Marley est de retour en ville. Et d'après le message de Jackson, je reste persuadé qu'il a de nouveau craqué comme un gros con. Il le sait pourtant que Marley n'est pas bonne pour lui, que cette relation toxique qu'ils entretiennent ne mène à rien si ce n'est à une santé mentale de merde. J'avoue que j'en veux un peu à mon meilleur ami de me laisser ainsi dans le noir et me laisser me faire tous les films du monde, mais j'en veux encore plus à cette salope de Marley qui, je le sais, n'est revenue que pour foutre à nouveau la merde dans la tête et la vie de Jackson.

C'est à tout cela que je pense lorsque, installé au comptoir du bar, je sirote mon deuxième cocktail de la soirée et que mon regard glisse sur les personnes présente. J'aurais pu venir avec Erika, mais elle a décidé de faire sa feignasse casanière et est sans doute en pyjama devant une série de merde. Dans un soupir, je reprends mon verre en main et en prends une gorgée, tout en me rappelant des messages de mon meilleur ami : je dois l'empêcher de boire. Parce qu'il risque de craquer à nouveau totalement ? Je ferme un instant les yeux, secouant la tête.

Et lorsque je les rouvre, j'ai du mal à croire ce que je suis en train de voir. La silhouette là-bas, celle qui se dessine à travers les gens et qui se fraye un passage jusqu'au bar, je la reconnaîtrais entre mille. Reste subtil, Louisa me dis-je pour moi-même alors que je lève la main et que j'affiche mon plus large et beau sourire « Marley !» Interpellais-je la jeune femme, mon sourire se faisant encore plus grand lorsque nos regards se croisent «Qu'est-ce que tu fou là ? » Demandais-je lorsqu'elle arrive à ma hauteur « T'es de retour pour le week-end ? » Demandais-je, jouant parfaitement bien la comédie, la crédulité se lisant sur mon visage.

(& @Jackson Mills parce que je suis sûre qu'il est assez curieux pour avoir envie de lire ça )

Voir Marley débarquer dans le bar dans lequel je me suis réfugier moi-même, me crispe d’une manière absolument dégueulasse. Je ne la supporte pas cette salope, je ne l’ai jamais supporté et je ne la supporterais jamais. Là, elle s’avance vers moi comme si elle était la reine de la soirée, alors que je sais qu’elle n’est qu’une sous-merde. J’ai envie de lui cracher tout mon venin à la gueule, mais je n’ai pas le droit de laisser ma couverture s’effriter. J’ai promis à Jackson que je ne me mêlerais pas de ses affaires personnelles. Et même si j’ai très envie de lui éclater mon verre dans la tronche, je lui offre un large sourire comme j’ai l’habitude de lui offrir, utilisant un ton enjouer. Pas trop ni pas assez, juste de façon à ce qu’elle croit à mon petit manège.

«Ah, tu marques un point, là » dis-je en rigolant de bon cœur lorsque Marley me répond que, comme moi, elle boit un coup ici. Elle m’annonce ensuite qu’elle s’est réinstallé dans le coin, me faisant arquer les sourcils par surprise « Ah ouais ? Depuis quand ? Définitivement ?» demandais-je alors qu’elle se penche sur le comptoir pour commander un mojito «là même chose » surenchérissais-je avec un sourire adressé au serveur, avant que Marley ne reprenne la parole pour s’excuser de ne pas m’avoir prévenue de son retour mais c’était plus ou moins un coup de tête «Oh non, ne t’excuse pas. Je comprends totalement, quand on est dans le stress comme ça on a autre chose à penser que de prévenir qui que ce soit » sauf Jackson, n’est-ce pas, bitch ? reprenais-je pour moi-même avant de hausser les épaules.

« Moi ça va plutôt bien » dis-je en haussant les épaules « Je reviens d’un training de trois mois aux USA + mission au moyen orient. C’est intense, autant physiquement que mentalement. Mais tellement gratifiant ! Les méthodes d’entraînements en Amériques sont tellement différentes que celles qu’on ici, mais c’était hyper formateur. » expliquais-je, enjoué comme à mon habitude lorsque je parle de mon métier et de mon évolution en tant que pilote « Et toi ? pourquoi est-ce que t’as quitté Sydney ?»

Je garde mon sourire affiché sur mon visage, faignant l’intérêt que je porte aux paroles de la jeune femme. Elle a beau dire ce qu’elle veut, dans mon esprit, son retour rime avec Jackson et ça me déplait réellement. Toutefois, je hoche la tête, compréhensive, lorsque la jeune femme m’avoue être revenu sur un coup de tête, supposant qu’elle aurait eu bien assez de temps avant de prévenir les gens ici. « Tu as raison. Je pense que j’aurais fait de même » hochais-je la tête en prenant une gorgé de mon cocktail « Et tu habites où maintenant ? De retour dans le même quartier que tu as quitté ? Ou as-tu choisi de découvrir un autre coin de la ville?» demandais-je, curieuse de savoir si elle est de nouveau dans le même voisinage que Jackson ou si elle a enfin compris qu’elle devait lui foutre la paix ?

«C’était aussi bien que peut être la guerre » répondais-je sobrement lorsque Marley me demande comment était ma mission. « Ce n’est jamais fun, mais c’était une mission intéressante» et c’est tout ce qu’elle saura. Les gens n’ont pas besoin de savoir exactement ce que nous faisons dans ces pays-là, les missions étant, de toute manière classées secret défense. Ainsi donc, je reviens à la charge pour changer de sujet, remettant le retour de Marley sur le tapis et fronçant légèrement les sourcils lorsqu’elle me reprend sur la ville « Ah…mais t’as pas fait un saut à Sydney entre ton départ de Brisbane et ton installation à Melbourne ?» demandais-je « Ah, bon …pardon, je croyais. Désolée, au temps pour moi, je dois confondre » ou alors t’es juste trop conne pour t’en rappeler, ajoutais-je pour moi-même alors qu’elle m’informe travailler pour la télévision en tant que maquilleuse professionnelle «Ah ouais, intéressant ! » dis-je en prenant une gorgé de ma boisson « ça doit être cool de côtoyer tout ce monde ! Dis-moi, les stars, elles sont aussi chiante et capricieuse comme on les décrit ? » demandais-je sur le ton de la confidence étant, pour le coup, vraiment intéressée par la réponse.

« Il n’y aucune nouvelle mission de prévue ces prochains temps » dis-je en haussant les épaules « Du moins, plus cette année en tout cas, on verra bien si on m’assigne sur un nouveau déploiement l’année prochaine » je souris doucement et plante mon regard dans celui de mon amie « Et du coup ? Est-ce que tu as quelqu’un dans la vie depuis le temps ?»

Si j'étais moins bonne comédienne, j'aurais grincé des dents et serrer la mâchoire lorsque la jeune femme m'annonce avoir retrouvé un pied-à-terre dans le même quartier qu'elle a quitté quelques années plus tôt. Mais comme j'ai des années d'expériences dans le fait d'être une fausse amie, je ne fais que hocher la tête « J'avais presque oublié à quel point tu avais les habitudes tenaces» je laisse échapper un rire « En même temps, Fortitude valley est un super quartier » haussais-je les épaules « J'habite pas très loin à Spring Hill » en gros je peux te surveiller assez facilement, ma petite Marley, que je reprends pour moi-même.

Nous changeons ensuite de sujet, parlons brièvement de la mission de laquelle je reviens sans nous y attarder, car je ne peux, légalement, pas en parler, mais en plus parce que ce n'est pas un sujet qui est très intéressant. Je détourne donc la conversation pour que parler de Marley et de son job de maquilleuse, m'amusant de l'anecdote qu'elle m'avoue « Les gens sont idiot » je laisse échapper un rire et secoue la tête « Mais du coup, la grande question est… Est-ce que tu as accepté de le faire ?» j'arque un sourcil, défiant Marley du regard de me dire la vérité.

Et finalement, vient la question qui me brûlait les lèvres depuis tout ce temps : y a-t-il un homme dans la vie de Marley ? La réponse n'est pas celle que j'aurais aimé entendre, mais elle ne m'étonne que très peu : il y en avait un, mais plus maintenant. « Je vois… Marley la briseuse de cœur à encore frapper !» je rigole de bon cœur même si, dans le fond, il y a une certaine rancœur, car je ne peux m'empêcher de me dire que la jeune femme a fait à cet autre homme exactement ce qu'elle a fait à Jackson.

« Et oui, il y a quelqu'un dans ma vie depuis quelques mois » je fini mon verre « Un jour, tu viendras chez moi et je te présenterais Erika. Deal ?» je lui offre un large sourire puis attrape mon sac « Je vais devoir te laisser d'ailleurs, elle m'attend à la maison et ce n'est pas une femme qu'il faut laisser attendre longtemps » me laissant glisser de ma chaise, je me place devant la jeune femme puis lui offre un large sourire et l'enlace « Je suis contente que tu sois de retour » ou pas. Dans cette position, je pourrais tellement facilement l'étouffer cette salope.