Tu t’attends à retrouver une Birdie plutôt en mauvais état vu les derniers messages qu’elle t’a envoyé. Elle a mentionné son ex quelques fois et pas dans un bon sens. Elle a l’air d’avoir peur et elle est totalement en état d’ébriété ce qui ne va pas aider à ce qu’elle remette ses pensées en tête de manière plus cohérente. Surtout qu’apparemment il est toujours à Brisbane. T’as appris pas mal de truc sur Birdie en très peu de SMS. Tu ignorais totalement qu’elle avait eu une autre relation par le passé. C’était avec un homme. Ca s’est plutôt mal passé ou en tout cas mal terminé vu la crainte dans ses mots. Tu es du coup tout à fait en train de t’imaginer le pire du pire vis à vis de ce qui a pu se passer entre eux. Violences ? Ou pire. Violence sans les quatre dernières lettres. Car tu sais qu’elle est passé par la elle aussi et tu espères que ce n’est pas ce genre de souvenirs désastreux qui sont en train de passer et repasser dans sa tête.

T’es plus dans ton lit comme tu l’as promis. T’es pas non plus nu. Mais t’es en boxers ce qui est très proche à ton avis. Surtout que tu es calé dans ton salon en attendant d’entendre et voir une voiture arriver dans ta rue pour y voir la silhouette de Birdie. Tu descends les escaliers aussitôt pour ouvrir la porte d’entrée de ta maison. Tu prends bien garde - sans même y réfléchir en plus, c’est juste un automatisme - de rester hors du champ de vision de l’extérieur quand tu ouvres la porte car… tu es juste en boxers. Cette vue là n’est pas ouverte à toute la ville de Brisbane. Ok il est très tard et y’a personne qui passe devant ta rue là mais quand même. On sait jamais. T’es pas à l’aise tu te préserves. Quand elle a passé le seuil de chez toi, tu refermes derrière elle alors que tu glisses déjà un bras autour d’elle.« Safe and sound. » Tu vas déposer un baiser sur le haut de sa tête, content qu’elle soit là en un seul morceau. C’est un bon début.

@Birdie Cadburry

Ce qui devait n’être qu’un coup dans un bar s’est transformé en plusieurs coups dans ce même bar. Tu devrais mieux savoir avec le temps ; ta team ne part jamais en soirée sans avoir une idée derrière la tête. En général, quand ils te proposent un plan pareil, c’est pour “ouvrir tes capacités” mais juste s’amuser parce que t’es aussi faible et aussi intolérante à l’éthanol que peut l’être Simon. Sofia glousse et Julia capture, t’es à peu près sûre que la moitié de sa carte mémoire doit être composée de photos absurdes prises de vous quand vous sortez. Ils sont insupportables, ils sont à peine plus jeunes, tu râles beaucoup et ça les fait rire plus fort ; c’est sûrement pour cela que vous fonctionnez aussi bien. Sauf quand tu commences à envoyer des messages à Jordan et que là, tu provoques encore plus d’hilarité de leur part et que t’as envie de trouver les meilleurs moyens de les tuer en les faisant souffrir affreusement ; comme si tu en serais capable. Oh tu es passée par bien des émotions, tu fais la moue, la boudeuse, la capricieuse, la chouineuse, l’amoureuse aussi. Cette dernière moue qui a provoqué rire et moquerie mais t’en as rien eu à faire ; si t’as envie d’écrire à ta moitié, tu le fais contre vents et marées.

Puis t’as vu l’ombre de Dan sans savoir si c’était vraiment lui ou un sosie et à vrai dire, tu t’en fichais. T’as attrapé le bras de Sofia en murmurant ton envie de partir, le mood un peu cassé par cette vision furtive. Cette fois, ta team ne va pas te perdre dans les ruelles de Brisbane. Non, à la place, il y a eu un grand débat sur toi qui voulait rentrer avec ton van pour ne pas le laisser là et Julia qui insistait pour te raccompagner avec sa voiture parce que tu n’étais “soi-disant” pas en état de conduire - vu que tu avais du mal à mettre un pied devant l’autre sans perdre un minimum d’équilibre, autant dire qu’elle était plus raisonnable que toi. Alors t’avais boudé dans la voiture avant de te rappeler de ce qui t’attendais à Fortitude Valley. Ce qui t’as redonné le sourire en voyant la maison familière apparaitre au loin, ton van abandonnant étant perdu dans les tréfonds de ta mémoire alcoolisée alors que tu cherches les clés dans ton sac. Mais… La porte est ouverte. “What kind of magic is that ??” Y a la tête de Jordan qui est à peine visible et tu fronces les yeux - ou les sourcils - le laissant s’occuper de la fonction “fermage de porte, embrassade, night kiss of welcome for drunk!birdie”. « Safe and sound. » Okay, ça te fait quand même du bien d’être de retour contre lui, y a pas à dire. Même si y a un truc qui ne va pas là. “Why are you not naked in bed ?! I was coming only for that!!” Ton cerveau a ses priorités alors que tu boudes même si tes mains vont quand même tâter ses flancs - parce qu’y a quand même pas mal de peau visible à tes yeux paresseux. “Afraid I wasnt gonna make it ?” tu demandes en levant ton visage vers lui, ton menton et ton tronc contre lui car ton équilibre reste précaire.

“What kind of magic is that ??” T’as l’impression qu’il est facile de lui faire croire que tu as des pouvoirs si elle est impressionnée par le simple fait que tu lui ouvres la porte. Ton sourire serait bien plus large sur ton visage si tu n’avais pas été inquiet pour elle, si tu ne l’étais pas encore aussi. Tu ne sais pas encore quel est son état psychologique, mais ça ne t’empêches pas de la prendre déjà dans tes bras. “Why are you not naked in bed ?! I was coming only for that!!” Si c’est ça qu’elle a en tête, elle va définitivement bien mieux que ce que tu t’imaginais de part les derniers SMS. « I’ll be naked once in bed. » Tu ne cherches pas à jouer sur les mots ou quoi que ce soit, à surenchérir. Tu n’as pas l’impression qu’elle ait toute sa tête pour être une partenaire de joute verbales optimales. T’es surtout juste très content qu’elle aille bien et t’as pas la tête toi non plus à jouer les enfants quand clairement y’a besoin d’un adulte au milieu de votre duo puisque Miss Cadburry est ivre.

“Afraid I wasnt gonna make it ?”
« What ??? Nonesens. »

L’exaggeration de ton exclamation prouve bien que oui tu étais - est toujours? - inquiet. Mais c’est une grande fille, elle en a sûrement vue d’autres. Mais tu as aussi l’impression que ces derniers mois, c’était toujours toi appelé à la rescousse dans les autres qu’elle a vue. Quand elle était au trou, quand elle était sur le pavé près du cimetière… « Can you make it to the bedroom ? » Que tu demandes en te reculant un poil afin de pouvoir voir son visage qui est tout contre toi. C’est là que tu te rends compte qu’elle a déjà les yeux vers toi. Hi. Tu vas déposer un baiser sur son front parce que tu veux créer le contact mais en même temps t’as la flemme de te plier un peu plus en deux pour atteindre ses lèvres. T’es tout à fait capable de la porter même si pied nu dans tes escaliers c’est pas le plus sûr, tu es totalement clean et t’as même pas sommeil, tu te sens capable. Si tu tombes tu vas te faire très mal mais nan on va pas commencer à penser au pire hein Jordan.

Ton cerveau s’embrouille autant que tes pas. Même la forme de Jordan n’est pas parfaitement claire - tu vois double, comme tout à l’heure et cela ne te dérange pas de voir ton partenaire deux fois. Ce qui est plus embêtant, c’est de ne pas savoir à quel endroit précisément tu dois le regarder, malgré ton visage contre lui. Les notions d’espace spatio temporelle et de gravité défilent différemment avec de l’éthanol dans le sang mais ce qui ne t’échappe pas, c’est qu’il n’est pas totalement à poil et encore moins dans le lit, même si tu sais apprécier l’accueil qu’il t’offre. « I’ll be naked once in bed. » sa voix est tellement soft, tu geins légèrement aussi bien pour son timbre qui t’apparait comme être le son le mélodieux du monde que pour l’image de sa forme complètement nue dans son lit, là où t’aurais bien aimé le retrouver en te délectant de la découverte de sa silhouette sous le mystère de la couette. « What ??? Nonesens. » Tu arques un sourcil en détachant ton visage de son torse. “You sound exactly like the opposite.” tu es juste ivre, pas stupide. Ton cerveau ne percute pas pourquoi Jordan a autant de réserve, pourquoi il s’est inquiété pendant l’échange de messages, pourquoi il a été jusqu’à attendre derrière la porte que t’arrives pour être sûre que tu rentres. Que tu atterrisses en sécurité chez lui et, encore mieux, dans ses bras où au moins là, il a toutes les certitudes du monde que tu ne finiras ni par te blesser la tête sur le trottoir, ni à vomir sur les plantes publiques et encore moins à te faire coffrer. Tu es en incapacité totale de réflexion donc sa réaction, aussi absurde que tu penses être, est aussi adorable et attendrissante. “Will always back to you.” que tu murmures tendrement et niaisement avant d’embrasser son torse.

« Can you make it to the bedroom ? » le fourbe te tient en tenaille avec son baiser sur le front mais tu n’attends pas dix secondes pour courir vers l’escalier - mauvaise idée numéro une. “Where you gonna be aaaaall naked ? Hell yeah, I cou’d lift you too coz I’m STROONG!” Tu surestimes clairement tes capacités ; tu penses très bien y arriver mais à vrai dire, tu te tiens contre le mur en tentant de savoir laquelle des deux marches est la bonne, fronçant les sourcils et finissant par te baisser pour tâter. “Got it! Looks like a game!” C’est que tu sembles fière en plus de trouver un jeu qui n’amuse que toi ; autrement dit, de toucher chaque marche pour être certaine de ta trajectoire. “Perhaps I cou’d try blind! Like you put something to hide my eyes or I close them!” Okay, autant dire que les mauvaises idées s’accumulent parce que tu es vraiment en train de fermer les yeux tout en tâtonnant toujours en face de toi et... Tu finis par louper une marche, ton genou se prenant la marche du dessous et te faisant lâcher un cri de douleur. “Fuuuuuck!” Les paupières qui se réouvrent, te voilà assise après trois marches montées, regardant ton genou avant de relever ta moue triste vers Jordan. “I think I gonna transform a bit into a smurf over there. It hurts.” Il y a déjà une marque qui apparaît ; oh oui, tu auras en souvenir un joli bleu à venir, c’est certain.

“You sound exactly like the opposite.” Un sourire quand même sur tes lèvres parce qu’elle est adorable af. Elle a l’air d’avoir toujours pas mal toute sa tête malgré son état. Tu peux pas te moquer d’elle si facilement. Tu la serres contre toi car t’as ce besoin viscérale de toucher les choses que tu aimes pour être sûr qu’elles sont là. “Will always back to you.” Tes yeux qui se ferment en même temps que ton coeur se met à battre plus vite. T’es ému de l’entendre dire ces mots. Tu veux les croire si fort. Tu veux que vous deux, ce soit depuis cette année, jusqu’à l’infini. Tu serres tes bras encore un peu plus autour d’elle et tes lèvres se posent sur le dessus de sa tête. I love you.

Elle se détache bien vite après ta question et tu crains le pire mais… tu vas la laisser gérer. La dernière fois que tu l’as forcé à quelque chose ça ne s’est pas bien passé. “Where you gonna be aaaaall naked ? Hell yeah, I cou’d lift you too coz I’m STROONG!” Tu restes pas loin, prêt à la rattraper au cas où elle tombe. “Got it! Looks like a game!” Ce qui n’est clairement pas qu’un au cas où, c’est plutôt quand elle va tomber. “Perhaps I cou’d try blind! Like you put something to hide my eyes or I close them!” Tu grimaces en l’entendant. « Careful, sounds like a hard game. » Et il a fallut ce moment là, celui où tu étais pas concentré pour qu’elle tombe. Bien sûr.

“Fuuuuuck!” Tu grimaces parce que t’as mal avec elle. Tu l’as vu le coup sur son genou, tu l’as entendu aussi. Elle s’assoit sur une marche et t’es rassuré de voir qu’elle a l’air d’abandonner l’ascension. “I think I gonna transform a bit into a smurf over there. It hurts.” Tu vas t’approcher jusqu’à elle avec une moue sur ton visage parce que t’aimes pas voir Birdie qui a mal quelque part.« I’m not doing this to a lot of people... » Tu entâmes, l’air très sérieux. « But because you’re very special and important to me, I’m gonna use my magical kisses. » Tu te penches jusqu’à son genou pour lui faire un baiser, très furtif parce que t’as pas envie de lui faire encore plus mal. Tu relèves la tête vers elle et tu vas poser tes lèvres sur les siennes, ta main allant caresser sa joue doucement. Tu murmures. « Wanna jump on my back? » Car ce serait le moyen le plus safe pour que vous vous retrouviez tous les deux à l’étage.

« Careful, sounds like a hard game. » et ton partenaire n’a pas tort mais “that’s the fun of it!” parce que t’as un esprit de compétitrice - et de mauvaise perdante - tu persistes à vouloir relever ce défi qui pourtant est au-delà de tes capacités. Seulement, cela ne t’empêche pas de te sentir en mode She-Hulk et de croire que tu pourrais franchir le Mont Everest demain - oui parce que même She-Hulk possède ses limites, voyez-vous. Tu es adorable en utilisant une main pour monter tes cuisses mais même la présence que tu ne remarques pas de Jordan derrière ne suffit pas à éviter l’inévitable ; ton genou se mangeant joyeusement le bord d’une marche et She-Hulk n’est pas assez forte pour ne pas lâcher un cri de douleur parce que ça fait un mal d’enfer.

Ce qui te force à abandonner, les forces épuisées et les batteries à plat ; tu baisses les armes, tu mets fin à tes tentatives et donc tu boudes. T’es censée être une grande fille mais tu n’arrive même pas à faire l’ascension de cet escalier ; autant dire que ça te froisse plus que tu l’admettras, miss indépendante. Même ivre, même sous lsd, même quand cela semble impossible, t’es obligée de tenter et de te pousser à y arriver parce que tu n’auras pas toujours quelqu’un derrière toi pour veiller à tes arrières. Mais ce soir - ou cette nuit ? - tu as de la chance, y a Jordan qui est là et qui a l’air de partager ta douleur, compatissant au possible. « I’m not doing this to a lot of people... » tu fronces de sourcils, avances la tête, attachée à ses lèvres pour écouter les mots qui en sortent - et aussi parce qu’elles sont jolies, ses lèvres, hi - car son visage est tout sérieux tout d’un coup. « But because you’re very special and important to me, I’m gonna use my magical kisses. » tu aurais quatre ans que tu n’aurais pas mieux réagi ; entre ton sourire timide et ton petit rire sot sous cape, t’as vraiment l’air d’une gamine qui réagit face à son crush plus âgé qui l’aide - en somme, toi avec Malachi si on peut résumer les choses d’une perspective certaine. Mais là, t’as bien trente trois ans et c’est ton compagnon qui t’embrasse le genou avant de se relever vers tes lippes et t’as les yeux fermés, sa main contre ta joue te berçant un peu plus dans ce sommeil qui te fait de l’oeil sans que tu puisses résister. “Special and important ?” que tu répètes, un sourire flânant, stupide avec tes paupières closes mais le faciès que tu penses dirigé vers celui de Jordan. C’est beau, ce qui vient d’être dit ; very special and important to me. “I like being special and important to you. You’re special and important to me too.” tu dis comme l’évidence même en rouvrant les yeux et souriant encore plus bêtement - ça fait briller tes yeux, malgré ton haleine affreuse.

« Wanna jump on my back? » tu secoues la tête avant que Jordan se tourne et t’offre son dos où tu te glisses du mieux que tu peux, en tâtant là aussi parce que tu n’es pas très certaine de toi. Tes bras et tes jambes autour de sa silhouette, ta tête contre sa nuque et tu te laisses entraîner jusque dans la chambre. Et pour bien être chiante jusqu’au bout, tu rigoles quand il veut te lâcher sur le lit parce que toi, tu restes fermement accrochée. “Dont wanna you let me goooooo.” mais tu ris encore plus fort, stupidement, car tu penses être assez solide pour que ta volonté soit plus forte que celle de ton partenaire. Mais t’es mignonne, Jordan ne t’en voudra pas, n’est-ce pas ?

“that’s the fun of it!” Ouais ouais, ça sera moins drôle le jour où ça la tue. Mais tu la laisses faire sa connerie. Tu es légèrement trauma de votre dernière dispute, tu ne veux pas essayer de la contrôler. Au pire elle meurt ? Deuxième partenaire qui meurt. Parait que les choses se passent toujours mieux la deuxième fois. Would rather not verify this theory.

Elle est tellement adorable quand tu l’embrasses le genoux, ou peut être que c’est tes mots qui l’ont rendu comme ça ? Both. Sûrement les deux oui. “Special and important ?” Tu hoches la tête, le sourire sur ton visage qui ne s’en va pas. Elle est trop cute. Imma eat her. Mais elle a les yeux fermés. « Yeah… » Alors tu confirmes oralement. Tu penses bien trop fort ces mots pour ne pas lui donner une confirmation supplémentaire à sa question. Elle sait, bien sûr qu’elle sait déjà. Mais elle est ivre et fatiguée et tu veux que son âme reste toute douce ce soir. Tu n’as pas oublié qu’elle a peut être croisé son ex avec qui ça ne s’était pas bien passé. Tu veux qu’elle ait tes jolies mots qui sont très valables en ce jour de Septembre 2021. C’est le présent, c’est sa vie actuelle. C’est de la lumière, c’est du beau. “I like being special and important to you. You’re special and important to me too.” Ton coeur qui fond de la voir toute fatiguée et de l’entendre dire ces mots là malgré tout. Elle rouvre les yeux et tu sais pas comment elle fait pour être encore plus adorable. Tu caresses doucement sa joue avant de lui proposer de monter sur ton dos. Tu as hâte de pouvoir la prendre contre toi comme il se doit une fois allongée hors de toutes possibilités de se blesser - normalement.

Elle accepte plutôt très facilement de grimper sur ton dos. Pas que tu sois tant surpris que ça mais tu aurais cru qu’elle veuille essayer de nouveau son jeu. Elle a réellement dû se faire très mal et elle s’endort de plus en plus. Tu fais donc bien attention à la maintenir correctement car tu n’es pas sûr qu’elle saura le faire d’elle même. Ca te fait du bien de la sentir collé à toi de la sorte car mine de rien, t’es quasi à poil et tu commençais à avoir froid.

“Dont wanna you let me goooooo.” Très clairement tu la sous estimais au niveau de sa prise sur toi parce que voilà qu’elle ne se défait pas et qu’elle n’en a pas l’intention en plus. Tu t’es assis sur le lit pour que ce soit plus simple et tout porte à croire que tu vas avoir un oiseau sur le dos toute la nuit. I’m good with that. « Tu veux pas t’accrocher dans l’autre sens ? Que je puisse te voir en même temps. » Que tu dis en caressant ses cuisses qui sont autour de toi. « Cos I’m more than OK not letting you go but I wanna kiss your stupidly adorable face. » Tu es into deep et tu le sais. Tu sais aussi qu’elle va s’endormir plus ou moins rapidement, mais elle va s’endormir. Tu pourras la coucher comme il se doit. Une de tes mains qui caresse sa cuisse du bout de tes doigts, tendrement. Endors toi, endors toi, endors toi… Tu essaies de l’hypnotiser par la pensée ou un truc du genre Jordan ? Nah… Maybe.

« Yeah… » C’est différent de ce que tu as pu connaître dans le passé. C’est une saveur inédite que Jordan te fait découvrir, une effluve aussi aphrodisiaque que douceureuse ; tu espères qu’elle ne cache pas quelque chose de plus sombre. Les facettes de ton partenaire sont nombreuses mais tu te plais à croire, à penser que tu les connais toutes, à des degrés différents. Penser qu’il puisse y avoir de mauvaises surprises avec Jordan est absurde ; il n’est pas Dan. Cela n’a rien d’une histoire remplie de faux-semblants, de mensonges et de tromperie. Le tout saupoudré de sentiments à la limite de l’addiction. Non, avec Jordan, c’est bien plus doux. Piquant, sauvage quand il le faut, tempêtueux même, mais doux dans le fond. Comme quand tu entends ce genre de mots sortir de sa bouche ; jamais Dan n’a dit que tu étais spéciale et importante. Tu te contentes de le penser pour toi-même mais il est rare qu’on te le dise avec force, avec vigueur, avec sincérité. Jordan est transparent, si transparent, tu le laisses alors te bercer de ces douces illusions qui transpirent la réalité de votre moment. Ne pas penser à Dan qui est loin derrière, qui est perdu, qui est absent et qui n’est plus qu’un lointain souvenir à laisser au placard. Tu es solidement accrochée à Jordan en ce moment même, et nous ignorions si nous devons prendre cela qu’au sens physique ou rajouter le sens moral aussi. Sentimental, au moins. Alors que tu as de nouveau les yeux fermés pendant le trajet, c’est l’odeur de Jordan qui te fait humer tranquillement contre son cou. Il sent bon, Jordan. Stupidement amoureuse, tu te répètes, mais cela ne t’empêche pas d’en sourire tout aussi bêtement. Oui, tu l’es, qu’est-ce qu’il y a de mal à ça ? Outre le fait que tu tombes dans la niaiserie la plus larmoyante du monde et que ce n’est pas censé être toi mais… Qu’est-ce que t’en sais vraiment ?

Installés sur le lit, les yeux toujours fermés, tu restes solidement accrochée. Attachée. Enroulée. Ta joue s’écrasant toujours plus fort contre lui. Ce n’est pas très confortable mais tu glousses néanmoins. « Tu veux pas t’accrocher dans l’autre sens ? Que je puisse te voir en même temps. » Dans l’autre sens ? Justement, s’il pouvait voir ton expression à ce moment-là, ça serait celle de la réflexion en essayant de donner sens à ses paroles ; les neurones ne sont pas totalement connectés, et tu finis par redresser ton museau en l’air en pensant sûrement que ça t’aidera. « Cos I’m more than OK not letting you go but I wanna kiss your stupidly adorable face. » Ca, par contre, tu le comprends très bien, à en juger par le large sourire qui fleurit et la pression que tu relâches en te redressant derrière lui. Tes jambes se détachent mais pas tes bras alors que tu pivotes maladroitement en face, atterrissant lourdement sur ses cuisses à moitié en tombant. “Like thaaat?” tu demandes fièrement alors que ton buste se redresse. “Hello handsome.” Parce qu’il l’est. Bon dieu qu’il l’est. Il est beau, Jordan. Une main se porte sur son visage que tu caresses doucement, rêveuse en l’observant. “You gonna kiss me goodnighty night ?” Tu t’en fiches de dormir avec tes fringues. Tu t’en fous si tu n’as pas bu assez d’eau pour éviter le marteau piqueur le lendemain. Tu oublies qu’un aspirine aurait été de bon augure à ce moment-là. Non, tout ce que tu veux maintenant, c’est que Jordan t’embrasse like they mean it et que t’oublies les derniers instants de ta soirée. Non pas que tu avais eu peur mais la simple perpective d’avoir croisé ton ex, ou non, te donne des souvenirs que tu veux ignorer, oublier, zapper.

T’es bien content qu’elle t’ait écouté et qu’elle se retrouve à présent sur tes cuisses. Elle est tellement adorable t’as envie de la bouffer. “Like thaaat?” Tu hoches la tête.« Exactly like that. » Elle y est pas allé de main morte mais ça te conforte dans l’idée qu’elle va bientôt sombrer dans le sommeil vu comme elle contrôle plus grand chose de ses mouvements. “Hello handsome.” Elle maîtrise très bien son vocabulaire par contre. Sa te fait sourire très largement de l’entendre dire. « Handsome yourself. » Elle va caresser ta joue et tu la regardes faire. Tu te mordilles la lèvre inférieure, te retenant d’aller la croquer la blondinette. “You gonna kiss me goodnighty night ?” Tu hoches la tête allant déposer un baiser sur sa moue endormie. « Si tu te laisses décrocher je peux même te glisser dans le lit et te border. » Que tu ajoutes tout doucement en allant caresser sa joue à ton tour. Tu lui mets quelques mèches de cheveux derrière son oreille. Loin de toi l’idée de lui rappeler qu’elle voulait que tu sois à poil dans le lit et que tu le lui as confirmé. Tu veux qu’elle se repose. Tu auras tout le temps d’être nu à ses côtés le lendemain si elle est en état. La gueule de bois va pointer son nez c’est sûr. Tu trouves ça fou qu’à chaque fois qu’elle sort avec ces amis là elle fini ivre. Tu ne l’as jamais vu ivre dans aucune autre circonstance. Est-ce qu’elle évite de boire en ta présence ? C’est vrai que tu lui as parlé de tes addictions et en plus de ça, t’es pas au courant mais y’a Maria qui a mis un coup de pression à l’oiseau aussi concernant les substances. Tu mets l’alcool dans le même panier bien que ça reste un autre degré.

Comme promis, car tu n’as qu’une parole. Tu l’allonges et tu la mets un peu plus à l’aise pour qu’elle puisse dormir correctement. Tu te glisses à côté d’elle dans la couette et tu éteins la lumière alors qu’elle a l’air d’être déjà endormi. Tu t’es donc permis d’enfiler un t-shirt à manches longues car dormir torse nu n’est pas ce que tu préfères. Tu fais attention à ce que la couette soit bien sur elle quand tu l’as bien mis sur toi et tu vas prendre ton téléphone pour t’occuper en attendant que le sommeil te gagne.

« Exactly like that. » la gamine sur les cuisses de son charming beau est fière comme un paon d’avoir réussi à comprendre les fils tortueux de ce qu’il lui demandait. Tu souris beaucoup trop, c’est radiant, ça effacerait presque ton teint abruti et tes yeux hagards d’éthanol - presque étant le mot magique. Complètement heureuse de retrouver le visage de Jordan, c’est sûrement là le secret de ton bonheur à ce moment précis. Il n’y a pas plus beau sentiment qu’à ce moment-là. L’impression que même sous les vappes d’alcool et de frénésie, tu n’oublieras jamais ton chemin vers lui et encore moins les sentiments, les émotions, les sentiments de bien-être qu’il fait naître en toi. « Handsome yourself. » telle une éternelle petite fille, tu glousses, tu pouffes, la reine des princesses sur les genoux royaux et t’aurais envie de l’embrasser jusqu’à la fin de tes jours, qui a en mourir étouffée. Cela serait bien une des rares façons dont tu accepterai de finir ta vie. Ou alors ce n’est que l’éthanol qui fait dire cela. « Si tu te laisses décrocher je peux même te glisser dans le lit et te border. » Vos lèvres s’entrechoquent, ou alors les siennes atterrissent sur ta joue, ou à cheval, tu n’es plus trop sûre ; ce qui est une certitude dans tes entrailles, c’est que tu n’en as pas eu assez, que tu boudes au milieu de deux bâillements et que tu grommelles d’avance de devoir te détacher de lui. Jordan fait tout pour que tu sombres, pour que tes armes s’affaissent, tout pour que tu sois plus maléable entre ses grandes mains qui finissent par s’occuper de toi. Confiance aveugle en ton partenaire, tu t’abandonnes complètement, à moitié à Morphée, à moitié à Jordan, soupirant, râlant, balbutiant des incohérences au milieu de l’entreprise qu’est celle de te coucher. Tes dernières forces sont utilisées pour ôter tes chaussures, ces engins de l’enfer que la société a cru bon normaliser, et tes vêtements, une robe et ton soutien-gorge pour ne respirer l’air frais qu’en culotte - that feels good. Tu sombres peu de temps après, rassurée d’avoir Jordan et sa lumière allumée à proximité, les cocktails suffisent à finir le travail pour te casser le cerveau et t’entraîner vers des contrées lointaines.

Tu ne vois pas Jordan sur son téléphone jusque tard - ou tôt. Tu ne sens pas non plus ton visage qui va contre lui, ta main sur sa silhouette, la recherche perpétuelle de sa présence, même jusqu’à ton inconscient qui s’y habitue de plus en plus. Par contre, ce que tu sens, c’est le désordre dans ton tube digestif quelques heures plus tard. Ca remue, à l’intérieur, ça secoue, ça monte aussi et ça te fait atterrir dans le monde réel rapidement alors que t’ouvres les yeux, en alerte. Jordan a un bras autour de toi mais t’as pas le temps d’être délicate ou discrète quand tu balaies bras et couette pour aller courir dans les toilettes en dérapant à moitié dans les virages. Tes boyaux se vident et t’as l’impression de rester une éternité assise sur le sol du carrelage froid des toilettes, la tête sur la cuvette et la main qui tire la chasse d’eau pour la deuxième fois. Ta gorge pique, elle brûle, tes yeux perlent quelques larmes et tu murmures pour toi-même “never again” comme à chaque fois avant de sentir une nouvelle montée - la dernière. “I’m fine. I’m not gonna go back to bed now tho.” que tu rassures Jordan quand il passe la tête à travers la porte; t’es une grande fille, ce n’est pas ton premier rodéo et ça te fait du bien. Autant que l’eau froide dont tu vas rincer ta bouche et en passer sur ton visage. Tu traines ton corps jusqu’à la chambre pour aller chercher quelque chose à mettre - un large t-shirt de ton compagnon te semble tout à fait correct - avant de prendre ton téléphone d’un geste machinal sans le regarder tout en allant dans le salon. “Those little monsters, they’re gonna kill me one day.” parce que c’est de la faute de tes petits monstres, évidemment, de vrais petits diablotins. Comme la première fois où t’avais atterri ici dans un état à peu près similaire - vraiment pas un souvenir mémorable - tu trouves un verre d’eau et un cachet sur le comptoir de la cuisine, au lieu de la table de chevet, et tu souris légèrement en mettant le comprimé dans ta bouche. Tu prends le verre pour aider à avaler le médicament avant de te diriger vers Jordan pour poser ta tête sur son torse. “Thanks, honey. Did I wake you ? I’m sorry about that.” tu l’es vraiment parce que tu sais que Jordan ne dort pas beaucoup de base et tu préfères quand il recharge ses batteries de manière satisfaisante à tes yeux. Tu fais la moue avant de te mettre sur la pointe des pieds afin d’aller chercher ses lèvres pour un léger baiser avant de retomber sur tes voûte dans une grimace non fainte. “J’ai l’impression que tout mon être me déteste, c’est l’enfer.” tu bois ton eau tout en retournant vers le comptoir pour y prendre ton téléphone. “J’ai envie de les appeler et de hurler dès qu’ils décrochent parce que je suis sûre qu’ils sont dans un pire état que moi. C’est une bonne idée, non ?” t’es fière de toi en souriant à Jordan avant que tes yeux s’agglutinent à ton écran que tu viens d’allumer.

Tu aurais pensé y voir des messages stupides de Simon. Des memes idiots de Will. Une rassurance de la part de Malachi. Heather se vantant de quelque chose. Mais ton téléphone te nargue. Tu ne lui as rien demandé, à ton téléphone. Tu ne sais même pas d’où ces articles te tombent sous les yeux - si, tu sais, mais là, tu préfères de prétendre que non. Parce que ton sourire aussi fier soit-il disparaît. Autant que ta marche vers la terrasse que tu stop net. Tes yeux céruléens lisent la phrase d’accroche. Encore et encore. Le monde réel ne semble plus trop exister ; ton verre glisse de tes doigts pour atterrir au bord de tes pieds nus sans que tu t’en rendes compte. Tes oreilles bourdonnent, ta poitrine se compresse, t’es complètement tétanisée sur place. Le choc, l’inattendu, le soudain ; le téléphone aussi t’échappe, tu finis par te retenir sur la fenêtre à un pas de toi pour ne pas flancher mais quand tu laisses ton dos s’y prélasser, tu ne peux que glisser contre pour finir protestrée au sol, la gorge nouée, les larmes coincées, les tremblements, comme un goût amer de déjà vu. “C’est pas possible. C’est pas possible. C’est pas possible.” Si une de tes mains se referme sur ton genou, l’autre se crispe contre le sol, regardant avec méfiance le cellulaire à côté des débris de verre. Ton pied doit sûrement avoir des morceaux mais tu t’en fiches, t’es habituée. Comme t’es habituée à ça.

“Dan Buckley, 34, died in a car crash.”

“never again” Qu’elle dit pile au moment où tu as ouvert un peu plus grand la porte de la salle de bain. “I’m fine. I’m not gonna go back to bed now tho.” Tu hoches la tête, te frottant un oeil. T’as totalement la tête dans le cul mais tu vas direction la cuisine plutôt que ton lit. Tu sors un grand verre pour le remplir d’eau fraîche. Tu vas chercher le paracétamol dans ton tiroir à pharmacie - qui est dans la cuisine aussi - en trainant les pieds dans tes claquettes.

“Those little monsters, they’re gonna kill me one day.” Tu rouvres les yeux alors que tu étais en train de faire un micro sommeil debout dans ta cuisine, calé sur ton frigo. Tu as besoin de quelques secondes pour te remettre en place les idées et tu la vois boire le verre. Ca y est tu te souviens. Tu te frottes les yeux, le visage penché en avant. Birdie qui se cale contre toi. Une de tes mains qui se pose sur elle.

“Thanks, honey. Did I wake you ? I’m sorry about that.”
« It’s alright I was having bad dreams. »

Ce qui ne te repose pas tant que ça quand ces choses là se produisent. Tu sens ses lèvres sur les tiennes, ça te fait sourire doucement avant que tu ne te mettes à bâiller. Elle s’est lavée les dents, elle a l’air d’être mieux à présent, c’est ce que tu retiens de son odeur et la façon dont elle s’exprime. T’es pas vraiment le meilleur à juger quoi que ce soit là vu comme t’as sommeil et ton cerveau est comme sur veille. “J’ai l’impression que tout mon être me déteste, c’est l’enfer.” Mais elle reste totalement adorable et tu la regardes pester contre elle même. Elle est la meilleure distraction. Elle est si expressive. “J’ai envie de les appeler et de hurler dès qu’ils décrochent parce que je suis sûre qu’ils sont dans un pire état que moi. C’est une bonne idée, non ?” Elle te fait sourire encore plus avec ses idées. « Penses juste qu’ils te rendront certainement la monnaie de ta pièce un jour. » Birdie se coupe dans son élan et tu captes que y’a un truc. Elle va courir aux toilettes de nouveau ? Forcément ça doit être ça. Elle doit se sentir mal. « L’évier. » Que tu dis pour la diriger au plus près si jamais elle a besoin de rendre de nouveau, en urgence. Mais quand le verre tombe, quand le téléphone suit et qu’elle commence à se tenir sur la fenêtre. Tu t’approches alors qu’elle est à présent assise par Terre.

« Bird ? »
“C’est pas possible. C’est pas possible. C’est pas possible.”

Tu suis son regard vers le téléphone et tu réfléchis pas pour le prendre même si elle ne t’a pas donné l’autorisation. Tu vois la notification sur l’écran. Le nom de Buckley. Tu le connais. C’est celui de Asher et tu dois d’ailleurs lire à deux fois pour être sûr que c’est pas Asher qui est inscrit sur l’écran. Dans tous les cas, tu comprends bien que Birdie connait ce Dan. Ce n’est pas ton cas. Tu déglutis alors que tu réalises que quelqu’un qu’elle connait - quelqu’un qui l’a fait réagir à ce point là - est décédé. Dans un accident de voiture qui plus est. « Fuck… » Sûrement pas la chose la plus loquace à dire Jordan mais en même temps il n’y a pas de manuel, d’instructions à comment réagir face à la mort. T’es encore pas mal dans le gaz même si ça t’a mis un sacré coup de pression. Les morceaux de verre au sol, Birdie avec. Tu vas prendre un large torchon pour décaler les débris plus loin d’elle, de vous, car tu t’installes à côté d’elle pour la prendre contre toi. Tu aurais bien envie d’aller la caler ailleurs mais t’es pas sûr de tes capacités à la porter là, et t’es pas sûr non plus que ce soit judicieux, elle est sous le choc, tu veux lui laisser le temps au temps. Tes deux bras autour d’elle. Ton nez sur le haut de sa tête. Tu la tiens comme si tu cherchais à éviter que son corps se décompose. Car c’est exactement ce que son visage affiche… Dan Buckley… Tu ne le connais pas, mais tu penses à lui qui a la chance de pouvoir aller voir certaines de tes favorites personnes qui sont de l’autre côté.

« It’s alright I was having bad dreams. »
“I feel less sorry then.”

Même si tu n’aimes pas savoir que Jordan faisait des mauvais rêves. T’aimerais penser que ta présence suffirait à les extraire, les éloigner, les faire voler loin de lui mais ça ne fonctionne malheureusement pas comme ça ; tout comme pour toi. Tu as beau t’accrocher à sa silhouette, à te réconforter de sentir son pouls sous tes doigts, à humer cette odeur qui sent de plus en plus la maison, les cauchemars, les mauvais rêves, les pensées sombres ne s’envolent pas. Ils restent fermement ancrés dans vos esprits et le déroulement des évènements ne va pas arranger la situation, certainement pas pour toi. Mais à cette minute-là, ni Jordan ni toi n'avez conscience de la bombe qui vous attend. « Penses juste qu’ils te rendront certainement la monnaie de ta pièce un jour. » Tu t’indignes en montrant ton visage. “Ils ont commencé en premier. J’ai une tête, un estomac et un marteau piqueur qui me le prouvent.” Tu ne te rappelles plus trop ce qu’il s’est passé hier soir, surtout en fin de soirée. Trop de cocktails, beaucoup trop de cocktails qui se sont enchaînés et ils exploitent tes faiblesses comme les affreuses créatures qu’ils sont. Qui méritent que tu leur envoies l’ascenseur, fier paon qui pense avoir trouvé l’idée du siècle.

Mais non, l’idée du siècle est fauchée en plein dans son coeur quand tu vois l’annonce sur ton téléphone. « L’évier. » Les craintes de Jordan que tu vomisses en plein milieu du salon t’auraient sûrement fait rire dans d’autres circonstances ; mais pas ce matin où sa voix te parait lointaine. Une sorte de sieste éveillée, le sentiment d’être véritablement en plein rêve - ou serait-ce un cauchemar ? Non, Jordan n’a pas à être dans tes cauchemars, il ne sera jamais dans tes cauchemars, tout comme… « Bird ? » …non, pas comme ce qui est inscrit sur ton téléphone. Tu reconnais les sensations. Tu as déjà vécu cette blessure béante. Tétanisante. Cela faisait peut-être des années que tu avais quitté Dan et vous vous êtes disputés la dernière fois que vous vous êtes vus, il y a plus de six mois, mais cela n’efface pas l’importance qu’il a eu dans ton existence. Il y a eu Victoria, et maintenant il y Dan, et toi, t’es toujours là, est-ce que t’es la prochaine sur la liste ? Jamais deux sans trois, non ? Tu ne réagis même pas à Jordan qui prend ton téléphone. « Fuck… » Pas plus à sa réalisation, ni même à son agitation pour débarrasser les débris. Tes yeux sont rivés en face de toi et les larmes en sortent sans cesse, sans la volonté d’arrêter quoique ce soit. Ton corps est là mais ton esprit est ailleurs. Sur les souvenirs, sur le passé, sur les pages que t’aimerais arracher et recommencer. Tu te rends compte que non, tu n’as pas toujours haï Dan. Tu l’as aimé et tu l’aimeras toujours mais ça n’aura jamais été suffisant, aussi bien pour lui que pour toi.

Deux bras autour de toi te rappellent qu’il y a quelqu’un d’autre, maintenant. Quelqu’un qui est là, quelqu’un qui te supporte, qui te soutient, qui ne cherche pas à te provoquer, à t’humilier, à attirer ta jalousie. Quelqu’un a qui tu suffis amplement, qui peut se contenter que de toi, que tu peux rendre pleinement heureux sans avoir besoin de le détruire. Ta tête se cale contre Jordan et les sanglots se font plus bruyants parce que tu réalises. Sous les coups des spasmes de ton corps se réalisent la terrible cruauté que tu as encore perdu un être cher. Que tu as encore un deuil à faire. Qu’eux s’éteignent mais toi, tu restes. Pour continuer à souffrir perpétuellement. “It’s… my ex.” que tu réussis à prononcer entre deux pleurs avant de plonger ton visage contre tes cuisses, ton front sur tes genoux, pudique à l’extrême alors que tu es dans la plus sincère de tes émotions. L’utilisation du présent est un déni certain mais tu n’as pas le coeur à le mettre au passé. Si hier Dan était ton passé, l’ironie veut que maintenant, il soit encore en vie. C’était plus simple de le détester de cette façon. “Second time… Second time I lose someone I love. The same fucking way.” Tu serres les dents, les phalanges, ton corps se crispe. “Jamais deux sans trois.” La lèvre tremblante, tu relève la tête en face de toi en reniflant. “Will I be the third ?” Puis la réalisation te frappe, prenant (enfin) conscience que Jordan est là, qu’il n’a pas bougé, qu’il t’encercle avec protection et douceur, sans un mot. “Jordan… Promise me you won’t be the third.” Tes prunelles le scrutent avec force alors que les larmes se remettent à fleurir avec abondance en même temps que tu te tournes complètement vers lui pour passer tes bras autour de son tronc et ton visage plaqué contre son torse. “Please, don’t be the third. Prove me that my love isn’t deadly, I beg you.” tu gémis, tu pleurs, t’as mal, tu quémendes l’impossible parce que le risque zéro n’existe pas. Mais tu veux t’assurer que Jordan restera. Quoiqu’il arrive, il ne mourra pas, lui. Il doit rester. Près de toi, avec toi et pour toujours. Jordan n’a pas le droit de partir avant. Vous avez tellement de choses à vivre. Tu ne lui as pas donné encore l’étendu de ton amour. Il doit rester vivant pour ça. Please, don’t leave me, don’t go there, stay, love me here, always and forever.

“I feel less sorry then.”
“Ils ont commencé en premier. J’ai une tête, un estomac et un marteau piqueur qui me le prouvent.”

Tu donnerais bien des choses pour retourner à ces moments bien plus simples d’il y a une poignée de minutes seulement. La regarder être piqué au vif sur ta remarque, et avoir envie d’embrasser sa moue. Mais à la place, c’est bien d’autres mots que des joutes verbales qui sortent des lèvres de ton oiseau. “It’s… my ex.” Elle te donne plus d’informations au milieu de ses sanglots. Si elle forme des phrases, même les plus courtes possibles, tu te dis que c’est bon signe ? Tu sais pas. Comment ça peut être bon signe quand quelqu’un vient de perdre un proche ? “Second time… Second time I lose someone I love. The same fucking way.” Elle cherche à être encore plus conforté par toi et tu l’écoutes en même temps que tu la tiens toujours plus près de toi. I’m not going anywhere. Tu ne savais pas que Birdie avait perdu quelqu’un dans un accident de voiture. “Jamais deux sans trois.” Tu comprends tout à fait cette logique et tu ne répliques pas. Tu embrasses le dessus de sa tête. Elle bouge légèrement pour te regarder, tes yeux dans les siens, tu aimes vraiment pas la voir avec le visage remplie de larmes.

“Will I be the third ?”
« I hope not. »

Que tu murmures naturellement. “Jordan… Promise me you won’t be the third.” Ton coeur qui se serre à chaque mots qu’elle dit et larme qui glisse sur son visage. “Please, don’t be the third. Prove me that my love isn’t deadly, I beg you.” Toute serrée contre toi, tu la tiens le plus fermement possible. « I promise. » Que tu dis en fermant les yeux forts. Tu penses à Maria à qui tu as déjà fait cette promesse. Tu ne sais pas si tu vas mourir ou pas, mais cette promesse c’est la certitude que tu ne vas le provoquer de toi même. « I promise… » Tu répètes alors que les larmes ont remplis tes yeux également. « I promise you… » Ton disque est rayé mais c’est surtout que tu veux presque faire une autre session vaudou/hypnose pour que cette petite prière répétitive devienne réalité. Comme quand tu voulais que la miss s’endorme. Tu la gardes tout contre toi et tu essaies d’oublier que tu commences à avoir mal au cul assis par terre. Tu ne comptes pas bouger d’un poil tant qu’elle ne le fait pas. Si t’as mal, c’est parce que t’es vivant, alors tu es reconnaissant. Tu penses fort à Rosa parce que tu ne sais rien de Dan. Tu fais un monologue dans ta tête, tu t’adresses à elle, Rosa. Tu fais souvent ça mais là plus fort que d’autres. I promise you too.

« I hope not. » I hope not. Une mauvaise onde transperce à travers ces mots. Jordan n’a pas dit “non”, il espère seulement que non. Si tu avais plus d’énergie, plus de courage, moins la sensation qu’on vient de te passer plusieurs fois sous un rouleau compresseur, tu l’aurais disputé. Tu lui aurais reproché d’être aussi vague, de ne pas être plus rassurant, de ne pas te confirmer. Tu as besoin que quelqu’un puisse croire à ta place que tu n’y passeras pas prochainement. Ni jamais. En d’autres temps, tu aurais trouvé cela absurde mais à cet instant précis, tu te raccroches à ce que tu peux. Une claque dans la figure, un coup de poing, un rappel que la vie est toujours si courte, si précieuse, si facilement détruite. Te revoilà des années en arrière et tu commences à mélanger Dan avec Victoria et tes larmes redoublent. Tu pleures les deux êtres, comme tu pleures ta propre vie, ton désarroi d’être encore là et eux non. Les regrets n’ont pas de place et pourtant, tu en es bouffée, rongée, grignotée de l’intérieur. Tu n’as pas de force alors tu te laisses aller contre Jordan. Tes larmes, tes reniflements, tes doigts qui vont chercher son bras pour se retenir. Jordan est réel, Jordan est vivant, Jordan respire et Jordan t’aime ; une malédiction ? Est-ce qu’il risque quelque chose, lui aussi ? Est-ce qu’il va vouloir rejoindre sa femme un jour ? Est-ce que tu vas le pousser à bout ? Est-ce que tu vas le détruire sans le vouloir ? Oh Birdie.

Et pourtant, Jordan te presse plus étroitement contre sa forme. « I promise. » Mais ça n’enlève rien de l’entendre le dire. Sa voix se mue dans ton oreille pour aller percuter les parois humides de ton cerveau, englouti par les vagues qui s’y trouvent, incapable de pouvoir penser à autre chose qu’au corps décédé de Dan. Tu n’as pas regardé l’article, tu n’as pas eu le temps ; le choc t’a bloqué dès la lecture du titre. « I promise… » Tu fermes tes yeux, une main qui vole contre ta joue pour étouffer les larmes, mais rien n’y fait. Tu peux te permettre d’être vulnérable avec Jordan. Tu as confiance en lui. Tu sais qu’il ne profitera de rien. Tu es déjà chez lui, il ne peut rien te faire de plus. « I promise you… » Tu l’entends qu’à peine ; c’est ton cœur qui bourdonne jusqu’à tes tympans, affolé et en émois. Il ne sait plus où donner de la tête, entre ton ivresse et ta peine, entre les questionnements et l’envie de s’enrouler dans une bulle. “I- I- think I… need some, some air.” Alors pourquoi tu ne bouges pas, Birdie ? “I’m suf- suffocating.” Ce sont juste tes poumons qui se compressent ; tu as besoin d’air, alors lève-toi et vas-y, la terrasse est juste derrière. Tu crèverai pour un joint à ce moment précis. Ou même une fine ligne qui pourrait te permettre d’atténuer un peu la douleur - as if. Tu sais que ce ne sont que des effets illusionnistes. Des fantasmes, des parenthèses pour quelques instants. Affronte la réalité. Lève-toi. Utilise tes jambes. Ce que tu finis par faire, comme un automate qui ne réfléchit pas. Tu t’appuies sur Jordan pour t’aider, tu déglutis, tu attrapes ton cellulaire. “I need air.” que tu répètes en flanchant vers l’extérieur - on pourrait croire que t’es encore ivre mais non d’éthanol ; seulement de douleur. A défaut de n’avoir rien d’autres, c’est ton paquet de cigarettes que tu prends en arrivant dehors, assise sur le canapé, les doigts tremblants en allumant le mégot avant de regarder de nouveau ton cellulaire avec méfiance et déviance. Tu rallumes l’écran, où la notification est toujours affichée et tu t’effrondes de nouveau, ta main libre sur les yeux. “Fuck it!” que tu hurles. “Fuck you, Dan!” que tu cries. “I can’t even read what happens.” que tu t’excuses auprès de Jordan, ignorant s’il entend, s’il écoute, s’il fait attention. “I want to know but I can’t- I can’t do it.” Tu te sens misérable. Tellement faible. Sans aucun courage. Tu te détestes et tu détestes Dan. Tu détestes cette situation et tu détestes cette putain de clope qui n’apaise rien. Tu as envie de hurler, de pleurer, de t’effondrer mais aussi de reprendre le cours de ta vie. Seulement, comme pour Victoria, la vie continuera mais elle aura un goût différent. Celle de la mort qui plane un peu plus sur toi, te donnant l’impression d’attendre le bon moment pour venir t’étouffer et t’emporter.