper leurs churros pour en goûter un en chemin. Une fois installée, elle pioche aussitôt dans le sac et mord dans la spécialité sucrée avec un petit soupir d’extase pendant que Sid plonge invariablement dans son café. « C’est trop bon ! » Sa bouchée d’urgence avalée, elle se met en tête de partager son plaisir et trempe généreusement un churros dans le petit bol de chocolat pour le placer devant les lèvres de Sid. D’abord surpris, il a un petit mouvement de recul puis hausse finalement un sourcil avant de se laisser tenter. Troublée par la bouffée de bonheur qui l’envahit en le voyant accepter son offrande, Aisling se réfugie un instant sous sa frange et dans sa limonade. Elle ne résiste toutefois pas longtemps avant de retenter l’expérience et leurs churros disparaissent au rythme tranquille de leurs petites bouchées.

Jusqu’à ce que Sid se tourne vers elle, le regard à la fois tendre et amusé. « T’as un truc là. » Les sourcils froncés de confusion, Aisling porte une main hésitante à son visage mais son copain la devance d’un baiser. D’une langue agile, il caresse sa lèvre supérieure, la fait tressaillir de volupté, comme chaque fois qu’il l’embrasse sans prévenir. « Merci. » Elle souffle avec un petit sourire timide, le cœur encore agité et les joues roses de plaisir. « On devrait continuer à marcher par là après. » Il reprend comme si de rien n’était. Intriguée par son inspiration soudaine, Aisling trouve dans sa curiosité de quoi se distraire momentanément de son envie de l’embrasser. « À l’époque, il y avait une ruelle pleine de street art pas très loin d’ici. Je sais plus si c’est encore comme ça, mais je pense que ça te plairait. » Comme il devait certainement s’y attendre, ses yeux s’arrondissent aussitôt à l’idée de découvrir ce paysage urbain entre civilisation et anarchie, exactement comme elle les aime tant. Elle n’a toutefois pas le temps de lui témoigner son enthousiasme qu’il reprend : « Un jour, j’ai décoré la porte d’un resto sur laquelle il était écrit Delivery only d’un zombie qui venait livrer des cerveaux sur un plateau… » Il ponctue sa description d’un petit rire tranquille, le regard emplit d’une agréable nostalgie si douce que l’irlandaise sent son cœur se serrer. Cette fois cependant, impossible de contenir ses émois. « Oooh mon Sid j’adorerais le voir ! » Elle lance d’un ton presque suppliant en enroulant ses doigts autour de l’avant-bras tatoué de son copain. « C’est sûr qu’il n’est plus là aujourd’hui. » Il tempère d’une voix calme et un peu trop résignée. La frimousse butée, elle daigne toutefois écouter la suite de son raisonnement. « Mais je serais curieux de voir si c’est encore le rendez-vous des artistes de ruelle. » Son cœur coincé entre déception et excitation, elle hoche la tête et se redresse d’un petit bond. « Moi j’pense qu’on devrait encore pouvoir le trouver. » Elle décrète avec tout l’aplomb dont elle est capable, tendant la main vers Sid pour qu’il enroule ses doigts entre les siens. « Ce serait un crime de l’avoir recouvert. » Elle voit bien à son petit sourire énigmatique qu’il n’en croit rien, mais Aisling a envie de nourrir cet espoir. Envie de croire qu’elle pourra surprendre un éclat de l’adolescent qu’il a été au détour d’une ruelle de son passé.

Main dans la main, ils reprennent leur promenade sans se presser, suivent le sentier longeant le lac scintillant puis une agréable étendue verte jusqu’à l’orée du parc. Les lèvres scellées pour mieux profiter du spectacle, Aisling ne peut s’empêcher de se demander s’il vivait loin d’ici et s’il venait à pieds, dans quelle ouverture entre les grands bâtiments gris se trouvait la rue menant jusqu’à chez lui. S’il saurait la retrouver dans le noir comme lorsqu’il était gamin, et s’il en a envie. Sa voix basse la tire de ses rêveries en lui indiquant qu’ils sont sur le point d’arriver à bon port. Curieuse, elle se laisse guider dans une petite rue coincée entre deux boutiques. « Oh… » Elle murmure, le souffle coupé par le changement d’ambiance immédiat. Après les rues neutres et proprettes, les briques colorées d’immenses scènes lui font un sacré effet. L’ambiance artistique et chaotique est renforcée par quelques objets abandonnés, eux aussi décorés de façon à être parfaitement intégrés au décor rebelle et inspiré. « C’est trop génial, on s’croirait dans Sid & Nancy ! » Elle s’emballe, sans toutefois oser lui proposer de recréer la scène du baiser, appuyés contre les énormes poubelles qui lui font de l’oeil un peu plus loin. Au lieu de ça, elle virevolte de gauche à droite, ses yeux sautillants d’une fresque à l’autre, son polaroid immortalisant ses préférées d’un petit clic satisfaisant, ses doigts agitant distraitement les clichés tandis que son attention s’envole déjà vers le prochain éclat de couleur, guettant particulièrement l’arrière porte des restaurants dans l’espoir d’y surprendre les contours d’un serveur zombie un peu vieilli par le temps. Elle se laisse toutefois déconcentrer par un joli cœur rose peint sur un mur blanc qui dénote par sa douceur. I painted this wall for you. Charmée par son message romantique, elle le prend aussitôt en photo. « Tu vois, si j’avais fait un de ces dessins, ce serait celui-là. » Elle souffle en agitant le cliché avant de le remettre à Sid, s’étonne de surprendre un petit sourire mi tendre, mi moqueur sur ses traits. Les sourcils froncés, elle reporte son attention sur le mur et repère alors les petits caractères qui lui avaient échappé. Have sex with me… Les joues brûlantes, elle se détourne aussitôt pour tenter de cacher son malaise. « Enfin… à peu près quoi. J’aurais pas… t’sais. » Elle marmonne pour tenter d’atténuer ce désir qu’il éveille doucement en elle et qu’Aisling n’est pas encore tout à fait prête à pleinement accueillir. « Ce serait lequel, toi ? » Elle demande d’une voix un peu pressée, dans l’espoir de lui fournir une diversion qui pourrait lui ôter l’envie de commenter.

Il semble sur le point de lui répondre, mais son expression amusée fane tandis que son regard se porte sur un point dans son dos. Un petit sourire incrédule naît timidement sur ses lèvres et sa main presse délicatement la sienne. La gorge nouée par une étrange intuition, Aisling suit son regard jusqu’à apercevoir une grande porte beige décorée de ce qui ressemble à un plateau surmonté d’une substance grise rosée. « Mon Sid… » Elle souffle d’une petite voix, enroulant ses mains autour de son bras pour l’encourager à se rapprocher de la fresque. Elle contourne l’énorme poubelle, le cœur battant à l’idée de découvrir cette petite fenêtre sur l’évolution créative de son artiste adoré… seulement pour constater que la main se promène seule au milieu d’un océan d’immenses lettres colorées. Ça peut pas être ça, on doit s’être trompés... Elle songe en étudiant le mur, les sourcils froncés. Un peu plus haut sur le côté, apparaissent pourtant les vestiges d’une tête de zombie détaillée. La peinture est ancienne et délavée, mais on aperçoit encore la finesse de ses traits, la maitrise des couleurs, l’ébauche du coup de pinceau si caractéristique qu’elle le retrouve encore dans son travail aujourd’hui. Une moue attristée au coin des lèvres, Aisling relève ses grands yeux interrogatifs vers Sid, sent les derniers morceaux de son cœur se briser en découvrant l’émotion nimbée de nostalgie qui se peint sur ses traits. « Il devait être magnifique... » Elle murmure d’une petite voix pleine d’émotion en tendant les doigts pour effleurer les contours écaillés de son art. « J’aime pas trop que des gens essaient de recouvrir des parties de toi. » Surtout que j’avais vraiment très envie de les voir, moi. Apaisée par la caresse tendre de sa paume sur son épaule, elle finit par laisser échapper un petit soupir résigné et sort son polaroid pour immortaliser ce qu’il reste de son œuvre, soudain effrayée à l’idée que ces vestiges puissent eux aussi disparaissent à jamais. Comme ça, il en restera toujours un peu avec moi. Elle songe en doublant la manœuvre d’un cliché numérique revanchard pour plus de sureté. Une fois certaine d’avoir pu sauver ce qu’il restait, elle relève les yeux vers son copain. « Mais j’suis quand même contente d’avoir pu en voir un bout. » Du bout des doigts, elle caresse tendrement sa joue, se hisse sur la pointe des pieds sans pouvoir s’empêcher de voler un petit baiser plein de tendresse au coin de ses lèvres, comme pour demander la permission d’en avoir d’avantage. « Ça ferait un beau tatouage, tu sais ? » Elle souffle avec un petit sourire sans trop s’éloigner. « Tu t’y intéressais déjà quand tu l’as fait ? » Elle demande d’un ton innocent tandis qu’elle essaie de s’imaginer à quoi il pouvait ressembler, le soir, dans sa ruelle mal éclairée. Venait-il seul ou accompagné, avait-il l’air d’un gamin un peu paumé, caché sous une grande capuche ou bien d’un jeune homme vaguement rebelle, ses ustensiles dans une main et une clope nonchalante au coin des lèvres ? Ces images évocatrices éveillent d’autres questions qu’elle hésite un peu à partager. Les lèvres pincées, elle gratouille nerveusement le col sombre de sa chemise avant d’oser se lancer, les yeux rivés sur le pendentif en forme d’aigle qui repose sur sa poitrine : « Mais euh… t’habitais près d’ici quand t’étais petit ? » Distraitement, elle fait rouler un petit caillou sous sa chaussure pour ne pas donner l’impression de fouiner… sans toutefois pouvoir s’empêcher de laisser filtrer ses intentions dans ses grands yeux pleins d’espoir quand elle finit par les relever pour croiser son regard.





you feel like heaven
Thunder in the blue skies, lightning in the daylight, storm clouds in our eyes. Tidal waves in my heart, earthquakes in the still dark, eclipses in the night.
F R I M E L D A

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Sid Bauer
Sid Bauer
le tatoueur au coeur tendre
le tatoueur au coeur tendre
kiss my lips and let’s run away together ♡ aisling - Page 4 HSiifW9 Présent
ÂGE : trente-trois ans, né le 26 janvier 1990.
SURNOM : sid, c'est déjà bien assez court... et c'est déjà un surnom aussi, même si très peu de gens le savent.
STATUT : il a finalement trouvé le courage d'avouer ses sentiments à sa belle irlandaise...
MÉTIER : tatoueur, propriétaire de son propre salon, wild ink.
LOGEMENT : #55, spring hill [appartement]
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POSTS : 1606 POINTS : 40

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GENRE : Je suis un homme
ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié.
PETIT PLUS : Il a un chat noir et blanc. • Il est bisexuel. • Il adore lire et regarder des documentaires. • Il a une sœur cadette. • Il déteste qu’on le prenne en photo. • Il n’a jamais touché à la drogue. • Il a arrêté de fumer et a réduit sa consommation d’alcool. • Il se spécialise dans les tatouages personnalisés. • Il adore dessiner. • Il aime les chats, la crème glacée à la pistache, les musées, les livres de recettes. • Il n'aime pas les épinards, les huîtres, le marron, les imbéciles et les gens bornés.
CODE COULEUR : #0489B1
RPs EN COURS : aisling #14aisling #16aisling f.b 2aisling [r.a. sinling]eoinsami

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wasted on you • and it seems like I've known you forever, I'll keep you safe for one more night, need you to know that it's all right. I see the real you, even if you don't, I do. I do.

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blood is thicker than water • we've taken different paths and traveled different roads, I know we'll always end up on the same one when we're old.
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AVATAR : andy biersack ♥
CRÉDITS : alegria (avatar) • astra (signature) • loonywaltz (ub) • jo (dessin) • whitefalls (montage)
DC : laoise, l'artiste peintre
Femme (elle)
INSCRIT LE : 01/03/2016
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Message(#) Sujet: Re: kiss my lips and let’s run away together ♡ aisling kiss my lips and let’s run away together ♡ aisling - Page 4 EmptyMer 1 Sep - 4:05



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Day 4: stay with me, you're all I see
And I'd give up forever to touch you, 'cause I know that you feel me somehow. You're the closest to heaven that I'll ever be and I don't want to go home right now. And I don't want the world to see me, 'cause I don't think that they'd understand. When everything's made to be broken, I just want you to know who I am. • Iris, Goo Goo Dolls

Sans grande surprise, Aisling est emballée à l’idée de découvrir la ruelle colorée dont lui a parlé Sid. Encore plus, peut-être, à l’idée de découvrir son œuvre un peu glauque. « Moi j’pense qu’on devrait encore pouvoir le trouver. » Même s’il sait trop bien que son zombie a peu de chance d’avoir survécu à presque une décennie sur la porte de ce resto qui n’en est peut-être même plus un, il ne peut se résoudre à tempérer son espoir une fois de plus. Alors il hoche la tête, un sourire incertain au coin des lèvres. « Peut-être… » souffle-t-il en prenant la main que la jeune femme lui tend. Ses doigts entrelacés avec les siens, il sent une chaleur agréable flamber dans sa poitrine quand elle ajoute avec une certitude touchante : « Ce serait un crime de l’avoir recouvert. » Déterminé à ravaler les émotions déroutantes qui menacent de l’étouffer, il laisse échapper un petit rire tendre. Déjà, elle se lève et Sid l’imite. Leurs mains toujours liées, ils abandonnent leur banc et se débarrassent de leurs déchets dans une poubelle à proximité avant de reprendre leur promenade. Le tatoueur prête plus ou moins attention au chemin et se concentre plutôt sur la beauté du paysage et, surtout, la présence douce d’Aisling à ses côtés. C’est comme s’il n’avait jamais quitté la ville : ses pas le ramènent d’eux-mêmes vers la ruelle, retracent sans la moindre hésitation ce parcours qu’il a suivi des centaines de fois auparavant et qu’il connaît encore par cœur. Il repère facilement l’entrée étroite entre deux boutiques à le devanture vieillotte mais pas dénuée de charme et dirige avec aplomb la jeune femme vers le décor bigarré qui les attend. Dès qu’ils ont pénétré dans la ruelle, il a l’impression d’être revenu dix ans en arrière. Si les dessins lui sont inconnus, l’ambiance particulière de l’allée, elle, n’a pas changé. Partout où son regard se pose, des images graphiques, des couleurs violentes et des inscriptions parfois spirituelles, parfois vulgaires l’accueillent.

Il entend l’inspiration saccadée et remplie de surprise d’Aisling et sent l’enthousiasme qui se réverbère dans tous ses membres. « C’est trop génial, on s’croirait dans Sid & Nancy ! » lance-t-elle en reprenant le contrôle de sa main pour se mettre à zigzaguer d’une œuvre à l’autre, les yeux ronds et un grand sourire émerveillé sur ses lèvres rosées. Amusé et attendri tout à la fois, le tatoueur se désintéresse rapidement des œuvres et se concentre plutôt sur sa belle qui semble rebondir sur les murs comme une boule d’énergie. Son appareil photo en main, elle se précipite d’une image à l’autre pour immortaliser ses préférées en roucoulant de plaisir tandis qu’il la suit d’un pas plus mesuré, les mains enfouies dans les poches de son jean. Elle finit par s’arrêter devant un énorme cœur rosé. Pendant qu’elle le photographie et agite le cliché sorti du polaroid, il la rejoint. « Tu vois, si j’avais fait un de ces dessins, ce serait celui-là. » Il attrape le carré de papier qu’elle lui tend, mais plutôt que de regarder la photo, il observe le mur. La bouche arquée en un sourire malicieux, il attend patiemment qu’elle remarque les petites lettres qui déchirent la blancheur des briques. Car il est convaincu qu’en se concentrant sur le message pseudo romantique du cœur, elle a loupé le joli Have sex with me with me… pourtant bien en évidence à côté. Malgré l’envie de la taquiner qui le taraude, il se retient, se contente d’appuyer son silence d’un petit haussement de sourcil moqueur, comme pour lui demander Vraiment, t’es sûre ?. Il l’observe si attentivement qu’il est témoin du moment exact où elle déchiffre le message. « Enfin… à peu près quoi. J’aurais pas… t’sais. » Son air délicieusement embarrassé et ses joues rougies lui donnent tout à la fois envie de la croquer sur le vif, peut-être pour la dessiner plus tard, et de l’embrasser, peut-être contre l’un des conteneur bariolés de couleurs qu’elle zieutait en comparant la ruelle à celle de Sid & Nancy.

Cependant, il aperçoit du coin de l’œil un flash de couleurs étrangement familier. Les sourcils froncés, il scrute la porte en métal jusqu’à ce que la forme indistincte d’une tête de monstre émerge des centaines de graffiti qui recouvrent la surface beige. Il entend la question d’Aisling, mais ne la comprend qu’à moitié, submergé par la bouffée d’émotions que lui évoque la découverte des fragments de son œuvre. Il était tellement certain qu’il n’en resterait rien qu’il ne s’était même pas demandé ce qu’il ressentirait s’il la revoyait. Il s’avère que c’est un mélange puissant de nostalgie et de tristesse qui s’est emparé de lui. Il se souvient d’avoir été obligé d’étaler sa peinture sur plusieurs jours. De l’angoisse qui l’étreignait chaque fois qu’il devait abandonner son zombie inachevé pour rentrer chez lui. De la fatalité résignée vers laquelle il se tournait en bâillant dans ses cours, fatigué par ses épopées nocturnes et convaincu qu’il reviendrait sur ses pas à la nuit tombée seulement pour trouver son monstre effacé ou défiguré. Pourtant, chaque fois qu’il le rejoignait, il avait pu reprendre son boulot exactement là où il l’avait laissé. Parfois, il se demandait ce que ça signifiait, si les autres artistes de ruelle voyaient une certaine valeur dans son art, nourrissaient une curiosité suffisamment forte pour avoir envie de découvrir le produit fini. La plupart du temps, il était simplement heureux de pouvoir se perdre dans les teintes de vert et de gris, les lignes sinueuses d’un cerveau ensanglanté ou les hachures texturées d’une peau en putréfaction. Plongé dans l’horreur bon enfant de son œuvre, il en oubliait celle qu’il cherchait à fuir; l’ambiance de plus en plus angoissante qui régnait à la maison et, surtout, la voix brisée de sa mère qui se traînait comme une morte-vivante de la chambre au salon. « Mon Sid… » Sans doute sans le faire exprès, la voix d’Aisling l’ancre dans le présent, le ramène à ses mains chaudes qui s’enroulent autour de son bras et l’encouragent à s’avancer. Comme engourdi à l’intérieur, il s’approche du mur, lève une main prudente vers la peinture sans pourtant oser la toucher. Aisling n’a pas la même réserve. Du regard, il suit la sienne qui retrace presque amoureusement la courbe du plateau, comme si elle pouvait toucher son passé du bout des doigts. En même temps, il se remémore la sensation du pinceau chargé de peinture qui glissait sur le métal texturé, ressent presque l’adrénaline qui faisait battre son cœur plus fort à l’idée de se faire coincer. « Il devait être magnifique… » En fait, il n’était vraiment pas très beau à voir… La blague qu’il préparait pour faire redescendre l’émotion n’a pas le temps de franchir ses lèvres, interrompue par la voix remplie d’émerveillement et de tristesse d’Aisling. « J’aime pas trop que des gens essaient de recouvrir des parties de toi. » Touché, il tend le bras pour envelopper ses épaules et lui caresser affectueusement le bras. J’sais… T’aimes même pas quand c’est moi qui recouvre des parties de moi-même. Ça ne l’a pas empêché d’essayer pour autant. Longtemps, il s’est évertué à lui cacher les zones d’ombres soigneusement dissimulées derrières sa forteresse. Aujourd'hui, il a cependant de moins en moins besoin de se replier derrière ses barrières.

Avec un sérieux qu’il lui a rarement vu, à l’exception, peut-être, de leurs séances de selfies, elle immortalise ce qu’il reste de son œuvre avant de se tourner vers lui, les yeux remplis de velours. « Mais j’suis quand même contente d’avoir pu en voir un bout. » Elle effleure sa joue du bout des doigts. En retour, il lui sourit. « J’suis content aussi, » souffle-t-il alors qu’elle s’écarte après avoir posé un baiser affectueux au coin de ses lèvres. « Ça ferait un beau tatouage, tu sais ? » Il hoche la tête, forcé d’admettre qu’elle a raison. D’ailleurs, il se souvient d’avoir réutilisé l’idée dans un tatouage custom pour un client, quelques années après être arrivé à Brisbane. « Tu t’y intéressais déjà quand tu l’as fait ? » Il avait effectivement déjà plongé dans l’univers fascinant des tatouages, s’y enfonçait allègrement en dévorant tous les magazines sur lesquels il pouvait mettre la main et les articles qu’il réussissait à trouver sur le Web. D’ailleurs, il arborait déjà fièrement deux ou trois tatouages à l’époque, tous liés de près ou de loin à Batman. Cependant, il devine à la petite tête embêtée d’Aisling qu’elle n’espère pas vraiment de réponse à cette question, mais plutôt à une autre qu’elle n’a pas encore osé poser. Il se doute bien de ce qu’elle a envie de lui demander mais étrangement, il ne ressent aucune trépidation alors qu’il attend patiemment qu’elle se décide à parler. Peut-être parce qu’il savait pertinemment, dès l’instant où ils sont descendus du van à proximité du lac, qu’ils en arriveraient là et qu’il l’accepte. « Mais euh… t’habitais proche d’ici quand t’étais petit ? » Après quelques secondes à regarder le bout de ses chaussures, elle relève le nez et croise enfin le regard de Sid. Il hésite une fraction de seconde avant de hocher timidement la tête. « À environ un quart d’heure à pied d’ici. » Vaguement nerveux, il baisse à son tour les yeux, se passe une main maladroite sur la nuque. « J’peux… J’peux t’montrer, si tu veux ? » Il ne se fait pas d’illusions : elle sautera sur l’occasion comme Halloween sur les animaux marins en jouet qu’il lui a donnés à Noël. En quelque part, ça le soulage. Comme si ça lui enlevait la responsabilité de prendre une décision. Comme si, après avoir hésité pendant des semaines à revenir ou non sur les traces de son passé, il pouvait enfin simplement rendre les armes et s’en remettre au désir d’Aisling pour se laisser guider. C’est donc les épaules étrangement légères qu’il redresse l’échine et désigne d’un coup de tête le bout de la ruelle par lequel ils ne sont pas entrés. « Viens, c’est par là. » Main dans la main, ils remontent l’allée en commentant parfois les œuvres qui attirent leur attention.

Lorsqu’ils émergent d’entre les deux immeubles massifs, c’est un quartier bien différent de celui qu’ils ont quitté qui les attend. Le grand espace ouvert du parc et les larges avenues bordées de boutiques qui l’entourent ont disparu, remplacées par des rues étroites à sens unique, ceintes de chaque côté par des maisons coquettes mais rongées par le temps qui s’empilent les unes sur les autres. Le tatoueur ne peut s’empêcher de jeter un coup d’œil en direction d’Aisling pour jauger sa réaction, curieux de voir si elle se sentira plutôt étouffée ou enlacée par l’architecture renfermée. Mais il a du mal à interpréter son expression, aussi presse-t-il un baiser affectueux sur le dos de sa main en l’entraînant vers le trottoir. Quelques rues plus loin, il ralentit devant un immeuble plutôt large, percé en son centre d’une immense porte carrée défigurée par des graffiti malhabiles. Sur le béton grisâtre de la façade, un reste de lettres fantomatiques permet encore de déchiffrer Bauer Motors. « C’était le garage de mon père. Il a essayé de le vendre quand il est parti pour Brisbane, mais il n’a pas trouvé preneur. » Le bâtiment a beau être abandonné, Sid a encore l’impression de sentir les relents d’huile à moteur et de cambouis qui lui levaient le cœur quand il était gamin. « À la fin, il passait presque tout son temps ici quand il n’était pas avec les Devils. » Il s’efforce de ravaler l’amertume qui veut teinter ses paroles, déterminé à ne pas sombrer si vite dans l’animosité. Il fait plutôt un effort conscient pour se tourner vers sa petite sœur, le rayon de soleil le plus constant dans sa vie à l’époque. « Caro adorait venir bosser avec lui, surtout quand ses clients lui apportaient des motos. » Son sourire nostalgique se transforme en petit rire tendre alors qu’il se souvient de l’état lamentable dans lequel sa petite sœur se trouvait immanquablement lorsqu’elle revenait du garage. « J’sais pas ce qu’elle faisait, mais elle devait s’rouler sur le sol parce qu’elle avait toujours de la graisse partout, de la tête aux pieds. Je détestais l’odeur et elle détestait prendre des bains, j’te laisse imaginer le résultat… » Elle finissait pourtant toujours par accepter d’aller tremper, généralement quand il craquait et la soudoyait avec une extra dose de bulles dans la baignoire et une troisième histoire avant d’aller dormir. Avec le recul, il a bien fini par comprendre à quel point leur enfance a été dysfonctionnelle, sans pour autant réussir à désavouer ces souvenirs légers qui font partie de ses plus beaux. Même s’ils sont aussi la preuve qu’il a grandi trop vite et qu’il jouait déjà les adultes à l’âge où il aurait sans doute dû jouer lui aussi avec des bulles dans le bain.

S’arrachant au triste spectacle des carreaux éclatés ou recouverts d’une épaisse couche de saleté, ils reprennent leur promenade. Au bout de la rue, ils prennent à droite, puis encore à droite sur une autre ruelle transversale et, enfin, à gauche, une dernière fois. Les paumes soudainement moites, Sid songe à retirer sa main de celle d’Aisling pour l’essuyer sur son jean, mais il abandonne rapidement cette idée, convaincu qu’il tournera les talons s’il devait s’approcher de l’endroit où il a grandi sans sentir sa présence. Ils n’ont plus qu’à parcourir une trentaine de mètres avant de s’arrêter devant une petite maison plutôt mignonne, au revêtement jaune pâle et au toit de métal côtelé. Même s’il y a des années qu’il ne l’avait pas vue, elle n’a pas beaucoup changé. Seules les haies jaune-verte qui encadrent l’entrée étroite sont mieux taillées qu’à l’époque, où personne n’avait vraiment la volonté de s’en occuper. À la fenêtre, des rideaux fleuris flottent dans la brise légère et semblent trahir une présence féminine. De toute évidence, les nouveaux propriétaires ont su aimer leur nouvelle demeure à sa juste valeur, en dépit du mélange d’énergie étrange qui doit encore imprégner les murs. « Voilà, c’est là… » Sa voix n’est qu’un filet un peu rêche, mais il n’a pas la force de répéter sa phrase. Du reste, Aisling doit déjà avoir tout compris. Une angoisse glaciale s’est emparée de ses tripes, les comprime dans une poigne de fer à laquelle résiste seulement la chaleur enveloppante de la main d’Aisling dans la sienne. Il n’ose la regarder, s’accroche plutôt aux taches multicolores qui décorent le rideau. Il se demande si ça ressemble à ce qu’elle s’imaginait, en mieux ou en pire. Mais avant que la sentence ne puisse tomber, ils sont interrompus. « Sidney ? » Il tressaille violemment, perturbé et agacé tout à la fois par ce prénom qu’il déteste et qui vient brouiller encore plus la frontière entre le passé et le présent. Pourtant, la voix rauque d’incorrigible fumeur qui vient de l’interpeller lui est profondément familière. « Sidney Bauer, en chair et en os ! J’aurai tout vu ! » reprend-elle, remplie de moquerie amicale. Un sourcil haussé, le tatoueur se tourne vers le vieil homme qui, debout sur son perron, taillait patiemment son citronnier avant de les apercevoir. Si les années semblent avoir épargnées le quartier, elles n’ont pas été aussi généreuses avec son ancien voisin. Son visage autrefois plissé et abîmé par le soleil australien s’est ratatiné au même rythme que son crâne s’est dégarni. Mais il a toujours le même sourire engageant et il semble sincèrement heureux de revoir Sid. « Mr. Jones ? Je ne pensais pas que vous habitiez encore ici ! » D’un pas étonnamment leste pour son âge, le vieil homme s’approche déjà pour le serrer dans ses bras avec affection. « Évidemment, où veux-tu qu’on aille Amelia et moi ? Certainement pas en foyer, plutôt mourir ! » Ses sourcils broussailleux froncés, il repousse le tatoueur d’un geste tout plein de bonhommie et lève le nez vers lui. « Laisse-moi te regarder un peu… C’est fou comme tu as changé et pourtant je reconnais encore le petit gamin qui venait fumer en cachette dans mon cabanon. Les clopes qu’il me volait en plus ! » Il ponctue sa remarque d’un rire grinçant.

S’écartant de Sid, il se tourne vers Aisling qui semble vouloir se fondre dans la nature sous la puissance de son regard vif. « Et qui est cette jolie demoiselle ? » Connaissant la propension à l’affection féroce de son ancien voisin et la phobie des contacts imprévus de la jeune femme, Sid s’empresse d’enrouler un bras autour de sa taille et de la presser contre son flanc. « Aisling, ma copine. Elle voulait découvrir l’endroit où j’ai grandi. » Le visage du vieil homme s’éclaire d’un sourire encore plus radieux. « C’est merveilleux ! J’ai toujours voulu que Sidney se trouve une fille bien. Amelia et moi avions un peu perdu espoir que ça arrive un jour… » Les joues brûlantes, le tatoueur presse délicatement la taille d’Aisling pour la remercier silencieusement de réussir à camoufler aussi efficacement l’envie de rire qu’il décode facilement dans les regards en coin vaguement perplexes qu’elle ne cesse de lui jeter. « Mais où ai-je la tête ? Je m’appelle Harold Jones. » Il prend un air songeur qui se transforme rapidement en une moue fébrile. « J’y pense, j’ai quelque chose à te montrer ma jolie ! Ça devrait te plaire… Suivez-moi ! » Sans attendre leur réponse, il s’éloigne d’un petit pas pressé dans l’allée étroite qui sépare sa maison et l’ancienne demeure des Bauer. Amusé par l’air incertain de sa copine, Sid s’efforce de la rassurer. « Il est inoffensif, promis. Je l’aimais bien, lui et sa femme étaient un peu comme des grands-parents adoptifs pour Caro et moi. Les nôtres vivaient trop loin pour qu’on soit vraiment proches d’eux. » L’un à la suite de l’autre, ils longent à leur tour l’allée jusqu’à déboucher dans le petit jardin partagé. Comme dans les souvenirs de Sid, la moitié qui appartient aux Jones déborde de fleurs colorées mais, à sa grande surprise, celle qui leur appartenait autrefois est aussi soignée. Harold s’est arrêté devant un petit cabanon en bois et leur fait signe d’approcher jusqu’à ce qu’ils puissent découvrir le flanc, jusqu’alors occulté par leur angle d’approche. Le souffle coupé, le tatoueur constate que la fresque qu’il avait peinte sur le bois nu s’y trouve encore. Les Jones ont manifestement pris grand soin de préserver au mieux la scène. Aussi vivement coloré qu’à l’époque, le paysage parisien déborde encore de vie. « Sidney avait l’habitude de se planquer dans notre cabanon. Il se pensait sûrement très discret mais on savait bien qu’il venait fumer chez nous, il oubliait ses mégots dans les plates-bandes d’Amelia. » Le ton jovial se teinte d’une touche de désapprobation qui pousse Sid à plisser le nez, penaud. Car il sait bien qu’il n’oubliait pas ses mégots parmi les fleurs et avait plutôt la mauvaise habitude de les y dissimuler volontairement dans l’espoir absurde qu’ils disparaissent comme par magie. « Un jour, je l’ai attrapé alors qu’il essayait de se sauver en douce. Je lui ai dit que s’il voulait continuer à s’installer là pour fumer et dessiner, le moins qu’il pouvait faire, c’est de décorer le cabanon et de se trouver un cendrier. » Presque quinze ans plus tard, Sid est toujours aussi mortifié d’avoir été pris sur le fait, ce qui ne l’empêche pas d’éprouver une bouffée d’affection sincère pour ses vieux voisins qui lui ont offert un petit sanctuaire alors que rien ne les obligeait à le faire. « Il a accepté, et il a peint ça pour ma femme, qui rêvait d’aller à Paris… On y est allés d’ailleurs, il y a quatre ans, pour fêter notre quarantième anniversaire de mariage. » Sa voix rocailleuse, devenue presque rêveuse, s’est adoucie au souvenir de ce voyage en amoureux. Ému, Sid ne peut s’empêcher de penser qu’il espère avoir l’air tout aussi épris de son Aisling dans quarante ans qu’Harold ne l’est de sa belle Amelia aujourd’hui. Sursautant comme si un insecte venait subitement de le piquer, Mr. Jones s’anime. « Amelia ! Il faut que j’aille la chercher, elle sera beaucoup trop contente de te revoir elle aussi. Excusez-moi ! » Il s’éloigne aussitôt en direction de la maison, laissant le tatoueur et la jeune femme debout devant son œuvre. Fasciné, il effleure la courbe de la tour Eiffel. Sous ses doigts, le lustre d’un vernis épais lui révèle le secret de la longévité de la peinture. « Je… j’aurais jamais pensé qu’ils l’auraient gardé aussi longtemps… » souffle-t-il, la gorge nouée.

Bauer Motors:
Maison des Bauer:
Maison des Jones:
Peinture du cabanon:





just kiss me in the dark
maybe i’m just as scared as you. it's alright, stay by my side on the edge of everything we know. it's alright, just don't look down and i will hold on and never let go. you're right beside me, so just close your eyes, i'll never let go. you're all that i need, so just close your eyes. • close your eyes, rhodes

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Aisling Hayes
Aisling Hayes
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Présent
ÂGE : 28 ans, née le 20 février 1994
SURNOM : Ash par ses amis, Bambi ou le faon par Phoenix, Leen par son Sid... et Ivana Rose sur instagram.
STATUT : Essaie d'écouter son cœur, de le confier à Sid malgré sa peur.
MÉTIER : Modèle alternative (Suicide Girls, OnlyFans) effeuilleuse quelques soirs par semaine, poupée brisée à plein temps.
LOGEMENT : Appart' #353 à Redcliffe
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POSTS : 1361 POINTS : 40

TW IN RP : par mp si besoin ♡
ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié.
PETIT PLUS : Née en Irlande du Nord dans une famille très catholique, parle avec un accent gaélique. A troqué les rues pluvieuses de Belfast pour le soleil de Brisbane mais son existence est toujours aussi grise. Se croit bonne à rien si ce n’est à jeter son corps en pâture aux caméras. Faut bien payer le loyer et sa dette envers le club. Aisling se réfugie dans les bras de son Sid et dans les chansons qui ouvrent son cœur à sa place. Le son à fond, elle danse pour extérioriser le tumulte de ses sentiments. Parfois, elle chante aussi… mal, elle trouve. Végétarienne, ancienne junkie, sobre depuis 10 mois
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RPs EN COURS : Sid [14]Sid [16]Sid [fb2]Sinner [r.a.]Robin [2]

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Sid ♡ I won't turn back I won't cross that hidden danger line. It's a loud and dark world but I think I found the light. I need you to tell me everything will be alright, to chase away the voices in the night; when they call my name.

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Robin ♡ you lead the blind you lead the stream, the current ways are much to lean, you are the captain of the team!

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Phoenix ♡ I need a hero, I'm holding out for a hero 'til the end of the night. He's gotta be strong and he's gotta be fast, and he's gotta be fresh from the fight. He's gotta be larger than life!

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Je ne prends que 6 RPS à la fois.


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INSCRIT LE : 07/09/2016
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Day 4: let's roam these streets together
You know every part of me I let you in, I let you see all the dark in every corner of my room. Let me do that for you and tell me all about your past, why you painted those walls black, baby it's all right you're safe in here with me. Open up so I can see...

Le regard de Sid se nimbe d’incertitude alors qu’il confirme son intuition d’un petit hochement de tête. « À environ un quart d’heure à pied d’ici. » Un espoir timide s’allume dans sa poitrine et déferle dans ses veines à l’idée de se trouver si près de la maison qui l’a vu grandir et qu’elle aimerait tant découvrir. En dépit de sa curiosité, Aisling s’efforce de tempérer son enthousiasme pour ne pas le brusquer. Car il y a dans ses yeux rivés sur le sol et ses gestes empreints de nervosité un rappel douloureux des émotions troubles qui enrobent aujourd’hui encore ses souvenirs d’enfance. « J’peux… J’peux t’montrer, si tu veux ? » Il finit par lui proposer, sa voix altérée par une vulnérabilité si touchante qu’Aisling en oublie instantanément ses bonnes résolutions. « C’est vrai ?! » Ses doigts se contractent autour des épaules de son copain et ses yeux ravis cherchent aussitôt les siens. L’éclat de résignation amusée qu’elle surprend dans son regard la rappelle tendrement à l’ordre. « C’est que… j’osais pas trop te demander. » Elle avoue alors d’une petite voix en faisant courir ses doigts sous le col de sa chemise, inquiète de l’inciter par inadvertance à lui dévoiler quelques bribes de passé qu’il ne serait pas encore prêt à revisiter. Heureusement, il n’y a plus la moindre trace d’hésitation sur ses traits désormais détendus alors qu’il lui indique la route d’un signe du menton. « Viens, c’est par là. » Leurs paumes se retrouvent et leurs doigts s’entrelacent tandis qu’ils se détournent du zombie décomposé par les années pour remonter la ruelle. La gorge nouée, Aisling ne peut s’empêcher de lui lancer un dernier regard par-dessus son épaule, comme pour en graver les vestiges dans sa mémoire avant de poursuivre son chemin parmi les scènes colorées qui les accompagnent jusqu’au bout de l’allée.

Ils débouchent sur une rue dégagée, bien moins animée que le quartier du parc qu’ils viennent de quitter. Les boutiques se font plus rares à mesure qu’ils s’y aventurent et nombre de leurs devantures sont bariolées de peinture. Bientôt, les derniers immeubles ne se dressent plus que dans leurs dos, remplacés par quelques commerces perdus au milieu d’une constellation de petites maisons à la fois semblables et différentes les unes des autres. Alors qu’ils s’enfoncent parmi un dédale de ruelles si étroites qu’elles lui rappellent instantanément l’Irlande, Aisling se rapproche inconsciemment de Sid pour s’abriter contre son flanc. Comme s’il sentait son trouble, il porte sa main à ses lèvres et chasse d’un baiser l’impression suffocante qui enflait dans ses poumons. Les joues roses de bonheur, elle esquisse un petit sourire rêveur et se laisse entraîner vers le trottoir, sautillant pour suivre les grandes enjambées de son vampire dandy, le cœur miraculeusement plus léger. Leur pas se fait plus traînant, et il finit par ralentir devant un genre d’entrepôt rongé par le temps et l’art tout relatif de quelques délinquants. Intriguée par la pointe de nostalgie qu’elle décèle dans ses yeux rivés sur la façade grisâtre, Aisling suit son regard. Une étrange tristesse mêlée de fierté transperce son cœur quand elle découvre le nom de son copain, imprimé en grandes lettres écaillées sur la surface décrépie. « C’était le garage de mon père. » Il explique en réponse à la question muette qui éclot sur ses lèvres entrouvertes. « Il a essayé de le vendre quand il est parti pour Brisbane, mais il n’a pas trouvé preneur. » Déconcertée par le détachement factuel avec lequel il lui partage ces informations, Aisling laisse son regard errer sur les grands carreaux surplombant l’imposante porte métallique. Une impression de passé déchu se dégage de ce lieu, recelant de souvenirs enfouis derrière le béton de ces murs infranchissables. Irrémédiablement attirée par la mélodie de leur silence, elle fait un pas vers le bâtiment, comme si effleurer les vitres graisseuses du bout des doigts pouvait lui ouvrir une fenêtre sur le passé, révéler ne serait-ce qu’un instant la vie que le garage de son père a jadis abrité.

Elle suspend toutefois son geste, douloureusement consciente de l’immobilité de son copain, dont les deux jambes restent solidement ancrées dans le sol comme s’il refusait de s’en approcher. Alors elle reste campée à ses côtés, se laisse docilement guider au rythme des anecdotes qu’il entreprend timidement de lui partager. « À la fin, il passait presque tout son temps ici quand il n’était pas avec les Devils. » La gorge nouée, elle presse tendrement sa main et fait courir sa paume sur son avant-bras pour lui apporter son soutien. Car elle devine sans mal ce que le père Bauer cherchait à fuir, et la lourde responsabilité qu’il laissait s’entasser sur les épaules de son fils. Mais il n’en dit pas davantage, se contente comme tant d’autres fois d’effleurer ces souvenirs douloureux avant de les chasser d’un sourire plein de tendresse. « Caro adorait venir bosser avec lui, surtout quand ses clients lui apportaient des motos. » Fascinée par ces fragments d’histoire qu’il peint devant ses yeux, elle secoue la tête avec indulgence. « Elle est pas croyable… » Elle souffle, amusée de constater que même enfant, Caroline avait déjà ce petit côté intrépide et des intérêts pas vraiment communs. Mais ce qui la surprend surtout, c’est que leur père l’encourageait. Car Aisling a beau savoir que les principes qui lui ont été inculqués semblent un peu archaïques en dehors de l’Irlande, elle s’étonne toujours de voir à quel point l’éducation que Sid a reçue diffère de la sienne. Et il lui est difficile de concevoir que cet homme qu’elle imagine dur et distant, ce père qui n’a pas daigné se déplacer au chevet de Caroline le soir de son accident, puisse avoir fait preuve d’une telle ouverture d’esprit. Qu’il ait pu laisser son fils peindre ses ongles de noir et expérimenter avec le maquillage tout en enseignant la mécanique et la moto à sa fille. « J’sais pas ce qu’elle faisait, mais elle devait s’rouler sur le sol parce qu’elle avait toujours de la graisse partout, de la tête aux pieds. Je détestais l’odeur et elle détestait prendre des bains, j’te laisse imaginer le résultat… » Il y a une douce nostalgie dans sa voix, de l’innocence et des rires dans cette scène qu’elle n’imagine que trop bien, car elle lui rappelle le genre de rivalité bon enfant qu’elle partageait avec Oisín quand ils étaient bambins. « J’espère qu’elle venait pas s’rouler dans ta chambre après ça… » Une main placée devant ses lèvres pour contenir le petit rire attendri qui cherche à s’en échapper, elle relève les yeux vers son copain. La lueur de malice qui scintille au fond des siens la rassure mais ne parvient pas tout à fait à camoufler les volutes de nostalgie qui ondoient encore dans son regard alors qu’il s’imprègne une dernière fois de l’imposante silhouette grisâtre avant de reprendre son chemin en l’entraînant par la main.

Elle le suit sur les trottoirs défoncés et entre les ruelles à sens unique, se laisse guider jusqu’au cœur de son histoire, devine qu’ils s’en approchent à leurs paroles plus rares. Mais ce n’est qu’en sentant les doigts de Sid se tendre puis se contracter entre les siens qu’elle comprend qu’ils l’ont finalement atteint. Alors elle presse tendrement sa main, caresse un instant ses traits fins du regard avant de s’en détourner pour lui offrir l’intimité d’apprivoiser les émotions que fera certainement remonter ce lieu autrefois familier. Le cœur battant, elle découvre à son tour la petite maison jaune pâle au jardin propret, ses rideaux fleuris ondulant gracieusement derrière un joli citronnier. Le temps semble se troubler, comme pour mieux la laisser entrevoir quelques éclaboussures de son passé. Un mini Sid aux cheveux blonds-roux et aux yeux lumineux poussant le portail pour sautiller jusqu’à la porte, ses petites épaules encombrées d’un sac à dos bien trop grand. Un ado rebelle assis sur le porche, le dos calé contre un pilier, sa musique grésillant de l’écouteur placé dans une oreille et la mèche balayant son visage aussi sombre que le carnet dont il noircit les pages. Et la silhouette fantomatique de sa mère qui veille derrière les voilages, ombre farouche et mystérieuse que Sid s’empresse de dissiper. « Voilà, c’est là… » Touchée par l’émotion qui s’est nichée dans sa voix basse et enrouée, Aisling s’arrache à sa contemplation et presse un baiser plein de tendresse sur son épaule dénudée. Elle voudrait lui dire que c’est adorable, plus petit et plus mignon que ce qu’elle imaginait, lui demander quelle fenêtre donne sur sa chambre et à quoi ressemblait son coin préféré ; si la maison est comme dans ses souvenirs ou si elle a changé. Plus que tout, elle voudrait nouer ses bras derrière sa nuque et se presser contre sa poitrine, chasser d’une étreinte la tension qui émane de ses membres et enlacer la nostalgie qui hante son regard pour la lui rendre plus supportable. Elle n’en a pas l’occasion, car ils sont aussitôt interrompus d’un « Sidney ? » enthousiaste. Le frisson désagréable qui traverse son copain en réponse à ce prénom ne lui échappe pas, et Aisling se serait certainement amusée du pli agacé qui se forme au coin de ses lèvres si son propre cœur n’avait pas décidé de s’écraser contre ses côtes. Les ongles enfoncés dans l’avant-bras de Sid à titre préventif, elle ne peut s’empêcher de se pencher discrètement par-dessus son épaule pour découvrir un petit homme tout ridé à la mine réjouie. « Sidney Bauer, en chair et en os ! J’aurai tout vu ! » Il s’exclame en ôtant les gants de jardinage qui protégeaient ses mains fripées.

Cette fois, Aisling ne cherche plus à contenir son sourire taquin, rassurée de sentir les muscles de son copain se détendre sous ses mains alors qu’il se tourne vers ce qui semble être son ancien voisin. Quand même, t’as bien fait d’me prévenir pour ton prénom, j’aurais été choquée sinon de l’entendre t’appeler par mon p’tit surnom mignon. Elle n’a pas le temps de lui glisser cette boutade que Sid réplique déjà d’un ton un peu incrédule : « Mr. Jones ? Je ne pensais pas que vous habitiez encore ici ! » Le vieil homme lui répond d’un rire satisfait qui accompagne chacun de ses petits pas pressés alors qu’il se hâte de les rejoindre pour refermer ses bras encore étonnement costauds autour de celui qu’il s’acharne à appeler Sidney. « Évidemment, où veux-tu qu’on aille Amelia et moi ? Certainement pas en foyer, plutôt mourir ! » Une détermination indignée se peint sur ses traits froissés et s’évanouit aussitôt, laissant place à un genre de joie curieuse alors qu’il s’écarte d’un geste vif pour mieux l’observer. « Laisse-moi te regarder un peu… C’est fou comme tu as changé et pourtant je reconnais encore le petit gamin qui venait fumer en cachette dans mon cabanon. Les clopes qu’il me volait en plus ! » Amusée par le reproche plein d’indulgence de cette anecdote inattendue, Aisling laisse échapper un petit rire qu’elle atténue derrière ses longs doigts fins. En dépit de sa discrétion, sa réaction n’échappe pas au vieil homme qui semble soudain remarquer sa présence. « Et qui est cette jolie demoiselle ? » Ses grands yeux perçants dardés sur elle sont si pleins d’intérêt qu’Aisling doit faire un effort conscient pour ne pas disparaître derrière son copain dans l’espoir d’échapper à leur examen. Les joues brûlantes, elle entrouvre les lèvres sans trop savoir quoi balbutier quand Sid prend les devants et l’enveloppe d’un bras protecteur, comme pour annoncer qu’il est le seul à pouvoir l’approcher. « Aisling, ma copine. Elle voulait découvrir l’endroit où j’ai grandi. » La tendresse qu’elle décèle dans sa voix et son attitude un brin possessive font naître une chaleur agréable et rassurante dans sa poitrine… ce qui ne l’empêche pas de remarquer que pour la seconde fois, il n’ose revendiquer l’idée de ce périple à travers son passé, préfère invoquer sa curiosité, du reste totalement avérée, comme pour s’en distancer. « On a fait l’tour du parc et visité une allée pleine de Street Art mais celui d’Sid était à moitié effacé… » Elle renchérit, une petite moue contrite contrastant avec son regard pétillant, heureuse de pouvoir lui servir elle aussi de bouclier.  

« C’est merveilleux ! » Le sourire du vieil homme s’agrandit, comme si rien ne pouvait davantage le satisfaire que ces réponses. « J’ai toujours voulu que Sidney se trouve une fille bien. Amelia et moi avions un peu perdu espoir que ça arrive un jour… » Ouai ben reprenez pas espoir trop tôt, j’suis pas encore trop sûre d’être à la hauteur… Elle ne peut s’empêcher de songer en plissant imperceptiblement le nez. L’adorable teinte rosée qui se peint sur les pommettes de son copain la distrait toutefois de ce doute éternel avant qu’il ne puisse la ronger. Avec un sourire attendri, elle se pelotonne tout contre son flanc et pince les lèvres afin de contenir le petit éclat de rire que lui inspire l’affection bourrue plutôt charmante de son voisin un peu fouineur. « Mais où ai-je la tête ? Je m’appelle Harold Jones. » Il se présente en inclinant vaguement son chapeau, ce à quoi l’irlandaise répond d’une petite courbette. « Enchantée Harold, moi c’est- » Sur le point de se présenter à son tour, elle ravale ses paroles en se souvenant que Sid s’en est déjà chargé. Heureusement, personne ne semble avoir remarqué sa maladresse car les traits du vieil homme tremblent soudain d’une étrange effervescence. « J’y pense, j’ai quelque chose à te montrer ma jolie ! Ça devrait te plaire… Suivez-moi. » Intriguée, Aisling le suit des yeux puis relève un regard interrogatif vers son copain. « Il est inoffensif, promis. » Il lui assure à voix basse en l’entraînant à sa suite dans une petite allée entre les deux maisons. « Je l’aimais bien. » Clairement oui, vu qu’il a le droit de t’appeler Sidney, lui. « Lui et sa femme étaient un peu comme des grands-parents adoptifs pour Caro et moi. Les nôtres vivaient trop loin pour qu’on soit vraiment proches d’eux. » Ces paroles font naître une pointe de gratitude dans le cœur d’Aisling qui dilue tendrement son amusement. Emue, elle se prend à remercier mentalement ce voisin qui n’avait rien demandé d’avoir été une constante dans la vie de Sid à une époque où il en avait sans doute cruellement besoin. « Donc si jamais j’veux des histoires croustillantes sur toi quand t’étais gamin c’est lui que j’dois soudoyer, c’est ça ? » Le sourire espiègle qui s’étire sur ses lèvres ne parvient pas dissimuler l’éclat d’espoir qui s’allume dans son regard à l’idée d’avoir peut-être enfin trouvé cette fenêtre sur le passé qu’elle cherche en vain, une personne pour lui parler de son Sid lorsqu’il était enfant comme le ferait une grand-mère bienveillante et vaguement embarrassante.

Ils débarquent dans un jardinet fleuri et bien entretenu, le genre qu’on ne trouve que chez les personnes âgées. Les poings sur les hanches, Harold les attend fièrement à côté d’une petite cabane en bois. Un peu trop en retrait, Aisling ne remarque pas tout de suite la peinture qui orne ses planches soigneusement lasurées. Elle se perd plutôt dans les images que déverse le vieil homme en plongeant dans ses souvenirs comme pour confirmer ses espoirs. « Sidney avait l’habitude de se planquer dans notre cabanon. Il se pensait sûrement très discret mais on savait bien qu’il venait fumer chez nous, il oubliait ses mégots dans les plates-bandes d’Amelia. » Immense par rapport à son gentil voisin ratatiné, Sid perd toutefois quelques centimètres et son petit air déconfit lui laisse sans mal entrevoir l’expression qu’il a dû afficher le jour où ses mauvaises habitudes ont fini par le trahir. Il est si adorable avec sa mine contrite qu’elle doit se raccrocher à toute sa pudeur pour parvenir à se concentrer sur l’histoire qu’Harold continue de leur dérouler plutôt que de se hisser sur la pointe des pieds et le couvrir de baisers. « Un jour, je l’ai attrapé alors qu’il essayait de se sauver en douce. Je lui ai dit que s’il voulait continuer à s’installer là pour fumer et dessiner, le moins qu’il pouvait faire, c’est de décorer le cabanon et de se trouver un cendrier. Il a accepté, et il a peint ça pour ma femme, qui rêvait d’aller à Paris… » D’un geste de la main, il désigne le mur à ses côtés. Intriguée, Aisling fait un pas en avant pour tenter d’apercevoir ce qu’il cherche à lui montrer et sent son cœur plonger quand elle découvre la grande fresque parfaitement préservée. « Oh ! » Les yeux plein d’émotion, elle tend une main fébrile vers la peinture et la replie prestement contre sa poitrine avant d’avoir osé la toucher. « On y est allés d’ailleurs, il y a quatre ans, pour fêter notre quarantième anniversaire de mariage. » La voix du petit homme se fait plus feutrée et ses yeux vifs miroitent de souvenirs. « C’est tellement romantique. » Un sourire rêveur au coin des lèvres, Aisling ne sait trop si elle fait allusion à leurs noces d’émeraude fêtées dans la capitale de l’amour ou bien à l’effervescence qui la traverse à l’idée de pouvoir enfin effleurer l’essence de l’homme qu’elle aime en découvrant le petit coin bohème dans lequel il se retranchait quand il n’était encore qu’un gamin rebelle au grand cœur un peu en vrac. « Amelia ! » Le cri incongru la fait sursauter et la tire instantanément de ses douces pensées. « Il faut que j’aille la chercher, elle sera beaucoup trop contente de te revoir elle aussi. Excusez-moi ! » Il prend tout juste la peine de leur lancer avant de prendre congé, les épaules volontaires et le pas déterminé.

Aisling le regarde s’éloigner un instant avant de reporter son attention sur Sid, qui s’est rapproché du petit cabanon pour en effleurer la surface. Fascinée, elle se laisse distraire par le mouvement précis de ses doigts alors qu’ils redessinent adroitement l’arc métallique de la tour. « Je… j’aurais jamais pensé qu’ils l’auraient gardé aussi longtemps… » Touchée par l’émotion qu’elle perçoit dans sa voix, Aisling enroule un bras autour de sa taille et caresse tendrement sa hanche à travers le tissu épais de son jean. « Eux aussi, ils savent que ce serait un crime de pas en prendre soin. » Elle réplique avec un petit sourire en coin en appuyant affectueusement son épaule contre la sienne avant de faire un pas vers la peinture pour glisser ses doigts entre les siens. Ensemble, ils longent les rives grises qu’elle n’a jamais vues qu’à l’écran, suivent le feuillage glacé des arbres et le ciel capricieux qu’il a su capturer sans jamais avoir mis les pieds en dehors de son Australie ensoleillée. « C’est fou à quel point c’est différent de c’que tu fais d’habitude… » Elle souffle en retraçant lentement les contours de la tour Eiffel, surprise par les braises de désir que la vision de leurs mains liées attise doucement en elle en lui rappelant leurs explorations sensuelles de la veille. Les joues rosies, Aisling interrompt son geste avant d’en atteindre l’extrémité et resserre délicatement l’emprise de ses doigts autour de sa main tatouée alors qu’elle se retourne pour lui faire face. Un mélange d’aplomb et d’incertitude au fond des yeux, elle cherche timidement son regard pour lui confier : « Et pourtant, j’suis sûre que j’aurais deviné que c’était d’toi. » C’est dans les silhouettes fantomatiques un peu allongées, les teintes froides et poignantes, le coup de pinceau nerveux et précis qui lui rappellent la carte de Noël qu’il a dessiné rien que pour elle et certains des croquis qui traînent un peu partout chez lui. Leurs regards se chargent de tendresse et d’une complicité dont Aisling s’imprègne avant de se dérober. « J’ai du mal à réaliser que j’suis dans le jardin d’ta maison. » Elle avoue d’une petite voix hésitante. Réfugiée sous sa frange, elle fait courir ses doigts le long de la chaîne dorée qu’il porte à son cou. « C’est tellement mignon… » Mélancolique, son regard se détache du pendentif scintillant pour errer sur la façade bardée et lorgner les fenêtres par lesquelles elle adorerait se pencher si ce n’était pas totalement indiscret. T’façons c’est sûr qu’ils ont tout dénaturé. Elle songe avec un petit pincement au cœur, douloureusement consciente que les souvenirs de Sid continueraient de l’éluder même si elle avait la possibilité de déambuler entre les murs de son enfance. Le petit soupir de résignation qui allait lui échapper se bloque toutefois dans sa gorge alors qu’une idée un peu saugrenue déverse une onde d’inspiration dans ses veines. « Tu m’fais visiter ? » Sa voix se fait séductrice, son regard un peu suppliant alors qu’elle relève furtivement le nez vers lui. Savourant l’expression interloquée de son petit ami, Aisling se hisse sur la pointe des pieds, profitant de sa surprise pour lui voler un baiser. Les doigts enroulés autour de ses avant-bras, elle rigole tout contre ses lèvres, ne se défile que pour récupérer sa main et l’entraîner vers la porte grinçante.

L’intérieur du cabanon ressemble à un abri de jardin tout ce qu’il y a de plus classique et pourtant il s’en dégage une touche délicieusement poétique ; peut-être grâce aux rayons de lumière filtrant à travers les lattes en bois brut pour éclabousser une poignée d’outils suspendus au-dessus d’un établi marqué par le travail et les années. L’endroit sent la terre et le bois de chauffage, surement en raison des quelques bûches entreposées tout au fond, derrière deux coussins de jardin usés. En dépit de son atmosphère chaleureuse et nimbée de mystère, Aisling ne peut s’empêcher de ressentir une pointe de déception en constatant qu’il ne reste rien du nid que Sid s’est jadis creusé, pas même un mégot abandonné au fond d’un pot de fleur ébréché. « J’aurais tellement voulu voir comment c’était avant… » Elle bafouille en traçant une rivière sinueuse dans la sciure du bout des ongles. Remplie d’hésitation, sa voix n’est plus qu’un murmure quand elle ajoute : « Comment toi, t’étais avant. » Le doigt de Sid effleurant la courbe de sa mâchoire envoie un frisson le long de son échine et l’encourage tendrement à se détourner des rainures sombres pour le regarder. Les sourcils délicatement froncés et les lèvres entrouvertes, il semble sur le point de répondre quelque chose. Il n’en a pas l’occasion. Hypnotisée par la pointe rosée de sa langue taquinant son piercing, Aisling cède à l’attraction irrésistible qui la tiraille depuis tout à l’heure et comble d’un pas la distance qui les séparait pour placer ses paumes sur ses pectoraux. Leurs bouches s’effleurent et se retrouvent, apprivoisent la passion un peu désespérée qui tournoie entre eux, née de ces mots qui leur manquent à tous les deux pour exprimer les émois étreignant leurs cœurs. Portée par cet élan, Aisling noue ses bras derrière sa nuque et se cambre contre lui avec abandon. Sa langue remplace ses lèvres, caressent langoureusement celles de Sid comme pour lui demander la permission de s’insinuer entre elles. Il s’exécute avec un de ces soupirs qui la font immanquablement frémir de désir, referme ses paumes autour de sa taille qu’il attire fermement à lui. Le plaisir qu’elle ressent au contact de son corps pressé contre le sien s’accentue quand le bois de l’établi vient mordre la chair de ses fesses et lui arrache un petit gémissement surpris qui se transforme en rire à l’instant où elle reconnaît sa surface brute sous sa paume. Leurs regards se croisent, brûlants de désir. Une lueur complice s’allume dans celui de Sid alors que ses lèvres esquissent un sourire prometteur. La chaleur de ses paumes sur la peau nue de ses cuisses confirme son intuition. Suivant son impulsion, elle se détache du sol pour accompagner son mouvement alors qu’il la dépose sur la planche de bois sans cesser de l’embrasser et l’accueille entre ses cuisses. Surprise par l’onde de désir qui la traverse alors qu’il se niche tout contre elle, Aisling laisse échapper un soupir languissant. Ses jambes s’enroulent autour de ses hanches pour le retenir, ses lèvres se détachent des siennes pour remonter le long de sa mâchoire et parsemer une traînée de baisers sur la peau tendre de son cou. Ses mains câlinent ses épaules, s’égarent dans son dos, dévalent ses flancs fermes jusqu’à la lisière de son jean. Du bout des doigts, Aisling longe langoureusement l’étoffe jusqu’au bouton qui la retient avant de s’arrêter brutalement, déstabilisée par la certitude qu’une fille bien ne ferait jamais ça. Les sourcils froncés, elle ne peut s’empêcher de se demander ce qui a pu motiver la remarque d’Harold, et si le vieil homme avait perdu espoir de voir Sid se trouver une fille bien à force de l’avoir trop souvent surpris en compagnie des filles pas bien qu’il avait l’habitude de bécoter dans son abri de jardin. Les paumes caressantes de son copain absorbent en partie l’onde de jalousie qui menaçait son cœur, mais ne la distraient pas assez pour lui faire oublier la question qu’elle sent enfler entre eux. « Dis mon Sid… » Elle murmure en s’écartant juste assez pour accrocher son regard, tente d’insuffler dans le sien assez d’espièglerie pour camoufler son trouble. « Combien de filles t’as entraîné ici pour les séduire ? » Les joues brûlantes, elle effleure son nez du sien dans l’espoir d’atténuer l’inquiétude absurde qui la ronge chaque fois qu’elle songe aux instants d’intimité qu’il a vécu avant de la rencontrer.





you feel like heaven
Thunder in the blue skies, lightning in the daylight, storm clouds in our eyes. Tidal waves in my heart, earthquakes in the still dark, eclipses in the night.
F R I M E L D A

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Sid Bauer
Sid Bauer
le tatoueur au coeur tendre
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ÂGE : trente-trois ans, né le 26 janvier 1990.
SURNOM : sid, c'est déjà bien assez court... et c'est déjà un surnom aussi, même si très peu de gens le savent.
STATUT : il a finalement trouvé le courage d'avouer ses sentiments à sa belle irlandaise...
MÉTIER : tatoueur, propriétaire de son propre salon, wild ink.
LOGEMENT : #55, spring hill [appartement]
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DC : laoise, l'artiste peintre
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INSCRIT LE : 01/03/2016
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Day 4: stay with me, you're all I see
And I'd give up forever to touch you, 'cause I know that you feel me somehow. You're the closest to heaven that I'll ever be and I don't want to go home right now. And I don't want the world to see me, 'cause I don't think that they'd understand. When everything's made to be broken, I just want you to know who I am. • Iris, Goo Goo Dolls

Sorti de nulle part, un bras se glisse autour de sa taille. La chaleur réconfortante d’Aisling se presse contre son flanc. « Eux aussi, ils savent que ce serait un crime de pas en prendre soin. » La gorge toujours un peu serrée, il hoche timidement la tête. Confusément, il sent que ce n’est pas seulement le fait qu’ils aient préservé son art qui le touche. C’est aussi cette impression qu’ils voulaient préserver en même temps leur lien presque familial, se souvenir pour toujours de l’ado rebelle et un peu amoché par la vie qu’ils avaient pris sous leur aile et qui se cache toujours derrière le paysage féérique. Comme si elle sentait ses émotions désordonnées, Aisling lui décoche un coup d’épaule affectueux avant de s’approcher de la peinture. Sa main se pose sur celle de Sid, se moule autour de la sienne. Ensemble, ils explorent le paysage du bout des doigts, guidés par leurs envies, sans vraiment savoir qui mène le mouvement. Ce n’est pas sans rappeler au tatoueur la dernière fois où leurs mains liées bougeaient en harmonie de cette façon. Le souvenir fait naître un éclat de désir imprévu dans son bas-ventre, heureusement dissipé en un frisson agréable qui remonte sa colonne vertébrale lorsque la voix songeuse de sa copine s’immisce entre eux à nouveau. « C’est fou à quel point c’est différent de c’que tu fais d’habitude… » Il est vrai que les paysages délicats comme celui-là ne font pas partie de son répertoire habituel. S’il ne déteste pas en dessiner, il préfère largement laisser libre cours à sa créativité, imaginer des personnages ou des décors de toute pièce plutôt que de simplement reproduire une photo ou ce qu’il a devant lui.

La main d’Aisling se resserre autour de la sienne, l’arrache à la peinture pour la guider entre eux tandis qu’elle pivote sur elle-même pour lui faire face. Il lui répond instinctivement, se tourne à son tour vers elle jusqu’à ce que sa main libre se pose sur sa taille. « Et pourtant, j’suis sûre que j’aurais deviné que c’était d’toi. » Touché, il lui offre un petit sourire. « Sûrement, oui… » murmure-t-il, convaincu qu’elle a raison. Ne serait-ce que parce qu’elle est à la fois sa plus grande fan et son public le plus assidu. Sans compter qu’elle a accès à des œuvres que personnes d’autre ne connaîtra jamais. Car il l’a déjà vue fouiner dans ses cahiers qui traînaient dans le salon alors qu’elle se pensait seule. Il la laisse faire à tous les coups, attendri par sa curiosité furtive et son air fasciné quand elle tombe sur un dessin qui l’interpelle particulièrement. Du reste, il range soigneusement les rares croquis qu’il veut garder pour lui dans les cartons dissimulés tout au fond de son armoire, avec les cahiers auxquels il n’a pas touché depuis des années, ceux dans lesquels il dessinait à répétition le visage de sa mère. « J’ai du mal à réaliser que j’suis dans le jardin d’ta maison. » Tandis qu’elle retrace d’un index léger la courbe de sa chaîne dorée sur sa clavicule, il balaie d’un regard un peu anxieux le jardin fleuri, la petite maison jaune, la ruelle étroite qui la sépare de celle des Jones. « Honnêtement, moi non plus,  » souffle-t-il en ramenant son attention sur Aisling. Avec soulagement, il constate que de se concentrer sur son visage familier calme les palpitations erratiques de son cœur en l’ancrant à son présent pour l’empêcher de basculer complètement dans son passé. « C’est tellement mignon… » Il ne la quitte pas des yeux, même lorsqu’elle se détourne pour observer à son tour le décor, une lueur mélancolique au fond de ses iris gris. D’un coup, elle vacille, se transforme en quelque chose de plus espiègle. « Tu m’fais visiter ? » Avec un froncement de sourcils confus, il se demande si elle parle de la maison de son enfance. Il est sur le point de lui rappeler que ce n’est plus sa famille qui habite là quand elle lui vole un baiser, un petit rire tendre au fond de la gorge. Il ne comprend la véritable nature de sa proposition que lorsqu’elle l’entraîne vivement vers la porte du cabanon.

D’abord, il ne voit pas grand-chose, mais une fois que ses yeux se sont habitués à la pénombre, il constate que l’intérieur du cabanon n’a pas vraiment changé. L’établi sous lequel Sid avait installé son nid avant que sa taille ne l’empêche de se glisser dans l’espace étroit est toujours là, surmonté comme autrefois d’une panoplie d’outils en parfait état. Un sourire aux lèvres, il songe que Mr. Jones semble toujours s’occuper de ses biens avec le soin maniaque qu’il lui connaissait à l’époque. Une pincée de nostalgie lui serre le cœur au souvenir de ces après-midis pluvieux qu’ils avaient passé ensemble à discuter dans ce cabanon, Sid installé sur ses coussins avec son cahier et ses fusains, et Harold perché sur son tabouret à nettoyer et huiler ses outils. Ils parlaient de tout et de rien, de sujets concrets, comme les devoirs que Sid reportait un peu trop souvent à plus tard, quand il n’oubliait pas totalement de les faire; ou plus abstraits, comme le boulot d’archiviste au Melbourne Museum de Mr. Jones. Il avait toujours une anecdote à raconter sur un artefact, qui, la plupart du temps, n’avait vraiment rien de fascinant, sinon la passion manifeste que son voisin avait pour son histoire. Avec une bouffée d’affection, le tatoueur songe que le vieil homme a réussi à nourrir sa curiosité naturelle mieux que n’importe lequel de ses professeurs, le poussant à rechercher des sujets dont il ne connaissait presque rien pour le simple plaisir d’épater son voisin lors de leur prochaine discussion. « J’aurais tellement voulu voir comment c’était avant… » La voix pleine de mélancolie d’Aisling l’arrache à ses souvenirs. Il fait un pas vers elle, la rejoint à côté de l’établi où elle s’est mise à dessiner des formes incertaines dans la poussière de bois. « Comment toi, t’étais avant. » Touché, il fait courir une main tendre sur la courbe de sa mâchoire pour l’encourager à relever la tête. Il veut la rassurer. Lui dire qu’il n’a pas tant changé, que l’homme qui se tient devant elle aujourd’hui ressemble encore beaucoup au gamin d’autrefois, avec plus d’assurance mais les mêmes vulnérabilités. Cependant, il n’a pas l’occasion de le faire. Ses pensées s’éparpillent aux quatre vents, chassées par l’intensité du regard qu’Aisling darde sur lui et la chaleur brûlante de ses paumes à travers sa chemise lorsqu’elle les pose sur sa poitrine.

Guidé par l’énergie quasi magnétique qui les entraîne l’un vers l’autre, il se penche vers elle jusqu’à ce que leurs bouches s’effleurent. Les bras d’Aisling se coulent sur ses épaules, lui arrachent un frisson délectable en s’appuyant sur sa nuque sensible. Le souffle un peu court, il accueille avec un soupir de plaisir la caresse de sa langue contre la sienne. En retour, il enroule ses mains autour de sa taille pour la retenir dans son emprise. Lentement, il la fait pivoter jusqu’à ce qu’elle se retrouve dos à l’établi, coincée entre son corps et la surface de bois. Elle pousse une exclamation de surprise, s’arrache un instant à leur baiser pour comprendre ce qui vient de se passer. Inspiré par le souvenir délicieux de leur étreinte passionnée sur la coiffeuse, dans les loges du centre où ils ont dansé pour leur spectacle de Noël, il relâche la taille d’Aisling, fait glisser ses mains jusqu’à ses cuisses. Sa peau douce frémit sous ses doigts tandis qu’il raffermit sa prise pour la soulever et l’installer sur l’établi. Elle n’hésite pas une seconde avant d’écarter les jambes pour lui permettre de s’avancer jusqu’à ce qu’il soit pressé tout contre son corps. Un instant, le souvenir désagréable de la veille s’insinue dans son esprit, rapidement chassé par la confiance manifeste qu’elle lui accorde à nouveau et la tendresse des baisers qu’elle presse délicatement dans son cou. Tandis qu’elle parsème de caresses sa peau recouverte de tissu, il trace des arabesques sur la peau veloutée de ses cuisses, remonte tranquillement jusqu’à sa taille, où il se risque à introduire des doigts téméraires entre les pans de jean de sa salopette pour effleurer la douceur de son ventre. Les mains d’Aisling longent la taille de son pantalon, s’attardent au bouton, qu’elles semblent vouloir détacher. Il a beau savoir que c’est une très mauvaise idée, que ses anciens voisins ne sont pas loin et qu’Harold ou Amelia pourrait les surprendre à n’importe quel moment, il ne peut se résoudre à l’arrêter. Car pour la première fois depuis qu’il s’est réveillé, il arrive à oublier le tourbillon d’émotions difficiles qui l’étreint en les noyant dans la passion fiévreuse qui les anime.

Sans doute dans un meilleur état d’esprit que lui, la jeune femme s’interrompt pourtant d’elle-même. Elle s’écarte légèrement, l’observe d’un air un peu inquiet. Curieux, il fronce légèrement les sourcils en effleurant ses cuisses d’une paume tendre pour l’encourager à partager les pensées qui semblent la tracasser. « Dis mon Sid… Combien de filles t’as entraîné ici pour les séduire ? » Amusé par la rougeur délicate qui se peint sur ses joues, il ne résiste pas à l’envie de poser un baiser tendre au coin de ses lèvres. Il se redresse légèrement, les mains toujours posées à plat sur ses cuisses, et croise son regard. « Une seule… Toi, » s’empresse-t-il de préciser pour prévenir une potentielle confusion. « Même si, techniquement, j’dirais que c’est plutôt toi qui m’a entraîné ici pour me séduire… » La lueur d’amusement embarrassé qui s’allume dans les grands yeux d’Aisling ne réussit pas complètement à chasser l’incertitude qui y brillait déjà. En se mordillant la joue, il songe qu’elle aura sûrement besoin de quelques détails supplémentaires pour être convaincue. Avec l’ombre d’un soupir, il se résigne donc à révéler la réalité peu reluisante dans laquelle il évoluait à cette époque. « J’étais un ado maladroit, Leen. J’savais pas parler aux filles. Encore moins les séduire. » Le lycée du quartier n’était pas énorme et des rumeurs circulaient au sujet des problèmes d’Adele. À ces circonstances déjà un peu difficiles s’ajoutait son amour des vêtements noirs, du maquillage et des tatouages qui, sans le mettre au banc des indésirables, le reléguait au minimum dans la catégorie des emo kids qui ne devaient en aucun cas se mélange à la population de normies de l’école. Vaguement embarrassé, il retrace du bout de l’index la courbe d’une bretelle sur l’épaule d’Aisling. « Et avec ma mère qui… n’allait pas très bien, je n’avais pas exactement le temps d’apprendre non plus. » Les lèvres pincées pour se retenir de grimacer, il relève les yeux, soulagé de croiser le regard attendri de sa copine.

Quelque peu tranquillisé par sa douceur sans faille, il hausse les épaules. « J’ai embrassé quelques filles au lycée, mais c’était leur idée, pas la mienne. » À ce jour, il est toujours convaincu sans jamais avoir pu le prouver qu’Emma Murphy lui avait seulement proposé une virée dans le placard du concierge – l’endroit de prédilection des ados hormonaux en manque d’intimité de l’école – parce qu’elle avait fait un pari stupide avec son groupe de copines. Même si ça l’avait un peu blessé à l’époque, il avait fini par conclure que c’était un moyen comme un autre de gagner un peu en expérience. Et puis, il devait avoir relevé le défi haut la main parce que deux autres filles du même groupe lui avaient proposé la même chose dans les semaines qui avaient suivi. Ou peut-être qu’il leur plaisait plus qu’elles ne voulaient le laisser paraître à l’époque, tout simplement. C’est aussi par hasard qu’il avait échangé son premier baiser avec un garçon, à l’occasion d’un jeu de la bouteille défectueux dans une soirée où il s’était laissé entraîner par son pote, l’un des rares soirs où Randy était à la maison. Il se doutait déjà à l’époque que son attirance ne se tournait pas seulement vers le sexe opposé et le baiser maladroit qu’il avait échangé avec le joueur étoile de l’équipe de rugby de l’école adverse un peu trop bourré lui avait permis de confirmer son hypothèse. « Un mec aussi, » résume-t-il sobrement. Il se penche pour effleurer le nez d’Aisling du sien avant de dévier vers sa joue, qu’il frôle du bout des lèvres. Il termine sa course à la hauteur de son oreille, en profite pour embrasser amoureusement le lobe tendre. « Mais jamais ici… » souffle-t-il avant de l’attraper délicatement entre ses dents. Un frémissement d’intérêt traverse le corps d’Aisling, appuyé par un soupir de plaisir qui s’échappe d’entre ses lèvres. L’ombre d’un sourire satisfait au coin des lèvres, il relâche son lobe et profite de sa liberté retrouvée pour presser une chaîne de baisers incandescents dans son cou. Il s’attarde un instant sur sa clavicule, en trace la ligne tranchante d’une langue agile avant de murmurer : « Ici, y’a que toi. » Une main appuyée contre sa nuque pour recueillir sa tête qui s’incline vers l’arrière, l’autre qui pétrit tendrement sa cuisse, il s’aventure sur son décolleté, le recouvre de baisers toujours plus audacieux jusqu’à ce qu’il atteigne la lisière de son haut. Il pose une dernière fois ses lèvres à la naissance de la vallée entre ses seins tout en regrettant de ne pouvoir s’aventurer plus loin pour le plaisir de continuer à sentir le corps de la jeune femme se tendre de fébrilité.

Le grincement désagréable de la porte du cabanon est le seul avertissement qui précède l’arrivée de Mrs. Jones avant qu’un flot de lumière n’envahisse l’abri de jardin. Le corps d’Aisling se contracte nerveusement autour du sien tandis qu’elle pousse un hoquet horrifié. Sid, quant à lui, fait un bond en arrière, et se redresse en passant une main dans ses mèches, l'air aussi innocent que possible. Même s’il y a des limites à l’aura d’innocence qu’il peut projeter quand les jambes de sa copine sont toujours enroulées autour de sa taille comme un étau et ses ongles, enfoncés comme des serres dans son bras. « Ah, vous êtes donc là les amoureux ! Je commençais à me demande si Harold n’avait pas imaginé ton retour, Sidney. C’est qu’il n’est plus tout jeune… » ajoute-t-elle d’un ton de conspiratrice, un grand sourire plein d’humour aux lèvres comme s’il n’y avait rien de plus normal pour elle que de trouver son petit-fils adoptif et sa copine dans une position compromettante sur l’établi de son mari. « Allez, je vous attends dehors. » Avec un hochement de tête indulgent, elle tourne les talons et ressort du cabanon, les laissant seuls avec leur embarras dans la pénombre. Les lèvres pincées, le tatoueur s’affaisse en se tournant vers Aisling. Son air absolument horrifié vient à bout de ses dernières résistances et il explose de rire. Il s’empresse d’étouffer sa gaieté contre l’épaule de la jeune femme en faisant courir une main réconfortante dans son dos. Au bout de quelques longues secondes, il sent son corps tressauter contre le sien tandis qu’un petit rire nerveux se rend jusqu’à ses oreilles. Une fois qu’il a l’impression d’avoir maîtrisé son hilarité, il se redresse, croise son regard par-dessus la main qu’elle a plaquée contre ses lèvres. « Je crois qu’elle nous a grillés… » L’expression ironique qui se peint sur le visage d’Aisling a raison de son contrôle ténu et il éclate de rire à nouveau.

Quand, au bout de quelques minutes, leur fou rire s’apaise assez pour leur permettre de reprendre leur souffle, Aisling essuie du bout des doigts les larmes qui perlaient au coin de ses yeux. « Tu sais… » murmure-t-elle en relevant un regard un peu espiègle vers lui, « moi j’suis sûre que j’aurais eu un crush sur toi si on s’était connus au lycée… mais j’aurais été beaucoup trop timide pour t’embrasser. » Sans doute gênée par sa révélation, elle lui échappe mais il s’empresse de la repêcher en glissant une main délicate sous son menton. Il aime imaginer cette Aisling timide qui aurait soupiré dans les cours en lui lançant des coups d’œil languissants ou qui lui aurait offert des sourires rougissants lorsqu’ils se croisaient dans les couloirs. Surtout, il aime penser qu’il l’aurait remarquée et qu’il aurait eu le courage de faire les premiers pas vers elle. Contrairement à cet hypothétique version adolescente de lui-même, Sid n’hésite pas un instant avant de se pencher vers Aisling pour cueillir un baiser langoureux sur ses lèvres, tout comme elle n’hésite pas à venir nouer ses bras derrière sa nuque pour le retenir tout contre elle. Conscient que le désir qui flambait encore entre eux quelques minutes plus tôt ne demande qu’à se rallumer, il s’écarte à contrecœur et enroule ses mains autour de la taille de la jeune femme. Un sourire taquin au coin des lèvres, il hausse un sourcil. « Heureusement qu’t’es plus aussi timide aujourd’hui ou on ne serait pas ici… » Amusé par le rose qui lui monte à nouveau aux joues, il effleure le bout de son nez du sien, lui vole un dernier baiser chaste comme pour mettre un point final à leur étreinte. Avec un soupir, il pince les lèvres. « Je suppose qu’on devrait probablement sortir… T’es prête ? » En dépit de son air franchement dubitatif, elle acquiesce. Il l’aide donc à descendre de son perchoir, la soulève légèrement pour lui éviter d’attraper des échardes sur le bois rugueux en glissant vers le sol. Sa main dans la sienne, ils font un pas vers la sortie lorsque le tatoueur remarque les sciures de bois qui sont restées collées à la salopette d’Aisling. « Attends, attends. » Ignorant son coup d’œil incertain, il balaie du revers de la main son derrière pour en chasser les particules de bois. Et, s’il est sérieusement tenté d’en profiter pour pincer une fesse rebondie, il s’en empêche, conscient qu’Aisling est déjà assez gênée comme ça sans qu’il en rajoute. « Voilà, t’es toute propre et présentable. » Toujours courageux, il émerge le premier du cabanon, Aisling à moitié dissimulée derrière lui. Amelia est debout à quelques pas de la porte, un châle coloré posé sur ses épaules étroites. Elle se tourne vers eux en les entendant approcher. « Ah, ce n’est pas trop tôt ! » Du pas vif et décidé qui la caractérise, elle traverse la distance qui les séparait pour entraîner Sid dans une étreinte étonnamment solide. Plus délicat, il lui rend son affection, heureux de retrouver son odeur de vanille et de sucre qui trahit les longues heures qu’elle passe encore dans la cuisine à préparer des pâtisseries. Il ne la relâche que lorsqu’elle choisit de s’écarter. « Tu as l’air heureux, mon chéri. C’est beau, » affirme-t-elle en pressant tendrement ses bras avant de se tourner vers la jeune femme avec un petit sourire. « Je suis certaine que ça a beaucoup à voir avec la jolie Aisling, n’est-ce pas ? » Amusé de constater qu’Harold n’a pas perdu l’habitude de tout raconter dans les moindres détails à sa femme adorée, le tatoueur laisse échapper un petit rire en aquiesçant. « C’est vrai qu’elle me rend heureux, ouais. » Amelia accepte la confirmation avec un petit hochement de tête satisfait en prenant Aisling par les épaules. Sans doute attendrie par son air embarrassé, la vieille dame s’empresse de la mettre à l’aise à sa façon : « Allons, ne fais pas cette tête, ma chérie. Tu sais, nous avons déjà eu vingt ans aussi, Harold et moi. Et nous non plus ne manquions jamais une occasion de vérifier que nous nous aimions encore. » Avec un clin d’œil taquin, elle la serre à son tour dans ses bras pendant que, de son côté, Sid tente de retenir la grimace qui menace de poindre sur son visage alors qu’il imagine ses grands-parents adoptifs s’embrasser passionnément dans un cabanon.

Manifestement, il n’est pas aussi discret qu’il le pensait parce que lorsqu’Amelia libère Aisling de son étreinte et se tourne à nouveau vers lui, elle hoche la tête d’un air amusé. « Bon, ne me regarde pas comme ça, ça ne te va pas du tout ! » Il s’efforce donc de lisser son expression, sans trop de difficulté grâce au sourire qui commence déjà à s’étirer sur ses lèvres, jusqu’à ce qu’une lueur d’approbation s’allume dans le regard de la vieille dame. « Ah voilà qui est mieux ! » D’un petit geste sec, elle resserre le châle qui avait commencé à glisser sur ses épaules en les balayant d’un regard mystérieux. « J’ai une surprise pour vous deux… » Il n’en faut pas plus pour réveiller la curiosité du tatoueur, qui hausse aussitôt un sourcil. « Ah oui ? » demande-t-il d’un ton aussi neutre que possible, dans l’espoir de camoufler à quel point il espère que c’est qu’une énorme assiette de ses biscuits aux pépites de chocolat les attend à l’intérieur. À ce jour, il n’a encore trouvé aucune recette aussi délicieuse que la sienne. Et ce n’est pas faute d’avoir essayé. Il déchante rapidement quand elle agite plutôt d’une petite main excitée un trousseau de clefs devant leurs nez. « Avant de venir vous retrouver, j’ai appelé Rebecca, c’est notre nouvelle voisine, pour savoir si elle accepterait que je vous laisse entrer. Je lui ai dit que tu avais grandi ici Sidney et que ta jolie Aisling serait sûrement curieuse de voir à quoi la maison ressemble. Elle a redécoré, mais… » Le reste des paroles d’Amelia se perd dans le grésillement sourd qui se met à résonner aux oreilles du tatoueur alors qu’il tourne un regard craintif vers la maison. Son revêtement jaune pâle n’a pas changé depuis leur arrivée, mais les ombres semblent s’être accentuées d’un coup, comme pour lui donner un air beaucoup plus menaçant. Il a beau savoir que c’est son esprit qui lui joue des tours, il a du mal à chasser l’impression désagréable d’être entouré de fantômes. La certitude qu’il n’aurait pas à remettre les pieds à l’intérieur était sa seule protection, la mince armure qui lui donnait le courage de revenir confronter son passé, et il n’est pas prêt à l’abandonner. Pourtant, il sait qu’il n’a pas vraiment le choix parce qu’à ses côtés, Aisling vibre presque d’excitation, et aussi parce qu’Amelia s’est donné tout ce mal pour leur organiser cette petite visite. Ça n’empêche pas son cœur de palpiter désagréablement dans sa poitrine ou son estomac de se nouer nerveusement. La main d’Aisling qui se glisse dans la sienne le raccroche au présent et le fait tressaillir. Il comprend à son regard un peu inquiet, reflété dans les yeux ambrés d’Amelia, qu’elles attendent probablement une réponse de sa part. « Pourquoi pas, après tout ? » souffle-t-il avec l’ombre d’un sourire forcé.

En dépit de ses réticences, c’est lui qui fait le premier pas vers la maison, sa main toujours fermement accrochée à celle de sa copine. Ils refont à l’envers le chemin qui les avait menés jusqu’au jardin partagé, mais se faufilent entre les citronniers pour atteindre la porte d’entrée plutôt que de retrouver la sécurité de la rue. Tandis qu’Amelia déverrouille la serrure, elle leur parle de Rebecca, la jeune mère monoparentale qui a emménagé il y a quelques années déjà avec sa gamine, une « adorable petite blonde qui adore ses poupées », et avec qui les Jones, toujours aussi affables, se sont rapidement liés d’amitié. Sid ne l’écoute qu’à moitié, trop concentré sur la porte qui pivote sans émettre le grincement auquel il s’était habitué. « Allez-y en premier. Le couloir est étroit et puis tu connais le chemin, Sidney. » Il hoche timidement la tête sans quitter des yeux l’espace qui se dévoile à eux. En inspirant profondément, il s’avance, entraîne Aisling derrière lui en franchissant le seuil de l’entrée. Le papier peint hideux qui décorait le couloir a disparu, remplacé par une peinture gris pâle beaucoup plus moderne, mais l’odeur feutrée qui s’immisce dans ses narines est identique à ses souvenirs et le ramène aussitôt dix ans en arrière. Il s’arrête après quelques pas seulement et se tourne vers la gauche, où trois portes entrouvertes protègent les chambres. « La première était celle de mes parents. La deuxième, celle de Caro. » Là aussi, le décor a changé, transformé en chambre de fillette agrémentée de couleurs pastels délicates. Rien à voir avec les goûts beaucoup plus violents de sa petite sœur. « Imagine des murs violets trop foncés, une couette arc-en-ciel, des poupées terrifiantes partout… Elle avait l’imagination hyper fertile et adorait s’improviser sorcière. Elle m’a déjà demandé de lui dessiner un cercle vaudou sous son lit. » Il ne précise pas qu’il l’avait fait, convaincu que sa copine sait déjà qu’il ne pouvait rien refuser à sa petite sœur, même les lubies les plus étranges. Ils s’enfoncent d’un ou deux pas de plus dans le couloir et s’arrêtent devant la troisième porte. Cette dernière chambre a été transformée en bureau par la nouvelle propriétaire, mais Sid revoit sans mal le décor dans lequel il a grandi. « Et ça, c’était la mienne. Mes parents avaient refusé de peindre les murs en noir, donc j’avais dû me contenter d’un gris pâle. Ça m’avait fait chier à l’époque mais je les comprends aujourd’hui, » précise-t-il en songeant au mur rouge pompier de son appartement qu’il avait dû recouvrir de quatre couches de peinture neutre avant que la teinte rosée ne disparaisse complètement. « Et puis d’toute façon, c’est pas comme si on pouvait voir quoi que ce soit sous tous les posters de mes groupes préférés et… les photos que j’avais collées partout. » Il jette un coup d’œil en coin à Amelia, peu enclin à révéler l’existence des pages arrachées aux calendriers du club à la vieille dame. Du reste, le petit sourire en coin d’Aisling lui confirme qu’elle a tout compris.

La visite des chambres terminée, ils débouchent dans la salle à manger. Sid respire mieux dans cette pièce moins étroite que le couloir. La table trop petite à laquelle ils avaient parfois l’habitude de s’entasser avant qu’Adele n’ait plus l’énergie de manger que si elle était affalée dans son lit a disparu, remplacée par un meuble en bois massif beaucoup plus imposant. La cuisine, en revanche, n’a pas changé. Toujours aussi étroite que dans son souvenir, elle lui semble toutefois plus propre qu’à l’époque, avec des armoires bien blanches sans la moindre tache ou le moindre fil de poussière. « C’est ici que j’ai appris à faire des White Christmas… » souffle-t-il à Aisling avec un petit sourire nostalgique. Il se revoit, assis sur le comptoir à côté de l’évier à regarder sa mère couper des légumes en chantonnant. Il était tout jeune, cinq ou six ans peut-être au maximum. « C’était sa pièce préférée, je pense. Elle aimait cuisiner et elle a continué à le faire longtemps, même après qu’elle n’arrivait plus vraiment à faire quoi que ce soit d’autre. » Des souvenirs à moitié oubliés remontent, se coincent dans sa gorge, transformés en une énorme boule d’émotions. Longtemps, il a lui-même détesté cuisiner. Il se disait que c’est parce qu’il ne savait pas comment faire, que ce n’était pas pour lui, mais à la lumière de ces moments redécouverts, il se demande si ce n’était pas plutôt une façon de plus pour lui de rejeter sa mère et la souffrance qu’elle lui infligeait involontairement. « J’ai l’impression qu’elle va entrer dans la pièce à tout moment. » Un frisson désagréable lui remonte l’échine à l’idée de croiser son fantôme et il s’empresse de reprendre la visite. Il évite soigneusement la salle de bain, ne jette même pas un coup d’œil par la porte lorsqu’ils passent à côté en s’avançant vers le salon, incapable de se résigner à revoir cette pièce où il a si souvent retrouvé sa mère mal en point et où elle a fini par s’éteindre, désespérément seule et sans doute terrifiée. Avec soulagement, il voit les nuances de verts ondoyantes du jardin se dessiner à travers les grandes portes vitrées qui donnent sur la terrasse. Cette fois, il ne retient pas le soupir angoissé qui se fraie un chemin jusqu’à ses lèvres. Amelia, qui les suivait dans leurs explorations avec une réserve inhabituelle, s’avance vers eux de son petit pas cadencé. Un puits de tristesse au fond des yeux, elle pose une paume chaude sur le bras du tatoueur. « Tu sais, Rebecca adore cette maison. Sa fille aussi. J’aime penser que c’est parce qu’elles ressentent tout l’amour qui a imprégné les murs plutôt que la tragédie. » La mâchoire serrée pour contenir le flot d’émotions qui menace de déborder de ses paupières, il recouvre de la sienne la main fripée de la vieille dame, la presse délicatement. « Elle t’aimait tant, si tu savais… Lucide ou non, elle me parlait toujours de toi. De ta sœur aussi. Je sais qu’elle n’a pas toujours su le montrer, mais elle vous aimait vraiment. » Cette fois, il ne peut retenir la gouttelette salée qui dévale sa joue. Vaguement embarrassé, il l’essuie du revers de la main en hochant la tête. « Je sais. Je l’avais oublié, je pense. Mais… je sais. » Comme il sait tout à coup qu’il fera bon usage du document que Caro lui a envoyé. Car il y a trop longtemps qu’il n’a pas vu sa mère et, même s’il ne peut plus parler qu’à une pierre tombale, il ressent le besoin fulgurant de faire la paix avec elle une bonne fois pour toute. Parce que même si c’était à sa façon, même si c’était mal, même si ce n’était pas assez pour combler le vide dans son être, elle l’aimait comme une mère aime son enfant, et qu’il n’a jamais su s’empêcher de lui retourner cet amour, même quand il aurait voulu la détester.

Spoiler:





just kiss me in the dark
maybe i’m just as scared as you. it's alright, stay by my side on the edge of everything we know. it's alright, just don't look down and i will hold on and never let go. you're right beside me, so just close your eyes, i'll never let go. you're all that i need, so just close your eyes. • close your eyes, rhodes

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Dernière édition par Sid Bauer le Ven 5 Nov - 4:52, édité 2 fois
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Aisling Hayes
Aisling Hayes
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Présent
ÂGE : 28 ans, née le 20 février 1994
SURNOM : Ash par ses amis, Bambi ou le faon par Phoenix, Leen par son Sid... et Ivana Rose sur instagram.
STATUT : Essaie d'écouter son cœur, de le confier à Sid malgré sa peur.
MÉTIER : Modèle alternative (Suicide Girls, OnlyFans) effeuilleuse quelques soirs par semaine, poupée brisée à plein temps.
LOGEMENT : Appart' #353 à Redcliffe
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TW IN RP : par mp si besoin ♡
ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié.
PETIT PLUS : Née en Irlande du Nord dans une famille très catholique, parle avec un accent gaélique. A troqué les rues pluvieuses de Belfast pour le soleil de Brisbane mais son existence est toujours aussi grise. Se croit bonne à rien si ce n’est à jeter son corps en pâture aux caméras. Faut bien payer le loyer et sa dette envers le club. Aisling se réfugie dans les bras de son Sid et dans les chansons qui ouvrent son cœur à sa place. Le son à fond, elle danse pour extérioriser le tumulte de ses sentiments. Parfois, elle chante aussi… mal, elle trouve. Végétarienne, ancienne junkie, sobre depuis 10 mois
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RPs EN COURS : Sid [14]Sid [16]Sid [fb2]Sinner [r.a.]Robin [2]

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Sid ♡ I won't turn back I won't cross that hidden danger line. It's a loud and dark world but I think I found the light. I need you to tell me everything will be alright, to chase away the voices in the night; when they call my name.

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Robin ♡ you lead the blind you lead the stream, the current ways are much to lean, you are the captain of the team!

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Phoenix ♡ I need a hero, I'm holding out for a hero 'til the end of the night. He's gotta be strong and he's gotta be fast, and he's gotta be fresh from the fight. He's gotta be larger than life!

RPs EN ATTENTE : Jordan [2] ♡ Phoenix [4]

Je ne prends que 6 RPS à la fois.


RPs TERMINÉS : Sid ♡ [1] | [2] | [3] | [4] | [fb1] | [@] | [5] | [6] | [7] | [8] | [9] | [10] | [11] | [12] | [13] | [15]
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Robin ♡ [3]
Phoenix ♡ [1] | [2]
Jordan ♡ [1]
Laoise ♡ [1]
AVATAR : Mellisa Clarke
CRÉDITS : loudsilence (avatar) + Frimelda (sign) + Loonywaltz (ub) + Sid (ub)
DC : Jameson la louve
PSEUDO : Whitefalls/Whitewolf
INSCRIT LE : 07/09/2016
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Message(#) Sujet: Re: kiss my lips and let’s run away together ♡ aisling kiss my lips and let’s run away together ♡ aisling - Page 4 EmptyLun 1 Nov - 20:32



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Day 4: let's roam these streets together
You know every part of me I let you in, I let you see all the dark in every corner of my room. Let me do that for you and tell me all about your past, why you painted those walls black, baby it's all right you're safe in here with me. Open up so I can see...

La question s’est à peine échappée d’entre ses lèvres que celles de Sid pressent un baiser à leur commissure. La gorge un peu nouée, elle puise dans la tendresse de cette caresse et la chaleur de ses paumes sur ses cuisses le courage de croiser timidement son regard. « Une seule… Toi. » Un petit pli incrédule se creuse entre ses sourcils devant cette confession inattendue. T’es sûr ? « Même si, techniquement, j’dirais que c’est plutôt toi qui m’a entraîné ici pour me séduire… » La taquinerie la prend de court, dépose un voile de bonheur rosé sur ses pommettes et la réchauffe de l’intérieur. « Sid… » Elle proteste pour la forme. Charmée par sa mine visiblement satisfaite, Aisling secoue la tête avec indulgence, une main placée devant ses lèvres pour contenir son amusement. Si t’étais pas irrésistible, aussi… Elle songe avec un petit pincement au cœur. Car en dépit de leur complicité, il lui est difficile de concevoir qu’elle est la première fille à frémir sous ses baisers à l’abri de ces planches. « J’étais un ado maladroit, Leen. » Il précise dans un soupir déterminé, comme s’il lisait dans ses pensées. « J’savais pas parler aux filles. Encore moins les séduire. » Il y a de la vulnérabilité dans sa voix, une innocence si pure dans les souvenirs qu’il lui dépeint qu’une vague de soulagement se déverse dans sa poitrine. Clairement, ça a bien changé… Elle constate en  frissonnant sous la caresse légère de ses doigts qui longent la bretelle de son débardeur. Agiles, ils parviennent presque à la distraire du voile assombrissant ses yeux pâles alors qu’il lui confie : « Et avec ma mère qui… n’allait pas très bien, je n’avais pas exactement le temps d’apprendre non plus. » Touchée par ces bribes de passé inconfortable qu’il lui laisse timidement entrevoir, elle place une paume contre son cou et laisse courir son pouce sur la ligne de sa mâchoire pour l’encourager à croiser son regard. « J’ai embrassé quelques filles au lycée, mais c’était leur idée, pas la mienne. » Il finit par lancer avec un haussement d’épaules faussement désinvolte. Un sourire attendri au coin des lèvres, Aisling tente de se représenter un tout jeune Sid au regard farouche et à la silhouette élancée, un grand gamin encore incertain de ses mouvements, peinant à apprivoiser ce corps qui se développe trop rapidement pour lui en laisser le temps. Au fond, elle n’est vraiment pas surprise d’apprendre qu’il est parvenu à s’attirer l’attention de quelques nanas en dépit de sa prétendue maladresse. « Un mec aussi. » Ah oui… forcément. Elle lui adresse un petit sourire amusé, heureuse de sentir qu’elle accueille sa bisexualité avec plus de flegme que par le passé. Avec tout ça, c’est sûr que t’as pas dû douter d’ton charme trop longtemps… Elle ne peut s’empêcher de penser, partagée entre la joie de savoir qu’il a pu explorer ses fantasmes adolescents malgré sa situation familiale difficile et la petite pointe de jalousie qui se niche inévitablement entre ses côtes à l’idée de toutes ces expériences auxquelles il a goûté bien avant de la rencontrer.

Elle n’a toutefois pas le temps de se laisser perturber davantage car le nez de Sid effleure le sien. Le frémissement que ses lèvres sèment sur sa joue et le murmure sensuel qu’il fait couler au creux de son oreille dispersent sans mal sa tristesse passagère. « Mais jamais ici… » La caresse acérée de ses dents remplace la douceur de ses baisers et un frisson de désir la traverse. Ses lèvres s’entrouvrent, laissent échapper un soupir languissant tandis que ses doigts agrippent le tissu fin de sa chemise pour le retenir tout contre elle. Il ne la relâche que pour mieux enfouir son visage dans son cou. Lentement, il explore sa peau offerte du bout des lèvres, la recouvre de baisers passionnés, s’applique à lui faire oublier du bout de sa langue agile l’étrange mélancolie qui l’étreint parfois face à ces sensations qu’elle découvre pour la première fois et qu’il connait depuis si longtemps déjà. « Ici, y’a que toi. » La promesse qu’il souffle contre son épiderme fait un baume sur son cœur et la morsure de ses doigts dans la chair tendre de sa cuisse ponctue son doux serment, lui rappelle qu’en dépit de toutes ces aventures, c’est elle qu’il a choisie pour être sienne. Vaincue par les ondes de plaisir que Sid lui procure, Aisling s’affaisse avec un soupir de volupté. Comme s’il savait qu’elle n’aurait d’autres choix que de s’abandonner ainsi à la volonté de ses baisers, il cueille sa nuque au creux de sa paume. Les yeux mi-clos, elle savoure la sensation de confiance et de vulnérabilité qui l’étreint à l’idée de remettre ainsi son corps et son cœur entre ses grandes mains. Ses doigts se contractent autour de ses épaules, remontent le long de sa nuque, se nouent entre ses mèches sombres pour le retenir tout contre elle et le supplier de continuer sa douce torture. Haletante de désir, elle ne peut retenir un petit gémissement étouffé lorsqu’il embrasse passionnément la peau fine à la naissance de ses seins, tendus comme pour mieux accueillir la caresse de sa langue, de ses dents, de ses mains.

C’est bien évidemment le moment que choisit Mrs Jones pour débarquer. Le grincement franc de la porte la fait sursauter, transforme ses soupirs de plaisir en un petit cri horrifié. Alerte, Sid bondit comme un lapin pour reculer. Elle devrait le laisser filer, creuser un peu la distance entre eux pour tenter de les innocenter. Seulement, c’est plus fort qu’elle. Ses jambes se contractent autour de sa taille et ses ongles s’enfoncent dans la chair de son bras. « Ah, vous êtes donc là les amoureux ! » Lance la bonne femme d’un ton jovial, comme si la scène qu’elle vient de surprendre n’avait rien d’anormal. Ça n’empêche pas Aisling de tirer lentement mais surement Sid par le poignet, dans l’espoir de le ramener légèrement devant elle comme un immense bouclier. « Je commençais à me demander si Harold n’avait pas imaginé ton retour, Sidney. C’est qu’il n’est plus tout jeune… » Un éclat d’amusement transperce le voile de sa gêne, dessine un petit sourire rieur sur ses lèvres pincées. « Allez, je vous attends dehors. » Elle décrète finalement avant de repartir aussi promptement qu’elle est arrivée, refermant la porte dans son dos pour leur laisser une chance de diluer leur embarras dans l’obscurité qui revient les envelopper. Ça ne marche pas vraiment. Les yeux écarquillés d’épouvante, Aisling relève vivement le menton. Elle ignore ce qu’elle espérait trouver dans le regard de Sid. La certitude de ne pas être la seule à paniquer, l’assurance de ne pas avoir tout gâché, une étincelle d’espoir, ou bien de regret… Mais certainement pas cette lueur amusée. « Sid ! » Elle s’indigne dans un couinement alarmé quand il éclate finalement de rire. Sans se laisser perturber par son air scandalisé, il se réfugie au creux de son cou, étouffe contre sa peau ses ricanements déplacés en promenant une main dans son dos pour la rassurer. D’abord, elle reste immobile dans son étreinte, si tendue qu’elle ose à peine respirer. Mais la bonne humeur de son copain est contagieuse, et bientôt c’est à son tour d’évacuer un peu sa nervosité à travers de petits soubresauts ponctuant le rire angoissé qu’elle tente de contenir au creux de sa paume. « Je crois qu’elle nous a grillés… » Il finit par lancer, les yeux pétillant d’un éclat espiègle auquel il est difficile de résister. Sans déconner… Elle songe avec un haussement de sourcils à la fois complice et affligé. Malgré son malaise, elle ne peut lutter contre le sourire ému qui s’étire sur ses lèvres en voyant les siennes trembler quelques instants avant qu’il ne se laisse happer par une nouvelle vague d’hilarité. Attendrie par l’insouciance touchante de ces éclats de rire qu’il semble incapable de contrôler, elle se laisse timidement entraîner jusqu’à ce que les dernières bribes de gêne se dispersent au fil des larmes de gaîté qu’elle essuie du bout de ses doigts.  

« Tu sais… » Elle finit par souffler en sentant qu’ils commencent à se calmer. « Moi j’suis sûre que j’aurais eu un crush sur toi si on s’était connus au lycée… mais j’aurais été beaucoup trop timide pour t’embrasser. » Ses joues prennent une teinte rosée, son regard accroche timidement celui de Sid avant de lui échapper. Un doigt glissé sous son menton, il retient son geste et l’encourage à lui revenir. Ses yeux brillent d’une lueur indéfinissable quand il se penche et presse ses lèvres contre les siennes, comme pour lui assurer que lui, il aurait osé. Aisling lui rend son baiser avec bonheur, s’empresse de le retenir contre elle en entourant sa nuque de ses bras. Consciente toutefois qu’ils ne peuvent pas vraiment se laisser entraîner sur cette voie une seconde fois, elle est presque soulagée de le sentir s’écarter et enrouler ses mains autour de sa taille. « Heureusement qu’t’es plus aussi timide aujourd’hui ou on ne serait pas ici… » Troublée, elle se demande s’il fait allusion au petit bisou irréfléchi qu’elle lui a volé dans le bus alors qu’ils n’étaient encore que des amis, au premier baiser maladroit mais plein de sentiments qu’ils ont échangé dans une ruelle mal éclairée le soir où ils ont décidé de laisser à leur relation une chance d’évoluer, ou bien à cette envie spontanée de l’entraîner à l’abri pour se bécoter. Quelle que soit son idée, elle  voudrait protester d’un petit Sid ! faussement indigné mais il presse un baiser plein de tendresse contre ses lèvres comme pour les sceller. Alors elle accueille sa caresse déloyale avec un soupir conquis et ne rouvre les yeux que lorsqu’il la libère pour lui confier : « Je suppose qu’on devrait probablement sortir… » On peut dire ça, oui. « T’es prête ? » Malgré la gêne qui cherche sournoisement à remonter dans ses veines, elle confirme d’un petit hochement de tête résigné. Sans perdre une seconde, il raffermit la prise de ses mains autour de sa taille et la soulève adroitement de son perchoir. « Merci. » Elle souffle quand ses pieds retrouvent le sol inégal du cabanon. Elle n’est pas certaine de vouloir le quitter mais ne résiste pas à l’impulsion de la main qu’il glisse contre la sienne pour l’en déloger, comme ils ne peuvent décemment pas s’abriter sous ces planches à jamais. A moins que… « Attends, attends. » Aisling s’exécute docilement sans pouvoir s’empêcher de relever un regard un peu inquiet en direction de son visage et comprend la situation en le voyant fixer son derrière d’un air concentré. Elle n’a toutefois pas le temps d’esquisser le moindre geste pour s’épousseter que la paume de Sid tapote ses fesses à travers le tissu épais de sa salopette pour les débarrasser des copeaux de bois qui s’y étaient accrochés avant de réserver le même sort à ses cuisses nues, envoyant un flash de désir inattendu le long de son échine. « Voilà, t’es toute propre et présentable. » Il lance comme si de rien n’était. Les joues brûlantes, elle le remercie d’une voix chancelante, soulagée de constater qu’il est trop occupé par la mission qu’il s’est donné de sortir en premier pour remarquer le trouble que les caresses fermes de sa main ont fait naître en elle.  

Sans perdre une seconde, il plaque une paume contre le bois ébréché de la porte pour la repousser. Une lumière vive les accueille sur le perron du cabanon, bientôt accompagnée par le reproche amical de Mrs Jones : « Ah, ce n’est pas trop tôt ! » Elle lance en traversant d’un pas vif la distance qu’elle avait creusé pour leur laisser un peu d’intimité. Pas encore tout à fait prête à renouer avec le monde extérieur, Aisling se terre a moitié derrière Sid jusqu’à ce qu’Amelia le lui arrache pour l’attirer dans une étreinte enthousiaste. Un peu en retrait, elle observe leurs retrouvailles avec un sourire en coin, touchée par l’affection débordante que lui réserve sa grand-mère d’adoption et à laquelle il répond par cette tendresse pleine de réserve qu’elle lui connait bien. « Tu as l’air heureux, mon chéri. C’est beau. » Elle décrète après s’être écartée pour mieux le regarder. « Je suis certaine que ça a beaucoup à voir avec la jolie Aisling, n’est-ce pas ? » Intimidée de voir leurs regards converger dans sa direction, Aisling croise les mains devant elle et tortille nerveusement ses doigts, vaine tentative pour se distraire de l’embarras nimbé de bonheur qui se répand sur ses pommettes quand Sid confirme dans un petit rire tendre : « C’est vrai qu’elle me rend heureux, ouais. » Elle n’a pas le temps de se concentrer sur la houle d’émotions que cette remarque éveille en elle que Mrs Jones comble la distance qui les séparait pour lui attraper les épaules. « Allons, ne fais pas cette tête, ma chérie. Tu sais, nous avons déjà eu vingt ans aussi, Harold et moi. Et nous non plus ne manquions jamais une occasion de vérifier que nous nous aimions encore. » Le commentaire léger n’a bien évidemment pas raison de sa gêne et les images qui se forment dans son esprit ne font que l’intensifier. « Euh… non non mais c’est pas ça c’est juste- » Aisling bafouille maladroitement, embarrassée par cette réputation de fille aux mœurs légères qu’elle aurait préféré éviter de renvoyer et ne sait comment rectifier. Aussi elle s’interrompt volontiers quand Amelia l’entraîne à son tour dans une étreinte musclée, soulagée de pouvoir dissimuler sa frimousse écarlate et son nez plissé dans les replis de son châle. Peu à peu, elle se laisse apprivoiser par sa chaleur pleine de générosité. Amadouée par son odeur de sucre vanillé, elle se détend totalement en retrouvant l’arôme si familier qui émanait des cheveux de sa mère chaque fois qu’elle préparait un gâteau d’anniversaire et lui laissait lécher la pâte restée au fond du bol pour la récompenser de l’avoir aidée à mélanger les ingrédients. Toute à ses souvenirs impromptus, Aisling fronce les sourcils de confusion quand elle entend Amelia rabrouer son copain : « Bon, ne me regarde pas comme ça, ça ne te va pas du tout ! » Intriguée, elle s’écarte de son ancienne voisine pour découvrir son joli visage froissé d’une petite grimace butée qui s’efface déjà au profit d’un sourire un peu fripon. « Ah voilà qui est mieux ! » Les lèvres pincées de tendresse, elle fait un pas dans sa direction pour enrouler son bras autour de sien. On lui pardonnerait tout quand il fait cette tête, hein ? Elle songe en le dévorant des yeux.

« J’ai une surprise pour vous deux… » La voix d’Amelia la tire de ses rêveries, tout comme l’enthousiasme presque palpable qui émane de Sid et qu’il essaie pourtant de dissimuler. Elle ignore s’il a quelque chose de précis en tête ou si sa voisine vient seulement de réveiller son insatiable curiosité. Elle sait seulement que la voir remuer ce trousseau de clefs juste sous leur nez n’est pas du tout ce qu’il espérait, si elle en croit la tension qui émane soudain de son corps. Les sourcils délicatement froncés, elle relève les yeux vers lui pour tenter de comprendre ce qui a bien pu le perturber comme ça, mais c’est dans les paroles de Mrs Jones qu’elle trouve l’explication à ce revirement brutal d’énergie. « Avant de venir vous retrouver, j’ai appelé Rebecca, c’est notre nouvelle voisine, pour savoir si elle accepterait que je vous laisse entrer. » Oh, mon Sid… c’est pas grave si elle a dit oui, on n’est pas obligés d’y aller si t’en as pas envie. Elle voudrait lui assurer, serre un peu plus fort son bras pour tenter de lui communiquer sa pensée et dissiper l’excitation indiscrète qui pétille dans son cœur. Elle s’en sort plutôt bien, jusqu’à ce que les précisions d’Amelia pulvérisent ses bonnes intentions. « Je lui ai dit que tu avais grandi ici Sidney et que ta jolie Aisling serait sûrement curieuse de voir à quoi la maison ressemble. Elle a redécoré, mais… ça devrait quand même lui permettre de se faire une idée. » Elle conclut d’un air à la fois tendre et satisfait. « Oh mais oui, j’adorerais ! » Elle s’exclame d’une petite voix emballée, toute prête à se laisser entraîner à travers ce voyage inespéré au cœur de son passé. Lorsque seul le silence lui répond, Aisling déchante rapidement. La gorge un peu nouée, elle jette un coup d’œil en direction de Sid, dont le regard s’est rivé sur la maisonnette qu’il a jadis habité avec une telle intensité qu’elle peut presque voir ses souvenirs se refléter dans ses grands yeux hantés. « Enfin, euh… si ça t’dit à toi aussi ? » Elle demande timidement en glissant sa main dans la sienne pour le ramener doucement à elle et lui apporter le réconfort qu’il n’ose pas réclamer. Il tressaille entre ses mains, s’arrache mollement à ses réminiscences pour la regarder. « Pourquoi pas, après tout ? » Sa voix tranquille ne la rassure pas totalement. C’est dans son air un peu absent, son petit sourire résigné, son regard fuyant. Les sourcils légèrement froncés, elle entrouvre les lèvres pour lui assurer qu’elle comprendrait s’il préférait ne pas y retourner, mais sa main se resserre fermement autour de la sienne alors qu’il reprend le chemin de la ruelle d’un pas déterminé.

Elle s’arrête à ses côtés devant la porte, observe en douce le tranchant acéré de sa mâchoire tandis qu’il fixe le bois peint. La voix d’Amelia se mêle au tintement des clefs qu’elle glisse dans la serrure, leur dépeint le portrait de la famille qui habite la maison désormais, composée d’une jeune mère, de sa fille et de quelques poupées. « Oh, vous l’adoreriez ! » Touchée par son assurance, Aisling lui adresse un sourire avant de reporter son attention vers la porte qui s’ouvre sur un couloir propret. « Allez-y en premier. Le couloir est étroit et puis tu connais le chemin, Sidney. » Il n’hésite qu’un instant avant de se lancer, remplissant ses poumons comme s’il devait faire la visite en apnée. Vibrante de curiosité, Aisling se laisse entraîner entre les murs gris pâle, effleure le sol de ses petits pas feutrés, comme effrayée à l’idée de menacer l’équilibre de ce lieu en dévoilant sa présence à travers un grincement de plancher. Sid n’a pas la même réserve. Ses pas le guident naturellement jusqu’au centre du couloir, où il s’arrête pour désigner les chambres desservies par les portes sur le mur opposé. « La première était celle de mes parents. La deuxième, celle de Caro. » Si elle doit faire un effort conscient pour ne pas s’en approcher sur la pointe des pieds, Aisling ne peut s’empêcher de se pencher légèrement afin de jeter un coup d’œil furtif par l’entrebâillement. Comme s’il sentait que c’est son passé et non pas l’intimité des nouveaux occupants qu’elle tente vainement d’apercevoir, Sid lui en peint une image vivace : « Imagine des murs violets trop foncés, une couette arc-en-ciel, des poupées terrifiantes partout… » Le sourire amusé qui ornait ses lèvres s’étire plus encore quand il lui décrit les lubies ésotériques de sa petite sœur. « Elle avait l’imagination hyper fertile et adorait s’improviser sorcière. Elle m’a déjà demandé de lui dessiner un cercle vaudou sous son lit. » Les yeux arrondis de surprise, elle se désintéresse momentanément de la chambre pour lui lancer un regard suspicieux. « Et toi tu l’as fait, pas vrai ? » Le silence obstinément dénué de précision qui suit sa question lui en dit bien plus qu’une longue explication. « J’espère que c’était pas pour ensorceler les Backstreet Boys… » Elle plaisante en secouant la tête, un sourire indulgent au coin des lèvres alors qu’elle le suit jusqu’au prochain point d’intérêt. N’empêche que si j’avais demandé un truc comme ça à mes frères, c’est sûr qu’ils m’auraient reniée… Cette pensée lui échappe bien rapidement, car Sid s’est arrêté devant la dernière pièce, dont la porte ouverte dévoile un bureau moderne et bien rangé. « Et ça, c’était la mienne. » Le cœur douloureusement serré, Aisling sent une boule de tristesse se former dans sa gorge en comprenant que le coin de son Sid tout plein d’individualité s’est ainsi transformé en une pièce si impersonnelle au fil des années. « Mes parents avaient refusé de peindre les murs en noir, donc j’avais dû me contenter d’un gris pâle. Ça m’avait fait chier à l’époque mais je les comprends aujourd’hui. » Elle n’imagine que trop bien la lubie adolescente de son petit artiste rebelle, la moue plissant ses lèvres alors qu’il tournait les talons pour aller s’enfermer dans sa chambre aux murs pas assez dark et se plonger dans les cahiers qu’il pouvait noircir à sa guise. Avec un sourire ému, elle fait courir sa paume sur son avant-bras et relève le menton pour croiser son regard. « Tu t’es bien rattrapé pourtant… » Elle le taquine en appuyant délicatement son épaule contre la sienne. Car quoi qu’il en dise, les murs de son appartement actuel reflètent fièrement son goût pour l’esthétique sombrement poétique qui leur plait tant. « Et puis d’toute façon, c’est pas comme si on pouvait voir quoi que ce soit sous tous les posters de mes groupes préférés et… les photos que j’avais collées partout. » Pour avoir souvent imaginé le décor de sa chambre depuis le brunch familial où il le lui a décrit, Aisling se représente sans mal cette décoration punk-rock à l’énergie un peu adolescente. Ainsi, quand son regard effleure une dernière fois les murs gris perlé, ils lui semblent soudain moins durs, moins froid, comme si les ailes fantômes d’un Batman imaginaire abritaient encore les souvenirs des groupes de rock et des pin-up brunes tatouées qui les ont jadis ornés. Comme s’il craignait soudain qu’Amelia puisse les visualiser à son tour, Sid lui lance un coup d’œil furtif avant de se tourner vers Aisling pour lui adresser un regard empreint de complicité. Ignorant la chaleur qui colore discrètement ses joues, elle y répond en esquissant un sourire discret. « Tes photos d’Batman ? J’crois que j’visualise bien, ouai. » Espiègle, elle pince ses lèvres pour retenir le petit rire tendre qui cherche à lui échapper. Elle voudrait lui poser tant de questions pour mieux se représenter la tanière qu’il s’était creusée. Où se trouvait son lit et de quelle couleur étaient ses draps, s’il laissait déjà ses croquis traîner un peu partout ou si le sol était plutôt jonché de CDs. S’il avait un chat roulé en boule à ses pieds pour lui servir de bouillotte à la nuit tombée. Et s’il se faufilait parfois par la fenêtre pour s’échapper, comme elle le faisait en quittant les combles où sa chambre se trouvait pour s’aventurer sur les toits mal éclairés.  

Elle n’en a pas l’occasion, car il se dirige vers la salle à manger, comme si les murs étroits du couloir lui paraissaient brusquement trop étriqués. Intriguée par l’architecture moderne de la petite maison, elle détaille la pièce qu’ils traversent sans pouvoir s’empêcher de laisser ses doigts courir sur la surface luisante d’une imposante table en bois brute ou l’accoudoir ferme d’un grand canapé. Sans s’y intéresser davantage, Sid l’entraîne plutôt vers la cuisine, un long couloir blanc bordé de meubles soignés. « C’est ici que j’ai appris à faire des White Christmas… » Il y a de la tendresse dans son regard, une nostalgie palpable dans son sourire. Comme si, pour la première fois depuis longtemps, les fantômes de son passé étaient plus doux qu’effrayants. « C’est un lieu béni alors, parce que j’vais plus pouvoir m’en passer maintenant qu’tu m’as fait goûter. » Elle plaisante d’une voix douce en pressant affectueusement sa main qui retient toujours la sienne. « C’était sa pièce préférée, je pense. » Il confirme avec un petit sourire de côté. Et il a beau ne jamais la nommer, Aisling sent l’essence de sa mère l’envelopper. « Elle aimait cuisiner et elle a continué à le faire longtemps, même après qu’elle n’arrivait plus vraiment à faire quoi que ce soit d’autre. » Un pli soucieux se creuse entre ses sourcils sombres et son regard se trouble à mesure que les souvenirs douloureux remplacent sans pitié chaque bribe de passé heureux pour mieux le hanter. « J’ai l’impression qu’elle va entrer dans la pièce à tout moment. » Alarmée par la détresse qui émane de lui, Aisling fait courir ses doigts sur son avant-bras pour le réconforter, mais déjà il remonte ses barrières et s’échappe rapidement de la pièce. Sans un regard pour la salle de bain, il se sauve vers le salon. Trottinant pour suivre ses grandes enjambées, Aisling ne peut s’empêcher de jeter un coup d’œil en arrière. Mrs Jones les suit d’un pas mesuré, ralentit là où Sid a accéléré. Avec un profond soupir, elle appuie le tranchant de sa main contre l’encadrement de la porte, et tapote le bois d’un petit coup empreint d’une tendresse déterminée. Un doute épouvantable lui tord les tripes, mais Aisling n’a pas le temps de le décoder car Sid s’arrête face à la baie vitrée avec un soupir angoissé. Le cœur serré, elle relève le menton et tente de lire sur ses traits s’il aimerait qu’elle l’enlace, le fasse rire, ou mine de n’avoir rien remarqué.

Elle hésite une seconde de trop, assez pour qu’Amelia décide de la devancer en posant une main ferme et délicate sur son bras. Intimidée, Aisling le libère et fait un pas en arrière pour leur donner un peu d’intimité. « Tu sais, Rebecca adore cette maison. Sa fille aussi. J’aime penser que c’est parce qu’elles ressentent tout l’amour qui a imprégné les murs plutôt que la tragédie. » Elle le réconforte d’une voix douce, trouve les mots pour l’apaiser auxquels Aisling n’aurait jamais pensé. « Elle t’aimait tant, si tu savais… Lucide ou non, elle me parlait toujours de toi. De ta sœur aussi. Je sais qu’elle n’a pas toujours su le montrer, mais elle vous aimait vraiment. » La gorge nouée, l’irlandaise se mord les lèvres pour retenir les larmes qui cherchent à lui échapper en voyant celles de Sid s’écouler sur son beau visage torturé. « Je sais. Je l’avais oublié, je pense. Mais… je sais. » Il murmure d’une voix un peu étranglée en essuyant sa pommette d’un revers de main décidé. « Et bien n’en doutes plus jamais ! » Réplique son ancienne voisine en tapotant sa joue pour le consoler ou peut-être bien le réprimander. Ils échangent un sourire chargé d’une affection que ni les années, ni les épreuves n’ont pu effacer. Puis, Amelia hoche la tête d’un air décidé et se tourne vers la baie vitrée pour la déverrouiller. Profitant de cet instant de flottement, Aisling franchit tout doucement la distance qui les séparait. Malgré la paume qu’elle place timidement sur son épaule pour lui indiquer sa présence, Sid tressaille sous ses doigts avant de se retourner. « Ça va ? » Les sourcils délicatement froncés, elle tente d’accrocher son regard qui la fuit obstinément, tend une main vers son visage mais a tout juste le temps d’effleurer ses mèches sombres qu’il se dérobe avant qu’elle ne puisse atteindre son front. Ignorant le sursaut de détresse que ce mouvement de recul inflige à son cœur, elle se fie à son regard tourmenté pour trouver le courage de réitérer. Ses mains coulent sur ses épaules, ses bras se nouent derrière sa nuque et Aisling l’attire contre elle, déterminée à lui apporter l’affection qu’il craint d’accepter. Rendant brusquement les armes, ceux de Sid s’enroulent autour de sa taille et ses mains se cramponnent à ses flancs comme s’il refusait de la voir s’éloigner. « J’suis là mon Sid, j’suis là. » Elle murmure en fermant les yeux pour contenir l’émotion qui cherche à lui échapper quand son visage vient se réfugier au creux de son cou. Secouée par sa vulnérabilité, elle enfouit ses doigts dans sa chevelure sombre, masse son crâne du bout des ongles et le berce doucement pour l’apaiser. « J’pourrais faire semblant d’trébucher et de m’fouler la cheville, t’sais ? J’veux dire, si t’as besoin d’une excuse pour filer… » Elle souffle après un moment. Pour le distraire de sa peine, et parce qu’elle ne serait pas incapable d’orchestrer un tel drame dans l’espoir de le soulager. Un petit rire incrédule agite le corps de Sid avant qu’il ne se résolve à se redresser pour l’interroger d’un sourcil relevé. « J’te jure que pour toi je l’ferais ! » Un sourire complice se peint sur leurs lèvres et leurs regards se chargent d’une tendresse passionnée. Touchée par l’émotion évidente qu’elle lit sur ses traits, Aisling se hisse sur la pointe des pieds pour lui voler un long baiser, plein d’affection et d’une ferveur mal contrôlée que seule l’exclamation émue et réprobatrice de Mrs Jones semble pouvoir réfréner : « Mais ils ne sont pas croyable ces deux là ! Tu as vu ça Harold ? Je n’peux même pas avoir le dos tourné une minute qu’ils en profitent déjà pour se bécoter ! » Les joues brûlantes, Aisling fait un petit bond en arrière pour s’écarter. Cette fois, c’est Sid qui la retient par la taille comme pour s’assurer qu’elle n’ira pas trop loin. « Allons Amelia, tu vas les embarrasser… » La réprimande gentiment Mr Jones depuis le bosquet contre lequel il s’était appuyé pour discuter avec sa dulcinée. « Sidney ne nous en a pas laissé l’occasion quand il était adolescent et je compte bien me rattraper ! » Un poing sur les hanches, Amelia laisse échapper un gloussement tendrement satisfait avant de leur faire signe de la rejoindre sur la terrasse. « Venez les amoureux, j’ai quelques biscuits yo-yo pour vous requinquer. » Malgré son enthousiasme à l’idée de déguster cette spécialité, Aisling lutte contre l’envie de la rejoindre en sautillant et relève plutôt le nez vers Sid pour s’assurer qu’il est prêt à refermer cette porte sur son passé. Il hoche la tête comme s’il comprenait, presse un baiser contre sa tempe en resserrant un instant son étreinte autour de sa taille avant de la relâcher. Aisling ne le laisse pas s’éloigner pour autant et récupère sa main dans la sienne avant de sortir par la porte vitrée.  

Quelques instants plus tard, elle se retrouve avec une pile d’assiettes entre les bras et la mission de les placer sur la table de jardin où Amelia a déjà renvoyé Sid avec quatre verres et une carafe de limonade maison. « C’est un bon garçon, Sidney. La vie ne lui a pas fait de cadeau pourtant. » Elle soupire en installant de jolis sablés aux allures de burger couleur pastel sur un plat fleuri. « Je sais… j’crois qu’c’est pour ça que lui il en fait tout l’temps. » La réflexion lui échappe avant qu’elle n’ait le temps de la retenir. Embarrassée, Aisling disparaît sous sa frange en faisant mine de gratouiller le rebord d’une assiette gravée. « Tu as sans doute raison. Tu sais, il était déjà comme ça quand il était petit. » Encouragée par la main qui se place sur son épaule, Aisling relève les yeux vers Amelia et s’étonne de surprendre une lueur de nostalgie un peu triste dans le regard qu’elle laisse errer vers sa longue silhouette élancée qui a rejoint son mari derrière la grande baie vitrée. « Harold et moi n’avons jamais eu d’enfant, alors c’était un vrai bonheur de voir Sidney et sa petite sœur gambader sur notre propriété. Lui, c’était un bébé calme, mais Caroline c’était une autre histoire ! Pourtant, même quand elle réveillait tout le quartier en pleurant au milieu de la nuit, je me prenais à penser que c’était une bénédiction, que de les avoir dans nos vies. » Touchée par ce partage inattendu, Aisling sent une petite boule d’émotion se former dans sa gorge en imaginant Harold et Amelia veiller sur Sid comme des grands-parents attentionnés, et ainsi apporter un peu de stabilité et de sérénité à une famille qui en avait cruellement besoin. « J’suis sure qu’ils pensaient la même chose de vous. » Elle voudrait lui dire qu’elle a éprouvé une intuition similaire le soir où leurs chemins se sont croisés. Raconter comme c’était la nuit aussi et qu’il y avait bien quelqu’un qui hurlait, sauf que c’était un chanteur et pas un bébé. Souffler enfin comme il l’a sauvée, ce soir-là et tous ceux d’après. Mais sa confession se dilue dans la peur de trop se dévoiler. Les yeux brillants, Amelia semble en proie à ses propres émois quand elle s’anime brusquement. « Mais qu’est-ce que tu fais encore ici, va donc les rejoindre, j’arrive tout de suite ! » Elle tempête gentiment en appuyant ses mains dans son dos pour la pousser vers la terrasse. Un peu déstabilisée, Aisling a tout juste le temps d’acquiescer qu’Amelia quitte la cuisine d’un pas décidé pour ne reparaître qu’une fois les assiettes et les couverts installés, ses bras encombrés de son plat de sablés et de deux livres à la reliure usée. « Mellie, tu n’es pas censée porter des charges aussi lourdes ! » La réprimande Harold en repoussant sa chaise pour la soulager. Sans prêter attention à sa tendre remontrance, elle balaie l’air d’une main impatiente avant d’installer les gâteaux colorés au centre de la table. « Servez-vous ! Je les avais préparés pour la petite, mais je me suis souvenue que mes yo-yo sont les biscuits préférés de Sidney ! » Elle roucoule plutôt en s’installant à leurs côtés. Curieuse, Aisling n’a pas besoin de tellement plus pour la convaincre de picorer un sablé rosé, qui s’effrite dans sa bouche et fond sur sa langue pour y déposer un arôme vanillé. « J’comprends pourquoi, ils sont délicieux ! » Visiblement ravie, Mrs Jones rosit de satisfaction en finissant de remplir l’assiette qu’elle dépose devant son mari. « Oh, il fallait le voir quand il les sentait cuire depuis le jardin… Tu te souviens comme tu te hissais à ma fenêtre pour m’épier ? » Ses yeux se font malicieux alors qu’elle cherche l’enfant qu’elle a connu au fond de ses iris bleus. « Alors ça, j’ai aucun mal à l’imaginer. » Réplique Aisling en chipant un autre biscuit. « Il m’a fait pareil à Noël pour me piquer des toasties... même si, forcément, il a pas mal grandi depuis. » Un sourire complice au coin des lèvres, elle presse tendrement sa main sous la table.

Ils ont à peine le temps de se perdre dans le regard de l’autre que Mrs Jones laisse échapper un long soupir. « C’est vrai que tu as grandi, mais je me souviendrai toujours de toi tout petit. » Ses longs doigts froissés parcourent les rebords du livre qu’elle a apporté et Aisling manque de s’étouffer sur sa bouchée en comprenant qu’il pourrait bien s'agir de l'album photo qui viendra enfin nourrir sa curiosité. D’une petite main décidée, Amelia tourne les pages remplies de clichés colorés, portraits de famille et sourires d’enfants anonymes qu’elle fait défiler jusqu’à ce qu’elle trouve finalement ce qu’elle cherchait. « Ah ! Je me disais bien que c’était dans celui-là… regarde ma chérie, il n’était pas à croquer ? » Le cœur battant la chamade, Aisling frotte ses paumes sur ses cuisses pour en retirer les miettes de biscuits et tend les mains pour recevoir l’ouvrage qu’elle fait glisser dans sa direction. Un instant, elle hésite à se tourner vers Sid pour lui demander la permission de plonger ainsi dans son passé, mais sa réserve s’efface à l’instant où ses yeux accrochent la minuscule silhouette aux cheveux blond-roux qui apparaît sur la page lustrée. « Oh mon Sid, mais t’étais adorable ! » Elle gazouille en reconnaissant aussitôt les grands yeux pâles, les lèvres étirées comme au milieu d’un éclat de rire et les bras délicatement enroulés autour d’une petite prune renfrognée et ébouriffée, enveloppée dans un genre cocon. « Attends… me dis pas que c’est Caroline ? » Le regard amusé de son copain confirme aisément ses doutes et elle ne peut retenir un ricanement réjoui. « Tu crois qu’on devrait la prendre en photo et lui envoyer ? » Chafouine, elle est prête à plonger dans son sac pour s’emparer de son portable quand l’éclat d’incertitude qui s’allume dans les yeux de Sid la retient. Ou peut-être pas… « Oh, tu devrais les voir le soir d’Halloween, ils étaient toujours si bien déguisés ! » Intervient Amelia en tendant la main pour tourner quelques pages et Aisling doit faire un effort conscient pour se retenir de garder jalousement l’ouvrage. Ses doigts se glissent entre ceux de son copain alors qu’elle fixe les images qui se succèdent trop vite pour tenter de s’imprégner des souvenirs qu’elles pourraient lui dévoiler. Un mini Sid allongé dans l’herbe avec un grand chat gris étendu à ses côtés, ou bien soufflant des bulles de savon qu’une Caroline hilare et à l’air franchement plus humain tente d’attraper. Quelques barbecues entre voisins enfin, et sa petite tête endormie sur l’épaule d’une jeune femme à la longue chevelure d’un blond-roux douloureusement familier. « Tiens, celle-ci date de 1999. Ils venaient toujours sonner chez nous en premier pour remplir un peu leurs paniers avant de s’aventurer dans le quartier ! » Vibrante de curiosité, Aisling reprend l’album et laisse échapper un couinement attendri en découvrant le déguisement dont il était affublé. « Oooh, mon mini Batman Vampire ! » Debout sur le perron des Jones, il semble flotter dans son costume trop grand, ce qui ne l’empêche pas de se cambrer de fierté, ses poings gantés dramatiquement serrés et une moue concentrée laissant entrevoir de longues canines ensanglantées. « C’est génial, c’était ton idée ? » Impressionnée par la créativité sans concessions dont il faisait déjà preuve à l’époque, elle presse tendrement son bras et se redresse pour déposer un baiser sur le tatouage ornant son cou à l’image de son personnage de fiction préféré. « Bon puis Caroline on la reconnaît bien, elle a pas trop changé. » Elle plaisante en découvrant la petite terreur emmaillotée dans des bandelettes comme sur la première photo mais pour ressembler à une momie cette fois-ci. « Oh elle avait tant de caractère, toujours prête pour une aventure et toujours fourrée avec son frère ! » Commente Amelia en secouant la tête avec indulgence, comme si l’énergie peu ordinaire de la cadette des Bauer continuait encore à la subjuguer aujourd’hui. « Ben… ça non plus ça n’a pas vraiment changé. »

La réflexion semble la satisfaire et l’encourage à replonger dans des souvenirs moins éloignés. « C’est dommage, j’ai moins de photos de Sid quand il était adolescent. » Elle lui confie en feuilletant le deuxième album, grommelant affectueusement qu’esquiver la caméra doit être un sport à cet âge comme ses nièces et neveux n’y ont pas coupé non plus. Les lèvres pincées, Aisling esquisse un sourire poli et se retient de préciser que Sid le pratique toujours assidument, douloureusement consciente que ce n’est pas l’entière vérité. Car elle sait à quel point il souffrait de devoir feindre le bonheur qu’on lui demandait d’afficher le temps d’un cliché. Un peu en retrait depuis la fin de la visite, il semble d’ailleurs encore plus réservé maintenant que les portraits qui s’impriment au fil des pages se font plus austères à mesure que l’innocence de l’enfance leur est progressivement retirée. Sensible à son malaise, Aisling place une main sur sa cuisse, la caresse affectueusement et relève le bout de son nez pour lui offrir un sourire plein de tendresse et lui rappeler que quelle que soit souffrance contenue dans ses souvenirs, il y a assez d’amour dans son cœur pour tous les recueillir. « Mais bon, j’ai quand même réussi à le capturer pendant qu’il peignait la fresque sur notre abri de jardin. » Avec un petit soupir nostalgique, Amelia remet cérémonieusement l’album devant eux et Aisling sent son cœur se serrer en découvrant l’adolescent si semblable au jeune homme qu’elle connaît, les traits encore adoucis par ses jeunes années. Non mais c’est sûr que j’aurais été complètement dingue de toi si j’t’avais connu au lycée… Car elle aurait été bien incapable de résister à son look emo à souhait, avec ses mèches sombres retombant devant son regard bleu glacier, les ongles peints de noir et les poignets couverts de bracelets, le hoodie gris rayé découvrant ses avant-bras délicats, encore dénués de tatouages mais recouverts de la peinture qu’il applique consciencieusement sur son canevas improvisé. « Tu sais c’que je t’ai dit tout à l’heure quand on était là-bas ? Ben c’est confirmé. » Elle lui souffle en langage codé, inquiète à l’idée que la rougeur brûlant ses joues ne trahisse le fond de sa pensée. « Oh, il était talentueux, n’est-ce pas ? » Se méprend Amelia, heureusement trop concentrée sur les souvenirs qu’elle aime tant partager pour saisir la teneur véritable de ses insinuations. « A l’époque, il passait son temps à griffonner dans son carnet ! Je dois en avoir une ou deux photos d’ailleurs… Tu dessines toujours, mon chéri ? » Elle lui demande en repoussant ses biscuits yo-yo vers eux pour les encourager à en piocher. « Oh ça oui, il en a même fait son métier ! » Trop soulagée par ce changement inespéré de sujet pour lui laisser une chance de s’exprimer, Aisling se redresse d’un bond. « Sid est tatoueur, il est vraiment super doué : c’est lui qui a fait quasiment tous mes tatouages, regardez ! » Elle explique en se contorsionnant pour lui montrer ses mollets, où les images colorées d’Halloween et de sa licorne sont fièrement encrées.  






you feel like heaven
Thunder in the blue skies, lightning in the daylight, storm clouds in our eyes. Tidal waves in my heart, earthquakes in the still dark, eclipses in the night.
F R I M E L D A

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Sid Bauer
Sid Bauer
le tatoueur au coeur tendre
le tatoueur au coeur tendre
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ÂGE : trente-trois ans, né le 26 janvier 1990.
SURNOM : sid, c'est déjà bien assez court... et c'est déjà un surnom aussi, même si très peu de gens le savent.
STATUT : il a finalement trouvé le courage d'avouer ses sentiments à sa belle irlandaise...
MÉTIER : tatoueur, propriétaire de son propre salon, wild ink.
LOGEMENT : #55, spring hill [appartement]
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PETIT PLUS : Il a un chat noir et blanc. • Il est bisexuel. • Il adore lire et regarder des documentaires. • Il a une sœur cadette. • Il déteste qu’on le prenne en photo. • Il n’a jamais touché à la drogue. • Il a arrêté de fumer et a réduit sa consommation d’alcool. • Il se spécialise dans les tatouages personnalisés. • Il adore dessiner. • Il aime les chats, la crème glacée à la pistache, les musées, les livres de recettes. • Il n'aime pas les épinards, les huîtres, le marron, les imbéciles et les gens bornés.
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Day 4: stay with me, you're all I see
And I'd give up forever to touch you, 'cause I know that you feel me somehow. You're the closest to heaven that I'll ever be and I don't want to go home right now. And I don't want the world to see me, 'cause I don't think that they'd understand. When everything's made to be broken, I just want you to know who I am. • Iris, Goo Goo Dolls

Les yeux bleus un peu délavés par les années d’Amelia se sont remplis d’eau, mais il y a cet éclat de fermeté dans ses prunelles qui ne ment pas lorsqu’elle lui dit : « Et bien n’en doutes plus jamais ! » Elle lui tapote la joue avec aplomb et le geste est si semblable à ce qu’elle avait l’habitude de faire quand il était gamin et trébuchait dans le jardin que son cœur se serre d’affection et de nostalgie. Avec un petit sourire plein d’eau, il réussit à hocher la tête. « Okay, » souffle-t-il. Déjà, elle s’éloigne de son petit pas rapide vers la baie vitrée. Sid se dit qu’il devrait la suivre, mais il n’arrive pas à bouger. Les pieds collés au tapis coloré que Randy n’aurait jamais voulu voir dans son salon, il lève une main un peu tremblante pour essuyer les larmes fraîches qui ont coulé sur ses joues. Déterminé à retrouver un semblant de stabilité émotionnelle, il la laisse retomber et serre les poings. Le poids d’une main chaleureuse se posant sur son épaule le fait sursauter malgré sa délicatesse. Lentement, il pivote sur lui-même, pas surpris de découvrir Aisling à côté de lui. « Ça va ? » Il y a tellement de douceur et de compassion dans son regard qu’il n’arrive pas à le soutenir. Comme il le ferait pour éviter de se brûler les yeux en fixant un soleil trop brillant, il se détourne. Le regard scotché au tapis, il se concentre sur le motif criard qui lui semble de plus en plus incongru dans ce décor qu’il ne reconnaissait pourtant déjà plus vraiment. C’est le détail de trop, celui qui lui confirme que le passé a bel et bien cédé la place au présent et n’existe plus que pour le tourmenter de ses fantômes. Brusquement, les larmes montent et menacent de déborder de sa vue floutée. Les doigts d’Aisling effleurent son front et il fait un pas en arrière, terrifié à l’idée qu’accepter la tendresse que réclame son cœur assoiffé fasse voler en éclat le barrage fragilisé derrière lequel il tente de se replier. Les mains reprennent leur place sur ses épaules. Toujours câlines mais plus fermes, elles se coulent jusqu’à sa nuque, s’en servent comme d’un point d’ancrage pour l’attirer vers elles. Cette fois, il n’a pas la force de lutter. Il s’abandonne, referme ses bras autour de la taille de sa copine et la serre tout contre lui. « J’suis là mon Sid, j’suis là. » Le visage enfoui dans son cou, il ferme les yeux et serre les dents pour retenir les larmes qui veulent s’écouler contre sa peau. S’il n’y avait qu’Aisling et lui dans cette maison, il oserait peut-être se laisser aller, accepter de s’effondrer en mille morceaux dans l’espoir que son amour réussisse à les recoller. En revanche, il est incapable de le faire devant les Jones. C’est idiot et il le sait : ce ne serait pas la première fois qu’ils le voient pleurer. Après tout, ils l’ont souvent réconforté alors qu’il n’était encore qu’un gamin. Mais il n’est plus ce gamin, justement, et il ne se sent pas prêt à afficher aussi clairement sa vulnérabilité au grand jour.

Comme si elle sentait sa détresse, Aisling le ramène à elle en lui gratouillant le crâne du bout des ongles. La sensation l’apaise, tout comme son odeur réconfortante, mélange de rose délicate, de noix de coco ensoleillée et du parfum grisant de sa peau, qu’il inspire lentement. « J’pourrais faire semblant d’trébucher et de m’fouler la cheville, t’sais ? J’veux dire, si t’as besoin d’une excuse pour filer. » La proposition est si absurde qu’elle court-circuite complètement le maelström d’émotions qui le malmenait. Il laisse échapper un petit rire mouillé, se redresse à contre-cœur pour scruter son visage et déterminer si elle est sérieuse. « J’te jure que pour toi je l’ferais ! » Et il la croit. Parce qu’elle a cette étincelle espiègle dans le regard, mais surtout parce qu’il connaît assez bien son petit côté dramatique pour savoir qu’elle réussirait à le faire. « Ça marcherait pas… » murmure-t-il pourtant. Pas à cause d’elle, mais parce qu’il sait trop bien qu’Amelia insisterait pour l’installer dans son fauteuil le plus confortable avec un sac de glace, et obligerait Harold et Sid à aller chercher le van pour qu’Aisling n’ait pas à marcher jusqu’à l’autre bout du monde sur sa cheville blessée. Son regard se fait plus tendre que mutin tandis qu’elle se dresse sur la pointe des pieds vers lui. Tout naturellement, il lui répond, se penche légèrement pour aller à sa rencontre et laisser la douceur de ses lèvres effacer la douleur de son passé. Sa présence tranquille l’ancre si bien dans le présent qu’il voudrait s’y fondre pour tout oublier. Malheureusement, la voix d’Amelia retentit par-delà la porte entrouverte pour l’en tirer. « Mais ils ne sont pas croyables ces deux là ! Tu as vu ça Harold ? Je n’peux même pas avoir le dos tourné une minute qu’ils en profitent déjà pour se bécoter ! » Dans ses bras, Aisling sursaute, sans doute gênée d’avoir été prise sur le fait une fois de plus. Elle cherche à s’écarter, mais il refuse de la laisser s’échapper, malade à l’idée de se séparer complètement d’elle. Encore un peu déphasé, il suit distraitement l’échange entre Harold et Amelia, l’ombre d’un sourire aux lèvres. Surtout, il se concentre sur la chaleur solide du corps d’Aisling pressé contre son flanc. « Venez les amoureux, j’ai quelques biscuits yo-yo pour vous requinquer. » Tiré de son marasme par la promesse de goûter à l’une de ses petites douceurs préférées, il croise le regard d’Aisling qui cherche le sien. Avec assurance, il hoche la tête, comme pour lui confirmer qu’il est effectivement prêt à sortir de ce salon, de préférence pour la dernière fois. Il ne résiste pas, cependant, à l’envie de presser un baiser sur la tempe de la jeune femme, à défaut de celui qu’il aurait volé sur ses lèvres s’il n’y avait pas eu l’œil vigilant d’Amelia en éveil et prêt à commenter le moindre de leurs rapprochements.

Guidé par la main d’Aisling qui serre affectueusement la sienne, il quitte la maison et traverse le jardin jusqu’à la maison des Jones. Dès qu’il passe la porte, il constate que le décor ensoleillé n’a pas changé. L’odeur non plus. Il y flotte toujours ce parfum perpétuel de vanille et de cannelle, comme si le temps s’était figé et avait refusé de s’écouler entre les murs de cette cuisine aux murs jaune beurre. Et, comme autrefois, Amelia n’attend pas une seconde de plus pour mettre ses efforts à contribution. Elle lui remet déjà un petit plateau, visiblement préparé d’avance, où trônent quatre verres fleuris et un pichet de limonade assorti, déjà recouvert de condensation. L’odeur délicate du citron dans les narines, il ressort de la petite maison et rejoint Harold, qui dispose sans se presser quatre chaises de jardin recouvertes de coussins au tissu orné de feuillage tropical autour d’une petite table ronde en verre trempé. Son visage ridé et basané s’éclaire d’un sourire en le voyant approcher, son plateau en équilibre délicat pour ne pas renverser la moindre goutte de la précieuse limonade. « Mellie t’a déjà mis au travail à ce que je vois. » Sid esquisse une moue amusée en plaçant un verre devant chaque chaise et la carafe au centre de la table. « Évidemment, tu la connais… » Un peu maladroitement, il tapote du bout des doigts le dossier d’une chaise en hésitant à poser la question qui le taraude depuis son arrivée. Après une courte inspiration, il se lance : « Comment vous allez tous les deux ? » Sa nervosité est sûrement plus évidente qu’il ne le croyait, car le regard qu’Harold pose sur lui est rempli d’affection. « On va bien. » Contrairement à ce que Sid craignait, sa voix ne contient pas la moindre touche de reproche tandis qu’il continue à lui parler de leur vie. « On ne rajeunit pas, c’est sûr, mais c’est la vie. On a encore toute notre tête et la santé, et on est heureux. Qu’est-ce qu’on pourrait demander de plus, hein ? » Son air plein de bonhommie fait naître un sourire timide sur les lèvres du tatoueur. « J’ai pris ma retraite du musée il y a trois ou quatre ans. Mellie avait déjà arrêté de travailler deux ans avant, elle n’avait plus l’énergie de s’occuper de vingt-cinq petits morveux mal élevés en même temps. » Le tatoueur hoche la tête en laissant échapper un petit rire, amusé de constater que malgré les années, Harold a toujours la même opinion un peu défavorable des élèves dont Amelia s’occupait dans sa classe du primaire. Soulagé de ne pas avoir appris les mauvaises nouvelles qu’il appréhendait, il cherche comment expliquer sa disparition abrupte lorsque le vieil homme l’interrompt dans ses pensées angoissées. « Je connais très bien cette tête, Sidney. T’en fais pas, on comprend que tu ne sois pas vraiment resté en contact avec nous après… ce qui s’est passé. » La gorge nouée, il pince les lèvres. « Je voulais juste… oublier. Et vous étiez si proches de mon passé, j’étais incapable de revenir ici. » Le regard plein de compassion, Harold s’approche pour lui tapoter l’épaule d’une main sympathique. « L’important c’est que tu es là aujourd’hui et que tu vas bien… même si tu connais Amelia, c’est sûr qu’elle t’obligera à lui écrire cette fois-ci. » Touché, il acquiesce d’un hochement de tête. « Je m’en doutais, ouais. » Une chaleur agréable au fond de la poitrine, il se demande ce qu’il a pu faire pour mériter l’amour si loyal de ses grands-parents adoptifs alors qu’il n’a pas donné signe de vie depuis ce Noël catastrophique où il était débarqué sans préavis, rempli de colère et de douleur, seulement pour disparaître à nouveau pendant presque une décennie. Il l’ignore, mais il sait qu’il leur en sera éternellement reconnaissant.

Aisling arrive sur ces entrefaites avec des assiettes et les couverts pour finir de mettre la table. Heureux de retrouver sa belle, il attend qu’elle ait déposé son chargement pour l’attraper par la taille et presser un baiser délicat sur sa tempe en ignorant le regard attendri d’Harold. Il connaît assez bien le vieil homme pour savoir qu’il est sur le point de laisser échapper un petit commentaire gênant, mais ils sont sauvés d’un embarrassement supplémentaire par le bruit de la porte-fenêtre qui coulisse. D’un même mouvement, ils se tournent tous les trois vers Amelia, qui s’approche à petits pas, deux énormes cartables entre les mains et un plat de biscuits plein à craquer posé en équilibre précaire dessus. Les yeux fixés sur les albums, il entend à peine le soupir réprobateur d’Harold, qui s’inquiète pour le bien-être de sa femme. C’est qu’il sait exactement ce qui se trouve dans ces gros cahiers, les dizaines de photos classées avec un soin maniaque qu’Amelia a conservées au fil des années. Au cours de son enfance, il l’a souvent vue mettre à jour ces albums pour y ajouter des clichés. Le cœur battant, il suit le mouvement et s’installe sur une chaise à côté d’Aisling. Discrètement, il essuie ses paumes moites sur son jean jusqu’à ce que la voix d’Amelia déchire le brouillard d’angoisse étrange dans lequel il baignait. « Servez-vous ! Je les avais préparés pour la petite, mais je me suis souvenue que mes yo-yo sont les biscuits préférés de Sidney ! » Dans l’assiette, les biscuits colorés semblent suffisamment tentants pour le convaincre de tendre la main et d’en cueillir un malgré son estomac noué et les vagues d’angoisse brûlante qui s’agitent à l’intérieur. Tandis qu’Aisling chante les louanges du dessert, il croque dans son biscuit. La texture sablonneuse et fondante et le goût de vanille sont si semblables à son souvenir que son cœur se serre de nostalgie dans sa poitrine. « Ils sont toujours aussi bons, » souffle-t-il avec une certaine ferveur en croisant le regard chaleureux de la vieille dame. « Oh, il fallait le voir quand il les sentait cuire depuis le jardin… Tu te souviens comme tu te hissais à ma fenêtre pour m’épier ? » Il s’en souvient très bien, tout comme il se souvient que, pendant longtemps, il était trop petit pour regarder par la fenêtre et devait sauter et s’accrocher au rebord pour le faire. Il n’a pas oublié non plus la petite caisse en bois qui était mystérieusement apparue juste au bon endroit après cette fois où il avait glissé et s’était écorché le coude sur la brique. Alors il hoche doucement la tête, amusé et envahi par une bouffée de mélancolie tout à la fois. « Alors ça j’ai aucun mal à l’imaginer. Il m’a fait pareil à Noël pour me piquer des toasties… même si, forcément, il a pas mal grandi depuis. » La main d’Aisling, qui a trouvé la sienne, la serre tendrement et il lui retourne son sourire en coin, heureux de sentir sa présence de cette façon. Il croque à nouveau dans son biscuit tandis qu’Amelia soupire, ses yeux pâles concentrés sur des souvenirs qu’elle seule peut voir. « C’est vrai que tu as grandi, mais je me souviendrai toujours de toi tout petit. » Elle tend une main décidée vers le cartable du dessus, le pose sur ses genoux avant de l’ouvrir. Le craquement de la reliure raidie par les années fait écho au sursaut désagréable de son cœur dans sa poitrine.

Pour se distraire du raz-de-marée d’angoisse qui menace de l’engloutir, il se concentre sur le glaçage coloré des biscuits dans leur assiette. Partagé entre une curiosité morbide à l’idée de revoir ces moments de son enfance immortalisés sur leur papier lustré et la crainte de ressentir le trop-plein d’émotion que les clichés réveilleront certainement, il refuse de tourner les yeux vers l’album, même quand Amelia s’exclame d’une voix enjouée qu’elle a mis la main sur la photo qu’elle cherchait. Il ne cède finalement à l’intérêt ténu qui s’agite dans sa poitrine qu’en entendant Aisling couiner : « Oh mon Sid, mais t’étais adorable ! » Il relève alors la tête et tombe sur une photo de lui alors qu’il était encore tout petit, âgé d’à peine deux ou trois ans. Dans ses bras minuscules, il tient un paquet de couvertures d’où émerge à peine une tête fripée recouverte d’une tignasse fine en bataille. Il n’a qu’un souvenir très vague de cette période de sa vie, plutôt des impressions floues que des scènes précises, mais Adele lui a souvent raconté comme il prenait déjà son rôle de grand frère très au sérieux. Il était longuement resté assis dans ce fauteuil, le précieux petit paquet serré contre sa poitrine alors même qu’il ne savait rien de sa petite sœur sinon qu’elle était incroyablement fragile. « Attends… me dis pas que c’est Caroline ? » Il hoche la tête, même s’il voit bien à son regard réjoui qu’elle sait déjà qu’elle a raison. « Tu crois qu’on devrait la prendre en photo et lui envoyer ? » Nul doute que Caro adorerait voir ce souvenir de la genèse de leur enfance commune, mais il se retient d’acquiescer, conscient que de lui envoyer ce cliché révèlerait forcément qu’ils sont passés voir les Jones. Il sait bien que le secret ne pourra pas en rester un indéfiniment, mais il n’est pas certain d’avoir envie qu’elle sache tout de suite qu’ils sont effectivement venus se balader dans le quartier où ils ont grandi, peut-être parce qu’il craint les questions qui suivraient forcément. Alors, t’es allé au cimetière ? Heureusement, Amelia intervient et distrait Aisling avant qu’il n’ait à lui répondre. « Oh, tu devrais les voir le soir d’Halloween, ils étaient toujours si bien déguisés. » Un sourire amusé s’étire au coin de ses lèvres. C’est vrai que la famille Bauer prenait l’Halloween très au sérieux. Sid, en particulier, passait de longues semaines à réfléchir à son costume avant de finalement se décider, pour être certain de remporter le concours du meilleur déguisement de l’école. Le souvenir de cette fébrilité enfantine, qui n’avait pourtant pas duré très longtemps, l’emplit d’une joie un peu nostalgique. « Oooh, mon mini Batman vampire ! » s’extasie Aisling, le regard rivé sur une photo où il pose avec toute la fierté d’un gamin de presque dix ans qui se sent comme le héros de l’histoire dans son costume gris, noir et jaune. « C’est génial, c’était ton idée ? » Le baiser qu’elle presse contre son cou le fait frissonner et il hoche la tête pour camoufler son trouble momentané. « Ouais, j’étais fasciné par Batman & Dracula. » Il se souvient qu’il attendait avec impatience la publication du prochain volume. Lorsque le dernier épisode de la trilogie était sorti à la fin ’98, il avait tout de suite su qu’il voudrait honorer son nouveau Batman préféré, qui avait connu une fin si tragique. Il avait donc passé l’année à planifier avec minutie chacun des détails de son costume, jusqu’à ce que le jour d’Halloween arrive et qu’il puisse enfin l’enfiler. Il n’avait plus voulu l’enlever de la semaine, au grand désespoir de ses parents qui l’avaient au moins convaincu de porter des vêtements normaux à l’école. « Bon puis Caroline on la reconnaît bien, elle a pas trop changé. » Il se souvient très bien de son costume à elle aussi, et surtout du fait qu’elle refusait catégoriquement de rester tranquille pour que Randy puisse l’emmailloter dans les bandelettes de tissu jusqu’à ce que Sid, impatient d’aller courir les rues à la recherche de leur délicieux butin, lui promette de mettre en commun leurs sucreries si elle cessait de gigoter dans tous les sens. L’appât avait merveilleusement bien fonctionné… et elle avait bouffé sans remords tous les Strawberry Clouds qu’il aurait normalement caché pour les déguster un à un jusqu’à ce qu’il n’en ait plus.

Visiblement, Amelia n’a pas fini de remuer ses souvenirs. « C’est dommage, j’ai moins de photos de Sid quand il était adolescent. » Ce n’est vraiment pas si surprenant. Après tout, il faisait son possible pour rester loin de l’objectif, ce qui ne l’a pas empêché de devoir poser sur certains clichés quand même. La vieille dame a remplacé l’album sur ses genoux par le deuxième. Sid le détaille d’un œil anxieux comme si c’était un serpent qui s’apprêtait à lui mordre la main, finit par détourner le regard pour se concentrer sur les lignes sombres de la pin-up qui décore la cuisse d’Aisling, à demi-visible sous sa salopette. Il songe à piquer un autre biscuit dans l’assiette pour s’occuper les mains, mais la seule idée de manger une bouchée de plus fait rouler la boule d’angoisse brûlante qui flotte dans son estomac. La main chaude d’Aisling qui se pose sur sa jambe semble calmer la lave en fusion dans ses tripes. Timidement, il tourne la tête vers elle, croise son regard et lui renvoie l’ombre d’un sourire incertain. Car même s’il est difficile pour lui de revoir ces photos, il sait combien Aisling espérait trouver une telle fenêtre sur son passé et il s’en voudrait si elle ne pouvait pas profiter à sa juste valeur de cet instant de découvertes. Surtout que malgré tous ses doutes, il a envie qu’elle voie à quoi ressemblait sa vie et comment il est devenu l’homme qu’elle a devant elle aujourd’hui. « Mais bon, j’ai quand même réussi à le capturer pendant qu’il peignait la fresque sur notre abri de jardin. » Cette fois, il ne résiste pas et se penche en même temps qu’Aisling sur la photo qui occupe la majorité de la page. Contrairement à ce qu’il craignait, il a l’air à peu près heureux. Même s’il a le teint un peu trop pâle, le regard un peu trop soucieux et cet air général de malaise qu’ont les adolescents lorsqu’ils grandissent dans tous les sens comme une mauvaise herbe ingrate, au moins le sourire vaguement figé sur ses lèvres est sincère. Déjà à cette époque, son art lui servait d’échappatoire. Il se perdait dans les couleurs et les lignes qu’il traçait de son pinceau et alors il oubliait ses problèmes, l’espace d’un instant. Aisling, elle, semble s’intéresser à d’autres détails. « Tu sais c’que je j’ai dit tout à l’heure quand on était là-bas ? Ben c’est confirmé. » Amusé par la teinte rosée de ses joues, il comprend qu’elle n’est pas insensible au charme du petit Sid de la photo, et il se doute que la mèche rebelle y est pour quelque chose. Amelia, qui ne semble pas avoir remarqué qu’ils tentent de flirter par-delà les contraintes du temps, sourit en les replongeant à nouveau dans ses souvenirs. « Oh, il était talentueux, n’est-ce pas ? A l’époque, il passait son temps à griffonner dans son carnet ! Je dois en avoir une ou deux photos d’ailleurs… Tu dessines toujours, mon chéri ? » Soulagé de retrouver le présent ne serait-ce qu’un instant, il hoche la tête en ignorant les biscuits si gentiment offerts. Mais avant qu’il n’ait pu préciser quoi que ce soit, Aisling saute à pieds joints dans la discussion. « Oh ça oui, il en a même fait son métier ! » D’un bond, elle se lève pour exposer fièrement les tatouages qu’il a encrés sous sa peau. « Sid est tatoueur, il est vraiment super doué : c’est lui qui a fait quasiment tous mes tatouages, regardez ! » Attendri, il la regarde se tortiller dans tous les sens pour leur montrer les images qu’il a créées pour elle.

L’air fasciné, les Jones se sont penchés et observent les tatouages en poussant des exclamations impressionnées avec un enthousiasme trop exubérant pour ne pas être sincère. Vaguement gêné, il sent ses joues le brûler tandis qu’il explique : « J’suis devenu apprenti peu de temps après mon arrivée à Brisbane. J’ai fini par ouvrir mon propre salon il y a environ cinq ans. Ça marche bien d’ailleurs, Wild Ink fait partie de la liste des dix meilleurs salons en ville du Brisbane Times depuis trois ans. » En apprenant qu’ils s’étaient placés troisième dans la version la plus récente de la liste, Alicia et lui avaient ouvert une bouteille de champagne non alcoolisé pour célébrer. « On espère- » Il s’interrompt brusquement lorsque son regard tombe brusquement sur l’album resté ouvert sur la table. La brise légère a soulevé quelques pages pour révéler d’autres photos. « On espère remporter la première place l’année prochaine, » souffle-t-il distraitement, à peine plus fort que les battement assourdissants de son cœur qui résonnent dans ses tempes. Il tend une main tremblante vers le cartable, effleure les pages plastifiées du bout des doigts avant de se résoudre à le faire glisser vers lui. Tout en haut de la page, la date soigneusement calligraphiée lui donne le vertige. 26 janvier 2008. Fébrile, il laisse son regard glisser jusqu’à la première photo. Debout sous une banderole noire ornée de petits crânes argentés sur laquelle il est inscrit Happy birthday! en lettres gothiques, Sid se tient au centre, un sourire crispé aux lèvres qui ne rejoint pas ses yeux. À sa gauche, Adele se cramponne à ses épaules et à celles de Randy, qui la tient par la taille et fixe l’objectif d’un œil morose. À sa droite, Caro sourit pour la caméra en montrant ses dents nouvellement libérées de leur appareil dentaire. Des quatre, c’est elle qui semble la plus heureuse. Pourtant, il la connaît assez pour percevoir une ombre inquiète dans son regard. Sans doute parce qu’elle avait été témoin, tout comme lui, du spectacle pitoyable qu’offrait Adele en se traînant hors de la maison. D’un pas chancelant et incertain, elle avait réussi à rejoindre le petit groupe assemblé pour célébrer les dix-huit ans de son fils. Coincée entre son mari aux épaules imposantes et son grand ado à la silhouette d’asperge, elle ressemble à s’y méprendre à un frêle squelette. Le visage émacié, les yeux flous, elle n’a que la peau sur les os et flotte dans sa robe d’été comme elle flottait dans le temps et l’espace sous l’influence de ses drogues préférées. Le cœur au bord des lèvres, Sid songe qu’il ne lui restait plus que quelques semaines à vivre lorsque ce cliché a été pris. Personne ne s’en doutait à l’époque, évidemment. Pourtant, en regardant cette photo – la seule, du reste, dans laquelle elle apparaît puisqu’elle était retournée se terrer dans sa chambre dès que possible, après avoir prétexté d’une voix molle une migraine en lui tapotant maladroitement la joue – il se demande comment ils avaient pu être surpris par son décès alors qu’elle ressemblait déjà à une morte-vivante. Paralysé par le mélange bouillonnant de colère et de souffrance qui remonte en même temps que les larmes brouillent sa vue, il n’arrive pas à détourner le regard du visage de sa mère tandis que, d’un pouce nerveux, il retrace le contour de la photo protégée par le plastique.

Il sursaute en sentant Aisling s’approcher et ses doigts se glisser dans les mèches au ras de sa nuque. Brusquement, il referme le cartable, soulagé d’échapper à l’emprise de cette photo. Son soulagement est toutefois de courte durée. Lorsqu’il relève la tête, il constate rapidement que trois paires d’yeux le fixent. Si ceux de sa copine lui semblent remplis de compassion, ceux des Jones semblent remplis d’une émotion qui se rapproche dangereusement de la pitié qu’il déteste tant. Les joues en feu, il reste un instant immobile, pétrifié à l’idée que quelqu’un décide de commenter ce qui vient de se passer, jusqu’à ce qu’une inspiration soudaine le pousse à se tourner vers Aisling. « On devrait prendre une photo. » Même s’il a l’impression de trembler comme une feuille, sa voix est étonnamment stable. Après une inspiration un peu saccadée, il précise son idée en constatant que la jeune femme le regarde d’un drôle d’air. « Tu pourrais en prendre une d’Amelia, Harold et moi avec le Polaroid, puis on pourrait en prendre une tous les quatre après. » Les yeux un peu trop brillants, Amelia tape des mains. « Oh mais oui, bonne idée, mon chéri ! On devrait aller devant ta peinture, ça serait joli ! » s’exclame-t-elle d’un ton un peu trop enthousiaste pour être naturel. D’un hochement de tête un peu absent, il acquiesce en repoussant du bout des doigts l’album, comme s’il craignait de déranger les souvenirs qui y reposent encore, puis se lève. Ensemble, ils traversent le petit jardin pour retourner devant le cabanon décoré. Aisling, qui a sorti le Polaroid de son sac, leur indique comment se placer. L’œil critique et l’air concentré, elle semble satisfaite lorsque Sid se retrouve au milieu, devant la tour Eiffel, un bras placé dans le dos d’Amelia et l’autre posé sur les épaules d’Harold, qui se tiennent debout et souriants à ses côtés. La vieille dame, qui n’a évidemment rien manqué de ses émois, en profite pour lui serrer un peu trop fort la taille, comme si elle essayait de lui transmettre son affection sans rien laisser paraître. Par-dessus l’appareil photo, il croise le regard d’Aisling. Rassuré par la tendresse qu’il y lit, il réussit à sourire à son tour. Avec un vrombissement léger, le Polaroid recrache la photo. En la secouant, la jeune femme les rejoint et lui confie l’appareil. « Merci, » souffle-t-il en lui taillant une petite place devant eux, entre Amelia et lui. « Rapprochez-vous un peu, j’ai les bras longs mais pas tant que ça. » Une fois qu’ils sont pressés ensemble comme des sardines, il plie légèrement les genoux pour mieux cadrer et étend le bras, l’objectif pointé vers eux, avant d’appuyer sur le bouton. Le clic les libère de leur position inconfortable, mais ils forment presque aussitôt un petit cercle pour regarder les images apparaître sur le papier. Le cœur étreint d’une joie incertaine, Sid observe leurs visages souriants et l’affection manifeste dans la façon dont ils s’étreignent. Surtout, il ne lit aucune tension bizarre, aucun stress, aucun malaise, aucun faux-semblant. Rien de ce qu’il détestait tant voir sur les photos de son adolescence. Touché, il tend à Amelia la photo où ils sourient tous les quatre. « Pour l’album, » souffle-t-il timidement. Avec un petit sourire, elle prend le carré de papier lustré et jette un coup d’œil à l’image. « C’est exactement ce qui me manquait. » Elle tourne les talons et revient d’un pas décidé vers la table toujours recouverte des albums et des biscuits.

Pendant qu’elle tourne cérémonieusement les pages à la recherche d’un espace vierge où coller la photo, Sid enroule un bras autour de la taille d’Aisling et incline la tête pour presser un baiser sur sa tête. « J’t’aime, » murmure-t-il, le nez enfoui dans ses mèches douces. Il ignore si elle l’a entendu ou pas, mais au fond ça lui importe peu. Il est certain qu’elle a senti la reconnaissance profonde qui l’a poussé à lui souffler ces mots. « Et voilà, j’aurai juste à écrire la date d’aujourd’hui, » s’exclame Amelia en soulevant le cartable pour leur montrer son travail. Avec un sourire, Harold appuie sa main sur sa chute de rein et hoche la tête en signe d’approbation. « C’est parfait, Mellie. » Il se tourne ensuite vers Sid et Aisling, une lueur désolée au fond de son regard sombre. « Ce n’est pas pour vous chasser les tourtereaux, mais Mellie et moi avons des billets pour Macbeth et il faudrait qu’on se prépare à y aller. » Les yeux écarquillés, Mrs Jones hoche la tête. « Oh mais c’est vrai, tu as raison Harry ! J’avais presque oublié avec tout ça… » Comme toujours, sa surprise est de courte durée. En quelques secondes, elle a retrouvé son aplomb et elle tend le bras vers Aisling. « Ma chérie, tu veux bien m’aider à rentrer la vaisselle ? Les hommes pourront ranger les meubles de jardin. À la météo ce matin, ils prédisaient un orage pour cet après-midi et je ne veux pas que mes nouveaux coussins soient mouillés. » Sid reprend le plateau dont il s’était servi pour apporter les verres et la limonade et le tient à côté de la table pour qu’Amelie et Aisling puissent y empiler les assiettes et les couverts. Quand elles ont tout récupéré, il tend le plateau à sa copine en s’assurant qu’elle ne risque pas de l’échapper sous le poids avant de le lâcher. Les deux femmes disparues dans la maison, il se tourne vers Harold. « Il faut empiler les chaises et la table dans le cabanon. » Il s’exécute donc de bon gré et se met à dénouer les lisières de tissu attachées autour des montants des chaises. Il tend les coussins à Harold pour lui permettre de transporter le matériel léger, puis il empile les chaises les unes sur les autres et soulève le mobilier de jardin pour le transporter jusqu’à l’abri, dont la porte est restée entrouverte. Il les pose soigneusement dans le coin que lui a indiqué Harold. Ce dernier se débarrasse ensuite des coussins en les abandonnant en équilibre précaire sur la pile de chaises. Lorsqu’il ramène son attention sur le tatoueur, il reconnaît trop bien la lueur taquine qui s’est allumée dans son regard encore vif. « À ce que j’ai cru comprendre, tu te sens toujours chez toi ici… » Les lèvres pincées pour ne pas éclater de rire, le tatoueur hausse les épaules, l’air nonchalant. « Toujours, oui… même si franchement, j’pense que c’était encore mieux aujourd’hui qu’à l’époque. » Harold ricane, hoche la tête. « Va savoir pourquoi… » Ensemble, ils retournent dans le jardin, où le vieil homme prend un air plus sérieux, les mains enfouies dans les poches de son jean taché de terre. « Je suis content de voir que tu as fini par trouver ta voie comme ça. Je n’ai jamais douté que tu y arriverais, mais je sais que ça n’a pas dû être facile. » On peut dire ça oui… Penché au-dessus de la table, Sid pianote nerveusement du bout des doigts sur le verre trempé. Il songe à ses déboires, aux leçons qu’il a été obligé d’apprendre sur le tas, mais aussi aux personnes qu’il a eu la chance de rencontrer sur son chemin et qui l’ont aidé. « C’était pas facile, non, mais… ça en valait tellement la peine. J’ai jamais été aussi heureux, tu sais ? » Tout naturellement, son regard erre vers la cuisine, où la silhouette d’Aisling semble être en pleine discussion avec Amelia. Harold hoche la tête, fait un pas pour lui tapoter l’épaule avec un petit air complice. « Il n’y a que les femmes qui peuvent nous faire sentir comme ça, hein ? Je remercie encore le ciel chaque jour qu’Amelia ait décidé de faire sa vie avec moi. » Touché par l’émotion sincère qui vibre dans la voix du vieil homme, Sid hoche la tête, mais ne peut s’empêcher de laisser un sourire effronté s’étirer sur ses lèvres. « Évidemment, elle est trop bien pour toi ! » s’exclame-t-il en soulevant la table. « Et la tienne ne l’est pas peut-être ? » lui répond Harold en rigolant tandis qu’il la dépose dans le cabanon.

En revenant à nouveau sur ses pas, une fois les portes du cabanon soigneusement refermées, il constate qu’Aisling et Amelia sont sorties de la maison et il rejoint le petit groupe. « Ça m’a fait vraiment plaisir de vous revoir. Et de vous présenter Aisling aussi. » Harold hoche la tête avec bonhommie. « Tout le plaisir était pour nous. Elle est vraiment charmante, » conclut-il en décochant un clin d’œil à la jeune femme. Les bras croisés sur son châle, Amelia acquiesce. « N’hésitez surtout pas à repasser nous voir la prochaine fois que vous êtes à Melbourne. » Visiblement émue à l’idée de les laisser partir, elle se tortille les mains, le regard un peu embué. Comme s’il sentait l’atmosphère se charger de mélancolie, Harold reprend les rênes de la conversation. « Et qui sait, peut-être que la prochaine fois qu’on partira en vacances Mellie et moi, on pourrait venir vous rendre visite à Brisbane. Sid, tu pourrais peut-être même nous tatouer un petit quelque chose en souvenir, hein Mellie ? » Elle se garde bien d’approuver son idée, se contente d’un petit sourire indulgent tandis qu’elle se hisse sur la pointe des pieds pour entraîner Sid dans un câlin affectueux. « Je m’attends à avoir de tes nouvelles cette fois-ci. Pas question que tu disparaisses à nouveau pendant des années. » La remontrance est si douce qu’elle n’éveille pas la culpabilité pourtant réactive du tatoueur, qui se contente de laisser échapper un petit rire gêné. « Promis, j’vous écrirai dès que je serai de retour à Brisbane comme ça vous aurez mon adresse. » Amelia s’écarte, une moue approbatrice sur ses lèvres fines. « Bien, » conclut-elle avec un petit coup de tête sec. Pendant qu’elle se tourne vers Aisling pour la saluer, Harold tend la main à Sid, qui la prend de bon gré, et l’enveloppe dans une étreinte un peu bourrue. « À la prochaine, Sydney. » Leurs au revoir terminés, Sid et Aisling quittent le jardin en reprenant la ruelle étroite. Une fois dans la rue, ils envoient un signe de la main au couple âgé avant qu’ils ne disparaissent à l’intérieur. En jetant un dernier coup d’œil à la maison de son enfance par-dessus son épaule, le tatoueur attrape la paume de la jeune femme dans la sienne et l’entraîne dans la direction opposée à laquelle ils sont arrivés. « J’ai un dernier endroit à te montrer avant de retourner au van, » lui explique-t-il. Arrivés au boulevard, ils prennent à gauche. Main dans la main, ils parcourent tranquillement le trottoir étroit et craquelé par endroit. « J’suis content d’avoir revu Harold et Amelia. Surtout que moi j’aurais pas trop osé aller les voir après avoir disparu comme ça… » Il plisse le nez, vaguement embarrassé en constatant à quel point il a répété ce pattern malsain au début de sa vie d’adulte. Heureusement, il pense s’être amélioré depuis. À moins que les petites tragédies qu’il a surmontées depuis n’ont tout simplement pas eu la puissance nécessaire pour le pousser à s’enfuir de sa vie. « Je pense qu’ils t’ont adorée en plus. Harold m’a même dit que t’étais trop bien pour moi. » L’air sceptique d’Aisling lui arrache un sourire en coin, mais il ne dément pas ce qu’il vient d’affirmer.

Sid n’a même pas besoin de se concentrer. Guidés par le souvenir de ce trajet qu’il a si souvent parcouru quand il était adolescent, ses pas les mènent lentement mais sûrement jusqu’à un imposant immeuble en brique rouge, entouré de clôtures métalliques. Ils s’arrêtent devant le portail dont la peinture noire, qui recouvre le fer forgé, a été grugée par la rouille à certains endroits. En croisant le regard perplexe mais intéressé d’Aisling, il précise : « C’était mon lycée. » L’école est toujours en bon état, même si le passage du temps a tout de même laissé sa marque sur le mortier qui s’effrite. Au loin, les arbres qui bordent le lycée ont grandi et inondent d’une ombre bienfaisante les abords du terrain de football. « Tu vois le petit bosquet là-bas ? » De l’index, il désigne le secteur de la cour en question. « C’est là que je passais le plus clair de mon temps. J’me planquais sous les arbres avec mes potes et je dessinais en fumant les cigarettes que j’piquais à mon père. » Il sourit en se souvenant comme ses potes et lui détestaient leurs cours et faisaient l’école buissonnière aussi souvent que possible. Les seules matières que Sid se refusait à manquer étaient le cours d’art, pour des raisons évidentes, et le cours d’anglais parce qu’il appréciait autant les lectures obligatoires que les débats d’opinion qui venaient avec l’interprétation du matériel. « Honnêtement, c’est pas si surprenant que je n’aie jamais eu mon diplôme, je passais tellement de temps ailleurs qu’en classe… » Ses parents n’en avaient rien à faire. Randy, qui était souvent parti, avait d’autres chats à fouetter dans les rares occasions où il restait en ville. Adele, quant à elle, était toujours dans les vapes ou presque. Sid avait donc établi sa petite routine bien rodée : il effaçait les messages que l’administration de l’école laissait sur leur répondeur et continuait à manquer des cours à volonté, jusqu’à ce que la direction menace de faire venir ses parents à l’école. Alors il recommençait à se présenter en classe de façon assidue pendant une semaine ou deux, question de se faire oublier et que la direction trouve un autre élève à problème sur lequel se concentrer. Le souvenir de la négligence de ses parents face à son parcours scolaire lui laisse encore un goût amer, mais il peut au moins tirer une certaine fierté dans l’attention qu’il a porté à celui de Caro. Et ses efforts ont porté fruits, puisqu’elle a réussi là où lui a échoué et a même fini par obtenir un diplôme d’études supérieures. Il s’éclaircit légèrement la gorge, le regard perdu au loin. « Bon, ça et le fait que j’ai jamais remis les pieds dans une école après la mort de ma mère, » confie-t-il en se mordant l’intérieur de la joue. Il incline la tête, se concentre un instant sur sa main toujours enroulée autour de celle d’Aisling. Il puise dans cette vision réconfortante et sa chaleur le courage d’avouer l’idée qui lui trotte dans la tête depuis quelques semaines déjà. « Leen, je… » La gorge nouée, il inspire profondément. « Il y a un truc que j’dois faire mais j’ai… j’ai la trouille. » Incapable tout à coup de continuer sans savoir à quoi elle pense, il relève la tête, scrute son visage. Au fond de ses yeux, il trouve une patience un peu curieuse et un océan de tendresse qui le pousse enfin à cracher le morceau. « J’crois… J’crois que j’veux aller voir ma mère. » Cette fois, c’est la surprise qui s’allume au fond du regard d’Aisling, mélangée à une autre lueur qui ressemble étrangement à de la fierté. Encouragé, il poursuit : « J’ai pas remis les pieds au cimetière depuis les funérailles et j’pense que… qu’j’aurais des choses à lui dire.»  Les sourcils légèrement froncés, il pose sa main libre sur la taille de la jeune femme, l’attire vers lui pour la sentir toute proche. « Et puis c’est p’t-être bête, mais… j’aimerais t’la présenter. »





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maybe i’m just as scared as you. it's alright, stay by my side on the edge of everything we know. it's alright, just don't look down and i will hold on and never let go. you're right beside me, so just close your eyes, i'll never let go. you're all that i need, so just close your eyes. • close your eyes, rhodes

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Aisling Hayes
Aisling Hayes
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Présent
ÂGE : 28 ans, née le 20 février 1994
SURNOM : Ash par ses amis, Bambi ou le faon par Phoenix, Leen par son Sid... et Ivana Rose sur instagram.
STATUT : Essaie d'écouter son cœur, de le confier à Sid malgré sa peur.
MÉTIER : Modèle alternative (Suicide Girls, OnlyFans) effeuilleuse quelques soirs par semaine, poupée brisée à plein temps.
LOGEMENT : Appart' #353 à Redcliffe
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POSTS : 1361 POINTS : 40

TW IN RP : par mp si besoin ♡
ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié.
PETIT PLUS : Née en Irlande du Nord dans une famille très catholique, parle avec un accent gaélique. A troqué les rues pluvieuses de Belfast pour le soleil de Brisbane mais son existence est toujours aussi grise. Se croit bonne à rien si ce n’est à jeter son corps en pâture aux caméras. Faut bien payer le loyer et sa dette envers le club. Aisling se réfugie dans les bras de son Sid et dans les chansons qui ouvrent son cœur à sa place. Le son à fond, elle danse pour extérioriser le tumulte de ses sentiments. Parfois, elle chante aussi… mal, elle trouve. Végétarienne, ancienne junkie, sobre depuis 10 mois
CODE COULEUR : #ff6699
RPs EN COURS : Sid [14]Sid [16]Sid [fb2]Sinner [r.a.]Robin [2]

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Sid ♡ I won't turn back I won't cross that hidden danger line. It's a loud and dark world but I think I found the light. I need you to tell me everything will be alright, to chase away the voices in the night; when they call my name.

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Robin ♡ you lead the blind you lead the stream, the current ways are much to lean, you are the captain of the team!

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Phoenix ♡ I need a hero, I'm holding out for a hero 'til the end of the night. He's gotta be strong and he's gotta be fast, and he's gotta be fresh from the fight. He's gotta be larger than life!

RPs EN ATTENTE : Jordan [2] ♡ Phoenix [4]

Je ne prends que 6 RPS à la fois.


RPs TERMINÉS : Sid ♡ [1] | [2] | [3] | [4] | [fb1] | [@] | [5] | [6] | [7] | [8] | [9] | [10] | [11] | [12] | [13] | [15]
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Robin ♡ [3]
Phoenix ♡ [1] | [2]
Jordan ♡ [1]
Laoise ♡ [1]
AVATAR : Mellisa Clarke
CRÉDITS : loudsilence (avatar) + Frimelda (sign) + Loonywaltz (ub) + Sid (ub)
DC : Jameson la louve
PSEUDO : Whitefalls/Whitewolf
INSCRIT LE : 07/09/2016
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Day 4: let's roam these streets together
You know every part of me I let you in, I let you see all the dark in every corner of my room. Let me do that for you and tell me all about your past, why you painted those walls black, baby it's all right you're safe in here with me. Open up so I can see...

Les exclamations fusent alors que les Jones se penchent sur ses mollets pour découvrir l’art que Sid a encré dans sa peau. Elle s’offre de bon cœur à leur regard, fière de porter ces œuvres qui lui sont si précieuses, heureuse de sentir son corps s’effacer derrière les éclats de couleur vive qui les fascinent. Un grand sourire aux lèvres, elle relève les yeux vers son tatoueur adoré, s’attendrit de lui trouver ce petit air timide qui dénote de sa confiance naturelle. Elle semble d’ailleurs lui revenir quand il retrace son parcours : « J’suis devenu apprenti peu de temps après mon arrivée à Brisbane. J’ai fini par ouvrir mon propre salon il y a environ cinq ans. Ça marche bien d’ailleurs, Wild Ink fait partie de la liste des dix meilleurs salons en ville du Brisbane Times depuis trois ans. » Elle a beau le savoir, Aisling sent son cœur se gonfler de fierté et d’admiration, comme chaque fois que l’on reconnaît son talent et tout ce qu’il entreprend. « On espère… On espère remporter la première place l’année prochaine. » Sa voix se fait soudain plus distante, comme s’il n’assumait pas entièrement ces ambitions qu’il lui a pourtant dépeintes après avoir reçu ce classement. « Ils la méritent vraiment ! » Elle insiste avec toute la confiance qu’il lui inspire. Car elle est tombée sous le charme de ses œuvres avant même de savoir à quel point elle finirait par s’attacher à l’homme qui les créait. Et parce qu’en plus d’être incroyablement créatif et versatile, elle sait à quel point Sid s’assure de comprendre ses clients, respecter leurs idées et les mettre à l’aise comme lui seul sait le faire. Alors tant pis si la présence des Jones le rend étonnement humble, elle n’a aucun scrupule à vanter ainsi ses mérites. « Même si t’façons t’es déjà l’premier dans mon cœur… » Le regard rempli d’affection dont elle vient l’enrober se change en doute devant la tension silencieuse qui émane de lui. La mâchoire contractée, les traits tirés, il ne semble pas l’avoir entendue, toute son attention accaparée par l’album qu’il retient sous ses doigts crispés. Mal à l’aise, Aisling se penche timidement par-dessus son épaule pour tenter de comprendre ce qui a bien pu l’arracher ainsi à ses accomplissements pour le renvoyer flotter dans les eaux troubles de son passé. Plus précisément en 2008, à la date du 26 janvier. Oh non… Le décor sombre et mystérieux devrait l’attendrir tant il reflète l’esthétique gothique qu’il affectionne encore. Pourtant, c’est une émotion un peu triste qui la prend à la gorge alors qu’elle découvre ses traits soucieux, ce regard incertain qu’elle ne lui a jamais vu et le sourire plein d’angoisse étirant fébrilement ses lèvres. Elle reconnaît sans mal la douleur et le malaise qu’il lui a décrit l’avant-veille et comprend mieux que jamais son aversion pour ces petits clichés, ces fenêtres sournoises sur un passé qu’il aimerait tant oublier. Il y a malgré tout une beauté tragique dans sa détresse, un genre de grâce qui la captive, peut-être pour lui éviter de trop prêter attention à la femme qu’il retient contre son flanc, un bras enroulé autour de sa taille trop fragile. Et pourtant, elle ne peut s’empêcher de remarquer la peau trop fine, les lèvres craquelées par sa consommation d’opiacés, les yeux bouffés par un voile douloureusement familier. Et dire que j’lui ai fait revivre cette horreur pendant des années… Une culpabilité vivace déverse un courant glacial dans ses veines, lui rend la souffrance de Sid plus insupportable encore. C’est ton anniversaire, tes trente ans ! On devrait faire des trucs qui t’rendent heureux et pas remuer des souvenirs qui t’font sentir triste ! Elle s’affole en voyant les larmes remplir ses yeux alors qu’il effleure la photo d’un pouce tremblant comme pour la retenir à travers les mailles du temps. « Mon Sid… » Elle l’appelle doucement, inquiète par la houle d’émotions qui semble le lui arracher lentement. Du bout des doigts, elle effleure les mèches sur sa nuque, mais avant qu’elle ne puisse y appuyer sa paume, il tressaille et referme l’album d’un geste vif.

Le charme qui s’exerçait sur lui est rompu. Elle le sent à ses gestes décidés, à ses sourcils froncés alors qu’il relève vers les Jones un regard presque provocateur, comme pour les défier de lui témoigner la compassion mêlée de tristesse qui s’épand sur leurs traits. Elle voudrait le serrer dans ses bras, mais leur présence la retient de laisser libre court à l’affection réconfortante qu’elle voudrait déverser sur lui et tente de lui témoigner silencieusement en faisant courir ses doigts sur son épaule. Il finit par se tourner vers elle, une lueur indéchiffrable au fond de ses yeux pâles. « On devrait prendre une photo. » Sa voix posée la détourne presque de la nervosité qu’elle sent courir sous sa paume. Les sourcils délicatement froncés, elle le dévisage, lutte contre l’envie d’enfouir ses doigts dans ses cheveux et l’implorer tendrement de partager sa douleur. Comme si c’était précisément ce qu’il voulait éviter, il s’empresse de préciser : « Tu pourrais en prendre une d’Amelia, Harold et moi avec le Polaroid, puis on pourrait en prendre une tous les quatre après. » Ses lèvres esquissent un sourire qu’elle espère enthousiaste et elle accepte d’un hochement de tête en pressant tendrement son épaule. « Oh oui, bonne idée ! » Car elle le connaît bien et se doute qu’il a choisi cette diversion pour détourner l’attention de ses émotions. N’empêche que tu peux pas toujours tout garder à l’intérieur comme ça, mon Sid… Ses doigts tapotent le plastique du Polaroïd alors qu’elle le suit silencieusement jusqu’à la fresque devant laquelle Amelia s’est déjà fièrement plantée. Il y a un genre de bravoure dans son sourire, comme si elle était déterminée à insuffler à ce cliché tout le bonheur qui manquait tant à l’autre. Inspirée par son énergie, Aisling prend à son tour les choses en mains et se concentre sur la composition de la scène que Sid veut immortaliser. « J’pense que faudrait vous décaler sur la droite, qu’on voit mieux la peinture. » Elle propose, décidée à créer le cadre qui mettra parfaitement l’œuvre et leurs silhouettes en valeur. « Mon Sid, tu veux pas t’mettre au milieu ? » Une petite moue aux lèvres, elle l’encourage à quitter l’arrière-plan où il s’était naturellement réfugié pour qu’il se retrouve entre Harold et Amelia. Leurs regards se croisent et Aisling lui offre un sourire sincère, rassurée de le sentir plus à l’aise et de le voir si bien entouré. « Okay, c’est parfait, bougez pas. J’prends la photo dans un… deux… trois ! » Le flash crépite et l’appareil vibre entre ses mains pour libérer le papier glacé. Elle l’arrache du bout des doigts et l’agite distraitement en les rejoignant pour remettre le Polaroïd entre les mains de son copain, qui la remercie de sa voix profonde. Elle lui répond d’un sourire et se faufile dans la petite place qu’il lui a creusée entre lui et Amelia. « Rapprochez-vous un peu, j’ai les bras longs mais pas tant que ça. » Les lèvres pincées pour contenir son hilarité, Aisling relève les yeux vers son visage et se laisse séduire par son air concentré alors qu’il rassemble la petite troupe autour de lui. Elle a tout juste le temps d’enrouler un bras autour de sa taille et de se tourner vers l’objectif que son indexe enfonce le bouton. Aussitôt, ils se rassemblent autour de Sid pour regarder les photos se développer au creux de ses paumes. Leurs petites têtes souriantes apparaissent bientôt, silhouettes disparates qui se détachent peu à peu de la verdure luxuriante et de la peinture.  

Une fois assurée de la qualité des photos, Aisling s’en désintéresse et profite du fait que Sid les regarde encore pour l’observer en douce. Attendrie par l’expression un peu émerveillée qui s’est peinte sur ses traits, elle glisse une main tendre dans son dos et appuie sa joue contre son épaule. « Pour l’album. » Il murmure en confiant à Amelia le cliché où ils figurent tous les quatre. Distraite par l’émotion vive qui la traverse, Aisling ne remarque même pas que les Jones les ont quitté lorsque Sid glisse un bras autour de sa taille pour la ramener tout contre son flanc. Elle se blottit contre son torse et enroule ses bras autour de lui, trop contente de pouvoir enfouir sa trop grande émotivité dans son t-shirt et disparaître quelques instants. Elle frissonne lorsque ses lèvres se posent sur son crâne, plus encore quand sa voix chargée d’affection vibre tout bas et déverse en elle une douce chaleur. « J’t’aime. » La gorge nouée, elle resserre un peu son étreinte comme si elle craignait que cet amour ne leur échappe avec les caprices du temps. J’t’aime aussi mon Sid… La réponse rougeoie dans son cœur, peut-être plus intensément encore que les autres fois. Mais elle n’ose pas lui partager ces mots tendres, bridée par la présence des Jones. Le bon moment, ce sera forcément quand on sera que tous les deux, pas vrai ? « Et voilà, j’aurai juste à écrire la date d’aujourd’hui. » La voix enthousiaste d’Amelia semble lui donner raison, et pourtant Aisling s’étonne de ressentir une petite pointe de regret alors que Sid desserre légèrement son étreinte pour l’entraîner vers la terrasse. Curieuse, elle s’approche de la table pour mieux voir la page contenant la photo. L’émotion poignante de tout à l’heure revient la saisir, mais elle semble déjà moins volatile. Ancrée par la présence de Sid tout contre son flan, Aisling se laisse alors envahir par la douce effervescence que lui inspire l’impression de s’inscrire si concrètement dans son histoire et ses souvenirs. « C’est parfait, Mellie. » La félicite son époux, trouvant les mots qui leur manque à tous les deux, avant de lui rappeler leurs plans pour la soirée, un petit air contrit sur ses traits fripés. Il ne faut qu’un instant à Amelia pour se remettre de sa surprise avant qu’elle ne se tourne vers Aisling. « Ma chérie, tu veux bien m’aider à rentrer la vaisselle ? Les hommes pourront ranger les meubles de jardin. À la météo ce matin, ils prédisaient un orage pour cet après-midi et je ne veux pas que mes nouveaux coussins soient mouillés. » Elle propose d’une voix aussi aimable que décidée. « Euh, oui oui, pas d’souci. » Impressionnée par son efficacité, l’irlandaise s’empresse de hocher la tête en libérant son homme pour qu’il puisse prêter main forte à celui de Mrs Jones. Il s’attarde auprès d’elles, soulevant le plateau pour leur permettre d’y amasser la vaisselle afin de libérer la table et le lui confie avec précaution. Elle s’en empare avec un sourire rêveur, ne peut s’empêcher de se retourner pour le regarder rassembler les chaises un instant avant de suivre Amelia à l’intérieur.  

« Ma pauvre, comme tu es chargée ! Tiens, pose ça ici. Ce sera plus facile de tout mettre dans le lave-vaisselle. » Suivant ses instructions, Aisling se glisse jusqu’au plan de travail pour y déposer le plateau encombré. « Il n’a pas beaucoup mangé, Sidney. » Se lamente Amelia en s’activant dans son dos. « Autrefois il pouvait avaler toute une fournée de mes biscuits yo-yo… ! J’espère que cette visite ne l’a pas trop chamboulé… » J’espère aussi… La nervosité avec laquelle Mrs Jones astique une petite boite métallique bien brillante l’encourage toutefois à retenir ses propres doutes. « Bah, même à Brisbane il oublie une fois sur deux alors j’lui apporte des trucs à grignoter au salon. » Elle lance dans l’espoir de la rassurer en essuyant ses paumes sur sa salopette. « Mais j’suis sûre qu’ça lui a fait du bien, d’vous retrouver. » Elle le revoit environ une heure plus tôt, planté devant la maison de son enfance, la voix empreinte de nervosité et sa main serrant la sienne avec une force qu’il n’utilise presque jamais. Elle ne sait pas s’il aurait osé frapper à la porte des Jones, ou lui parler de ce lien si spécial qui les unissait. Et son cœur se fend en imaginant qu’ils auraient pu tourner les talons sans qu’il ne remette les pieds dans son ancienne maison et revisite ses souvenirs sous l’œil bienveillant de ses grands-parents d’adoption. Car même s’il est évident que cette expérience l’a chamboulé, elle est persuadée qu’il aurait fini par le regretter s’il n’avait pas eu l’occasion de renouer ainsi avec son passé. « Tu es bien gentille. » Les yeux brillants de reconnaissance, Amelia prend sa main entre les siennes, la tapote tendrement et ne la relâche que pour mieux l’observer. « Depuis combien de temps vous vous fréquentez tous les deux ? » Les joues brûlantes, Aisling tente de disparaître dans le lave-vaisselle à défaut de pouvoir s’abriter sous sa frange. « Oh, depuis longtemps. On a été amis pendant des années avant d’comprendre ce qu’on ressentait… mais ça fait quelques mois qu’on est ensemble maintenant. » Elle bafouille en réarrangeant méthodiquement les assiettes qui semblent vouloir s’agencer de travers. « Des années ?! » S’offense Amelia. « A voir comme vous vous regardez, j’aurais tout de suite compris de quoi il en retournait, moi ! Oh, je ne me serais pas gênée pour lui dire quel joli couple vous formeriez, pour l’encourager un peu à se secouer ! » Il y a dans sa voix une assurance qui l’encourage à relever le menton, et une touche d’humour qui lui donne envie de laisser échapper un éclat de rire. « C’est sûr qu’il m’aurait avoué ses sentiments bien plus tôt dans c’cas. » Elle plaisante avec un petit sourire, se gardant bien de lui confier qu’elle aurait certainement paniqué encore plus intensément s’ils ne s’étaient pas laissé le temps d’apprivoiser tout doucement le trouble qu’il semait dans son cœur et dans son corps. « Eh bien voilà ! » Armée de cette certitude, Amelia retourne à sa boite qu’elle remplit généreusement de petits biscuits. « Tiens, mets ça dans ton sac. » Elle offre en la lui tendant. « Tu lui donneras ce soir, quand il aura eu le temps de digérer un peu tout ça. Ça fera un peu de place pour les apprécier ! » Amusée par sa tendre détermination à le nourrir de sa friandise préféré, Aisling récupère la boite métallique avec un sourire complice pour la glisser dans son sac à dos. « Merci, j’suis sûre que ça lui fera plaisir. » Emue, Amelia prend ses mains dans les siennes et les presse un instant avant de l’entraîner vers l’extérieur. « Allez viens, je veux voir s’ils ont terminé. »

Ils ressortent justement du cabanon à l’instant où elles retrouvent la terrasse et Aisling sent un bonheur léger l’envahir quand Sid retrouve naturellement sa place à ses côtés. « Ça m’a fait vraiment plaisir de vous revoir. Et de vous présenter Aisling aussi. » Un sourire intimidé au coin des lèvres, elle enroule ses doigts autour de l’index de son copain. « Tout le plaisir était pour nous. Elle est vraiment charmante. » En d’autres circonstances, le clin d’œil sympathique que lui adresse Mr Jones lui aurait certainement déclenché une crise d’angoisse, mais Aisling se surprend à ressentir une pointe de joie face à l’approbation évidente de ceux que Sid considère comme ses grands-parents d’adoption. « N’hésitez surtout pas à repasser nous voir la prochaine fois que vous êtes à Melbourne. » Ajoute Amelia, ses longs doigts fins nerveusement enroulés entre les mailles de son châle. « On y manquera pas. » Elle assure sans trop savoir quoi ajouter, aussi mal à l’aise avec les séparations qu’elle ne l’est avec les rencontres. Heureusement, Harold vole au secours de tout le monde en se proposant de leur rendre visite sur Brisbane. « Sid, tu pourrais peut-être même nous tatouer un petit quelque chose en souvenir, hein Mellie ? » L’idée fait naître un sourire sur ses lèvres alors qu’elle imagine le petit couple choisir un dessin délicat pour symboliser leur amour. Visiblement peu emballée par l’idée, Amelia ne relève évidemment pas mais en profite pour sécher ses larmes et attirer Sid dans ses bras. « Je m’attends à avoir de tes nouvelles cette fois-ci. Pas question que tu disparaisses à nouveau pendant des années. » Il rit doucement dans son étreinte, ne s’écarte que pour la rassurer : « Promis, j’vous écrirai dès que je serai de retour à Brisbane comme ça vous aurez mon adresse. » Une petite moue brave sur ses lèvres fines, Amelia consent à s’écarter pour mieux se tourner vers Aisling et l’attirer dans ses bras. « J’y veillerai. » Elle promet alors en l’étreignant à son tour avant d’adresser un petit signe de la main à Harold, qui lui répond en tapotant affectueusement son épaule. « Ça m’a fait plaisir d’vous rencontrer ! » Elle lance sur un coup de tête en sentant Sid s’écarter. La remarque vient un peu trop tard, mais elle sent à leur sourire plein de bienveillance qu’elle a bien fait de la partager, et c’est le cœur tout plein de gratitude qu’elle rejoint Sid sur la chaussée. Un sourire aux lèvres, ils agitent la main jusqu’à ce que la porte des Jones se referme sur leurs silhouettes enlacées. « Ils sont vraiment adorables. » Les doigts de Sid se glissent entre les siens et il presse tendrement sa main comme s’il comprenait l’émotion un peu étrange qui vient de la traverser en les voyant si vieux et toujours si amoureux.

Les deux petites maisons devant elles lui paraissent presque familières désormais, et Aisling s’en imprègne quelques instants encore avant de suivre son copain qui l’entraîne déjà plus loin au cœur de son ancien quartier. « J’ai un dernier endroit à te montrer avant de retourner au van. » Sa curiosité ravivée, elle se laisse guider avec joie, impatiente de découvrir ces lieux qu’il arpentait et semble vouloir lui présenter. « J’suis content d’avoir revu Harold et Amelia. Surtout que moi j’aurais pas trop osé aller les voir après avoir disparu comme ça… » Il lui avoue au détour d’un croisement, confirmant sans le savoir son intuition. Le cœur un peu serré, elle presse tendrement sa main toujours dans la sienne. « Ça aurait été dommage quand même. » Elle murmure tendrement. « T’imagine toutes les photos à côtés desquelles j’serais passée ? » Leurs regards se croisent, pleins d’humour, et celui d’Aisling se teinte d’une lueur plus sérieuse alors qu’elle lui confie : « Tu sais, ça m’a vraiment touchée qu’tu leur donne la photo d’nous quatre. De m’voir à tes côtés dans c’t’album c’était… j’sais pas… un peu comme si j’faisais partie d’ta vie pour de vrai. » Ses joues prennent une teinte rosée et ses yeux disparaissent sous sa frange tandis qu’elle se rapproche imperceptiblement de lui. Le baiser léger qu’il presse contre sa tempe la rassure et l’enveloppe aussitôt d’une tendresse réconfortante. « Puis j’suis contente de les avoir rencontrés aussi. » Elle s’empresse quand même d’ajouter, comme pour amoindrir la portée et le sérieux de ses paroles. « Je pense qu’ils t’ont adorée en plus. Harold m’a même dit que t’étais trop bien pour moi. » En dépit du compliment agréable que contiennent ces paroles, Aisling sent ses yeux s’arrondir tandis qu’un air franchement offensé se mêle au petit sourire flatté étirant le coin de ses lèvres. « C’est un peu gonflé quand même. » Elle proteste avec un froncement de sourcils, pas certaine d’apprécier qu’on remette ainsi la qualité de son Sid en question. « Clairement, il sait pas que personne sera jamais assez bien pour toi ! » Un sourire fripon plissant son nez, elle porte leurs mains à ses lèvres et dépose un baiser sur le pouce de son copain sans détourner les yeux avant de les laisser retomber entre eux.

Ils marchent quelques minutes encore, la tête dans les souvenirs et le cœur résolument tourné vers l’avenir. Guillerette, Aisling sautille presque pour tenir le rythme tranquille de ses grandes enjambées, ne ralentit qu’une fois aux pieds d’un immense bâtiment de brique rouge entouré de clôtures métalliques qui lui rappellent vaguement les prisons de Belfast. « C’était mon lycée. » Ouai, aussi. Elle songe avec une pointe d’amusement. Les yeux brillants de curiosité, elle détaille les moulures impressionnantes, se hisse sur la pointe des pieds comme pour tenter d’apercevoir un mini Sid à travers la rangée de fenêtres bordant la façade. « Tu vois le petit bosquet là-bas ? » Elle se laisse distraire de sa mission, plisse aussitôt les yeux pour mieux repérer l’arbuste qu’il lui désigne et confirme d’un hochement de tête intrigué. « C’est là que je passais le plus clair de mon temps. J’me planquais sous les arbres avec mes potes et je dessinais en fumant les cigarettes que j’piquais à mon père. » Le sourire léger qui étirait ses lèvres s’agrandit encore devant cette adolescence rebelle qu’il lui dépeint dans toute sa splendeur. « Tu jouais avec vraiment le feu… si j’avais osé sécher, j’me serais jamais planquée si près du lycée ! » Elle lui confie, un peu admirative de l’assurance qu’il affichait déjà, mais pas tellement surprise non plus. Parce qu’il a ce truc que peu de gens ont, dans le fond. Cette indépendance qui le pousse à vivre sa vie comme il l’entend, sans laisser rien d’autre que ses valeurs dicter son comportement. Alors forcément, elle ne peut s’empêcher de s’imaginer sortir par la grande porte boisée, ses livres de cours serrés contre sa poitrine et le cœur qui s’emballe alors que son regard erre vers son bosquet pour s’imprégner en silence de la vision qu’il offrait, avec sa mèche sur le côté et la clope entre ses ongles manucurés, ses fringues sombres et son sourire de bad boy indompté. « Honnêtement, c’est pas si surprenant que je n’aie jamais eu mon diplôme, je passais tellement de temps ailleurs qu’en classe… » La réflexion l’arrache à son petit scénario fantaisiste et la ramène à la réalité. Un pli creusé entre ses sourcils fins, elle l’observe curieusement, sincèrement surprise d’apprendre qu’il n’a jamais obtenu son diplôme. Elle n’a toutefois pas le temps de s’en étonner car il précise : « Bon, ça et le fait que j’ai jamais remis les pieds dans une école après la mort de ma mère. » L’espièglerie qui imprégnait sa voix a disparu, remplacée par une nostalgie songeuse. Le cœur serré, Aisling fait courir sa paume libre sur son avant-bras pour l’inciter à lui revenir. Elle voudrait le rassurer, lui murmurer que n’importe qui comprendrait, mais retient ces paroles de réconfort derrière ses lèvres scellées. Car elle sent à sa soudaine timidité et à la façon dont il fuit son regard qu’il a quelque chose à partager. Alors elle presse affectueusement sa main et attend patiemment qu’il se décide à parler. « Leen, je…  » Il se lance nerveusement. De son pouce, elle caresse délicatement sa main pour l’encourager et il prend une profonde inspiration comme pour se donner le courage de poursuivre son idée : « Il y a un truc que j’dois faire mais j’ai… j’ai la trouille. » Touchée par sa confession, elle se penche pour tenter d’apercevoir son visage à l’instant où il relève la tête. Leurs regards s’accrochent aussitôt, et celui d’Aisling se gorge de tendresse lorsqu’elle perçoit la vulnérabilité qui danse dans le sien. « J’crois… J’crois que j’veux aller voir ma mère. » L’émotion volatile qui ondoyait dans ses yeux semble se stabiliser alors que cette vérité prend doucement forme entre eux. Le cœur étreint d’affection, Aisling esquisse un sourire et place sa paume sur son cou pour mieux effleurer sa mâchoire de son pouce. « J’ai pas remis les pieds au cimetière depuis les funérailles et j’pense que… qu’j’aurais des choses à lui dire. » Emue de la confiance qu’il lui accorde, elle hoche délicatement la tête et se laisse attirer tout contre lui. « Et puis c’est p’t-être bête, mais… j’aimerais t’la présenter. » Inattendues, ses paroles déversent une vague brûlante de tendresse dans son cœur. « Oh, mon Sid… c’est pas bête du tout, au contraire. » Elle souffle d’une voix un peu enrouée par l’émotion. Du bout des doigts, elle caresse les mèches courtes sur sa nuque, pince timidement les lèvres avant d’esquisser un sourire complice. « J’suis vraiment honorée qu’tu veuilles me la présenter. Et puis j’serais heureuse de pouvoir être là, avec toi. » D'pouvoir être là pour toi. Elle ne prononce pas ces mots, mais elle est certaine qu’il les a compris quand même. C’est dans l’intensité de son regard et la façon dont il la retient contre son corps, dans leurs fronts qui se retrouvent et leurs nez qui s’effleurent. Incapable de lutter contre l’appel de ses lèvres, Aisling se hisse sur la pointe des pieds et l’embrasse tendrement pour endiguer l’énergie nerveuse qui cherche à se répandre dans ses veines.

Ils flânent quelques instants encore autour du lycée, visitent d’un peu plus près son bosquet, visiblement encore utilisé par une flopée de gamins rebelles, si elle en croit les mégots de cigarette abandonnés et les racines gravées de promesses d’amour et d’illustrations anatomiques bien moins romantiques. Leur petite exploration terminée, ils reprennent tranquillement le chemin du van. Un sourire aux lèvres, Aisling s’étonne de constater que ces ruelles ne lui semblent plus si inconnues maintenant qu’elle peut presque visualiser les souvenirs que Sid lui a partagés. Le chemin pour rentrer du lycée, les portillons auxquels il se présentait pour récolter quelques bonbons, l’allée dont il recouvrait les murs de son art et enfin le parc paisible où il venait chercher un peu de sérénité. Tant de détails qu’elle ignorait et semblent maintenant tisser autour d’eux un doux cocon d’intimité. « Tu sais, j’aurais jamais deviné que t’avais pas fini le lycée. » Elle commente distraitement en bouclant sa ceinture après s’être installée sur le siège avant. « T’es si intelligent, j’pensais que… » Ses dents mâchouillent nerveusement l’intérieur de sa joue alors qu’elle cherche une façon de formuler le fond de sa pensée, la croyance et le sentiment d’infériorité qui lui colle à la peau depuis des années. « J’pensais qu’ça arrivait qu’aux gens comme moi. A ceux qui réfléchissent pas bien, tu vois ? » Embarrassée par les préjugés qu’elle entend dans sa voix, elle ferme les yeux et secoue doucement la tête de frustration, inquiète de l’avoir vexé par mégarde. « J’veux dire, j’ai jamais fini l’lycée moi non plus. J’ai quitté Belfast sur un coup d’tête quand j’avais 17 ans… mais j’étais tellement nulle que j’l’aurais raté même si j’étais restée. » Malgré la chaleur étouffante qui règne dans l’habitacle, un frisson désagréable lui traverse l’échine et la pousse à se frotter les bras, comme pour chasser le brouillard frisquet qui enrobe tous ses souvenirs irlandais. « Toi, j’suis sûre que t’aurais réussi, même si tu séchais. » Elle conclut avec un sourire confiant, profite du fait qu’il a fini sa manœuvre et retrouvé le trafic pour prendre sa main entre les siennes et la porter à ses lèvres. Elle presse un baiser au creux de sa paume et laisse retomber leurs mains liées sur ses cuisses en se gardant bien de le libérer. Les yeux dans le vague, elle regarde la ville défiler derrière les grandes vitres poussiéreuses et laisse ses couleurs ensoleillées chasser ses souvenirs pluvieux. Le stratagème fonctionne à merveille mais n’a hélas aucun effet sur la nervosité qui s’agite sous sa peau à mesure qu’ils approchent de leur destination. C’est idiot et elle le sait, ce n’est pas comme si elle allait véritablement rencontrer Adele et devoir faire bonne impression. Pourtant, elle sent à quel point ce rituel est important pour Sid, et elle ne peut s’empêcher d’être aussi intimidée que s’il l’avait invitée à dîner chez ses parents pour la présenter officiellement. Parce qu’il y a dans ce geste quelque chose de profondément symbolique qui lui donne l’impression de franchir une nouvelle étape dans leur relation. Elle n’aurait jamais osé espérer qu’il lui témoigne ainsi son engagement, et bien que cette promesse muette la terrifie, elle lui fait aussi terriblement envie. Plongée dans ses émois, elle ne sent pas le van ralentir et sursaute en entendant le frein à main grincer. Les paumes sur le volant, Sid fixe silencieusement l’immense portail qui se dresse devant eux. Malgré son calme apparent, elle devine sans mal sa nervosité à la façon dont ses doigts se cramponnent au cuir brûlant. Touchée par son trouble, elle suit les lignes de ses tatouages du bout des doigts jusqu’à son poignet et reprend délicatement sa main entre les siennes. « Ça va ? » Elle demande en promenant ses lèvres sur ses phalanges pour l’encourager à les relaxer alors qu’il se détache des grilles imposantes pour tourner ses yeux pâles dans sa direction. Il répond d’un hochement de tête un peu brusque auquel aucun d’entre eux ne croit vraiment. « Tu… tu veux que j’te laisse un peu d’avance ? » Elle propose alors en glissant ses doigts entre les siens. « J’peux flâner entre les tombes pour qu’tu puisses la retrouver tranquillement. » Et lui dire tout c’que t’as trop retenu dans ton cœur trop longtemps.  





you feel like heaven
Thunder in the blue skies, lightning in the daylight, storm clouds in our eyes. Tidal waves in my heart, earthquakes in the still dark, eclipses in the night.
F R I M E L D A

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Sid Bauer
Sid Bauer
le tatoueur au coeur tendre
le tatoueur au coeur tendre
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ÂGE : trente-trois ans, né le 26 janvier 1990.
SURNOM : sid, c'est déjà bien assez court... et c'est déjà un surnom aussi, même si très peu de gens le savent.
STATUT : il a finalement trouvé le courage d'avouer ses sentiments à sa belle irlandaise...
MÉTIER : tatoueur, propriétaire de son propre salon, wild ink.
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PETIT PLUS : Il a un chat noir et blanc. • Il est bisexuel. • Il adore lire et regarder des documentaires. • Il a une sœur cadette. • Il déteste qu’on le prenne en photo. • Il n’a jamais touché à la drogue. • Il a arrêté de fumer et a réduit sa consommation d’alcool. • Il se spécialise dans les tatouages personnalisés. • Il adore dessiner. • Il aime les chats, la crème glacée à la pistache, les musées, les livres de recettes. • Il n'aime pas les épinards, les huîtres, le marron, les imbéciles et les gens bornés.
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INSCRIT LE : 01/03/2016
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Day 4: stay with me, you're all I see
And I'd give up forever to touch you, 'cause I know that you feel me somehow. You're the closest to heaven that I'll ever be and I don't want to go home right now. And I don't want the world to see me, 'cause I don't think that they'd understand. When everything's made to be broken, I just want you to know who I am. • Iris, Goo Goo Dolls

La réponse d’Aisling jaillit presque aussitôt, nimbée d’une tendresse qui diffuse une chaleur douce dans la poitrine du tatoueur. « Oh mon Sid… c’est pas bête du tout, au contraire. » Il s’en remet sans hésiter à la caresse douce de ses doigts qui lui chatouillent la nuque, laisse les frissons agréables qui s’écoulent le long de son échine lisser ses nerfs crispés. « J’suis vraiment honorée qu’tu veuilles me la présenter. Et puis j’serais heureuse de pouvoir être là, avec toi. » Il n’aurait en aucun cas imaginé qu’il retournerait un jour sur la tombe de sa mère. Du moins, pas de son plein gré et encore moins avec quelqu’un. Pourtant, il ne peut s’empêcher de songer, même s’il n’a jamais trop cru au destin, que c’est Aisling et personne d’autre qui devait l’accompagner dans ce pèlerinage. Parce qu’elle est devenue son ancre, le fil qui le rattache à ses émotions et à tout ce qu’il y a de bon dans sa vie, et parce qu’en dépit de l’incertitude qui l’étreint encore à l’idée de se rendre au cimetière, il est sincèrement heureux lui aussi d’avoir l’occasion de construire avec elle un pont entre son passé et son avenir. Elle se hisse sur la pointe des pieds. Il lui répond en inclinant légèrement la tête vers elle jusqu’à ce que leurs fronts s’effleurent et que leurs nez se cajolent. Leurs lèvres se trouvent, pleines de douceur et d’émotions à peine contenues. Il resserre légèrement son emprise autour de sa taille fine, encouragé par l’affection vibrante qu’il ressent dans ce baiser qu’ils échangent avec une passion contrôlée. Ils se séparent éventuellement sans pour autant rompre le contact qui les unissait. Main dans la main, ils se rapprochent du bosquet, longent la clôture en fer pour mieux voir les arbres au feuillage voluptueux. Avec une fascination un peu amusée, il constate qu’à part les troncs qui se sont épaissis et les racines qui crèvent la terre battue là où il n’y avait autrefois que le sol asséché par la chaleur, presque rien n’a changé dans son petit paradis à peine caché. Il s’attend presque à sentir l’odeur de nicotine et de marijuana qui flottait de façon permanente au-dessus de l’endroit comme un nuage au parfum de rébellion. Il a l’impression que, s’il se concentrait un peu, il arriverait à entendre le bourdonnement des conversations, les rires gras des garçons qui discutaient avec toute la finesse de l’adolescence du cul des filles et les ricanements suraigus de celles qui venaient parader autour de la forêt miniature pour attirer l’attention de leur prétendant du moment. Il montre à Aisling son arbre préféré, un énorme eucalyptus à l’ombre duquel il adorait s’asseoir pour profiter de l’effluve agréable de ses feuilles pendant qu’il dessinait ou discutait avec ses potes de l’époque. Leur visite terminée, ils s’éloignent du bosquet et de la cour d’école. D’un pas nonchalant, ils retracent le chemin qu’ils ont parcouru, remontent la ruelle étroite aux graffiti colorés et le chemin piéton qui longeait le lac artificiel, croisent le camion à churros dont le parfum de friture et de cannelle embaume toujours l’air, et retrouvent finalement leur van, sagement garé là où ils l’avaient laissé.

Les poumons plombés d’une inquiétude soudaine, Sid monte dans l’habitacle et met le contact. Il l’ignore de son mieux en bouclant sa ceinture et attend qu’Aisling soit elle aussi bien assise dans son siège avant de reculer pour sortir de sa place de parking. « Tu sais, j’aurais jamais deviné que t’avais pas fini le lycée. T’es si intelligent, j’pensais que… » Il ne s’attendait pas forcément à ce qu’elle revienne sur le sujet. Curieux, il lui jette un coup d’œil en coin avant de se rappeler qu’il vaudrait sans doute mieux qu’il se concentre plutôt sur ce qui se passe devant lui qu’à côté. Ce n’est pas comme si elle est la première personne à être surprise d’apprendre qu’il n’a pas obtenu son diplôme. Après tout, il ne s’en vante pas sur tous les toits même s’il n’en a pas particulièrement honte. Cependant, comme c’est souvent le cas, il a l’impression que sa remarque cache autre chose que de l’étonnement. « J’pensais qu’ça arrivait qu’aux gens comme moi. A ceux qui réfléchissent pas bien, tu vois ? » Perturbé de l’entendre se dévaloriser ainsi une fois de plus, il fronce légèrement les sourcils. L’expérience lui ayant appris qu’il vaut mieux la laisser parler, il se retient pourtant de protester et attend simplement la suite. « J’veux dire, j’ai jamais fini l’lycée moi non plus. J’ai quitté Belfast sur un coup d’tête quand j’avais 17 ans… mais j’étais tellement nulle que j’l’aurais raté même si j’étais restée. » Elle parle rarement de son enfance, mais s’il se fie aux pièces du puzzle qu’il a réussi à recoller, il est convaincu que l’environnement malsain dans lequel elle a été élevée a bien plus à voir avec son échec scolaire que son intelligence. Ce n’est pas en grandissant dans un pays en guerre, au sein d’une famille quasiment paramilitaire par un père trop sévère et une mère effacée, avec en prime une fratrie qui ne savait trop quoi faire d’elle, qu’une petite Aisling hypersensible allait pouvoir s’épanouir et avoir l’occasion d’apprendre. « Toi, j’suis sûre que t’aurais réussi, même si tu séchais, » conclut-elle en s’emparant de sa main pour la porter à ses lèvres et y presser un bisou plein d’affection. Il ne cherche pas à la récupérer, même quand elle décide de la garder tendrement prisonnière sur ses cuisses. « C’est vraiment pas garanti en fait, j’me donnais rarement la peine de faire mes devoirs ou d’étudier. J’frôlais la catastrophe la plupart du temps. » Ça ne l’a pas empêché de réussir, même s’il n’a jamais mis la main sur cette preuve incontestée de succès que tout le monde doit obtenir pour devenir adulte. En même temps, il n’a jamais eu besoin d’un bout de papier pour lui prouver qu’il n’était plus un enfant. Sa famille dysfonctionnelle le lui a confirmé bien assez vite. Trop vite, même. Ignorant le nuage sombre de ses souvenirs qui menace de s’immiscer dans son esprit, il effleure la paume d’Aisling d’un pouce réconfortant. « Tu sais, à mon avis l’école c’est juste mal adapté pour plein de gens. J’détestais apprendre les trucs qu’on m’obligeait à étudier alors que j’aime bien apprendre en général, pour le plaisir. J’suis convaincu que si t’avais été dans un environnement qui t’ressemblait, t’aurais réussi aussi. » Détournant le regard de la route pour jeter un coup d’œil à la jeune femme, il constate qu’un sourire espiègle s’est étiré sur ses lèvres rosées. Le regard rivé sur la route, il sent qu’elle s’approche et sourit à son tour lorsqu’elle plaque un baiser sur sa joue avant de reprendre sagement sa place.

Un silence confortable s’installe dans l’habitacle. L’inquiétude de tout à l’heure se faire de plus en plus difficile à ignorer. Peu à peu, elle s’installe dans ses tripes, lourde comme une chape de plomb en fusion. Il se concentre sur l’asphalte sombre, les mouvements imprévisibles des voitures qui zigzaguent d’une voie à l’autre pour contourner leur van encombrant et la texture lisse du volant en cuir sous ses doigts. Même s’ils n’étaient qu’à une dizaine de minutes du cimetière, le trajet lui semble s’éterniser. Partagé entre l’envie d’en finir et celle de ne jamais avoir à affronter son passé, il est presque surpris de voir se profiler la clôture en fer forgé et la silhouette des tombes qui se découpent sur l’horizon bleuté. Il se gare devant le portail, coupe le contact. Sans le ronronnement du moteur, le silence lui semble assourdissant. La mâchoire serrée à en faire mal, il lutte contre le besoin de fuir qui le prend à la gorge et veut le pousser à faire tourner la clef dans le contact, à reprendre la route et à rouler jusqu’à ce qu’ils retrouvent leur maison de vacances et le confort de la bulle de douceur ensoleillée dans laquelle ils flottaient la veille. Il sursaute en sentant le contact doux et chaud d’une main se poser sur son avant-bras. C’est Aisling, évidemment. Prudemment, elle glisse ses doigts jusqu’à sa main, qu’elle enveloppe et décolle délicatement du volant. Elle fait courir ses lèvres sur ses phalanges. Le rythme apaisant calme les battements désordonnés de son cœur. « Ça va ? » Il déglutit, se tourne mécaniquement vers elle. Elle semble inquiète. Par réflexe, il hoche la tête, un coup sec rempli d’une détermination qu’il ne ressent pas du tout. « Tu… tu veux que j’te laisse un peu d’avance ? J’peux flâner entre les tombes pour qu’tu puisses la retrouver tranquillement. » Il ignore comment il a pu se passer si longtemps de ses petits gestes affectueux, de la sollicitude pleine de compassion qu’il lit dans ses yeux, de la douceur de ses doigts qui se coulent entre les siens pour lui offrir son soutien. Envahi d’émotions, il lutte contre le picotement qui menace de remplir ses yeux de larmes insidieuses. Me quitte pas, j’y arriverai pas sans toi. Ignorant ce plaidoyer de son cœur, il hoche à nouveau la tête, plus doucement cette fois. « Ouais… okay, j’vais y aller seul d’abord, » acquiesce-t-il d’une voix qu’il espère remplie d’assurance malgré le tremblement qui éraille la dernière syllabe.

Délaissant à regret la main d’Aisling, il ouvre la portière et descend du van. Les dents nerveusement enfoncées dans la chair tendre à l’intérieur de sa joue, il contourne le capot. La jeune femme l’attend déjà. Elle lui tend la main. Il la prend, s’y accroche comme à une bouée. Même s’il voudrait désespérément rester planté là où il se trouve, les chaussures solidement collées au bitume brûlant du parking, il s’oblige à mettre un pied devant l’autre. À chaque pas, il espère que le prochain sera plus facile, qu’une fois qu’il aura trouvé son élan, il n’aura plus de mal à avancer. Malheureusement, c’est le contraire qui se produit, comme si les semelles de ses Docs se changeaient peu à peu en ciment. Ils franchissent pourtant la grille, sur laquelle un panneau taché de vert-de-gris annonce fièrement St Kilda Cemetary. Confronté à l’océan de pierres tombales qui s’étend à perte de vue, il s’arrête brusquement. Le regard perplexe d’Aisling se pose sur lui, le pousse à murmurer : « Attends, je… j’sais pas où on va. » De sa main libre, il ouvre le message de Caro et appuie sur le document en pièce jointe. La carte du cimetière s’affiche en grand. La gorge nouée, il note d’un regard un peu absent la direction à prendre pour rejoindre le lot encerclé en rouge. « C’est par là, » conclut-il en indiquant d’un coup de menton le sentier sur leur gauche. La sépulture d’Adele ne se trouvant pas très loin de l’entrée du cimetière, ils atteignent en quelques minutes l’allée broussailleuse qu’ils doivent emprunter pour la rejoindre. Sans un mot, Sid éteint l’écran de son téléphone et le range dans la poche d’où il l’en avait tiré. « Elle est là. » Pour autant, il n’esquisse pas le moindre geste pour se séparer d’Aisling. Immobile, les paumes moites, il scrute la pierre tombale qui semble le narguer. D’un coup, la main de sa copine se desserre. Elle lui file entre les doigts, emporte avec elle le vernis de calme qui empêchait ses émotions en vrac de jaillir dans tous les sens. Une panique viscérale lui tord les entrailles à l’idée de s’avancer seul vers Adele, d’affronter enfin la vérité qu’il fuit depuis presque dix ans : que sa mère est bel et bien morte, qu’il ne la reverra jamais, que pour se libérer le cœur de la douleur qu’il porte depuis deux décennies, il n’a d’autre choix que de s’adresser à un morceau de granit froid et à ses souvenirs, que même s’il lui parle de sa vie et de ses succès, il ne verra jamais son regard bleu s’illuminer de fierté. Il fait volte-face, s’empare du poignet d’Aisling, le serre sûrement un peu trop fort pour l’empêcher de s’éloigner. « J’y arriverai pas Leen, j’aurais jamais dû venir ici, j’suis pas capable, c’est trop. J’me sens pas bien, je… j’aurais pas dû venir, j’suis pas prêt. » Le souffle court, il tourne un regard hanté vers elle. « J’suis pas prêt, » répète-t-il, la voix brisée d’angoisse. Silencieusement, il la supplie sans savoir s’il espère qu’elle lui donnera la permission de fuir ou le courage de continuer.





just kiss me in the dark
maybe i’m just as scared as you. it's alright, stay by my side on the edge of everything we know. it's alright, just don't look down and i will hold on and never let go. you're right beside me, so just close your eyes, i'll never let go. you're all that i need, so just close your eyes. • close your eyes, rhodes

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Dernière édition par Sid Bauer le Dim 3 Avr - 6:22, édité 2 fois
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Aisling Hayes
Aisling Hayes
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Présent
ÂGE : 28 ans, née le 20 février 1994
SURNOM : Ash par ses amis, Bambi ou le faon par Phoenix, Leen par son Sid... et Ivana Rose sur instagram.
STATUT : Essaie d'écouter son cœur, de le confier à Sid malgré sa peur.
MÉTIER : Modèle alternative (Suicide Girls, OnlyFans) effeuilleuse quelques soirs par semaine, poupée brisée à plein temps.
LOGEMENT : Appart' #353 à Redcliffe
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POSTS : 1361 POINTS : 40

TW IN RP : par mp si besoin ♡
ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié.
PETIT PLUS : Née en Irlande du Nord dans une famille très catholique, parle avec un accent gaélique. A troqué les rues pluvieuses de Belfast pour le soleil de Brisbane mais son existence est toujours aussi grise. Se croit bonne à rien si ce n’est à jeter son corps en pâture aux caméras. Faut bien payer le loyer et sa dette envers le club. Aisling se réfugie dans les bras de son Sid et dans les chansons qui ouvrent son cœur à sa place. Le son à fond, elle danse pour extérioriser le tumulte de ses sentiments. Parfois, elle chante aussi… mal, elle trouve. Végétarienne, ancienne junkie, sobre depuis 10 mois
CODE COULEUR : #ff6699
RPs EN COURS : Sid [14]Sid [16]Sid [fb2]Sinner [r.a.]Robin [2]

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Sid ♡ I won't turn back I won't cross that hidden danger line. It's a loud and dark world but I think I found the light. I need you to tell me everything will be alright, to chase away the voices in the night; when they call my name.

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Robin ♡ you lead the blind you lead the stream, the current ways are much to lean, you are the captain of the team!

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Phoenix ♡ I need a hero, I'm holding out for a hero 'til the end of the night. He's gotta be strong and he's gotta be fast, and he's gotta be fresh from the fight. He's gotta be larger than life!

RPs EN ATTENTE : Jordan [2] ♡ Phoenix [4]

Je ne prends que 6 RPS à la fois.


RPs TERMINÉS : Sid ♡ [1] | [2] | [3] | [4] | [fb1] | [@] | [5] | [6] | [7] | [8] | [9] | [10] | [11] | [12] | [13] | [15]
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Robin ♡ [3]
Phoenix ♡ [1] | [2]
Jordan ♡ [1]
Laoise ♡ [1]
AVATAR : Mellisa Clarke
CRÉDITS : loudsilence (avatar) + Frimelda (sign) + Loonywaltz (ub) + Sid (ub)
DC : Jameson la louve
PSEUDO : Whitefalls/Whitewolf
INSCRIT LE : 07/09/2016
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Day 4: let's roam these streets together
You know every part of me I let you in, I let you see all the dark in every corner of my room. Let me do that for you and tell me all about your past, why you painted those walls black, baby it's all right you're safe in here with me. Open up so I can see...

Les lèvres pincées, les sourcils froncés, Sid semble réfléchir à sa proposition. L’éclat d’émotion qui traverse son regard ne lui échappe pas, et pendant un instant elle est persuadée qu’il va refuser et lui demander timidement de l’accompagner. Mais il se reprend presque aussitôt et hoche sobrement la tête. « Ouais… okay, j’vais y aller seul d’abord. » Il y a de la détermination dans son regard, une note d’hésitation dans sa voix qu’elle fait mine de ne pas remarquer. « Okay. » Esquissant un sourire plein de tendresse, elle presse un dernier baiser sur le bout de ses doigts avant de libérer sa main pour le laisser sortir du véhicule. Un petit nuage de poussière s’élève alors qu’elle saute à pieds joints sur la terre battue bordant l’entrée du cimetière. Une main en visière devant ses yeux pour se protéger du soleil battant de l’après-midi, elle tend l’autre à Sid qui contourne le Van pour la rejoindre. Ses doigts se glissent entre les siens, s’enroulent fermement autour de sa main comme s’il craignait de la voir s’échapper. Emue par la nervosité palpable qui tend ses membres, elle disperse quelques caresses sur son avant-bras en lui emboitant le pas. Main dans la main, ils dépassent l’imposant portail de fer forgé s’ouvrant sur les allées bien entretenues du cimetière et leurs rangées de tombes baignées de rayons dorés. Distraite par la beauté solennelle du lieu, Aisling s’étonne lorsque Sid s’arrête net à quelques mètres à peine de l’entrée. Les sourcils froncés de confusion, elle s’arrache à sa contemplation et lève un regard interrogatif vers son visage. « Attends, je… j’sais pas où on va. » Oh… Curieuse, l’irlandaise ne peut s’empêcher de suivre les mouvements souples de son poignet pour jeter un coup d’œil à l’écran de son portable. En le voyant fouiller dans ses e-mails plutôt que sur le site internet du cimetière, elle comprend que l’idée lui trotte dans la tête depuis un moment. Assez du moins pour que quelqu’un lui ait envoyé une carte indiquant l’endroit où sa mère est enterrée. D’abord un peu vexée qu’il ne lui ait pas partagé ce projet, Aisling sent un sourire indulgent s’étirer progressivement sur ses lèvres. Parce que c’est tout lui, après tout, de garder ce genre d’idées bien à l’abri dans son cœur. Et parce qu’elle l’aime ainsi, avec son incorrigible indépendance et ses doux mystères. « C’est par là. » Sa voix l’arrache à ses réflexions et Aisling se tourne pour observer l’allée qu’il lui désigne. Semblable à toutes les autres, elle les entraîne un peu plus profondément entre les sépultures. Les allées boisées et ensoleillées de St Kilda Cemetary ne ressemblent en rien aux sentiers humides et brumeux qui traversent celui de Milltown en bordure de Belfast. Et pourtant, Aisling sent une étrange fébrilité la gagner alors qu’ils s’avancent entre les pierres tombales. Certaines vieillies et abimées par le temps, caveaux fissurés où grimpent les ronces et fanent les roses. D’autres plus modernes et arrondies, recouvertes de fleurs si fraîche qu’elle sent son cœur se serrer pour ceux qui les ont déposées. Et puis il y a les croix imposantes qui se dressent un peu partout autour d’eux et semblent projeter sur son chemin une ombre austère et réprobatrice.

La poitrine comprimée d’une étrange culpabilité, elle remarque à peine leurs pas ralentir à l’approche d’un sentier verdoyant. « Elle est là. » Les yeux rivés sur un point devant lui, Sid s’est arrêté. Sa voix sourde et résignée lui fait un petit pincement au cœur et elle presse tendrement sa main pour lui apporter un peu de soutien. Intriguée malgré elle, Aisling suit son regard pour tenter de repérer la pierre tombale de sa mère parmi toutes les autres, mais leurs gravures se confondent sans lui apporter le moindre indice. Alors elle relève prudemment les yeux vers son visage, repère sans mal le pli nerveux qui s’est creusé entre ses sourcils malgré le calme apparent qu’il tente de cultiver. Sentant que c’est le moment de lui laisser l’espace d’apprivoiser les émotions qui font certainement rage en lui, elle relâche doucement son étreinte autour de sa main. « Vas-y, j’reste dans l’coin. » Elle lui promet avec un sourire encourageant. La mâchoire contractée, il la regarde à peine et n’esquisse pas le moindre geste pour avancer. Alarmée par son air angoissé, elle doit faire un effort conscient pour ne pas enrouler ses bras autour de sa taille et le serrer contre son corps, enfouir ses doigts dans ses cheveux et recouvrir de tendresse les blessures douloureuses qui le lacèrent encore. Mais Il a besoin de franchir cette étape seul et elle le sait, alors plutôt que de se rapprocher, elle creuse encore un peu la distance qui les séparait. Mais avant qu’elle n’ait eu le temps de s’éloigner vraiment, une pression soudaine se referme autour de son poignet pour la retenir et la fait sursauter. Elle obéit toutefois à son impulsion, retrouve sa place à ses côtés et pose un regard inquiet sur ses traits. « J’y arriverai pas Leen, j’aurais jamais dû venir ici, j’suis pas capable, c’est trop. J’me sens pas bien, je… j’aurais pas dû venir, j’suis pas prêt. » Il lui balance d’une traite, les sourcils contractés, ses grands yeux nimbés d’une angoisse qu’elle ne lui a jamais vu. Son cœur s’affole et une vague de panique s’abat sur elle alors qu’elle voit ses remparts s’effriter sous ses yeux. « J’suis pas prêt. » Il répète d’une petite voix brisée. Touchée par sa détresse, Aisling lève les mains vers son visage et prend délicatement sa mâchoire entre ses paumes pour l’encourager à la regarder. « Oh mon Sid c’est pas grave, t'inquiète pas. » Elle lui assure en secouant la tête avant de se hisser sur la pointe des pieds pour l’attirer contre sa poitrine. Il se laisse aller dans ses bras, l’étreint un peu à retardement, presque comme s’il ne la sentait pas vraiment. Refusant de se laisser troubler par ce douloureux détachement, elle le berce tendrement, laisse courir sa paume dans son dos pour tenter de délier la tension qui raidit ses membres et le ramener doucement à elle. « Rien ne t’oblige à l’faire si tu l’sens pas. » Une joue appuyée contre son épaule, elle lui murmure ces paroles rassurantes dans l’espoir de sentir sa respiration saccadée se réguler. « T’as qu’un mot à dire et on s’tire d’ici pour aller s’prendre une glace ou s’blottir ensemble près de l’océan quelque part. » Elle s’écarte juste assez pour le regarder, et son sourire entendu se charge d’affection quand elle découvre ses yeux mouillés.

Du bout des doigts, elle écarte amoureusement les mèches qui retombent sur son front et cherche tendrement son regard. « Mais… ça semblait important pour toi d’y aller, et j’voudrais pas qu’t’aies des regrets. » Elle ajoute d’une voix un peu hésitante. Encouragée par l’éclat de doute qui s’allume dans ses yeux océan, elle place une paume sur sa joue et la caresse affectueusement. « T’es tellement plus fort que tu l’crois... » Elle souffle avec une conviction que rien ne saurait ébranler. « C’que t’as vécu, ça en aurait anéanti plus d’un mais regarde, t’es là, t’as réussi. Tu t’en es sorti. » Elle lui offre un sourire tendre et tout plein de fierté avant de se dérober, le cœur qui cogne un peu plus fort alors qu'elle se risque à ajouter : « Et t’étais pas prêt à m’aider non plus quand t’as découvert mes problèmes. Mais tu l’as fait, et tu m’as aidée à m’en sortir moi aussi. » Et on sait tous les deux qu’sans toi, moi non plus j’serai plus là… Elle retient ces mots par crainte de rouvrir cette blessure qui déchire encore son cœur. Car elle le connait assez pour savoir que de l’avoir sauvée elle n’efface en rien la culpabilité qui le ronge encore à l’idée de n’avoir rien pu faire lorsque ces mêmes démons tourmentaient sa mère. « Alors j’suis bien placée pour savoir que même quand ça semble trop pour toi, tu finis quand même par y arriver. » Un sourire confiant sur ses lèvres, elle se hisse sur la pointe des pieds et appuie tendrement son front contre le sien dans l’espoir qu’il trouve dans cette douce intimité la force dont il aura besoin pour affronter les fantômes de son passé. « Parce qu’au fond, t’as déjà fait l’plus dur, tu sais ? » Il a déjà tant surmonté, déjouant les pièges terribles de son enfance brisée, se construisant un avenir à la seule force de son caractère et au talent de ses mains. A l’aube de son trentième anniversaire, elle sait qu’il ne l’a pas amenée ici par hasard. Il y a tant de plages en Australie sur lesquelles ils auraient pu s’exiler en amoureux pour oublier l’espace de quelques jours que le monde continue de tourner. S’il a fait le choix de revenir dans la ville qu’il a fuit il y a tant d’années, Aisling est convaincue que ce n’est pas non plus pour satisfaire sa curiosité, mais parce qu’il est enfin prêt à laisser ce chapitre de sa vie se refermer, même s’il n’aime pas la façon dont il s’est terminé. Et j’serai avec toi pour écrire le prochain, j’te le promets.  





you feel like heaven
Thunder in the blue skies, lightning in the daylight, storm clouds in our eyes. Tidal waves in my heart, earthquakes in the still dark, eclipses in the night.
F R I M E L D A

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Sid Bauer
Sid Bauer
le tatoueur au coeur tendre
le tatoueur au coeur tendre
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ÂGE : trente-trois ans, né le 26 janvier 1990.
SURNOM : sid, c'est déjà bien assez court... et c'est déjà un surnom aussi, même si très peu de gens le savent.
STATUT : il a finalement trouvé le courage d'avouer ses sentiments à sa belle irlandaise...
MÉTIER : tatoueur, propriétaire de son propre salon, wild ink.
LOGEMENT : #55, spring hill [appartement]
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TW IRL :
GENRE : Je suis un homme
ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié.
PETIT PLUS : Il a un chat noir et blanc. • Il est bisexuel. • Il adore lire et regarder des documentaires. • Il a une sœur cadette. • Il déteste qu’on le prenne en photo. • Il n’a jamais touché à la drogue. • Il a arrêté de fumer et a réduit sa consommation d’alcool. • Il se spécialise dans les tatouages personnalisés. • Il adore dessiner. • Il aime les chats, la crème glacée à la pistache, les musées, les livres de recettes. • Il n'aime pas les épinards, les huîtres, le marron, les imbéciles et les gens bornés.
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RPs EN COURS : aisling #14aisling #16aisling f.b 2aisling [r.a. sinling]eoinsami

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wasted on you • and it seems like I've known you forever, I'll keep you safe for one more night, need you to know that it's all right. I see the real you, even if you don't, I do. I do.

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blood is thicker than water • we've taken different paths and traveled different roads, I know we'll always end up on the same one when we're old.
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Day 4: stay with me, you're all I see
And I'd give up forever to touch you, 'cause I know that you feel me somehow. You're the closest to heaven that I'll ever be and I don't want to go home right now. And I don't want the world to see me, 'cause I don't think that they'd understand. When everything's made to be broken, I just want you to know who I am. • Iris, Goo Goo Dolls

Les grands yeux d’Aisling se remplissent de tendresse tandis qu’elle pose ses paumes brûlantes sur ses joues. « Oh mon Sid c’est pas grave, t’inquiète pas. » Il ne résiste pas quand elle l’attire dans son étreinte pour le serrer contre son cœur. L’espace d’un instant, il songe à rendre les armes, à s’abandonner à sa douceur et à s’accrocher à elle pour ne plus jamais la laisser s’échapper. Il se refuse pourtant à le faire, certain que s’il se laissait aller aux émotions tumultueuses qui tanguent dans sa poitrine, il s’y perdrait. Comme engourdi à l’intérieur, il finit par refermer ses bras autour d’elle. L’esprit rempli de bruit blanc, il se concentre sur le parfum familier de son shampoing et la caresse réconfortante de sa main qui court dans son dos. Sur sa respiration aussi, dont il essaie de contrôler le rythme saccadé. « Rien ne t’oblige à le faire si tu l’sens pas. » Sa voix le ramène à elle. D’un coup, il a l’impression de réintégrer son corps, comme si elle avait tiré sur la corde qui le retenait pour l’empêcher de flotter au loin. Promis ? Plaintive, presque enfantine, la question enfle en lui, portée par l’angoisse terrifiante qu’il n’arrive plus à enfouir. Promis qu’tu me trouverais pas faible de fuir encore une fois ? « T’as qu’un mot à dire et on s’tire d’ici pour aller s’prendre une glace ou s’blottir ensemble près de l’océan quelque part. » Il en a désespérément envie, se sentirait bien mieux loin, très loin de cet endroit maudit, avec la présence d’Aisling comme un baume apaisant et rien pour le faire souffrir. Pour autant, il n’arrive pas à faire taire la petite voix qui lui souffle qu’il serait lâche de ne pas aller jusqu’au bout après tout ce temps. Les dents enfoncées dans la chair tendre de sa lèvre pour retenir les larmes qui menacent de couler, il l’ignore de son mieux en se concentrant sur l’affection toute pleine de sincérité que lui offre Aisling. Mais déjà, elle s’écarte, l’empêcher de se fondre à nouveau dans sa panique parce qu’elle ne s’éloigne pas vraiment. C’est tout juste si elle creuse la distance entre eux pour pouvoir l’observer de ses grands yeux lumineux. D’un geste rempli d’une patience infinie, comme si elle ne se lassait pas une seconde de leur mener une guerre sans fin, elle repousse les mèches rebelles qui tombent sur son front. « Mais… » Dans sa poitrine, son cœur fait un bond désagréable, tressaille sous le coup d’une inquiétude aussi soudaine qu’irrationnelle qui l’épuise. « Ça semblait important pour toi d’y aller, et j’voudrais pas qu’t’aies des regrets. » Elle a raison. Il sent bien qu’il s’en voudrait d’échouer. C’est lui qui a décidé de revenir ici, après tout, sans que personne ne l’ait forcé à le faire, parce qu’il était certain d’avoir réussi à surmonter la peur panique qui l’empêchait de remettre les pieds dans ce cimetière.

Enveloppant de douceur, le regard d’Aisling ne le laisse pas s’échapper. Sans utiliser la moindre force, elle l’oblige à rester exactement là où il se trouve, ne lui permet pas de se détourner de l’affection qu’elle déverse sur lui. « T’es tellement plus fort que tu l’crois… » Pas vraiment, j’suis juste doué pour cacher tout c’qui me ronge à l’intérieur. Pourtant, la petite flamme pleine d’assurance qui brille dans les yeux clairs de la jeune femme semble lui dire qu’en cet instant, elle sait mieux que lui ce qu’il cache à l’intérieur. « C’que t’as vécu, ça en aurait anéanti plus d’un mais regarde, t’es là, t’as réussi. Tu t’en es sorti. » Un soulagement teinté de mélancolie l’envahit lorsqu’elle baisse enfin les yeux. Car s’il est heureux qu’elle le libère de son emprise avant que le barrage qui retient ses émotions ne s’écroule, la chaleur lumineuse de son regard lui manque déjà. « Et t’étais pas prêt à m’aider non plus quand t’as découvert mes problèmes. Mais tu l’as fait, et tu m’as aidée à m’en sortir moi aussi. » Il n’a pas à se concentrer très longtemps sur ses souvenirs pour renouer avec l’angoisse qu’il avait ressentie ce soir-là, alors qu’une Aisling mal en point lui confirmait ses doutes les plus horribles. Comme aujourd’hui, il avait pensé à fuir pour ne pas souffrir. Pourtant, il s’était accroché de toutes ses forces, les dents serrées et le cœur enveloppé dans une armure de béton pour trouver le courage de rester et de l’appuyer. Malgré ses craintes, affronter sa peur ne lui aura pas causé plus de souffrance. Mieux encore, il a gagné un bonheur tel qu’il n’en avait jamais connu en échange de son acte de foi. Comme si elle avait suivi le cours de ses pensées, Aisling ajoute : « Alors j’suis bien placée pour savoir que même quand ça semble trop pour toi, tu finis quand même par y arriver. » Elle se hisse sur la pointe des pieds pour appuyer son front contre le sien. Les yeux fermés, il laisse ce contact délicat lisser l’angoisse qui s’agite en lui. « Parce qu’au fond, t’as déjà fait l’plus dur, tu sais ? » Une fois de plus, elle a raison. Au fond, il ne risque pas grand-chose. S’il devait s’enfoncer dans la noirceur de son esprit comme autre fois, il en se perdrait pas dans cet abîme pour autant. Car maintenant, il n’est plus seul. Aisling est là, à côté de lui, prête à l’aider à retrouver son chemin vers la surface, à le guider vers sa lumière.

Alors il hoche la tête, contracte nerveusement ses doigts sur la taille de la jeune femme, souffle d’une petite voix éraillée un merci à peine audible. Ses bras s’enroulent autour d’elle, la serrent tout contre lui tandis qu’il incline la tête pour se réfugier au creux de son épaule. Les yeux fermés, il laisse la chaleur de son corps et la sérénité que lui procure son étreinte nourrir le courage qu’il lui faudra pour se détacher d’elle. Au bout d’une longue minute, il inspire profondément. Puis, douloureusement conscient que s’il s’accordait une seconde de plus, il n’oserait plus jamais bouger, il relâche son emprise sur elle et fait un pas en arrière. Ses mains se coulent le long des bras de la jeune femme, se referment autour des siennes, qu’il presse tendrement, avant d’en porter une à ses lèvres pour presser au creux de sa paume un baiser plein de reconnaissance. « À tout à l’heure,» murmure-t-il. Cette fois, c’est lui qui la laisse partir. Il n’attend pas qu’elle se soit éloignée pour tourner les talons. Lentement, il s’avance dans l’allée étroite, le cœur battant et le regard collé au petit chemin de terre battue qui sinue entre les tombes, jusqu’à ce qu’il s’arrête devant celle d’Adele. Le souffle court comme s’il avait couru, il reste immobile un long moment. La mâchoire serrée, l’échine courbée, il observe l’allée sablonneuse sans réussir à se redresser pour se confronter à la sépulture devant laquelle il s’est arrêté. Il se concentre sur sa respiration, s’oblige à la réguler jusqu’à ce qu’elle reprenne peu à peu un rythme normal. Il faut qu’tu le fasses, tu t’es rendu trop loin pour abandonner maintenant. Comme soumises par cette conclusion, ses épaules se détendent assez pour lui permettre de relever la tête.

Devant lui, il n’y a qu’une tombe tout ce qu’il y a de plus ordinaire, un bloc de granit dont on a soigneusement arrondi les angles. Il ne reste plus aucune trace du trou rectangulaire au bord duquel Sid était perché, presque douze ans plus tôt, alors qu’on y abaissait lentement le cercueil. La terre s’est refermée depuis longtemps sur la dépouille d’Adele. La gorge nouée, il tente de repousser l’image dérangeante de sa mère étendue dans son cercueil au salon funéraire. Les traits tirés, l’air tourmenté malgré la mort qui devait le rendre paisible, elle avait le teint blême sous le maquillage qu’on lui avait appliqué pour camoufler les ravages causés par la drogue. C’est la première fois qu’il voit la pierre tombale, qui n’avait pas encore été installée le jour de l’enterrement. Il doit pincer les lèvres pour retenir les larmes qui lui montent aux yeux lorsqu’il remarque la nuée de papillons en vol qui en décorent le coin gauche. Ses souvenirs de la période entourant la mort de sa mère sont flous, endommagés par la douleur et la colère jusqu’à ne plus ressembler qu’à une tapisserie parsemée de trous, mais il se rappelle clairement avoir insisté pour que Randy fasse graver des papillons. À cause du pendentif qu’il lui avait donné et dont elle ne se séparait jamais. En glissant ses mains dans les poches de son jean, il lit l’inscription sous les dates de naissance et de décès d’Adele. It’s hard to let go of all that we know. As I walk away from you, the sun always sets with room for regrets. Ses lèvres s’étirent en un faible sourire alors que les accords de guitare et le snare drum emblématique des années ’80 lui reviennent en tête, tout comme la voix un peu rocailleuse d’Adele qui chantait à tue-tête les paroles qu’elle connaissait par cœur en cuisinant. Au moment de choisir quelle citation ils mettraient sur sa pierre tombale, c’est Caro qui avait proposé d’utiliser des paroles de son groupe fétiche. Ils avaient passé la soirée à éplucher les chansons de Crowded House avant de finalement opter pour celles-là. Elles n’avaient rien de classique et ne ressemblaient pas aux pensées supposément réconfortantes qui figuraient dans la brochure que leur avait fournie la maison funéraire, mais l’important c’est qu’elles ressemblaient à Adele. Sid se souvient d’avoir pensé à l’époque qu’elles résumaient bien la relation trouble qu’ils entretenaient tous avec elle.

Les battements effrénés de son cœur ont ralenti, emportant avec eux la trépidation qui l’empêchait de se concentrer sur quoi que ce soit d’autre. À sa place, un malaise rempli d’incertitude lorsqu’il s’imagine s’adresser à un bout de pierre comme à sa mère. Les sourcils froncés, il s’éclaircit la gorge. « Euh… salut. » Il ne sait pas trop comment commencer même s’il a longuement réfléchi à ce qu’il voudrait dire, se sent bête de parler dans le vide de cette façon. Avec un soupir, il se passe une main un peu lasse sur le front. C’est stupide, j’devrais foutre le camp. Il reste pourtant là où il se trouve en se mordillant l’intérieur de la joue, jusqu’à ce qu’il cède à une impulsion subite et s’assoie sur l’herbe jaunie en face de la tombe. Ses longues jambes repliées en tailleur sous lui, il appuie ses coudes sur ses cuisses et fait distraitement tourner la bague en forme de crâne autour de son index. « C’est… euh… c’est moi, m’man. Euh… Sidney. » Il toussote, ravale la grimace qui a automatiquement tordu ses traits alors qu’il évoquait ce prénom qu’il a en horreur. « Tout le monde m’appelle Sid maintenant. Même p’pa a fini par abandonner. » Il esquisse l’ombre d’un sourire, convaincu que si elle était toujours en vie, elle s’acharnerait à l’appeler Sidney, quand bien même elle aurait été la seule à le faire encore. Et pas par taquinerie, mais parce qu’elle aimait véritablement ce prénom qu’elle lui avait choisi. Son sourire se fond toutefois en une moue remplie d’amertume. « C’est fou… Pendant des années, j’ai essayé de t’appeler Adele au lieu de maman. J’ai essayé, j’ai vraiment essayé, mais j’ai jamais trop réussi. » Et moins il réussissait à la bannir de ses souvenirs, à lui retirer ce titre de mère dont elle s’était montrée indigne, plus la colère montait et menaçait de l’engloutir tout entier. Il avait toujours détesté se sentir impuissant et rien ne le faisait sentir plus impuissant que de savoir qu’il ne pourrait jamais effacer le passé, peu importe la puissance de son désir d’oublier. Les sourcils froncés, il arrache un brin d’herbe plus long que les autres en soupirant. « Comme j’ai jamais réussi à venir te voir avant aujourd’hui. » Envahi par une honte cuisante, il fait distraitement courir ses doigts sur la pelouse séchée. « J’aurais voulu y arriver, mais c’était trop dur. Je m’en voulais trop. De pas avoir été là avec toi, le jour où- » Il s’interrompt brusquement, se reprend après une courte inspiration en contournant soigneusement la terrible vérité qu’il a encore du mal à regarder en face et à avouer à voix haute. « Ce jour-là. D’t’avoir laissée seule et de pas avoir réussi à empêcher Caro de vivre tout ça. Et puis je… j’t’en voulais à toi aussi. De n’pas avoir été assez forte pour guérir. D’être partie comme ça. D’nous avoir laissé aucun message pour nous dire si c’était ton choix ou pas. » Un picotement traître enfle derrière ses yeux, jusqu’à ce qu’une larme déborde et s’écoule sur sa joue. Il incline la tête, l’essuie discrètement d’un index replié. Même après tout ce temps, il a du mal à faire la paix avec l’idée qu’il ne saura jamais si elle morte d’une surdose accidentelle ou planifiée. Et il a beau essayer de se convaincre que ça ne changerait rien d’avoir une réponse définitive, en son for intérieur il ne peut s’empêcher de penser que ça ferait toute la différence. Car il saurait enfin si elle a fait exprès de mourir seule sur le carrelage froid de la salle de bain pour leur éviter le spectacle de son corps agonisant. Ou si, au contraire, elle s’est rendu compte de son erreur alors qu’il était trop tard, et si elle a passé ses derniers moments de lucidité à regretter de ne pas avoir pu dire adieu à ses enfants.

Sa voix se brise sur les sanglots douloureux qu’il retient prisonniers au fond de sa gorge lorsqu’il ajoute : « Mais aujourd’hui j’sais que c’était pas aussi simple que j’le pensais à l’époque. Que tu nous aimais vraiment, aussi. Et que l’amour, c’est pas toujours assez, même si ça devrait suffire. » Étranglé par les émotions, il marque une courte pause. Les yeux fermés, il tourne son visage vers le ciel, l’offre aux rayons chauds du soleil pour leur permettre de chasser le froid qui le glace jusqu’aux os. La brise légère qui fait bruisser les feuilles des arbres l’enveloppe dans une bulle de sérénité qui le pousse à reprendre la parole. « Ça a été difficile après qu’t’es partie, mais j’vais mieux. Beaucoup mieux. J’ai un boulot que j’aime. J’suis devenu tatoueur et j’suis propriétaire de mon propre salon. J’ai des tas de clients qui viennent me voir juste parce qu’ils aiment mon art. Avoue que t’aurais jamais cru que je vivrais aussi bien de mes gribouillis, hein ? » Seul le silence lui répond, mais ça ne l’empêche pas de sourire, attendri. Dans ses rares moments de lucidité, Adele aimait lui rappeler qu’il pouvait avoir tout le talent du monde, il fallait aussi une bonne dose de chance pour réussir à percer dans un domaine aussi exclusif que l’art. Même si ça l’agaçait un peu, il savait qu’elle n’essayait pas de le décourager de suivre ses rêves, juste de lui donner un aperçu de la façon dont le monde des adultes fonctionne. « C’est comme c’que tu me disais à l’époque, j’ai été chanceux. À Brisbane, j’suis tombé sur Andrew, il m’a donné un boulot et puis il a fini par accepter de devenir mon mentor. J’crois bien que tu l’aurais aimé. Il savait toujours quand il devait me botter le cul pour me faire avancer. Et il a toujours cru en moi, même quand j’doutais. » Il avait ce regard chaleureux et cette assurance tranquille qui donnait à Sid l’impression de pouvoir tout faire. « Et puis notre famille ne va pas trop mal. J’m’étais éloigné d’eux, mais j’ai renoué avec Caro. On est presque aussi proches aujourd’hui que quand on était gamins et j’suis tellement fier d’elle si tu savais. Elle a fini première de classe dans son programme et depuis elle bosse dans une boîte de marketing où elle s’amuse à terroriser les étudiants en stage. Elle est toujours aussi intrépide. Elle a failli mourir sur sa moto et ça lui a pris moins d’un an pour remonter en selle. J’ai une peur bleue qu’il lui arrive quelque chose, mais tu la connais, elle ne m’a jamais écouté. Pour ce genre de truc, elle n’en fait qu’à sa tête. Elle me dit tout le temps que j’m’en fais trop. » Chaque fois, il se contente de sourire et de se taire, car il comprend qu’elle lui demande surtout à mots couverts de lui permettre de faire ses choix comme elle l’entend. Ce n’est pas toujours facile, mais il comprend trop bien sa soif de liberté et d’indépendance pour essayer de la brimer. « Et j’parle à p’pa aussi de temps en temps, même si… c’est un peu compliqué entre nous. » Il y a tant de non-dits entre eux, de vérités qu’il étouffe depuis des années par crainte de mettre le feu à leur relation et de causer des tensions avec Caro, qui lui rappelle constamment que Randy a fait de son mieux dans une situation merdique et que, même si c’était loin d’être parfait, ça devrait compter pour quelque chose. Il a beau savoir qu’elle n’a pas tout vécu de la même façon que lui, justement parce qu’il a su la protéger du pire, il a mal chaque fois qu’elle minimise l’implication de leur père dans leur drame familial. Il grimace en repensant à la dernière soirée qu’ils ont passée ensemble tous les trois, le 31 décembre. Le repas avait été plutôt agréable, mais la conversation avait tourné au vinaigre et Sid était parti retrouver Aisling sur leur toit, en dépit des supplications de Caro qui lui demandait de rester. Il savait comme c’était important pour elle et il ne voulait pas la blesser, mais il se sentait tout simplement incapable de rester. C’était trop douloureux de les écouter parler de tous les beaux moments qu’ils avaient passés en famille sans jamais mentionner toute la laideur au milieu de laquelle ils ont fleuri. Comme si la souffrance que Sid avait vécue à l’époque n’avait jamais existée. Or, il porte encore les blessures que son enfance lui a infligée et elles sont encore trop douloureuses pour qu’il puisse les oublier.

Peu enclin à en parler plus longtemps, il balaie l’air devant lui du revers de la main comme s’il pouvait chasser ses souvenirs désagréables en même temps. « J’te raconte tout ça, mais en vrai j’aime croire qu’tu sais déjà tout ce qui nous arrive. Parce que sinon ça veut dire que tu t’es vraiment éteinte, ou alors que t’es coincée ici, et j’veux pas que tu sois obligée de rester dans ce cimetière pourri pour l’éternité. Parce que même si j’crois que j’t’en voudrai toujours un peu pour ce que tu m’as fait vivre, j’espère sincèrement que t’es enfin libre là où tu te trouves. Ça m’a pris du temps, m’man, mais j’ai fini par comprendre que tu souffrais tellement fort que c’était le seul moyen que t’avais de survivre. J’ai compris aussi qu’on est pas si différents toi et moi, même si j’voulais croire que oui. J’ai peut-être jamais osé toucher aux drogues à cause de c’qui t’es arrivé, mais j’ai souvent essayé de noyer mes démons dans l’alcool et la clope. Mais ça marchait jamais et ça aurait bien pu détruire ma vie. C’est presque arrivé. » Chaque fois que l’envie de boire le prend, il se souvient de l’amertume que cette révélation lui a laissée en travers de la gorge pour résister. De ça, et du pacte tacite de sobriété qu’il a scellé avec Aisling le jour où l’a amenée à la clinique. « Et c’est quand j’ai compris tout ça qu’j’ai réussi à te pardonner un peu. J’espère qu’un jour j’saurai te pardonner complètement parce que j’ai jamais cessé de t’aimer. » Pour chasser la nostalgie mélancolique qui veut se creuser un nid dans sa poitrine, il se concentre sur Aisling et l’affection qu’elle lui inspire chaque fois qu’il pense à elle. « Je ne bois plus depuis presque un an et c’est grâce à Aisling. Aisling, c’est ma copine mais c’est aussi ma meilleure amie. Quand je l’ai connue, elle était comme toi. Elle consommait pour essayer de survivre et ça me foutait la trouille. J’ai voulu fuir quand je l’ai su, j’pensais juste à toi et j’étais pas prêt à revivre ça. Mais elle avait besoin de moi et moi, je… je l’aimais déjà, j’crois, même si je le savais pas encore. Alors j’suis resté et même si ça n’a pas toujours été facile, elle est sobre maintenant et moi aussi, et… on est heureux, m’man. Tellement heureux que j’pensais même pas que c’était possible. » Une envie fulgurante de retrouver la présence tranquille d’Aisling à côté de lui le traverse d’un coup. « Elle me dit souvent que je l’ai sauvée, mais la vérité, c’est qu’elle m’a sauvé aussi, alors que j’savais même pas que j’en avais besoin. Je l’aime, m’man, et même si parfois j’me dis que c’est toi qui me l’as envoyée, j’ai envie d’te la présenter. » D’un coup, il retrouve sa maladresse de tout à l’heure, comme si la connexion ténue avec l’au-delà qu’il avait réussi à établir et qui faisait couler la conversation s’était rompue. « Il faut juste que… euh… bah que j’aille la chercher. » Ignorant la pointe d’embarras qui le traverse, il se relève. Il repère rapidement Aisling. Elle se tient debout à quelques rangées de lui, juste assez loin pour ne pas risquer d’entendre ce qu’il raconte par mégarde, mais assez proche pour pouvoir garder un œil sur lui. Attendri par ce petit élan protecteur tout discret, il agite le bras pour attirer son attention. Elle relève presque aussitôt la tête et il lui sourit. « Tu peux venir nous rejoindre, » annonce-t-il en l’invitant d’un geste ample de la main. En attendant qu’elle traverse les allées, il en profite pour essuyer ses paumes moites sur son jean et chasser la terre qui pourrait s’être collée au tissu. Lorsqu’elle le rejoint, il entoure aussitôt sa taille de son bras pour la presser contre son flanc. Il pose aussi un baiser tendre sur sa tempe avant de se tourner vers la pierre tombale. « M’man, j’te présente Aisling. Aisling, c’est Adele, ma mère. » Par habitude, il termine les présentations d’un geste de la main, comme si les deux femmes se trouvaient vraiment face à face. C’est alors que l’absurdité de la situation le frappe de plein fouet et il laisse échapper un gloussement nerveux. « Je… J’sais pas ce qu’on est censés faire maintenant, » souffle-t-il en se tournant vers Aisling comme si elle possédait toute les réponses.





just kiss me in the dark
maybe i’m just as scared as you. it's alright, stay by my side on the edge of everything we know. it's alright, just don't look down and i will hold on and never let go. you're right beside me, so just close your eyes, i'll never let go. you're all that i need, so just close your eyes. • close your eyes, rhodes

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Aisling Hayes
Aisling Hayes
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Présent
ÂGE : 28 ans, née le 20 février 1994
SURNOM : Ash par ses amis, Bambi ou le faon par Phoenix, Leen par son Sid... et Ivana Rose sur instagram.
STATUT : Essaie d'écouter son cœur, de le confier à Sid malgré sa peur.
MÉTIER : Modèle alternative (Suicide Girls, OnlyFans) effeuilleuse quelques soirs par semaine, poupée brisée à plein temps.
LOGEMENT : Appart' #353 à Redcliffe
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ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié.
PETIT PLUS : Née en Irlande du Nord dans une famille très catholique, parle avec un accent gaélique. A troqué les rues pluvieuses de Belfast pour le soleil de Brisbane mais son existence est toujours aussi grise. Se croit bonne à rien si ce n’est à jeter son corps en pâture aux caméras. Faut bien payer le loyer et sa dette envers le club. Aisling se réfugie dans les bras de son Sid et dans les chansons qui ouvrent son cœur à sa place. Le son à fond, elle danse pour extérioriser le tumulte de ses sentiments. Parfois, elle chante aussi… mal, elle trouve. Végétarienne, ancienne junkie, sobre depuis 10 mois
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Sid ♡ I won't turn back I won't cross that hidden danger line. It's a loud and dark world but I think I found the light. I need you to tell me everything will be alright, to chase away the voices in the night; when they call my name.

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Robin ♡ you lead the blind you lead the stream, the current ways are much to lean, you are the captain of the team!

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Phoenix ♡ I need a hero, I'm holding out for a hero 'til the end of the night. He's gotta be strong and he's gotta be fast, and he's gotta be fresh from the fight. He's gotta be larger than life!

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Day 4: let's roam these streets together
You know every part of me I let you in, I let you see all the dark in every corner of my room. Let me do that for you and tell me all about your past, why you painted those walls black, baby it's all right you're safe in here with me. Open up so I can see...

La détresse qui s’agitait dans ses yeux s’apaise, remplacée par un genre de résignation alors qu’il hoche la tête. Il l’attire fébrilement contre lui, la remercie d’une voix si frêle qu’elle l’entend à peine. Le cœur serré, elle se laisse attirer entre ses bras, enroule les siens derrière sa nuque pour le couvrir d’affection. Elle le berce tendrement, caresse son crâne du bout des doigts pour mieux le retenir au creux de son épaule. Puis elle le laisse aller quand il finit par se redresser, lui offre un sourire encourageant en sentant ses mains dévaler ses bras pour presser délicatement les siennes. « À tout à l’heure. » Il souffle contre sa paume après y avoir pressé un baiser. « J’reste dans l’coin. » Elle lui assure, reculant d’un pas pour lui donner l’espace dont il aura besoin. Il le sent lui aussi. Elle le voit à son regard plein de détermination alors qu’il se détourne pour remonter l’allée verdoyante jonchée de tombes. Le cœur rempli d’une fierté qu’elle s’explique difficilement, Aisling le couve des yeux jusqu’à ce qu’il s’arrête face à l’une d’entre elles. Seulement alors elle se détourne et s’éloigne discrètement pour le laisser à ses retrouvailles. Ignorant la nervosité qui court dans ses veines, elle erre entre les pierres, laisse ses doigts découvrir leur surface rugueuse et ébréchée par le temps, contemple les fleurs sauvages qui poussent entre les petits bouquets fraîchement déposés ou d’anciennes offrandes aux pétales craquelant. De temps à autres, elle jette un coup d’œil dans la direction de Sid, ébauche un sourire empreint de tendresse et de tristesse en remarquant sa nuque tendue, ses épaules voutées. Elle reprend son petit tour, foule ces terres riches de tant de vies vécues auxquelles elle refuse de penser pour ne pas se laisser aller à la sensation de vertige qui la la guette. Alors elle présente son visage au doux soleil de l’après-midi, contourne soigneusement l’ombre austère que diverses croix tentent de projeter sur son chemin, comme pour lui rappeler qu’elle ne devrait pas fouler ce sol sacré après les caresses auxquelles elle a succombé. Les joues rosies, elle se pince les lèvres comme une gamine rebelle et relève les yeux dans l’espoir de croiser ceux de Sid. Seulement, il a disparu. Oh non… Un vent de panique déferle dans ses veines alors qu’elle tourne sur elle-même pour tenter d’apercevoir sa silhouette allongée. Oh non, non, non ! Elle revient nerveusement sur ses pas, retrouve les marguerites sauvages, le bouquet de roses fanées, le tombeau de granit derrière lequel elle l’a aperçu pour la dernière fois. La gorge serrée, elle se hisse sur la pointe des pieds et un soulagement déraisonnable l’envahit quand son regard accroche les lignes harmonieuses de son profil. Assis dans l’herbe, ses longues jambes repliées entre les sépultures, il semble en pleine conversation. Elle laisse échapper un petit soupir rassuré et reprend calmement son exploration. Elle ne s’éloigne pas vraiment, veille à ne pas trop s’approcher non plus. C’est un équilibre précaire qu’elle tente de conserver sans même avoir à y penser. Ni trop loin, ni trop près. Juste assez pour ne pas troubler son intimité et pouvoir le rejoindre s’il semblait vouloir la retrouver.  

Le soleil décline lentement derrière la cime des arbres et Aisling se laisse happer par ses pensées. Pour une fois, ce n’est pourtant pas dans ses souvenirs qu’elle se perd mais au creux de ceux que Sid lui a partagés. Etrangement nostalgique, elle revoit les grandes portes délabrées du garage abandonné, l’allée minuscule menant à sa maison d’enfance, les murs jaunes et le petit portail arrondi, le sourire des Jones rempli d’affection et les bribes de son histoire imprimées sur le papier glacé. Elle les revisite pour ne pas les oublier, regrette de ne pas avoir eu l’aplomb de les photographier afin d’emporter dans son cœur toutes ces versions de Sid qu’elle a tout juste eu le temps d’effleurer. Perdue dans ses songes, elle laisse ses doigts courir sur le renflement d’une stèle à proximité, gratouille distraitement sa surface, menace de faire tomber la plaque gravée qui la surmontait. Elle la rattrape dans un sursaut et la replace fébrilement, jette de petits coups d’œil à la ronde pour s’assurer que personne ne l’a remarquée. C’est bien entendu précisément le moment que choisit Sid pour se relever et chercher à attirer son attention. Il ne semble toutefois pas avoir remarqué sa maladresse, si elle en croit le sourire empreint d’une adorable timidité qui s’étire délicatement sur ses lèvres. Le cœur étreint de tendresse, elle lui répond instinctivement et fait un pas dans sa direction, comme si, fatigué de s’être tenu loin de lui trop longtemps, son être répondait à l’appel que sa voix n’a pas encore exprimé : « Tu peux venir nous rejoindre. » Elle devine ces paroles plus qu’elle ne les entend, répond d’un hochement de tête à l’invitation qu’il étend d’un geste de la main. « J’suis désolée, j’voulais pas troubler votre repos… » Elle marmonne à la petite vieille souriante qu’elle vient malencontreusement de secouer, s’assure qu’elle a bien retrouvé sa place sur la stèle avant de s’éloigner.

Le chemin lui paraît à la fois trop long et trop court alors qu’elle sinue entre les tombes pour rejoindre Sid. Arrivée à sa hauteur, elle ralentit, les gestes tintés d’une incertitude qu’elle n’avait pas anticipée. Le bras qu’il enroule autour de sa taille disperse aussitôt son appréhension. Elle se laisse attirer tout contre son flanc, place une paume sur la main qui repose sur sa hanche. Les yeux fermés, elle esquisse un sourire tendre en sentant ses lèvres frôler sa tempe pour y déposer un baiser. « M’man, j’te présente Aisling. Aisling, c’est Adele, ma mère. » Il ponctue les présentations d’un geste cérémonieux, un geste qui aurait plu à ses propres parents. Troublante, l’idée la traverse et lui échappe avant qu’elle n’ait eu le temps de la retenir. Elle se laisse absorber par le présent, suit timidement la main de Sid jusqu’à ce que son regard se pose sur le lieu de repos d’Adele. Un doux rayon de soleil éclaire la pierre brute, et pourtant un frisson la traverse alors qu’elle découvre son nom gravé dans le granit et la citation emplie d’espoir et de douleur entrelacés pour l’éternité. Sans qu’elle sache trop pourquoi, cette vision lui noue la gorge. Après tout, ce n’est pas comme si elle s’attendait à voir la mère de Sid se matérialiser devant elle, prendre sa main avec un sourire accueillant, la détailler d’un air intrigué et peut-être un peu méfiant, comme pour s’assurer que son fils a mis son cœur entre de bonnes mains. Les yeux rivés sur les dates inscrites dans la pierre, elle sent une pointe de malaise l’envahir.bSi jeune. Elle est morte si jeune… Ses doigts se contractent autour de ceux de Sid. Pour lui apporter son soutien. Pour se rassurer… elle n’en sait trop rien. « Je… J’sais pas ce qu’on est censés faire maintenant. » Basse et vaguement amusée, sa voix l’arrache à sa transe, la ramène au présent et l’encourage à relever les yeux vers lui. Il semble si perplexe qu’elle sent un petit sourire s’étirer sur ses lèvres. « J’en ai aucune idée. » Ses dents se plantent dans la pulpe de ses lippes pour retenir le gloussement nerveux qui cherche à remonter dans sa gorge, et fait miroiter dans ses yeux une lueur complice. « Je… j’suppose que j’pourrais m’présenter un peu. » Elle se reprend avec un petit froncement de sourcils pour retrouver son sérieux. Mais les mots se bloquent derrière ses lèvres et les pensées s’emmêlent dans son esprit. Elle essaie d’ignorer la froideur de la stèle, de se représenter une femme aux cheveux blonds-roux, le corps frêle, les traits flous. Seulement, Aisling n’est pas certaine qu’elle saurait davantage quelle attitude adopter si Adele se trouvait devant eux.

« Euh... bonjour Mme Bauer, enchantée... » Elle bredouille alors maladroitement en se dandinant d’un pied sur l’autre, le visage incliné pour tenter de cacher son embarras sous le couvert rassurant de sa frange. « Je… euh… j’aurais mis une jolie robe si j’avais su qu’Sid voulait m’amener ici. J’serai mieux habillée la prochaine fois, c’est promis. » Un petit rire lui échappe. Léger, il flotte un instant au-dessus d’eux et semble emporter avec lui un peu de la pression qui comprimait ses poumons. « Moi c’est Aisling et je… euh… » J’aime votre fils Ses lèvres se pincent pour retenir l’aveu qui a failli lui échapper le plus naturellement du monde. Les joues rosies, elle s’éclaircit la gorge et reprend sur un terrain plus neutre : « J’suis irlandaise. J’suppose que ça s’entend, à mon accent. J’aime danser et la musique, les endroits abandonnés et les trucs jolis. J’aime les tatouages aussi, j’en ai quelques-uns d’ailleurs. J’espère qu’ça vous choque pas trop… et puis sinon bah, c’est la faute de Sid comme c’est lui qui les a faits. » Un sourire espiègle au coin des aux lèvres, Aisling presse délicatement la main de son copain dans la sienne et cherche un instant son regard avant de le reposer sur la pierre. Mais plutôt que de s’arrimer aux lettres austères, elle se laisse distraire par les papillons délicats qui semblent s’envoler vers le ciel. « C’est joli, cette gravure. Ça vous va bien. » Emue, elle se prend à espérer que la mère de Sid a trouvé dans l’au-delà comment se libérer du cocon faussement rassurant tissé par les drogues qui l’a retenue prisonnière toute sa vie, et qu’elle déploie maintenant ses ailes comme papillon coloré pour virevolter en liberté, l’âme et le cœur légers.  

« Je… j’pensais pas que j’me retrouverais un jour ici. » Sa voix s’élève à nouveau, aussi hésitante que la brise qui s’insinue entre les feuilles des arbres. « Il m’parle de vous depuis si longtemps, vous savez ? Depuis l’début en vrai, quand il a appris que… qu’j’avais des problèmes un peu comme vous moi aussi. Mais j’devrais pas en parler, parce que tout ça, c’est fini. » Un frisson désagréable la traverse alors qu’elle se revoit ce soir-là, amochée et tremblotante, recroquevillée sur le canapé de Sid après lui avoir avoué son lourd secret. Le souffle coupé, elle avait nerveusement attendu qu’il revienne pour panser ses plaies ou lui ordonner de détaler. Elle revoit l’inquiétude sur son beau visage, ses traits tirés, et son air très sérieux alors qu’il énumérait une liste de substances pour tenter de savoir ce qu’elle consommait. Elle se souvient aussi de ses sourcils froncés alors qu’il lui demandait de se tenir éloignée des opiacées, se rappelle encore la colère farouche qui l’avait envahie, tentative désespérée pour masquer la terreur qui l’étouffait à l’idée de devoir exister sans ses petits cachets. Plus que tout, elle se souvient comme ces émotions s’étaient évanouies en l’entendant lui conter l’histoire de sa mère, avec une distance si troublante que la douleur laissée par son décès n’en semblait que plus marquée. « J’ai jamais trop su comment vous imaginer et c’est p’t-être un peu idiot mais je… j’vous visualisais pas… là, comme ça. » Muette, immobile, dissimulée dans une sépulture soignée. Si proche et pourtant inatteignable à jamais. Parce que ses parents à elle sont bien vivants même s’ils appartiennent eux aussi au passé. Parce qu’Adele semblait pleine de vie dans les rares souvenirs que Sid lui a partagés. Le camping sur la plage qu’il avait tant aimé, les films d’horreur qu’ils regardaient ensemble une fois Caroline couchée, ses recettes qu’ils ont cuisiné la veille de Noël et son ingrédient secret. Au fond, c’est comme si elle la connaissait, et l’idée que leurs chemins ne se croiseront jamais fait couler une larme discrète sur sa joue. « J’aurais voulu vous rencontrer. » Elle finit par souffler d’une voix un peu étranglée. Comme s’il comprenait les sentiments qui l’agitent, les doigts se Sid se resserrent légèrement autour de sa taille. Encouragée, Aisling prend une petite inspiration avant de continuer : « Vous dire à quel point votre fils est merveilleux et combien j’vous suis reconnaissante de lui avoir donné la vie… mais j’suis sûre que vous l’savez déjà. » Se détournant de la tombe, elle prend les mains de Sid entre les siennes et relève les yeux vers son visage. Touchée par l’émotion qu’elle perçoit sur ses traits, elle les porte à ses lèvres pour y presser un baiser. « J’suis sûre que là où elle est, Adele te voit. Et qu’elle est hyper fière de l’homme que t’es devenu. »       





you feel like heaven
Thunder in the blue skies, lightning in the daylight, storm clouds in our eyes. Tidal waves in my heart, earthquakes in the still dark, eclipses in the night.
F R I M E L D A

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