Tu bosses beaucoup en ce moment. T’as pris des projets en plus. Tu as été sur le coup de trucs super cool et qui payaient grave. T’as pris le goût à avoir tout cet argent en plus sur ton compte en banque alors tu t’es dit c’est parti. On continue par là. En plus ceux avec qui tu bosses filent ton nom à leurs potes et leurs contacts, ça t’agrandit ton réseau. Y'a @Matt McGrath qui a carrément mis une petite pile de tes cartes de visite sur le comptoir du DBD. Un vrai ami celui là. Tout porte à croire qu’ils sont tous en recherche d’un photographe en ce moment parce que t’as du mal à allier ton boulot et ton freelance. Tu sors beaucoup moins. Ca fait pas de mal à ton portefeuille ça aussi. T’es un homme occupé, mais tu gères plutôt bien ton temps. Tu te reposes pas des masses ou sauf quand tu dors et que tu rêves encore de @Noa Jacobs. C'est pour ça que tu as recontacté @Léo Ivywreath. Tu savais que ce serait un "oui" facile et tu comprends pas vraiment tes désirs envers ton ancienne colocs. Genre. Elle passe avant les mecs. Le truc que tu n'aurais jamais cru. Si seulement tu pouvais te taper un de ces gars sur qui tu fantasmes depuis des mois. Genre, le pompier là @Chad Taylor. T'es sûr que tu l'oublierais bien vite cette brune dans ce cas là. T'es passé plusieurs fois au bureau d' @Ariane Parker mais la bitch n'était pas là. T'as eu un élan pour discuter de tout et de rien. Plus de tout que de rien. Mais non. Apparemment t'as pas besoin d'en parler. Elle était pas là. Tant pis. On passe à autre chose.

Tu marches en ville, t'es perdu dans tes pensées. T'as fini le shoot sur lequel t'as bossé quelques heures et tu profites du ciel bleu. T'es toujours curieux de parcourir la ville parce que tu découvres des spots sympa pour des futures photos. Là t'as ton appareil avec toi alors tu prends même quelques clichés et tu penses à @Aisling Hayes que tu visualises bien à certains endroits. Tu penses aussi à la seule et l'unique @Itziar Cortés de Aguilar qui t'as sauvé la mise y'a pas longtemps. Tu lui referas des photos et tu sais déjà où. T'es en train de te dire que tu serais pas contre avoir un assistant. Genre @Archie Allen il ferait sûrement l'affaire. Entre deux coups tirés. Nan, il a pas l'air le genre de gars super sérieux dans son boulot. Il est tout le temps ivre. Tu verrais plutôt @Leonardo Grimes qui fait beaucoup trop garçon propre sur lui et sous tous les aspects.  

Tu t'es même pas rendu compte que ça fait dix bonnes minutes que t'es planté devant cette vitrine. Tu sais pas si c'est ton reflet que tu regardes plus ou ce mannequin qui a la même dégaine que celle de @Levi McGrath. Mais tu t'attardes un peu plus sur la chemise et elle te plaît vraiment. Tes yeux vont sur le prix qui est beaucoup trop élevé mais tu continues de regarder le vêtement... Plus tu mates, plus tu te vois avec, plus tu l'aimes déjà. Fuck j'en ai besoin. C'est pour ton bien à ce niveau là. Mais le prix est vraiment élevé et tu regardes l'enseigne de la boutique et effectivement. C'est une grande marque.

« Ok si y’a un signe favorable dans les cinq prochaines minutes. Je la prends. »

Tu dis ça à voix haute parce que t'es pas fou, faut que l'univers entende ton souhait. T'es grave supersitieux quand ça t'arranges.

« Un tout petit signe. C'est tout ce que je demande. »

T'insistes. Il te la faut.

Warning sign !

Andy & Elora

En ce moment, j’ai la sensation que rien ne va. C’est comme si l’univers se liguait contre moi pour me faire comprendre que la supercherie avait assez durer. Après le décès de maman, je pensais être capable de tout gérer financièrement. J’ai pris un deuxième job, je me suis serré la ceinture et pourtant cela n’a pas suffis. J’ai encore du retard dans mes paiements du loyer et de toutes les factures. À croire qu’en réalité, je ne suis pas capable de gérer. C’est quelque chose qui est en train de me bouffer. Je ne pense qu’à cela et lorsque je ne suis pas en train de travailler au cabinet ou au bar, je me demande si je ferais pas mieux de me trouver un troisième petit job. Je ne sais absolument pas comment je vais pouvoir caser un troisième job dans ma vie si je veux encore avoir le temps de dormir, manger et me doucher, mais je n’ai pas d’autres idées en tête. Je ne peux pas me permettre de prendre un nouveau crédit à la banque, ce serait me mettre dans la merde encore un peu plus. Alors voilà, je ne pense qu’à cela dernièrement. C’est en train de me bouffer la vie et je ne sais plus comment faire sans me demander comment je vais faire pour payer ma prochaine facture.

Pour ne pas devenir folle, aujourd’hui, j’ai décidé de prendre une chose de pause. Je ne peux pas réellement me faire plaisir en partant faire une virée shopping ou en m’offrant un petit massage, mais j’ai juste besoin de m’aérer l’esprit un peu. Je suis d’abord allé sur la plage en ville en début de journée, mais l’air y était plutôt frais et sans réellement réfléchir, je me retrouve sur le queen street mall. Pas réellement le meilleur des endroits lorsque l’on n’a pas d’argent à dépenser, mais mes pas m’ont amené jusqu’ici. J’ai toujours aimé cet endroit. Cela grouille de monde et j’aime parfois me poser pour observer les gens qui s’animent tout autour. J’ai toujours apprécié me mettre un peu en retrait pour mieux observer l’animation autour de moi. Alors, je me pose sur un banc et sors ma bouteille d’eau. Petite pause fraîcheur tandis que je m’amuse à inventer une vie aux gens qui m’entoure.

Jusqu’à ce que mon regard se pose sur un homme juste en face de moi. Il a l’air complètement perdu dans ses pensées, planté devant cette vitrine de magasin. Un magasin assez connu à l’enseigne assez chère. Pendant quelques minutes, il ne bouge pas et cela me fait rire un peu. En me contorsionnant, je pense comprendre que son regard bloque sur un des vêtements présents en vitrine. La curieuse en moi finis par se lever pour se rapprocher un peu et je l’entends marmonner et attendre un signe. Cette fois, je ne peux m’empêcher de rire. Visiblement, il a besoin d’aide pour se décider. J’observe la chemise qu’il était en train de fixer avec autant d’intensité et finis par venir me poster à côté de lui. « Tu serais très beau là-dedans. » Je me rends compte que cela pourrait induire qu’il ne l’a pas spécialement pour l’instant et je m’empresse de reprendre. « Enfin, tu es déjà beau, mais je veux dire… » Je sens le rouge me monter aux joues. « Enfin, ça t’irais bien. » Tu parles d’un signe pour lui. Une fille qui bégaye, rougis et qui semble faire une tentative échouée de drague. Alors que ce n’est clairement pas le cas.            

T’étudies la chemise sous toutes les coutures et tes yeux trainent sur ce qu’il y a autour aussi. Les autres mannequins. Les tissus comme rabantés les uns avec les autres. C’est un peu du porn pour toi là. Cette boutique c’est beaucoup trop ta came et c’est aussi beaucoup trop cher. Je promets je reviens plus par là. Ou alors je ferme les yeux. Tu as déjà dit ça 1000 fois Andy. Ca marche pas. Regarde où t’en es.

« Tu serais très beau là-dedans. » Tu sursautes pas mais presque. T’es tellement concentré dans la vitrine que tu t’étais complètement coupé du monde. Mais ça. Cette meuf. Sa phrase. C’est exactement le signe que tu cherchais. Elle te l’a donné. Tu le prends aussitôt. Cette chemise est maintenant à toi même si t’as pas encore mis un pied dans la boutique. C’est un done deal. Elle est cher mais tu la veux tellement que tu ne vas pas regretter.  « Enfin, tu es déjà beau, mais je veux dire… » Tes yeux se tournent enfin vers elle parce qu’elle insiste, ou peut être qu’elle sait juste pas ou se mettre vu son hésitation et ses joues qui rosissent même un peu.  « Enfin, ça t’irais bien. »

« Merci. »

Parce qu’elle te dit tous ces compliments gratuitement et c’est très apprécié. Tu te fais toujours beau pour toi, mais quand tu vois qu’en plus ça fait du bien aux yeux des autres, c’est une victoire. T’aimes plaire, c’est écrit sur ta gueule. Mais c’est toi que tu aimes plaire en premier lieu. Combien de fois tu t’es dit devant ton miroir que si tu pouvais te baiser tu le ferais sur le champ. Dommage j’ai pas de frère jumeau. T’es vraiment dégueu Andy.

« Je vais la prendre. »

Tu sors ton téléphone pour regarder combien t’as de sous sur ton compte courant parce que le prix est vraiment très élevé et t’as peut être besoin de faire un transfert avant de pouvoir payer le truc. Et ouais. T’as besoin. Le compte ça va pas du tout ça. Ca te fait chier.

« Si jamais t’as envie de m’offrir une partie je dis pas non. »

Tu le dis pour rire mais si ça marche tu prends, surtout que l’app de ta banque est en train de déconner sérieusement et tu peux pas faire le transfert dont tu as besoin.

« Comme ça je pourrais la porter et tu pourras voir si je suis vraiment beau avec. »

Tu insistes en mettant les arguments qu’elle a donné un peu plus tôt de ton côté. Peut être qu’elle kifferait vraiment ce genre de vue. Peut être qu’elle est en train de te draguer. Peut être que tu vas la baiser aujourd’hui. Tant de possibilités. La vie est pleine d’aventure. Tu aimes trop ça.

Warning sign !

Andy & Elora

Habituellement, je n’aborde jamais un inconnu dans la rue. Je suis bien trop timide pour faire ce genre de chose. Pourtant, je travaille dans un bar. Je suis constamment en contact avec des clients que je ne connais pas et jamais cela me pose problème lorsque je suis derrière mon comptoir. Sorti de ce contexte, je suis tellement une grande timide que c’est compliqué pour moi d’aborder quelqu’un sans bégayer. Et pourtant… C’est vraiment sans me poser de questions que je m’approche de ce jeune homme que j’observais depuis quelques minutes. Sans l’ombre d’une hésitation et alors que je l’ai entendu se parler tout seul, je finis par l’interpeller. Et voilà que je lui dis clairement que je le trouve beau. Quelle mouche m’as piquée sérieusement ? Bien entendu, cette assurance ne durera que quelques secondes. Il faudra un mot de plus pour que je commence à rougir et à bégayer telle une adolescente qui se retrouve devant son crush de Lycée. C’est lorsqu’il finit par tourner la tête vers moi et que mon regard croise le sien que je finis par rougir encore plus. D’accord… Il est vraiment très beau. Genre statut grec beau. C’est-à-dire beaucoup. Surtout rester calme et ne pas bégayer encore plus. Visiblement, m’as petite intervention ressemble au signe qu’il attendait, puisque le jeune homme me fait savoir qu’il va finalement prendre cette chemise. Il ne cesse de faire balader son regard entre moi et la vitrine. Un peu, mal à l’aise, j’hésite tout simplement à partir sans rien dire de plus. C’était sans compter sur le fait que le jeune homme semble vouloir poursuivre la conversation.

En entendant ses paroles, je ne peux m’empêcher de rire de bon cœur. Déjà, parce que l’on ne se connaît pas, mais surtout parce que mon compte bancaire est plus proche du zéro qu’autre chose. Je ne peux même pas payer mon loyer pleinement alors offrir une chemise de… Ce prix-là !! Surtout à un inconnu. Je dois avouer que je bloque un peu en voyant le prix de la fameuse chemise. « Je pourrais même pas te donner quelques dollars pour t’aider. » dis-je en haussant un peu les épaules. « Je suis à sec. » Pourtant, j’aimerais vraiment voir à quel point, il peut être beau avec. Personnellement, je ne trouve pas cette chemise exceptionnelle, mais j’ai le sentiment que ce garçon pourrait se vêtir d’un sac poubelle et il resterait beau comme un dieu. Je pourrais donner mon âme au diable pour le voir séduisant comme jamais dans cette chemise. « Après, si t’as pas les moyens, tu peux aller l’essayer et je te dirais que tu ressembles à une cucurbitacée géante dedans ? » Je retiens un rire en croisant son regard. « Je veux dire… Si ça peut aider, tu vois ? » Et me viens une autre idée un peu plus folle. « Sinon tu possèdes un quelconque talent ? Le spectacle de rue ça peut faire un peu de monnaie. »            

« Je pourrais même pas te donner quelques dollars pour t’aider. Je suis à sec. » Dommage. C’est pas une riche. T’aurais kiffer tomber sur quelqu’un de généreux qui t’aurais juste offert la chemise de bon coeur. Mais non. T’as pas cette chance là. Jamais. Enfin. Si. Ca t’es déjà arrivé mais c’était surtout un vieux pervers qui voulait profiter de te baiser à répétition. Il t’offrait du fric. T’étais jeune. T’avais dilapidé toutes ton héritage pendant trois ans en Australie, t’as pas trop réfléchit. C’était pas si mal en vrai. It was the worst. Mais c’est ça qui était bon au fond. « Après, si t’as pas les moyens, tu peux aller l’essayer et je te dirais que tu ressembles à une cucurbitacée géante dedans ? » Ca te fait marrer de l’entendre. « Je veux dire… Si ça peut aider, tu vois ? » Ouais vraiment c’est pas du tout raisonnable de la prendre. Genre pas du tout. Mais tu la veux tellement… C’est pour ça que tu bouges pas de devant la vitrine. Tu t’es pas encore aventuré à l’intérieur pour rendre les choses un peu plus concrètes. « Sinon tu possèdes un quelconque talent ? Le spectacle de rue ça peut faire un peu de monnaie. »  Ca te fait rire encore ça.

« Pas une mauvaise idée. Je peux danser. Je suis doué. »

Faut juste de la musique mais on sait tous qu’avec les téléphones portables on peut tous mettre de la musique tout le temps partout. Juste avec une qualité de merde si on a pas d’enceinte. Ce qui est le cas là maintenant.

« Mais j’ai pas vraiment le temps… Je suis un gars très pris. »

Qu’est ce que tu te la pètes Andy. Et tu retournes regarder la chemise, t’es encore dans ton débat.

« J’hésite trop. Ca veut dire qu’il vaut mieux pas que je la prenne. »

Tu vas regretter. Le chiffre sur ton compte en banque va te faire mal au coeur.

« Elle coûte vraiment trop cher… »

Ca te fait mal. C’est pas bon ce ressenti que t’as. C’est beaucoup trop d’argent. Tu fais des folies mais ça s’apparente à du 300$ d’un coup ou quoi. Pas 1200$… C’est de la folie. Tu peux pas faire ça.

Warning sign !

Andy & Elora

Je ne sais pas pourquoi je suis venu parler à cet inconnu, mais maintenant, je suis réellement intriguée par son histoire de chemise. Lorsqu’il me demande une petite aide financière pour participer à son achat, je me dis qu’il est tout de même assez culotté. Parce qu’il n’hésite vraiment pas. Il demande juste. J’aimerais avoir son assurance parfois. Rien ne semble le déranger, pas même demander 1200$ à une demoiselle qu’il ne connaît pas. Il m’a pris pour quoi celui-là ? Une tirelire ? Remarque je pourrais bien être une belle petite tirelire cochon. Ce serait peut-être bien comme vie ? Lorsque j’étais petite, j’étais fan de la tirelire cochon dans Toy Story. Je le trouvais trop cool et j’avais supplié ma mère pour avoir une tirelire à son effigie. J’ai toujours trouvé les cochons plutôt mignons et en tirelire, c’est encore bien plus adorable… Enfin, c’est ce que je pensais, jusqu’à ce que j’apprenne que l’on devait les briser pour récupérer l’argent à l’intérieur. Je ne devrais peut-être pas dire à ce bel inconnu que je possède une tirelire cochon qui doit renfermer assez pour lui payer une partie de sa fameuse chemise. Non, je ne vais pas lui dire, parce que ma tirelire, je l’aime beaucoup trop et l’argent qu’elle renferme me servira en cas d’extrême urgence uniquement. Alors, en attendant, je propose des alternatives à mon inconnu. Il ne semble pas réellement ouvert à mes propositions celui-là. Un peu chiant sur les bords. « T’es un gars très pris, mais t’es planter là depuis près d’une demie heure. » finis-je par lui faire remarquer, malgré tout.

Je vois bien qu’il est en plein débat intérieur. J’ai l’impression de voir les rouages de son cerveau en action. Il ne semble pas vraiment prêt à prendre une décision et comme il dit le fait qu’il hésite tellement c’est bien qu’il ne devrait pas se l’offrir. Il va beaucoup trop dépenser d’un coup. Je crois que nous ne sommes pas nombreux à pouvoir lâcher une telle somme pour un vêtement. « Tu as eu ton signe et pourtant, tu es toujours devant la vitrine. » dis-je doucement comme pour l’aider dans sa décision. « Cela veut sûrement dire qu’elle ne t’est pas destiné. » Je hausse un peu les épaules et lui offre un petit sourire tout timide. « Puis elle sera peut-être en solde dans quelques semaines qui sait. » Faut pas perdre espoir après tout. On ne sait jamais.            

« T’es un gars très pris, mais t’es planter là depuis près d’une demie heure. » T’ouvres de grands yeux en l’entendant.

« Pourquoi tu m’attaques comme ça ? »

Parce qu’elle a raison. Tu plaisantes aussi. Tu la prends pas au sérieux. Quand t’es dans un dilemme comme celui là tu as besoin de temps. De temps pour te raisonner parce que là, visiblement tu vas réussir à le faire. Tu vas aller au delà de ton énorme envie de prendre cette magnifique chemise. « Tu as eu ton signe et pourtant, tu es toujours devant la vitrine. » Elle est le petit ange sur ton épaule ? C’est rare que tu l’aies dans le coin celui là. C’est plutôt le diable qui fait son affaire généralement. Tu fais pas souvent le bon choix, mais t’as envie de te dire que t’as grandit, que t’es plus mâture. C’est de la connerie tout ça en vrai, t’as juste plus de responsabilités c’est ça la réalité. N’empêche tu dis rien, ton regard passe de la chemise à la blonde. T’es encore en train de débattre même si tu sais que tu ne vas pas la prendre. C’est mort. C’est trop cher. « Cela veut sûrement dire qu’elle ne t’est pas destiné. » Ouais ouais ouais. Elle continue. Elle a raison. Tu te demandes pourquoi elle te dit des trucs comme ça alors qu’elle te connait pas. Toi tu tomberais sur quelqu’un qui hésite autant à prendre un truc tu serais en mode « DO IT DO IT DO IIIIIIITTTTTT !! » Genre, t’es le pire.  « Puis elle sera peut-être en solde dans quelques semaines qui sait. » Hmmm ouais peut être. Mais t’y crois pas. Alors à la place, tu sors ton téléphone, tu prends une photo de la chemise et tu l’envoies à Matt.

« J’ai peut être une autre solution. »

My Colombian
*pic of the branded shirt*
Can you buy me this? Please? I love you.

Tu relèves la tête vers elle quand le message est envoyé.

« J’ai un ami qui est riche. Ca peut peut être marché s’il m’aime vraiment. Ou si je fais vraiment pitié. »

Tu fais une moue pensive et tu mets ton téléphone en mode selfie pour te prendre en photo avec la chemise. Tu fais une tête de chat potté. Genre. Vraiment. T’as besoin de cette chemise. Elle est si belle. Tu lui envoies cette photo aussi.

« Tu le sens comment ce plan ? »

Pourquoi tu lui demandes son avis ? Parce que c’est l’ange sur mon épaule.

J'ai la tête fourrée en-dessous des robinets. Ça éclate de partout, y'a un soucis avec les raccords de plomberie dans l'annexe, on l'a vu de suite quand on est descendus de l'appart ce matin, les planchers qui étaient humides af. Fallait pas être bien aveugle vous me direz. Et c'est impossible de rejoindre l'équipe du chantier aujourd'hui, ils sont tous en vacances, ils ont pris une journée de break à travers les rénovations - very profesh - parce qu'apparemment ils ont mis trop d'heures dans les derniers temps et qu'ils l'ont accumulée ainsi. Connards, salauds, elles y passent toutes, les insultes, les injures, je les grommelle entre mes lèvres pincées, mes sourcils froncés, et mes mains empotées qui essaient de resserrer les goulots pour éviter que ça continue de se déverser.

Scarlett est occupée à passer la serpière partout, Deklan s'assure qu'aucun meuble ou mobilier a été trop abîmé. Ash est en ligne avec les assurances, il se fait presque autant chier que moi sous l'évier, à leur inventer des questions détournées de merde pour ne pas leur dire qu'on a presque un problème, qu'on est pas sûrs, qu'on veut juste voir à combien s'élèverait la prime si on déclarait les dommages. Mais après un tour d'horizon de Charles et Yoko, ça va, c'est bon, le pire est sauf, et on peut finalement prendre le p'tit-déj en famille avant de lancer le DBD pour la journée.

J'ai l'air d'une merde avec mes cheveux encore mouillés d'eaux usées, mon t-shirt tout crotté et mon jeans sale à souhait, mais ça les dérange pas du tout, depuis qu'on a acheté le local à côté et que je joue autant les rénovateurs que les patrons, j'ai toujours 50% de chance d'avoir l'air d'une merde quand je viens du côté ouvert aux clients. Ça fait partie du deal. Les tasses sont servies, les croissants sont sortis, ça jacasse autour du comptoir avant qu'on ouvre le commerce au public. On repasse sur les horaires, on s'assure que tout le monde est all good avec le planning de la semaine. Puis, mon portable dans la poche de mon hoodie se met à vibrer, apparemment y'a Andy qui veut que je joue les sugar daddy pour ses bons soins.

Après une étude approfondie de la photo qu'il m'a envoyée par toute l'équipe du DBD réunie, yeux fixés sur le selfie et notes sur 10 qu'ils énumèrent les uns après les autres, j'envoie hilare un texto à mon best bud in the world.

Sex on a stick
Everyone here gives you an average score of 8 outta 10 with this on you, clearly passing the test.

Sex on a stick
Send me the bill.

Sex on a stick
And have a great day love. xoxo

Warning sign !

Andy & Elora

Voilà que le beau gosse semble un peu déstabiliser par ma question. Il tente de répondre avec du tact, mais je vois dans son regard qu’il est entré dans la plaisanterie. Cependant, mon manque de confiance en moi me force à me questionner. Plaisante-t-il vraiment ? Ou alors, je me fais simplement des idées et je n’ai pas tout comprends. Pourtant, je préfère jouer la carte de la plaisanterie. Après tout, on ne se connaît absolument pas et je ne le reverrais probablement jamais de ma vie. Cette idée m’empêche de me poser trop de questions. Savoir si je l’ai vexé ou non m’importe un peu moins. « Parce que tu sais pas ce que tu veux gars ! » Je hausse les épaules en riant un peu. « Tu demandais un signe, je suis venu et on n’a toujours pas acté sur cette fameuse chemise quand même. » C’est dommage tout ce temps perdu. Pourtant, je ne veux pas être celle qui va le pousser à acheter. Je connais les problèmes d’argents. Je sais ce que ça fait de galérer toutes les fins de mois, d’avoir des dettes et de compter notre argent jusqu’au moindre petit sous. Je ne veux pas être responsable des dettes d’un jeune homme que je ne connais même pas. Cette décision doit venir lui et uniquement de lui. Alors, je tente d’être un peu la voix de la raison. Puisqu’il hésite autant, c’est probablement parce qu’il ne la veut pas trop cette fameuse chemise. Peut-être qu’il a eu un léger coup de cœur sur l’instantané, mais que c’est déjà envoler et c’est pour cela qu’il doute autant désormais.

Pourtant, il semblerait que le bel apollon ne veuille pas baisser les bras aussi rapidement. Je le vois attraper son téléphone et commencer à taper de manière frénétique sur son clavier. Je dois bien avouer que l’espace d’un instant, je me demande vraiment ce qu’il est en train de faire. C’est finalement avec son plus beau sourire qu’il me dit avoir un ami riche. « T’es culotté toi un peu non ? » dis-je en riant légèrement. Comme pour tenter de convaincre son ami encore plus, voilà qu’il se prend en photo devant la vitrine avec la chemise en arrière-plan. Cette fois, je ne peux m’empêcher de rire franchement. Lorsqu’il se tourne vers moi, je lui souris en secouant un peu la tête. « Si quelqu’un te refuse quelque chose avec la moue que tu as fait sur ce selfie, je comprends plus rien. » Oui il est vraiment beau et encore plus lorsqu’il fait ses yeux de chien battu. « Je te jure, si j’avais de l’argent, je te l’aurais déjà offerte et je t’aurais demandé de la porter à un dîner à deux. » Malheureusement, je n’ai pas plus de 50 dollars sur mon compte et ce pour finir le mois. « Dommage pour toi, ton signe tant attendu est pauvre comme pas possible. »          

« Parce que tu sais pas ce que tu veux gars ! » Genre y’a des gens qui savent ce qu’ils veulent dans la vie. Je veux juste me faire plaisir. Ouais ça, ons ait Andy. Mais est-ce que t’y arrives tout le temps. Le plus possible. Mais l’argent est un frein à certaines de tes envies. Ca te fait encore penser à ton futur et cette idée de te lancer en indépendant que t’as depuis très longtemps. Trop longtemps. « Tu demandais un signe, je suis venu et on n’a toujours pas acté sur cette fameuse chemise quand même. » Elle a l’air bien sûr d’elle d’un coup la petite. T’aimes bien ça les gens qui ont pas l’air de ce qu’ils donnent comme idée aux premiers abords.

« T’es culotté toi un peu non ? » Ta façon de faire, d’oser, la font halluciner. Mais tu sais que dans la vie, si t’oses pas, tu passes à côté d’occasions. Alors tu le fais. T’as pas peur.

« Quoi ? Il m’aime. Ca peut marcher. »

Tu te répètes mais ouais, elle le connait pas donc ça doit surprendre comme ça. La vérité c’est que t’aurais pu faire ça à n’importe qui. La preuve, tu lui as demandé à elle déjà et tu ne la connais pas du tout.  « Si quelqu’un te refuse quelque chose avec la moue que tu as fait sur ce selfie, je comprends plus rien. » Et ça te fait grave sourire de l’entendre dire. Les compliments, tu prends tout. Tout le temps.  « Je te jure, si j’avais de l’argent, je te l’aurais déjà offerte et je t’aurais demandé de la porter à un dîner à deux. » Tu lâches un rire parce qu’elle perd pas le nord. Tu kiffes. . « Dommage pour toi, ton signe tant attendu est pauvre comme pas possible. »         

« Ouais mais je fais pas de dîner à deux, donc tout va bien. »

Ca ne se serait jamais passé de cette configuration là dans tous les cas. Et puis t’as une notif. Matt qui a répondu à tes messages.

« Oh fuck he is buying it for me ! He really is ! He said yes ! »

Vraiment tu pensais pas. T’as juste lancé ça comme ça et putain de merde t’as bien fait d’oser.

« Fuck. »

T’en reviens pas mais t’es déjà en train d’entrer dans la boutique parce que tu vas l’acheter. Parce que tu sais que c’est pas une blague venant de lui. Il va vraiment te l’acheter. T’as déjà répondu combien tu l’aimes à son message en moins de temps qu’il n’en fallait pour l’écrire. Tu retiens la porte de la boutique et tu te tournes vers la blonde.

« Tu viens ? »

Elle fait parti du truc maintenant.