La nuit fut courte. Bien trop courte, pour que j’ai réellement les yeux en face des trous. Cela avait plutôt bien commencé pourtant. Avec Jill, on s’est rendu compte que les jumeaux arrivent mieux à dormir lorsqu’on les met ensemble dans le même berceau. Ils se collent l’un à l’autre et cela semble les rassurer, un peu comme lorsqu’ils n’étaient rien que tous les deux dans le ventre de leur mère. On a même pu passer un moment en tête à tête et c’était nécessaire. Mais vers minuit, alors que je venais à peine de réellement m’endormir, Tracy s'est mise à pleurer. D’abord doucement puis des hurlements qui ont bien entendu réveiller son frère. Après ça, se fut légèrement l’enfer. Si Bowie a pu se calmer et retourner dans le berceau, pour Tracy se fut toute une autre histoire. Elle refusait qu’on la pose. Même après avoir mangé, même avec une couche propre, même après des tonnes de câlins et de berceuse. Dès que l’un d’entre nous osait la poser dans son berceau, elle se mettait à hurler de nouveau. Je crois que j’ai fini par m’endormir avec la petite sur le torse à un moment. Je ne sais plus vraiment et je me suis fait peur. J’aurais pu la lâcher par inadvertance. Alors, à quatre et demi du matin, j’ai abandonné l’idée de dormir tandis que ma fille semblait finalement taper sa meilleure nuit dans le lit entre sa mère et moi. J’ai passé mon temps à la surveiller et lorsqu’elle a commencé à chouiner de nouveau au petit matin, je l’ai emmené avec moi pour laisser Jill dormir.

Le café que j’ai dans la main et le troisième. Je suis épuisé, mais j’avais besoin de sortir un peu de la maison. Jill est avec Ginny, je savais que je pouvais m’échapper juste un instant. J’ai besoin de respirer, de faire le point. Bien entendu, j’ai emmené Logan avec moi. Il avait besoin de courir lui. Et seulement, je réalise que je ne vois plus mon chien. « Logan ! » J’attends un instant, mais il ne revient pas. « LOGAN ! » Non, non, non. Il est où ? Je jure qu’il était devant moi, il y a encore quelques minutes. « LOGAN REVIENS. » Il revient toujours d’habitude, il ne m’a jamais désobéi. Et voilà que la panique s’installe entre mes veines. Je tourne sur moi-même, souffle un peu trop fort. Où est mon chien ?

@danika riley

Tout ce que je voulais, c’est sortir prendre l’air. Juste quelques minutes avant de craquer parce que Jill aura encore fait un commentaire sur le fait que Tracy avait pleuré une bonne partie de la nuit. Je laissais ma femme et mes enfants en compagnie de Ginny. Ils seront en sécurité, je sais que la jeune McGrath peut prendre le relais. Je lui fais confiance à mille pourcents. L’excuse parfaite était de sortir Logan pour qu’il puisse aller se dégourdir les jambes. J’en avais profité pour faire un détour au Death Before Decaf et mon beau-frère voyant ma tête, et probablement mes cernes de trois kilomètres, m’as offert une tasse de café sans même que je n’ai le temps de passer commande. Je lui avais répondu par un sourire avant d’emmener mon fidèle compagnon au parc. Et là… Je crois que j’ai commencé à m’assoupir sur place.

Il était devant moi Logan, j’en suis certain. Il gambadait tranquillement dans l’herbe à renifler, je ne sais quoi. Lorsque je reviens à moi, après m’être longuement perdu dans mes pensées, je ne trouve plus mon compagnon a quatre pattes. Il a complètement disparu et je commence à paniquer. Il ne manquait plus que ça vraiment, perdre mon chien. Je commence à hurler dans le parc, effrayant probablement les gamins qui jouent non loin. Je ne cesse de tourner sur moi-même, incapable de bouger plus loin que le spot où je me trouve. S’il me cherche et que je m’en vais, je ne le retrouverais jamais. Tout s’emballe dans mon esprit et je sursaute violemment lorsqu’une brunette s’adresse à moi et que Logan reviens en courant dans mes jambes. « Logan ! » que je crie un peu trop fort en tombant à genoux pour venir caresser la tête de mon chien qui sautille dans tous les sens. « Tu viens de me faire la peur de ma vie. » Et de nouveau, la jeune femme s’adresse à moi, m’expliquant que Logan était parti avec son chien. « Merci. J’ai vraiment eu peur. » Je remarque que son compagnon à quatre pattes ressemble un peu à mon chien. « Tu voulais te barrer avec ton pote en fait ?! » que je demande à Logan qui jappe en remuant la queue. « J’espère qu’il ne vous a pas embêté. »

@danika riley

Il n’avait fallu que quelques semaines dans mon immense maison, seul comme jamais, pour que je finisse par me rendre compte que ce n’était pas pour moi. J’avais ressenti le besoin de partager mon toit. L’idée d’adopter un chien m’était venu bien rapidement. J’avais d’abord arpenté les allées de la SPA, attendant le coup de foudre celui que se devrait instantané, tout simplement. Il n’a jamais eu lieu alors mon attention s'est détourné vers les chenils, il a fallu moult recherche pour en trouver un bienfaisant. Et c’est là, après des semaines et des semaines, que j’ai découvert le chenil d’une femme d’un certain âge et que mon regard a croisé celui de Logan, un regard ensorcelant. Il n’avait fallu qu’une courte discussion avant que je ne l’adopte sur-le-champ. Cette petite boule de poil était tout ce qu’il y a de plus attachant. Il est rapidement devenu mon fidèle compagnon et il ne se passait plus une journée sans qu’il ne m’accompagne par ses aboiements. C’est d’ailleurs ce qui finis par m’inquiéter lorsque je réalise que Logan n’est plus autour de moi et qu’il semble s’être en aller d’agacement. Il s’en fiche que je sois complètement fatigué, je ne lui prête pas assez attention depuis quelque temps et il me le fait savoir efficacement. Mais la panique me gagne alors que je ne cesse de chercher mon chien qui semble avoir disparu radicalement.

C’est seulement une dizaine de minutes plus tard, qu’une brunette m’aborde, mon chien à ses trousses et cela en est complètement désarmant. Il fait bien trop confiance aux inconnus Logan, et ce, sans ménagement. Elle me sourit sans engagement. « Il est plutôt joueur ce garnement. » que je plaisante vaillamment. « Il est le plus beau même dans ses aboiements. » que je plaisante en jacassant. Le chien de la jeune femme semble véritablement jaloux et c’est un peu embarrassant. « Tu es tout aussi beau Pepsi et vaillant. » C’est plutôt un bel équivalent. « J’étais perdu dans mes pensées, il est parti en vagabondant. » Un sourire un peu plus vaillant. « Il a trois ans. » Un bébé qui n’en est plus réellement un, mais qui fera tout pour réclamer des câlins gentiment. « Merci de me l’avoir ramené, c’est un peu embarrassant. » Que je concède timidement. « Je peux vous offrir un café en remerciement ? »

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Elle est tout sourire la jeune femme alors que je peine à garder les yeux ouverts. Je ne sais plus comment on entretient une conversation civilisée avec une inconnue, mais elle s’occupe de tout, la petite brunette. Elle me raconte même une anecdote concernant son chien. L’idée de perdre Logan pendant ce qui semble être des heures me glace le sang. Je serais incapable de garder mon sang froid. La crise d’angoisse pointerait probablement son nez au bout de quelques minutes seulement. Elle m’explique à quel point cela avait pu être horrible pour elle et je hoche la tête. « Mon dieu, je comprends. » Mes yeux se posent à nouveau sur Logan qui court dans tous les sens avec son nouveau copain. Il ne s’en va jamais trop loin, mais cette fois, il m’avait déjà donné une sacrée frayeur. « Tu me refais jamais un truc pareil Logan. »

On finit par aller se prendre un café auprès d’un des vendeurs ambulants. La jeune femme insiste pour m’offrir la tasse du breuvage brûlant et clairement, je n’ai pas le force de négocier avec elle. « Merci. » que je murmure alors que je porte le gobelet à mes lèvres. Il est loin d’être affreux, mais ce n’est pas clairement le meilleur non plus. « Ça ne vaudra jamais le café du DBD. » Non clairement, je fais rarement des compliments à Matt, mais il faut avouer que rien ne vaudra jamais le café des McGrath. Ils ont trouvé LA recette dont je ne pourrais plus jamais me passer.

« Bailey. » que j’annonce alors que Danika me taquine quelque peu. Il faut croire que je ne peux vraiment plus dissimuler mes cernes désormais. « Non j’étais juste perdu dans mes pensées. » A des kilomètres d’ici, en train de remettre toute ma vie en question. « J’ai deux nourrissons à la maison, on dort pas beaucoup en ce moment. » Et je pensais que venir prendre l’air avec Logan allait me faire du bien. Clairement, il vient de me réveiller comme jamais le chenapan.

On aurait pu se séparer sur un discours poli après qu'elle m'es aidé a retrouver Logan. Pourtant, il semblerait que l'on soit tous les deux à la recherche d'un peu de compagnie, lorsque l'on décide de s'accorder une pause café ensemble. Nos deux chiens semblent ravis de pouvoir rallonger leur temps de jeu et je dois dire qu'une conversation avec quelqu'un de complètement extérieur ne me fera pas de mal. Elle a un sourire tout ce qu'il y a de plus solaires Danika et cela fait chaud au cœur. Tout autant que la tasse de café qu'elle me tends même si cette dernière ne trouvera jamais réellement grâce à mes yeux tant j'ai trop longtemps été perfusé par la recette des McGrath. Je lui lance un regard surpris lorsque la jeune femme semble également connaître la famille australienne. Et c'est comme cela que j'apprends qu'elle est la nouvelle recrue de Matt. « Pas vraiment un adepte du DBD, mais plutôt un adepte du café préparé par un McGrath. » C'est Ginny qui m'avait initier et Jill qui avait repris la main. « Matt est mon beau-frère. » que je finis par souffler, moi-même surpris du titre que j'associe à son prénom. C'est bien la première fois que je le qualifie ainsi alors qu'il est également devenu le parrain de ma fille. Elle n'a pas besoin de connaître toutes nos histoires de famille, la brunette. « J'espère que tu vas t'y plaire en tout cas. » Le café est un endroit sympa, il y règne toujours une bonne ambiance et je ne vais pas le dénigrer, Matt le gère d'une main de maître.

Il est plus simple de s'asseoir sur un banc quand nos cafés sont brûlant et nos chiens toujours aussi excités à l'idée de courir ensemble. La justification de ma fatigue trouve immédiatement grâce à ses yeux. C'est marrant comme les félicitations donne toujours l'impression d'insuffler un 'bon courage' à la suite, surtout lorsque j'annonce qu'ils sont deux. « Ils vont avoir trois semaines. » Déjà. Mais je me retiens de me lancer dans un laïus de papa poule qui finira probablement par la faire fuir. « Il faut trouver un rythme et boire des litres de cafés. » Beaucoup, beaucoup de café même. « En fait, on viendra te voir pour que j'ai ma dose de caféine et eux leur sortie du jour. » que je plaisante un peu. C'est Matt qui serait heureux. « Et tu auras l'occasion de voir ton nouveau patron complètement gaga aussi. »

Le monde est petit parfois tant, on réalise que l’on côtoie et connaît les mêmes personne. Ce n’est pas comme si je venais de lui annoncer que je connaissais en personne le Pape Jean Paul II, mais il faut croire que les McGrath s’en rapproche tant la famille possède sa petite réputation en ville. Elle semble réfléchir la brunette avant d’en déduire que je suis marié à Jill. « Oui, c’est ça. » Je m’abstiens d’ajouter que Ginny est mon ex-femme, cela fera désordre, je crois. Je préfère me concentrer sur ce que me raconte la jeune femme et de son amitié avec Swann. Je ne connais pas bien le jeune homme, mais je sais que les McGrath ne parlent de lui qu’en bien, il semble être apprécié pour sa mansuétude. « Je ne connais pas très bien Swann. » que je lui avoue malgré tout. Il mérite d’être connu le jeune homme, il faudrait peut-être que je remédie à tout cela un jour.

On en vient à parler des jumeaux, ils sont devenus mon seul sujet principal de conversation depuis le jour de leur naissance. Qui pourrait m’en vouloir lorsqu’ils sont deux petits êtres tout ce qu’il y a de plus adorable. Plus les jours passent, plus je revendique mon côté papa poule, c’est plus fort que moi. « On a eu le jackpot, une fille et un garçon. » que je plaisante à sa suite. C’est vrai que lorsque l’on nous a annoncé qu’il y avait deux bébés, jamais je n’avais imaginé le fait que l’on est un bébé de chaque sexe. J’avais rêvé de deux petites filles et je m’étais bien trompé. En rien, cela ne change quelque chose en mon amour pour mes enfants. « Et ils s’appellent Bowie et Tracy. » Si Tracy était un nom simple et courant qui avait été un véritable coup de cœur pour Jill, Bowie soulève toujours beaucoup plus de questions. Il sera fier de son prénom mon fils, je l’espère. Lorsque la brunette évoque le fait que bientôt, je devrais les surveiller en train de courir, je dois avouer que mon cœur s’emballe légèrement. « Mon dieu dit pas ça, je suis pas encore prêt. » Oh non clairement pas. Pour le moment, ils sont si petits et si fragiles. Chaque chose en son temps. « Je sonne comme un vieux papa poule, c’est affreux. » que je plaisante alors que nos deux chiens reviennent vers nous, langue pendante et l’air complètement crevé. « Vous vous êtes bien amusé tous les deux ? »