Tu n’as pas mis longtemps à lui proposer d’aller à Elimbah. T’as réalisé que ça faisait un moment que tu n’y avais pas été. Depuis que vous êtes dans cette grande maison à Logan City, tu n’y vas plus souvent, dans ton patelin chéri que t’aime tant. Est-ce que ça serait une bonne excuse et raison pour les crises qu’il y a eu récemment ? Après tout, ça peut jouer aussi. Elimbah est ton défouloir. Et même si tu as eu deux semaines toute seule - ou presque - ce n’est pas pareil. Et puis, quand ça ne va pas, c’est presque un automatisme d’aller à Elimbah. Même si cet automatisme fut inexistant ces derniers mois. Ça te brise le cœur de le réaliser.

Et puis, Jordan n’est pas bien et il se sent bien dans la maison des Cadburry. Ça se voit, ça se sent. Il a les traits plus lâchés, il paraît moins à cran. Ou alors, c’est juste toi qui le remarque depuis que vous avez eu votre conversation. Cette conversation qui a éclairci beaucoup de sujets refoulés et retenus depuis des mois voire des années. Tu as l’impression que cette lumière éclairée vous a aidé. En tout cas, tu réalises tes propres qualités mais aussi tes propres défauts, autant que ceux de Jordan. Et t’en viens à la conclusion que oui, vous êtes des dangers l’un pour l’autre, mais vous êtes aussi des forces mutuelles. Vous vous complétez et c’est là toute votre force commune. Il y a aussi un équilibre naturel qui se forme ; quand l’un ne va pas bien, l’autre est là et tient les murs. Comme une danse qui n’en finit jamais, c’est naturel.

T’as un peu râlé quand t’as vu que Jordan prenait son ordi. Tu ne sais pas combien de temps vous partez mais personne ne mourra s’il ne travaille pas pendant quelques jours. Mais t’essaie de te rappeler que ce n’est pas ton problème. Que son travail est sa passion et que la musique l’a toujours aidé. Surtout quand ça ne va pas. Alors tu l’as laissé faire. Tu le jugeras mais de loin et en silence.

« BIRDIIIIIIIE !! » Habillée seulement de tes sous-vêtements, car il fait chaud, doit-on le rappeler ?, t’abandonnes ton activité du moment dans ta chambre pour aller dans la salle de bain. C’est presque inquiétant qu’il t’appelle mais quand t’arrive et que tu le vois se retourner, l’air tout fier au visage, t’exploses de rire en voyant la raison. T’as un cri de surprise quand il t’embarque avec lui sous le jet et autant dire que tes rires te transforment vite en gémissements de plaisir. C’est pas moi, c’est pas nous. Que tu chantonnes dans ta tête. Comme si t’en avais douté.

Au final, t’en as profité pour te laver avec lui et te voilà en train de l’accompagner à pied - genre, littéralement pieds nus pour toi - vers le centre ville. “Il faut qu’on voit les chevaux! Je crois que l’ânesse de Paul a dû mettre bas… Je veux voir le bébé âne!” Tu sautilles même en ayant ta main accrochée à celle de Jordan. “Il faut qu’on achète des fraises. J’ai envie de faire une tarte aux fraises.” C’est Le truc phare d’Elimbah. Les champs de fraises s’étalent à perte de vue et la moitié de la main-d'œuvre du village est pour la fraise et sa culture. “Deux jours, c’est pas suffisant.” Que tu commences à dire. “Je me rends compte que j’y suis moins venue ces derniers mois. Je me sens presque coupable.” Alors qu’il n’y a pas besoin mais c’est plus fort que toi. Tu as l’impression d’abandonner ton village natal. Alors que t’as une frousse bleue de l’abandon.

« Oh oui bonne idée. »
“Et tu la feras avec moi.”

Tu exiges et t’imposes mais avec mignonnerie car tu papilles des yeux pour l’amadouer. C’est une activité fun et qui lui changera de ses compositions et de son piano. Et surtout, vous pourrez le faire ensemble, ce qui n’est pas le cas de ses autres activités. Ça ne sert à rien de venir à Elimbah ensemble si c’est pour rester dans son coin. Pas qu’il faut que vous soyez collés car vous avez aussi chacun vos occupations mais t’aimerai bien que ça vous aide et vous fasse du bien à tous les deux. Ensemble autant que séparément. « On reste que deux jours ? J’ai cru qu’on resterait au moins trois… ou quatre. Ou plus. C’est pour ça que j’ai apporté pas mal d'affaires pour bosser. » “Oh.” Ceci explique cela. Jordan a fini par comprendre au fil du temps qu’Elimbah était un espace hors du temps et donc où tu n’établissais jamais de règles sur la durée de tes séjours. Enfin, sauf maintenant. “Ok. Va pour quatre jours minimum.” T’es ta propre patronne, n’est-ce pas ? C’est Jordan lui-même qui te l’a dit. Tu fais ce que tu veux. T’es quand même bien passive concernant ton magasin, Birdie. Mais t’as toujours une bonne raison et la raison actuelle est ton fiancé. Et vos âmes à tous les deux.

« T’as pas à te sentir coupable. Tu aimes être chez toi. Notre maison fait concurrence à Elimbah. » Tu fais une petite moue car oui, mais non. “Mmh.” Rien ne peut faire concurrence à Elimbah mais c’est vrai que la maison à Logan City te fait beaucoup sentir comme si t’étais perdue au milieu de nulle part, comme à Elimbah. Seulement, la ville n’aura jamais la même saveur qu’ici, c’est certain. « On pourra faire un saut à la boutique de musique ? » Tu secoues la tête. “Oui oui, bien sûr.” Qu’il ne fasse pas un saut voir Barry t’aurait étonné. T’es certaine que tu pourrai aller faire un tour de trois heures que tu le retrouverai là-bas en ayant pas bougé d’un poil. Ou alors, il sera juste passé du piano à la guitare. “T’as pas assez d’instruments ?” Que tu demandes avec un léger sourire de coin. Tout ce que Jordan a est déjà beaucoup. “Ca fait du bien, hein.” Que tu commentes en inspirant profondément. Même s’il fait déjà très chaud, l’air est tellement plus respirable ici qu’à Brisbane.

Jordan a un large sourire et il passe son bras autour de tes épaules, te rapprochant de lui, vos mains toujours liées. Tu le laisses faire, évidemment. T’es jamais assez proche, et tant pis si ça semble être too much à penser ou à ressentir mais c’est comme ça. Quand vous êtes ensembles, vous pourriez vous fondre l’un à l’autre que ça ne te dérangerait pas. T’aime quand il te prend pour la petite créature à côté de lui, à pouvoir t’embrasser sur le sommet du crâne d’un air protecteur en te serrant contre lui. « Je veux juste regarder. Promis j’achète rien. » “Mmh, c’est souvent ce qu’on dit.” T’es sceptique mais en même temps, de quoi pourrait avoir besoin Jordan qu’il n’a pas encore ? Tu ne sous estimes pas son amour pour les instruments. Ni de rester toute l’après midi aux bottes de Barry qui se fera une joie certaine de lui montrer ses talents de facteur d’instruments. “Barry va finir par t’apprendre le métier et tu vas te retrouver à sa place quand on sera tous vieux et grisonnants.” Que tu glousses en serrant tes doigts autour des siens. L’image ne te dérange pas du tout. Loin de là. Tu n’as aucune certitude dans la vie à part que tu auras toujours Elimbah et que tu ne laisseras jamais Jordan partir sans rien dire ou faire.

« Ouais… » C’est tellement plaisant. Il n’y a pas à dire ; Logan City ne remplacera jamais ta ville natale. C’est marrant comment tu pointes tous les défauts de la maison à Logan City. Tu as tellement la sensation qu’il va falloir l’abandonner un jour que tu t’en détaches du mieux que tu peux. T’essaie de ne pas penser à la vue, au terrain, aux possibilités, à la grandeur des pièces, à la beauté des lieux. Non, tu te focus sur les trajets avec le centre ville, avec le fait que ça reste dans un quartier résidentiel et non en pleine nature, que ça fait beaucoup à entretenir et que vous n’avez même pas trouvé quoi faire du débarras. « Je sais pas comment je peux avoir autant envie de voler avec des ailes alors que je flippe ma vie en avion. » Tu lèves tes yeux vers lui avec un petit sourire. « Je suppose que si c’est moi qui vole, c’est moi qui gère… Et puis je serai pas dans un gros appareil en métal où y’a plein de mécanique qui peut péter pour une raison x ou y. » Tu hoches la tête, amusée de voir que c’est de ça qu’il parle. De tous les pouvoirs du monde. « Tu choisirais quoi toi si tu pouvais avoir un pouvoir ou un don ? Si t’étais un X-Men genre. » “C’est marrant, j’aurai pensé que tu resterai sur le transplanage.” Tu dis d’un oeil amusé. “J’ai toujours dit que ça serait de voler. La sensation d’être libre, d’aller où tu veux et tu vois tous les paysages d’en haut.” Tu lèves les yeux au ciel. “Ca doit être dingue.” Tu lâches un petit soupir plaisant. “Sinon, y’a aussi parler aux animaux. Ils auraient beaucoup à nous dire et à nous apprendre, j’en suis sûre.” Jordan ne sera pas surpris. “Et toi ? Voler, vraiment ?”

« Je vais lui dire pour que ta prophétie se réalise et qu’il commence à me montrer les bases. » Ton sourire se fait encore plus large si c’est possible. “Je suis sûre qu’il va te montrer sans même que tu lui demandes.” L’image de vous deux avec des cheveux grisonnants a un goût doux et amer ; amer parce que tu ignores comment tu vas vieillir et tu as la flippe de devenir sénile ou sans pouvoir bouger. Doux car si tu es toujours avec Jordan, ça sera une grande victoire dans ta vie. Savoir que tu as été heureuse toute ta vie et que t’auras aussi rendu quelqu’un heureux par ta présence.

« Hmmm… » Mais le sujet dérive sur quelque chose de bien plus excitant - et imaginaire : les pouvoirs. « Ah ouais ça te va comme un gant ça. » Tu hausses les sourcils, t’en joues stupidement avant d’embrasser son bras. Evidemment que ça te va comme un gant. Petite, tu parlais aux petits animaux et insectes que tu croisais. T’étais sûre que t’entendais ce qu’ils te répondaient. Puis avec les années, le traducteur s’est brouillé jusqu’à devenir incompréhensible de nouveau maintenant. Vraiment, t’as toute une liste de raisons sur “pourquoi j’aurai voulu rester gamine”. « Hmmm… Voler y’a plein d’avantages que t’as pas avec le transplanage mais comme on veut voler tous les deux on a qu’à dire qu’on a un pouvoir de couple et un pouvoir chacun. Comme ça je peux voler et transplanter et toi tu peux parler aux animaux et voler. » Transplanter, ça te fait rire mais tu ne relèves pas. Déjà parce que t’as compris mais surtout parce que, “Awww, j’adore l’idée, c’est adorable et niais à souhait.” Un pouvoir de couple, y’a que Jordan pour y penser. « J’ai trop envie de voler. Tu vois le monde de tout en haut, tu te rends compte à chaque fois combien on est petit en fait dans ce monde et puis j’ai la sensation que quand tu sais voler tu es quasi sûr de jamais mourir. Tu peux toujours te sauver en allant dans les airs. Dans n’importe quelle situation. » “Sauf si on t’enferme.” Que tu dis en te collant de nouveau contre lui. “Ou qu’on te chasse.” C’est dangereux mais c’est la liberté. T’as toujours été fascinée par les oiseaux de toute façon. Et pas à cause de ton prénom.

« Et si tu devais choisir entre manger et dormir tu choisirais quoi ? Dans le sens où t’aurais plus jamais besoin de faire l’autre dans ta vie. » Voilà une nouvelle interrogation intéressante. Mais la réponse est toute trouvée. « Je pense que je dirai plus jamais manger. » “Et ben moi, ça serait dormir.” Y’a vraiment besoin d’expliquer ? “On aura tout le temps de dormir quand on sera mort, c’est ennuyeux et chiant de dormir, c’est long en plus, c’est une perte de temps incroyable!” Même si c’est là que tu recherches tes piles, ça n’en reste pas moins pénible. “Et puis, c’est là que tu peux faire des cauchemars.” Que tu marmonnes avec moins de vivacité, comme si t’avais peur qu’on t’entende car c’est honteux de faire des cauchemars à ton âge. Comme la dernière fois où vous vous êtes disputés. Y’a rien d’étonnant que ça arrive dans ces moments-là. “J’ai un dilemme de fou pour toi…” Que tu dis avec un sourire qui promet en te détachant de lui pour le regarder. “Tu dois choisir entre la musique et le sexe.” Juste comme ça. Même si t’as déjà une idée sur la réponse en réalité. Mais t’as juste envie de l’embêter.

« Mais c’est aussi le moment où le cerveau est sur off. Parfois. » Birdie mord sa joue en haussant les épaules. “Quand on y arrive, ouais. Mais ce moment de transition est parfois… Intense. T’sais, celui où tu t’apprêtes à dormir. Le cerveau est tout sauf off.” C’est le moment qu’elle craint et appréhende le plus. Depuis qu’elle sait faire des cauchemars. Et encore pire depuis certaines épreuves de la vie. “Et même en dormant, je sais que mon cerveau n’est pas sur pause. Je ferai pas autant de cauchemars sinon.” Qu’elle dit avec un petit sourire un peu triste car c’est très chiant comme situation. Elle sait pourquoi mais elle n’a pas envie d’y penser. Encore moins d’en parler. Ce n’est pas pour rien que la Cadburn fait toujours en sorte de dormir avec de la lumière et qu’elle se sent toujours plus rassurée quand on la tient pour s’endormir.

« La musique. Sans hésiter. » La voilà qui fait un O de surprise, un peu surjoué, car elle avait visé juste en préméditant sa réponse. « Même réponse si je dois choisir entre le chocolat et la musique. La musique passera toujours avant tout. Je serai mort si la musique n’existait pas. C’était mon refuge quand j’étais petit. C’était ma bulle où j’oubliais la merde quotidienne. J’arrivais à avoir des bons moments avec mon ukulélé ou mon discman si j’étais pas seul. » Effectivement. Comment rivaliser contre ça ? Oh, Birdie… Elle ne peut pas s’en empêcher. De toute façon, la jeune femme l’a toujours dit et pensé ; si Jordan la trompe, ça sera avec la musique. Un piano précisément. Y’a qu’elle pour être presque jalouse d’un clavier. « C’était ma thérapie. Ma soupape de décompression. » Jordan parle au passé mais Birdie voit que c’est toujours valable au présent. Quand ça ne va pas, c’est vers son studio qu’il trouve refuge. C’est toujours sa thérapie. « Mais j’ai la chance de ne pas avoir vraiment besoin de choisir. » Il dépose un baiser sur sa main alors qu’elle a un petit sourire. Y’a rien à redire, elle a eu sa réponse et ça semble être l’évidence même.

« Et toi, entre le sexe et hmmm… La couture. » Son hésitation lui fera presque hausser un sourcil mais c’est une épaule qu’elle hausse. “Le sexe. J’adore la couture mais j’aime aussi faire d’autres trucs. Ca serait pas un grand manque. Y’a plein d’activités manuelles qui existent.” Mmh… Elle dit ça mais elle oublie vite à quel point faire ses propres affaires est hyper gratifiant pour son égo et que ce genre d’accomplissements la fait vibrer. Oui, mais le sexe aussi fait partie de sa vie et elle ne peut pas vivre sans. Une activité manuelle se remplace. Pas une activité entre deux corps. “J’ai besoin des autres pour exister il faut croire… C’est un peu ironique pour quelqu’un qui se dit indépendante, pas vrai ?” Qu’elle dit avec un timbre amusé alors que c’est une réalisation plutôt amère. Oui, elle apprécie sa solitude pendant trois jours mais après, elle a besoin des autres pour se sentir utile, réelle, vivante, présente. Ça ne s’explique pas. En tout cas, la conversation l’a un peu calmée. Un peu trop.

« Sûrement parce que tu sais que c’est le but… Ne pas avoir besoin des autres pour exister. » Tu n’es pas sûre d’avoir compris le sens de cette phrase. T’as besoin des autres car dans le fond, tu sais que tu n'en as pas besoin ? Ou pour un jour ne plus ressentir ce besoin ? C’est beaucoup trop philosophique pour toi, tu abandonnes l’idée de comprendre. T’as même oublié ce qu’il a dit au mot près. Tu comprends juste que t’as un besoin d’exister aux yeux d’autrui et que c’est plus fort que toi. Tu n’y peux rien. Comme t’as toujours essayé de capter l’attention de tes parents. Il y a un lien, tu l’as un peu appris avec ta psy. Un peu parce que vous n’êtes pas forcément allés au bout des choses. T’y as mis un frein parce que pour toi, ça n’a pas de sens. Mais au final, et si ça en avait ?

« C’est pas toi qui avait proposé qu’on passe quelques jours sans sexe pour voir si on tient ? Et c’était moi qui avait dit non alors que là c’est toi qui choisit le sexe et pas moi. » Tu ne t’en rappelais pas. Ca te fait sourire de nouveau alors que tu lèves tes yeux vers lui. « Y’a pas plus parfaitement opposés que nous deux parfois. » Tu te loves de nouveau un peu plus contre lui. “C’est justement parce que ça aurait été un défi. J’ai bien tenu quand t’étais en Thaïlande. Je sais qu’y a les jouets et mes doigts mais c’est pas pareil quand c’est un vrai corps… Et j’aime bien l’idée de prendre une pause d’une semaine avant de reprendre de plus belle.” Tu frottes ton minois contre lui. “Tu pourrais vraiment pas tenir une semaine sans sexe ? Avec moi dans les environs bien sûr. Sinon, c’est pas drôle.” Lui aussi fait de l’abstinence quand il part. Enfin, il y a bien le sex phone, par messages ou par visio, qui se fait mais là encore, c’est pas pareil. “Ceci dit, si on tenait déjà un week end, ça serait un exploit.” Que tu glousses.

“Au faites, je t’ai pas encore posé la question mais t’as déjà des voyages de prévus cette année ou pas encore ?” Ça devient un rituel car tu lui avais posé la même question l’an dernier vers la même période. Tu sais que ça peut aussi arriver à la dernière minute mais t’aime bien savoir en amont si tu vas te retrouver seule pendant des semaines de nouveau.

« J’en sais rien si je tiendrais. Sûrement que oui mais je comprends pas pourquoi s’infliger ça pour le fun. » “Justement, parce que c’est fun. De devoir résister à la tentation, de tenter l’autre à craquer en premier, tout ça tout ça…” Jordan ne comprend vraiment pas ton point de vue ? « Est-ce que je dois te rappeler que je suis resté abstinent pendant trois ans ? » Tu hausses les sourcils. “Oui mais c’est parce que t’avais pas forcément envie, pas vrai ? Et puis, tu t’es bien tapé des mecs, non ?” T’en sais rien, en faites. Tu sais qu’il a plus de facilité avec les messieurs et que ça faisait longtemps, avant toi, qu’il n’avait pas eu de fille dans son lit. “T’avais pas eu une fille avant moi ?” T’as l’impression qu’il t’avait parlé de ça, mais tu n’es plus certaine. La seule fille que tu retiens est sa femme décédée car c’est elle la plus importante de son histoire. Après toi, tu te plais à croire. Même si les histoires sont complètement différentes et carrément incomparables. Les époques aussi.

« Rien de prévu pour l’instant mais y’a deux peut être. J’ai beaucoup bossé avec eux à distance et on voulait se rencontrer. Peut être ils vont venir ou moi je vais les rejoindre. En Californie. » “Ceux que t’as annulé l’an dernier ?” Alors que tu lui avais demandé de ne pas le faire mais, au final, t’as bien été contente qu’il le fasse ? « Si c’est moi qui y vais je vais tenter de recontacter Halsey… » Un petit sourire s’affiche car tu sais que ça fait longteeeemps que Jordan prévoit de rencontrer Halsey mais ça a toujours été repoussé. A croire que l’univers veut s’amuser à foutre des bâtons dans les roues de ton fiancé pour l’empêcher de voir une de ses célébrités préférées. T’es un de ces bâtons, t’en as conscience. « Ce serait ouf. » Tu caresses son dos. “Je donnerai cher pour voir ce moment.” De Jordan qui la rencontre. T’as été particulièrement hystérique quand t’as rencontré Evanna Lynch. « Et toi t'as des voyages prévus ? » Tu secoues la tête. “Pas à ce que je sache, non. Pas d’amis qui fêtent une nouvelle décennie à l’étranger et j’ai pas de raisons de voyager pour le travail donc…” Tu mords ta joue avant de lever les yeux vers lui. “On devrait se prévoir quelque chose. Pas forcément à l’autre bout du monde mais genre… En Nouvelle Zélande ou à l’autre bout du pays.” T’aime bien avoir un projet dans l’année à venir. Qui a déjà commencé. Ça change de la Birdie d’il y a trois ans qui refutait même l’idée de se projeter dans les prochains mois. Là, ça a quelque chose de rassurant et t’apprécie bien avoir des projets avec Jordan.