« Ouais, j’espère tu t’es pas fait mal. » Lennon avait tout de même un petit peu mal aux fesses quand même, mais rien de fou. Le sable avait très bien amorti sa chute et puis son éclat de rire montrait qu'il n'y avait rien de cassé. Mais bon, ses cheveux -faussement blond- était plein de sable et Lennon se préparait psychologiquement à un lavage de cheveux intense. Parce qu'enlever des grains de sable dans une chevelure n'est pas une mince affaire. « C'est que du sable, t'inquiètes. » La jeune femme porta son regard sur Jordan puis suivit le sien avant de tourner la tête. D'autres personnes présentes sur la plage un peu plus loin, levaient le camp. Elle regarda autour d'elle, pas de policiers à l'horizon. Et puis bon, s'ils se faisaient arrêter, ils ne faisaient rien de grave. Ce n'est pas comme s'ils avaient fait un feu de camp avec des capirotes sur la tête. Elle se rassurait comme elle pouvait car ce n'était recommandé d'être ici, aussi loin et à deux. Donc, elle priait au fond d'elle qu'on ne les trouverait pas ici.

Jordan la rejoint sur le sable, mais toujours à bonne distance. Elle se demandait s'il n'était pas préférable de rentrer chez soi désormais, mais au fond ce n'était pas forcément ce qu'elle souhaitait. Elle avait tout ce dont elle avait besoin ici, un endroit magnifique, des oréos, du thé au citron et une bonne compagnie. Lennon était un peu moins essoufflée que tout à l'heure, mais  cette danse frénétique avec Jordan lui avait tout de même fatigué les jambes. Un peu de repos sur le sable ne serait pas de refus, elle allongea donc ses jambes. Elle posa également son plaid sur le sable afin de s'y allonger pour reposer sa tête sur le tissu. La jeune femme avait désormais en face d'elle un ciel étoilé, dominé par une Lune plus que lumineuse. « Y’a plus que nous sur la plage. » Oui, c'est vrai. Ils étaient seuls maintenant devant cette nature, entre le grondement de l'océan et son immensité. Lennon oublia Brisbane, ABC, sa société, les tracas du quotidien. Elle avait juste l'impression qu'ils étaient seuls au monde, et plus aucune loi, plus aucune règle n'existait.  « Tu veux rentrer ? » Elle espérait que non, parce qu'elle avait qu'il reste et puis elle ne se voyait pas seule ici désormais.  « Y a des choses dans ta vie que tu aimerais changer ? » Elle ne lui laissa pas le temps de répondre à la première question, les yeux rivés sur les cieux. Lennon avait envie d'apprendre plus le connaître et le contexte s'y prêtait davantage que le mariage.

@Jordan Fisher

Le silence vous enveloppe. L’océan devant vous est tellement impressionnant, apaisant, tout à la fois. Tu peux rester là sans rien dire juste à l’écouter, le regarder, pendant des heures. Mais les gens s’en vont et y’a plus que vous. Tu sais pas si vous devriez partir ou pas. « Tu veux rentrer ? » Elle a dû sentir que c’est ta vibe effectivement, mais tu fais non de la tête. La vérité c’est que non. Tu veux pas rentrer. Vous êtes à une distance respectable. Vous êtes dans les règles. Encore plus puis qu’il n’y a plus que vous dans le coin. « Y a des choses dans ta vie que tu aimerais changer ? » La question te prend par surprise. T’es en train de te dire qu’elle même doit être en train de penser à ce qu’elle veut changer pour te demander un truc pareil.

« Je sais pas… »La vérité c’est que, t’es résigné par la vie que t’as eu et t’es à un bon endroit mentalement maintenant. « Je… Je donnerai tout pour que Rosa soit à mes côtés mais c’est pas vraiment un truc que je peux changer. » Même le génie dans Aladin peut pas ramener les morts. Ca t’a toujours crushed cette règle là. Il peut pas ramener les morts. Il sert à rien quoi. Parce que si y’a bien un truc où t’as besoin d’aide c’est pour les choses extra ordinaire comme celle là. Le reste tu peux te démerder. Quand on veut on peut. C’est une de tes devises dans la vie. Tu te bouges le cul parce que personne d’autre le fera pour toi. La vérité c’est que tout le monde s’en balance de ta gueule, c’est chacun pour soit sur cette planète.

« Sinon je… Je sais pas non je crois pas. Ca va plutôt pas mal enfin… » Léger sourire amusé qui en fait est juste la traduction de je me sens con. « Sauf quand j’écoute certaines chansons hmmm… » Lil Peep. Lui précisément il te défonce complètement. Il te met au sol. Il te renvoie à des moments de ta vie. Ecouter ses chansons c’est l’équivalent de te prendre des droites en plein visage à chacune de ses paroles. Genre. Vraiment. Et en même temps ses textes font parti de ceux que tu aurais rêvé écrire toi. Ils sont si juste de perfection avec tout ce que tu ressens sur tant de choses.

« Mais ouais je… Je suis bien maintenant. » Tu hoches la tête. Tu te répètes. Tu veux t’en convaincre ou comment ça se passe Jor ? Ta gueule. Bien ce qu’il me semblait.  « Et toi ? » Lui renvoyer la pareille c’est ce qu’il y a de mieux pour pas aller là où tu sais que tu pourrais changer des trucs… Je suis bien. Bien sûr Jor.

@Lennon Warner

« Je… Je donnerai tout pour que Rosa soit à mes côtés mais c’est pas vraiment un truc que je peux changer. » Lennon ne savait pas qui était cette Rosa, mais les mots de Jordan lui fendirent le coeur. Il avait l'air si affecté rien qu'en évoquant le sujet. Elle n'osait pas dire un mot, peut-être n'attendait-il pas de réponse, ni de conseil. Peut-être voulait-il juste qu'on l'écoute et exprimer verbalement les charges émotionnelles qui pesaient lourd sur son coeur ? Au fond, elle n'en savait rien, mais n'osait pas (par respect et puis pour éviter de réouvrir une plaie béante) le questionner sur cette Rosa. Était-ce son ex ? Puis Lennon réfléchit quelques secondes dans son silence, et crut comprendre. À en analyser la formulation de sa phrase, Rosa ne faisait plus partie de ce monde. Ce qui lui fendit le coeur une fois de plus. Malgré son côté fière et parfois farouche, Lennon était une grosse émotive et un rien réussissait à lui mettre la larme à l'oeil. Mais, elle ne laissait pas son empathie transparaître, de peur de mettre le jeune homme mal à l'aise. Puis, il n'avait pas l'air du genre à évoquer en profondeur ses peines et ses douleurs. Lennon avait cru comprendre qu'il préfèrait les survoler superficiellement, avant de passer à autre chose. Un peu un mécanisme de défense. Peut-être qu'elle se trompait.

« Sauf quand j’écoute certaines chansons hmmm… » La fameuse chanson qu'ils avaient écouté en début de soirée. Il y avait toujours des chansons qui nous chamboulaient l'esprit et mettaient nos émotions en dessus-dessous. Si ce n'est pas le cas pour vous, c'est tout simplement parce que vous n'êtes qu'un robot sans émotions. « Oui, mais on a le remède pour ça désormais.  Un peu de Backstreet Boys matin et soir et le tour est joué. » Rit-elle timidement, admirant le ciel étoilé. Vu d'ici, il était magnifique et on pouvait voir toutes les étoiles. La pollution lumineuse faisait des ravages en ville, et Lennon n'avait vu pas un ciel aussi beau depuis des lustres. Le jeune homme répéta plusieurs fois que maintenant, il se sentait bien. Ou plutôt, il se le répétait à lui-même. Il semblait plus penser à voix haute que de s'adresser à Lennon. Mais cette dernière respectait son introspection, par son silence. Il semblait se convaincre que maintenant tout allait pour le mieux. De toute façon, c'est en réussissant à se convaincre de ce genre de chose que tout s'arrangeait à la fin. La loi d'attraction, qu'on dit. « Et toi ? » À sa question Lennon se releva pour être à sa hauteur malgré la distance de sécurité, assise en tailleur. Elle soupira.  « J'aimerais bien qu'un jour les gens cessent de me voir comme une psychorigide... » Ce défaut qui en faisait fuir plus d'un. Ce que Jordan allait sans doute faire, qui a envie de côtoyer une meuf accro au contrôle ? Enfin, ce trait de caractère ne faisait qu'effet dans son cadre professionnel. Mais avait aussi la fâcheuse tendance de déteindre sur ses relations amoureuses : doutes, manque de confiance... Elle voulait tout savoir, avait du mal à croire son partenaire sur l'endroit où il se trouvait. Puis au travail, ça se traduit par une Lennon qui veut tout contrôler de A à Z, elle veut tout superviser car elle n'a confiance qu'en son travail et en ses capacités. C'est réducteur pour les autres, mais au moins elle est sûre que le travail est bien fait. « J'en souffre un peu quand même... et puis, j'aimerais être "normale", juste de lâcher prise et d'accepter de ne pas tenir les rênes. » Elle pouvait faire de grosse crise de nerfs quand elle sentait le contrôle de la situation lui échapper et elle en souffrait énormément. Elle voudrait juste avoir la conscience tranquille et tourner la page de ce qu'elle considérait être une tare. « Les gens ne me croient pas quand, je leur dis que je fais des efforts... J'me suis mise au yoga et à la sophrologie, j'te jure... » Elle se parlait à elle-même. Au fond, ce n'était pas pire que ce que pouvait vivre Jordan. Mais chacun avait ses soucis à leurs échelles et la capacité émotionnelle pour les régler. Tout ça la bouffait et nuisait à ses relations, car elle pouvait être insupportable parfois. Elle calculait tous ses faits et gestes, se devait d'être présentable n'importe où n'importe quand. Et danser comme une folle sur le sable, la Lennon de d'habitude ne l'aurait jamais fait. Elle tourna son regard vers Jordan, la lune laissait entrevoir faiblement qu'il avait des tatouages. « Tu dois me prendre une folle maintenant, mais j'ai l'habitude... » Elle espérait dans son regard que ce n'était pas le cas, parce que ça lui ferait peut-être un peu de peine venant de sa part. Même s'ils n'avaient pas passé plus de 24 heures ensemble, elle ne s'était jamais autant libérée qu'aujourd'hui.

@Jordan Fisher

« Oui, mais on a le remède pour ça désormais.  Un peu de Backstreet Boys matin et soir et le tour est joué. » Tu hoches la tête, un sourire sui te vient aux lèvres de par sa phrase très juste. Les bonnes chansons, c’est ça qu’il te faut et Rhythm of the night surtout. C’est celle là ta solution magique depuis tant d’années. Le contre sort des chansons, de la vie, qui te mettent au sol.

Tu la vois se mettre à ton niveau. Tu tournes le visage vers elle. Elle soupire. Elle a des trucs à dire. Ca confirme tes suppositions d’un peu plus tôt. Elle y pensait déjà pour elle avant de te demander. « J'aimerais bien qu'un jour les gens cessent de me voir comme une psychorigide... » Tu retiens toute réaction que tu pourrais avoir. Tu l’écoutes. Tu ne la connais pas. Tu peux pas faire le gars surpris. T’as aucune idée de sa vie, comment elle est habituellement. « J'en souffre un peu quand même... et puis, j'aimerais être "normale", juste de lâcher prise et d'accepter de ne pas tenir les rênes. » Tu peux pas t’empêcher de lâcher un rire quand elle dit vouloir être « normale ». « Les gens ne me croient pas quand, je leur dis que je fais des efforts... J'me suis mise au yoga et à la sophrologie, j'te jure... » Elle est comme toi sur le côté je cogite beaucoup trop sur tout. « Tu dois me prendre une folle maintenant, mais j'ai l'habitude... » Tu fais non de la tête.

« Folle pourquoi ? Pour vouloir entrer dans le moule et arrêter d’être jugé par tout le monde ? » L’histoire de ta vie, de ton enfance surtout. Tu te tournes pour qu’elle soit face à toi. Toujours dans la distance de sécurité. Puis tu reprends.

« Ca va être un gros choc ce que je vais te dire mais personne n’est normal. » Tu marques une pause. « Et puis c’est quoi normal ? Qui a décidé de la normalité ? Je suis normal avec ma peau recouverte de tatouage ? Fais gaffe Lennon, si on te voit avec moi tu vas avoir des problèmes. » Le sourire qui est sur tes lèvres prouve que tu plaisantes. T’es pas là pour la mettre à terre. Tu veux juste qu’elle comprenne que si y’a bien quelqu’un qui n’est pas normal ici, tu en fais parti aussi.

« Suffit juste de s’entourer de personnes qui nous comprennent. » Ca t’a changé la vie quand t’as eu ce groupe d’amis à l’adolescence. Ces gens qui aiment les mêmes choses que toi. Ces choses que tu étais apparemment le seul dans ton lycée à apprécier. T’étais grave seul à l’époque et ta réputation tenait surtout à ce premier tatouage que tu t’es fait bien avant l’âge légal.

« Des personnes qui nous jugent pas… Et tu peux dire au reste d’aller se faire foutre parce qu’on a pas vraiment le temps d’être quelqu’un d’autre que nous même. » Tu hausses une épaule comme si c’était facile. C’est juste que ça fait bien longtemps que t’es ok avec ce côté là de toi. T’es toujours celui qui casse le décor. Celui qu’on remarque. « C’est quoi la sophrologie ? » Ca te parle mais tu sais plus.

@Lennon Warner

« Folle pourquoi ? Pour vouloir entrer dans le moule et arrêter d’être jugé par tout le monde ? » Pendant une fraction de seconde, Lennon eut l'impression de se faire accabler par Jordan. Mais au final, elle comprit qu'il disait ça pour son bien. Ses propos qu'elle avait tenu semblé l'avoir accablé, au point qu'il se tourne pour lui faire face, afin de retenir toute son attention. Il n'était pas accablé contre Lennon personnellement, mais plutôt contre la société en général. Qui nous formatait depuis notre naissance. Elle n'eut pas le temps de répondre qu'il enchaîna rapidement. « Ca va être un gros choc ce que je vais te dire mais personne n’est normal [...]  c’est quoi normal ? Qui a décidé de la normalité ? Je suis normal avec ma peau recouverte de tatouage ? Fais gaffe Lennon, si on te voit avec moi tu vas avoir des problèmes. » Elle rit timidement, elle savait qu'il plaisantait mais il voulait tout bonnement la faire réagir. Et il avait raison. Lennon avait toute sa vie grandit sans froisser les codes, sans sortir de sa case. C'était ça : elle n'était jamais sortie de sa case. Et c'était ça le plus troublant. Elle n'avait jamais osé faire des choses "délirantes", des choses qu'elle souhaitait faire depuis toujours parce que ses parents lui disaient que ce n'était pas l'ordre des choses, qu'elles ne devaient pas dévier de ses études etc. Au final, Lennon a été une personne quelconque, sans originalité, sans vraiment de grosses passions -à part pour les oréos et le thé. Au collège et lycée, elle était juste la fille au premier rang avec les bonnes notes, trop fade trop calme pour sortir du lot. Elle a toujours eu peur de sortir de sa case toute sa vie, parce que ses parents comme la société actuelle lui ont appris que la vie était un jeu de société avec des cases. Comme à la naissance : fille si tu as un vagin, garçon si tu as un pénis. Cheveux longs si tu es une fille, cheveux courts si tu es un garçon, bleu et rose. La normalité aujourd'hui : avoir un ventre plat, avoir le dernier ensemble du magasin en vogue, avoir le dernier iPhone, consommer à tout va. Se fondre dans la masse. Il n'y avait que les personnes connues qui pouvaient se permettre des extravagances, pas le petit peuple. Au fond d'elle, Lennon le savait tout ça. Elle savait qu'il n'y avait pas de code de la normalité, que chaque humain était unique et libre de vivre sa vie comme il l'entendait. Elle admirait ses gens-là, parce qu'elle n'arrivait jamais à mettre ses pensées en application.

« Suffit juste de s’entourer de personnes qui nous comprennent [...] Des personnes qui nous jugent pas… Et tu peux dire au reste d’aller se faire foutre parce qu’on a pas vraiment le temps d’être quelqu’un d’autre que nous même. » Ces paroles eurent l'effet d'une petite pointe au coeur. Et si elle n'avait jamais été entouré de personne qui la comprenaient ? Assez ouvert d'esprit pour qu Lennon soit à l'aise pour se confier et devenir qui elle était vraiment ? Pour elle, ce que sa famille lui disait était normal, parce que c'était sa famille. Mais parfois, la famille n'a pas non plus la voix de la raison, et les liens du sang de sont pas un argument incontestables. Les paroles de Jordan tournaient boucle dans sa tête. Bientôt 30 ans et pas fichue de s'affirmer elle-même, au point d'en avoir oublié toutes ses années ce qu'elle souhaitait réellement. Il avait tellement raison ? Au fond, être normal c'est quoi ? Au final, être normal était plus fatiguant, éreintant que d'être tout simplement la personne que l'on voulait être. Puis, si on réussissait à se séparer de l'emprise de notre société, on se rendrait compte qu'il n'y avait pas de normalité, en fait. « C’est quoi la sophrologie ? » Lennon le regarda, les yeux écarquillés, la bouche entrouverte. Aucun mot n'en était sorti pendant le discours de Jordan tellement elle était attentive à chaque parole.  Puis, il avait totalement raison, rien ne servait de se justifier. Elle était tellement dans ses pensées, qu'elle ne porta pas d'attention toute de suite à la question du jeune homme. Elle reposa ses yeux sur lui, et soupira. « Je crois qu'on ne m'a jamais parlé comme toi tu l'as fait. » C'est vrai. Ça faisait mal au début, mais après ça faisait du bien. Ses amis ou encore son ex, se vantaient d'en avoir  rien à faire du regard des autres, d'être eux-mêmes etc. Mais eux aussi étaient matricés dans la sauce. Eux-aussi étaient lobotomisés par la standardisation des normes. « Ça me fait mal au coeur de penser ça, mais tous ces gens qui me disaient quoi faire, comment me tenir... Ils ne m'acceptaient pas pour ce que j'étais vraiment ? » C'était sans nul doute la première fois que Lennon rencontrait une personne comme Jordan. Et, il avait réussi en quelques heures à faire ressortir une nouvelle Lennon, celle qui se cachait derrière tout ça.  « J'ai l'impression d'avoir gâcher mes 29 ans d'existence à rester dans cette case. J'suis passée à côté de quelque chose.  » Puis Jordan était très bien avec ces tatouages, il avait raison de s'assumer fièrement.   « Je te remercie, et c'est un vrai merci. Pas un merci de politesse, mais un merci sincère.   » Instinctivement, elle se pencha vers lui pour une accolade de remerciements. Puis effarée par ce qu'elle allait faire, se remit à sa place, un air désolée au visage.  « Sorry, sort, les distances de sécurité. Je me suis laissée emporter.   » Jordan devait l'insulter de toutes les insanités au fond de lui.

@Jordan Fisher

Spoiler:

Tu vois bien ses réactions au fur et à mesure de tes paroles. La surprise, le soulagement, la crainte, le questionnement. Tu balances une question sur la fin un peu comme pour lui donner une porte de sortie si elle n’a pas envie de rester sur le sujet qui est quand même super sensible. Une grosse remise en question qui peut être en cours et… Elle ne prend pas ta perche. « Je crois qu'on ne m'a jamais parlé comme toi tu l'as fait. » Parce qu’elle te répond et ça te surprend pas trop ce qu’elle vient de dire. Tu la connais pas mais d’après son apparence et les propos qu’elle a tenu, elle ne doit pas faire parti des outsider à première vue. Elle a trop essayé d’entrer dans le moule, elle continue on dirait. Elle doit être entouré de gens qui font de même ou qui le sont sans aucun effort. Tout pour bien enragé quand t’es à côté et que tu rames. « Ça me fait mal au coeur de penser ça, mais tous ces gens qui me disaient quoi faire, comment me tenir... Ils ne m'acceptaient pas pour ce que j'étais vraiment ? » Ouais… C’est ça qui fait le plus mal. Les gens que t’aimes qui en fait t’aimes pas tel que tu es. Qui veulent te changer. « J'ai l'impression d'avoir gâcher mes 29 ans d'existence à rester dans cette case. J'suis passée à côté de quelque chose.  » Tu fais non de la tête.

« C’est pas gâché, c’est comme ça qu’on avance. Chacun son rythme. » Ca c’est super important. Ca ça te fait tenir bon dans cette vie qui est si dure. Tant remplis de préjugés par tout le monde. Tu le sais parce que toi aussi tu juges vite, mais tu changes aussi rapidement ta façon de voir les choses. Pas honteux pour le moins du monde de changer d’avis. « Je te remercie, et c'est un vrai merci. Pas un merci de politesse, mais un merci sincère.   » Tu lui fais un sourire en la regardant toujours. Elle juste en face de toi. Ca te fait toujours beaucoup de bien d’aider les gens avec juste l’expression de ton vécu. Ca n’a pas été toujours facile et t’aurais aimé tomber sur des gens pour te dire ce que tu viens de lui dire là. Ca t’aurais fait s’aligner quelques points beaucoup plus vite. Et puis tu ouvres de grands yeux parce qu’elle est en train de te venir dessus. « Sorry, sort, les distances de sécurité. Je me suis laissée emporter.   » T’as pas eu le temps de faire quoi que ce soit que de te raidir d’un coup et ouvrir de grands yeux.

« Nan nan ça va, tu m’as pas toussé dessus… » Mais tu vas garder encore plus tes distances quand t’iras voir Maria. En vrai, y’a qu’elle que tu veux pas contaminer. Elle est dans la tranche d’âge à risque. Elle a 55 ans. Tous les autres sont jeunes, même si pas forcément en bonne santé. Toute façon tu vas pas voir grand monde.

« Mais ouais peut être qu’il serait temps d’aller faire un bain de minuit… » Ta tête qui se tourne vers l’océan. « Sauf qu’il est pas minuit et j’ai pas de savon ça va servir à rien à part me filer la crève. Et puis j’aurai de la fièvre et je croirai que j’ai le virus et… Non. Mauvaise idée. » Tu penses à voix haute… Tu restes un bref instant silencieux avant de retourner tes yeux vers Lennon. Tu lui ressembles.

@Lennon Warner

Lennon culpabilisait un peu d'avoir franchi la distance de sécurité. À en voir Jordan se raidir, elle avait l'impression qu'i prenait tout ça très à coeur. Ce n'était pas un reproche, il n'avait pas tord de toute façon. « Nan nan ça va, tu m’as pas toussé dessus… » Elle sourit, gênée. Elle avait l'impression d'être pécheresse des consignes de sécurité sanitaire. Lennon devait décidément se mettre à prendre au sérieux toute cette histoire. Parce que même si on a l'habitude de penser que tous les malheurs du monde n'arrivent qu'aux autres personnes que l'on voit témoigner à la télé, il peut arriver un jour que les fameux autres soient ses proches ou tout simplement, elle. En vrai, elle vivait seule donc elle n'avait personne à contaminer à la maison. Ses parents eux, vivaient ensemble dans une villa en banlieue de Brisbane. Quant à ses frères, ils devaient faire des colocs débiles de confinement. « Mais ouais peut être qu’il serait temps d’aller faire un bain de minuit… » Les yeux de Lennon s'écarquillèrent. Hein ? Un bain de minuit ? Mais Lennon n'avait pas de maillot de bain, puis même si c'était la fin de l'été, ils allaient se geler. Puis, elle n'était pas à l'aise à l'idée de se mettre en maillot devant un inconnu. Elle était à l'aise avec Jordan mais pas à 100% non plus. « Sauf qu’il est pas minuit et j’ai pas de savon ça va servir à rien à part me filer la crève. Et puis j’aurai de la fièvre et je croirai que j’ai le virus et… Non. Mauvaise idée. » La jeune femme éclata de rire. Jordan était-il parano à ce point ? Elle ne se moquait pas de lui, c'était gentillet mais il était tellement drôle à se faire un enchaînement de conséquence dans sa tête. « Si tu veux aller te baigner, vas-y. Arrêtes de te chercher milles excuses. On va dire que c'est un bain de 22h10. » Dit-elle en regardant l'heure sur son iPod touch.

« Après, je veux bien t'accompagner mais juste si je reste au bord de l'eau. »La jeune femme fouilla dans son sac et en sortit une pièce de monnaie. Le sourire malicieux sur ses lèvres en disant beaucoup : elle comptait faire un pile ou face. Ça allait mettre un peu de joie après cet instant introspection. « T'as pas l'air vraiment décidé à aller dans l'eau. Du coup, on va laisser le destin choisir à ta place, hein. » Ricanait-elle. « Pile, bain de 22H10, face pas de bain de 22H10. » Lennon lança la pièce en l'air, puis la posa sur le dose de sa main et regarda le résultat...

Vert : Pile
Rouge : Face

@Jordan Fisher

Tu vois qu’elle est surprise quand tu parles d’un bain de minuit. Heureusement pour elle, tu plaisantes. Tu comptes pas du tout aller dans l’eau. Pas maintenant. Pas aujourd’hui. Elle se marre quand elle entend ton flot de pensées. Ca te fait sourire. Tu sais que t’es stupide à passer d’une idée à une autre à la vitesse de l’éclaire. Je suis bon en association et déduction. Ouais ouais. « Si tu veux aller te baigner, vas-y. Arrêtes de te chercher milles excuses. On va dire que c'est un bain de 22h10.  » Elle pense vraiment que tu veux y aller et tu cherches des excuses ? Elle essaie juste de me défier. Tu le sens qu’elle est pas totalement sérieuse dans sa façon de dire les choses. « Après, je veux bien t'accompagner mais juste si je reste au bord de l'eau.  » Ton tour d’être surpris parce que tu n’avais même pas pensé à ce qu’elle puisse t’accompagner. Elle a déjà l’air d’avoir assez froid avec son plaid sur les épaules. Et tu la vois qui fouille son sac. Maillot de bain? T’as aucune idée mais t’as un peu perdu ta langue là. Juste tu la regardes faire. « T'as pas l'air vraiment décidé à aller dans l'eau. Du coup, on va laisser le destin choisir à ta place, hein.  »

« Oh non… » Mais ça te fait grave rire. C’est bel et bien un challenge qu’elle te lance encore plus clairement cette fois avec cette pièce. « Pile, bain de 22H10, face pas de bain de 22H10. » Tu ris encore en l’entendant mais tu fais rien pour l’en empêcher. Peut importe le résultat, tu n’iras pas. Et c’est « Face ». Tu lèves les yeux vers le ciel, tu portes ta main à ta bouche pour y déposer un baiser que tu envoies dans les airs.

« Merci. » Tu parles à peu importe qui a fait tourner le destin en ta faveur. Y’a tellement d’âmes qui gravitent autour de toi, c’est pour ça que t’as souvent des signes ici et là. Y’a du monde qui essaie de te montrer la bonne voie. Et puis tu retournes ta tête vers Lennon.

« J’aurai pas été même si c’était pile. » Honnête. Amusé.  « Mais juste pour référence, un bain de minuit à 22h10 c’est à poil ou pas ? » C’est une vraie question que tu te poses là. Tu veux voir qu’est ce qu’elle a établit comme règle dans sa tête. Ce qu’elle projetait de voir ou non suite à son pile ou face…

@Lennon Warner

Une moue boudeuse se dessina sur le visage de Lennon. Pendant que Jordan remerciait les cieux de l'avoir épargné d'un bain de 22h10. Même s'il n'était pas vraiment question d'aller se baigner dans l'eau qui devait sans doute être un peu froide, Lennon aurait gagné et que la pièce tombe sur pile. « J’aurai pas été même si c’était pile. » Lennon ouvrit grand la bouche, faisant mine d'être outrée. « T'aurais osé défier le destin de la sorte ? » Elle secouait la tête comme si ce qu'il venait de dire était grave et aurait eu des conséquences néfastes sur ses sept futures prochaines années.

« Mais juste pour référence, un bain de minuit à 22h10 c’est à poil ou pas ? » Lennon se figea quelques instants à l'écoute du mot "à poil". C'est vrai qu'elle avait totalement omis cette partie du principe du fameux bain de minuit. Elle n'avait pas du tout envisagé que Jordan devait se baigner nu. Non non. Dans sa tête c'était plutôt habillé, ou s'il le préférait en caleçon. Mais en aucun cas à poil. Puis si elle n'était pas à l'aise pour se baigner en sous-vêtement, elle ne le serait encore moins en tenue d'Eve. « Euh...  Vu que le bain de minuit aurait eu lieu à 22h10, bon maintenant 22h15, et bah... Du coup ça devient un bain de 22h10, et dans ce bain-là, la règle de se baigner tout nu n'existe pas. » Mal à l'aise à l'idée que Jordan pouvait penser que ce pile ou face était un subterfuge pour avoir le droit à un show de strip-tease, Lennon tentait tant bien que mal de mettre les points sur les i. Elle n'avait pas du tout envie que le jeune le prenne sous cet angle, surtout que ce n'était pas du tout le but de Lennon.  « Après tu es libre de faire ce que tu veux, mais moi en tout cas je préconise de se baigner habiller.  » Même si niveau séchage de vêtement, c'est chiant après. De toute façon, c'est ce qu'elle aurait si elle aurait dû se baigner. Quitte à avoir cette sensation dégoutante de jean mouillé collant à la peau. C'était mieux que d'être toute nue. En fait, en sous-vêtement aussi ça revenait au même que d'être en maillot de bain. Mais pourquoi faisions-nous une finette sur la baignade en sous-vêtements ? « Mais de toute façon, c'était une mauvaise idée, t'aurais eu froid après et j'aurais pu te passer mon plaid pour que tu te réchauffes parce que t'aurais décrété qu'il serait plein de traces de virus. » Dit-elle en tirant son plaid vers elle. « Puis, c'était juste des paroles en l'air, t'en aurais pas été capable dans le fond. » Elle le regardait du coup de l'oeil, un sourire malicieux aux lèvres. Évidemment qu'elle le taquinait.

@Jordan Fisher

Elle te fait grave rire quand elle parle de défier le destin. Ouais. Tu l’aurais défié sans honte. Tant pis pour les conséquences qui en auraient découlées. La conséquence direct de ta question ne se fait pas attendre par contre. Elle s’y attendait pas et ça te fait grave sourire de la voir si confuse. « Euh...  Vu que le bain de minuit aurait eu lieu à 22h10, bon maintenant 22h15, et bah... Du coup ça devient un bain de 22h10, et dans ce bain-là, la règle de se baigner tout nu n'existe pas. » Tu hoches la tête en entendant sa règle de 22h10. « Après tu es libre de faire ce que tu veux, mais moi en tout cas je préconise de se baigner habiller.  » Elle continue de se justifier ça te fait sourire encore plus. « Mais de toute façon, c'était une mauvaise idée, t'aurais eu froid après et j'aurais pu te passer mon plaid pour que tu te réchauffes parce que t'aurais décrété qu'il serait plein de traces de virus. » Tu dis rien en plus. T’es un salaud, tu la regardes s’enfoncer dans ses explications. « Puis, c'était juste des paroles en l'air, t'en aurais pas été capable dans le fond.  » Elle finit avec un air amusé sur le visage. Toi tu te marres carrément. Non tu en aurais pas été capable, tu l’as dit toi même. T’en as même pas honte.

« C’était laborieux comme explication. » Tu l’enfonces. Tu ris encore en repassant en tête ce qu’elle a dit pour s’expliquer. « Désolé mais ton air est trop drôle. Promis j’arrête. C’est pas cool. Je suis une pute. » T’es aussi un peu trop facile à dégainer les jurons Jordan. C’est une de tes grandes passions en même temps. La toute dernière en date, la toute nouvelle étant regarder Lennon et voir Rosa. Tu te perds de nouveau dans ta contemplation. Un silence se forme quelques secondes pendant lesquelles tu ne la quittes toujours pas du regard.

« Tu ressembles à ma femme. » Mais est-ce que tu dis pas juste ça parce qu’elle te manque beaucoup ce soir Jordan ? Peut être. Parce que c’est une surprise pour personne que tu la vois dans pas mal de personnes. Surtout si elles sont aussi menue que ce qu’elle était.

@Lennon Warner

Lennon n'était pas très douée en explications ni même en justifications, la preuve maintenant. Elle se mit quand même à rire, parce qu'elle s'était quand même enterrée toute seule dans le sable avec ses justifications à deux cents. « Désolé mais ton air est trop drôle. Promis j’arrête. C’est pas cool. Je suis une pute. » Elle fit semblant de bouder une seconde fois, parce que décidément, il n'était pas cool avec elle ce Jordan. Mais elle ne put tenir plus de 10 secondes et éclata de rire. « Non t'es pas cool.  » C'était ouf à quel point ils passaient pour les émotions ce soir. Un coup de la joie, un coup de la tristesse, un peu de musique, un pile ou face. Cela faisait deux fois qu'elle passait du temps avec Jordan, et elle remarquait quelque chose d'indéniable : il se passait toujours une centaine de chose avec lui. Elle calculait rapidement dans sa tête, ils avaient passé six heures ensemble. Et en six heures, il y avait déjà eu tellement de trucs. Dont le vomis, entre autre.

Son rire disparaissait dans le bruit de l'océan puis un silence s'installa entre eux. Lennon profitait de cet instant de silence pour admirer l'horizon, dont elle ne se lassait pas de contempler. Son thé était froid désormais, et ses oréos toujours pas entamés, mais elle n'en avait que faire. Elle était juste bien ici, à cet endroit précis, avec cette personne-là. D'ailleurs, elle sentait son regard lui brûler la peau depuis quelques secondes. Elle avait l'impression qu'il analysa chaque parcelle de son visage.  « Tu ressembles à ma femme. » Lennon se tourna vers lui, pleine d'incompréhensions. « Jordan... ta... ta femme ?  » Dit-elle d'une voix nuée de questionnements, abasourdie. Mais qui était cette Rosa alors ? C'était elle sa femme ? Était-elle vivante ? Peut-être qu'il avait une femme mais qu'il était amoureuse d'une certaine Rosa. À cet instant précis, Lennon ne comprenait pas grand chose à la situation et ne s'attendait pas du tout à ce que Jordan brise le silence de cette façon. « Hum, je... J'ai besoin que tu m'expliques, je ne comprends pas trop... » S'il avait vraiment une femme que faisait-il à cette heure-ci, ici et sans elle ? En plus d'après ses propos, il vivait seul et était confiné seul. Rien n'avait de sens. Lennon posait son regard sur lui, inquisitrice. Elle essayait de dénicher une quelconque réponse dans ses yeux bleus. « Jordan ? »

@Jordan Fisher

« Non t'es pas cool.  » Elle confirme et ça te fait encore plus rire. Elle te prend pas au sérieux et c’est tout ce qu’il fallait. Les gens trop coincé c’était pas ta tasse de thé. Toute façon ceux là seraient pas en train de passer plus de temps avec toi.

« Jordan... ta... ta femme ?  » L’incompréhension totale pour Lennon. « Hum, je... J'ai besoin que tu m'expliques, je ne comprends pas trop... » T’es tellement con Jordan. T’as trop cru que toute la terre connaissait Rosa. Qu’elle allait bien sûr comprendre de qui tu parlais alors que pas du tout. T’as tellement l’impression que tu connais Lennon depuis longtemps alors que pas du tout. Juste vous vous ennuyez pas quand vos chemins se croisent. « Jordan ? »

« Désolé… ouais. Ma femme. Elle est décédé y’a deux ans et je trouve que tu lui ressembles ce soir. » Cette précision finale est vraiment terrible Jordan. Tu touches ton alliance systématiquement du coup. « Je sais pas, tes cheveux, tes fringues… » Tu veux dire par là que au mariage elle était pas comme ça et t’avais pas remarqué du coup. Mais t’es juste en train de te leurrer.

« Mais je crois qu’elle me manque tellement que je la vois partout… » T’es pas totalement dans le déni, dans l’illusion. Tu sais la réalité de la situation et tu lui avoues sans mal. Tu laisses sortir un léger rire parce que en vrai tu te sens pathétique là aussi. Lonely sunset without my princess… ARRETE DE CHANTER CETTE CHANSON JORDAN !! Lil Peep va te mettre au fond du trou de nouveau. Tu veux pas ça. Tu sors ton téléphone pour mettre de la musique afin d’avoir un autre air dans la tête que celui de « PRINCESS ». Tu vas dans tes Liked songs, playlist de 15 000 chansons et tu lances en aléatoire. C’est ‘Don’t let me be the last to know’ de Britney Spears qui se lance. Une chanson calme. Parfait. C’est tout à fait ce dont t’avais besoin là.

@Lennon Warner

« Désolé… ouais. Ma femme. Elle est décédé y’a deux ans et je trouve que tu lui ressembles ce soir. » Les paroles étaient sur le coup, pas faciles à encaisser. À vrai dire, ce n'était pas anodin qu'on lui annonce ce genre de choses. Elle ne laissait pourtant aucune émotion l'envahir pour ne pas froisser Jordan. Mais le mal à l'aise en elle était présent. Lennon ne le quittait pas du regarde et ne ratait aucun de ses faits et gestes. C'est d'ailleurs à ce moment-là qu'elle se rendit compte qu'il avait une alliance. Ni au mariage ni tout au long de cette soirée elle ne l'avait remarqué. Elle se sentit tout de suite coupable auprès de sa femme, Rosa. Coupable de passer du bon temps avec lui, de rire, de danser... Alors que ces moments-là, il aurait du les passer avec sa femme. Puis, elle culpabilisait doublement de lui faire penser à elle. En plus du deuil, ce devait être encore plus douloureux de côtoyer une personne lui ressemblant. « Je sais pas, tes cheveux, tes fringues… » Elle s'en voulait presque d'être elle-même.

« Mais je crois qu’elle me manque tellement que je la vois partout… » Lennon baissa, un air désolé sur le visage. Elle n'aurait jamais pensé qu'une telle peine se cachait derrière toute la joie de vivre de Jordan. Deux ans... C'était pratiquement hier. Il ne pouvait pas l'oublier du jour au lendemain, c'était impossible. Ce qu'il ressentait était tout à fait normal. « Je suis désolée.. désolée de mon silence, mais... »  Elle soupirait. Au fond, elle ne savait pas vraiment comment réagir. À ses yeux, elle lui ressemblait et c'est tout. Il n'y avait pas d'autres commentaires à faire. La voix de Britney Spears se mêla à l'atmosphère particulière. La musique qui hantait Jordan à sans doute du faire sa réapparition dans son cerveau. « Britney Spears, j'aurais pas pensé.  » Elle essayait de détendre l'atmosphère, pesante désormais. Lennon assise sur son plaid pensive, Jordan lui écoutant sa musique.  Rien à voir avec l'ambiance légère de toute à l'heure. La culpabilité rongeait encore Lennon, elle s'en voulait de réouvrir des plaies à l'intérieur de Jordan. « Je crois que je vais...  » Elle ne finit pas sa phrase mais se leva instinctivement, pieds nus sur son plaid. Elle hésitait à partir mais n'avait pas envie de mettre mal à l'aise encore une fois Jordan. En fait, elle ne savait pas comment agir.

@Jordan Fisher

Plus tu parles, plus tu vois le malaise dans l’atmosphère s’installer. Lennon reste silencieuse et ça en fait de ce moment encore plus pesant que tu l’aurais voulu. Ca ne devrait pas l’être. Tu comprends pas pourquoi ça le devient d’ailleurs mais le fait est tel que c’est la situation actuelle. « Je suis désolée.. désolée de mon silence, mais... » Tu secoues la tête. Elle a pas à s’excuser mais toi t’as le nez dans ton téléphone et tu restes silencieux du coup. Concentré à enlever cette chanson de ta tête.  « Britney Spears, j'aurais pas pensé.  »  Un léger sourire se forme sur tes lèvres. Tu la surprends. C’est marrant de voir ce que les autres s’imagine de toi sans vraiment te connaître.  « Je crois que je vais...  » Et là tu relèves la tête de ton téléphone pour la regarder alors qu’elle est déjà debout. Tu te rends compte que t’as rien dit depuis tout à l’heure et tu fais non de la tête.

« Eh non tu peux rester je… » Tu quoi Jordan ? Tu parles sans réfléchir parce que t’es honnête. T’es honnête dans le flou de ce moment aussi. C’est bizarre cette vibe. T’aimes pas trop. Mais ton sale humeur de base n’aide en rien. Tu te concentres sur la voix de Britney Spears.

« Désolé si j’ai foutu une sale ambiance c’est juste… » Tu secoues la tête parce que tu te sens con en fait. « J’aurai du garder ça pour moi. Je voulais pas te mettre mal à l’aise. » Le truc c’est que si elle décide de partir tu pourras pas la retenir parce que tu comptes pas la toucher. J’allais pas la retenir physiquement de toute manière. Ouais, elle est libre de faire de ce qu’elle veut. Mais si elle part maintenant tu vas te sentir très mal de savoir qu’elle est mal à cause de toi.

« Désolé j’ai la tête en vrac ce soir… » Tu soupires de nouveau. Tu parles sans réfléchir, t’as aucune idée si tes mots vont avoir un impact positif sur la tournure de la soirée. « Je me sens grave con… Je suis vraiment désolé… J’aime juste parler d’elle et… Tu me fais penser à elle ce soir. C’est une bonne chose au cas où… Je sais pas. » Pour qu’elle se sente si mal c’est qu’elle a dû mal le prendre, t’as aucune idée de ce qu’il s’est passé dans sa tête mais pour qu’elle veuille partir ça doit pas être très bon.

@Lennon Warner