Les comédiens et les comédiennes s’inclinent humblement devant le public tandis qu’une ruée d’applaudissements se projette contre la scène. Les célébrés envoient leurs mains en l’air, les lambeaux de tissu s’envolant à leur poignet. C’est au tour de Raphael et des dix autres danseuses  de remercier le public alors ils arrivent sur scène en trottinant, ayant préparé pendant des semaines cette petites chorégraphie qui clôturerait leur aventure. Pour cette représentation finale, Raphael est vêtu d’une crinière de lion mâle et toutes ses accompagnatrices sont déguisées en lionnes. Ce n’était évidemment pas son idée mais bien des artistes des costumes et des décors. Le poil de sa crinière se colle à son front trempé de sueur mais c’est un énorme sourire qui étire son visage alors qu’il s’incline une première fois, puis une seconde, tenant les mains de deux filles à sa droite, à sa gauche. Qu’est-ce que ça lui fait du bien d’être la vedette – même si, bon, les spectateurs regardent probablement les comédiens principaux, ceux qui interprétaient les rôles important du magicien d’Oz. « Bravoooo ! Bravoooooo ! » Lance une voix masculine dans le public, celle de Tom, puis celle de Jeremy. « BRAVO ! » Le jeune adolescent les remarque rapidement et leur fait signe de la main, fier d’avoir pu montrer son talents à ses pères qui ont été les premiers à acheter des billets pour la comédie musicale.

Quelques minutes plus tard, les lumières se rallument dans la salle et tous les artistes de la scène se rejoignent dans les coulissent. L’ambiance est à la joie et aux rires. Ce soir, c’était la dernière représentation du spectacle et tout le monde est heureux d’avoir vécu une telle aventure. Mais, comme d’habitude, Raphael préfère garder une distance avec tout le monde et va se planter devant un miroir pour retirer grossièrement le maquillage orangé dans son visage. Il sourit sans vraiment s’en rendre compte. Il a le cœur gros. Du coin de l’oreille, il entend une annonce de la part d’un des plus populaires : « Vous êtes invités chez moi ! Amenez de quoi boire, on va fêter le succès de la pièce ! » Il observe le groupe qui s’est formé par le reflet du miroir et sourit doucement avant de reporter son attention sur les couleurs décorant son visage. Il n’a pas l’intention d’y aller, à cette fête, et ses pères ont été avertis : ils l’attendent probablement à la sortie de la salle pour le ramener chez eux.

Elle a des amis. Elle n'en a jamais eu de tout le lycée, elle a toujours été celle en retrait à qui personne ne parlait parce que dès qu'on s'approchait d'elle elle cachait sa tête derrière ses carnets à dessiner ou ses briques à lire même pas obligatoires durant les cours.

Pourtant la pièce lui a permis de rencontrer d'autres artistes, même les plus méconnus. Evie, une cheerleader qui secrètement rêve de quitter l'école avant le collège pour devenir une auteure ; elle qui a la tête qui déborde d'idées. Et Alex, un pro des maths qui, une fois qu'on lui met un bout de bois entre les mains, fait de tels miracles que de ne pas devenir ébéniste serait un gâchis. Elle traîne avec Evie et Alex depuis quelques jours déjà, eux qu'elles ne côtoyaient que dans les coulisses et qui ont commencé à doucement lui parler un peu plus qu'à l'habitude hors des murs de la salle de spectacle.

Evie est euphorique quand elle sort de scène, elle saute partout, sourit plus qu'elle ne l'a jamais fait durant toutes leurs chorégraphies pour encourager l'équipe scolaire de rugby. C'est elle avec ses joues rosées de lionne et ses cheveux crêpés en crinière de feu qui parle à Ginny de la soirée organisée chez l'un des acteurs principaux. Là où la bande des populaires ouvrent leurs portes pour quelques heures aux autres. Elle a fini d'aider son amie à se démaquiller quand elle redresse la tête la McGrath, et qu'elle attrape des yeux la silhouette de Raphael qui semble lutter contre sa propre crinière toujours un peu trop solidement en place. « T'as besoin d'un coup de main? » qu'elle ose, timide, ne le laissant pas finir avant de lui donner la réponse à une question qu'elle-même vient de poser. « Il y a des pinces d'attachées à ton costume, derrière, dans la nuque. Pour ne pas qu'elle tombe pendant les derniers pas. »  ces mêmes pinces que s'il retire arriveront à enlever le reste en un tour de main.

Il a l’air stupide à se débattre devant le miroir alors que tous les autres profitent de leur costume jusqu’à la dernière seconde. Mais il commence à se noyer dans la sueur, Raphael. À la suite d’un tel effort, c’est normal pour lui de désirer un peu d’air. Il semble être le seul à vouloir rapidement tourner la page de cette comédie musicale mais ce ne sont que les apparences. S’il n’était pas aussi timide, il rejoindrait le groupe et rirait avec eux, gonflerait lui aussi des ballons de baudruche comme le font certains autres – et pourquoi ils font ça, d’ailleurs ? « T'as besoin d'un coup de main? » Il aurait sursauté si les coulisses n’étaient pas aussi bruyantes. Ginny a ce don d’apparaître sans qu’il ne s’y attende. La dernière fois, c’était lorsque son énorme morceau de décor s’est frotté contre ses vêtements pour bien le tacher de peinture soi-disant lavable à l’eau – non, il n’a jamais réussi à récupérer ce t-shirt. « J’étouffe ! » Il souffle en souriant légèrement, se battant contre le tissu étouffant qui encadre sa tête et qui lui donne des airs de clown. « Il y a des pinces d'attachées à ton costume, derrière, dans la nuque. Pour ne pas qu'elle tombe pendant les derniers pas. » Voilà une information intéressante. C’est donc ça qu’elle faisait, la costumière, quand elle est venue serrer quelques morceaux de tissu derrière lui. « Oh. » Il s’exclame avant de tendre les bras vers l’arrière pour atteindre les pinces en question mais ses doigts ne frôlent pas le moindre morceau de plastique. Il grince presque, son visage s’étirant en une grimace alors qu’il tourne sur lui-même comme un chien court après sa queue, en vain. Il se résout à abandonner la lutte. « À l’aide. » Que Raphael finit par ricaner, le souffle saccadé, les poumons compressés, les deux mains posés sur la table devant lui pour ne pas perdre l’équilibre. « Tu étais dans le public ? » Il demande, curieux de savoir si elle a pu observer la pièce confortablement installée dans l’un des sièges de la salle de spectacle.  

« J’étouffe ! » son éclat de rire à lui en provoque un franc, un authentique à elle. Il a de jolies fossettes que son maquillage masque, c'est dommage qu'elle pense Ginny, quand elle lui explique rapidement et simplement où il doit détacher son costume pour espérer respirer à nouveau.

Il tente de toutes ses forces, mais ses doigts partent dans tous les sens sans vraiment savoir où se mettre. Il a besoin de quelques repères qu'elle lui céderait bien volontiers. « À l’aide. » qu'il soufflera finalement, alors que la gamine inspire, qu'elle fronce des yeux avec un air faussement sérieux avant d'esquisser un pas dans sa direction. Il lui fait dos maintenant qu'elle s'approche, son regard noisettes attrapant le sien encore pétillant du spectacle dans la glace. « J'ai les mains froides, désolée d'avance. » elle souffle, l'adolescente aux doigts éternellement gelés peu importe la période de l'année.

« Tu étais dans le public ? » la question la fait sourire. Probablement parce qu'elle est fière du spectacle, qu'elle le sent fier lui aussi. La salle était comble ce soir, elle a vu ses pères enthousiastes, au bord de leurs sièges en rangée, leurs minois de fierté qui aurait été tellement difficiles à manquer. « Jusqu'à l'entracte. » elle explique calmement, ses iris concentrés et ses mains qui le sont toutes autant alors qu'elle s'affaire à détacher les fameuses pinces sans jamais frôler son épiderme à lui de la sienne à elle. Les barrières. « J'aime mieux voir la finale des coulisses. » elle finira par ajouter, un secret comme un autre. L'angle est mieux selon elle, derrière les rideaux, quand on voit les couleurs se mêler aux danses dans un angle que personne dans la salle ne soupçonnerait.

Un dernier rappel pour la soirée chez Carl (Adam? David?) et déjà la majorité des acteurs et des danseurs se pressent vers les vestiaires. « Tu y vas? »

« J'ai les mains froides, désolée d'avance. » Voilà un secret qu’elle n’a pas pu préserver la dernière fois qu’elle s’est empressée de glisser ses doigts sous son t-shirt pour le récupérer. La froideur de ses doigts l’avait pétrifié et il a dû compter quelques secondes dans sa tête pour retomber sur Terre. Mais ce détail ne le dérange pas maintenant qu’elle le prévient avant de le toucher. Docilement, il se place dos à elle pour la laisser atteindre les épingles que lui ne peut toucher du bout du doigt. Pour faire passer le temps – et surtout rompre le malaise – il l’interroge. Il veut savoir si elle a vu le spectacle auquel il aurait bien aimé assister. Il devra se contenter des vidéos qu’ont prises ses pères pour ramener des souvenirs à la maison. La qualité ne sera pas incroyable mais il pourra être fier de lui derrière la télévision. « Jusqu'à l'entracte. » Il hausse un sourcil et la laisse expliquer la raison de cette décision. « J'aime mieux voir la finale des coulisses. » Sa poitrine se soulève quand il souffle tout l’air contenu dans ses poumons par ses narines et il pivote très légèrement la tête pour capter son regard dans son angle mort. Quand il voit ses yeux noisette, il lui lance l’un de ces fameux regards qui signifient « t’es bizarre », la caractéristique qu’il ne cesse de lui attribuer. Parce qu’il le pense vraiment, mais pas en mal. Du moins, plus maintenant. Il a l’impression que l’esprit de Ginny flotte dans l’espace, parfois, au-dessus de la stratosphère. Et, pourtant, elle semble moins perdue que lui. « Iiiiish ! » Qu'il grince quand les doigts glacés de l'adolescente frôle son dos brûlant.  

« Tu y vas? » À sa question, il jette un regard au groupe qui retrouve la sortie. La moitié des acteurs ont préservé leur costume. « Hum… Non. » Il répond, honnête au sujet de cette décision qu’il a prise. « Je n’ai pas vraiment de potes dans le groupe, je me sentirais mal de me pointer chez quelqu’un que je ne connais pas. » Et il repose son regard dans le miroir pour revoir le maquillage à moitié effacé dans son visage. « Et toi ? »

Il la trouve étrange et contre toutes attentes, elle ne s'en froisse pas. Elle aime être elle-même Ginny, elle aime suivre ses propres idées et ses propres envies, même si parallèlement elle déteste être remarquée. À son coup d'oeil elle tient ses prunelles des siennes, lui offre un sourire de Joconde qu'elle-même n'arriverait pas à expliquer. Si son assurance à lui émane au point où parfois elle l'envie, sa différence à elle est probablement la chose qu'elle chérit le plus tant il la remarque encore aujourd'hui.

Quand ses doigts trouvent sa nuque elle le sent se braquer, il sursaute et laisse même échapper une exclamation qui la fait rire doucement. Elle s'excuse en silence, s'assurant que chaque geste est utile, que chaque manoeuvre est faite avec le plus de délicatesse possible. Ses sourcils se froncent sans qu'elle ne le réalise, elle ne relaxe son visage et décontracte sa mâchoire que lorsqu'elle sent ses prunelles à lui brûler son épiderme à elle dans la glace.

« Hum… Non. » il n'y va pas, et étrangement, elle est bien plus déçue par l'annonce que par la vision d'Evie qui tapote son poignet pour lui faire savoir qu'elle traîne, qu'elle est attendue. « Je n’ai pas vraiment de potes dans le groupe, je me sentirais mal de me pointer chez quelqu’un que je ne connais pas. » qu'il mentionne ne pas avoir d'amis à travers les autres de la troupe la fait tiquer par contre. Elle a bien vu à quel point il était solaire sur scène, comment toutes les danseuses traînaient autour de lui en rigolant une seconde, en s'assurant qu'il remarque leurs chorégraphies la suivante. « Et toi ? » elle y pense, elle hésite. Elle qui voulait y aller l'instant d'avant se demande pour quelles raisons finalement. « Ils ont invité tout le monde. » qu'elle cède, ne répondant pas à sa question tout de suite. « Ils invitent jamais personne d'autre qu'eux-même d'habitude. » son épaule qu'elle hausse, et la dernière pince qu'elle retire pour la poser à côté de ses mains appuyées sur la table. « Je pense que je vais y aller. Juste pour voir. Je suis certaine qu'il a une immense maison avec un super beau jardin. » elle est bien la seule à penser à ça, fille d'architectes, quand les autres énumèrent les bières qu'ils vont tenter de voler au supermarché. « Ce serait cool, que tu viennes toi aussi. » ce serait cool qu'il voit en elle une amie. Au moins.

Il est heureux dans sa solitude, en ce moment. L’adrénaline que le spectacle a envoyée dans son sang pompe encore son cœur. C’est l’endorphine, par la suite, qui commence à se frayer un chemin jusqu’à son cerveau et qui le fait cligner des paupières en attendant que toutes les épingles soient retirées de son costume devenu lourd sur ses épaules et sa tête. Jamais l’idée de se joindre au reste de la bande et de fêter chez l’un des garçons les plus populaires de l’école ne l’aurait tenté. Mais, quand Ginny commence à faire part de son envie d’y aller, il fronce les sourcils et se pose un moment avec sa conscience pour réfléchir. La voix de la jeune femme semble s’évanouir derrière lui. Il a l’impression de déjà faire un mauvais choix alors qu’elle continue à lui expliquer son ressenti vis-à-vis de cette soirée. « Je pense que je vais y aller. Juste pour voir. Je suis certaine qu'il a une immense maison avec un super beau jardin. » Certes, Adam n’est probablement pas né de parents paysans. Il suffit de voir les chaussures de basket qu’il porte, passant d’une paire rouge à une paire grise en un après-midi – c’est le genre de détail que Raphael remarque. Le sujet de l’alcool est évoqué dans les coulisses sous les regards douteux des enseignants encore présents mais le jeune danseur ne ressent aucun intérêt pour la consommation de ces boissons qui, à ce qu’il paraît, te déforment la cervelle. « Ce serait cool, que tu viennes toi aussi. » Il l’observe par le reflet du miroir en se mordant la lèvre inférieure. Sentant que sa coiffe de lion est moins pesante, il comprend que toutes les épingles ont été retirées. Délicatement, il la fait glisser le long de ses épaules et passe immédiatement une main dans ses cheveux plats pour les relever. « Tu as déjà été à un party ? » Il demande afin de s’assurer qu’il ne serait pas entre de mauvaises mains. C’est la peur de la nouveauté qui a cloué ses pieds dans le sol. La peur de ne pas être comme tous les autres et d’afficher sa différence en public.

Elle lui laisse une poignée de minutes le temps qu'il faut au final pour retirer sa coiffe et reprendre un peu contenance. Puis, elle attrape au passage quelques lingettes démaquillantes pour les lui tendre. Bien sûr qu'elle aurait voulu l'aider pour ça aussi, mais elle juge être déjà suffisamment entrée dans sa bulle pour l'instant. Un pas à la fois. Autour les jeunes s'activent et fidèle à elle-même, elle avance à son rythme Ginny, elle ne presse personne. Surtout pas quand elle apprécie le petit cocon de confort qu'il semble partager avec elle depuis un moment déjà. Elle sait bien la gamine, que ce n'est qu'éphémère, elle a appris la leçon et prendra ce qu'il lui donne sans jamais en demander plus. Mais l'impression de légèreté qui flotte entre eux lui plaît énormément.

« Tu as déjà été à un party ? »
« Non mais mon frère et ma soeur en font tout le temps. »

Pas invitée, pas assez populaire pour que ça arrive. N'en reste qu'elle a l'habitude quand Matt ramène ses potes de l'université à la maison, quand Jill fait tout un bordel sans nom avec ses amies et ses amants à la seconde où les parents quittent pour l'une de leurs énièmes soirées. Elle n'a jamais goûté une seule goutte d'alcool, elle n'a jamais joué la bouteille, elle n'a jamais mis la musique si forte que les murs en tremblent - mais elle a assisté à tout ça et à bien plus encore en regardant entre les barreaux des escaliers menant à sa chambre à l'étage le carnages de ses aînés.

« Ginny, t'as besoin d'un lift pour aller chez Adam? » c'est qu'elle s'impatiente encore plus au fil des minutes, Evie, quand elle interpelle la brunette à l'autre bout des loges. Désolée, pressée, et mal à l'aise de l'être, elle lui renvoie un oui timide avant de détourner son regard vers Raphael qui est toujours là, à se battre avec son maquillage à défaut d'avoir finit de se battre avec son costume. « Je pense qu'il habite à quelques rues à pied de notre rue à nous. » les voisins qui s'ignorent depuis une vie. « Si tu es fatigué ce sera pas trop laborieux de rentrer. » une raison de plus, un argument avec. Elle ne veut pas forcer, elle veut simplement qu'il sache que tant qu'elle est là, il est le bienvenu partout.

« Non mais mon frère et ma soeur en font tout le temps. » J’étais surpris de cette réponse. Je ne m’attendais pas à ce que la famille de Ginny soit aussi adepte de ce genre d’événement dans lesquels l’alcool est roi. En fait, j’avais appris seulement quelques semaines plus tôt qu’elle n’était pas fille unique. J’étais forcé à réaliser qu’il m’arrive un peu trop souvent de ne pas ouvrir mes yeux assez grands. « Ah bon. Chez vous ? » Je demandais, les lèvres pincées, craintif quant à la réponse qu’elle me donnerait. Je n’étais pas prêt à entendre une vingtième fois que je ne connais pas mes propres voisins et que je devrais sortir un peu de chez moi pour palier mon manque de vie sociale. Je baissais légèrement les yeux quand une tierce personne s’incrustait dans la discussion pour demander à Ginny si elle a besoin d’un lift pour se rendre jusqu’au party. Je n’étais toujours pas certain de la réponse à donner : mille et une pensées se bousculaient dans ma tête et m’empêchaient de réfléchir correctement aux pours et aux contres de mettre dans le pied dans le premier party de ma vie alors que je n’étais pas encore majeur. J’espérais peut-être que mes pères m’en empêchent en me faisant la morale mais je les connaissais et je savais qu’ils allaient m’encourager à confronter mes peurs. Ils le faisaient toujours. Je préférais me retourner vers le miroir pour me battre contre mon maquillage plutôt que contre l’ange et le démon dans ma tête. Pourtant, je continuais de les écouter d’une oreille, comme si, au fond, j’en avais envie. « Je pense qu'il habite à quelques rues à pied de notre rue à nous. » Je me retournais vers Ginny pour mieux lire les expressions sur son visage. « Ah ? » Je faisais semblant de ne pas montrer d’intérêt mais je continuais à lutter contre mes propres réflexions. « Si tu es fatigué ce sera pas trop laborieux de rentrer. » J’hésitais encore parce que j’avais peur. Je n’avais jamais été un garçon confiant, sauf lorsque je dansais, et ce party annonçait de nouvelles expériences qui me clouaient de peur. Pourtant, j’avais laissé ma jeunesse prendre le dessus. « D’accord. Mais je serai de retour chez moi avant dix heures. » J’espérais, du moins, parce que je ne savais pas réellement dans quelle aventure je me lançais les yeux fermés. Je ne voulais simplement pas regretter de ne pas y aller.