« J’en suis ravis. Après tout, si j’ai bien compris, il ne vaut mieux pas déplaire à un Coventry. »
« C’est souvent plus prudent. »

Ils n’étaient pas une fratrie assoiffée par le sang, mais il était coutume de ne pas vouloir se mettre un Coventry à dos quand on connaissait l’étendue de cette famille au sein même de l’enclave de Brisbane. Comme les autres créatures qui autrefois se tapissaient dans la pénombre était on ne peut plus réelle, faites de chair et d’os, le cauchemar des enfants en grandeur nature. « Alors quoi ? Ce n’est que le début ? Viendrons ensuite, les ogres et les démons ? Ou sont passés les fées et les anges ? » Il eut un rire amusé par la discussion, quelque peu invraisemblable au vu de leur situation. « Allons, chacun porte en lui un démon, non ? » Ils n’avaient pas besoin de revêtir une force hideuse pour exister ceux-là. « Quant aux fées et autres pimprenelles des champs, je crois que cela entre plus dans votre registre. » Il lui avait bien parlé de communion avec la nature et autres conneries dans le genre. Il devait bien exister dans leur folklore quelques créatures étranges. « Hey ! Tu sais quel est le point commun entre les chasseurs, les sorciers, les vampires et les loups-garous ? A la base, tous étaient des humains normaux. » Arthur secoua la tête de déconvenue. « C’est là que tu te trompes. Les loups sont des lignée qui n’ont plus rien d’humain depuis longtemps. » Comme une sorte de transmission par le sang.

Si la discussion lui paraissait sympathique, comme une légère distraction, alors qu’ils s’enfonçaient toujours un peu plus dans les bois. Arthur dut prendre une décision sur l’instant, lorsque la magie se divisa en deux, menant vers deux chemins distincts. Il prit l’initiative de suivre son instinct avant que la magie ne lui joue des tours. « Quoi ? Mais pourquoi je ferais ça ? Ça n’a aucun sens ? » Il disait vrai, mais Arthur perdait patience, lui qui se voyait déjà si près du but. [color=darkgoldenrod]« Je ne comprends pas. » Plus rien ne semblait donner de sens à cette quête étrange. « Les loups-garous ne disparaissent pas par magie, mais les oiseaux magiques oui ! » Il avait la sensation de converser avec un fou. « Mais laisse-moi réfléchir ! Tu crois quoi, qu’il m’a envoyé un télégramme avant de disparaître ! » - « Tu n’as pas une connexion étrange avec tout ça. » Il avait bien parlé de cela pourtant, non ?

« Le sort peut cesser si son objet s’éteint. Si le loup est mort, il n’y a plus rien à suivre, alors il disparaît. Tu veux qu’on cherche encore ? » Alors il serait mort ? Mais il y en avait un autre dans le coin, non ? Arthur hocha la tête, resserrant l’étreinte de ses doigts autour du canon de son fusil. « Avançons encore un peu, je veux en avoir le cœur net. » Et a quelques mètres de là, dans une petite clairière gisait le corps du loup tout aussi difforme. Par acquit de conscience, avant de faire le moindre pas supplémentaire, Arthur tira sur la dépouille. « Maintenant, il n’agira plus. » Il alla s’en assurer malgré tout, avant de retrouver celui qui, au final, l’avait tant aidé. « Merci pour ton aide si précieuse ! » Il se devait de se rattraper. « Je m’excuse de m’être ainsi emporté, l’adrénaline du moment certainement. » Il s’était laissé emporter par la traque avant toute chose. « Je t’en dois une. » Et même plusieurs. « Véritablement ! » Et Arthur était un homme de parole.