we're all pretending (alden)

(#) Sujet: we're all pretending (alden) Sam 16 Mar 2024 - 18:05

@Alba Fletcher & Aiden Turner ⊹ You said my heart has changed and my soul has changed And my heart, and my heart. Now my face has changed, and I haven't drank In six months on the dot

L'invitation était restée de nombreuses semaines sur la table basse, cachée entre un magazine où la couverture flashait une photo volée au détours d'une rue montrant Aiden sortir d'un bâtiment que le gens finirait pas identifier comme étant le narcotiques anonymes, et un carton de pad thaï à peine entamé. Personne ne l'avait trouvé, ni lui, ni la femme de ménage dont la patience diminuait de jour en jour devant les monts de poussière, de fringues, de bouffe et de tristesse qui décoraient l'appartement de l'acteur. Jusqu'au moment où sa main avait balayé le contenu de la table basse suite à un jour de sevrage compliqué. En rangeant, et rageant, le Turner avait ouvert la petite enveloppe pour y découvrir l'invitation sur papier glacé lui indiquant la réunion des anciens élèves de son lycée, précisant que sa présence profiterait à tout le monde, aussi bien à lui dont la stature plierait en quatre les organisateurs afin de réaliser le moindre de ses désirs, mais aussi pour l'établissement qui bénéficierait de l'attention de sa présence pour tenter les futurs inscrits. La tête appuyée contre le siège du canapé, un chat affamé entre les jambes cherchant de l'attention depuis trop longtemps, Aiden avait soupiré longuement pour ne pas prendre de décision hâtive et s'éloigner encore plus des autres. Il se perdait sans chercher à se retrouver, profitant des moments de calme pour s'enfermer et ne plus répondre à personne, sauf Mabel, sauf Maisie quand il y pensait mais pas assez pour lui laisser croire que tout vas bien. Parce que ça n'allait, parfois, souvent, et que personne à part lui ne pouvait changer les choses pour aller mieux. Toutes les occasions étaient bonnes à prendre pour tenter de retrouver les petits bouts de lui, alors l'acteur avait saisie l'invitation au planétarium dans les mains et comme raison pour retrouver le goût de ce qui faisait la vie des gens normaux.

Accoudé au comptoir il avait cessé de compter le nombre de mains qui étaient venues se loger dans la sienne, le nombre de commentaires reçus avec le même sourire hypocrites sur sa carrière, sur son avancée, sur tous les petits points qui pourraient leur faire dire qu'ils avaient fréquenté l'acteur pendant un moment, quand bien même aucun de l'avait assez marqué pour qu'il s'en souvienne. Aucune âme sauf Alba. Encore aujourd'hui elle était la présence qu'il avait tenue à ses côtés pour faire plaisir aux photographes, aux fans, à ceux qui lui demandaient d'agir comme un être humain en prétextant avoir des amis. La brune s'était tenue à ses côtés durant des galas, des cérémonies, endossant le rôle de l'amie silencieuses qui faisaient grossir les rumeurs et gonfler les questions, et jamais elle n'avait remis en question son rôle dans tout ça. Aiden s'était appuyé sur elle pour tirer sa carrière vers le haut, sans prendre le temps de réfléchir à l'idée qu'en s'appuyant il l'enfonçait vers le bas, elle qui n'avait jamais rien demandé, au contraire de lui. Dans un mouvement de la tête il l'avait cherché dans la pièce, incapable de savoir si elle aussi avait accepté l'invitation, mais espérant tout de même croiser son regard dans cette pièce rempli d'inconnus qui cherchaient tous un moyen d'engager la conversation. « … on aurait vraiment du se côtoyer, on a tellement de choses en commun. » La main était venue s'écraser sur son épaule suivi d'un petit rire qui l'avait sorti de sa léthargie soudaine, et si il n'avait entendu que les derniers mots de la conversation il avait tout de même fait semblant de comprendre en hochant la tête avant de plonger ses lèvres dans son verre. « C'était une autre époque mais rien ne nous en empêche maintenant. » Pitié qu'elle ne relève pas la phrase au point de lui donner son numéro de téléphone ou de s'inviter chez lui à l'improviste en prétextant qu'elle passait simplement dans le coin. Pour faire taire les questions Aiden s'était excusé dans un murmure avant de rejoindre la terrasse du planétarium, profitant d'un instant de calme pour glisser une cigarette entre ses lèvres, la dernière, promis. Le ciel était dégagé, tout le matériel avait été prêté par les organisateurs afin que les convives puissent s'amuser à observer les étoiles entre deux échanges plein d'hypocrisie. L'air frais sur son visage avait l'effet d'un coup de fouet, une réalisation aussi, celle qu'il n'aurait jamais du accepter de ce rendre à cette soirée dont il n'avait - finalement - pas tant besoin que ça pour arrêter de se sentir comme la dernière des merdes. Ici ils n'avaient que de douces paroles à s'en encontre alors qu'il ne méritait que des claques derrières la nuque et des remises en questions. Ils finiraient tous par comprendre que la star n'avait rien de mythique, rien d'une chimère que l'on observe en chuchotant, se rapprochant plus du lambda et de l'ordinaire, cherchant à combler ses failles comme le reste du monde. Silencieusement Aiden s'était promis, comme beaucoup d'autres choses, de ne plus accepter que les choses qui pouvaient l'aider plutôt que ce que la bienséance le poussait à faire.

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But all of that is just a dream, shattered now, and everything's changed with one car and one night, It's driving through the prime of your life.

(#) Sujet: Re: we're all pretending (alden) Lun 25 Mar 2024 - 10:05

( we're all pretending / @Aiden Turner)
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L'époque paraissait si lointaine à Alba que revoir tous ces gens réunis dans un même endroit lui avait laissé une sensation étrange. Si elle se souvenait bien de certaines personnes, de qui elle avait été très proche d'une année sur l'autre, d'autres personnes ne lui avaient laissé aucun souvenir marquant, et si au début elle ne se gênait pas pour qu'on lui rafraichisse la mémoire quant aux patronymes, au bout d'un moment elle avait réalisé qu'il fallait mieux feindre de se rappeler de ceux qui l'abordaient avec chaleur, c'était moins embarrassant pour tout le monde. D'autant qu'au fil de la conversation, elle parvenait toujours à ce que le nom des uns et des autres revienne sur la table, alors autant la jouer intelligemment plutôt que de froisser des égos par sa franchise habituelle. Elle était prête à faire un effort pour cette soirée surprenante, d'autant qu'elle ne reverrait plus les trois quarts d'entre eux dès le lendemain, jusqu'à la prochaine réunion des anciens élèves.

Verre à la main, elle déambulait tranquillement dans le planétarium privatisé pour l'occasion, s'arrêtant -de mauvaise grâce la plupart du temps- quand on la hélait à voix haute, rejoignant de temps à autres les petits groupes qui s'étaient naturellement formés à droite et à gauche, pâles reflets des clans qui régnaient à l'époque du lycée. Alba n'avait croisé encore aucun de ses véritables amis, à croire que ces derniers avaient finalement décidé de ne pas se pointer ce soir, quand ils avaient échangé sur le sujet pas plus tard que dans la matinée. Bande de traîtres, s'ils ne montraient pas le bout de leur nez avant la fin de la réunion, elle irait leur sonner les cloches dès le lendemain pour l'avoir abandonnée. S'arrêtant une seconde pour écrire un texto à l'attention de Sam, sa meilleure amie, la jeune femme avait senti une main se poser sur son épaule. « C'est bien la première fois que je te vois à l'heure pour quelque chose. » Mike, l'un des membres de ce fameux groupe d'amis qu'elle attendait. Le gnagnagna qui avait franchi les lèvres de la brune pour répondre à la remarque du blond était tout à fait mature, mais avait fait rire ce dernier. « Je commençais vraiment à croire qu'aucun d'entre vous n'allait venir. » Il avait pris une seconde pour plonger les lèvres dans son verre, avant de répondre à l'accusation à peine voilée de la jeune femme. « Je suis arrivé en même temps que Josh et Emily, ils doivent encore être en train de faire la queue au bar. » Pas de trace des autres pour le moment, donc. C'était dommage, mais au moins la jeune femme se sentait bien moins seule maintenant, bien que jusqu'à maintenant, elle ne l'ait pas vraiment été. Trop de monde, trop de curieux. « J'ai parlé à Max en début de soirée, tu savais qu'il était devenu infirmier? C'est triste à dire, mais à l'époque j'aurais pas parié. » En même temps, qui aurait pu parier que l'éternel perturbateur de la classe, qui malgré toute la bonne volonté du monde n'arrivait jamais à aller au bout des choses, ni à s'appliquer, s'épanouirait dans un métier comme celui là? Cependant, Max ayant toujours été chaleureux et loyal, ce n'était pas difficile de l'imaginer dans ce rôle, si on oubliait qu'il avait été longtemps le clown de la classe. « C'est bien tout ce qui est intéressant dans ce genre de soirée. Savoir ce que les gens sont devenus, les commérages des uns et des autres, qui a fini avec qui. » Échappant un petit rire, Mike avait levé son verre à la hauteur du sien. « On trinque aux ragots, alors. » Y avait pas de meilleure occasion, aux yeux de la brune. Mais alors que son verre en plastique heurtait celui de son ami, une silhouette avait attiré son œil. Très familière, cette dernière s'était faufilée entre les gens sans leur prêter l'attention qu'ils réclamaient, et avait disparu peu de temps après par la porte qui menait à la terrasse extérieure. Aiden. La brune avait pris une gorgée de son verre, avant de reposer ce dernier sur une table attenante. « Attendez-moi cinq minutes, ok? Je reviens. » L'utilisation du pluriel valait pour tout le groupe, évidemment, puisque deux personnes bien connues étaient sur le point de les aborder. De son côté, Mike s'était renfrogné. Il l'avait vue lui aussi, cette silhouette, et avait deviné sans le moindre mal que c'était pour elle que leur amie allait déserter un moment. Ça ne lui plaisait pas vraiment, comme idée. « Il se sert de toi, Alba. Tu le sais ça, pas vrai? » La réflexion avait figé la colombienne une seconde de plus. Si Alba et lui étaient amis depuis longtemps, Aiden ne faisait pas partie du petit groupe. Personne ne comprenait pourquoi la brune avait accepté de lui servir de trophée à exhiber au grand public, et le moins qu'on puisse dire, c'est que ça irritait tous les membres de leur groupe d'amis, Mike probablement plus que les autres. « C'est bon, j'en ai pas pour longtemps. » Plus tard. Elle subirait plus tard le point de vue de ses amis sur le sujet, qui comme toujours déborderait de bon sens, ce qu'elle ignorerait, comme à chaque fois. Aiden était un ami. Et elle protégeait et aidait ses amis, tous autant qu'ils étaient, peu importe qui ils étaient. Alors la jeune femme avait filé, abandonnant le groupe pour un temps après avoir soufflé un baiser à Emily et Josh qui venaient d'arriver à leurs côtés.

Rapidement, elle avait à son tour rejoint la porte empruntée un peu plus tôt par Aiden, et était sortie à l'air nocturne, dont la fraîcheur lui avait fait resserrer les bras sur elle-même. Son manteau était au vestiaire, elle ferait donc sans, pour cette fois. Elle avait repéré son ami sans aucun mal, puisqu'à la grande surprise d'Alba, il était seul. Étonnant que personne ne l'ai suivi, quand il avait dû être collé par toute une foule dès qu'il était arrivé. On ne rencontrait pas un acteur célèbre tous les jours... La jeune femme comprenait qu'il ait eu besoin de solitude, et elle le connaissait assez pour savoir qu'il devait être en train de broyer du noir, sa clope à la main. Sans un bruit, elle s'était rapprochée de lui jusqu'à se poster à ses côtés. « Tu devrais vraiment arrêter cette merde. » Elle lui avait déjà dit plusieurs fois, sans que le commentaire ait de réel impact sur lui. N'ayant jamais été fumeuse, elle ne comprenait pas à quel point il pouvait être difficile d'arrêter. « Je pensais pas que tu viendrais. C'est pas vraiment ton style, ce genre de soirée. » C'était surtout pas son style de se voir assaillir de tous les côtés par des gens qui aujourd'hui se rapprochaient plus d'inconnus que de connus, de se voir brosser dans le sens du poil par l'hypocrisie des uns et des autres, de se voir poser un tas de questions, parfois indiscrètes, sous prétexte que mais si, tu te souviens, on était assis à côté en maths! C'était pour cette raison que la colombienne avait accepté de lui servir de couverture, en l'accompagnant à toute sorte d'évènement: pour faire taire la moitié des questions gênantes le concernant, pour lui couvrir les oreilles quand le monde devenait trop curieux. « Dis-moi de quoi t'as besoin. » D'un autre verre, d'un garde du corps pour avoir un peu la paix, de se casser d'ici le plus vite possible pour échapper aux discussions artificielles. Le choix était vaste.

par alcara

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Throwin' up the shade for a little bit of sunshine...

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@Alba Fletcher & Aiden Turner ⊹ You said my heart has changed and my soul has changed And my heart, and my heart. Now my face has changed, and I haven't drank In six months on the dot

Les poignées de main s'enchaînaient sans qu'il n'arrive à distinguer les visages, familiers ou non, des vautours planant autours de lui pour se nourrir de sa chaire, de la petite vermine qui prétextait une relation amicale quand lui n'en avait aucun souvenirs, et Aiden ne pouvait rien faire de plus que sourire en hochant la tête comme un pantin. Parce que c'était tout ce qu'on attendait de lui, servir de vitrine à l'école dont la popularité augmenterait un instant avant de retomber comme un flan, mais au moins ils tireraient profit de sa présence pour tenter de convaincre les familles d'inscrire leurs marmots. L'hypocrisie étouffante de la soirée avait manqué de lui couper le souffle alors que les regardes tournés vers lui se brisaient sur sa silhouette morne, le sourire teinté de ce malheur qu'on ne prête qu'à ceux qui font semblant d'être quelqu'un d'autre. Oh bien sûr que des gens finiraient par le pointer du doigts en chuchotant sur son passage, et que d'autres ne manqueraient pas de faire partir des rumeurs à son encontre simplement pour donner le change au cours d'une conversation, la rançon de la gloire était toujours aussi injuste et arbitraire. Au moins il y avait assez d'alcool pour ne plus avoir à s'enquérir de l'opinion des autres, mais assez pour le voir retomber dans des travers qu'il s'était promis de ne plus franchir. Aiden est le cliché parfait, si l'hypocrisie des autres l'étouffe c'est pourtant bien la sienne dont on entendra parler plus tard, quand la presse mettra la main sur quelques photos prises à la dérobées, en titrant en lettre grasses que l'acteur prodige à un soucis avec la boisson. Du moment qu'ils n'apprennent jamais la vérité sur sa consommation d'anxiolytiques, le Turner prenait à la légère les grosses lettres et les regards insistants, préférant ça plutôt que la cure de désintoxication qui pointait le bout de son nez. Il ne manquait plus que quelques virages pour faire de lui un martyr, un adolescent tombé dans les ravages de la drogue que l'on ne manquerait pas de placarder au mur à la moindre cibiche aux coins des lèvres.

Il lui fallait de l'air frais pour se débarrasser des picotement dans le coin de ses yeux, dans le bout de ses doigts agités dont la seule préoccupation étaient de se frotter compulsivement contre le tissu de son pantalon. Si le tract sur les plateaux de tournages avait disparu rapidement, celui de se retrouver dans une soirée comme celle-ci le clouait au sol, et les sourires timides ne changeraient rien aux gouttes de sueur éparpillées sur son front. Heureusement pour lui les organisateurs avaient eu la somptueuse idée de laisser libre accès à la terrasse où des tables vides côtoyaient des télescopes laissés à l'abandon par les participants. Le vent frais avait frappé son visage, le forçant à plisser les yeux sur quelques mètres avant de rejoindre le bord, protéger par une rambarde épaisse que les architectes avaient pensés afin d'éviter que des gens ne se jettent par-dessus bord avec une rencontre teintée de déception avec la lune. Peut-être que c'était lui qui finirait par enjamber l'amas de métal pour se laisser glisser dans le vide, à l'abris des regards, loin du tumulte de la soirée où la musique des années 90 se mouvait au travers des énormes enceintes. Personne ne s'en inquiéterait pendant une heure, voire deux, et puis les vautours finiraient par s'inquiéter de ne pas voir réapparaître la chaire, hurlant aux loups pour attirer l'attention. C'était toujours comme ça, de toute façon. Aiden attirait les regards pendant une période de temps, puis perdait l'attention. Il était la comète. Bientôt il prendrait feu dans le ciel, attirant les regards, avant de disparaître pour de bon. « Tu devrais vraiment arrêter cette merde. »

L'acteur avait sursauté à en faire tomber la cigarette par-dessus la rambarde, la regardant dévaler rapidement la pente avant de ne devenir plus qu'un petit point de lumière dans l'obscurité naissante. Alba s'était glissée si silencieusement derrière lui, sans même tousser un coup pour s'annoncer, lui décrochant le cœur au passage. « Putain tu m'as fait peur. » Le visage dans les mains, un sourire aux coins des lèvres, Aiden avait laissé s'échapper un soupir avant de se retourner pour la première fois, faisant face à cette amie, ce trophée, la seule qui le considérait au-delà de sa carrière. « Au moins t'es sûre que je ne la fumerai pas celle-là. » Elle avait toujours le même regard, la brune, celui de la compassion, de l'acceptation. Et la culpabilité de la savoir ici auprès de lui plutôt qu'en train de s'amuser avec les autres n'avait fait qu'amplifier l'idée qu'il s'était toujours servi d'elle pour tout. Pour aller mieux, pour se faire bien voir, pour donner le change lors des avant-premières, pour attirer les questions. Alba était le couteau suisse, l'épaule solide, le soutien sans faille, et jamais elle n'avait demandé quoi que ce soit en retour. « Je pensais pas que tu viendrais. C'est pas vraiment ton style, ce genre de soirée. » Ce qui l'était encore moins c'était sa volonté de faire semblant dans un monde trop curieux, trop tourné vers l'égoïsme, et pourtant il avait pris la décision de venir plutôt que de se laisser avaler par son canapé. « J'étais pas sûr de venir non plus crois moi. » Les mains tremblantes d'indécision, ce regard de chien battu sur le visage, Aiden s'était osé à un maigre sourire qui n'avait pour résonnance que le vide entre ses deux oreilles. Cette soirée lui mangeait le peu d'énergie restante, tirait de lui toute la force que ça lui avait pris de traîner son corps endoloris jusqu'ici simplement pour faire acte de présence alors que tous les autres semblaient s'émerveiller à l'idée de retrouver d'anciens visages, de vieilles connaissances. A part Alba, l'acteur n'avait tissé de lien avec aucun d'entre eux. Pas le plus détesté mais pas le plus populaire non plus. Les mains en serpent, pourtant, étaient bien vite venues frapper à sa porte une fois la célébrité rencontrée.

« Dis-moi de quoi t'as besoin. » Là ce tenait toute l'essence de cette relation indéfinie, dans les petits bouts de phrases que la brune balançait en les pensant sans conséquences, dans tout ce qu'elle mettait en œuvre pour lui faciliter à la vie, à lui, cet ingrat dont les seuls remerciements avaient été des avant-premières, des couvertures de magazines, mais jamais de la sincérité. Il était détestable, se sentait minable, baissait les yeux pour ne pas avoir à la regarder, trahissant son envie de foutre le camp d'ici et ne de plus jamais pensé à cette soirée. « Tu n'es pas obligée de faire ça ce soir Alba, tu devrais profiter de la soirée avec tes amis. » Est-ce une pointe culpabilité qui avait traversé les yeux du Turner ? Après toutes ces années à se jouer d'elle il osait enfin reconnaître qu'elle enduré vents et marées simplement pour le dédouaner lui ? Trop tard, sûrement. « Pour le moment tout ce dont j'ai besoin c'est de temps, et je ne suis pas sûr qu'on puisse me l'offrir. » Du temps pour se reconstruire, pour appréhender cette nouvelle vie loin des abus, des excès. Du temps pour comprendre, pour apprendre, le genre de temps que l'on ne peut offrir et qui fini par nous rattraper. Mais surtout du temps pour guérir. « Je suis vraiment heureux de te voir, tu sais. T'as l'air en forme. » Pour palier aux tremblements incessants Aiden avait sorti une nouvelle cigarette de la poche intérieur de sa veste, et si il fallait supporter le regard accusateur d'Alba, autant le faire pour une bonne raison.

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