Ok donc t’as 49 minutes pour te ramener chez Murphy alors que tu avais JAMAIS dit que ta proposition était pour ce soir. Looks like it is now. Parce que tu dis pas non aux plans de dernière minutes. T’aimes les bonnes petites surprises de la vie. Les virages que tu n’avais pas vu venir qui font qu’une soirée est beaucoup mieux que ce qui était planifié en premier lieu. Surtout quand t’avais rien trop de prévu. Mais te voilà en train de sortir de chez toi parce que bien sûr tu vas manger avec Murph ce soir. Pas de chichi à te préparer bien et tout. Tu restes tel que t’es. C’est à dire avec une chemise blanche manches courtes. Un short en jeans et des vans old skool noires. Tu mets tes écouteurs dans tes oreilles lançant l’album sur Spotify. Murph avait l’air chaude pour un take away sushi et tu sais pas trop non plus ce que tu veux mais en tant que pro de la gestion du temps, tu as décidé de prendre de quoi manger sur le chemin. T’as marché dans fortitude Valley jusqu’à un resto jap qui fait à emporter. Te voilà maintenant avec pas mal de choix dans ton sac en papier. Ton nez dans ton téléphone pour voir quel bus tu dois prendre pour te retrouver chez elle. T’es à Sandcastle quand tu montes dans le bus et ça te prend grave aux tripes. Tu l’écoutes avec attention parce que t’as rien à faire qu’attendre. Toute ton attention est focalisé et la musique n’est plus qu’un fond. C’est le premier plan même.

Plus que 3 chansons sur l’album et t’es plus trop loin. Si tu te perds pas. Ce qui n’est pas la chose la plus garantie quand on te connait. Mais heureusement ton téléphone a un GPS qui fonctionne bien et c’est comme ça que tu es en train d’écouter « Sorry ». Tu trouves le numéro de sa maison et tu restes planté devant le temps que la chanson se termine. T’aimes beaucoup trop que le timing ait été si parfait. Tu en conclus que c’était écrit que tout devait se passer exactement comme ça. Tu voulais l’amener au resto au début. Mais finalement c’est take away, chez elle. Tu sonnes à la porte sur la dernière vibe de Queen B. Tu enlèves tes écouteurs de tes oreilles pour les caler dans ta poche. Quand Murph ouvre, tu fais l’acteur. Tu fais le choqué. Tu poses une main sur ton torse. Tu fais genre de regarder un peu autour de toi.

« I’m sorry I’ve got the wrong house. I’m looking for Beyoncé Knowles. Do you know where I can find her? »

Tu lèves une main devant toi, brassant un peu de l’air, réalisant une erreur de ta part dans tes dires. Tu te reprends.

« I mean Beyoncé Carter. Obviously. »

Tu dis ça comme si bien sûr Murph n’aurait pas compris avant ta correction. Tu gardes ton sérieux. Toi et ton sac en papier remplis de sushi en bout de bras.

49 minutes.

C'est le temps que je met pour finaliser un brin de rangement dans la coloc'. Dans ma chambre, surtout. Je suis habituée du ménage, du rangement, de ce genre de trucs que les gens détestent faire. Je suis payée pour le faire chez les autres - pas chez moi. Cela se révèle être plutôt distrayant, avec un peu de musique. La neige a trouvé une place tout à fait honorable, dans un tiroir à double fond que j'ai bricolé moi-même après la récente découverte de Elia. Heureusement, ce soir, personne n'est chez nous. Ils doivent tous avoir trouvé un truc plus intéressant à faire. Cool. Parce que Jordan devrait arriver à la toute fin de Sorry. Et que le titre commence tout juste. Je baisse un peu le son de l'enceinte qui pulse dans le salon, à l'affût de l'arrivée du blond. Je suis restée vraiment simple, en jean et en tee-shirt à bretelles. C'est Jordan. C'est chill.

J'ai abandonné l'idée de faire une tresse, mais mes cheveux trahissent le nombre de tentative échouées que j'ai pourtant mis en place de tout mon cœur. 2m06. Plus de la moitié de Sorry. Toujours pas de signe de Jordan. Je me craque les doigts, un à un, nerveusement. Je déteste les trucs avec des temps impartis. Je suis stupide de le lui avoir imposé. Dans mon tiroir, la neige pulse. Appelle. Je lui résiste en claquant la porte de ma chambre, trottine vers la porte d'entrée lorsque enfin, la voix de Beyoncé meurt sur les dernières notes de la mélodie. Et on sonne à la porte. J'ai un petit rire, impressionnée par la précision de la performance et ouvre la porte en grand à un véritable comédien en chemise blanche. « I’m sorry I’ve got the wrong house. I’m looking for Beyoncé Knowles. Do you know where I can find her? » Il ne peut pas s'en empêcher. Je cale mon épaule contre l'encadrement de la porte, mais mes yeux ont déjà repéré qu'il est venu avec les sushis que je lui ai demandé. « Elle m'a évidemment laissé les clefs de chez elle. » Logique.

En fond, Lemonade a repris. Je n'ai pas pensé à arrêter l'album qui passe en boucle. « I mean Beyoncé Carter. Obviously. » « Tu l'entends pas chanter, là ? Entre. » Je secoue la tête, le sourire mutin, et me détourne pour l'inviter à me suivre. « My lonely ear, pressed against the walls of your world... » que je fredonne en me glissant dans la demeure. Je ne m'arrête que pour lui désigner quelques pièces de l'habitation, d'un air distrait. « La cuisine. J'ai une coloc' qui cuisine super bien. » Et qui trouve des trucs qu'elle ne devrait pas trouver. Mais je me garde bien de le préciser. Je me tourne pour me planter devant le blond. « T'as vraiment ramené des sushis. Good boi. » Je tends la main pour lui frotter les cheveux, le ton moqueur. J'apprécie le geste. Je ne pensais pas qu'il serait capable de vraiment nous ramener à manger. « Fais gaffe que ça non plus, ça ne devienne pas une habitude. » Parce qu'il faut croire qu'avec lui, elles se prennent très vite.

Elle se cale contre la porte, elle te répond du tac au tac. « Elle m'a évidemment laissé les clefs de chez elle. » Tu retiens grave de rire mais cette petite te donne du fil à retordre. « Tu l'entends pas chanter, là ? Entre. » Tu captes effectivement que c’est ‘Pray you catch me’ qui joue. Did she have it for a full rotation too? On dirait bien. « My lonely ear, pressed against the walls of your world... » Et elle chante. Là. Ca y est. Tu peux plus retenir ton sourire alors que tu viens d’entrer dans son humble demeure. « La cuisine. J'ai une coloc' qui cuisine super bien. » Elle te fait visiter l’endroit mais tes yeux sont plutôt occuper à la regarder elle que ce qu’elle désigne véritablement. Elle t’amuse grave à te faire la visite. Ca fait si officiel. It’s adorable. Tu sais pas pourquoi elle t’a fait cette remarque sur sa coloc, mais ça t’amuse aussi. « T'as vraiment ramené des sushis. Good boi. » Ton rire sort de ta gorge. Elle a osé. Oh that bitch. You fucking love that. « Fais gaffe que ça non plus, ça ne devienne pas une habitude. »

« What? Me bringing you sushis? I’d kill to have someone coming regularly to my house with good food. »

Tu marques une pause.

« Ok nevermind. »

Parce que t’as quelqu’un qui le fait, mais c’est pas du take away. C’est du fait maison. It’s much better. Mais bref, tu vas pas par là alors que tu poses le sac sur le premier endroit adéquat avec de la place pour se faire.

« Were you napping before I arrive? Cos your hair is a real mess. »

Et tu vas aller les mettre encore plus en bataille après avoir dit ça. Le sourire amusé toujours sur tes lèvres et l’envie de créer le contact avec elle qui était assez présent.

Je lui fait visiter la coloc’ comme s’il s’agissait d’un véritable palace. Nous sommes nombreux(ses), il y a beaucoup de chambres. Pas mal de pièces, de recoins. Chacun son espace. Et c’est exactement ce que je recherche dans une colocation. Pas de prise de tête, chacun ses affaires, Elia qui cuisine sans tenter de nous empoisonner - enfin, pas volontairement - et chacun tient correctement son petit espace.

Jordan ne s’offusque pas de ma main dans ses cheveux. Son rire est communicatif et c’est très naturellement qu’un sourire m’échappe, fleurissant sur mes lèvres. « What? Me bringing you sushis? I’d kill to have someone coming regularly to my house with good food. » Moi aussi, je tuerais pour avoir quelqu'un qui m'apporte de la bouffe directement à la maison. « Ok nevermind. » « Wow, tu les prends au sérieux, ces sushis. » Mais je n'aurais pas besoin de le faire, faut-il croire. Et si je dois encore chanter pour mériter mes sushis, ça sera avec grand plaisir. Pour l'instant, il n'y a rien qu'il n'ait pas pris avec une application absolument adorable. D'abord la soirée, mon sachet de neige, la fête à la plage, les textos... Il me faudra bientôt tenir un véritable liste. Et moi, en échange ? Des chansons. Jordan pose le sac dans la cuisine et je m'empresse de l'ouvrir, curieuse. Mon estomac se met automatiquement à gargouiller comme celui d'une bête affamée. « Were you napping before I arrive? Cos your hair is a real mess. » Je n'ai pas le temps de me retourner pour lui faire face que le blond glisse sa main dans mes cheveux pour les rendre encore plus bordéliques qu'il ne le sont déjà. Une sonore protestation plus tard, j'attrape sa main de mes dix doigts, la moue boudeuse. « Fais pas ça ! J'arrive pas à les coiffer, ne les aide pas à être encore plus indisciplinés. »

Et pour toute vengeance, j'attrape le précieux sac et quitte la pièce en courant à travers le couloir. C'est moins facile que de courir sur la plage, mes chaussettes glissent mais je maîtrise le dérapage à l'angle de l'appartement, passe de justesse la porte de ma chambre pour m'enfermer à l'intérieur avec nos vivres. « Si tu supplies gentiment, j'ouvre la porte. », que je ricane tout haut. Appuyée contre la porte - dont j'ai cassé le verrou en rentrant une nuit - j'ouvre le sac en papier pour détailler des yeux ce qu'a ramené Jordan. « T'as cinq minutes avant que je ne mange tout. Même les sauces. » Ça lui apprendra, à décoiffer mes cheveux.

« Wow, tu les prends au sérieux, ces sushis. » Tu sais pas pourquoi elle dit ça. Tu sais pourquoi toi t’as dit ce que t’as dit. Mais elle sait pas ton enchaînement de pensées et tu sais pas les siennes. Du coup tu restes dans ton incompréhension. C’est déjà beaucoup trop de conversation sur de simples sushi que t’as juste apporté parce que c’était sur le chemin. Tu sais qu’elle va encore transformer ça en un service qu’elle va devoir te rendre aussi. T’en as tellement rien à faire de ce genre de truc. Toi tu donnes sans attendre à recevoir. Tu fais rien sous la contrainte. Tu sais qu’au fond sur cette Terre, c’est juste toi et toi tout seul qui compte. And messing with Murph.  Ouais vrai. C’est devenu un truc qui te plaît beaucoup trop. Elle te le rend bien aussi. Probably what I love the most. Elle chope ta main et tu enlaces tes doigts à cinq des siens sans y penser. « Fais pas ça ! J'arrive pas à les coiffer, ne les aide pas à être encore plus indisciplinés. » Mais elle est déjà en train de se défaire et filer en courant avec la bouffe. Le sourire sur tes lèvres montre bien combien tu aimes son attitude de gamine. Tu la courses pas mais tu vas vers là où elle s’est enfermé. « Si tu supplies gentiment, j'ouvre la porte. » Tu ris de nouveau. She has no idea… « T'as cinq minutes avant que je ne mange tout. Même les sauces. » … what I can do. Mais à la place tu dévies ta direction de la porte de sa chambre qu’elle maintient fermé. Tu vas vers la salle de bain qui est entrouverte. Tu entres, restant silencieux parce que tu sais que ça va la tuer de pas t’entendre la supplier d’ouvrir. T’as même pas besoin de fouiller pour trouver un truc qui attire ton attention. Une boîte de préservatifs au milieu d’autres produits sur une étagère.

« You guys will soon be out of condom. »

Parce que t’as l’impression qu’ils partagent. Tu sais pas si cette salle de bain est commune ou pas. Et bien évidemment. Tu bluff. T’as même pas touché la boîte. Tu veux juste qu’elle capte où t’es.

Et le temps passe. Mon estomac gargouille toujours autant, mais j'ai arrêté de farfouiller dans le sac. Parce que j'ai entendu les pas de Jordan de l'autre côté de la porte. L'oreille attentive à toute supplication potentielle, je m'arrête même de respirer, le sourire accroché aux lèvres. Rien ne vient, pourtant, et j'en viens presque à m'impatienter. Avec lenteur, je décolle mon dos de la porte pour venir y coller mon oreille. Jordan s'éloigne, je fronce les sourcils et pose le sac de sushis au sol, très lentement.

Je ne sais pas où il va, mais je sens venir le piège. Je choisis de ne pas bouger, derrière la porte. Le front collé au bois, j'hésite à l'appeler, un point d'interrogation dans le ton. Et pourtant, le jeu m'amuse. On se croirait en train de jouer à une sorte de cache-cache. « You guys will soon be out of condom. » Mes yeux s'arrondissent de surprise. « C'est pas à moi ! Enfin, c'est pas- » J'ai envie de m'écraser la tête contre le mur. Au lieu de ça, j'entrouvre doucement la porte de la chambre, histoire de jeter un oeil dans le couloir. Désert. Jordan est dans la salle de bain, pour sûr. Pas très sûre de vouloir me jeter dans la gueule du loup - et quasiment certaine de perdre, par la même occasion, au jeu de la patience - je met pourtant un pied dans le couloir.

Et puis, encore galvanisée par la course d'il y a quelques minutes, je me lance dans le couloir. « Jordan, sors de la salle de- » Le sol a raison de mes chaussettes, qui ne sont pas antidérapantes. Et avant de m'écraser sur le carrelage de la salle de bain, il y a cette petite voix dans ma tête, qui me hurle que j'ai été trop stupide de taper un sprint tout en sachant très bien quelle allait être la chute de cette histoire - littéralement. Un cri de surprise et une tentative de me rattraper à l'encadrement de la porte plus tard, je m'étale de tout mon long aux pieds du blond, les avants-bras en avant et la mine certainement plus fataliste que surprise. Je constate la froideur du sol tout en serrant les dents. Une douleur cingle ma tête, qui a heurté le sol à l'arrière. Et pourtant, la douleur résonne jusque sur mon visage. La main portée à l'arcade sourcilière, je reprends mes esprits en cherchant du regard mon invité. « Je dois acheter des chaussettes antidérapantes. » Les yeux hagards, je cherche l'endroit de l'envers, dans la pièce. « 'Ta faute, aussi, à me parler de capotes. », que je marmonne, encore allongée dos au sol. « Là, tu me dois des sushis pour trois semaines. », que je glousse. La chute ne m'aura au moins pas enlevé mon sourire.

« C'est pas à moi ! Enfin, c'est pas- » La surprise dans sa voix te fait grave marrer. Tu savais pas si elle allait être outré ou chill. Elle est sur la défensive en tout cas, que ce soit vraiment à ses colocs ou pas. Cute. Tu continues ton observation de la salle de bain, ton sourire très accroché à tes lèvres. 10… Tu sais qu’elle va débarquer dans pas longtemps. 9… Tu tires le rideau de la baignoire pour voir un peu plus de ce côté-là. 8… Pas de canard jaune en plastique. 7… « Jordan, - »  Le sourire triomphant sur les lèvres parce que tu entends qu’elle n’est plus dans la chambre. sors de la salle de- » Et tu entends le bruit de la chute que tu ne vois pas car tu es dos à la porte. Tu ris pas tout de suite parce que tu sais pas si c’est grave ou pas. Si elle a entrainé quelque chose dans sa chute ou quoi. Si elle s’est empalé et qu’elle est à moitié- « Je dois acheter des chaussettes antidérapantes. » Mais non, elle est juste là, à tes pieds. She got hurt. Mais elle parle. Elle va bien et tu t’autorises à te marrer parce qu’elle s’est cassé la gueule. C’est beaucoup trop drôle de la voir étalé par terre comme ça. « 'Ta faute, aussi, à me parler de capotes. » Elle parle dans sa barbe mais tu l’entends très bien alors que tu lui tends la main pour qu’elle la prenne et qu’elle se relève enfin. She seems to like the floor 13. « Là, tu me dois des sushis pour trois semaines. » Elle perd pas le nord. Son sourire communicatif. Ta main dans la sienne, tu l’aides à se relever

« You’re very cute being all uncomfortable talking about condoms.”

Ta main libre qui va se poser sur son coude que tu touches avec tendresse. Ton sérieux repris, tu vas remonter ta main jusqu’à sa tête pour vérfier genre que y'a pas de sang ou quoi.

« Did you hit your head hard?”

Parce que t’as pas vu le choc. Parce que ça peut être plus grave que ça n’en a l’air.

« And I take note these are not your condoms.”

You piece of shit. Le sourire amusé est de nouveau bien présent sur tes lèvres. Tu veux la faire rougir si t’arrives.

Je suis habituée à ma propre maladresse, depuis toutes ces années. Quelque chose s'est résolu, en moi. Je ne m'étonne plus moi-même de me casser la figure dans les escaliers, renverser des tasses ne me surprend plus, et j'entretiens une certaine fatalité en voyant souvent mon téléphone s'échapper de mes mains, comme s'il était fait de savon. Il n'y a que pour la cuisine - et encore - que mes deux mains gauches semblent soudain se synchroniser. Lorsque je travaille, aussi, cet étrange pouvoir - plus un malus qu'un vrai pouvoir, en réalité - semble s'annuler de lui-même, ou semble au moins être diminué. Allan Winchester ne s'est encore jamais plaint des micro-catastrophes que j'ai déjà failli provoquer, sans pour autant déclencher la fin du monde.

Alors, c'est avec beaucoup de bon sens que je reste au sol, en attendant que la douleur se réveille quelque part dans mon corps. Que ma tête se mette à saigner, que mes sens s'émoussent. J'attends que ma propre conscience s'efface pour laisser place au carrelage, que le plafond devienne le sol, que les murs se rétractent autour de mon enveloppe charnelle. C'est comme ça que je ressens le malaise, la perte de conscience, les crises de panique qui m'assaillent de temps à autre, lorsque mon cerveau n'est plus en capacité de se mettre en branle comme tous les autres cerveaux de la planète. Un peu de neige, et ça repart.

C'est la main de Jordan qui arrive avant le reste, avant que mes sourires ne s'effacent pour laisser place à la douleur précédemment évoquée, l'espèce de sentiment de malaise qui ne vient pas. Je me redresse doucement, encore un peu sonnée. Mon sourire s'est effacé au profit d'une grimace, cinq de mes doigts se sont portés sur l'arrière de ma tête. Les cinq autres se sont attachés au point d'ancrage le plus sûr qu'ils aient pu trouver jusqu'à présent : la main du blond. « You’re very cute being all uncomfortable talking about condoms. » Mes yeux papillonnent, je ne met qu'une seconde à refaire le lien entre le flot de mes pensées et les mots de mon invité - ou plutôt, de celui qui s'est invité tout seul dans cette fichue salle de bain. Sa main quitte la mienne pour trouver mon coude. Et prudemment, je tente de retrouver l'équilibre sur mes deux pieds. L'une de mes mains s'est attachée à son avant-bras, celui dont la main n'est pas en train de tâter ma tête sur laquelle poussera probablement très bientôt une bosse. « Did you hit your head hard? » « Ça va. C'est pas si pire. » Non, j'aurais pu m'ouvrir le crâne. « And I take note these are not your condoms. » Le rouge me monte aux joues et ma main vient s'abattre contre son épaule en signe de protestation. Il en parle encore, de ces fiches capotes. Le mouvement fait rugir mon crâne, réveille la douleur qui cogne désormais comme un marteau piqueur à l'arrière de ma tête.

« Fais pas le malin, je sais où sont les ciseaux dans cette salle de bain et si tu continues, je te découpe en morceaux. », que je lance, un index inquisiteur battant férocement son sternum. C'est presque humiliant, d'être à nouveau levée devant lui. Aussi proche, j'ai de nouveau l'impression d'être une fourmi. « T'as de la chance que je sois diminuée dans mes capacités. » Il me faudrait emprunter des médicaments à l'un de mes colocs. Je verrai ça plus tard. Mon visage se radoucit à nouveau. Mes grognements précédents n'étaient, de toute façon, rien d'autre qu'une parodie de colère. « J'ai un truc à te montrer. », que je lance soudain, sur le ton de la confidence, le regard mutin. Je saute vraiment d'une idée à une autre. C'est peut-être la chute. Ou peut-être pas.

Elle s’accroche à toi quand elle se relève. Elle a pas encore tout son équilibre. I won’t let her go until she’s good for sure. Ou peut être que tu cherches juste des excuses pour être en contact avec elle. Nope. No need. C’est vrai ce mensonge? « Ça va. C'est pas si pire. » Tu hoches la tête, appréciant de voir qu’elle a l’air d’aller pour du vrai. Y’a pas de sang, c’est déjà ça qui te rassure le plus. Même si ça veut rien dire. Ca fait moins peur. Weirdly enough, I do believe her. Tu sais pas pourquoi tu lui fais confiance sur ce point. Qu’elle te dise réellement comment elle se sent.

Et c’est une victoire écrasante quand ses joues sont rosies instantanément. Le sourire sur tes lèvres est si large. Tu es si fier de ta connerie. Elle vient te mettre un coup mais t’es habitué maintenant et tu accueilles ça avec plaisir. I like it rough. « Fais pas le malin, je sais où sont les ciseaux dans cette salle de bain et si tu continues, je te découpe en morceaux. » Nouveau rire de ta part. Elle veut te découper en morceau avec un ciseau. That shit is too cute I can’t. Ca se voit dans tes yeux que tu la trouves complètement adorable. She so tiny. Oh Jordan, on a déjà parlé de ça. Arrête. Tu prends sa main qu’elle a abattu sur ta poitrine et une nouvelle fois, tu lies vos doigts sans même y penser. Hers were just there. Mais oui Jordan. Et ton autre main toujours sur son bras qui la maintient bien. « T'as de la chance que je sois diminuée dans mes capacités. » Tu commentes pas parce que tu sens qu’elle se calme et que t’as assez tapé sur elle là pour les quelques minutes qui viennent de s’écouler. Et puis son expression change. Tu sens la connerie arriver. « J'ai un truc à te montrer. » Un rire supplémentaire qui sort de tes lèvres, tu bascules légèrement la tête en arrière de ce fait. Puis tes yeux reviennent se verrouiller aux siens.

« Yeah ok, show me yours and I’ll show you mine. »

T’es trop con. Et t’es toujours avec elle dans tes bras là parce que ouais, ta main sur son coude est maintenant dans son dos. T’avais même pas remarqué.

Nos corps répondent l'un à l'autre, c'est un fait. Nos mains se trouvent toutes seules, sans que j'ai même besoin d'aller chercher le contact. C'est un truc automatique. Un truc automatique qui me plaît, auquel je prends goût très rapidement. Trop rapidement ? Peut-être. Je ne fais juste pas exprès. Mes menaces n'ont absolument aucun effet sur Jordan, lui qui me détaille avec ses yeux couleur ciel-sans-nuages. Il n'en faut pas beaucoup plus pour que j'interrompe ma menace, du bout de l'index. Ses yeux se moquent, mais pas assez méchamment pour atteindre mon ego. Pas méchamment du tout, même. C'est un malin. Il a vite compris où se trouve ma limite, ma ligne infranchissable, celle qui délimite mon rire, mes fausses menaces et les gifles que je sais aussi distribuer. Un automatisme, ça aussi. De défense. Pas le même que le précédent, loin d'être agréable. Plus voué à m'enfermer à l'intérieur de moi-même à double-tour. Jordan flirt avec ma limite. C'est la dose parfaite de moquerie que je puisse supporter. Comment fait-il ? Mon ego m'empêche de lui poser la question admirative. Je ne dois pas être si difficile à déchiffrer que ça. Je suis soudainement piquée par l'envie de filer maintenant, juste pour lui faire comprendre le contraire. Encore un coup de cette maudite estime de soi.

Un appel auquel je ne cède pas, préférant me concentrer sur la révélation à venir. Un truc que seuls mes colocs' connaissent. « Yeah ok, show me yours and I’ll show you mine. » Je pique de nouveau un fard, surprise qu'il prenne le truc comme ça. Et okey, après deux secondes de réflexion, ça semble faire sens - ce qui n'est pas pour améliorer le feu sur mes joues. Mais Murphy Rowe ne pense pas, Murphy Rowe ouvre sa grande bouche plutôt que de réfléchir deux secondes à chacun de ses mots. Sa main, dans mon dos, nous a rapproché d'un cran. Je décide de l'emmerder encore un peu en me mettant sur la pointe des pieds. Mon visage se rapproche du sien, juste assez pour être une distance qui ne laisse aucune équivoque. Ma tête cogne assez pour que mon équilibre soit précaire; aussi, je me retiens en posant une main sur son sternum, là où elle a déjà trouvé refuge sur la plage. « C'est vraiment un truc de dingue, t'es pas prêt. », que je gazouille tout bas. Mes yeux se détachent des siens, mes doigts viennent courir par dessus le col de sa chemise blanche. « J'sais pas si tu t'en remettra. » Probablement qu'il va hurler de peur. Les gens ont peur de ces trucs là. Mes doigts remontent le long de sa mâchoire. « Tu t'estime être quelqu'un de courageux, Jordan ? » Les quelques mots, ronronnés juste au dessus de mon souffle, accompagnent l'éclat amusé de mes yeux.

C’est magique comme elle s’empourpre instantanément après ta phrase. It’s too easy. Mais tu adores quand même. Tu sais qu’elle va se vanger d’une façon ou d’une autre. Elle déteste ça. Tu ris tellement en plus mais avec tes yeux qui la trouve tellement adorable tout le temps. Murph se rapproche de ton visage, sur la pointe des pieds. Obviously. Tes yeux qui dévient brièvement sur ses lèvres qui sont bien proches. Ton bras qui la maintient toujours parce qu’elle est encore moins stable de cette façon là. « C'est vraiment un truc de dingue, t'es pas prêt. » Nouveau sourire amusé sur tes lèvres parce que tu restes sur ce que t’as dit comme premier sens de sa phrase. Comme si elle allait vraiment enlever sa culotte là. « J'sais pas si tu t'en remettra. » Et elle fait rien pour atténuer cette image que t’as en tête. She plays well. Sourire en coin mais tu ne fais pas plus de remarque. C’est beaucoup mieux dans ta tête là parce que tu sais que ce n’est pas du tout. Mais aucune idée de quoi il s’agit. But as long as she keeps touching me like that I’m fine with everything. Car ses doigts sont progressivement remontés à ton visage et ta main qui la serre encore près de toi. «  Tu t'estime être quelqu'un de courageux, Jordan ? » You have no idea. Et tu vas poser tes lèvres sur les siennes parce que ça, c’est du courage.

C’est du courage parce que t’as aucune idée de ce qu’il se passe entre vous et t’as pas du tout envie de commencer à mettre des mots là-dessus. Tu veux juste continuer de passer des bons moments avec Murphy. Vous appréciez mutuellement votre compagnie et tu vois pas pourquoi il faudrait arrêter. Tu vois pas pourquoi non plus il faudrait obligatoirement mettre des labels sur ce que vous faites. Tu veux juste profiter du moment présent sans te prendre la tête et c’est comme ça que tu entâmes un baiser avec la miss… Un baiser qui est plutôt très passionné.

Jordan m'énerve facilement, et je ne sais pas si ce constat ne m'énerve pas encore plus. Probablement que si. Probablement que ça me donne une raison de plus pour lui taper inopinément sur l'épaule, avant de m'enfuir à nouveau tête haute, menton fier, poings serrés. Quand sommes-nous devenus chien et chat ? Sur la point des pieds, je suis dans un équilibre précaire. Dans deux secondes, je tombe sur le carrelage. Juste pour m'accrocher un peu plus à ses yeux, j'agrippe de mes dix doigts la peau du blond. Ma main fait un drôle de contraste sur sa peau tatouée. J'aime bien avoir cette image en tête sans même avoir à détacher mes yeux des siens, comme si mon cerveau savait déjà tout.

Ma moquerie m'offre toujours la plus belle des récompenses, avec lui. Sa main me serre contre lui et je suis désormais certaine de ne pas m'effondrer sur le sol comme le plus fragile des châteaux de cartes. Un terrible frisson monte le long de ma colonne vertébrale lorsque les lèvres de Jordan s'échoue contre les miennes. Le frisson s'enroule dans ma chair comme un serpent. Mes pupilles impriment au fond de mon crâne le ciel de ses yeux, qu'il a si bleus. Un sourire vainqueur me dévore de l'intérieur, alors que nos bouches s'appliquent à effectuer un ballet dont le souvenir est encore si vif dans ma mémoire. La plage. Je pourrais presque entendre les vagues, au fond de la pièce. En un claquement de doigts, je les invoque, elles et le ciel enflammé, elles et le soleil qui plongeait dans l'océan clair. Les vagues couvrent à nouveau ma peau de chair de poule, de petits picots qui grimpent sur ma peau comme du lierre. Mes doigts froids semblent électriques. J'en oublie de respirer, n'en prend conscience qu'au moment de lui mordre la lèvre inférieure avec férocité. Un vrai langage d'affamée, sans mots.

Mes yeux chocolats dévorent ses lèvres, framboises. « Je t'ai mordu trop fort. », que je constate, un sourire mutin accroché aux lippes. Mon index droit passe sur sa bouche avec délicatesse, sans s'y attarder. J'estime que mes lèvres feront un meilleur pansement, lorsqu'elles se reposent à nouveau sur les siennes, lorsque mes mains prennent possession de la peau de sa nuque. Mes doigts se retiennent d'aller tirer ses cheveux clairs. Et je me détache à nouveau, la tête juste assez reculée pour pouvoir planter mes yeux dans les siens. « Tu vas tellement flipper. » Je me marre presque. J'ai trop envie de lui lâcher l'idée que j'ai derrière la tête, là tout de suite, maintenant. « T'as peur des animaux ? »

Bien sûr qu’elle répond à ton baiser. Bien sûr qu’elle kiffe. Ca ne pouvait pas en être autrement. Tout est si simple entre vous. Tout est si chill. Pas de prise de tête. Pas de drama. Tu veux que ça continue comme ça le plus longtemps possible. Tu vis au jour le jour. Pas de promesse. Jamais. T’es tellement sûr qu’elle va rendre tout ça compliqué à un moment ou un autre, tu profites pour l’instant que ce n’est pas le cas et tu l’embrasses. Oh oui tu l’embrasses. Et tu essaies de pas trop penser à ce que ça te fait ressentir à l’intérieur de toi parce que c’est quelque chose. C’est vraiment quelque chose. Quelque chose que tu n’avais pas eu depuis très très longtemps. Tes bras qui la serrent plus fort contre toi. Et elle te mord assez fort la lèvre et ça te fait frissonner un peu plus.

« Damn fuck. »

« Je t'ai mordu trop fort. » Ta bouche entrouverte. Choqué par le cocktail d’émotions en toi que tu essaies d’ignorer. Et puis tu vois son sourire qui est très communicatif et tu le lui rends. She won that one. T’as cru que tu l’avais eu avec ton espèce de courage là mais elle est là à passer son index sur tes lèvres. Tu déposes un baiser dessus au passage. Et puis ses mains à elle toutes sur toi encore. She definitely won. Mais elle a gagné quoi exactement Jordan? « Tu vas tellement flipper. » Already am. Mais tu dis rien parce que ça n’a rien à voir avec ce qu’elle est en train de dire. Tu sais que tes silences la tue. Elle est celle de vous deux la plus pressé à montrer whatever ce qu’elle veut te montrer. Ca va arriver sans que tu n’aies rien à faire. « T'as peur des animaux ? »

« I just don’t like them to touch me, but I’m not scared. »

Tes bras toujours autour d’elle, une de tes mains s’est retrouvé sur ses fesses sans que tu t’en rendes compte.

« Let me guess. You have a snake. »

J'ai gagné toute son attention. Ma tête a arrêté son tintamarre de pulsations désagréables. Les dents un peu plus serrées et il se mettait à saigner. Ses mots me donnent encore à rire, un gloussement qui secoue mon torse et fait fleurir mon sourire. Je n'ai jamais passé autant de temps dans cette salle de bain qu'en cet instant.

C'est plus fort que moi. Il faut que je me moque un peu de lui, parce que c'est cette espèce de truc qui nous rend proche l'un de l'autre. J'adore le piquer, je n'ai pas encore trouvé sa limite. Peut-être qu'il n'en a pas, pas avec moi. J'aime bien l'idée en tous cas. « I just don’t like them to touch me, but I’m not scared. » Mon sourire s'agrandit. Je le crois, quand il dit qu'il n'a pas peur. Mais peut-être qu'il omet certaines composantes du terme. « Ok, je te crois. » Mes doigts tracent des boucles sur la peau de sa nuque. « Let me guess. You have a snake. » J'éclate de rire, la tête légèrement renversée. J'aimerais bien. Mais ce n'est pas dans mes cordes. Je me remet sur la point des pieds, pour être assez grande histoire de pouvoir chuchoter à son oreille un « Le serpent, c'est moi. » dramatique, digne des meilleures pièces de théâtre. Mes lèvres se posent une dernière fois sur sa jugulaire, mes dents attrapent sa peau d'une petite pinçure fugace.

A regret, mes mains se détachent de Jordan, et je me coule hors de de la salle de bain pour retrouver l'étrange luminosité dans laquelle est plongée le couloir. C'est comme si on avait, soudain, changé de monde. Quelques pas plus loin, je me trouve devant ma chambre, à nouveau. Sans me retourner, je met une main sur la poignée. « Tu dois promettre de ne pas faire de mouvements brusques. » Doucement, j'ouvre la porte. Ma chambre, où sont restés les sacs qu'a amené Jordan. Mon antre, sommairement rangée, baignée d'une lumière douce. Au plafond, j'ai accroché des plantes. Contre les carreaux, mon lit, tout entouré de verdure. Ma chambre est couverte de plantes, des murs au plafond. En face du lit, une bibliothèque remplie de vieux livres de théâtre, et de manuels qui concernant la faune et la flore de l'Australie. « Ferme les yeux ! », que je lance à Jordan avant qu'il ne rentre dans la pièce. A droite de mon lit, posé sur une commode, se trouve une grande boîte faite de verre, comme un vivarium. Un véritable petit cocon. « Coucou, Frank. » Au début, elle s'appelait Frannie. Mais Frank, je préfère. Mes mains se posent délicatement sur la tarentule bleue qui est, depuis quelques temps, ma colocataire. J'adore les araignées depuis que je suis toute petite. Entre mes paumes, la tarentule se recroqueville. Avant de les ouvrir, je viens m'asseoir sur le lit. Elle ne doit pas tomber, son corps est très fragile. Le sourire aux lèvres, j'ouvre délicatement mes mains. Frank se meut lentement, elle reste plutôt immobile. La sensation de ma peau est loin de lui être inconnue, elle ne panique pas. « Ouvre les yeux. »

« Ok, je te crois. » Bizarrement, tu la crois aussi. Tu l’expliques pas. Y’a une sorte de confiance qui s’est instauré entre vous. C’est très très étrange comme feeling. Feels good. Elle éclate de rire à ta proposition. Damn fuck. Ce sourire. Tout ses sourires toujours. Vos sourires à vous deux. « Le serpent, c'est moi. » Oof… Tu le sens passer celui là. Pour des raisons que tu vas taire. Tu essaies de penser surtout à cette proximité entre vous qu’elle n’a pas envie de briser non plus. Et puis ses lèvres sur ta peau. Juste là. Tu frissonnes et ça te fait chier d’être percé à jour sur un de tes spots favoris. Et puis elle mord. Fucking hell. Impossible. Absolument impossible que le nouveau frisson qui te traverse passe inaperçu. Le truc c’est que t’as lâché un léger gémissement que t’as même pas remarqué avoir laissé passer. Mais elle fait pas de remarque et elle se défait de toi pour enfin en arriver au fin mot de cette histoire. Cette surprise. Ce truc. Qui n’est pas un serpent. Tu chopes sa main avant qu’elle se défasse complètement et tu la suis. « Tu dois promettre de ne pas faire de mouvements brusques. »

« Yeah you got it. » Does she have a tiger in there? Tu vas peut être commencer à avoir peur. Nah she’s bluffing. Is she tho? Elle ouvre la porte, tu entrevois la chambre, tu vois des plantes. « Ferme les yeux ! » Et tu le fais, parce que tu veux lui faire ce plaisir, elle a l’air si enjouée. Et puis surtout, tu lui fais confiance sans savoir pourquoi. T’as pas peur. Tu entres dans la chambre et elle lâche ta main. « Coucou, Frank. » Cool name. Tu ouvres un tout petit peu un oeil parce que t’es curieux af. « Ouvre les yeux. » Tu le refermes très vite d’abord surtout. Tu ouvres les yeux « officiellement ».

« Oh my god… » Tu la vois l’araignée qu’elle a dans ses mains. « Of course you have a spider. Of course you do. » Ca te surprend même pas maintenant que tu la vois. Tu t’approches, tu t’assois à côté de Murph pour regarder la chose dans ses mains.

« Where did you steal it? What’s the story being its name? Don’t tell me it’s related to Frank Carter. » Wow Jordan, t’en poses beaucoup des questions. Ca te fascine, t’intrigues, tu veux en apprendre plus. T’es réellement intéressé et ça se voit.