Vice et Versa 4

   @Jackson Mills   ft. Marley Lynch

Si les consignes qu'elle lui avait transmises étaient claires et ne laissaient place à aucune remarque, aucune négociation de la part de l'athlète, Lynch sentait bien que cela ne lui plaisait pas. Le regard qu'il lui lançait dans le rétroviseur lui retournait l'estomac. Contrarié, même énervé, Jackson ne disait rien mais la jeune femme voyait sa mâchoire se serrer davantage à chaque fois qu'elle ouvrait la bouche pour prodiguer de nouvelles directives. Concentrée sur la mission qu'ils devaient accomplir, la demoiselle essayait de faire fi de la réaction silencieuse mais bien perceptible du coureur. Il semblait la détester. Dans ses rétines se lisaient la défiance, l'envie de riposter, de s'opposer. La lieutenant devait prendre sur elle pour ne pas le remettre à sa place. Si la position de Jackson était délicate, et s'il éprouvait une aversion certaine pour les forces de l'ordre, il semblait oublier qu'elle était en train de mettre sa carrière en jeu pour ses beaux yeux. Il ne lui avait certes rien demandé, mais cela avait été plus fort qu'elle. Lorsqu'elle s'était rendue compte qu'il risquait d'être mis dans le même panier que Mickey, elle n'avait pu s'empêcher d'agir. Elle n'avait même pas cherché à savoir s'il était innocent ou complice, son cœur avait parlé pour elle et elle s'était jetée à corps perdu dans cette histoire qu'elle ne maîtrisait plus. Et pourquoi ? Pour qu'en retour il la regarde avec colère. A cette pensée la métisse sentit qu'elle avait le cœur au bord des lèvres. L'irritation qu'il ressentait et qu'il ne parvenait plus à dissimuler faisait battre son palpitant beaucoup plus rapidement qu'il ne l'aurait dû. Le combat qui semblait se jouer dans l'esprit du garçon accentuait son stress à elle. Si elle paraissait sûre d'elle, confiante, sa détermination vacillait quelque peu. Comme toujours depuis qu'elle le connaissait, la seule solution que la brune avait trouvé pour tenter d'apaiser les chose avait été d'entrer en contact physique avec lui. Lorsqu'elle avait posé sa main sur son visage, elle l'avait senti se détendre. Leur corps semblait se répondre l'un à l'autre. L'attraction et l'alchimie étaient si fortes que dès qu'ils se touchaient, tout semblait rentrer dans l'ordre. Cette constatation était aussi dérangeante que perturbante. N'étaient-ils que des animaux dont l'attractivité physique balayait tout le reste ? Lynch ne préféra pas se questionner davantage sur ce point, elle savait que ce n'était pas le moment pour le faire. Elle aurait tout le temps de méditer là-dessus lors de son insomnie qui irrémédiablement ferait surface cette nuit au moment où elle se glisserait sous ses draps.  

Ce fut avec un certain soulagement qu'elle accueillit l'accord prononcé par Jackson. Enfin il semblait rendre les armes et accepter de se plier à ses exigences. Le « Partez » qu'il ajouta aurait pu lui arracher un sourire dans d'autres circonstances mais pas à cet instant. Focalisée sur la marche à suivre, l'agent ne pouvait pas se permettre d'être déconcentrée. Ils sortirent alors du véhicule et se dirigèrent jusqu'au bar. La démarche de la jeune femme était assurée tandis qu'un sourire factice s'était niché sur son visage. Du coin de l'oeil, elle vit les gyrophares se refléter contre la vitrine d'une boutique et comprit que ses collègues étaient toujours sur place. La boule au ventre, elle poussa les portes du bar. Le regard de Marley parcourut la salle de manière circulaire afin de s'assurer qu'aucun flic n'était dans les parages. Quand elle comprit que la voie était libre, elle s'avança un peu plus et entendit la conversation du patron. Ses dents se serrèrent tandis qu'elle s'approchait du comptoir. Sans regarder ce que faisait Jackson – et elle espérait qu'il s'activait – elle offrit son plus beau sourire à l'employé : « Un dernier verre pour finir la soirée c'est envisageable ? » la brune battit des cils ce qui eut la conséquence de faire bafouiller l'homme qui lui faisait face. Il sembla hésiter quelques instants puis finit par lui dire que cela n'était pas possible. Marley fit une moue boudeuse, priant pour que Jackson trouve son foutu portefeuille. Elle tourna légèrement le visage et lorsqu'elle vit le Saint Graal dans les mains du garçon dit dans un murmure quelque peu séducteur : « J'comprends. J'veux pas que vous ayez des ennuis. Une prochaine fois. » Elle offrit son plus beau sourire et sortit à la suite de Jackson. A peine était-elle dans la rue que son sourire s'évapora. Le plus dur était fait mais il fallait désormais retourner jusqu'à sa voiture sans se faire attraper. Ils étaient si près du but...

Lorsque les portières se refermèrent derrière eux, la brune laissa enfin échapper un long soupir de soulagement. « Team Job ! » Ses yeux s'écarquillèrent tandis qu'elle tournait la tête en direction de Jackson qui cherchait un high five. Les lèvres de la métisse s'entrouvrirent mais elle n'eut aucune autre réaction. Son regard plongé dans le sien, Marley croyait halluciner. Si tout s'était déroulé comme prévu et que l'athlète semblait pour le moment tiré d'affaire, la lieutenant n'oubliait pas le regard qu'il lui avait lancé plus tôt. Le manque de confiance qu'il lui avait porté alors qu'elle risquait tout pour lui lui avait fait plus de mal que prévu. Elle finit par détourner le regard, glissa sa clé dans le neiman  et démarra le contact. Les yeux fixés sur la route, la jeune femme sentait l'adrénaline retomber. « Tu me feras jamais totalement confiance. » souffla-t-elle avec peine alors qu'ils approchaient à nouveau du complexe où dormait Jackson. Cette constatation lui faisait si mal que ses doigts serraient avec force le volant. Elle aurait beau faire tout ce qu'elle pouvait, jamais il ne parviendrait à passer outre cet uniforme de flic. Elle se gara à quelques mètres du bâtiment pour ne réveiller personne et coupa le moteur. Elle ferma les yeux un long moment, laissant le silence prendre une nouvelle fois possession de l'habitacle puis finit par sortir du véhicule. Elle se dirigea sous la fenêtre du garçon et fronça les sourcils : « Comment tu vas retourner te coucher ? » demanda-t-elle. Descendre était une chose, remonter en était une autre. Dans la pénombre de la nuit, la métisse s'obstinait à regarder en l'air, peu désireuse de croiser son regard et d'y découvrir des vérités qui risquaient une nouvelle fois de lui briser le cœur. « Je t'aurais bien proposé de venir dormir chez moi mais... » elle ne put terminer sa phrase, incapable d'exprimer véritablement ce qu'elle ressentait. Tant de possibilités se bousculaient : mais ce ne serait pas raisonnable. Mais je suis flic et tu ne dors pas avec l'ennemi ou avec quelqu'un qui te rebute. Mais si ton coach venait à l'apprendre tu serais mort. Mais je ne sais même plus ce que l'on est l'un pour l'autre. Tant de phrases qui lui paraissaient tout être des sentences. Face à toutes ces alternatives, Marley restait muette, seuls ses mains qui tremblaient et son incapacité à le regarder laissaient transparaître le trouble qui l'habitait désormais.  

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Vice et Versa 4

   @Jackson Mills   ft. Marley Lynch

« Toi non plus. » Elle s'était mordu la langue par accident lorsqu'il lui avait fait à son tour le même reproche. Le goût de fer qui avait empli sa bouche l'avait obligé à garder les lèvres closes. Elle ne lui faisait pas confiance ? Comment pouvait-il penser une telle chose. Elle lui faisait confiance aveuglément, c'était même cette confiance qui la mettait un peu plus chaque jour en danger. A moins que cela ne soit les sentiments qu'elle lui portait ? A chaque fois qu'elle était sur le terrain, quelque chose lui rappelait l'existence du garçon et ce qu'elle éprouvait pour lui. Facilement déstabilisée lorsqu'il s'agissait de Jackson, la brune s'était montrée moins concentrée, plus souvent dans la lune ou perdue dans ses pensées. Pas une journée ne passait sans qu'elle ne souffre de cette distance qu'ils avaient instauré, sans qu'il ne lui manque. Pour lui elle était prête à tout et même à mettre en péril sa carrière. Le fait qu'il remette en question son dévouement et ce qu'elle pensait de lui lui retournait l'estomac. Cette conversation ne mènerait à rien de bon. La métisse le savait pertinemment. Heureusement pour elle, et pour eux sans doute, ils s'étaient tus, attendant simplement d'arriver jusqu'au complexe.

Une fois devant la fenêtre, la brune n'était pas parvenue à créer un contact avec l'athlète, qu'il soit physique, verbal ou simplement dans le regard, elle en avait été incapable. Elle, si sûre d'elle, se retrouvait tout à coup dépourvue de ses moyens. Lorsqu'elle l'avait questionné pour savoir comment il allait grimper, il n'avait rien répondu. Le silence du garçon la tétanisait. Elle qui avait tendance à parler, à dire les choses, se retrouvait désormais face à un mur. Elle avait l'impression de l'avoir refroidi, de l'avoir braqué. Son absence de réaction était la pire chose qu'il pouvait lui faire. Marley détestait ne pas connaître le fond de la pensée des gens, même s'ils n'avaient pas le même avis qu'elle, elle préférait savoir. Au moins, elle n'avait aucune surprise quant à l'endroit où elle mettait les pieds. Finalement Jackson brisa le silence d'une manière inattendue : « J'te remercie d'avoir pris tous ces risques pour me venir en aide cette nuit. » La brune vit instantanément volte face afin de le regarder. Les sourcils froncés elle semblait perdue. Elle avait eu l'impression qu'il lui en avait terriblement voulu d'avoir agi et voilà que désormais il la remerciait. C'était à ne plus rien y comprendre. La bouche sèche, elle le laissa poursuivre. Lorsqu'il lui dit qu'il aurait une conversation avec Mickey, son regard s'assombrit. Elle n'avait aucune envie de parler de lui ou d'entendre parler de lui. S'ils en étaient là c'était à cause de lui, seulement à cause de lui. Elle s'abstint néanmoins de tout commentaire sachant pertinemment que Jax n'accepterait pas qu'elle dénigre ou critique le jeune homme. « Et j'veux pas que tu crois des trucs faux ... » Les sourcils de la demoiselle formèrent un arc de cercle indiquant qu'elle était sceptique et qu'elle ne comprenait pas. De quoi parlait-il ? Elle lui avait pourtant dit qu'elle le croyait pour cette histoire de drogue, elle n'avait pas le moindre doutes vis-à-vis de cela. Pourquoi remettait-il tout en question ?

L'ambiance changea radicalement lorsque Marley comprit qu'elle faisait fausse route. Il ne parlait pas de drogues ou d'erreur de jeunesse. Tout était bien plus profond. Elle saisit l'importance de ce qu'il allait lui dire en entendant le ton bas qu'il employait : « Quand ma mère s'est faite planter dans le bus, on nous a dit de faire confiance aux médecins. » La brune frémit, son cœur se serra, ses mains se mirent quelque peu à trembler. La bouche sèche, déglutir devenait alors bien trop compliqué. Pas préparée à de telles confidences, la jeune femme se sentait fébrile et déstabilisée. « Quand la mère de Mickey est morte, on nous a dit de faire confiance aux services sociaux. » « Non... » chuchota-t-elle plus pour elle-même que pour lui. Les paupières de la métisse se refermèrent tandis que des images toutes plus violentes les unes que les autres jaillissaient dans son esprit. Elle ne savait que trop bien à quel point ce genre d'événements pouvait bousiller la vie de gamins. Elle l'avait expérimenté bien des fois dans son travail. Un frisson parcourut son échine mais le pire restait à venir : « Quand on a été porter plainte pour dénoncer la maltraitance ... » Il n'eut pas besoin d'achever sa phrase, elle comprit. C'était donc ça. Son aversion pour les flics, sa haine de l'uniforme, tout provenait de cette histoire. Son cœur s'emballa alors qu'elle restait pétrifiée sur place. Tétanisée et abasourdie par ce qu'il venait de lui confier, Marley venait de perdre l'usage de la parole. Ses mains tremblaient si fort qu'elle ne pouvait même pas le cacher. Elle aurait voulu lui dire que c'était pour toutes ces raisons qu'elle était devenue flic, que c'était pour défendre les minorités, les noirs, les enfants abandonnés, les femmes battues. L'injustice l'écoeurait, la cruauté des hommes envers leurs semblables tout autant. Comment le lui faire comprendre ? Comment faire en sorte qu'il la croie ? Marley l'ignorait. Rien de ce qu'elle ne pourrait dire ne pourrait effacer sa peine, ni même l'atténuer. Dire qu'elle comprenait ne serait qu'une demi-vérité, jamais elle n'avait du vivre ni surmonter autant d'obstacles, autant de drames.

Si elle ne parvenait pas à parler, son corps réagit lui. Doucement elle se rapprocha du garçon. Ses mots ne le touchaient plus mais peut-être que ses gestes le feraient ? Alors qu'elle s'apprêtait à lui attraper la main pour lui signifier qu'elle était là, qu'elle bougeait pas et qu'elle n'avait pas l'intention de le faire, elle fut coupée dans son élan lorsqu'il poursuivit : « J'peux comprendre que la confiance soit une condition non discutable à tes yeux. ». Les yeux de la brune se mirent à briller l'espace de quelques instants, l'émotion la gagnait pourtant aucune larme ne coula. Marley ne pleurait pas. Jamais. « La tolérance envers ceux que j'aime est une aux miens. » et elle sentit les doigts du garçon attraper sa main. Une décharge électrique la parcourut alors qu'elle baissait le visage pour observer leurs bracelets s'emboîter à la perfection. « J'accepte qui tu es » les doigts de la brune s'agrippèrent davantage à ceux du garçon. « Accepte qui j´suis. ». Ses jambes commencèrent à flageoler alors qu'elle accrochait à nouveau son regard. « Je... » Elle cherchait ses mots, ne voulait pas le brusquer, ne voulait pas lui donner l'impression qu'elle mentait, qu'elle cherchait à le manipuler. Se livrer était parfois difficile pour Marley mais dans un souffle elle confessa : « J'suis amoureuse de toi Jackson. » Elle se sentit soudainement ridicule, bien plus petite qu'elle ne l'était déjà. Sa tête chercha à s'enfoncer dans son cou alors qu'elle sentait qu'elle commençait à trembler comme une feuille. L'aveu lui avait brûlé les lèvres et son cœur n'avait de cesse de s'emballer depuis. « J'ai jamais ressenti un truc aussi fort » poursuivit-elle maladroitement. Maintenant qu'elle était lancée, autant lui dire ce qu'elle avait réellement sur le cœur. Quitte à le faire fuir, autant qu'elle le fasse sans le moindre regret. A lui de choisir si cela allait trop vite, à lui de décider si son job de lieutenant était trop dur à supporter, à lui de prendre la décision de la croire ou non. Lentement elle lâcha sa main et ses deux paumes vinrent se poser sur le torse du garçon. Elle sentait les battements de son cœur et avait l'impression qu'il battait au même rythme que le sien. Avec précaution, elle le poussa contre la façade du bâtiment, coinçant le jeune homme entre l'édifice et elle. Dans un souffle, elle continua : « J'suis pas parfaite, je te promets pas que j'ferai pas d'erreurs mais... » ses mains montèrent jusqu'à la nuque du sprinteur à laquelle elles s'accrochèrent : « j'partirai pas. » Parce qu'il était question de ça : de l'abandon, de la fuite. Elle n'était pas ce genre de personne et elle comptait bien le lui prouver. Elle se mit sur la pointe des pieds, attrapant les lèvres du garçon. Avec avidité elle pressa sa bouche contre la sienne. La tension qu'elle avait ressentie toute la soirée jaillissait dans ses gestes précipités, dans les mots qu'elle avait eu tant de mal à prononcer, dans sa langue qui cherchait la sienne, dans son corps brûlant de désir qui se collait au sien. Jamais Marley n'était tombée, mais ce soir, c'était pour lui qu'elle chutait. C'était d'amour qu'elle se consumait.  

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Vice et Versa 4

   @Jackson Mills   ft. Marley Lynch

Elle était amoureuse. Elle venait de le lui avouer. Il n'avait néanmoins rien répondu en retour. Il n'en avait pas eu besoin. Ses gestes avaient parlé pour lui. Lorsqu'elle avait senti les mains du garçon la serrer plus fort, lorsqu'elle l'avait senti rapprocher son corps du sien, lorsqu'elle avait plongé son regard dans le sien, elle avait su. Non elle n'était pas la seule dans cette histoire à aimer l'autre plus que de raison. Jackson semblait éprouver le même genre de sentiments et Marley accueillit dans un soupir de soulagement le baiser passionné qu'il lui rendit. Oubliées les craintes, disparus les problèmes du soir, seule leur connexion importait. Incapable de se détacher du coureur, Marley ne prenait même pas la peine de récupérer son souffle. Sa langue jouait avec bonheur avec celle du bellâtre tandis que ses mains passaient dans ses cheveux. Un gémissement lui échappa lorsqu'elle sentit les paumes du jeune homme remonter le long de son dos. Ses jambes tremblaient toujours mais ce n'était désormais ni le stress ou l'angoisse, c'était la passion, l'adrénaline, les endorphines qui se répandaient dans tout son corps. Si elle n'écoutait que son désir, elle entraînerait le garçon à sa suite et ce serait sur la banquette arrière de sa voiture qu'ils finiraient la soirée. La pensée lui traversa l'esprit, et elle s'apprêtait même à l'évoquer lorsqu'elle entendit un cri au-dessus de sa tête :  « MILLS ! ». La brune se figea, décollant par la même occasion sa bouche de celle de Jax. Elle n'avait pas besoin de lever la tête pour comprendre d'où provenait la voix ni même de savoir à qui elle appartenait. Le coach. Le fameux. L'agent sentait le stress grimper chez son compagnon qui lui intima : « Fuis ! » Les sourcils froncés, elle se mit à secouer la tête de gauche à droite. Il n'en était pas question. Elle ne venait pas de lui dire qu'elle ne partirait pas pour déjà prendre ses jambes à son cou. Lorsqu'elle faisait une promesse, elle la respectait. L'entraîneur, aussi tyrannique semblait-il, ne parviendrait pas à la faire fuir. Elle n'allait pas abandonner Mills à son triste sort. La brune se mit alors à chercher avec rapidité un mensonge qui pourrait peut-être atténuer la sentence que l'athlète s'apprêtait à recevoir mais elle n'en eut pas le temps puisque le coach continuait à s'époumoner au-dessus de leur tête.

Jackson lui vola un dernier baiser qu'elle apprécia malgré la tension du moment et lorsqu'il la poussa en direction de la sortie en murmurant : « J'sais que tu viens de promettre le contraire mais, crois-moi, c'est un combat perdu d'avance. » elle se mordit la lèvre inférieure, hésita quelques secondes et finalement accepta de s'en aller. Il avait fait l'effort de lui obéir pour le bar, elle pouvait bien faire la même chose en s'éclipsant. Il valait sans doute mieux pour le garçon qu'elle soit loin au moment où il se ferait sévèrement réprimander par l'homme. Rapidement, et à regrets, Marley commença à rebrousser chemin lorsqu'elle entendit Jackson lui dire : « On s'voit à mon retour ... ». Elle se retourna une dernière fois et lança : « J'serai là. » et elle partit aussi vite qu'elle était arrivée.

Une fois dans sa voiture, Marley se laissa le temps de reprendre son souffle. Un sourire béat illuminait son visage alors qu'elle sentait des papillons battre dans le bas de son ventre. Bien sûr elle était frustrée par la tournure des événements mais savoir qu'elle avait enfin dit ce qu'elle avait sur le cœur à Jackson et savoir que cela semblait réciproque la rendait euphorique. Machinalement elle prit son téléphone. Lorsqu'elle alluma l'écran, son sang ne fit qu'un tour. Quinze appels en absence et autant de messages. Dans le feu de l'action, la brune en avait oublié qu'elle était de service cette nuit et qu'elle était partie sans un mot. L'agent blêmit tandis qu'à la hâte elle se changeait de nouveau, enfilant une nouvelle fois sa tenue de flic. Sa conduite jusqu'au commissariat fut sportive. Lorsqu'elle passa les portes, essoufflée, elle tomba nez-à-nez avec son capitaine. Son regard sombre lui indiqua qu'il valait mieux qu'elle le suive dans son bureau sans protester. S'ensuivit alors une conversation des plus désagréables lors de laquelle Marley se mit à mentir plus que de raison. Elle avait reçu un message de l'un de ses informateurs et avait donc décidé de se rendre sur place. Elle y était allée seule parce que l'homme ne voulait traiter qu'avec elle. Le type avait des informations sur les dealers et en particulier sur celui sur lequel elle avait tiré. Tout y passa. A moitié convaincue par ce qu'elle lui racontait, il la coupa sèchement : « Et la vidéo surveillance qui a disparu ? ». Le sang semblait avoir quitté le visage de Lynch qui se sentit soudainement pâlir. Elle avait complètement oublié cette histoire de vidéo supprimée. Sans se démonter, elle s'excusa platement. Elle lui expliqua qu'elle avait voulu vérifier les vidéos des rues mais qu'à cet instant elle avait reçu un message de l'informateur. Penaude, elle lui affirma qu'elle n'avait pas fait exprès, qu'elle n'était pas spécialement douée avec l'informatique et qu'elle avait dû malencontreusement effacer une bande. Son cœur battait si fort qu'elle avait l'impression qu'on pouvait l'entendre à travers la pièce. Le silence régna un long moment puis enfin il acheva : « Rentrez chez vous. On en reparlera demain. ». Ce fut tremblante que la jeune femme prit ses affaires et quitta les lieux. La boule au ventre, Marley voyait sa carrière se désagréger sous ses yeux. Qu'avait-elle fait ? Ou cela la mènerait-elle ?  

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