Dans mon studio de musique, la soirée, je passe. Les chansons de mes nouveaux artistes, d’écouter je me devais. L’exercice est lent, quelque peu facétieux tant tous du talent, ils possèdent. La musique virevolte dans la pièce, ma tête au rythme de la mélodie, je fais bouger. Dans un carnet, encore vierge de tous mots, des notes, je prends. Important, il est que toutes les idées, les améliorations et autres petits détails, je note. La chanson d’Amélia se compose d’un rythme lent, un brin amoureux, celui-là même que longtemps elle a travaillé. Des efforts dans les choix de l’utilisation du piano et de la guitare, je remarque. Ainsi, la soirée se déroule. D’observer les aiguilles de ma montre, j’en oublie. La nuit tombe déjà lorsque de ma grotte, je sors. Un étirement, un soupirement de mes lèvres s’échappe. De rejoindre ma maison le temps, il est. Dans un élan de folie, c’est à pied que mon logement, je vais retrouver.

Sur le chemin, le calme de la ville, je remarque. L’heure pas si avancée me semble. Pourtant, les rues les personnes et passants vidées ce sont. Le calme dans Brisbane réside. Agréable, il est de déambuler ainsi sans âme qui vive, sans bruit qui me déranger oserais. Ce soir, un nouveau chemin de prendre, je décide. Plus long, le parcours sera, mais plus agréable la promenade en deviendra. En aucun cas prévu des jeunes de rencontrer, je n’avais. Les automobiles sur l’asphalte s’alignent. En tension, les jeunes sont. Des mots violents en échanges, ils ont. Au sein d’une course, tout illégale sommes doutes, tomber, je suis. Mon chemin raccourcir devoir je vais. Des yeux le chemin le plus court, je cherche. Ma tête doucement, je baisse. Alors qu’au milieu de la bande je me faufile. Tout dans mon plan bien se passait. Avant que contre mon corps une jeune femme ne tombe. De mes bras tendus lentement ses épaules je réceptionne. « Pardonner tu es. » Un sourire je lui donne. Mon chemin, je reprends.

Mais la jeune femme autrement en décide. Lorsque dans un élan désespérer il me semble, sur la route elle se jette. Dans mon esprit, les pensées se bousculent. Dans les voitures, les chauffeurs lentement s’impatientent tandis que de bouger elle refuse. Sur un garçon en particulier tout un tas d’insanité elle hurle. Les larmes lentement dans ses yeux s’accumulent. Désespérer elle me semble. Les moteurs dans un bruit sourd démarré les chauffeurs font. De la brunette, ils se fichent. Tant leur course pour eux seul compte. Déjà l’accident sous mes yeux défile. Si la demoiselle jamais ne bouge, quelque chose de grave se produire il va. Alors sans hésitation sur la route à mon tour je me précipite. De mes bras son corps j’entoure. Quand avec force sur elle je tire. Dans un frôlement la voiture nous frôle. Et sur le bitume nous tombons. Mon épaule dans la douleur me fait geindre. Tandis que sur moi la brunette s’effondre. « Okay tu est ? » Mon regard sur elle se pose. Les larmes dans ses yeux coulent.

Je ne faisais que passer mon chemin. Il était tard, je comptais simplement passer par là pour rentrer chez moi. C’est quelque chose que j’ai l’habitude de faire après une soirée passer au studio. Prendre un chemin inverse, découvrir un nouveau coin de la ville. C’est ma manière à moi d’apprivoiser l’endroit. Je suis installé dans cette ville depuis des années, mais c’est seulement depuis mon divorce que j’ai la sensation de réellement la découvrir. En rien, avant, je ne prenais le temps pour moi. Je travaillais et je partais pour l’hôpital. Désormais, le centre pédiatrique est un lointain souvenir et il faut réapprendre à vivre, seul. C’est quelque chose que je ne maîtrise pas encore tout à fait, la solitude. D’où les heures qui s’allongent au travail, les nuits passer sur le canapé de mon bureau. Ce soir, pourtant, je décide de rentrer. Peut-être que j’aurais dû m’abstenir alors que je me retrouve au beau milieu de ce qui semble être une course illégale de voiture.

Sur l’asphalte, une jeune femme est en train de s’engueuler farouchement avec un homme un peu plus âgé. J’observe de loin, comme si je craignais qu’il ne devienne avec elle. Je m’approche alors que le ton manque et cela ne loupe pas. Elle se fait bousculer la brunette, elle atterrit sur moi. Je la rattrape au vol, elle s’excuse, mais repart de plus belle. L’affrontement est sans issue. Il semble déterminé à monter dans son véhicule lorsqu’elle cherche uniquement à la retenir. Je devrais continuer mon chemin, mais quelque chose me force à rester sur place. Elle ne bouge pas du goudron la petite demoiselle, bien au contraire, camper sur ses jambes, elle s’impose devant les voitures. Les moteurs ronflent et aucun d’entre eux ne semble vouloir attendre qu’elle ne bouge. Celui de droite démarre réellement et j’ai peur de la voir finir sous les roues. C’est instinctif lorsque je me jette sur elle, lorsque mes bras s’enroulent autour de ses hanches pour la tirer vers moi. On tombe sur le sol et elle fond en larmes. « C’est normal… » dis-je doucement.

Elle rage sur l’homme qui est en réalité son frère et la course démarre. Les pneus laissés une traînée de fumée derrière eux. « Bailey. » que je réponds tout en l’aidant à se lever. Elle dit détester son frangin et je me retiens de lui apprendre que c’est probablement monnaie courante. Je déteste le mien également. Plus que tout. « Je ne faisais que passer par là. » que je lui réponds alors qu’elle semble me prendre pour un mania qui viens parier sur des courses dangereuses. « C’est pas vraiment mon délire tout ça. » Clairement pas même. Je n’ai jamais trempé dans l’illégalité et ce n’est pas ce soir que je compte commencer. J’allais m’excuser auprès de la jeune femme, en lui souhaitant une bonne soirée. Quand un bruit de tôle me fais relever la tête. Un bruit bien trop fort pour que ce soit anodin. Un bruit suivi de crissements de pneu et de hurlements.

C’est marrant comment elle trouve encore le temps de s’adresser à moi alors que son corps tout entier est tourner vers la course. Je comprends que l’enjeu est de taille pour son frère. Il n’a pas voulu abandonner la compétition pour elle. Sans doute une question d’argent ou d’honneur. Je ne connais rien de la brunette, mais décide de rester à ses côtés quand tout dans la raison voudrait que je m’en aille loin d’ici. C’est comme si une force me retenait sur ce trottoir, à observer une course dont je ne connais en rien les coutumes et les usages. L’avenue est une ligne droite discontinue, quelques feux rouges, quelques croisements. Le besoin d’une adrénaline que je comprends sans jamais l’avoir recherché aussi dangereusement. Mes yeux alternent entre la brunette et la course. Tout me semble dangereux dans leur conduite, ils se cherchent trop proche, les pare chocs se froissent. Et sans que je n’ai le temps de comprendre quoique ce soit, la voiture piloter par le frère de la gamine fait une embarder. Crissement de pneu qui indique qu’il cherche à freiner et le bruit assourdissant de l’impact. Il allait bien trop vite, sa voiture n’a pu freiner à temps. Les gens se mettent à courir dans tous les sens. Certains vers le point d’impact, d’autres dans la direction opposé pour ne pas finir au commissariat. Je devrais faire partie de la deuxième team et pourtant, c’est après la brunette que je me mets à courir. Elle joue des coudes, hurle de partout, mais personne ne semble la calculer. J’empoigne un mec pour le dégager et donner l’accès à la voiture. Le spectacle n’est pas beau à voir et j’attrape la petite par le bras. « Reviens là. » Elle ne doit pas voir son frère dans cet état. Je ne sais pas s’il a survécu à l’impact. « Dylane ! » que j’insiste en tirant à nouveau sur son bras. « Ils vont s’occuper de lui, laissent leur la place. » Il faut qu’elle se dégage de cette vision.

Un crissement de pneu sur l'asphalte et tout s'accélère. C'est l'instinct qui joue en premier lorsque je me mets à la poursuite de la brunette. En rien, je ne la connais. Il y a quelques minutes de cela, elle n'était qu'une inconnue au milieu de cette rue. À cet instant précis, elle devient la seule personne qui m'importe tant, je voudrais la protéger de ce qui nous entoure. Elle semblait désespérée quand son frère est monté dans cette voiture contre son avis. Elle est en train de se briser sous mes yeux lorsqu'elle réalise que c'est sa voiture à lui qui a fini sa course dans un mur. Les gens se pressent autour de l'épave, attirer par cette pulsion morbide de vouloir être au premier rang, d'avoir tout vu. Elle réussit tout de même à se frayer un chemin Dylane, mon corps juste derrière le sien. « Je dois le voir, il le faut » Plus grand qu'elle, j'arrive à voir la scène. Personne n'a envie de voir cela. « C'est ma faute, je l'ai énervé » « Tu n'es responsable de rien. » que je martèle vivement. Mais déjà elle ne m'écoute plus tant l'agitation autour de nous lui rappelle l'horreur de la scène. Les secours arrivent et elle en profite pour aller plus près, pour tenter de l'apercevoir, ce frère qu'elle aime tant.

Une nouvelle fois, tout s'accélère. Elle hurle son prénom. Et je le vois... Le bras de cet homme qui bouge légèrement quand sa sœur s'élance dans sa direction. Et je n'ai le temps de rien alors que la voiture prend feu sous nos yeux. Un ambulancier a su retenir Dylane dans sa course. Dylane qui s'effondre contre le bitume à hurler toute sa douleur. Mon regard reste hypnotisé par les flammes dans ce qui me semble être un moment sans fin. « Tommy ... Non me laisse pas... » Et soudain, je réalise. Elle est toujours là, elle est en train d'assister à la pire des scènes. Dans la seconde, je viens m'accroupir devant elle, lui barrant la vision de cette voiture en feu. Sa respiration est chaotique tant elle est en train de s'étouffer dans ses sanglots. Un pompier me presse de la sortir de là. Et alors que je devrais paniquer, c'est l'instinct de protection qui prend le dessus. « Je reste avec toi. » que je lui promets alors que doucement mes bras glissent autour d'elle pour la soulever du sol et l'emmener plus loin. Elle pleure de manière incontrôlée e« Respire Dylane. » Parce que je connais cet appel d'air qu'elle recherche alors que la crise d'angoisse ne doit plus être très loin. Mais qu'est-ce qu'on dit à une jeune femme qui vient d'assister à la mort de son frère ? Probablement rien de censé. Alors je m'assois en tailleur en face d'elle, ma main sur la sienne. Attendant un signe de sa part, n'importe lequel.

La scène est d’une violence inouïe, mais c’est l’adrénaline qui prend le dessus. Je n’ai pas le temps de réaliser que ce sont toutes les choses qui ont pour habitude de m’angoisser tant toute ma concentration est focaliser sur la brunette. Son monde entier est en train de s’écrouler sous ses yeux. Elle est démolie, détruite par tous les côtés. Sa respiration devient erratique et j’ai soudainement peur qu’elle tombe dans les pommes. L’important à cet instant précis est de lénifier l’atmosphère pour que tout se calme dans son esprit. L’exercice me paraît presque impossible tant elle se débat dans la douleur. Je pourrais faire comme ses pseudo amis et prendre la fuite en la laissant sur le bas-côté, après tout, elle n’est qu’une inconnue. J’en suis tout simplement incapable. Je dois m’assurer qu’elle ne sera pas seule pendant un moment encore. Loin de la scène, loin de l’agitation, je m’assois en face d’elle pour tenter de la calmer un peu. « Il est... mort. C'est ma... faute. » Rien de ce que je pourrais dire ne fera face à ce qu’elle peut ressentir. J’aurais beau lui répéter qu’elle n’est responsable de rien, elle ne me croira pas. « Il était encore vivant... Avant l'explosion. Je l'ai vu bouger et puis ce feu... » « Dylane. » Je cherche son regard sans véritablement oser la toucher, ce n’est pas le moment de la faire se sentir mal à l’aise. « Tu n’aurais rien pu faire, il avait décidé de faire cette course. » Et ça, je peux lui rappeler, ayant assisté à la scène. Il avait repoussé sa sœur avec violence pour monter dans sa voiture. Elle a tenté de l’arrêter, mais il n’a pas voulu l’écouter. Pourtant, je sais déjà, qu’elle se ressassera le moment pendant des années encore. « Tu... Merci. » Je lui offre un sourire tendre. « C’est normal. » Je n’allais pas l’abandonner comme ça. « Est-ce qu’il y a quelqu’un que tu peux prévenir ? » Il ne faut pas qu’elle se retrouve complètement seule cette nuit. « Je peux te ramener chez toi sinon. »

« Mais ce mec pourquoi il l'a cherché aussi et s'il avait pas freiné... » On pourrait refaire le monde avec des si. Elle va chercher toutes les explications plausibles la petite brune. Tout ce qui pourra faire sens quand en réalité cet accident ne pourra jamais être rationnel à ses yeux. Il s'agit de son frère, qu'importe leurs différents, elle vient de perdre l'être le plus cher à sa vie. Rien de ce que je pourrais dire réussira à l'apaisé sur le moment. Il faut qu'elle puisse tout faire sortir, toutes ses émotions qui vont la bouffer sinon. Elle ne cesse de passer une main rageuse sur ses joues et je tente de lui sourire un peu. Comme si cela allait apaiser quoique ce soit. « Pas pour tout le monde » « Ne te soucis pas de ça. » C'est normal pour moi, on se fiche clairement des autres à cet instant.

L'agitation autour de nous commence à retomber. L'ambulance est partie sirène hurlante il y a quelques minutes, les derniers curieux ont fini de remplir leur trop plein de morbide et quitte peu à peu les lieux. Il serait bien que l'on en fasse de même. « Mon père, mes deux autres frères comment je vais leur dire ça ? » Je suis rassuré de savoir qu'elle ne sera pas seule pour traverser cette épreuve. Comment l'annoncer ? Je crois qu'il n'y a pas de bonne ou de mauvaise manière de le faire en soi. « Je serais là si tu as besoin. » Je ne sais pas ce que je raconterais, mais si elle me dit qu'elle a besoin d'une présence, alors je resterais auprès d'elle. « Je... Je veux bien. Je vis encore chez mon père à Bayside. » « Parfait, c'est sur mon chemin. » La coïncidence serait énorme si en réalité son père vivait à quelques mètres de chez moi. Je réalise soudainement que je suis à pied, mais je pense qu'il est plus que nécessaire d'éviter la voiture pour le moment. Je lui offre mon bras comme support alors que petit à petit on s'éloigne du lieu de l'accident. Elle sanglote encore de manière incontrôlée et cela me brise le coeur. « Tu connaissais l'autre conducteur ? » que j'aille porter plainte dès demain matin.

« Pourquoi tu fais tout ça ? » La question est légitime, mais me déstabilise. Je ne sais pas réellement pourquoi je suis encore là alors que l'on pourrait m'accuser de tous les torts. Je venais d'assister à une course de voitures tout ce qu'il y a de plus illégale, je ne devrais pas encore traîner dans le coin. Pourtant, je ne saurais me résoudre à laisser la jeune femme seule. Elle vient de vivre l'un des pires moments de sa vie et tout dans son regard me fait comprendre qu'elle n'a pas encore pleinement pris conscience de ce qui vient de se passer. Je ne pourrais pas fermer l'oeil de la nuit si je ne la ramène pas au moins chez elle. Il est impossible de protéger tout le monde, mais dans ce cas-là, je peux faire ma part. « Après ce que tu viens de vivre, je n'ai pas vraiment envie de te laisser seule dans la rue. » que je murmure doucement, un léger sourire aux lèvres pour la rassurer sur mes intentions. « Je ne sais pas passer à côté des gens sans les regarder. » Mon paternel a toujours dénigré mon empathie quand cette dernière fait simplement de moi, quelqu'un de profondément humain. C'est sans hésiter que je l'aide à se relever. Je me rendais à Bayside, je peux donc très bien l'accompagner. Pour son bien, il faut que l'on s'éloigne de cette scène atroce. Pour son bien, il faut qu'elle puisse retrouver ses proches.

« Non mais j'ai entendu son prénom... Ash et sa voiture, elle est spéciale, c'est une Shelby. » Je hoche la tête notant le moindre détail dont elle se souviendra. Je n'ai pas de souvenir de la voiture, mais elle semble s'y connaître et c'est déjà un bon point. « Il s'est vanté qu'il n'y en avait que deux sur le territoire Australien » « Il sera facilement retrouver dans ce cas. » Encore faut-il que la voiture n'est pas été volé. Il faut s'attendre à tout dans ce genre de milieu, malheureusement. « Tu crois qu'il va y avoir des poursuites ? » « Il faut que tu portes plainte. » Qu'importe si cela n'était en rien légale. Un homme est mort et l'autre est parti sans demander son reste. Il y a non-assistance à personne en danger, délit de fuite et un autre nombre d'infractions. « La police est probablement déjà chez toi, s'ils ont pu l'identifier. » Un jour, quelqu'un saura qu'il s'agissait de son frère dans cette voiture. Maintenant, je ne sais pas comment l'affaire sera traitée. J'espère le plus justement possible, pour la brune et sa famille.

« Et toi, tu faisais quoi dans le coin à part passer par là ? » Un léger rire s'échappe d'entre mes lèvres, elle n'en démord pas. « Je t'assure que je ne faisais que passer par là pour rentrer chez moi. » Peut-être que j'avais allongé le chemin pour me perdre dans mes pensées, mais elle n'avait pas besoin de connaître tous les détails. « Je suis producteur de musique, je n'ai absolument rien à voir dans ce genre de course. » Il y a quelques minutes encore, je pensais que l'on ne voyait cela que dans les films. « Ça va probablement te paraître fou venant d'un parfait étranger, mais s'il y a besoin, je pourrais témoigner. » Pour l'aider elle et sa famille.