(logan city :: logements)

It comes and goes like tidal flows
The walls are caving in
I'm balancing a tiny rope
Just trying to not give in
First, I'm flying, yeah, I'm up high
Then I always fall out
It's such a wild ride
I'm just tryna keep up
First, it could be all dark
Suddenly, it's all bright
All of my ups and downs
It always goes in waves (x)

Tu n’as pas le coeur à relire les messages de la veille pour voir si tu avais vraiment mal compris à cause de tes émotions ou de ses formulations. Tu veux laisser ça derrière toi. Derrière vous. Le plus important c’est qu’elle a confirmé, elle ne veut pas être engrossée, elle ne veut pas d’enfant et ça n’a pas changé. Tu comprends vraiment pas comment c’était pas clair la veille mais non, non, non, tu n’iras pas relire tout ça, ça te remettras les nerfs. Vous avez discuté avec plus de calme cet après midi et tout est clair à présent. Tu es un putain de traumatisé et elle veut s’amuser avec ses ovules, c’est ça la conclusion que tu prends là.

T’es dégoûté d’avoir à faire le chemin en voiture pour retourner à Logan City mais tu le fais car tu n’as pas envie de laisser ta voiture chez Maria. Tu n’as pas non plus envie de passer pour encore plus faible que tu ne l’es déjà à ne pas réussir à faire un trajet en voiture. Tu es tout bonnement traumatisé de ça aussi et il faut que tu prennes beaucoup sur toi pour le faire. Tu es totalement niqué dans ta tête oui et les situations qui viennent de s’enchaîner ne font que le confirmer et tu détestes te le prendre en pleine face comme ça. Tu le sais oui, mais ça a été beaucoup en même temps là et tu te sens vraiment pas en forme. T’es fatigué, mentalement. Les quelques temps passé chez Maria t’ont fait du bien. Un cocon où tu sais que tu es en sécurité car vous avez déjà traversé bien pire. Tu as la sensation que cette dispute là, cette incompréhension a été pire que bien des autres pour toi. Y’avait tellement en jeu. Toutes ses décisions vont t’impacter à partir de maintenant car vous êtes propriétaire ensemble, jusqu’à ce que tu sois mort ou jusqu’à ce que vous décidiez de vendre. Mais toi tu sais que quand tu as trouvé ton nid, tu n’as pas envie de changer. Tu le rends encore plus confortable de jours en jours, c’est pas pour le laisser et partir ailleurs pour se refatiguer et recommencer. Nope.

La nuit est tombée quand tu coupes le moteur de ta voiture devant votre maison. Tu prends ton sac et tes affaires et tu sais pas trop comment la suite va se passer. Ca ira. Elle l’a dit. Mais pour l’instant tu n’aimes pas comment tu as réagit à tout ça. C’était bien trop. Tu le vois avec le recul. Mais t’y peux rien. C’est ta réaction. C’est tes émotions. C’est tes traumatismes autant que tes peurs. Tu passes le pas de la porte d’entrée. Pas de Birdie à l’horizon à première vue. Tu te fais accueillir par Milady. Tu poses tes affaires par terre et tu prends ton bébé dans tes bras. Tu la serres fort car elle t’a manqué et elle fait beaucoup de bien à ta tête. Tu l’aimes tellement. Tu vas jusque dans la chambre, toujours pas de ton oiseau mais tu as cru entendre quelques bruits venant de l’étage supérieur. Elle doit être dans son atelier. Tu t’assois sur ton lit, Milady dans tes bras toujours, tes yeux plutôt dans le vague. Tu sors ton téléphone de ta poche pour lui envoyer un sms. T’as pas le coeur à crier que t’es là pour qu’elle t’entende.

my
Je suis rentré.

@Birdie Cadburry

Quand Jordan t’affirme que cette fois-ci, la dernière de tes explications, sans pour autant que ça en soit une, est plus claire pour lui, tu réalises qu’il faut que tu gardes pour toi ce potentiel futur que tu ne peux pas prévoir. Tu ne diras plus des formulations qui peuvent semer le doute. Tant pis si c’est de l’omission ; Jordan n’est visiblement pas prêt.e à comprendre que la vie peut changer, ses principes aussi. Si lui est certain de ne jamais vouloir d’enfants, toi aussi ; mais Birdie du futur ne te parle pas la nuit, tu ne sais pas si ça sera toujours le cas dans dix ans. Mais apparemment, l’idée même que tu puisses émettre l’hypothèse qu’un jour, tu changes d’idée, voilà que ton fiancé.e a eu l’air d’avoir les neurones qui ont pété. Ironiquement, ce genre de disputes t’incite encore moins à vouloir te marier - et ça, pourtant, c’est pareil. Les fiançailles sont déjà une promesse d’engagement et peut-être que la Birdie du futur sera prête à passer l’étape du dessus. Ce qui n’a pas l’air de déranger Jordan so far. Tu as trouvé déplacé et carrément blessant qu’iel fasse passer ses traumatismes sur toi. Tu n’y es pour rien si son cerveau n’est pas facile, et même si t’es désolée pour lui, tu n’as pas à en subir les conséquences en s’entendant presque dire que tu n’aurais pas le droit de disposer de ton corps comme tu le souhaites.

Est-ce que Jordan en a discuté avec Maria ? Est-ce que tu peux compter sur la solidarité féminine pour que la belle-mère de son fiancé.e lui fasse comprendre les choses plus tranquillement que tu as été capable de le faire ? Tu n’oseras pas poser la question. Tu ne sais même pas quand Jordan rentre. Tu ne t’étais pas attendue à ce qu’iel parte deux jours complets. Vos disputes sont généralement réglées plus rapidement mais pour une fois, t’as tenu bon. Tu te sentais en plein droit dans ta position et tu n’avais pas à rendre les armes alors que tu n’as rien dit qui puisse générer un tel enchaînement d’incompréhensions et de quiproquos. Oui, tu es blessante quand t’es en colère mais à aucun moment Jordan n’a essayé de comprendre pourquoi tu l’étais. Que tu as été touchée aussi bien dans ta liberté que dans ta propre féminité. Comme s’iel était comme tous les autres, à ne voir que la future pondeuse que tu pourrais devenir car c’est le destin de toute femme, non ? Tu as été absolument choquée de ses propos et de ses sous entendus.

Et tu restes encore choquée quand tu reçois son sms. Tu sais qu’iel est rentré.e car Milady, qui était avec toi, a eu cet air au visage quand la voiture s’est garée. Les oreilles aux aguets et la truffe aussi, avant de filer hors de ton atelier. Tu déglutis et tu passes un doigt contre ton œil avant de te rendre compte que t’as tes lunettes - la fatigue due au manque de sommeil, ça ne fait pas bon ménage avec le travail minutieux dans lequel tu t’es lancée. Mais tu te décides à te lever malgré tout pour descendre. Il te reste encore quelques marches à descendre que tu ralentis pour finir par t’arrêter sans te rendre compte. La forme de Jordan est sur le lit et t’as l’impression que ça fait une éternité que tu ne l’as pas vu - ce qui est le cas, en vrai. 2 jours, c’est long. Mais c’était nécessaire. “Hi.” Que tu murmures en prenant appui sur la rampe de l’escalier.

Tu les entends les marches. Elle descend. Tu te dis que vous êtes calmés tous les deux, tout est au clair à présent. Bien clair que t’es totalement instable quand on parle de progéniture. “Hi.” Tu lèves la tête vers elle. « Hi. » Tu respires profondément, essayant de ne pas te laisser submerger de nouveau par des émotions mais c’est plus fort que toi. Les larmes remplissent tes yeux. Ce n’est pas un gros sanglots non, c’est juste un trop plein qui a besoin de sortir. Apparemment tu n’avais pas encore assez pleuré. L’avoir devant toi comme ça et toutes les réalisations que tu as fait à propos de toi, tu vas avoir besoin d’encore un peu de temps pour te faire à tout ça. Tu essuies tes joues alors que les larmes roulent librement. « Je sais pas pourquoi je pleure. » Tu dis alors que au fond tu sais très bien. Juste que là y’a visiblement aucune raison vu que vous êtes courtois, c’est juste ton esprit qui te joue des tours. Tu as été très secoué et tu n’es pas encore ressorti de l’autre côté de cette tornade.

Plus tes larmes coulent sur tes joues, plus les sanglots sont pas loin. Tu essaies de te focaliser sur Milady car elle a toujours eu le don de t’apaiser. Mais ça fonctionne pas aussi bien que tu le voudrais cette fois ci. Tu as besoin de bien plus que ça. Y’a des séances avec ta psy qui vont être remplie de toutes ces réflexions là. C’est certain. Vous avez déjà commencé pendant une séance extra-ordinaire car non prévu en avance. Tu renifles, tu essuies tes joues. Tu sais pourquoi tu pleures. Tu sens que tu peux la perdre. C’est pas rien le sujet et ce qu’il s’est passé. Tu en es tout à fait conscient. Tu veux pas la perdre. Tu veux pas que ça change. Vous êtes bien tous les deux. Tant que vous êtes sur la même longueur d’ondes.

« Hi. » Ca fait bizarre. Vous marchez clairement sur des œufs - ha. En tout cas, tes pas se sont stoppés, comme si tu hésitais à descendre complètement. T’as l’impression d’être encore sur ton territoire, celui de ton atelier dans cet escalier. La chambre serait un sol de lave que tu aurais eu la même réaction. Ta main contre la rampe, les prunelles rivées sur Jordan, tu déglutis une nouvelle fois quand tu le vois se batailler avec ses larmes. Visibles et non surprenantes. « Je sais pas pourquoi je pleure. » Ca te fait quelque chose, évidemment. Mais la partie cruelle de ta personnalité lui murmure que c’est bien pour lui. Iel n’avait qu’à pas douter de toi en premier lieu.

Tu mords l’intérieur de ta joue avant de te décider sans vraiment réfléchir et parce que tu ne vas pas rester comme une cruche sur ton escalier de descendre les quelques marches qui te séparent du plancher de la chambre. Puis, t’hésite un moment car tu ne sais pas quoi faire. Encore moins quoi dire car t’as l’impression que si tu dis quelque chose, ça peut être mal interprété. Jordan est revenu.e et c’est tout ce qui importe pour l’instant. Mais cette fois-ci, la rancœur a un peu plus de mal à passer. Cependant, tu finis quand même par te diriger vers lui. Tu es presque fâchée contre toi-même d’être aussi faible alors que t’aurai bien aimé lui mener un peu plus la vie dure en guise de représailles. Mais il n’empêche que tu l’aimes et que le voir misérable comme ça ne te laisse pas de marbre. C’est exactement pour ça que tu ne voulais pas être en couple ni amoureuse ; ça laisse trop de chance à ton cœur pour te manipuler à sa guise. Et te voilà en train de le prendre contre toi. Toi debout, lui assis, sa tête contre ton torse alors que tu l’enlaces de tes bras et de ta tête. Tu ne dis rien car t’as rien envie de dire - c’est rare. Les actions valent plus que des mots et si Jordan est revenu.e, tu peux l’enlacer et le tenir contre toi. Au final, c’est tout ce qui compte.

Tu la vois descendre les escaliers de ta vue périphérique et tu espères de tout ton coeur qu’elle va venir vers toi et pas juste passer devant et partir. Tu es déjà bien misérable, ça te ficherait un coup encore plus gros. Tu n’as pas besoin de ça en plus, tu t’accables assez comme ça. Tu essuies tes joues et voilà que ses bras sont autour de toi. Tu laisses Milady s’échapper si elle le souhaite car tu ne peux pas la tenir elle et t’agripper à Birdie en même temps. Car oui, tu as besoin de tes deux mains. Des tes deux bras. Et c’est bien évidemment une fois qu’elle te tient contre elle que les sanglots sont de sortis. Tu es incapable de garder ça en toi. Tu espères que si tu laisses tout sortir là ça ira mieux après. Elle l’a dit, Birdie, ça ira. En attendant tu ne l’as certainement jamais tenu aussi fort contre toi. C’est limite toi bientôt qui va être incrusté dans son ventre ahem.

Les minutes passent et tu te calmes doucement mais sûrement. Tu ne la lâches pas non. Ca te fait du bien de la sentir si proche de toi comme ça. Son haut est tout mouillé bien évidemment, tu sais pas comment tu as encore du liquide dans tes glandes lacrymale. Faudrait appeler le livre des records parce que sérieusement t’as fait que ça pleurer ces derniers jours quasiment.

Quand tu défais ton visage de son tronc, tu t’essuies le nez et les yeux grossièrement. « I don’t want to lose you. » Car tu sais que c’est ça la finalité si vous n’êtes plus accordés comme le plus bel orchestre qu’il soit. « J’ai déjà commencé à en parler avec ma psy. » Que tu lui dis pour lui montrer que tu vas faire en sorte que ça ne se reproduise pas. Que tu comprennes un peu plus tout ça, ce qu’il se passe dans ta tête. Y’a aucun doute que c’est toi le problème dans tout ça car bien évidemment tous les maux du monde existent à cause de toi. Encore plus aujourd’hui où tu es vraiment bien bas, le moral totalement dans les chaussettes.

C’est comme si, une fois contre toi, les vannes s’ouvrent encore plus. Jordan te tient à t’en casser une côte et rien que ce geste, celui de la détresse et du manque que vous avez eu de l’autre, sans oublier le mal que ça a causé de vos intérieurs, suffit à te rappeler à quel point tu tiens à lui. Que même si t’as envie d’être une bad bitch et le faire souffrir, t’y arriveras pas contre Jordan car t’es faible pour lui. Tu as une vague d’empathie qui te submerge alors ses sangots se font entendre et sentir bien plus de toi que tout à l’heure. Tu caresses ses cheveux, tu embrasses son crâne ici et là. Tu le berces de tes bras, sans pour autant décrocher la mâchoire. Tu n’as rien à dire mais tu peux être là pour lui montrer que ça ira. Si tu cèdes vite à la colère, Jordan est victime d’une sensibilité forte ; tu ne peux pas être indifférente à sa détresse. Tu l’aimes, c’est juste impossible.

Quand iel se détache, c’est pour s’essuyer le visage. « I don’t want to lose you. » Ce qui est assez intéressant comme avant propos car jamais tu n’as considéré que c’était la fin de vous deux. Tu n’as jamais cru que t’allais le perdre, pas cette fois-ci. Ce n’est pas parce que vous avez un quiproquo que c’est la fin de tout. Absolument pas. Est-ce que tu aurais gagné en maturité ou simplement tu aurais appris comment fonctionne un couple ? « J’ai déjà commencé à en parler avec ma psy. » Tu secoues lentement la tête. “That’s good.” Réellement, ça l’est. Même si c’est trop tard et que tu ne réaborderas pas le sujet de si tôt - voire même jamais. Tu verras, ça dépendra de Jordan. Mais autant dire que si lui n’en parle pas, tu n’en parleras pas. Enfin, à part si tu te décides réellement à faire ta congélation ; iel devra être mis au courant. Vu les brèves recherches que tu as faites, ce n’est pas forcément une partie de plaisir pour le corps. “You’re not gonna lose me. It will take more than that to push me away.” Tu es d’une telle assurance, c’est beau à voir. Il faut dire qu’entre vos fiançailles et la maison que vous avez acheté ensemble, il n’y a plus trop de raison de douter de votre chemin ensemble. Et puis, c’est toi qui as la tête plutôt froide à ce moment-là. Tu n’oublies quand même pas ce que tu as ressenti pendant deux jours.

“That’s good.” Tu n’aimes pas du tout les sensations que tu as de l’entendre confirmer que tu en as besoin. Tu le sais. Bien sûr que tu le sais. Depuis plus de dix ans tu es suivi et tu ne t’arrêteras jamais. Ca te fiche toujours un coup de plus de te rendre compte que tu es autant brisé de l’intérieur. Tu as fait un beau chemin malgré tout Jordan, mais à ce moment précis, tu n’en as pas l’impression. Tu as le poids de ton passé qui ressurgit sur tes épaules, encore plus lourd que jamais. “You’re not gonna lose me. It will take more than that to push me away.” Tu espères qu’elle dit vrai, qu’elle se serait battu pour vous, parce que dans ta tête, c’est toi qui aurait mis un stop à vous deux. Tu l’as considéré. Pas dans un futur proche, mais tu t’es vu, arrêter votre relation pour ne pas prendre le risque de te retrouver avec un mioche qu’elle aurait fait cuire dans son four intégré. Mais ça c’était avant qu’elle te confirme qu’elle veut juste donner ses oeufs à qui veut les prendre. Tu comprends pas pourquoi, tu mets ça sur le compte de la générosité, car tu ne vois pas d’autres explications et tu ne vas pas demander nan. Assez parlé d’ovule pour un millénaire au moins. Même deux.

Tu es calmé mais l’humeur n’est certainement pas là. Tu essuies de nouveau tes yeux puis ton nez avant de l’attirer sur tes genoux. Tu veux rester coller à elle encore un peu. Encore un peu beaucoup en réalité. Au moins un millénaire si elle te laisse. Deux si tu peux pousser ta chance. Tu aurais respirer son odeur si tu n’avais pas le nez bouché, mais rien que d’avoir tout son poids sur toi, ça te fait du bien. Ca te rassure. Elle est là. Elle t’aime. « Please tell me you’ve got nowhere to go and nothing to do because I want to keep you here in my arms for a very long time. » Tu dis avec ta voix rauque à cause de toutes tes émotions qui t’ont traversé.

Ta voix est posée et calme, ce qui est fou. Tu as presque l’impression d'être un robot tellement que tu te sens presque détachée. Non pas dans tes émotions mais sur le sujet qui vous a foutu en rogne. Sur les ondes négatives que ça a engendré. Il faut dire que tu as eu le temps de te vider émotionnellement. Que ce soit en pleurant ou en criant. Une vraie petite furie qui a troublé le calme des lieux. Alors oui, tu es complètement vidée aussi et t’es sur pilote automatique. T’essaie de ne plus repenser à cette conversation. Ainsi qu’au fait que Jordan ne veuille pas entendre ce que tu veux lui dire mais seulement ce que lui veut entendre. De ce côté là, tu baisses les bras. De toute façon, il n’y a pas à débattre ; tu n’as vraiment pas de projet enfant dans le futur proche. C’est une certitude que tu n’as pas encore envie d’entendre être remis en question car tu pourrais l’étouffer (avec un oreiller et pas ton amour, hein) si jamais Jordan revenait à faire cette erreur. Est-ce que c’est le docteur Caine qui est en train de prendre possession de toi, Birdie ?

En tout cas, tu as ton fiancé.e qui t’attire contre lui pour t’asseoir sur ses genoux. Tu le laisses faire ; le retrouver te fait du bien quand même. Même si t’es assurée que ça va, c’est toujours mieux quand tu peux le constater de tes propres yeux. « Please tell me you’ve got nowhere to go and nothing to do because I want to keep you here in my arms for a very long time. » Tu secoues une nouvelle fois la tête mais à la négation. “Pas ce soir en tout cas.” Demain, il va falloir que t’aille au local - pour de vrai. Voilà deux jours que t’y es pas allée - tu ne le sentais pas. Et puis, la maison est tellement bien isolée que c’est facile de s’y ressourcer. Une de tes mains contre ses mèches, tu embrasses sa tempe en ayant les prunelles qui regardent dans le vide. Il y a tellement de ressentis qui se mélangent. Prendre conscience qu’un rien peut le faire vriller n’est pas rassurant. Ne pas pouvoir parler librement d’un sujet ne l’est pas non plus. Tu fermes les paupières en soupirant légèrement ; ça suffit pour aujourd’hui, les interrogations. Tu veux mettre ton esprit sur pause. Ce n’est pas parce que tes globes oculaires sont secs que tu ne ressens rien ; mais t’es fatiguée, épuisée. Et déçue aussi. Mais ça, tu ne vas pas lui dire.

Elle se laisse faire et rien que ça, ça te fait un bien immense. Elle est sur toi et elle ne t’ignore pas comme elle l’a pu faire ces derniers jours au beau milieu de l’oeil du cyclone. Ca y est. C’est fini ça. Vous êtes de nouveau unis autant métaphoriquement que littéralement. “Pas ce soir en tout cas.” Et en plus elle ne compte pas bouger, elle a rien de prévu, c’est parfait. Ton petit moral commence doucement à remonter la pente. Tout doucement, très doucement, mais tout ce qui ne va pas vers le bas est une victoire. Elle embrasse ton visage, sur ta tempe, ça te réchauffe tout le corps, le coeur et ton esprit aussi. C’est fou comme c’est magique le contact physique de Birdie sur toi. Elle soupire doucement. Y’a tes yeux ouverts, tu la regardes. Les siens sont fermés. Et voilà que tu pivotes ton visage pour aller poser tes lèvres sur les siennes. Doucement. Tu reprends à pas de loup, possession de ce corps que tu aimes plus que tout. Est-ce que tu as l’impression d’être un moins que rien à ses yeux à présent ? Oui. Tu n’as aucune preuves mais tu te sens merdeux de part ton handicape émotionnel. Alors tu fais ce que tu aimes, ce qui te fait du bien, mais tu vas lentement aussi parce que tu ne sais pas si elle est d’humeur, Birdie. Tes lèvres s’entrouvrent pour approfondir le baiser en même temps qu’une de tes mains se glisse sous son haut, pour toucher sa peau. Tu sais pas trop où tu veux aller comme ça, mais tu veux la retrouver et ça passe par la chaire d’une façon ou d’une autre. Tu veux tes mains sur elle et son corps sur toi. C’est tout ce que tu souhaites là et tu espères qu’elle sera aussi dans cette envie; Tu veux t’enivrer de la façon la plus saine qu’il soit.

Les yeux plissés, tu ne vois pas Jordan qui te regarde. Par contre, tu sens très bien sa bouche contre la tienne, douce et délicate. Tu n’en sourcilles même pas les paupières ; c’est agréable. C’est très agréable. Ca te rappelle une fois de plus à quel point t’es faible pour lui. Ton fiancé.e t’a manqué et tu ressens physiquement ce besoin maintenant que ses lippes sont sur les tiennes. Tu souhaites mettre ton cerveau sur pause, ou en marche arrière pour reprendre là où vous étiez avant hier, enlacés étroitement avant qu’iel ne décide de prendre plus d’une journée loin de toi, loin de la maison, loin de votre cocon. Et comme si ton partenaire entendait tes pensées, le voilà en train de glisser sa langue entre ses lèvres en même temps que sa main sous ton haut. T’as pas grand chose sur le dos, juste un de ses t-shirts et un short. En tout cas, tu le laisses complètement faire. Ta main a cessé ses caresses mais elle l’incite fortement à ne pas reculer. Tu n’es pas compliquée à flatter physiquement mais est-ce qu’émotionnellement, t’es dans la zone aussi ? Oui, oui et oui. C’est un langage que vous connaissez par cœur, celui que vous maitrisez le mieux ; celui du corps. Vos caresses, vos baisers, vos attentions, tout laisse transparaître à quel point vous êtes attachés l’un à l’autre. C’est là que le message est le plus clair et te voilà en train de répondre allègrement avec passion aux baisers de ton fiancé.e. Qui reste ton fiancé.e parce que t’as accepté ça aussi, tu as fait la paix avec toi-même pour ça et que t’espère, un jour, Jordan réussira à faire la paix avec lui-même également. Mais pour l’instant, c’est le tango des corps qui s’annonce et ce n’est pas toi qui va y mettre un stop. Tu le laisses totalement faire ; tu sais que son appréciation passera par le tien. Iel connait la manière de te choyer et t’as confiance en lui. Vous avez besoin de reconnecter. Quand les mots ne sont plus, quoi de mieux que les gestes pour le faire ?

Vous êtes sur la même longueur. Celle ci même qui te fait dire avec certitude depuis toutes ses années, car oui, ça se compte en années maintenant, que vous êtes fait l’un pour l’autre. Il y a aucun doute. Vous deux ça marche. Physiquement c’est la symbiose parfaite et c’est tout ce dont tu as besoin à ce moment précis. Oublier les choses qui fâchent, les malentendus, les quiproquo, les mots dit sur le coup de l’impulsion. Tout ce que tu veux c’est vos deux corps ensemble car ils sont fait pour être en communion. Le baiser s’intensifie et tes deux mains sont sous son t-shirt, qui est en fait le tiens. Tu vas trouver sa poitrine rapidement et un léger gémissement file entre tes lèvres. Son corps est vraiment magique sur toi, c’est toujours incroyable à tes yeux. Tu te défais de ses lèvres pour lui ôter ce vêtement qui gêne. Ton coeur bat si vite… Tu as besoin de ce moment et c’est pas juste du sexe pour le coup. C’est des retrouvailles de vos âmes autant que vos corps. Tu vas la chérir au centuple, voulant l’entendre réagir et frémir encore plus que d’autres fois. Tes lèvres seront quasi tout le temps sur les siennes ou sur sa poitrine alors que tu bouges tes hanches pour aller et venir en elle. Y’a clairement un truc différent cette fois ci car ton esprit torturé a vraiment cru à certains moment ces derniers que la fin était proche. Mais ce n’est pas le cas. Vous avez réussi à mettre les choses au clair au milieu de la cacophonie, de vos frustrations, de vos émotions. Et tu ne mets pas longtemps à jouir tellement ça te fait quelque chose de spécial cette fois ci. Comme si tu ressentais tout dix fois plus fort car t’as faillit tout perdre, et ton petit corps est faible face à sa perfection et la votre ensemble aussi. Tu n’as pas honte d’avoir été rapide, ça n’est pas la première fois et tu ne t’excuseras jamais d’être autant excité par elle. D’autant que tu ne la laisses jamais en reste et tes jolies mains, ou bien tes jolies lèvres vont s’occuper de la suite et fin de son plaisir à elle aussi.

Tu n’es qu’un pantin entre ses mains et c’est totalement voulu. Jordan prend soin de toi comme iel l’a toujours su faire et il n’y a aucune raison que tu lui mettes un stop dans le processus. C’est votre façon de vous réconcilier pleinement, de vous rappeler votre amour et tout ce que vous représentez l’un pour l’autre. Ses caresses te font frissonner plus que d’habitude, ses baisers ont un goût différent dans le meilleur sens et peut-être que ces retrouvailles seront les plus douces que vous ayez eu. Tu maintiens sa tête à la tienne quand Jordan se mouve en toi ; tu veux pouvoir l’embrasser jusqu’à l’ivresse la plus totale. C’est à la fois très passionné, doux et intense. Tes jambes sont liées autour de son bassin et tes prunelles ne se ferment que quand vous vous léchez le museau ; autrement, elles sont fixées sur ton partenaire, si beau et si attentionné.e à cet instant. Celui-là même qui jouit bien rapidement et clairement avant toi mais tu ne t’en fais pas ; au moins, tu peux profiter de sa vision extasiée qui est particulièrement attirante. Et puis, Jordan se met à s’occuper de toi dans la foulée, ce qui est une des meilleures choses au monde. Il ne faut que quelques minutes supplémentaires pour que tu t’abandonnes complètement à ton tour.

Cette fois, tu finis de nouveau avec les yeux fermés car t’es maintenant encore plus fatiguée même si franchement, t’as rien fait à part de laisser porter. T’attends que Jordan s’allonge pour aller se lover contre sa silhouette. “I love you more than anything or anyone.” Que tu chuchotes à son oreille directement. Comme pour parler en direct live à son cerveau pour que lui comprenne ton message. Qu’il l’enregistre, celui-là, parce qu’il commence à te faire chier à vouloir faire sonner une autre chanson que celle que tu veux que Jordan entende. Tu déposes un baiser sous son oreille avant de nicher ton nez contre son épaule. T’es épuisée sur tous les plans à présent et avoir Jordan à la place de Mister Grenouille, c’est mieux. Ça t'incite encore plus à t’endormir.

Tu sens ses yeux sur toi à tous les instants et tu accroches ton regard au sien le plus souvent possible également. Ca te donne des boost de confiance immense comme à chaque fois qu’elle te mange des yeux. C’est incroyable ce que cette femme te fait ressentir. Elle est magique, elle a été faite pour ton corps spécifiquement. Tu voudrais passer un sondage à toutes les personnes avec qui elle a baisé ou s’ils ont eu de la chance, avec qui elle a fait l’amour et tu veux pouvoir quantifié leurs sensations pour les comparer aux votre. Totalement impossible à faire mais damn qu’est ce que tu voudrais avoir cette preuve par A + B que c’est vous deux et personne d’autre qui est fait pour vous. Y’a une partie de ta tête qui n’oublie jamais Rosa et qui se laisse à rêver à un threesome avec elles deux. Clairement tu n’en sortirais pas vivant.

“I love you more than anything or anyone.” Qu’elle te dit une fois que vous êtes l’un contre l’autre, les ébats terminés, mais l’amour qui ne s’arrêtent pas pour autant. La preuve avec ses mots qui sont les plus doux que tous les brownies avec chantilly du monde. Elle te dit ça comme un secret, c’est comme ça que tu le prends et tu la serres encore plus contre toi. « I love you more than anything or anyone… » Tu lui réponds avec les mêmes mots car c’est la pure vérité. Elle a peur de se marier, tu as peur de l’engrosser, vous avez tous les deux vos limites à bien des choses et certaines qui ne collent pas ensemble, mais vous fonctionnez jusqu’à maintenant. Tu veux que ça continue encore à l’avenir. Tu veux pas que ça commence à s’effriter car tu sais combien l’amour n’est pas suffisant dans une relation. Il faut faire marcher tout ça, slalomer, naviguer, faire des concessions, et surtout, communiquer. Vous n’avez pas été doué là dessus. Vos émotions ont pris le dessus très rapidement. Et voilà le résultat, deux jours de perdu où vous vous êtes pas lécher le museau une seule fois. Quel gâchis. Heureusement qu’il n’y a pas eu de tragédie au milieu, ça aurait été la cerise sur le gâteau et un allé simple pour le saut de l’ange depuis un des plus haut building du quartier des affaires. « You’ll forever be my better half. » Que tu ajoutes sur le même ton tout bas.

Birdie s’endort dans tes bras et tu ne bouges pas. Tu es aussi pas mal fatigué de bien des manières et tu te laisses sombrer chez Morphée mais surtout dans les bras de ta moitié. Quoi que la vie advienne, elle est ta moitié pour toujours, c’est mathématique.

Citation :

WIN – Quelques portes des meubles de la cuisines que vous verrez ouvertes quand vous irez dans la cuisine. Alors que tout était bien fermé quand tu es arrivé et que tu es passé devant la cuisine pour te rendre à la chambre.

SO CLOSE – Une porte super proche de votre chambre qui claque fort alors que ça fait que cinq petites minutes que vous êtes endormi.

FAIL – Une porte super proche de votre chambre qui claque giga fort alors que vous êtes tous les deux profondément endormi.

 

« I love you more than anything or anyone… » Tu ne t’attendais pas à ce que Jordan récupère tes mots pour les retourner contre toi mais ça fait du bien de les entendre à ton encontre. C’est toujours rassurant et réconfortant sans que tu ne comprennes vraiment pourquoi vu que tu n’en doutes pas. Vos tempêtes finissent toujours par se calmer et s’il y a eu une période où le doute s’installait rapidement, tu as pris de l’expérience et tu as confiance en vous. L’achat de la maison n’est pas étranger à ce sentiment d’assurance, la bague que tu as à ton doigt non plus d’ailleurs. Il n’y a que des choses positives qui vous sont arrivées ensemble et tout ce qui vient de se passer n’est que le résultat d’un malheureux quiproquo. Tu sais que Jordan n’a jamais aimé que tu ne puisses pas lui affirmer que tes envies de maintenant seront toujours valables dans les 6 prochains mois. Tu as beau n’avoir jamais changé de position en 35 ans, tu ne peux pas quand même être assurée dans cinq ans. Peut-être que lui non plus, d’ailleurs. Mais ça, c’est un autre sujet. Inutile à ressasser car pour le moment, vous êtes sur la même longueur d’onde. « You’ll forever be my better half. » Tu as une petite moue que tu camoufles contre son épaule alors que Morphée te prend peu à peu dans son monde. T’es complètement recroquevillée contre la forme de Jordan, une jambe à moitié sur lui et le bras autour de son cou. Sa présence t’a manqué, son odeur aussi, toute sa personne entière. Il n’y a rien de mieux que de s’endormir avec lui.

Le lendemain, tu ignores quelle heure il est quand t’ouvres les yeux mais c’est avec le lever du soleil que tu te lèves toi aussi. Dame Nature appelle, tu dois filer aux toilettes. Heureusement qu’elles ne sont pas loin. Le luxe d’avoir une chambre avec salle de bain et dressing, franchement. Tu finis dans la cuisine car tu as soif et tu remarques avec surprise que certaines portes des meubles sont ouvertes. Tu n’as pas l’impression que Jordan ait fouillé dedans en rentrant hier soir, ou alors iel aurait eu une petite fringale dans la nuit ? Si ce n’est pas toi, c’est forcément lui en tout cas. Quand tu retournes au lit, tu as l’impression que ton fiancé.e somnole plus qu’iel ne dort. “T’es réveillé.e ?” Que tu chuchotes pour ne pas le réveiller si jamais Jordan est réellement en train de dormir.