En route pour Cairns. On va voir Hands Like Houses. C’est un trajet de 20 heures en voiture. Du coup on a pris l’avion et on a du laisser Hope à Léo. C’est pas l’optimal, mais j’avoue je voulais vraiment voir Hands Like Houses et ils sont encore dans le coin alors c’est pas grave. On a laissé Hope derrière. I will always have Hope in my heart. J’ai tout booké, l’hôtel, les places de concerts. Je suis vraiment content de cette petite escapade. On va pas partir longtemps non plus. Ca m’a pas ruiné. C’est vraiment parfait là.

On est en train d’attendre notre tour à la réception de l’hôtel. Le check in vient tout juste d’ouvrir, il est 15h, timing parfait. Je regarde un peu autour de nous, je me perds légèrement dans mes pensées. Je suis déjà venu dans cette ville y’a très longtemps. Quand on a fait notre road trip avec Ariane. Wonder what she’s doing now. Mais je ne la contacterai pas. Je fais un break. An undetermined break. Parce que ouais, je sais que c’est pas juste une question de ma volonté. Je tourne les yeux vers Charlie et mon visage s’éclaire un peu. Je suis content d’être là avec elle. Je vais prendre sa main, j’enlace ses doigts aux miens alors que je la tire vers moi. Je vais déposer un baiser sur ses lèvres.

« Did I tell you the show is in this hotel ? »

On est royal, même pas besoin de sortir ou de booker un Uber pour s’y rendre. Je lui ai surtout parlé du lagon qui est pas loin où on ira le lendemain pour se reposer encore mieux. Ca va être deux jours de full détente. Je sens qu’on risque de rallonger notre séjour. Je le proposerai quand je verrai que Charlie est en train de vivre sa meilleure vie de détente au bord de l’eau turquoise.

Tout va bien, maintenant.
Ok, c’est utopique. Mais elle a vraiment l’espoir que tout s’arrange enfin, que tout se calme dans sa tête, qu’elle tempère ses idées noires et cette sensation d’abandon qui la ronge de l’intérieur. Elle est tombée trop bas pour pouvoir faire pire, désormais. Tout ira bien. Tout n’ira peut être pas parfaitement mais au moins cela ira mieux. C’est l’histoire d’un week end à deux sans embûches, d’un chien qu’ils quittent pour mieux retrouver ensuite, d’un concert qui fera plaisir à Kane. La blonde observe chaque chose comme si elle découvrait la vie, comme si elle venait d’arriver dans un pays étranger à l’autre bout du monde. Elle aborde la vie d’une autre façon et c’est assez important pour le préciser, d’autant que cela se passe avec Kane qu’elle a l’impression de tant avoir abandonné ces derniers temps.

Il effleure ses doigts, la ramène à lui, repose son attention sur son visage une simple seconde avant de se faire entraîner dans son baiser et au delà d’enlacer ses doigts aux siens, de déposer son autre main sur sa mâchoire. Qu’est ce que tu fais, là, Charlie ? Les barrières sont plus floues que jamais entre eux, et ça, c’est en partant du principe qu’ils ont pensé à mettre en place des barrières ce qui est loin d’être certain. « Did I tell you the show is in this hotel ? » Elle rigole, la stupide amoureuse qui a encore son visage près du sien. ”Did I tell you I’m not gonna get out of this hotel ?” Ici y’a Kane, ici y’a le calme, ici y’a aucun problème qui peut lui exploser à la figure. Elle est heureuse et elle l’embrasse à son tour, plus passionnément cette fois ci. La blonde reste toujours face à lui, ses yeux dans les siens, sa main sur sa mâchoire, la mine sérieuse. ”Thank you.” Et oui, sans doute qu’il avait besoin de cette pause autant qu’elle, mais merci quand même. Pour tout un tas de choses qu’elle n’aurait pas le temps d’émunérer. ”Can we take breakfast in room ? Cos it’s cool. And I’ll just keep my pyjama all the day long and it’s gonna be amazing.” Et ça plaira à Kane aussi, ça, elle le sait. ”You’re amazing.” Elle en a profondément besoin, de ça, de cheesy, de quelqu’un qui répond à toutes ses marques d’affections même si elle en témoigne une à la seconde. Elle a vraiment besoin de ça et de lui.

 

La voir rire à ma simple affirmation me fait un bien fou. Ca a été beaucoup trop de prise de tête ces derniers temps et voir qu’elle oublie assez les galères pour rire c’est bien. C’est parfait. C’est ce qu’il faut. Profiter malgré toute la merde de notre vie. De notre tête. De notre future incertain. « Did I tell you I’m not gonna get out of this hotel? » On va faire les lézards dans le lit, se lever pour aller au show et revenir se caler dans les draps. J’aime ce programme. Elle vient m’embrasser plus longuement et je profite du moment. Je profite de tout. Je sais que rien n’est acquis. Jamais. Je pensais que mon amitié avec Ariane et Levi c’était pour la vie. Apparemment non. Stop thinking about them. J’essaie… J’embrasse Charlie, la gardant bien contre moi comme toujours. Parce que je sais qu’elle va filer un jour. Tôt ou tard. Later would be good. As late as it can be please. Nos lèvres qui se détachent, je la regarde, replace une mèche de ses cheveux. « Thank you. » Je vois que c’est plus qu’un merci d’avoir booké cet hôtel. Je vais déposer un rapide baiser sur ses lèvres.

« Thank you. »

Parce que c’est elle qui a eu l’idée. La meilleure idée qu’il puisse être à ce moment là de nos vies.

« Can we take breakfast in room? Cos it’s cool. »

« We can. »

« And I’ll just keep my pyjama all day long and it’s gonna be amazing. You’re amazing. » Elle en fait un peu trop mais je prends tout. Parce qu’elle donne et je suis en manque.

« You won’t think I’m amazing when you realize I didn’t pack your pyjama… »

Je plaisante. Mais ce que j’ai derrière la tête est très clair. I want her naked. Même si ça veut dire voir son ventre rond. Je suis habitué. Je sais. Je sais que dès que le gosse sera là, tout ça sera fini. It’s good while it lasts tho. Ouais…

« I still think I am tho. »

Je mens. Je suis pas du tout amazing mais j’aime bien faire genre j’ai des bonnes idée et je suis drôle. Je mords ma lèvre inférieure parce que je suis trop con et trop vite horny quand il s’agit d’elle. Parce qu’elle est elle. Parce qu’elle est hot en plus d’être là pour moi.

Sans doute qu’elle va mieux, oui, mais elle est loin d’être capable de se débrouiller sans lui. Charlie a encore tant besoin de sa présence quotidienne et rassurante, de ses mots doux et ses gestes tendres. Il le sait, elle sait bien le lui rappeler à longueur de journée. Elle sait encore mieux jouer d'ambiguïté avec lui alors qu’elle aimerait seulement le préparer à l’inévitable et éviter le pire. Elle a essayé, pourtant, mais rien ne semble y faire. Tant que le destin ne les séparera pas ils ne mettront aucune distance entre eux. Elle n’arrive pas à lutter contre ça. « You won’t think I’m amazing when you realize I didn’t pack your pyjama… » Elle rigole, la blonde qui prend toute la place devant lui, qui n’en a plus rien à faire qu’ils soient en train d’attendre à l’accueil de leur hôtel. Sa main, entre son cou et sa mâchoire, le caresse doucement. Son visage se rapproche de son oreille, susurre comme s’il s’agissait du plus grand secret de l’univers. ”Maybe I think you’re even more amazing now.” Il a compris, elle a compris - le monde entier a compris. La blonde suit docilement son jeu, tant amusée qu’excitée par la situation. Elle finit par déposer un baiser bruyant sur sa joue et se détache enfin de lui sans pour autant démêler ses doigts des siens. Elle le laisse respirer mais il y a quand même des limites à cela.

Il fait des trucs d’adulte, il parle petit déjeuner et horaires de sortie, il prend les clés et c’est à ce moment que l’attention de la blonde revient vers le comptoir, qu’elle lui vole la carte magnétique sans avoir écouté le numéro de chambre. Elle sourit comme si tout allait bien, rigole en grand impatiente qu’elle est, le presse d'accélérer parce qu’il risque de se faire dépasser par le papi derrière lui. La porte de l’ascenseur qu’elle retient deux fois alors qu’il semble raconter sa vie à l’hotesse - et heureusement que son chemisier est bien fermé, à celle là. Charlie reçoit deux menaces de mort de la même mamie souhaitant accéder à l’étage au dessus et enfin, finalement, son blond daigne la rejoindre avec la valise. La montée de l’ascenseur prend dix secondes, même pas, mais la mamie a bien trop énervé Charlie pour qu’elle reste sage et ne dise rien. Alors, oui, bien sûr qu’elle ne lâche pas Kane, qu’elle ne cesse de l’embrasser, qu’elle pose sa main sur ses hanches, qu’elle mordille sa lèvre. Un poil territoriale, la blonde. Au moins elle trouve le temps de donner son plus beau sourire à la mamie, sortant comme prévu au premier étage. Même qu’elle lui fait un signe de la main, jeune polie qu’elle est. ”Did you pack a swimsuit or will I just walk everywhere naked ?” Elle a écouté un peu quand l’hôtesse a parlé de la plage et des lagons et de l’eau bleu.

 
Je la fais rire avec ma vanne. Je me sens le plus drôle de la terre. Je me sens pas worthless. Ca fait du bien. A chaque fois. Charlie me fait du bien. Charlie se rend pas compte combien je serai beaucoup plus mal si elle était pas là pour apaiser tout ça. Pour mettre de la lumière dans toute cette pénombre. « Maybe I think you’re even more amazing now. »

« That is the best answer. »

Mon bras autour d’elle, ma main qui descend sur ses fesses parce que je suis juste un horny fuck là. On est dans un hôtel en même temps, et elle a des seins énorme, et en plus de tout elle a confirmé qu’elle ne serait pas dérangé de rester à poil tout le séjour. Un baiser va se retrouver sur son visage à elle aussi. Un baiser un peu trop long pour qu’il soit chaste. Je termine par lui mordre la peau d’ailleurs. Tout sauf chaste. J’ai peut être l’air d’un saint mais… je suis loin de l’être. Juste je suis timide avec certaines personnes. Je parle pas de cul à tout va avec le premier venu. Ma main serre la sienne, je vais pas la lâcher.

Et puis c’est notre tour, je prends la clé, je règle le tout. Je sens le regard de Charlie sur moi et je sens aussi très bien mon entrejambe qui commence à faire des siennes si elle continue de brûler ma peau comme ça. Elle me pique la carte à peine elle est dans ma possession. Elle me fait rire. C’est une gosse. I love her I wanna cry. Elle retient l’ascenseur et je me bouge quand je m’en rends compte, je veux tellement la tenir contre moi, je coupe court à la conversation. J’arrive pile quand une vieille fait une remarque à Charlie.

« Sorry about this. She is anxious about elevators if I’m not around. »

Je glisse mon bras autour de Charlie et je sais pas pourquoi je trouve qu’on a l’air d’un couple de jeune marié. Peut être la façon dont cette vieille nous regarde maintenant que je suis là. Is that old lady falling for me? Non, elle fond pour nous deux. Je dépose un baiser sur la tête de Charlie comme pour la rassurer même si elle a pas peur du tout. J’aime bien ce petit jeu, Charlie a l’air d’aimer aussi parce qu’elle s’en prend à mes lèvres pendant toute la monté et vraiment, comme elle me touche, comme elle m’embrasse, ça n’aide en rien mon entrejambe à se calmer. J’ai juste envie de poser ma main sur ses seins mais je me retiens parce que y’a du monde. Mais je laisse s’échapper un gémissement à un moment. Plus fort que moi. Charlie peut m’allumer sans rien faire tous les jours. Je suis grave faible face à elle et si en plus elle me cite du Deaf Havana ou Trophy Eyes je peux venir sans rien toucher. Hallucinant. Pathétique aussi pour certains. J’ai pas honte d’être aussi réceptif. Je suis un gars sensible. On sort de l’ascenseur et on va beaucoup trop vite, j’ai tellement envie d’elle là. Plus rien à foutre de la vieille et ces conneries que je lui ai dit. J’aurai bien voulu continuer à sortir des informations d’une autre vie entre Charlie et moi mais là j’ai qu’une chose en tête, c’est la mettre à poil et l’entendre gémir à son tour. « Did you pack a swimsuit or will I just walk everywhere naked? »

« Let’s just be naked for the rest of our lives. »

Je vais lui piquer la carte des mains pour ouvrir la porte le plus vite possible puisqu’on est enfin devant. Une chose est sûr, dès qu’on a franchit cette porte, je vais prendre sa poitrine d’assaut. Ses lèvres aussi. Tout son corps. Toute sa personne. Toute son âme. Peut être un peu trop loin mais ouais. Je vais essayer.

Ce jeu est facile, simple, efficace. Un baiser qui se prolonge, des mots doux susurrés à l’oreille et voilà déjà que Kane se veut impatient, qu’il laisse ses mains ses faufiler sur le corps de la blonde qui garde un sourire en coin, éternellement amusée. Alors que les dents du pompier serrent doucement sa peau, elle fait mine d’avoir eu mal, joue la comédie au maximum, exagère chacune de ses réactions. Elle est seulement une enfant qui a besoin d’attention, qui a besoin de quelque chose pour rester occupée et qui, comme toujours, a ce besoin viscéral de contact humain. Il lui offre le tout et elle joue l’impatiente, lance une guerre silencieuse avec la mamie de cinq fois son âge (au moins), plus proche de la fin que du début. Kane se la joue Kane, il tempère son jeu et elle s’étonne presque qu’il ne demande pas la mamie en mariage pour rattraper le manque de pudeur flagrant de la blonde. Elle le sait réceptif au moindre de ses gestes et à la moindre de ses sollicitations, ce qui ne l’aide pas à arrêter et loin de là - encore moins quand il gémit faiblement et que c’est le seul son que le monde entend avant l’annonce de l’arrivée au premier palier.
Un moment d’inattention et une proposition de vivre nus à jamais plus tard et la voilà qui se fait dérober la précieuse carte magnétique, qui se retrouve à lâcher les lèvres de Kane un simple instant pour qu’ils puissent entrer dans leur chambre dont l’hôtesse a longtemps - trop longtemps - vanté tous les mérites. Et bien sûr que Charlie n’a rien écouté de tout ça, que la valise est envoyée rouler plus loin, que la porte à peine refermée (claquée) qu’elle tâtonne dans un sens et fait marcher Kane à reculons en direction du lit. Prévisible, si prévisible. Cela n’enlève rien au fait qu’elle en ait envie et qu’il n’y ait aucun doute sur le fait que ce soit partagé. Le tee shirt du blond est le premier à rejoindre le sol, elle fait attention de seulement laisser ses doigts glisser sur son ventre sans solliciter ses côtes et les parties blessées et préfère largement détourner son attention en direction de son propre haut qu’elle fait tomber hâtivement. Here we go. Charlie le fait reculer jusqu’au lit, il bute à ses pieds, tombe au ralenti sur le matelas alors que les genoux de la jeune femme se posent de chaque côté de lui, que ses mains jouent sur son pantalon et que ses baisers reposent désormais sur chaque centimètre carré de son torse.

Elle fait tout ce qui me rend dingue. Ou presque. Tant mieux. J’ai pas envie d’arriver en un temps pire que record. Je sais que y’a aucune honte à ça mais quand même. J’ai envie de profiter maintenant. Tout de suite. S’il faut que je visualise la vieille de l’ascenseur je le ferai. Et puis Charlie qui fait attention. Charlie qui est délicate. Mes côtes. Mes bleus. C’est encore super moche, mais ça va pas nous empêcher de nous envoyer en l’air. Nope. Je laisse Char nous guider comme elle l’entend. Si elle prend son pied je prends le mien. Peut importe comment. Surtout qu’elle s’occupe toute seule de virer son haut et doux jesus mes yeux louchent grave sur sa poitrine qui est si magnifique dans ce soutien-gorge qui a l’air trop petit pour elle. Note to self: go buy her nice underwear that fits these perfectly huge boobs. Vraiment je suis au paradis. Je me retrouve assis sur le lit. Elle fait ce qu’elle veut. J’obéis sans soucis. J’aime beaucoup trop ça. Surtout qu’elle me laisse pas seul, elle s’installe sur moi. Une de mes mains va tout de suite se placer sur sa poitrine alors qu’elle s’en prend à mon pantalon et mon torse en même temps. Is this heaven? Et je fais gros blocus pour pas penser à la suite de la chanson qui va juste me rappeler qu’en dehors de cette bulle c’est la merde. Alors je vais lui défaire son soutien-gorge, ça y est, j’ai oublié les problèmes. Même son ventre arrondis n’enlève rien de mon envie. Ne me fait pas penser que quand ce gosse sera là tout ça va s’envoler. J’en ai rien à faire de rien là. Ça fait du bien. Et je lui fais du bien. Je lui fais tout le bien dont je suis capable. Ma tête entre ses cuisses, je prends le temps, je veux lui faire perdre la tête et je me rends compte que c’est un peu trop silencieux ici. Her sounds are great tho.

“We should have put some music on.”

Et je retourne lui faire du bien rapidement avant qu’elle ne me mette un coup sur la tête de parler encore musique en plein milieu. C’est pas la première fois. C’est pire quand y’a de la musique en fait. Parce que je chante. Je fais de l’air guitar. Air batterie aussi. Je me laisse pas aller comme ça avec tout le monde. Avec elle si. Mais je me souviens de Diana qui se foutait de moi à chaque fois. Surtout quand mon tout premier orgasme avec elle s’est retrouvé pile à mon moment préféré d’une de mes chansons favorites. It was destiny. Et ouais j’y suis pour rien faut toujours que je dise une connerie au milieu. Avec Charlie plus qu’avec les autres. Je sais pas pourquoi avec elle j’ose plus. J’ai pas peur d’être vraiment moi même. Et je suis le plus heureux. Et je vais prendre un préservatif parce que malgré qu’elle soit enceinte, je sais pas si elle voit d’autre gens. Tim. Ça m’étonnerait pas si c’était le cas mais elle est là maintenant avec moi et c’est tout ce qui compte. Quand je me glisse entre ses cuisses je vais prendre ses lèvres avec une passion que peu ont pu recevoir.

“You...” are so hot...

Mes vas et viens qui commencent. Mes gémissements aussi. Je me suis pas rendu compte que j’ai pas fini ma phrase. On me perd là. Ses seins contre ma peau. Ses jambes autour de moi, ses lèvres sur les miennes. Heaven for sure.

 

« You too. » La façon dont elle m’embrasse. La façon dont elle réagit. La façon qu’elle a de me comprendre sans que je dise tout. Les mots qu’elle utilise. Vraiment. Charlie. Ca va être si dur quand elle va me laisser. Don’t think about this now Kane. Nan je vais attendre d’avoir atteint l’orgasme mais une chance pour moi, y’ aux super show ce soir et ça va continuer à me garder l’esprit occupé encore un moment. Oublier que le pire est à venir.

Je grimace à quelques moments quand j’oublie encore que je suis pas à 100% de mes capacités physiques.Y’a du mieux mais c’est pas terminé. Ne plus rien sentir ne veut pas dire que c’est plus là. Suffit d’appuyer au bon endroit et je me souviens très bien. Ca me fruste un petit peu parce que je dois avouer, j’aime quand c’est un peu wild. A lot. Mais elle s’en donne à coeur joie avec ses dents sur ma peau et je prends ça avec un immense plaisir. Je lui rends tout ça au centuple, laissant quelques jolies marques ici et là. J’ai pas du tout calculé, je réfléchis à rien du tout pendant. Mon esprit sait pas faire quand il reçoit autant de feels. Alors elle est marqué où j’étais à ce moment là et j’espère que Tim va voir tout ça. I’m a piece of shit. I’m in love that’s it. Mais comme on a quelques jours ici, je prendrais soin de lui faire quelques nouvelles marques plus fraiches d’ici le retour. I’m a piece of shit. I’m in love.

« Don’t know about the room but at least the best is comfortable. » Je frétille encore presque du moment qu’on vient de passer et je tourne la tête vers elle quand elle dit ça. Je la mate. Je vois quelques marques ici et là.

« Yeah. But not as comfortable as you. »

Et je me rapproche d’elle pour aller poser ma tête sur ses seins comme un coussin. Je suis tellement un gosse sérieux. Mais rien à foutre. Je pense à ça et pas au reste. C’est bien. Otherwise I just fall apart. 100% de chance que je pleure au concert ce soir. Je pleure tellement plus facilement ces derniers jours. J’essaie de pas le faire devant Charlie mais c’est déjà arrivé.

Tête calé sur elle, je pars dans mes pensées un moment et peut être que je vais m’endormir si je reste comme ça. Mais j’ai toujours peur de parler dans la nuit. Tous les jours. Avec Charlie à mes côtés. Aucune idée de ce que je suis capable de dire dans mon sommeil. Je sais juste que quand je me réveil je suis pas encore reposé parce que j’ai rêvé de Ariane et Levi. Parce que j’ai passé toute la nuit à les confronter. Je soupire doucement, nichant mon visage entier dans ses seins because I can.

« Yeah. But not as comfortable as you. » Toujours égal à lui même en toutes circonstances, il la fait sourire. Il s'accroche à elle plus que d'habitude ces derniers temps et cela ne fait aucun doute pour aucun des deux. Tout est bien trop évident pour qu'ils aient besoin de mettre des mots dessus. Ils ne sont plus officiellement en couple depuis plusieurs semaines déjà parce qu’elle voulait le préparer à ce moment. Elle voulait qu’il sache ce qui était inévitable et que tout se passe le plus délicatement possible entre eux. Charlie ne veut surtout pas le perdre et à son tour elle se raccroche à tout ce qu’elle peut pour reculer au maximum le jour où elle partira. Une de ses mains se pose dans le cou du blond alors que l’autre joue de ses cheveux. Ils sont bien, là, dans leur bulle, loin de Brisbane et de tous ses maux. Ils peuvent faire comme si de rien n’était et nier l’évidence avec une facilité déconcertante. Charlie fait tout pour, venant déposer un baiser sur le crâne de Kane alors qu’elle libère une main pour venir remonter le drap sur eux. "Don't get used to it." La dure réalité qu’elle se sent obligée de répéter. Le monde réel qu’elle retrouve sans même le vouloir. Elle continue de caresser doucement les cheveux de Kane mais sa seconde main s’est reposée sur son ventre et son esprit est ailleurs. Ils jouent à un jeu qu’ils auraient déjà dû arrêter il y a longtemps ; ce même jeu qu’ils n’auraient sans doute jamais dû commencer. Le coeur de la blonde bat encore la chamade, sa tête se pose sur celle du pompier. "My uncle prepared the guest room for me." Elle n’ose pas le dire de but en blanc. Elle n’ose pas lui dire qu’elle va partir bientôt et qu’il sera à nouveau tout seul dans cet appartement trop petit pour deux mais trop grand pour lui seul. Elle aurait tant aimé être suffisante pour tout le monde et pouvoir concilier tous les partis.

 

« Don’t get used to it. » Ca fait mal. Comme un gros coup sec derrière la nuque. Je le savais déjà. Depuis toujours. Mais elle l’avait jamais dit si clairement. Maybe she is joking. Mais je sais pas pourquoi je le sens pas comme une blague cette fois. Malgré sa proximité et sa nudité, y’a un truc dans la façon qu’elle a eu de dire ces mots. Je saurais pas l’expliquer. Elle a toujours sa main dans mes cheveux et je ne bouge pas d’un poil non plus. Elle est là, maintenant. C’est ce que je me répète depuis si longtemps. Faut pas que je pense trop loin. Que je profite maintenant. Mais en même temps je veux que le temps passe vite pour que j’aille mieux. Ca va pas ensemble tout ça. « My uncle prepared the guest room for me. » Un autre coup sec derrière la nuque. Or a tiny one in the ribs. Elle les enchaîne et j’aime pas que ça me fasse si mal alors que je sais déjà que c’est ça la suite logique. Je le sais mais je veux pas. Je veux qu’elle change d’avis. Je veux qu’elle reste avec moi. Je suis une needy bitch. Je sais. Elle me donne tout ce dont j’ai besoin là. J’espère que moi aussi. I am not. She needs the fucking father. Je le déteste tellement ce gars. Je le connais pas mais s’il avait pas fuck up avec le préservatif, si y’en a eu un, on en serait pas là. Mais encore une fois peut être que si. Ca aurait juste été une autre façon. Je suis jamais le premier choix. Jamais. Et je suis tellement résigné que je suis même pas en train de m’accrocher à elle. Je suis juste là. Tel que je l’étais avant qu’elle disent ces mots.

« You can come at my place any time you want. When you’re sick of the crying or I don’t know… Just need some rest far from the tiny human. »

Parce que je veux bien croire que Tim va s’occuper du kid. C’est le père. L’oncle aussi va sûrement aider. Elle aura du temps. I hope. Hope. Fuck. Qui va garder le chien ? Mais je demande pas. Je veux pas qu’on se prépare si bien parce que je compte bien tenter de tout faire fuck up. Parce que je suis grave égoïste. Je suis aussi grave amoureux…

« I’ll cuddle you any time of the day or the night you need. »

Parce que je veux pas concevoir qu’on se voit plus du tout après. Je sais que je vais souffrir mais ça va pas changer grand chose pour être honnête. On verra comment ça va se passer. Mais j’arrive pas à m’imaginer couper les ponts avec elle. Peut être que j’ai coupé trop de pont aussi en ce moment et que j’ai atteint ma limite là. Y’a pas de raison que ça se passe comme ça avec Charlie. Tout repose juste sur comment je vais gérer avec elle qui a un kid dans les parages. Mais mon coeur se brise tellement alors que mes lèvres vont se poser sur sa joue…

Le calme et la douceur de Kane continueront toujours d’étonner la blonde, peu importe quel nouveau sujet houleux elle aura inopinément décidé d’aborder. « You can come at my place any time you want. When you’re sick of the crying or I don’t know… Just need some rest far from the tiny human. » Impossible de lui en vouloir de continuer à s’accrocher puisqu’elle non plus n’a pas envie de s’en aller. Nul doute qu’elle sera heureuse de le revoir, même si apparemment il exclut déjà l’enfant de ces réunions à venir. Il ne pourra pas nier son existence pour toujours mais Charlie se garde encore de le lui dire. L’enfant n’est pas né, elle n’est pas partie. Ils sont encore ensemble, d’une manière ou d’une autre. Ce sont ses cheveux à lui qu’elle caresse et non pas ceux de Tim. L’équilibre est instable mais ils arrivent à s’en sortir encore pour un temps. « I’ll cuddle you any time of the day or the night you need. » Si c’était seulement à propos de ce dont elle a besoin et ce dont elle a envie alors elle aurait arrêté le temps pour simplement rester proche de lui dans cet hôtel pour le restant de leur vie. « My saviour. » Elle accepte le baiser sur sa joue dans un sourire et se retient de chantonner des lyrics qui n’ont rien de joyeux et qui ne sont pas ce qu’elle voudrait lui dire. « When do we need to go ? Can’t we stay here forever ? » Charlie se décale et se retourne en sa direction pour pouvoir le regarder dans les yeux alors qu’elle repose sa joue sur le coussin. Son index passe délicatement dessus chaque marque laissée par ses dents et succions alors que son esprit se perd ailleurs. « I wish I could stay with you too. » Le couteau qu’elle enfonce dans la plaie, qu’elle remue encore et encore. Ses mots sont sincères mais plus rien ne peut être changé désormais.

 
« My saviour. » Ouais. Non. Pas du tout. Je suis pas du tout son sauveur. C’est plus elle qui l’est pour moi. Aucune idée comment je serai en ce moment même si j’étais seul. Je veux pas l’imaginer. Elle est là. Ca sert à rien de faire des suppositions. Je cogite déjà beaucoup trop sur tout. J’essaie de faire en sorte que non. Je suis déjà mieux sur le sujet. Vraiment. Mais au fond je cogite toujours trop. C’est dur de se changer en tant que personne. C’est dur quand on aime autant. C’est dur. « When do we need to go ? Can’t we stay here forever ? » Ses yeux qui trouvent les miens alors que mon visage s’est dirigé en sa direction pile au bon moment.

« We can extend our stay. »

Parce que je ne veux pas partir non plus. On est bien là. Ce séjour qui commence parfaitement, ou presque. Ces mentions de l’avenir où elle habitera plus avec moi font mal mais c’est la réalité. Il faut que je l’accepte. On se voile pas la face et ça, c’est un truc que j’apprécie grandement. « I wish I could stay with you too. » Elle en remet une couche. Ca fait bizarrement moins mal la deuxième fois. Not true.  Mais je me focalise sur son index qui parcours ma peau. Ma main qui est à présent sur son ventre et je ne m’en étais pas rendu compte. Je la remonte doucement derrière jusqu’à son dos.

« We’ll figure something out… »

Tellement de supposition dans cette phrase. De possibilités. De quoi je parle ? I need to be more clear. Mais je bute sur les mots et je me sens con parce qu’avec Charlie ça a toujours été sans filtre et c’est pas aujourd’hui que ça devrait changer.

« I’m gonna move to another place. I want a piano. »

C’est ça qui m’a décidé la dernière fois. C’est trop petit pour que j’ajoute un piano chez moi là. C’est trop petit et je veux commencer à être un peu plus adulte. Je sais que je suis loin du compte mais avoir un véritable appartement et pas juste un studio ça va déjà me faire me sentir plus responsable. Plus sérieux. Plus adulte.

« You get a kid. I get a piano. »

Pourquoi ça me fait sourire ? Pourquoi je dis ça à voix haute aussi ?

Elle laisse sa tête glisser sur le coussin et ses épaules s’enfoncent un peu plus sous la couverture, dans leur monde à eux. « We can extend our stay. » Sans répondre, elle cherche une de ses mains pour jouer de ses doigts et caresser doucement ses phalanges. Elle y lie ses propres doigts et tente de trouver n’importe quel moyen de rester proche de lui. Ce monde ci est peut être parfait mais il n’est pas le leur. Ce n’est pas ici qu’ils appartiennent ni même dans cet endroit qu’ils doivent rester ou s’habituer à séjourner. Les meilleurs instants sont les plus courts.

« We’ll figure something out… » Ses sourcils se froncent un instant, ne sachant réellement où est ce qu’il veut en venir. Charlie ne sait pas si elle doit le prendre au pied de la lettre ou se contenter de trouver sa réplique touchante. Finalement aucun des deux ne l’emporte, elle se contente de rester silencieuse et de plonger ses yeux dans les siens. Ce sont ces instants là qu’elle chérit le plus et ce sont ces exacts mêmes instants qu’elle aimerait ne jamais perdre. Lorsqu’il passe sa main dans son dos, celui ci se cambre naturellement et rapproche un peu plus sa tête de la sienne. Elle referme sa main sur celle du blond alors qu’il remet le sujet du déménagement au bout du jour. « I’m gonna move to another place. I want a piano. » La seule peur de la jeune femme résidait dans le fait qu’il déménage dans l’optique d’avoir un plus grand appartement pour deux. Son autre peur résidait dans le fait qu’elle soit cette seconde personne alors qu’au fond de son cœur les choses semblent claires - et elle pense l’avoir été envers Kane. Alors le piano apparaît comme une excellente raison de vouloir déménager et changer de vie. Elle sait que cela pourrait avoir une immense importance pour lui, emplie de symbolique. Ce ne semble être qu’une excellente iniative. « You get a kid. I get a piano. » Le sourire de la blonde s’agrandit et elle rigole un instant. Elle aurait pu mal interpréter cette phrase de mille manières différentes mais cette fois ci ce n’est pas le cas. Il essaye de suivre le rythme sans s’imposer et elle comprend enfin. Il ne tente que de faire les choses au mieux, depuis le début. Les erreurs, aussi nombreuses soient-elles, ont toujours été les leurs. Pas seulement celles de Kane. Ils ont toujours été deux, dans cette histoire. ”And everyone is finally happy.” C’est mal exprimé, c’est mal balancé, c’est indélicat mais l’intention y est. Elle veut seulement son bonheur à lui aussi, sans enfant et avec un piano. Ok, deal. Moins de couches et de petits pots, un peu plus de poussière. "It's a good idea. The piano. And moving out. It's good for you."

Charlie se rapproche de lui dans un élan, relâche sa main pour venir poser ses doigt derrière son oreille et l’embrasser un instant du bout de ses lèvres. Leurs têtes restent proche et elle rouvre ses yeux, un sourire sur le bout des lèvres. ”Didn’t the girl talk about blue lagoons ?” Ça y est, elle n'arrive déjà plus à tenir en place. Et elle a du fond de teint pour cacher quelques marques, aussi.