Après de longs mois d’incendies et de crues, Brisbane commençait enfin à se relever. Les évènements étaient bien évidemment encore encrés dans tous les esprits. Juliana était persuadée que ce n’était que le début. Elle était certaine que d’autres évènements allaient arriver et que ça ne ferait s’empirer. Elle n’avait jamais entendu parler d’autant de faits divers rapprochés que ceux qui venaient de se produire. Cependant, la vie continuait et elle tentait de ne pas laisser paraître ses sentiments ailleurs que chez elle ou chez des amis. Elle ne voulait pas passer pour une folle. Pourtant, elle avait l’impression que l’atmosphère avait changé. Chaque fois qu’elle mettait un pied en dehors de chez elle, elle ne pouvait s’empêcher de sentir une présence. Elle se demandait si c’était une des victimes des inondations ou incendies. Elle ne voulait pas le savoir. Elle voulait être tranquille et se débarrasser de cette impression de plus en plus vive. Elle n’avait pas envie d’avoir à se retourner tout le temps pour se rendre compte que personne ne la suivait. Elle avait donc décidé de ne plus sortir à la tombée de la nuit et ce même en présence de son mari.

Néanmoins, ce dernier était absent depuis une semaine. Il avait dû partir pour son travail. Juliana l’avait supplié de rester auprès d’elle et lorsqu’il lui dit qu’il n’avait pas le choix que de partir, elle le supplia de l’emmener avec elle. Elle pouvait s’absenter et personne ne s’en apercevrait, ou presque. Il lui expliqua que ce n’était vraiment pas possible pour elle de le suivre mais qu’il reviendrait dès que possible. Elle plaida encore une fois sa cause lorsqu’il fut sur le point de monter dans sa voiture. Elle le serra contre elle si fort qu’il commençait à manquer d’air. Il pouvait voir qu’elle n’était vraiment pas bien mais s’il ne se forçait pas à partir, il allait rester auprès de sa femme, et peut-être se faire renvoyer pour manquer cet important travail. Il l’embrassa pendant un long moment, lui promettant de revenir.

Malheureusement pour Juliana, sa sœur avait envoyé un des ses voisins la retrouver après que la nuit soit tombée. Son mari n’était toujours pas rentré et son fils devenait de plus en plus dur à gérer. Elle avait besoin d’aide, de l’aide de sa grande sœur. Comme il aurait été plus simple si Juliana avait penser à demander à sa sœur de loger chez elle en attendant le retour de son mari. Cela lui aurait éviter d’être seule dans sa maison et maintenant, de devoir sortir. Elle avait envie de refuser et de demander à son voisin d’aller au saloon où son beau frère se trouvait probablement. Elle acquiesça à la requête et promis à sa sœur de venir aussi rapidement que possible. Elle se rhabilla, mettant un grand manteau. Elle espérait ne pas tomber sur quelqu’un de malveillant auprès du saloon qu’elle devait passer. Elle savait qu’il avait repris du service et que depuis les incidents, il semblait encore mieux de porter.  

La jeune femme marchait rapidement. Elle voulait rester le moins possible dans la rue et se faire remarquer. Ses pas résonnaient dans sa tête. C’était comme si le silence environnant ne faisait qu’intensifier les sons les plus anodins de la vie. Elle serra un peu plus son manteau autour d’elle avant se pousser un cri strident. Elle venait de heurter quelqu’un qui semblait sorti de nulle part.

Juliana sentait quelque chose près d’elle, c’était une sensation étrange qui la suivait depuis un moment et elle ne savait pas comment l’expliquer. Elle n’était pas du genre à croire à quoi que ce soit. Elle avait beau respecter ses ancêtres ; elle n’allait pas pour autant chercher plus loin ce qu’il pouvait arriver ou ce qu’elle pouvait ressentir. C’est pourquoi, bien que cette sensation l’entoure, elle n’avait pas acheté quoique ce soit pour se débarrasser de ce que son esprit pouvait bien lui envoyer. Elle espérait tout simplement que dans peu de temps, tout reviendrait à la normal bien qu’avec tous les évènements qui venaient de se produire, elle en doutait terriblement. Rien ne semblait vraiment être normal. Ces derniers mois avaient été plus que compliqué pour que ce soit le cas. Elle sentait une malédiction et en même temps, elle ne croyait pas vraiment au spirituel et tout ce qui allait avec. Elle espérait simplement que son mari reviendrait rapidement pour qu’il puisse lui prouver que tout allait bien se passer. Elle avait besoin de lui et du confort de ses bras. Malheureusement, elle ne savait pas quand elle pourrait retrouver ce qu’elle cherchait et ce qu’il lui manquait.
Le courage lui manquait aussi. Elle s’était promis de ne plus sortir une fois que le jour aurait fait place au noir de la nuit. C’était sa manière de se protéger. Cependant, elle n’était pas aussi chanceuse qu’elle l’espérait. Sa cadette avait besoin d’elle. Si elle avait voulu la laisser de débrouiller toute seule. Après tout, elle avait un mari et il aurait du être là pour s’occuper d’elle. Juliana avait beau ne pas aimer son beau-frère, il aurait dû prendre ses responsabilités et ne pas être lâche comme il l’était. Ca aurait été bien trop beau que de se retrouver à avoir quelqu’un de vraiment responsable pour sa sœur. C’est pourquoi elle n’avait pas d’autre choix que de lui venir en aide. Bien que Juliana n’ai pas d’enfant, son neveux semblait l’aimer assez pour qu’il l’obéisse et se sente bien dans ses bras. Elle n’avait qu’à le prendre pour qu’il se calme. Elle estimait que c’était plus une chance qu’autre chose bien que sa sœur lui dise qu’elle avait la facilité des anges, elle estimait plus que c’était parce que lorsqu’elle prenait son neveu, elle n’était pas aussi fatiguée que la jeune mère.
Alors qu’elle se dirigeait vers la demeure de sa sœur, elle heurta quelqu’un. Eli semblait sortir de nulle part. Elle ne se souvenait pas l’avoir vu quelques secondes au part avant et elle trouvait cela bien étrange. Cependant, elle n’avait pas que cela à penser et donc cherchait juste à passer à côté de lui. Quand il ne bougea pas, elle trouva qu’il réagissait étrangement. Il lui pose alors des questions. Elle les trouve idiotes. Comme s’il était anormal qu’elle le voit ou l’entende. Juliana retira la main d’Eli de son visage. “Of course I can see and hear you.” Elle recommença à marcher. “Why don’t you leave me alone?” Elle ne connaissait pas cet étranger et il était clairement instable. Elle le voyait et l’entendait et il semblait surpris que ce soit le cas. Qu’avait-il pris pour poser ce genre de questions ?

Juliana ne peut pas rester là face à cet inconnu et à cette nuit. Elle doit aller voir sa soeur et s’assurer que son neveu aille bien. Rien ne peut être plus pressant à ce moment là, rien n’est plus important que de s’assurer qu’elle aille bien. Parler avec un inconnu qui semble à moitié fou n’était pas dans son programme du jour. Elle tente de se débarrasser d’Eli mais il ne veut pas la laisser tranquille. En temps normal, elle aurait tout fait pour l’aider mais là, elle n’en a pas vraiment envie. Elle doit se dépêcher. L’inconnu passe en second et si plus tard elle s’en voudra sûrement, elle sera bien contente de savoir que sa famille aille bien.
C’est alors qu’Eli bondit devant elle. Elle-même saute de peur malgré qu’il ne semble pas vouloir la toucher. Elle ne comprend pas pourquoi et elle se demande ce qu’il lui veut mais il semble vouloir qu’on l’écoute, juste l’écouter. Dans le contexte actuel ; elle ne sait pas si c’est une bonne chose. Il lui parle et elle semble qu’il est l’un de ceux qui sont fou. Ce qu’il dit n’a aucune logique. Certes, il lui dit qu’il ne veut pas lui faire du mal mais comment pourrait elle la première à le voir depuis des mois ? Il semble tout à fait vivant et ne pas sortir du désert. Elle était persuadée qu’une fois perdu, il n’aurait de toute manière pas pu revenir à Brisbane. Elle a envie de partir, cependant, il a l’air de plaider pour qu’elle l’aide. Elle ne sait que faire. Ce n’était pas le moment mais en même temps, sa sœur est à l’abri alors que cet inconnu était comme elle, au centre du village, à la vue de tous. Si elle était en danger, il pouvait tout aussi bien l’être. Elle n’est pas sûre. Ce n’est peut être qu’un guet-apens. Ce ne serait pas la première fois qu’on en parlerait dans le jour et si c’était le cas, c’était probablement trop tard. Elle avait juste à espérer que ce ne soit pas le cas. Sa disparition ne serait pas annoncée avant un long moment.
Elle croisa les bras contre sa poitrine, comme si ça pourrait l’aider à faire que le jeune homme ne s’approche pas plus d’elle. “What do you mean I am the first person that can see you in months?” Elle arca un sourcil. “You seem totally fine to me. Are you one of those that hide in the shadows and pretend that nobody can see them?” Plusieurs fois, lorsqu’elle rentrait avec son mari, elle avait vu des hommes se cacher, habillés de noir, s’ils ne bougeaient pas, ils se fondaient parfaitement dans le décor. Elle se demandait s’il était une des ces personnes. Si c’était le cas, elle doutait que ce nsoit une bonne chose que de l’aider.