Tu es sorti du lit super tôt. Même pas sûr qu’on puisse appeler ça le début de la journée quand il était 4 heures du matin. C’est plutôt la fin de la journée de la veille. T’as quand même dormi mais tu as la petite Linda que tu vas garder cet après midi. Alejandra vient la déposer chez toi en début d’après midi et y’a des choses que tu voulais terminer impérativement aujourd’hui. D’où le fait que tu aies pas très bien dormi. Tu avais prévu de te lever tôt mais pas 4h du matin tôt. Plutôt 8h du mat’. Tu as laissé ta partenaire dormir pour te glisser dans ton studio à l’étage du dessous. Tu termines deux trois trucs dont tu auras besoin le lendemain lors de la venue d’un groupe avec qui tu vas bosser sur un EP.

Vers 12h, tu sens ton estomac crier famine alors que tu te sauvegardes tes derniers fichiers. Tu remontes à l’étage, tu portes un bas de jogging avec un hoodie. Tu vas prendre dans un placard de la cuisine un paquet de biscuit avant de te diriger vers la chambre d’ami car tu n’as pas encore vu ton oiseau depuis que tu as quitté le lit. La porte est entreouverte, tu la pousses doucement et tout ce que tu peux y voir c’est ses fesses car elle est installée à quatre pattes sur le sol. Elle est sûrement concentré à coudre quelque chose ou quoi, tu sais pas, tes yeux sont fascinés par son fessier, surtout qu’elle a l’air de ne porter qu’un t-shirt avec un sous vêtement. Ta tête qui s’incline et t’en oublie totalement ton paquet de biscuit. « Faut que je vienne plus souvent dans le coin quand tu fais de la couture parce que damn gurl. » Tu te mords la lèvre inférieure après les avoir humidifiées. Tu restes dans l’encadrement de la porte à mater ouvertement car c’est beaucoup trop beau pour aller ailleurs comme… te préparer avant que ta nièce n’arrive. Mais la vue est si belle, pourquoi s'en priver ?

Look what I found
Another piece of my heart just laying on the ground (x)

« Faut que je vienne plus souvent dans le coin quand tu fais de la couture parce que damn gurl. » “Shit!” Mon aiguille rate l’entrée dans mon mouvement de sursaut et c’est sur le bout de mon doigt que l’embout finit par se planter. “Sérieusement, darling, on t’a jamais appris à frapper avant d’entrer ? Imagine que j’aurai été avec ma machine et que je me serai cousue le doigt parce que t’as décidé de jouer les stalkeurs.” je m'assois sur mes fesses en contemplant ma phalange que j’ai rapproché de mes yeux. Ce n’est pas la première fois, certes, mais cela n’efface pas que chaque fois est une fois de trop. J’exagère un peu, je camoufle à peine le fait que je n’ai pas su entendre ses pas d’ours dans le couloir ni même le bruit de ses gâteaux en main tellement que j’étais concentée. Il faut dire que cette foutue attache ne veut pas faire son travail et la fleur brillante censée s’attacher pendouille lamentablement et ça m’agace incroyablement. Pourtant, j’ai de la patience. Je sais que j’en ai une cave entière quand il s’agit de création. Donc je persiste et je continue, je teste et je trouve des astuces. Mes yeux naviguent entre mes affaires et mon ordinateur, internet étant un réflexe humain et logique pour tenter de trouver une solution adéquate à un problème que je n’arrive même pas à décrire. Alors ma tête est boudeuse quand elle se lève vers Jordan, le bout de phalange meurtri et blessé - oui oui - que je coince dans ma bouche.

“Moi qui a été mignonne de te laisser tranquille touuuute la matinée dans ton antre en bas, c’est comme ça que tu me remercies.” Me réveiller toute seule ne me pose pas de soucis. Je suis difficile à convaincre quand il faut aller dormir mais une fois en sommeil, je peux partir des heures durant pour recharger les batteries de trois jours au moins. Jordan dort peu donc j’ai appris, compris et accepté de me réveiller éternellement seule. L’avantage est que j’ai un lit deux places pour mon gabarit seulement et total accès à son dressing sans d’yeux curieux qui veillent à ce que je ne bouge pas trop ses affaires (et quand l’employé de maison se pointe, je mets ma tête la plus innocente du monde avant de déguerpir rapidement). Je suis allée le voir mais je n’ai pas voulu le déranger ; il était avec son casque, ses instruments et concentré sur ce qu’il faisait. Tout le contraire de ce qu’il vient de faire, en somme.”T’as plus qu’à faire un bisou magique, maintenant.” Après m’être relevée, je lui tends mon doigt qui mérite dommages et intérêts pour cette blessure indépendante de ma volonté.

Puis je réalise ce que Jordan tient dans ses mains et je montre le sachet dans ses mains du menton. “C’est l’heure du goûter déjà ?” Puis j’ouvre les yeux en grand avec effroi. “Linda est là ?” Non pas que voir une enfant me terrifie, c’est même tout le contraire. Mais je ne suis pas habillée pour recevoir un mini humain. Juste une chemise que j’ai volé à Jordan et une culotte - autrement dit, niveau modèle pour une gosse, on en est loin. Le jugement d’une mini humaine n’est pas important en soi - mais si la mini-humaine fait partie de la famille et du cercle proche de Jordan, évidemment que c’est important. Et surtout, surtout... Il parait que mon tendre compagnon est son babysitteur préféré. Il faut que la petite Linda en ait testé d’autres pour pouvoir affirmer cela, voyez-vous.

“Shit!” Tu captes aussitôt qu’elle s’est piqué. Ouch. “Sérieusement, darling, on t’a jamais appris à frapper avant d’entrer ? Imagine que j’aurai été avec ma machine et que je me serai cousue le doigt parce que t’as décidé de jouer les stalkeurs.” Tout sur ton visage hurle le oopsie. « Je savais pas que c’était si dangereux la couture. » Tu pensais pas qu’elle se piquerait si facilement. Elle gère son outil la miss, nan ? Ou peut être que tu es trop séduisant et ta voix l’a vraiment déstabilisé. Sûrement ça oui. En plus t’es triste - pas vraiment - parce qu’elle s’assoit et tu n’as plus la belle vue de ses fesses relevées comme ça. Sa moue reset totalement adorable malgré tout. As usual. Car oui, elle est la cuteness incarnée à tous les instants ta partenaire. Elle est née comme ça, j’y peux rien. T’es accro comme ça surtout oui. Et t’y peux rien non plus. Huhu.

“Moi qui a été mignonne de te laisser tranquille touuuute la matinée dans ton antre en bas, c’est comme ça que tu me remercies.” Elle profite de la situation pour avoir l’avantage sur toi sauf que… tu es tout à fait enclin à lui donner tout ce qu’elle veut la miss. C’est un truc qu’elle oublie. ”T’as plus qu’à faire un bisou magique, maintenant.” Tu souris alors qu’elle est à présent sur ses deux pieds, son doigt pointé direct sur toi. Comme si elle avait besoin d’une excuse pour que tu embrasses n’importe quelle partie de son corps. Tu t’approches jusqu’à sa blessure de guerre où tu déposes un baiser, même si ça veut dire goûter le sang de ta compagne. Surtout. T’es vraiment spécial Jordan. T’es aussi pas inquiet car vos résultats d’examen sont revenus y’a peu de temps et ils sont tous clean. “C’est l’heure du goûter déjà ?” Voilà sur quoi son attention est prise alors que y’a tes lèvres sur son doigt. “Linda est là ?” Tant de questions d’un coup. Tu vois le coup de stresse dans ses yeux.

« C’est mon petit déjeuner et non Linda n’est pas encore là. » Tu vas doucement toucher une de ses fesses que tu pinces de toute ta main. T’en as eu bien trop envie depuis qu’elles étaient juste là sous ton nez. Tu vas mettre ton biscuit entamé présent dans ton autre main entre les dents de ton oiseau pour qu’elle croque un morceau. De ses fesses, tes doigts se posent dans son dos. « Tu me prends mes mensurations ? » Que tu demandes avant de finir ce qu’il reste de biscuit. Sharing is caring. C’est d’ailleurs avec la bouche pleine que tu reprends la parole. « Enfin… Si tu veux me faire un truc… Parce que j’ai comme l’impression que tu esquives. Comme le tatouage. » T’es une pute Jordan. I am. Et ça te fait sourire bien trop largement, t’es qu’un enfant. I am. Et t’es fier. T'es aussi de bonne humeur pour taquiner si fort.

« Je savais pas que c’était si dangereux la couture. » Tu hausse les sourcils, une expression dramatique sur le visage qui s’incruste, jouant parfaitement la mise en garde à venir. “Tu n’imagines même pas tous les doigts et les yeux qui ont souffert de traumatismes à cause de la couture, mon petit lutin.” Quand il y a des aiguilles et des boutons qui sautent, cela peut faire mal. Vraiment très mal. Sans oublier les ciseaux et la machine. Il y a du matériel dangereux, il ne faut pas en douter une minute. Mais tu souris malgré tout en le voyant te faire un bisou sur ton doigt, comblée de voir que Jordan joue le jeu - parce que soyons honnête, tu n’as pas eu grand chose outre une petite piqûre. Tu joues, tu prétends, constamment simplement parce que c’est fun et que Jordan reste un partenaire de jeu de choix. « C’est mon petit déjeuner et non Linda n’est pas encore là. » Tu lâches un gros soupir de soulagement. “Okay, cool, tant mieux, j’aimerai pas qu’elle arrive et qu’elle me voit comme ça. Ça ferait mauvais genre.” Tu mets tes mains sur tes hanches en regardant ton bordel étalé partout dans la pièce. L’avantage est que tu n’as pas besoin de ranger. Il y a juste à fermer la porte. Les portes. Tu n’as pas regardé si elles avaient des serrures. Il faut faire attention. Une enfant peut être dangereuse pour ce qu’il y a ici - et peut-être que l’inverse est valable aussi ? Certes.

« Tu me prends mes mensurations ? » En tout cas, y a un (très) grand enfant qui ne perd pas de temps pour apprécier ta tenue légère. Jordan pose une main sur ta fesse et l’autre te nourrit le bec gentiment - ce qui est assez ironique sachant que c’est souvent toi qui le force à manger quelque chose. « Enfin… Si tu veux me faire un truc… Parce que j’ai comme l’impression que tu esquives. Comme le tatouage. » Oh le bouffon. Au lieu de le repousser pour mettre à mal son envie de te toucher parce que ton partenaire vient d’établir être un petit enfoiré de première à cette minute près, tu te colles un peu plus à lui, tes mains passant sous son hoodie pour flatter ses flancs. “Alors, déjà, pour le tatouage, on était censé faire ça à deux. Tu étais censé m’emmener voir un énième ami à Melbourne, ou Sydney, ou même à Brisbane, je sais plus. Et tu es celui avec l’idée. Donc, je n'esquive pas mais je me fie au plan initial en t’attendant. Peut-être même que tu auras une meilleure idée maintenant. Je ne me rappelle plus de la phrase que t’avais choisie d’ailleurs." Parce qu’il y avait une phrase et qu’il voulait que ça souligne tes seins. Il faut dire que ce n’est pas aussi discret que son oiseau camouflé sur sa fesse et que toi seule peut observer, peut connaître et peut apprécier. Tes mains remontent tranquillement, révélant le propre tronc tatoué de Jordan à tes yeux malicieux. “Quant à tes mesurations… C’est vrai que j’ai pris tes tailles de fringue dans mon carnet mais tu n’es pas encore passé autour de mon mètre.” Déjà les tailles peuvent donner une idée - et c’est toujours bon à savoir. “Get naked for your bird, baby.” Que tu souffles quand tu finis par avoir les mains au niveau de son torse, ne faisant plus de secret que tu souhaites le déshabiller là maintenant tout de suite. Et tu es trop basse pour l’inciter à pleinement enlever son hoodie, t’as besoin de sa participation dans le processus.

“Tu n’imagines même pas tous les doigts et les yeux qui ont souffert de traumatismes à cause de la couture, mon petit lutin.” Mon petit lutin. Tu aimes bien trop ce petit nom. C’est rare qu’on te qualifie de petit. A aucun endroit t’es petit. Et de toute sa phrase c’est le seul truc que tu retiens avec loin derrière une notion qu’elle joue la vie de ses mains à tous les instants un truc comme ça. Tu la rassures sur la non présence de ta nièce entre ces murs pour l’instant. C’est qu’elle est super cute à s’inquiéter comme ça Birdie. “Okay, cool, tant mieux, j’aimerai pas qu’elle arrive et qu’elle me voit comme ça. Ça ferait mauvais genre.” Ca ferait mauvais genre. Tu laisses un petit rire filer entre tes lèvres. Puis tu captes qu’elle parle visiblement de son bordel vu le coup d’oeil qu’elle donne à la pièce. « Tu feras pas mauvais genre. » Que tu rassures doucement. A aucun moment elle ne te fait honte la miss Birdie et tu sais d’avance que Linda va être à fond sur elle parce que Birdie est une enfant elle même.

Tu profites que ton oiseau soit au milieu de son élément avec toi pour remettre sur le tapis tes mensurations… et le tatouage. Juste pour faire chier. Because you can. Et tu vois sur son visage qu’elle est outrée mais elle ne se défait pas de toi. Elle ne te frappe pas. Elle se colle bien plus à toi en commençant à te toucher sous tes vêtements. This is nice. Bien mieux que toutes les réactions que tu aurais pu lui imaginer. “Alors, déjà, pour le tatouage, on était censé faire ça à deux. Tu étais censé m’emmener voir un énième ami à Melbourne, ou Sydney, ou même à Brisbane, je sais plus. Et tu es celui avec l’idée. Donc, je n'esquive pas mais je me fie au plan initial en t’attendant. Peut-être même que tu auras une meilleure idée maintenant. Je ne me rappelle plus de la phrase que t’avais choisie d’ailleurs." Elle fait son plaidoyer et ça te fait extrêmement sourire au fur et à mesure de ses arguments. « There’s beauty in being broken. » Que tu dis aussitôt car tu t’en souviens parfaitement. Normal, il s’agit de certaines de tes paroles que tu aimes le plus au monde. T’es fier de tout ce qui se trouve sur ton album. C’est pas chose aisé quand on te connait. Quand le travail n’est composé que de toi, tu es très très critique de toi même. Rien n’est jamais assez bien, tout peut être bien mieux. Une raison de plus pour laquelle tu ne veux pas d’une véritable carrière solo. C’est trop de fatigue mentale de se juger à tous les instants. Peut être que tu devrais faire un groupe Jordan. Nope. Mais c’est un petit peu ce que tu es déjà en train de faire avec Jessalyn quand on y pense. A deux c’est bien plus fun. Vous faites toutes les conneries qui vous passent par la tête car ça fini par être bien. Même très bien. Ton oiseau a suggéré si tu avais une meilleure idée pour le tatouage et tu comprends bien que ça puisse être une phrase un peu trop lourde de sens. Elle n’a peut être pas envie d’afficher ses travers aussi directement à quiconque verrai le tatouage. Car oui, elle n’en a aucun et il serait très facilement remarquable alors que toi, il faut s’attarder longuement pour déchiffrer certains. Il faut aussi s’accrocher pour de virer ton t-shirt en public. Y’en a beaucoup visible malgré tout. Tes bras. Tes jambes. Mais t’es pas à ça près d’être jugé par ce que les gens pourraient réussir à déchiffrer. Etre jugé par les apparences c’est l’histoire de ta vie.

“Quant à tes mesurations… C’est vrai que j’ai pris tes tailles de fringue dans mon carnet mais tu n’es pas encore passé autour de mon mètre.” T’es agréablement surpris qu’elle ait noté la taille de tes fringues. “Get naked for your bird, baby.” Tu aimes énormément ces mots dans sa bouche. Elle est clairement la seule pour qui tu te fou à poil sans problème. Encore plus facile dans l’enceinte de ta propre maison. « A votre service. » Le sourire très large, tu vas foutre le paquet de biscuit sur le canapé et voilà que tu es déjà en train de faire passer le hoodie par dessus ta tête. T’as rien en dessous. Tu fais de même avec ton bas de jogging et ton boxer après avoir viré tes tongs des pieds. T’es nu en un temps record. T’as quelques léger bleus visibles des coups qu’elle t’a mis y’a quelques jours. La bonne chose c’est qu’avec tout tes tatouages, ça passe inaperçu, sauf si on sait. Tu tends les bras de part et d’autres de ta personne. « Comme ça ? » Un léger frisson parcours ton corps. « Il fait frais ici… » Nan Jordan, t’es juste à poil alors que tu étais bien au chaud et confortable dans tes fringues. La tenue d’Adam est vraiment pas ta préférée et ne le sera certainement jamais. T'es en train de te dire que tu aurais pu garder ton boxer mais elle a dit naked et t'as pas cherché à comprendre.

« Tu feras pas mauvais genre. » J’hausse mes épaules jusqu’à les remonter jusqu’à mes oreilles, ravie de l’entendre l’affirmer à voix haute. “I know. But still. Better be safe than sorry.” J’ai un truc avec les enfants, je n’ai pas à m’inquiéter. Mais je ne souhaite pas qu’elle rapporte à sa mère - pire, à Maria - ce qu’elle a pu voir ici. Ou faire. Ou entendre. Il y a une échelle dans l’ordre des choses et Maria, elle est en haut. Tout en haut, voilée dans une aura mystérieuse parce que je ne l’ai pas beaucoup vu, je n’ai fait que l’apercevoir brièvement ici et là. Je n’angoisse pas de son jugement sur moi, même si cela a déjà été démontré dans le passé qu’elle a déjà réussi à m’ébranler, mais je ne veux pas donner plus de grains à moudre pour des commentaires qui n’ont pas lieu d’être. Jordan m’accepte dans l’entièreté de ma personne mais me faire ressentir rabaisser par une personne proche de lui - une figure maternelle, rien que ça! - alors qu’il n’y a pas lieu d’être, hors de question que ça arrive de nouveau. Je mets donc toutes mes chances de mon côté en me disant qu’il faudra bien que je raccroche quelques boutons à la chemise de Jordan qui camoufle à peine mon buste nu ainsi qu’une jupe. Une qui se lave facilement parce que je ne compte pas faire attention à mes fringues mais à la petite princesse qui va venir. Et à batailler pour le titre du meilleur babysitteur. Même si ça, Jordan n’est pas au courant.

« There’s beauty in being broken. » C’est vrai que c’était quelque chose comme ça. Non, c’était totalement ça, vu la détermination de mon partenaire dans ses mots. Mmh. Il faudra que j’y songe sérieusement ; même Will a un tatouage. Je dois rattraper mon retard - mais une phrase pareille sur une partie de mon corps que j’exhibe souvent, je n’en suis pas certaine. “C’est joli mais… T’aurais pas d’autres choix ? Un peu plus joyeux ?” Je préfère encore qu’on affiche ma folie que les petites fissures dont je fais preuve ici et là, alors que je tente de les camoufler pudiquement aux yeux du monde. Je ne veux pas que si on me demande la signification, je repense aux amis disparus, aux blessures d’antan et au goût amer que je peux avoir sur d’autres. Je ne suis pas Jordan, je suis plus souvent déshabillée que lui et même si ma silhouette n’est qu’un objet que je dispose à ma convenance quand cela m’arrange, je ne souhaite pas cependant ce qu’on voit ce qui peut se tramer à l’intérieur et surtout se montrer curieux, cela ne regardant que moi et ma conscience. Même si j’aime l’idée d’une ligne dessinant le dessous de ma poitrine. Ca, je veux le garder.

« A votre service. » Je souris brillamment, mes bras m’entourant alors que je l’observe se dévêtir avec empressement. La tête penchée, mes prunelles ne le quittent pas, appréciant son enthousiasme visible à se mettre à nu. « Comme ça ? » Je lâche un rire quand ses bras se tendent, comme une véritable poupée sur (grandes) jambes alors que mes dents mordent ma lippe inférieure. « Il fait frais ici… » “Si tu te tiens bien, on trouvera de quoi te réchauffer rapidement.” Je cherche rapidement mon mètre qui joue les serpents au milieu de divers tissus ainsi que mon calepin spécialement consacré à des notes de mes créations - et aux prises de mesures. J’ouvre la page, j’écris son prénom rapidement puis je coince le crayon derrière mon oreille alors que j’enroule le mètre autour de hanches. Puis je remonte son buste, je passe par ses bras, ses épaules et même son cou, on ne sait jamais. “Mmh… Oh les cuisses.” Précieuses informations ici aussi alors que je rapporte sur mon carnet le dernier numéro. “Au pire, si j’ai oublié quelque chose, ce n’est pas comme si tu n’étais pas à portée de main.” Que je dis en levant mon visage souriant vers lui tout en me redressant. Mes yeux flanchent de nouveau sur son torse où j’y caresse une ligne noire avant de soupirer légèrement en voyant… Que je n’ai pas toujours été aussi tendre avec lui. Je place mes lèvres là où mes doigts sont, même si c’est le temps qui fera partir les marques, certainement pas mes baisers. Mes paumes glissent contre son épiderme et je me distraits de cette vision passagère en jouant de mes dents et de ma langue contre son torse, petite bestiole agaçante qui ne peut résister à l’envie de le manger. “Luckily you don’t go out naked… I would be exhausted from wanting you every minute.” Cela n’est pas surprenant que je sente des ondes chaudes me happer alors que Jordan est sous mes mains nu comme un ver. Mains qui parcourent son ventre, ses hanches et une glisse malicieusement sur son entrejambe. “I feel pretty hot in here.” que je murmure contre sa peau. Les seules frissons que j’ai sont ceux de ma malice mélangés à mon envie de lui. Perpétuel et constant. Nous pouvons bien jouer comme des grands avant que l’enfance ne frappe à notre porte.

“I know. But still. Better be safe than sorry.” Tu remarques qu’il s’agit d’une personne de plus de ton entourage qu’elle va rencontrer mais tu te gardes bien de le dire à voix haute cette fois. Car ça n’est pas rien pour elle. Car l’état dans lequel elle s’est mis te brise encore le coeur quand t’y penses. Car tu n’as pas non plus envie de la brusquer maintenant que tu sais à quel point c’est un big deal de son côté. Car les situations ne se présentent pas aussi facilement que de ton côté. Tu comprends sa vision des choses. “C’est joli mais… T’aurais pas d’autres choix ? Un peu plus joyeux ?” Ca aussi tu comprends. Qu’elle ne soit pas fan de cette idée là pour son tatouage. Ca te fait doucement sourire et tu hoches la tête. « Je trouverai quelque chose de parfait pour toi. » Car si tu as un oiseau sur le cul, c’est parce qu’elle le voulait et tu comptes bien avoir tous les droits sur la décision du tatouage qu’elle aura elle.

Son air toute excitée alors que tu te fous à poil te ferait presque rougir mais nope, à la place, tu souris juste magnifiquement. “Si tu te tiens bien, on trouvera de quoi te réchauffer rapidement.” Sûr qu’elle va pas tenir sans te toucher et t’embrasser alors que tu es carrément à sa disposition, nu. Tu ne dis pas non pour avoir ce genre de spectacle sous tes yeux régulièrement, comme quand elle était sur le capot de ta voiture. « Oh I trust you on that. »

Tu observes ton oiseau prendre des notes sur son carnet, prendre son mètre en mains et s’occuper de toutes les mesures. Elle est super hot avec son crayon. Tes yeux qui la suivent à tous les instants. Tes pensées qui n’arrêtent pas d’aller et venir avec toutes les idées de ce que tu as envie de lui faire alors qu’elle garde ce crayon sur l’oreille. “Mmh… Oh les cuisses.” Elle ne s’arrête pas là, tu la laisses faire en silence. Elle est si concentrée. Dans son élément. C’est hot af. “Au pire, si j’ai oublié quelque chose, ce n’est pas comme si tu n’étais pas à portée de main.” Elle parle mais tu n’écoutes rien, tu as l’air d’un bienheureux à la suivre encore du regard. Elle pose sa main sur ton torse. T’as comme l’impression de comprendre ce qu’elle suit comme partie de ton corps… I’m fine. You did worst other times. Ouais, mais c’était consenti. C’était au milieu du plaisir. C’était pas au milieu d’une crise de nerf. I’m ok. Tu vas doucement passer ta main sur sa taille. Elle est bien trop proche pour ne pas te mettre à la toucher en retour. Surtout quand tu as compris que c’était fini la prise de mesures. Elle vient te mordre et un sourire en coin très large s’affiche sur tes lèvres. Harder. T’es totalement niqué Jor. Tu as envie qu’elle te fasse de nouvelles marques en fait. “Luckily you don’t go out naked… I would be exhausted from wanting you every minute.” Tu es en train de remonter doucement sa chemise afin de pouvoir toucher sa peau parce qu’elle de son côté ne s’arrête pas. Elle continue même jusqu’à des endroits très plaisant.

“I feel pretty hot in here.”
« Keep the pencil with you. »

C’est ta seule demande alors que tu la soulèves pour l’installer sur le canapé et lui ôter le peu de vêtements qu’elle a sur elle afin de vous réchauffez mutuellement encore plus.

*****

T’as kidnappé ta partenaire dans la douche après vos ébats et vous vous êtes fait du bien une fois de plus mais voilà qu’il n’est plus l’heure de s’amuser. Linda va arriver d’un moment à l’autre et t’es devant ton dressing à piocher dedans pour t’habiller. « T’as déjà une idée de ce que tu vas faire comme fringues pour moi ? » Que tu demandes en enfilant un boxer propre. « Oh et j’ai prévu de sortir avec Linda. Genre, le parc ou au cinéma ou le zoo. Peut être même les trois. » Tu marques une pause. « Si tu veux venir avec nous… » Tu regardes ton oiseau du coin de l’oeil. Loin de toi l’envie de lui mettre la pression de quoi que ce soit mais en même temps, tu as envie de passer du temps avec Birdie alors si elle veut venir ce sera forcément encore mieux.

« Je trouverai quelque chose de parfait pour toi. » Comme si Jordan avait besoin de le dire - mais les mots te font sourire malgré tout. Tu scrutes ses yeux, comme si tu pouvais y lire ce qu’il pourrait penser, te demandant s’il est déjà en train d’y réfléchir, curieuse que tu es de vouloir déceler ce que cache l’esprit de ton compagnon à chaque instant. Parfois ton cœur est léger et serein, et parfois il est rempli de doutes et d’incertitudes. Tu détestes être comme ça, te découvrir de la sorte, toi qui n’a l’expérience d’une relation que parsemée de mensonges, de trahisons et de cris. Jordan t’offre quelque chose de doux, de plaisant - d’électrisant, aussi, passionnant et torride alors que tes yeux gourmands ne quittent pas sa forme le temps qu’il se déshabille. C’est un cocktail que tu ne maitrîses pas encore, aussi bien sur les flux extérieurs que de ton propre ressort. Tu es une passionnée de nature et la puissance de tes émotions, de tes sentiments te sidère à chaque réalisation. Tu réussis néanmoins à garder une contenance professionnelle en tripotant ton mètre, en utilisant et remettant ton crayon toutes les deux secondes à chaque mesure prise. Tu ne laisses pas tes phalanges le caresser, ni tes prunelles s’attarder car tu sais que si tu t’accroches, tu ne seras pas en mesure de te décoler. Plus vite cela sera fait, plus vite tu pourras songer à te délecter de son être tout entier. « Oh I trust you on that. » Le sourire de coin se façonne sur tes lippes alors que tu tournes, tu te penches, tu te baisses, tu te relèves, tu te courbes et tu plisses les yeux, sort la langue, fronce du nez dans les opérations que tu effectues. Tu essaies aussi d’imaginer ce que tu pourras lui faire - tu as déjà des idées, il t’a déjà donné ses préférences et tu connais assez bien son dressing pour que tu aies les derniers clous de ses choix en matière de mode. Autant dire que tu es plus que ravie d’avoir un compagnon qui peut comprendre et accepter de passer quinze minutes à éparpiller toutes les chaussettes partout pour choisir celles qui iront avec la tenue - par contre, le bon soin de les ranger l’incombrera parce qu’avec toi, il est certain que ça ne ferait que traîner inlassablement au sol.

Une fois ta tâche sérieuse finie, tu lâches les épaules d’une pression que tu n’avais même pas. Tu observes les fines marques qui transparaissent à travers les tatouages - le commun des mortels ne pourrait les voir mais toi, tu sais qu’elles sont là, où elles sont et pourquoi. Si tu n’as aucun problème à le marquer parce qu’il le demande (ou pas), parce que tu as compris qu’il apprécie quand tu le mordes, tapes, griffes, ces marques là ont un goût différent. Tu ne les aimes pas. Et comme si Jordan peut entendre tes pensées, sa main vient s’enrouler autour de toi. Tu chasses les souvenirs passés et tu te décides à avancer vers un avenir plus glorieux et lumineux. « Keep the pencil with you. » Tu soulèves un sourcil mais tu finis par lâcher un rire d’adolescente quand ton partenaire te porte. Tu ne lâches pas la pression de tes jambes enroulées autour de lui une seule seconde. Exactement comme lui qui ne se sépare pas de toi pendant toute la durée de vos effusions passionnées qui font battre ton cœur de façon agonisante et extasiante.

« T’as déjà une idée de ce que tu vas faire comme fringues pour moi ? » En guise de réponse, tu lâches un baillement - c’est de la faute de Jordan qui a joué les prolongations dans la douche et tu es terriblement faible quand l’eau ruisselle à foison contre lui, bear with her. Camouflée dans le peignoir anormalement grand, tu t’étires de toute ta longueur en te laissant choir dans le lit, plein dos sur le matelas et regard rivé sur le joli plafond immaculé - c’est vraiment dommage que ton partenaire refuse d’y mettre des miroirs. “Peut-être bien.” Tu restes évasive et en étoile de mer sur le lit, le bien-être de tes membres en plus de celle de ton âme étant une combinaison destructrice pour ta volonté à bouger de ta place. « Oh et j’ai prévu de sortir avec Linda. Genre, le parc ou au cinéma ou le zoo. Peut être même les trois. » Okay, il y a peut-être quelques trucs dans la vie qui te donnent encore la force de te redresser comme tu le fais, les yeux déjà remplis d’étoiles. « Si tu veux venir avec nous… » “Si je- Evidemment que je viens avec vous! Je ferai une comédie de bouderie et de jérémiades si je viens pas avec vous.” Pourquoi penserait-il que tu veuilles rester enfermé entre quatre murs alors qu’eux s’amuseraient au parc et au zoo ? Tu secoues la tête avec vigueur tout en sautant hors du lit pour te diriger vers le dressing, tes pieds dépassant à peine le bas de ce peignoir qui mériterait quelques points de couture pour éviter qu’un jour prochain, tu tombes en te prenant les pieds dedans. “Y a un nouveau dessin animé qui est sorti au cinéma que j’aimerai beaucoup voir. Et le zoo a accueilli des bébés pandas roux. T’imagines ? Je dois absolument voir ça.” Par contre, te voilà en train de balancer tes quelques fringues que tu possèdes ici par-dessus ta tête avant de faire une légère moue, ton fessier s’asseyant au sol et regardant l’étendu de vêtements parfaitement propres, rangés et pliés. “J’ai rien avec des animaux ici.” Le pire drame de l’année, soyez-en certains. Ton nez toujours en l’air, tu ne manques jamais d’admirer à quel point c’est bien classé. “T’as vu que j’ai classé tes vans par couleur ? Avoue que c’est bien plus joli en arc-en-ciel.” Jordan en a un panel fou, une vraie folie et toi, tu n’as pas pu résister. “Pourquoi j’aurai pas envie de venir avec vous ?” tu demandes parce que dans le fond, ça t’intrigue. Ce n’est pas un reproche mais une véritable curiosité de ta part. Y aurait-il un phénomène de cause avec ce qu’il s’est passé il y a quelques jours ? Est-ce que Jordan essaie de faire attention à ce que tu te sentes parfaitement à l’aise ? Dans un sens, cela te rassurerait de comprendre tes paroles n’ont pas été en vain et qu’elles ont été entendues. Mais de l’autre, tu ne souhaites pas créer de l’angoisse au sein même de votre relation. De l’incertitude de la part de Jordan sur tes réactions parfois disproportionnées et/ou surprenantes. Jusqu’à présent, vous vous laissez guider par le flot mais plus les jours passent, plus tu prends tes aises chez lui, plus vous savourez votre présence mutuelle. Et peut-être, sûrement, très probablement d’ailleurs, que tu commences à entrevoir quelque chose de plus sérieux. Ton lien avec Jordan a toujours été profond, il n’a fait que se développer au fur et à mesure. Alors tu espères sincèrement que ton compagnon n’a pas peur de toi, qu’il ne va pas te mentir ou te omettre des choses pour ne pas te contrarier, qu’il ne va pas tenter de limer les angles au point où ils deviendraient si lisses que ça ne formerait plus un carré mais un rond. Alors tes prunelles posées sur lui, tu l’observe avec tout l’espoir du monde que tu n’as pas d’inquiétude à avoir. Tu comptes lui faire du bien et le rendre heureux autant qu’il le fait pour toi. Il ne faut pas qu’il doute là-dessus.

“Peut-être bien.” Elle est étalée sur le lit, fatiguée. I’m too good. C’est toi qui va bien dormir ce soir aussi vu ton levé à 4h et l’après midi à l’extérieure avec une enfant à ta charge… Good. Oui parce que tu as besoin d’une bonne et longue nuit de sommeil, ça fait trop longtemps que tu ne dors que 4h par nuit et ça devient difficile au bout d’une semaine ou deux. En tout cas tu es content qu’elle ait déjà des idées à ton propos. T’as hâte de voir ce qu’elle va faire pour toi, ce que tu l’inspires en matière de fringues. Tu sais pas si elle en fait souvent pour d’autres qu’elle. Une partie de toi aurait bien envie que nope et que tu sois spécial comme ça.

“Si je- Evidemment que je viens avec vous! Je ferai une comédie de bouderie et de jérémiades si je viens pas avec vous.” Ta dernière phrase qui l’a fait vivement réagir et t’es content de voir que c’est aussi sûr et certain qu’elle vient avec vous. Tu aimes pas quand ton oiseau se prend la tête. Quand elle est remplie de doutes. Elle se met sur ses deux jambes pour entamer de se mettre quelque chose d’autre sur le dos que ton peignoir. “Y a un nouveau dessin animé qui est sorti au cinéma que j’aimerai beaucoup voir. Et le zoo a accueilli des bébés pandas roux. T’imagines ? Je dois absolument voir ça.” Tu hausses les sourcils en l’entendant savoir tout ça de tête. « Des bébés pandas roux ? » Ton air qui veut dire : Il faut absolument que Linda voit ça.  « On commencera par le zoo. » Tu finis de mettre ton hoodie, un bleu ciel qui va parfaitement bien avec tes yeux. Tu te trouves particulièrement cute avec celui là sur le dos. Tu te dis que ça va aider avec ton air fatigué que tu vas avoir avant la fin de l’après midi. “J’ai rien avec des animaux ici.” Qu’elle commente. Tu prends ça comme un : Il faut que j’apporte plus d’affaires ici Tu ne commentes pas, même si ça te plaît de l’entendre sous entendre ce genre de chose. Même si c’est presque comme si elle vivait déjà ici vu comme elle est tout le temps là, pour ton plus grand plaisir. Ca reste autre chose de partager totalement ta maison avec elle. C’est ta maison. C’est ton bébé. Tu préfères aller doucement même si on addition des petites lumières au dessus de ton lit ne te dérange pas. Faut que tu te rendes compte Jordan que tu aimes beaucoup de tout ce qu’elle apporte ici. I prefer to go slow. Ça sonne comme le début de votre relation où vous faisiez tout comme un couple mais que vous n’en étiez pas un. Vous faites tout comme si elle vivait ici mais c’est pas officiel non plus. We’ll need a bigger dressing if she moves in Fully. Que tu penses, mais tu as déjà des idées pour ça malgré tout. Tu y penses plus que tu l’avoues.

Tu es en train de réfléchir quelle paire de vans tu vas mettre. Tu t’approches de ton stand avec la tonnes de paires et tu vois qu’elles ont changé de place. “T’as vu que j’ai classé tes vans par couleur ? Avoue que c’est bien plus joli en arc-en-ciel.” Tu souris super largement de l’entendre. « C’est beau ouais. » Même si c’est pas sûr que ça reste comme ça parce que c’est pas un truc auquel tu penses. Ça t’amuse de voir qu’elle aime classer les trucs quand toi tu t’en fou et que tu aimes ranger quand elle elle s’en fou. Tu sens que tu vas pouvoir lui faire goûter de certaines frustrations - pas insurmontable du tout - qu’elle te fait vivre. Tu sais déjà que à l’avenir tu vas - par mégarde - laisser les chaussures dans un classement aléatoire.

“Pourquoi j’aurai pas envie de venir avec vous ?” T’étais en train de réfléchir à si tu mets deux chaussures de couleur différentes… Mais elle prend toute ton attention avec cette question. Tu pensais que c’était assez évident mais visiblement non. « Parce que c’est ma famille et j’ai pas envie que tu te sentes obligé si ça te torture l’esprit. Si c’est trop tôt, si c’est trop tout court. » Mais apparemment elle n’a aucun soucis, elle est même pressée. Y’a eu quelques couac avec tes amis, avec Trent pour ne nommer qu’ellui, mais la famille à ton avis c’est encore une catégorie différente. Tu n’as rencontré personne de sa famille à Birdie. Tu ne comptes pas Will dans cette case bizarrement car il est un ami avant d’être un mari. Ca va être encore une case qu’elle coche avant toi : rencontrer la famille de l’autre. Même si ce n’est qu’une enfant de cinq ans, pour toi ça compte. C’est la famille quoi qu’il en soit.

« Des bébés pandas roux ? » Tes dents accrochent ta lippe alors que tu hoches la tête positivement avec un enthousiasme qui est incapable de ne pas être transparaitre. Il ne faut pas grand-chose pour te rendre heureuse, et les animaux, les bébés pandas roux, sont en tête de ta liste du bonheur. « On commencera par le zoo. » Tu gigotes des épaules en claquant tes mains ensemble. “T’es en toute impatience aussi, j’en suis convaincue.” Personne ne peut résister à des pandas roux. Jordan non plus. Il est inconcevable que ton nounours de moitié qui reste le plus valeureux et patient des câlineurs de cette planète ne craque pas devant la bouille de ces petites créatures adorables. Tu déplores silencieusement que les pauvres bêtes doivent rester enfermés, ce qui n’est là qu’une preuve de plus que l’humanité est un vrai fléau pour cette planète, aussi intriguant qu’il peut être. Ce n’est qu’une remarque que tu te fais intérieurement, n’ayant pas envie de débattre sur les nécessités des zoos - de toute façon, t’es plutôt certaine que Jordan ne rentrerait même pas dans le débat en premier lieu. Ce qui tombe bien parce que ton attention est centrée sur ton partenaire qui médite devant les fameuses vans. Qui sont admirablement bien rangés, soit-il en passant, que tu demandes en affirmant avec un sourire bourré de fierté et de satisfaction. « C’est beau ouais. » “C’est beau, ouais ? Je vois qu’il va en falloir plus pour t’éblouir.” Ton air est léger et amusé mais tu n’en penses pas moins ; tu cherches à te rattraper ici et là, mais pas que. Chaque instant passé avec Jordan mérite d’être précieux, mais le sont tout autant ceux où vous êtes éloignés car tu le chéris intensément dans tes pensées. La fois où tu t’es amusée à classer ses vans furent un de ces moments de solitude à laquelle tu as eu le droit. Le manque crée l’envie, l’attente crée l’effusion. Tu ne comptes pas t’imposer chez ton compagnon plus que nécessaire ; et de toute façon, tout ce dont tu as besoin est déjà dans ces lieux.

A commencer par la silhouette corporelle filiforme que tu observes du sol. Tu n’es pas contrariée de n’avoir aucun vêtement à animaux mais tu songes que si tu avais été prévenu avant, tu aurais pu arranger le coup. Tu aurais sûrement de quoi faire. Tu pourrais peut-être trouver une broche éléphant ou des boutons en flamant rose à mettre en express sur un de tes hauts. Tu songes, tu réfléchis, tu parcours de nouveau de tes yeux la pile de vêtements qui jonchent le sol du dressing, avant que ta question amène ton attention de nouveau sur Jordan. « Parce que c’est ma famille et j’ai pas envie que tu te sentes obligé si ça te torture l’esprit. Si c’est trop tôt, si c’est trop tout court. » Sans que tu puisses y prendre garde, il y a un pincement de culpabilité qui vient te piquer l’intérieur, un voile léger mais présent accompagné d’une petite voix criarde qui affirme que c’est bien de ta faute. Tes doigts lâchent la jupe fluide que tu tenais pour que tu te relèves du sol. “Si je m’étais sentie obligée, je ne serais pas restée. Je serai partie la journée pour revenir plus tard.” Après tout, tu as beau être têtue et déterminée, tu manques parfois de courage et tu fuis. Rapidement et simplement. Jordan t’avait prévenu que Linda serait là ce jour-là. Tu t’es réveillée ce matin en sachant pertinemment qu’un membre de sa famille allait passer des heures avec vous. Mais tu es toujours là. Et tu le lui confirme en logeant tes mains contre ses flancs dans un geste qui crie ta présence et ta volonté de ne pas déguerpir d’ici. “Je ne me ‘torture’ pas l’esprit, je veux juste faire bonne figure. Parce que ce sont tes proches que j’essaie. Et je réussirai.” Tu hausse une épaule tout en mettant un peu plus de vigueur dans la poigne de tes mains contre sa forme. “Et puis, les enfants m’adorent.” que tu dis d’une prétention sans égale, une certitude que tu as pu prouver mille et une fois. “Enfin, en tout cas, ceux qui savent marcher et parler. Parce que les bébés, j’ai encore un peu de mal.” La gamine de Zoya accapare beaucoup trop l’attention à ton humble avis et leur appétit te laisse complètement pantois, autant que leurs cris que tu n’arrives pas à décrire parfaitement. "Ça va, je te le jure." pas de "ça va aller” parce que ça sous-entendrait que ça ne va pas vraiment là maintenant - ce qui est faux alors que tu déposes un baiser contre sa mâchoire. “Je te le dirai si le contraire arrive, ok ?” tu joues à l'apaisement, tu te montre rassurante alors que ta bouche seconde un deuxième baiser suite au précédent. T’as aucun doute que la journée va être bonne, vu le programme. “La seule chose qui ne va pas est que je n’ai rien d’adéquat.” La porte sonne et tu sursautes assez pour lâcher ton compagnon de ton emprise, le regard vers la porte de la chambre. Tu finis par tapoter son torse alors que ton cerveau fait remuer ses méninges. “Donne-moi cinq minutes et j’arrive.”

(outfit et le petit plus) Seulement, même si tu sembles être aussi efficace qu’il le faut pour l’idée qui t’a sauté au visage comme un éclair de génie, ce n’est qu’une illusion. Tu ne fais pas attention aux minutes qui défilent mais Jordan, oui, si on en croit l’enchaînement de réflexions qui s’accentue au fur et à mesure. Tu te mords la lèvre parce que t’as l’impression d’avoir une horloge au-dessus de la tête et tu n’aimes pas travailler, créer dans la précipitation. Tu aurais vraiment dû le savoir avant. Vous avez eu le temps de vous détendre par deux fois mais là, il n’y a plus de détente à avoir ; l’exaspération puis la furiosité de Jordan augmente en proportion de ton incapacité à te déloger de là où t’es, des “j’arrive” incessants et des “encore deux secoooondes!” qui s’éternisent beaucoup trop. Au final, c’est quand tu l’entends affirmer qu’ils s’en vont et la porte qui claque tu sursautes hors de transe en maugréant légèrement dans ta barbe. Voilà ce qu’amène un control freak des horaires et une paresseuse de l’horloge ; ça ne fonctionne pas sur le même fuseau horaire. Heureusement que le dernier morceau est rapide à mettre, tes chaussures aussi et tu détales comme jamais vers la porte - les portes, cette fâcheuse manie de tout avoir en double ici - avant de réussir à les rattraper. “Hey hey heeeeeey!” Oh non, tu n’es pas discrète et il n’y a visiblement que la gamine qui, curieuse, se retourne. “Salut Linda, moi c’est Birdie! Je te conseille de ne pas t’arrêter, oncle Jordan a l’air d’être particulièrement à cheval sur le timing!” que tu dis en incitant la petite à reprendre la route.

“T’es en toute impatience aussi, j’en suis convaincue.” Tu pourrais dire que c’est surtout l’impatience de voir le visage illuminé de Linda mais le tiens le sera tout autant. Entre les bébés pandas roux et Linda heureuse de passer ce temps avec toi. T’as beau la garder depuis qu’elle est gosse et la connaître parfaitement, savoir gérer une journée entière avec elle, t’as toujours peur de mal faire parce que ton paternel n’a jamais été un model envers toi. T’as peur que ce soit quelque chose au fond de toi, d’être nul avec les gosses. “C’est beau, ouais ? Je vois qu’il va en falloir plus pour t’éblouir.” Tu ris légèrement en l’entendant dire ces mots. Elle sait très bien ce qu’elle peut faire pour t’éblouir. Ranger son linge et le tiens, car elle se sert quotidiennement et tu ranges derrière plus ou moins quotidiennement aussi. T’as pas toujours le temps. Tu fais généralement un grand rangement de son bordel une fois par semaine car au bout d’un moment on y voit juste plus rien du tout dans le dressing.

Et puis la conversation devient bien plus sérieuse. “Si je m’étais sentie obligée, je ne serais pas restée. Je serai partie la journée pour revenir plus tard.” Tu savais pas. Ça n’aurait pas été la première fois que tu serais sorti en la laissant chez toi. Elle s’est levée et voilà qu’elle a ses mains sur toi. Tu laisses de côté ton choix de chaussure pour l’instant. Tu sens le moment être intense tout autant que délicat. Tu sais pas trop, mais tu poses tes mains sur ses avants bras. “Je ne me ‘torture’ pas l’esprit, je veux juste faire bonne figure. Parce que ce sont tes proches que j’essaie. Et je réussirai.” Tu hoches la tête, te demandant quand même quand est-ce que toi tu auras à faire bonne figure pour ses proches. Elle a visiblement moins de problème à rencontrer tout ce monde de ton côté et tu te dis que c’est une bonne chose, mais tu ne comprends pas pourquoi l’inverse est si compliqué. Y’a encore bien des côtés de ton oiseau que tu ignores et tu ne remettras pas ça sur le tapis. Vous deux, c’est bien trop récent pour s’indigner de ne pas faire partie intégrante de son entourage. Une partie de toi, celle qui est introverti++++ est plutôt reconnaissant que ça aille bien plus lentement de ce côté là. “Et puis, les enfants m’adorent.” Ça ne t’étonne pas ça. “Enfin, en tout cas, ceux qui savent marcher et parler. Parce que les bébés, j’ai encore un peu de mal.” Tu ris un peu. Les bébés c’est l’angoisse. Tu l’as gardé quand elle était toute petite, encore un bébé, Linda, et tu ne défaisais pas tes yeux d’elle une seule seconde. Tu vérifiais qu’elle respirait toujours quand elle dormait aussi. "Ça va, je te le jure. » Et Birdie qui te rassure. “Je te le dirai si le contraire arrive, ok ?” Tu hoches la tête et lui déposes un baiser à la suite du sien. « Okay. Merci de m’avoir dit. » Parce que tu pouvais pas deviner tout ça et tu apprécies vraiment qu’elle ait dit ce qui se trame dans sa tête. I’m proud of her. “La seule chose qui ne va pas est que je n’ai rien d’adéquat.” Là tu ris brièvement. Elle a beaucoup de fringues mais bien sûr y’a rien d’adéquat. Tu ne commentes pas pour autant. “Donne-moi cinq minutes et j’arrive.” Mais t’es déjà à la porte pour aller accueillir Linda qui est encore plus adorable que d’habitude.

Tu annonces rapidement le programme à ta nièce ainsi qu’à Alejandra avant que cette dernière ne file, disant que c’est son mari qui viendra récupérer la petite vers 20h. « Le zoo ! Le zooooooooooooooooooooo ! » La petite qui cours dans tous les sens dans ton salon les bras en l’air avant d’aller se jeter sur ton canapé. « Bird, on va pas tarder. » “j’arrive” Que tu dis un peu plus fort. Tu restes dans le salon avec Linda qui est déjà en train de martyriser la télécommande de la télé à appuyer sur tous les boutons. Tu vas préparer des trucs à bouffer pour la gosse si jamais y’a besoin dans l’après midi. T’as que des biscuits de toute façon et tu prends note faudra que tu ailles refaire le plein. Tu mets une bouteille d’eau aussi. Tu retournes dans le salon, Linda qui est assise sur l’accoudoir. T’as l’impression de voir un chat qui ne sait pas tenir en place. « Birdie? » “encore deux secoooondes!”  Sauf que tu l’appelles plusieurs fois encore après et toujours aucun signe d’elle. Tu uses de ton grand sang froid pour pas t’énerver mais… ça va bientôt faire vingt minutes maintenant.

« On y va quand au zoo ? »
« Birdie ??? »
“J’arrive”

Ta patience qui n’est plus alors que ça fait une demi heure à présent que tu l’appelles encore et encore. Elle fabrique quoi ? Tu soupires fortement et au bout d’une demi heure, c’est trop. Vous êtes prêt toi et Linda - depuis longtemps - et tu prends l’initiatives de filer sans Birdie. « On se retrouve au zoo. » Que tu dis au travers du couloir pour qu’elle t’entende alors que tu passes la porte pour arriver aux escaliers. T’es passablement énervé et t’aimes vraiment pas commencer une après midi avec Linda comme ça. Tu veux pas tirer la tête alors que t’avais prévu de passer la meilleure après midi avec elle et Birdie. “Hey hey heeeeeey!” Birdie qui est derrière vous et tu comprends vraiment qu’il aura fallut que tu partes pour qu’elle se décide. “Salut Linda, moi c’est Birdie! Je te conseille de ne pas t’arrêter, oncle Jordan a l’air d’être particulièrement à cheval sur le timing!” Tu voulais plisser les yeux en regardant ton oiseau mais tu réalises que. « T'es un oiseau ? » Linda qui est toute émerveillée et toi qui adresse la parole à Birdie. « J’aurai dû te prévenir qu’on partirait tout de suite après qu’elle arrive. » Mais c’était quand même fortement sous entendu vu que tu t’es préparé à temps. Y’a une partie de toi, loin, très très loin, qui se demande si le laxisme de Birdie sur l’horaire pas une façon inconsciente pour elle de saboter cette après midi, cette rencontre. Car tu l’as appelé un milliard de fois et il a fallut que tu partes sans elle pour qu’elle se décide à enfin se ramener. Mais nan, tu veux pas croire que c’est ça. Birdie est juste nul sur les horaires. Y’a rien à voir là dessous, même si t’y pense. Une demi heure, c’est pas la mort. Enfin, c’est ce que tu essaies de te répéter surtout pour ne pas garder cette rancoeur envers ton oiseau. Cette après midi doit être fun. « Tu nous conduis en voiture ? Ça nous fera gagner du temps. » « Oh… » Linda qui fait la moue. « On prendra le bus pour aller au parc après. » Que tu lui assures. Tu sais combien elle aime prendre les transports parce qu’elle valide le trajet avec ta carte toute seule comme une grande.

« On se retrouve au zoo. » Tu es intimement convaincue que tu serais arrivée avant eux parce que tu as le pied parfois trop lourd sur l’accélération, encore plus en situation d’urgence. La situation est pressante, elle ne te scie pas ni au teint, ni aux épaules - ni à tes poumons qui ne se remettent juste pas de la course jusqu’à l’allée. Si tu croyais que Jordan était agacé, le voir te confirme que ton partenaire a plutôt l’air d’être énervé sur la dernière corde de cette patience que tu pensais bien plus conséquente. Il faut croire que Jordan ne rigole vraiment pas avec le temps - mais pour ta défense, tu ignorais que vous deviez partir directement une fois Linda arrivée. Il y a encore des accords que vous devez former, des habitudes à prendre et cette situation est assez inédite car c’est bien la première fois qu’il y a une tierce personne à respecter dans le lot et dans le trajet de votre journée.

« T'es un oiseau ? » Tes pensées - et tes yeux - ne s’attardent pas cependant sur Jordan, la petite Linda attrapant déjà le tout en un quart de seconde, avec ses grandes prunelles levées vers toi. “Oui mais il ne faut pas le dire. J’ai des ailes spéciales mais il faut garder le secret.” Tu ébouriffes ses cheveux tout en mettant le doigt devant tes lèvres, la voix basse comme pour établir que c’est un véritable secret. Si tu avais des ailes, tu n’aurais pas besoin d’avoir les ondes de Jordan qui te suggèrent empressément que ton retard est mal accueilli - parce qu’en un battement d’oiseau, tu y serais aussi rapidement qu’à coup d’accélérateur. « J’aurai dû te prévenir qu’on partirait tout de suite après qu’elle arrive. » Tu relèves malgré tout ton regard sur sa silhouette. Tu ne comprends pas que Jordan soit aussi agacé par ce détail, ce n’est que trente minutes, il ne va t’en tenir rigueur toute l’après-midi, quand même ? Si tu veux faire des efforts et véritablement profité de la sortie, ce n’est certainement pas sous le joug d’un Fisher flamboyant et rempli d’animosité à ton égard que tu vas y arriver. D’autant que tu souhaites vraiment voir les bébés pandas et tout le reste. Alors au lieu de lui reprocher en retour qu’il aurait dû, oui, comme il aurait pu te dire ce qu’il avait prévu avant de te mettre devant le fait accompli, tu penches la tête sur le côté en te recomposant et éliminant les mauvaises ondes passagères. “Désolée.” On se demande qui est la gosse gardée, au final. Tu es vraiment désolée, même si tu trouves sa réaction complètement disproportionnée. “A défaut de ne pas avoir un truc avec des animaux, j’ai fait un truc floral… Ca reste la nature.” Tu te justifies alors que tu n’aurais pas à le faire mais tu montres ta jambe car tu restes plutôt contente du résultat - fière aurait été le mot adéquat mais la réaction de Jordan t’a fait descendre de quelques échelons. Tu finis par hausser les épaules, te disant que que tout le monde s’en fiche et tu aurais pu t’en passer mais tu as ce souci du détail jusque là. “C’est joli!” La voix de Linda te fait sourire malgré tout alors qu’elle regarde les fleurs accrochées à ta jambe et au moins, tu te dis que tu n’as pas tout foiré.

« Tu nous conduis en voiture ? Ça nous fera gagner du temps. » Tu arque un sourcil en même temps que « Oh… » Linda qui exprime sa déception. « On prendra le bus pour aller au parc après. » Jordan a beaucoup d’ambition pour une seule après-midi mais c’est le chef et le capitaine, et aussi l’oncle et le babysitteur officiel de Linda donc s’il veut amener Linda sur les rotules d’ici la fin de la soirée, c’est son choix. “Bien sûr que je peux. Je suis là pour ça. Et les bébés pandas.” Tu vois les yeux de Linda qui s’aggrandissent avant qu’elle se mette à secouer la jambe de Jordan. “Des bébés pandaaaaaaa!” L’avantage des enfants est qu’au moins eux sont faciles à satisfaire. Le nez dans ton sac, tu te diriges vers ton van avant de faire tinter les clés, d’ouvrir la portière et de faire un geste vers la place du milieu. “Si mademoiselle veut bien.” Cette dernière qui observe d’un air curieux le véhicule - oh elle peut, ton van est un petit bijou à lui tout seul et tu en es bien fière. Une fois tout le monde installé et la voiture démarrée, tu demandes innocentement. “On doit partir du zoo à quelle heure pour pouvoir aller au parc ? Histoire qu’on sache.” si on peut se prélasser tranquillement ou pas. La question est sincère ; si Jordan se met dans une exaspération pareille pour quelques minutes, autant qu’il te prévienne en amont chaque minute de chaque heure. Comment tu peux deviner tous les petits détails qui peuvent l’énerver s’il ne te dit rien, aussi ?

“Oui mais il ne faut pas le dire. J’ai des ailes spéciales mais il faut garder le secret.” Tu te mords la lèvre car t’es entre le soupire parce qu’elle est cute et le soupire parce qu’elle t’a tapé sur le système de te faire attendre autant de temps. Voir que Linda est déjà bien réceptive à Birdie, dans le bon sens, c’est un très grand point. “Désolée.” Alors là. Tu ne pensais pas qu’elle s’excuserait. Ca te surprends toujours quand elle le fait et ce n’est pas la première fois. Tu la pensais plus têtue à chaque fois mais tu comprends qu’elle fait des efforts. Vraiment. Et toi t’es juste là à t’énerver parce que vous êtes pas parti à l’heure imaginaire que tu t’étais mis dans la tête sans la prévenir. “A défaut de ne pas avoir un truc avec des animaux, j’ai fait un truc floral… Ca reste la nature.” Tu comprends doucement que ce genre de détail est vraiment important pour elle même si tu t’identifies pas à ce genre de problèmes. Tu as bien des choses à découvrir sur ce qui se passe dans la tête de ta partenaire. “C’est joli!” Voilà seulement maintenant que tu portes les yeux sur ce qu’elle a fait. Tu te sens encore trop comme un petit con énervé à l’intérieur malgré tout et même si la vue est très appréciable, les compliments n’arrivent pas à sortir. It is very pretty. Mais ce n’était pas le moment de faire un truc d’une si grande envergure. “Bien sûr que je peux. Je suis là pour ça. Et les bébés pandas.” Birdie qui relève le niveau pour le trajet. Surtout que tu penses bien que son van va faire s’illuminer les yeux de Linda vu comme il est hors du commun et parfaitement décoré. “Des bébés pandaaaaaaa!” Ok. Tu commences à te dérider de les voir les deux être adorables comme ça pour des bébés pandas. Tu essaies juste de faire genre que toi non plus t’as pas des étoiles dans les yeux d’y penser.

“Si mademoiselle veut bien.”
« Wooooooaaaaahhhhhhhhh ! »

Elle jette un coup d’oeil vers toi qui veut dire : Je peux vraiment aller devant ? Tu hoches la tête et elle grimpe en un temps record, toute contente comme une puce. Tu lui mets la ceinture, avec l’aide de Birdie car le truc pour verrouiller est de son côté. Puis vous partez en direction du zoo. “On doit partir du zoo à quelle heure pour pouvoir aller au parc ? Histoire qu’on sache.” Tu captes la pique sous jacente de sa phrase. Le ton est posé et tu sais qu’elle n’est pas en train de faire une scène mais tu sais que t’as été sensible sur le timing. Juste un peu. Jordan.

« Ca dépendra quand elle veut aller au parc. »
« Je veux rester dans la voiture devant pour TOUJOURS !!! »

Voilà que Linda a trouvé une attraction encore meilleure que toutes celles que tu as prévu à la base.« Hmmm. Ouais. Ce sera notre secret hein. » Car tu n’es pas sûr que Alejandra apprécie de savoir que sa fille se soit retrouvé derrière un pare brise. Tu prends une légère inspiration car tu as besoin de faire sortir toute ta connerie d’une façon ou d’une autre.« J’ai toujours fait ce genre de truc seul… J’ai pas l’habitude de devoir attendre après quelqu’un. » Tu te grattes le sourcil d’une main alors que tu vas doucement retirer la main de Linda qui s’approchait trop du tableau de bord à ton goût. Elle change de cible aussitôt, s’amusant à tirer sur ta ceinture de voiture. Tu vas prendre sa main de nouveau car elle va finir par t’étrangler si elle tire trop. C’est pas évident de réaliser que t’es bien trop indépendant et que tu ne t’étais pas rendu compte que ce genre de truc allait se produire avec Birdie. Ton oiseau qui ne regarde jamais l’heure. Tu t’attendais à quoi Jordan ? I don’t know. « Je suis désolé… » Ils ont eu du mal à sortir ceux là mais au fur à mesure que tu réalises… Tu comprends aussi que ta vie commence doucement à changer avec Birdie au milieu à tous les instants. Tu ne l’avais jamais vu avant aujourd’hui. Normal. C’est la première fois que cette situation se produit. Linda qui est en train de tendre la main vers les décorations qui pendent au rétroviseur mais elle est bien trop optimiste, car elle est toute petite, et bien attachée à son siège. T’as une patience folle avec elle Jordan. Nah. C’est encore plus beau de voir que tu ne le vois pas comme ça.

« Ca dépendra quand elle veut aller au parc. »
« Je veux rester dans la voiture devant pour TOUJOURS !!! »

Quand bien même la réaction de Linda t’arrache un léger rire, son enthousiasme débordant pouvant facilement être contagieux, il y a aussi les mots de Jordan qui rééquilibrent quelque peu ces effusions de ta part. Donc ton partenaire n’est pas encore control freak à ce point ; visiblement, Linda a un pouvoir que tu ne possèdes pas, peut-être parce que c’est elle la guest-star du jour tandis que toi, tu deviens de plus en plus récurrente dans le portrait. Ce n’est pas étonnant que ton retard soit mal vu alors que la petite sera la maîtresse du temps de l’autre sens. De toute façon, s’ils comptent partir en bus vers le parc, rien ne t’empêche de rester au zoo plus longtemps. Tu ne comptes pas laisser ton van planté sur le parking indéfinément de toute façon. Cependant, ton sourire accompagné du hochement de ta tête camouflent parfaitement tes pensées qui analysent déjà les heures à venir - tu vas être prudente, sait-on jamais. Pour quelqu’un qui te sous-entendait tantôt de ne pas mettre de pression sur les épaules, autant dire que ce même quelqu’un ne t’aide pas à l’ôter, cette pression sordide que tu ne ressentais pourtant presque plus. Cependant, tu as l’air d’avoir Linda dans la poche, elle qui occupe et accapare votre attention par ses grands yeux brillants et l’absence totale de contrariété dans son aura. Tu es presque contente qu’elle soit entre vous ; elle apaise par sa présence et tu te sens en confiance parce que tu sais gérer avec les enfants et tu ne comptes pas laisser un foutu timing à la noix venir te perturber alors qu’il y a tout pour que l’après-midi soit bonne.

« Hmmm. Ouais. Ce sera notre secret hein. » Tu notes dans un coin de ton cerveau qu’il ne faut pas évoquer le van devant le parent qui viendra chercher Linda. Si tu es dans les environs à ce moment-là. Après tout, tu n’es pas comme Jordan, tu ne peux pas prétendre et savoir où tu seras dans six heures - et là, c’est la mauvaise humeur qui parle, Birdie, ne te laisse donc pas envahir. « J’ai toujours fait ce genre de truc seul… J’ai pas l’habitude de devoir attendre après quelqu’un. » Pourtant, ce n’est pas une surprise que tu sois avec eux aujourd’hui. Jordan a aidé dans un micro déménagement, a concédé une pièce entière pour que tu sois à l’aise et prône le dialogue bien plus que tu ne l’aurais envisagé. Si ta relation avec ton partenaire donne la sensation d’être là, ancrée en toi depuis une éternité tellement que tu ne jures par lui que de façon exponentielle, ce sont les petits détails de la sorte qui te font réaliser à quel point c’est récent. Il y a tout un apprentissage à faire, que ce soit de sa part comme de la tienne. Tu essaies de rééquilibrer de ton côté, tu espères que cela ne va pas être qu’à sens unique. “C’est-” « Je suis désolé… » Et comme si - encore une fois - Jordan avait eu le pouvoir de lire dans tes pensées, voilà que des excuses sortent de sa bouche et te font fermer la tienne. Tu vois du coin de l'œil Linda essayant d’attraper les babioles que tu as accroché autour du rétroviseur et tu profites d’un feu rouge pour ôter le collier où pend un petit attrape-rêve.

“Tiens. Tu peux le garder si tu veux.”
“C’est quoi ?”
“C’est un attrape-rêve. Il te protégera la nuit. Et le jour aussi, si tu en as besoin.”
“Trop cool! C’est comme un super pouvoir!”

Linda caresse les plumes, tu as bien l’impression qu’elles ne vont pas tenir longtemps sous ses doigts d’enfant mais ce n’est pas grave. L’art est fait pour se renouveler. Tu en feras un autre et elle pourra s’émerveiller tout pareillement la prochaine fois qu’elle viendra. Tu lui souris gentiment, le regard adouci par l’attention enfantine qui s’empresse de mettre le collier autour du cou, avant de remonter tes yeux sur son oncle juste derrière elle. "Ça va aller. On va apprendre et faire avec. Si c’était facile, tout le monde le ferait. Et ça ne serait pas drôle si c’était une ligne droite.” A défaut de ne pas pouvoir emmêler ses doigts entre les tiens par la présence de Linda entre vous, ce geste rassurant et qui vous suffit pour vous rassurer mutuellement, tu lui souris tout pareillement, ce petit sourire réconfortant. T’es touchée que Jordan se soit excusé. Et surprise aussi. Mais majoritairement touchée. “N’oublie pas de me parler, la prochaine fois. Au lieu de-” de s’envoyer en l’air deux fois avant que l’invitée arrive. Oui, ça, ce n’est pas quelque chose que tu vas dire tel quel parce qu’il y a des oreilles innocentes qui certes, ne comprendraient rien mais dont la bouche pourrait répéter à ses parents et hell no. “-de faire des pirouettes.” Mais tu trouves quand même quelque chose à dire mais ton froncement de nez indique que tu n’es pas franchement sûre de ton expression, là, avant que tu grimaces d’un air de dire “j’ai pas trouvé mieux”. Tant pis, au mieux, Linda ne comprend pas, au pire, Jordan en sourira de façon amusée. Dans tous les cas, quand la voiture se remet en route pour atteindre le parking du zoo, tu te sens un peu plus légère. Et finalement, finalement, tu as hâte de pouvoir toucher ton partenaire sans enfant entre vous. “La première arrivée à l’entrée aura le droit à la première barbe à papa!” Tu aurais été bien tentée de profiter de l’occasion pour aller tripoter Jordan et l’embrasser en toute douceur mais tu sais que la règle numéro une et d’or avec les enfants est de ne jamais les quitter des yeux. Alors tu la fais, cette course, et c’est carrément toi qui suis Linda qu’une compétition. “J’ai gagné!” Evidemment qu’elle a gagné, la petite fourbe. “T’as- T’as activé un boosteur super speed, c’est de la triche!” “Boooouh, c’est faux, d’abord! Je suis juste plus rapide et toi, t’es pas contente d’avoir perdu!” Petite boule d’énergie, tu pourrais presque te voir à son âge - tu l’aurais détruite au même âge. Tu lui tires la langue parce que ça te semble approprié et Linda fait de même. “C’est même pas vrai!” “Si c’est vrai!” “Pas du tout!” “JORDAAAAAAAN!” Petite question : qui est l’enfant gardée, aujourd’hui, déjà ?