Tu sors de la salle de bain en serviette, tu retournes dans ta chambre et te postes devant ton mur de fringues. C’est un petit dressing que t’as dans ta chambre car il n’est composé que d’un seul pan de ton mur. Ce qui est, n’ayons pas peur des mots, HUGE pour toi. T’aimes avoir tous tes fringues et chaussures sous tes yeux à chaque fois que tu es dans ta chambre. Ca te fait un rappel constant de tout le chemin que tu as parcouru dans ta vie. Tu ne fais pas dans l’abondance mais niveau fringue il faut avouer que t’en as un poil trop, mais tu ne vas pas le changer. Tu mérites de te faire plaisir. Tu as les moyens maintenant. Tu rattrapes pour tout ce que tu n’as pas eu en grandissant. Ton téléphone qui t’indiques que tu as un nouveau message. C’est Birdie. Un sourire en coin se forme aussitôt sur tes lèvres quand tu lis le contenu.

Birdie Cadburn
lonely bird bored right now... be my fun, plsplspls?

Tu lui réponds aussitôt.

Britney
On my way to a party. Where you at? Be dressed, you coming with me.

Et c’est comme ça que tu te retrouves dans un Uber avec elle après l’avoir récupéré à l’endroit qu’elle t’a indiqué. T’es en shorts en jeans avec un t-shirt Drop Dead et des Vans old Skool violettes pour aller avec le t-shirt because you can. Installé tous les deux à l’arrière du Uber, tu pianotes brièvement sur ton tél. « Parait qu’il va y avoir une fontaine de chocolat. J’ai l’impression on va surtout être dans un resto sur la pl- » Tu reconnais plus que bien les notes qui sortent des hauts parleurs du Uber. La nouvelle chanson qui vient de commencer à la radio, c’est Without Fear. Une de tes chansons. « Fuck. » Il te faut quelques secondes pour t’ajuster à cette putain de surprise et qu’un sourire se forme sur tes lèvres. T’as l’impression que c’est Rosa qui vient de te lancer un signe. L’univers en tout cas. Truth is, elle est tout pour toi. L’univers c’est elle. Toujours. Tout le temps. Tu ne sais pas si Birdie a parlé, t’as répondu ou quoi, t’es trop focalisé sur la radio qui passe ta chanson juste maintenant, dans cette voiture.

« Première fois j’entends celle là à la radio… » Le sourire fier sur tes lèvres est inloupable. T’es grave ému en vrai. T’as oublié ton téléphone et ce que tu y faisais dessus. Certains seraient en train de rush pour prendre une vidéo et la poster sur leurs réseaux sociaux et si jamais tu reprends un peu plus tes esprits, tu le feras peut être. Mais là, t’es plutôt en train de profiter de l’instant intégralement car c’est la première fois que tu l’entends et tu veux t’en souvenir précisément dans ta tête. Tu veux écouter ta chanson comme si c’était la première fois que tu l’entendais. Tu tournes la tête vers Birdie parce que son air est aussi une partie du souvenir que tu embarqueras avec toi de ce moment. Qu’elle tire la tronche ou pas. Tu prends tout dans ta mémoire. « C’est moi qui chante. » Tu utilises ces mots là plutôt que ’c’est une de mes chansons’ car tu as l’habitude de dire ça pour les titres où tu as travaillé dessus. Là c’est ta voix sur la bande. C’est assez rare dans la multitudes de morceaux sur lesquels tu es crédité. T’es presque sûr qu’elle va pas te croire. Tu es très amusé, ému, euphorique. C’est fou ce qui est en train de se passer.

@Birdie Cadburry

Quand ce ne sont pas les paroles, ce sont les pensées. Et quand les pensées fusent, y a toujours la parole qui suit parce que tes gènes t'empêchent de pouvoir laisser le silence combler la pièce où tu te trouves. Et là,  ce n'est pas seulement la pièce mais le loft tout entier. Il est morne, il est triste, il n'a aucune saveur quand il n’y a pas Mason dans les environs. En conséquence, tu ne peux pas jouer à ton jeu de l'emmerdeuse de l'extrême, où tu gagnes tout le temps parce que ça aussi, c’est dans tes gènes cadburiens. Seulement, ton colocataire est absent, sûrement en train de crécher dans un bar, à s’échouer auprès d’un corps désespéré et l’image est aussi affligeante que révoltante. Pourquoi, et dans quel monde, il peut s’amuser mais toi non ? Tu es la reine pour cela, pour secouer ta carcasse, pour avoir mille et une choses à faire, à penser, à méditer. Et pourtant, ce soir, il n’y a même pas le travail pour t’occuper. Tu aurais pu appeler Will mais il ne répond déjà pas à tes messages, sûrement plus absorbé par son jeu vidéo que par l’ennui sa meilleure amie – que tu en geins d’ailleurs. Il mériterait que tu le snobes pendant au moins les prochaines heures. Ce que tu feras certainement parce que si tu oublies facilement les gens, tu n’aimes pas qu’eux t’effacent de leur mémoire. Un rôle central dans ton personnage est de marquer, d’imprégner l’esprit des gens pour qu’ils puissent te reconnaitre. Peut–être que tu ne cherches que la reconnaissance de tes paires, mais tu es bien trop occupée par autres choses pour penser à cela. Alors vient Jordan. Au moins lui, il répond à ton sms. Tu seras, petit oiseau, parce qu’il réagit presque instantanément en t’invitant carrément à une soirée. Parfait, exactement ce dont tu as besoin.

Full baby doll outfit, parce que tu as le comportement et surtout le corps qui te le permet, ta tenue va de pair avec celle de Jordan (non, pas du tout, au contraire). Tes prunelles bleutées louchent sur son tee–shirt, tu lui demandes même « la fête se passe dans un cimetière ? » avec ce léger sourire de coin – pas celui qui pourrait être moqueur (il n’y a dans la moquerie que celle de son shirt, promis) mais qui est plutôt amusé parce qu’une soirée dans un cimetière, cela pourrait donner une toute autre image. Elle pourrait même aider à balayer celle que tu as dans ta tête depuis plusieurs mois, qui continue encore à te hanter alors que tu aimerais l’étouffer au plus lointain de tes souvenirs les plus marquants. « Parait qu’il va y avoir une fontaine de chocolat. J’ai l’impression on va surtout être dans un resto sur la pl- » Les yeux céruléens qui s’illuminent, tu tapes à plusieurs reprises la cuisse de Jordan avec excitation et enthousiasme. « Tu crois qu’on pourra s’amuser à s’en badigeonner ? Y en aurait de quoi faire, surtout s’il y a une fontaine, doit y avoir tout ce qui va avec, les fraises, les chamallows, les bananes et tout ça. » Tu as déjà les images en tête et, gamine comme tu peux l’être, tu ne peux t’empêcher d’en être absolument exaltée.

« Fuck. »
« Maintenant ? »

Petit esprit volatile qui est parti un peu trop loin, la voix de Jordan qui te ramène dans l’habitacle du uber – wait. « Est–ce que– » Il y a deux voix, une réelle tandis que l’autre sort du poste radio de la voiture. Une mélodie plutôt mélancolique, une chanson qui donne à tendre l’oreille, à écouter les paroles, à les déchiffrer. Jordan n’a pas besoin de répondre comme tu n’as pas besoin de finir ta question. Un coup d’œil à son visage, un souffle de sa part où il murmure « Première fois j’entends celle là à la radio… » et les traits de ton visage expriment à la fois la surprise et la curiosité. « C’est moi qui chante. » C’est lui qui chante. C’est lui qui a dû écrire aussi. Tu t’es un peu renseignée. Cela ne t’empêche pas de regarder l’écran de la radio et de voir défiler “jordan ash fisher - without fear” en jaune capital. Il y a un fin sourire qui se pose sur tes lèvres parce qu’Ash, ça te rappelle une autre tête blonde, un musical aussi, et qu’aussi parce que cela confirme que c’est bien Jordan qui chante. « J’ai cru à un double vocal étrange, j’ai presque eu peur. » Que tu peux être stupide quand tu t’y mets. Mais tu respectes un peu le moment, tes oreilles attirées par la musique, et surtout les paroles qui finissent par t’en dire plus sur lui que tout ce qu’il a pu dire depuis six mois - au final, pas tant que cela. Tu t’étais promise de fouiller les tréfonds de son âme et sa chanson semble être un bon début. Alors tu te love contre son bras pour mieux entendre, mieux apprécier. Le laisser aussi savourer le temps de la chanson.

If there were others in that room
I didn't see 'em babe

Il y a des interrogations, des questions, plein de petits points qui se forment et que tu meurs d’envie de les poser.

Can't tire of thinkin' 'bout you
And I wonder if this'll all work out

Mais à la place, tu plaques ta joue contre son bras et tu regardes le poste de radio, tes doigts qui s'entremêlent avec les siens. Même dans une église, tu ne serais pas aussi respectueuse.

Love me like there ain't another day
Lead with the heart, ain't that the only way?

Est-ce qu’il parle d’expérience ou ce sont juste des mots en l’air ? Est-ce que les compositeurs ne mettent pas en mots sur papier ce qu’ils ressentent, leur vécu, leur expérience ? Est-ce qu’il y a une répercussion au fin fond de Jordan ?

Now I really think you're heaven sent
'Cause there's a beauty in being broken, I've been seein' it

« J’aimerai bien la voir aussi. » La beauté dans la détresse. Tes yeux tombent sur vos phalanges repliées les unes sur les autres, sa main gauche dans ta droite et tu pointes du doigt la bague que tu n’avais pas remarqué la dernière fois - tu avais été distraite par autre chose, la dernière fois. « Y a un rapport avec ça ? C’est l’expérience qui parle ? » Tu essaies de ne pas l’assassiner de questions. Tu ne veux pas qu’il se braque, qu’il te refoule et qu’il te rejette. Pas avant d’avoir atteint la soirée qui se trouve dieu seul sait où - visiblement en dehors de Brisbane, vu la direction de la voiture. Baby steps. Ton sourire grandit, l’amusement naissant dans le creux de tes prunelles. « On pourrait peut-être tenter d’avoir la course gratuite. Entre une miss météo et un chanteur qui vient de passer sur les ondes, ça devrait se faire, non ? » Tu ne perds vraiment rien pour attendre.

« la fête se passe dans un cimetière ?  » Jokes on her, parce que tu passes beaucoup de temps dans les cimetières. Celui où ta femme et ta mère sont enterrées, tu le connais comme ta poche. T’as déjà passé des soirées, des journées, des nuits là bas. Tu pourrais lui rétorquer que ça ne se passe pas au Japon non plus vu son accoutrement Hello Kitty mais elle est hot af alors t’as pas envie de basher pour le plaisir. Pas maintenant.

Puis ta chanson te transperce tout entier et tu oublies tout ce qu’il se passe autour de toi. Les yeux rivés sur l’écran de la radio à l’avant de la voiture. Tu sens la main de Birdie sur ta cuisse mais tu ne réagis en rien à ça. Tu réagis tout sur tes mots que tu connais plus que par coeur qui sortent par les enceintes de la voiture. Holy shit. « J’ai cru à un double vocal étrange, j’ai presque eu peur. » Elle a reconnu ta voix ? Tu trouves ça vraiment très flatteur. Elle pourrait dire n’importe quoi là de toute façon, y’a rien qui entacherait l’expression d’illuminé que tu as sur le visage. Holy shit. Parce que la chanson tourne toujours. Parce que tu l’écoutes avec attention. C’est incroyable. Ton téléphone dans ta main toujours, celle ci posée sur ta cuisse. Tu sens Birdie qui se cale contre toi. Tu la laisses faire car c’est très agréable de la sentir si proche. Surtout dans un moment pareil. La chanson qui continue et le silence qu’elle laisse entre vous afin que tu puisses écouter l’intégralité du morceau dans le calme. Y’a aussi ses doigts qui se mêlent aux tiens. Tu serres sa main peut être un poil plus fort que tu ne le ferais en temps normales. Y’a rien de normal là. T’es en train d’écouter une chanson que t’as écrit majoritairement à propos de ta femme qui est décédée, en compagnie d’une meuf avec qui tu as des relations sexuelles de temps à autre.

Now I really think you're heaven sent
'Cause there's a beauty in being broken, I've been seein' it

« J’aimerai bien la voir aussi. » Même si cette phrase n’était pas la dernière de la chanson, tu savais que Birdie l’aurait relevée. Birdie se retrouve dans ce qui est cassé et cela à juste titre. T’es encore un peu dans un moment de transe après que la chanson se soit terminée mais tu entends bien ses mots à présent. C’est une chanson de Justin Bieber qui commence et tu te sens honoré de passer sur la même plage horaire que lui. Juste avant lui. « Y a un rapport avec ça ? C’est l’expérience qui parle ? » T’es surpris qu’elle te demande à propos de ton alliance. Tu ne lui as jamais parlé de ta femme? Tu as l’impression d’en parler tellement à tout le monde tout le temps. « Ouais… » Même s’il y a des bouts de la chansons qui ont été légèrement modifié pour que ça rime mieux. Pour le rythme. La chanson en reste totalement à son sens premier à ton coeur. En tout cas tu sens que Birdie a bien écouté les paroles. Tu sens que ça bouillonne dans sa tête. Les questions. « On pourrait peut-être tenter d’avoir la course gratuite. Entre une miss météo et un chanteur qui vient de passer sur les ondes, ça devrait se faire, non ?  » Elle te fait sourire avec sa proposition. « Je te l’offre la course. » T’as aucune idée de son compte en banque et tu sais très bien le tiens. La question est vite réglée.

Et puis parce que t’es pas un connard. Parce que tu as apprécié le respect qu’elle a montré pendant que ta chanson jouait… Tu lui donnes un peu.« Je t’ai jamais parlé de Rosa ? Damn. Je suis une vraie pute. » Tu te rends compte que tu lui as vraiment rien donné comme infos alors que tu en parles à la Terre entière entière. A la première occasion. La seule différence avec Birdie c’est qu’elle constitue une énigme que tu aimerais bien déchiffrer toi aussi. Tu donnes si elle donne. And she only gives some up your ass so far. Good enough. « On se fera une soirée au cimetière, je te la présenterai. » Ca te fait sourire car ce lieu est très commun pour toi. Ca équivaut réellement à un futur moment que tu prendrais plaisir à partager avec elle. « Peut être que ça la ferait se manifester. » Parce que Birdie est la seule avec qui tu as usé de certaines pratiques sexuelles en dehors de Rosa ta femme aka ta personne favorite sur cette planète. Personne ne la remplacera jamais. Quand tu parles de la voir se manifester ce n’est pas une simple plaisanterie. Tu la sens se manifester régulièrement, quotidiennement aux travers de signes que tu perçois. De sens que tu donnes à certaines choses. Tu ne dirais pas non pour un signe de plus. Tu ne dirais jamais non pour des signes de Rosa. « T'es chaude ? » Tu parles pour le rendez vous au cimetière hein Jordan ? Obviously. Ouais ouais.

« Je te l’offre la course. » Jordan ne réagit qu’à peine et c’est là que tu comprends qu’il a l’air dans sa bulle. Ailleurs, transporté dans un autre monde et franchement, tu l’envie de pouvoir le faire sans artifice. Who are you kidding ? Tu es la reine de ton propre monde imaginaire, Birdie, tu n’as à envier personne sur ce terrain-là. Mais Jordan a quelque chose en plus qui ressort, tu ne saurais dire quoi. S’il veut payer la course, tu ne diras pas non, même si ce n’est pas l’argent qui manque. Cela dont tu te fiches royalement, depuis toute petite, la valeur monétaire n’en ayant aucune à tes yeux.

« Je t’ai jamais parlé de Rosa ? Damn. Je suis une vraie pute. » Tu souris légèrement, des doigts qui virevoltent jusqu’à son torse pour l’y tapoter des phalanges. “Mine” que tu réponds à sa deuxième partie de phrase. Telle une actionnaire de société, tu considères que le cul de Jordan t’appartient à un certain pourcentage. Après ce que vous avez fait, ce que lui-même lui a demandé de faire, tu peux fièrement clamer qu’il est your favorite bitch. Mais Rosa, ce prénom sonne creux et vide dans tes oreilles. Ta main retombe sur sa cuisse, tes prunelles céruléennes portées sur son visage pour le voir se détendre, un sourire qui prône sur son visage fin - he’s very cute and hot, dammit. Et toi, tu es décidément très faible mais pas tant que cela, parce que tu gardes tes hormones sous contrôle et que tu le laisses poursuivre - après tout, tu meurs d’envie de savoir qui est Rosa et l’histoire de cette bague placée au doigt le plus stratégique. « On se fera une soirée au cimetière, je te la présenterai. » Est-ce que tu t’attendais à celle-là ? A peine. Non, la réponse est non. Tu ne penses jamais à la mort, au cimetière, à la perte d’êtres chers dans ce sens. Pourtant tu en as connu, des êtres qui ont disparu. Tu n’évoqueras pas qu’un être cher a été aussi perdu par ta faute - ton secret le plus caché, le plus enfoui. « Peut être que ça la ferait se manifester. » Voilà une expérience que tu serais curieuse de voir. Invoquer des esprits, forcément que tu l’as déjà fait, dans tout ton périple d’expériences plus ou moins extravagantes. Mais là, sa proposition a une saveur différente et tu ne sais pas. « T'es chaude ? » Tu remarques que ta tête s’est échappée de sa vision quand il te pose cette question, pleinement centré sur toi, qui ne peut t’empêcher de te faire sourire parce que c’est un sujet profond pour Jordan, tu le vois bien, mais ton esprit tordu ne peut s’empêcher de dévier honteusement (ou pas). “Always for you, honeybear.” Ton sourire est bien trop coquin pour la conversation mais tant pis, il lui a quand même tendu une perche. Ta tête se pose contre le dossier de ton siège, ton corps complètement tourné vers lui et ta cuisse sur la sienne, tes yeux sur Jordan avec plus d’hésitation. “Les cimetières ne sont pas mon endroit préféré.” tu dis en jouant avec vos mains liées. “Mais je peux faire une exception.” Just for you. Parce qu’elle est curieuse et que Jordan lui ouvre un peu plus la porte de ce qu’il y a derrière ses deux prunelles bleutées. “C’est un joli prénom, en tout cas. Rosa.” tu fais rouler le ‘r’ sans trop savoir pourquoi, juste parce que ça sonne bien, ton sourire accroché à tes lippes. “Si tu portes toujours ta bague, c’est qu’elle doit être spéciale.” Tu parles au présent comme si tu n’avais pas compris ce qui est arrivé à Rosa. Ce détail que tu as très bien pigé, mais t’as la sensation que Jordan n’a pas entièrement fait son deuil. Même si elle est au cimetière, elle reste encore spéciale à ce jour pour lui. Assez pour qu’il porte sa bague et qu’il écrive des chansons l’évoquant. She was special to him like you’ll never be for someone.

“Mine” Hmmm? Tu aimes peut être trop qu’elle soit possessive . Qu’elle aime que tu sois sa pute. Parce que t’es une vraie slut quand il s’agit de sexe. Tu en as bien plus que ces trois dernières années en ce moment, entre Birdie et Sam, vraiment, t’es servi. Tu profites tant que ça dure parce que tu sais que les gens sont souvent temporaire. Tu sais aussi que t’es une grosse feignasse et que  chercher d’autres partenaires sexuels ne sera pas en haut de ta liste de priorité.

“Always for you, honeybear.” Tu savais qu’elle allait répondre par l’affirmative mais ça te fait quand même du bien de l’entendre, de voir que tu avais raison. T’as bien capté aussi qu’elle a bien écouté tes informations avec attention. Des détails de plus sur ta vie, c’est tout ce qu’elle veut depuis bien longtemps. Peut être même depuis votre première rencontre de cette décennie. Tu ne te souviens plus, mais tu sais que tu as joué de l’esquive un nombre de fois conséquent. Elle se cale bien dans le siège, sans oublier de créer un bon contact avec toi. Tu accueilles avec plaisir, vos mains toujours liées. “Les cimetières ne sont pas mon endroit préféré.” Comme la plupart des gens. Tu es loin d’être outré.

“Mais je peux faire une exception.”
« T’es pas obligé. »

Parce que si elle est pas à l’aise alors qu’il s’agit de quelque chose d’important pour toi, t’as vraiment pas envie que ce soit trop pour elle.  “C’est un joli prénom, en tout cas. Rosa.” Peut être qu’elle va joindre les deux bouts de tous les tatouages de roses que tu as sur ton corps. “Si tu portes toujours ta bague, c’est qu’elle doit être spéciale.” Tu peux pas t’empêcher de rire doucement à sa phrase. Tu ne remarques pas qu’elle parle au présent cela dit, car ça sonne parfaitement bien à ton oreille. C’est quand ça parle au passé que tu le remarques bien. « Try more like, my favorite person in the world. My wife. My best friend. My soulmate. My saviour. » C’est si cheesy Jordan. Don’t care. Tu peux pas nier que sans Rosa tu ne serais pas un dixième de ce que tu es aujourd’hui. Toute ta vie a changé du tout au tout quand elle y est entré. Tu pourrais parler de Rosa pendant des heures sans t’arrêter mais tu ne vas pas le faire pour beaucoup de raisons. La première c’est que Birdie ne te rend pas la pareille de cette façon là et une partie de toi en est dérangé. Tu te demandes vraiment c’est quoi son histoire à Birdie pour qu’elle soit qui elle est aujourd’hui. Qu’est ce qui lui est arrivé. Qu’est ce qui l’a brisé. Mais tu comprends aussi que si elle n’en parle pas, c’est qu’elle n’est pas encore sorti d’affaire à ce niveau là. Qu’elle a encore sûrement beaucoup de démons à combattre.

« Personne ne pourra jamais la remplacer. » Et t’es ok avec ça. Etre célibataire pour le reste de tes jours. Pas de problème. Tu es bien seul. Tu es habitué depuis le temps. Tu contrôles tout de ta vie de cette façon là. C’est pas demain la veille que tu auras une alchimie aussi parfaite qu’avec Rosa. Tu ne te poseras avec personne si ça n’égale pas ça. T’as pas peur de mourir seul, parce que tu la retrouveras bien vite dans l’autre monde. « Et je ne compte pas retirer mon alliance. Jamais. She might be dead but she’s still my wife. » Tu n’as jamais peur d’appeler un chat un chat. Elle est morte et ces mots là choquent parfois. C’est juste une partie de ton vocabulaire quotidien ou presque. Tu tournes la tête vers Birdie. « Tu me dis si tu veux que je la ferme. » T’as pas envie de l’ennuyer avec tous ces mots sur l’amour que tu portes à Rosa. C’est palpable qu’elle est encore si importante pour toi. Que tes sentiments pour elles sont bien loin d’être dissipés. Jamais. Peut être bien que Birdie va comprendre avec ces bouts d’information pourquoi c’est si simple entre vous deux. Pourquoi t’as pas besoin de plus que de sexe pour un besoin physique et pas tant tout ce qui va habituellement autour d’une relation avec quelqu’un.

« T’es pas obligé. » Jordan le dit quand même, comme s'il a pu lire à travers ton regard ce foutu voile passager et éphémère. Mais tes épaules se lèvent, tu agis de façon détachée tout en secouant la tête. Tes lèvres ne répondent rien, tu laisses tes phalanges autour des siens les serrer un peu plus pour lui faire comprendre que c'est okay. Tu peux gérer. Cela serait une façon de supplanter la dernière scène que tu as eu dans un tel endroit.

« Try more like, my favorite person in the world. My wife. My best friend. My soulmate. My saviour. » oh, wow. Il y a un débordement d'affection pour son ex compagne, son ex femme, aujourd'hui décédée mais qui a l'air aussi présente que si son physique vous accompagnait. Le petit oiseau que tu es a pourtant bien compris qu'il y avait eu quelque chose d'intense. De fort, de puissant. Même si tu n'as jamais connu la même sensation. « Personne ne pourra jamais la remplacer. » Tu souris légèrement en bousculant gentiment son épaule. "J'avais remarqué." À la lueur de ses yeux. A la brillance de son sourire. Y a même eu son léger rire qui te confirme qu'il n'est plus blessé. Pas aujourd'hui, pas avec toi. Qu'il a finit par accepter son absence sans pour autant l'oublier. C'est si beau. Tu connais quelqu'un qui devrait essayer la même recette. Même si tu ignores tout du chemin que Jordan a dû parcourir pour en arriver à une telle sérénité. « Et je ne compte pas retirer mon alliance. Jamais. She might be dead but she’s still my wife. » C'est romantique, dans un sens. Que la mort n'arrive pas à les séparer non plus, que cela va au-delà des vœux de mariage, des promesses qu'ils ont pu se faire.

« Tu me dis si tu veux que je la ferme. » Il tourne la tête vers et tu l'accueille avec un sourire amusé. "Si je veux que tu taises, je te le ferai savoir." Te connaissant, tu lui fredonnerai un air ou tu l'embrasserai, tout simplement. "Mais c'est tellement adorable et touchant, un peu de niaiserie n'a jamais fait de mal." Parce que chez toi, l'amour est surfait et clairement surcoté. Beaucoup de divorces autour de toi. Et quand ce n'est pas cela, ce sont des accidents, des fantômes, des séparations douloureuses. Tu n'en veux pas, tu n'en as jamais voulu et ce n'est pas dans ton programme proche. "Je n'ai jamais pu croire qu'on puisse être dévoué à quelqu'un à ce point. Que ce n'était que des histoires qu'on raconte pour nous faire espérer, stupidement. Mais, pour ma défense, je n'ai jamais connu ce que t'as vécu avec Rosa." Tu as ce petit sourire de coin et la malice creusée dans tes prunelles bleutées, sans forcément prendre conscience de la portée de tes mots. Ou alors, tu as tellement l'habitude de dire que tu es sans attache que l'idée s'est faite. Elle est ancrée en toi depuis toujours, il faut dire. Tu peux blâmer l'éducation précaire de tes parents, décalée et très hippie, très libre et virevoltante. Tu portes vos mains jointes à tes lèvres pour embrasser la - les ? - bague à son annulaire. "Tu crois qu'elle m'aurait appréciée?" Est ce qu'elle était comme moi? Ou totalement différente? Est-ce qu'elle accepte que je me tape son ex mari de là où elle est? Est ce qu'une malédiction va s'abattre sur moi au moindre écart?

Ca te fait bizarre de voir Birdie qui a l’air vulnérable. Elle a l’air encore plus petite contre toi. Tu sens comme elle s’accroche à ta main et tu la laisses faire sans soucis. Mais quand tu focalises sur Rosa et que tu lances toutes ces fleurs, elle reprend du poil de la bête en te bousculant - trop doucement à ton goût. Ca te fait sourire. « J'avais remarqué. » Tu savais déjà. Peut être qu’elle a peur que ça ne soit pas le cas pour qu’elle le dise si clairement .Elle veut juste le dernier mot. Tu connais ça. Rosa était pareil, toujours faire une compétition de tout et finir devant toi. On top of me yes. Et tu aimais beaucoup trop ça. Tu lui laissais le dernier mot trop facilement parfois et ça l’enrageait souvent.

"Si je veux que tu taises, je te le ferai savoir. » True. Mais elle a encore l’air si petite contre toi, t’as envie de la protéger. Tu sais que tu peux rien faire de spécial que passer du bon temps. Tu sais aussi que t’es le sauveur de personne mais tu peux pas t’empêcher de vouloir qu’elle aille mieux. Mieux de quoi ? Tu sais même pas car elle ne dit rien. Alors tu te contentes de lui donner toute ton affection quand vous êtes ensemble car c’est tout ce que tu peux faire sans la brusquer. Car c’est loin d’être le but. Tu sais ce que c’est. Elle n’arrêtera jamais de te faire penser à toi. "Mais c'est tellement adorable et touchant, un peu de niaiserie n'a jamais fait de mal." Nan ça faisait et fait toujours beaucoup de bien de parler de Rosa. T’as toujours un sourire aux lèvres quand c’est le cas. C’est automatique. T’as des larmes qui viennent en plus en fonction de la musique qui passe à ce moment là. Un peu comme Against all odds qui t’avait pris par surprise à la soirée années 80. "Je n'ai jamais pu croire qu'on puisse être dévoué à quelqu'un à ce point. Que ce n'était que des histoires qu'on raconte pour nous faire espérer, stupidement. Mais, pour ma défense, je n'ai jamais connu ce que t'as vécu avec Rosa." Elle n’est pas la seule et tu veux pas te venter mais tu ne connais personne qui a une moitié avec qui l’amour irradie comme c’était le cas pour toi et Rosa. Et tu penses ça objectivement bien sûr. Birdie est touchante à aller embrasser ton alliance qui est en fait l’association de la tienne et celle de Rosa entrelacé. "Tu crois qu'elle m'aurait appréciée?" Tu trouves la question surprenante mais tu l’accueilles avec plaisir. Tu as plutôt eu l’habitude qu’on te reproche de penser à ta femme alors que tu es avec quelqu’un d’autre mais Birdie elle est pas comme ça.

« Ouais… » La réponse est sans hésitation.  « Obvioulsy she probably hates you right now. » Tu parles au présent parce que tu l’as senti dans certains signes, quelques jours après que Birdie et toi avez commencé à vous retrouver nu dans la même pièce. Tu serres doucement la main de Birdie la tête toujours tournée vers elle. « She was my one and only pegging queen until you came along… » Ca ne t’enlèves pas ton sourire de tes lèvres.« Mais ça me dérange pas qu’elle n’ait plus l’exclusivité là dessus. Ca prouve que… La vie continue. J’avance. » Je fais confiance. L’année dernière tu étais bien loin d’oser d’être intime avec qui que ce soit. T’as fait un sacré sacré bout de chemin Jordan. Je suis fier de toi. Tu sais qu’il y a un tas de choses où personne ne pourra prendre la place de Rosa. Où elle sera the one and only jusqu’à la fin de tes jours. T’as beau avoir l’air du mec sûr de lui qui a déjà un gros vécu sur lequel il a énormément travaillé pour en être là où il est, y’a encore du chemin à faire car tu ne seras jamais totalement libéré de tout tes démons. Tu sais juste comment faire avec eux comme un maître à présent.

Et puis le Uber qui arrive à destination. « Merci. Bonne soirée. » Que tu dis au chauffeur. Tu sors de la voiture, lâchant doucement ta main de celle de Birdie. Vous êtes juste face à la plage et tu vois un groupe de personne plus loin. Il s’agit bien de la soirée où tu es convié.

« On m’a dit qu’il y avait une fontaine de chocolat. »
« Aaaaaaahhhhh Jordan ! »

Ton pote qui te prend dans ses bras pour te dire bonjour. Il voit Birdie juste derrière toi. Il se défait de toi pour porter son attention sur Birdie. « Hey, nice to meet you I’m Brendon. Come around here, the food is on the other side. » T’aimes tellement que tout le monde soit si chill et qu’ils commencent pas à poser des questions si c’est ta copine ou quoi. Chacun fait sa life. Tout le monde est assez unique en son genre dans le groupe de gens. Rare sont ceux qui n’ont pas de tatouages ou piercing. C’est des potes que tu connais via la musique. Beaucoup ici sont des artistes avec qui tu as bossé. Tu es d’ailleurs en train de faire le tour d’un peu tout le monde à sourire largement parce que y’en a beaucoup que tu n’as pas vu depuis longtemps. Certains qui font des compliments sur la tenue de Birdie. D’ailleurs tu l’inclus à tous les coups et t’as même glissé ton bras autour d’elle sans vraiment t’en rendre compte. Tu veux juste qu’elle sente que tu lui as dit de venir, mais que tu ne vas pas non plus la laisser seule parmi tout ce monde, même si tu sais très bien qu’elle n’aurait aucun problème de ce côté là. Ca parle un peu boulot avec un des gars, tu libères ton bras pour prendre ton téléphone et vérifier quelques trucs pour une future session dans ton studio.

Puis ça se tasse un peu et tu te retrouves juste avec Birdie et un chocolat chaud dans les mains. Tu profites sans honte de la fontaine au chocolat qui est là comme prévu. Tu sais qu’il faut tremper des fruits dans le chocolat, mais toi tu t’es juste servi un VERRE de ce chocolat. « Je le descends cul sec ? » Le truc est méga épais quand même. Tu as l’impression que y’a du challenge, surtout que tu l’as rempli entier ce verre. Tu es même en train de te demander si tu vas pas mourir étouffé en faisant ça, mais t’as envie d’essayer.

« Ouais… Obvioulsy she probably hates you right now. » Les lippes qui s’étirent dans un sourire qui n’étonnera personne, toi la première. “I’m used not being liked by wives. Never understand why.” Liar. Il faut croire qu’être trop proche d’hommes mariés est un affront à l’humanité toute entière. Une sorte de trahison envers ses pairs féminins, ce qui est complètement absurde. Mais avec Jordan, c’est différent. Tu l’as connu après, tu n’es pas encore aussi proche de lui qu’avec d’autres même s’ils ont brûlé pas mal d’étapes en quelques jours. Cela te convient parfaitement ; et si Rosa te déteste de là où elle est, tant pis, elle en survivra. Elle peut au moins se rassurer que ce n’est pas toi qui feras du mal à Jordan, tellement que votre relation est une notion encore vague mais dont les points sont bien sur les i et les barres sont parfaitement installées sur les t. Aucun accroche, juste le sentiment plaisant de savoir qu’il y a une épaule et parfois aussi des fesses sur lesquels se reposer. Tant que cela vous convient à tous les deux, il n’y a pas de raison que cela change. « She was my one and only pegging queen until you came along… » Oh. S’il en a redemandé, c’est que tu débrouilles bien, tu n’as pas de crainte à avoir. Mais ça reste quand même une petite confession, cumulée aux autres qui n’ont l’air de rien mais qui restent assez énormes pour toi qui ne fait pas franchement dans ce genre de discours en temps normal. Mais Jordan est sous le coup de l’émotion, il est facilement influençable pour obtenir des informations alors forcément que tu te jettes dessus pour les récupérer. Juste parce qu’il t’intrigue. « Mais ça me dérange pas qu’elle n’ait plus l’exclusivité là dessus. Ca prouve que… La vie continue. J’avance. » Tu serres un peu plus tes phalanges entre les siens. “C’est une bonne chose. Bon état d’esprit et tout ça.” Tu aimerais bien savoir son secret, à Jordan. Comment il en est arrivé à l’accepter, à pouvoir en parler sans l’émotion qui le submerge, sans l’envie de hurler au monde d’aller se faire foutre. Tu as connu des pertes dans ta vie, une plus marquante et brûlante que les autres, et tu ignores encore comment les gérer.

La voiture s’arrête, vous êtes sur la plage et il y a un groupe par là-bas, la musique résonnant doucement jusqu’ici. « On m’a dit qu’il y avait une fontaine de chocolat. » A peine le temps de respirer les paroles et de chercher ladite fontaine - tu as déjà les doigts qui brûlent d’envie d’y plonger - « Aaaaaaahhhhh Jordan ! » Ok, Jordan était attendu visiblement puisqu’on vient directement le prendre dans les bras avant que l’inconnu se tourne vers toi. « Hey, nice to meet you I’m Brendon. Come around here, the food is on the other side. » Food, yes. Tu es là pour ça. Et l’alcool aussi. Raisonnablement mais un peu quand même. Tu ne veux pas finir bourrée. Pas près de l’eau, surtout. Est-ce que tu devrais prévenir Jordan de cette légère phobie que t’as avec l’eau ? Nah, ça ne sert à rien puisque tu auras toute ta tête. Et tu lui fais assez confiance pour ne pas qu’il te fasse prendre des risques inutiles. Be my Sam, Jordy. En attendant de mettre la main sur un gobelet ou du chocolat ou, c’est du poulet ? des chamallows grillés ? des bananes avec du chocolat ? Tu vas certainement mourir d’un coma gastronomique mais tant pis, personne ne peut résister à une fondue et encore moins à des chamallows grillés. Jordan t’entraine faire le tour des personnes présentes, il a son bras autour de toi et c’est vraiment cool qu’il ne te donne pas cette sensation de n’être juste qu’un plan cul passager. Qu’il veut t’inclure dans les conversations, que tu te sentes à l’aise même si tu ne connais personne. Cela n’a jamais été un problème pour toi, tu es de ceux qui se font dix nouveaux amis pendant une soirée pour les oublier aussi sec une fois les douze coups de midi sonnés.

Tu as déjà la promesse d’aller danser à un moment dans la soirée, tu as pu voir les tatouages de diverses personnes qui aiguisent un peu plus ton envie d’avoir le tien. Le corps de Jordan en regorge de toutes sortes pour faire ta sélection, mais ceux de ses connaissances en ont un florilège d’autres qu’ils arborent et “je veux un tatoo aussi” que tu dis une fois que vous vous éloignez de la foule pour vous diriger - enfin - vers la nourriture bénite. “Pas parce que ça a l’air d’être un moyen de rentrer dans votre bande mais parce que c’est vraiment cool.” Tes doigts passent sur le bras de Jordan pour y caresser légèrement ceux qui dépassent - il y aura bien un moment donné où tu finiras par les connaitre par coeur à force de les admirer. « Je le descends cul sec ? » Vous êtes à côté de la fontaine et tu regardes le verre en souriant avant de lever tes jolies prunelles sur le visage interrogateur de Jordan. “Seulement si je peux chronométrer et tenter de te battre. On pourra crever d’une surdose ou d’une noyade au cacao à deux, comme ça.” Et t’en rigoles, de ta bêtise, alors que tu passes un doigt sous le liquide brun avant de le glisser entre tes lèvres, une expression plaisante s'accompagnant sur le visage. “Il est bon, en plus. Je sens que je vais faire un coma gastronomique.” C’est même carrément une certitude.

“I’m used not being liked by wives. Never understand why. ” Right. Tu sais qu’elle sait très bien. Ta relation avec Birdie est quand même très complice et si elle est de même avec d’autres personne, tu peux comprendre que leurs moitiés n’aiment pas avoir cette alchimie sous leurs yeux. Faut une confiance aveugle pour ne pas se sentir en danger. Cette confiance que tu avais en Rosa et inversement. Ta meilleure amie… Qui n’est malheureusement plus physiquement parmi vous et tu l’as accepté. Difficilement, mais c’est la vie. “C’est une bonne chose. Bon état d’esprit et tout ça. ” T’as l’impression qu’elle dit ça pour faire joli plus qu’autre chose. Tu la regardes, essayant de déchiffrer un peu plus qui elle est. Who are you Birdie Cadburry? La question à laquelle tu sais que tu auras soit jamais aucune réponse, ou bien un milliard. Elle a l’air d’être tellement. Elle a vécu plusieurs vies en une seule elle aussi. Tu te vois en elle toujours un peu plus.

“je veux un tatoo aussi ” Ca te fait sourire de l’entendre dire. C’est clair qu’elle a eu de quoi se faire plaisir aux yeux avec tout tes potes ici. “Pas parce que ça a l’air d’être un moyen de rentrer dans votre bande mais parce que c’est vraiment cool. ” ‘Dans votre bande’ ça te fait beaucoup sourire qu’elle dise ça comme ça. Elle en profite pour venir te toucher, glisser sur les oeuvres indélébile de ta peau.  « Beaucoup sont tatoueurs dans le tas. » ‘le tas’ ça sonnerait presque irrespectueux si on savait pas que c’était tes amis. Tu te dis juste qu’elle pourrait faire des affinités et voir ensuite avec un d’entre eux. Car ils sont tous très talentueux et professionel, elle ne pourra pas faire de mauvais choix.

Tu passes bien vite à ton giga verre de chocolat chaud concentré et à ta connerie d’idée. “Seulement si je peux chronométrer et tenter de te battre. On pourra crever d’une surdose ou d’une noyade au cacao à deux, comme ça .” Tu hoches la tête parce que t’es carrément game pour ce challenge. Elle t’encourage alors que tu n’avais pas besoin de grand chose pour réellement le faire. “Il est bon, en plus. Je sens que je vais faire un coma gastronomique. ” Bien sûr qu’il est bon, t’en as déjà mangé à la cuillère, mais comme tu ne trouves plus ta cuillère tu es passé au verre.

« Je vais me remplir pour toute la semaine à venir. » Que tu dis le plus sérieusement du monde. C’est une certitude mathématique. Toi qui ne mange jamais beaucoup, tu as l’impression que tout ce chocolat va te filer assez d’énergie pour un moment. « On reste jusqu’à la fin de la soirée et on embarque ce qu’il reste chez moi. » Comme t’es en train de t’imaginer qu’elle va rentrer avec toi chez toi alors que tu n’as aucune idée. Tu bois une gorgée du chocolat et puis une deuxième, une troisième, une quatrième. Tu t’arrêtes là parce que c’est quand même vraiment épais. Tu prends une grande respiration par la bouche, t’as du mal à faire passer l’air. « Je vais mourir. » Heureusement tu te souviens t’as un nez pour respirer, mais chaud quand même. Tu te détournes de la fontaine parce que oui tu aimais bien rester face à cette beauté. Tu vas prendre une canette, mais c’est de la bière. Fuck. Tu cherches un truc qui est pas loin et qui n’est pas de l’alcool, tu galères et puis tu trouves enfin du Pepsi, tu ouvres la bouteille et bois quelques gorgée mais la pression et le gaz font que tu t’en renverses sur toi car ça t’explose un peu à la gueule mais c’est un cas de force majeur. Tu t’en fou encore plus que d’habitude. « C’est bon, je suis vivant. » Que tu annonces après avoir bien repris ta respiration.

« Je vous ai entendu parler de tatouages. » Allison qui est à côté. Elle te tend une serviette en papier parce que clairement, t’en as plein la gueule ou dirait t’as eu droit à une facial. Wouldn’t mind. « Matching tattoos ? » Quelle dit en vous regardant l’un après l’autre. T’as repris tes esprits et tu regardes Birdie avec un sourire en coin qui se forme sur tes lèvres alors que tu t’es nettoyé la gueule. « Ca fait un moment que je suis pas passé sous l’aiguille. » Tu lâches pas Birdie des yeux.

« T’es game? »
« Nan, ce serait son premier tatouage. »

Est-ce que t’es une pute en la sous estimant direct ? En disant tout de suite qu’elle n’acceptera jamais. Oui.

« Je vais me remplir pour toute la semaine à venir. »
« On reste jusqu’à la fin de la soirée et on embarque ce qu’il reste chez moi. »
« Je vais mourir. »
« C’est bon, je suis vivant. »

Il est en mode full drama et ça te fait sourire tout en lui tapant le bras et sortant des phrases pour le motiver à faire son propre challenge. C’est lui qui s’est foutu ce défi dans la tête et cela serait de très mauvais goût s’il fait machine arrière. Alors même si Jordan s’arrête au milieu, qu’il ne coche pas toutes les cases, tu émets un cri de victoire quand même parce que tu n’es pas une bitch au point de lui tenir rigueur, qu’il a fauté et qu’il serait à blâmer pour le reste de sa vie. Il cherche à respirer, l’air n’étant pas suffisant pour lui et Birdie éclate de rire quand il s’en fout sur lui parce que vraiment, “je savais pas qu’on pouvait overdoser d’un surplus de chocolat.” Ton ton est hilare, à regarder sa tronche qui est couverte de flotte, les deux mains prises par chacune de ses boissons alors que toi, tu n’as toujours rien dans les tiennes et ce n’est vraiment pas normal.

« Je vous ai entendu parler de tatouages. » Il y a des oreilles qui trainent et une demoiselle qui vient à votre rencontre. Elle tend une serviette et c’est toi qui la prend, la mama bear en toi qui ne peut s’empêcher de s’occuper à nettoyer ton adorable emo kid - en tenue d’adolescente, on y voit que du feu, tu en es certaine. « Matching tattoos ? » Voilà qui est surprenant comme demande. Mais pas tant que ça, visiblement, quand tu vois le sourire de Jordan à ton encontre, qui te fixe avec une lueur que tu aimerais bien lui enlever parce qu’il a l’air d’avoir une idée mais qu’il la garde pour lui. « Ca fait un moment que je suis pas passé sous l’aiguille. » Pourtant, vu tous les tattoos, on pourrait croire l’inverse. Birdie ne les a pas encore tous compté ; la dernière fois, elle a juste eu le temps de remonter de sa jambe à sa hanche qu’il a réussi à la distraire pour plus de biologie et moins de mathématiques. « T’es game? » Quelle question. « Nan, ce serait son premier tatouage. » Wait, what ?

C’est ça qui lui traverse l’esprit depuis tout à l’heure ; il n’attendait que l’occasion parfaite de se foutre de toi, en faites. What a little shit. Y a plusieurs manières de le lui faire payer qui viennent dans ta tête mais l’éthique fait que tu dois t’en empêcher, pour l’instant. Tu te contentes donc de lui taper le bras, plusieurs fois. “Qu’est-ce que tu sous entends, là ? Evidemment que je suis in. Tu me prends pour qui ? Mais si lui ne l’est pas, je peux faire un matching tattoos avec toi, si tu veux.” Y a un clin d'œil qui se fait à l’encontre de la demoiselle, parce que tu ne peux pas t’empêcher de rentrer dans tout ce qui bouge et respire. Il sait que tu veux te faire un tatouage. Certes, tu n’as jamais vraiment songé à quoi. Certes, tu n’aurais pas imaginé un matching tattoo directement. Mais même Will en a un, il serait temps de régler ce détail. La demoiselle a un léger sourire qui s’accentue, croisant les bras. “Si vous êtes intéressés, vous me le dites.”

Tu passes un doigt dans la fontaine avant de glisser le chocolat récolté sur le nez et le long de la joue de Jordan, ruinant tout le nettoyage précédemment fait, un sourire ravi plaqué sur ton visage de poupon. “Alors, t’es game, baby pumkin?” oh birdie, toi et tes surnoms, vraiment.

“je savais pas qu’on pouvait overdoser d’un surplus de chocolat.” Tu savais pas non plus mais t’es sûr que c’est possible. T’as bien vu qu’elle a crié victoire et au fond de toi t’es peut être content qu’elle ait gagné parce que t’es cute comme ça. Ses rires et sourires sont plus que communicatifs et toi tu l’as regardes en mode cute et mort de rire en alternance. Et puis Birdie prend la serviette pour te nettoyer la gueule et là c’est le monde cute qui est de retour. Tu passes bien rapidement au mode pute quand il est question de matching tattoos. “Qu’est-ce que tu sous entends, là ? Evidemment que je suis in. Tu me prends pour qui ? Mais si lui ne l’est pas, je peux faire un matching tattoos avec toi, si tu veux.” Oh bitch. « Je pensais pas que ce serait ton truc. » Que tu remets une petite couche de ton côté pute. “Si vous êtes intéressés, vous me le dites.” Qu’elle vous dit avant de donner un peu plus de son attention à un autre pote qui vient de vous rejoindre. Parfait. Parce que tu sens bien que là ça va discuter dur avec Birdie. “Alors, t’es game, baby pumkin?” Cute. Tu te visualises te pencher vers elle pour lui déposer un baiser sur les lèvres mais tu ne le fais pas. Tu ne sais pas pourquoi. Tu le sens pas, alors que t’as envie.

« Je suis 300% game. On peut même y aller maintenant se faire tatouer. » C’est plus fort que toi d’aller encore plus loin. Mais t’as réellement envie de le faire ce soir histoire que ce soit fait pour du bon. Quelque chose te dit que Birdie pourrait quitter la ville et disparaitre comme par hasard. « Je choisis l’endroit et toi le dessin ou l’inverse ? » T’es tellement sûr qu’elle va choisir tes fesses. Toi t’as bizarrement la poitrine en tête. Surtout la sienne que la tienne. Ton torse est déjà bien couvert de tatouages mais y’a la place de caser un petit quelque chose de plus. Tu te lèches les lèvres doucement alors que t’as toujours sa poitrine en tête. « J’imagine bien un truc linéaire qui suivrait la courbe d’un de tes seins… » Que tu avoues en allant doucement faire glisser ton index à l’endroit dont tu fais mention. T’es clairement en train de t’allumer tout seul et tu ne cherches pas à le cacher en plus. T’assumes. Birdie te fait de l’effet et elle le sait très bien. Il n’en faut pas beaucoup pour que ton esprit vagabonde sur tout ce que vous pourriez faire, ce qui n’arrange pas ton cas en matière d’allumage. Mais t’es un grand garçon quand même, tu sais te tenir, tu sais te contenir. Ton index qui remonte jusqu’à son visage et tu vas faire rebondir ses lèvres avant de lui tapoter le nez sans aucune raison. Juste l’envie de la toucher, mais pas trop non plus.

« Je pensais pas que ce serait ton truc. » Il doit le faire forcément exprès. Il n’y a pas de raison pour qu’il pense que ça ne serait pas ‘ton truc’ autre que pour t’emmerder, te bousculer, se moquer de toi. Jordan donne l’impression qu’il te connaît déjà trop bien, qu’il sait comment exploiter tes faiblesses en sa faveur, pour qu’elles deviennent ses forces et tu n’es même pas foutue de le contredire. Encore moins de lui tenir tête. Non, évidemment, naturellement, tu vas plonger dans ce semi défi qui n’est qu’excitant parce que tout nouveau quand bien même ce fut une volonté qui dure dans le temps. Mais Jordan le fait exprès, clairement, parce qu’il t’a trop bien cerné bien trop rapidement et que c’est presque injuste qu’il puisse déjà jouer de toi aussi facilement. Mais ce n’est pas grave, tu es confiante que ce n’est que partie remise et que tu trouveras un moyen de te venger plus tard.

« Je suis 300% game. On peut même y aller maintenant se faire tatouer. » Est-ce que ce n’était pas ce qui était sous entendu en premier lieu de toute façon ? “Pressé, hein ? Je t’ai connu plus patient.” Des mots à peine voilés tellement qu’ils teasent et qu’ils évoquent des moments qu’on ne parle pas forcément devant un public mais tant pis, Jordan a la bouche en cœur, le sourire qui monte jusqu’à ses deux prunelles, créant le fossé de ses adorables fossettes et, fuck it fuck him, tu combats entre l’envie de plaquer tes lèvres contre les siennes ou de lui déverser du chocolat sur le même visage juste pour y ôter cet air absolument indécent - dans les deux cas, soyons honnêtes, tu finiras par avoir your wicked ways avec lui parce que t’es juste faible, que tu n’as aucune résistance quand il s’agit de contact physique. L’imaginer avec du chocolat est vraiment une très mauvaise idée. « Je choisis l’endroit et toi le dessin ou l’inverse ? » Tes yeux captent le mouvement de ses lèvres et tu te maudis parce que tu sais qu’il pourrait en faire meilleur usage que de te provoquer en voulant te défier, un outrage pur et simple à ton encontre. « J’imagine bien un truc linéaire qui suivrait la courbe d’un de tes seins… » quelle tease. quel enfoiré. Il parcourt un doigt qui n'est pas innocent sur un trajet qui l'est encore moins. C’est juste un idiot qui joue l’enfant et tu n’es vraiment pas mieux à t’outrer comme la sainte de polichinet que tu n’es pas. Tu ne caches même pas ta dent qui vient mordiller ta lèvre, tes yeux ne quittant pas les siens parce que vraiment, ça blesserait sûrement ton petit égo qui y verrait comme un signe de faiblesse et d’abandon, alors que le doigt de Jordan continue sa vie, ladite poitrine qui se gonfle parce qu’elle n’imaginait pas autant de dévotion si tôt dans la soirée (serait-il irréaliste que de penser que vous allez repartir ensemble no matter what ?) ((absolument pas.)) Il finit par tapoter son nez et tes prunelles pétillent un peu plus, le coin des lippes qui se tirent mais pas trop pour ne pas montrer à quel point il t’amuse - en même temps qu’il allume, évidemment, sinon, ce n’est vraiment pas drôle. “Tu veux faire le trajet pour que tes lèvres sachent dans quelle direction aller ?” Un sourcil qui s’arque alors qu’une main file sous le teeshirt morbide de ton Britney, les phalanges caressant de leurs bouts la peau s’y trouvant avant de s’échouer sur la hanche tandis que tu t’approches doucement, à un souffle près à peine. “Je verrai bien la trace de ma main sur ta hanche. From when I peg you.” Une main féminine pour prouver qu’une fille aussi peut prendre par-derrière, ta petite victoire envers tous les autres mâles qu’il peut fréquenter, et parce que c’est un truc dont il te fait assez confiance et que malgré tout, après ce qu’il t’a dit, ça te touche autant que ça t’enflamme - no shit. Tu t’éloignes d’un pas d’escargot, ta main déviant pour aller taper les fesses du grand blond. “Ou sur ton cul. Un oiseau sur ton cul, ça serait la huitième merveille du monde.” Un clin d’œil à son prénom, mon dieu que tu es présomptueuse, Birdie. Cela se voit sur ton visage, t’es fière de tes idées, même si clairement, vous vous éloignez tous les deux du matching tattoos. Qu’importe s’ils matchent ou pas, ça sera votre délire à vous et t’en es bien trop heureuse pour te poser plus de questions.

“Pressé, hein ? Je t’ai connu plus patient.” Un large sourire amusé se forme sur tes lèvres de l’entendre. Tu sais très bien à quoi elle fait référence et tu vas pas avouer que c’est un truc qui hantes tes pensées, mais c’est tout à fait le cas. Surtout quand elle est à tes côtés. Vous restez à vous regarder sans rien dire quelques instants mais vos yeux, dear god vos yeux qu’est-ce qu’ils se parlent. Et tu n’as plus de résistance dans ton envie de la toucher. Tu sais doser car tu sens qu’elle réagit plus que tu n’aurais cru, ou peut être que c’est juste toi qui t’imagines des trucs parce que t’es carrément under her spell là. Nope. Nan tu n’imagines rien. Tu la teases autant que tu t’allumes. Winning. Car tout est toujours un jeu avec Birdie. Toujours un jeu qu’elle finit par gagner quand elle prend l’ascendant sur toi pour ton plus grand plaisir. La balance de votre conneries mutuelle est bien trop parfaitement équilibré c’est assez flippant quand on y regarde de plus près. “Tu veux faire le trajet pour que tes lèvres sachent dans quelle direction aller ?” Ton sourire bien large toujours car tu t’imagines bien le faire ce trajet là avec tes lèvres. Tu t’humidifies les tiennes quand elle glisse sa main sous ton t-shirt. Fucking winning. Elle s’approche un peu plus encore. Come on kiss me now. “Je verrai bien la trace de ma main sur ta hanche. From when I peg you.” Un rire très fort s’échappe de ta gorge. Tu es en train d’imaginer le truc sur ta hanche. Not happening. Et puis elle va s’en prendre à tes fesses. That’s more like it. “Ou sur ton cul. Un oiseau sur ton cul, ça serait la huitième merveille du monde.” Tu savais qu’elle voudrait faire un truc sur ton cul. She can do anything she wants. She can do you. That too.

« J’aime l’oiseau sur mon cul. » Dans tous les sens du terme et le sourire de petit con que tu as sur les lèvres le confirme que trop bien. Et comme elle est en train de partir sur les animaux, t’as de nouvelles idées qui te viennent pour son tatouage à elle. Vous êtes carrément dans votre bulle à tous les deux. Sa main sur ton cul, la tienne qui va se remettre sur son sein pour illustrer. Bien sûr. « Un serpent ? Ou une phrase… » Tu parles d’un tatouage linéaire pour elle. Tu fais genre tu réfléchis mais tu sais très bien de qu’elle phrase tu veux parler. « "There’s a beauty in being broken". » A quel point t’es égocentrique de vouloir des paroles que tu as écrite sur sa peau à elle. Fuck off. « Ou les deux. » Tu sais que trop bien qu’il est facile pour un artiste de mélanger deux idées en une. Et tu continues de caresser doucement le sein de Birdie. Come on you kiss me now. Mais pourquoi tu ne le fais pas Jordan ?

« J’aime l’oiseau sur mon cul. »
“Oh, I bet you do.” C’est pour la forme que tu vas mordiller un bout de peau de sa mâchoire, tout comme c’est pour la forme que tu permets à tes phalanges d’apprécier un peu plus la rondeur du ledit cul de Jordan. Il y a un bouton “on/off” qui ne reste jamais éteint très longtemps et il en profite plus que raison. Alors forcément que tu coures et que tu fonces joyeusement dans la même direction. Si on te laisse la porte ouverte, c’est encore mieux - tu n’as pas à les défoncer et à forcer la serrure. Toute ta vie, on t’a laissé trop de liberté, trop d’ouverture et Jordan te donne un panel de possibilités qui te rendent bien trop faibles. Il joue, il s’amuse, il tente, il séduit et tu n’es pas assez sotte pour repousser tout ça. Tu ne l’as jamais su et ce n’est pas maintenant que ça va commencer. « Un serpent ? Ou une phrase… » Un serpent ? Ton côté geek rigole et te fait murmurer un simple mais amusé “je suis pas de serpentard” parce que tu ne peux pas vraiment ne pas y penser. Le temps qu’il réfléchisse que tu laisses l’affront qu’il te fait en temps que fière petite lionne que tu es avant qu’il te coupe le souffle par sa prochaine intonation. « "There’s a beauty in being broken". » Les prunelles bleutées qui se lèvent vers lui sans savoir quoi y montrer parce que, qu’est-ce qu’il veut dire ? « Ou les deux. »

C’est soft, c’est doux, one breath away. Tu aurais presque pu commencer à fredonner Take my Breath Away tellement que ça parait assez propice. Mais il a ses phalanges sur ta poitrine et bien que petite, il n’empêche que le packaging - ses doigts, sa respiration, son souffle, vos idées à la con mais ô combien séduisantes et délirantes, ses lippes, la bleuté de ses yeux qui pétillent, son idée - te font sentir étrange. Ta main fait pression pour le rapprocher de toi et tes lèvres vont chercher les siennes parce que tu ne sais pas comment réagir autrement. Tu mordilles, tu caresses, tu attaques et tu prends la peine de goûter l’odeur de chocolat qu’il a dégusté juste avant dans une danse qui se veut insistante et entraînante. Le noyau qui brûle et, merde, vous venez à peine d’arriver. Et pourtant, t’as déjà envie de ses lèvres ailleurs que sur les tiennes. Cas désespérant pour une cause désespérée, au moins, nous restons dans la cohérence. Quand tu t’éloignes, c’est juste un peu, l’espace suffisant pour respirer et remplir les poumons. “Prends ça pour un adjugé, vendu, on fait ça quand ?” La réponse idéale serait ce soir mais est-ce que ça se fait comme ça, ici, au milieu de gens qui dansent, ceux qui parlent, ceux qui s’embrassent (ahem), ceux qui boivent et ceux qui mangent ? Tu n’en sais rien parce que tu ne traînes pas avec des artistes, toi, t’es plus “causes perdues et ambiances à griller tous les tympans” kind of style.

Sa lèvre inférieure est happée par les deux tiennes avant d’être attaqués par un, puis deux et trois jets d’eau. Des pistolets à l’eau tenus par des gars hilares, dont un criant “on vient refroidir un peu l’atmosphère par ici!” Est-ce que ça se sent autant que c’est le brasier ardent au creux des reins, là ? Sorry not, his fault, not mine.