Ambrose, j'ai peur. Tels ont été les mots prononcés par le garçon juste avant leur fuite quelques jours plus tôt, alors qu'ils étaient déjà poursuivis par les hommes de la milice qu'ils n'ont de cesse d'éviter par tous les moyens depuis. Si Carl n'est désormais plus seul face au chaos régnant dans ce monde, sa survie n'a elle aussi jamais porté si bien son nom maintenant que ses journées consistent à courir aussi vite qu'il le peut, en s'assurant à la fois de ne pas tomber entre les mains de ces hommes que de ne pas se retrouver nez-à-nez avec ces créatures qu'il n'a jusqu'ici pas eu le malheur de voir de trop près. Le danger semble exister de tous les côtés, peu importe où ses yeux peuvent se poser mais avec Ambrose, son errance est certainement un peu moins terrifiante à tel point que Carl se sent affreusement livré à lui-même lorsque son camarade vient à disparaître de son champ de vision. Il est en quelque sorte le pilier qui lui manquait pour oser quitter sa cachette et affronter les horreurs que ce monde peut à présent renfermer, mais il est aussi quelqu'un que Carl connait encore peu, il doit bien se l'avouer. Se pourrait-il que subitement, Ambrose entreprenne de partir de son côté en le laissant là, possiblement condamné ? S'il refuse pour l'heure d'accepter cette idée, les minutes semblent infiniment longues en ne sachant pas où le grand brun a pu passer, mais qui sait si ce dernier ne pense pas actuellement la même chose de lui. C'est Carl après tout qui s'est laissé retarder par son lacet défait, Carl qui comme toujours a du mal à suivre la cadence et Carl, aussi, qui pourrait bien être la première victime de leur duo s'il ne se met pas très vite à l'abri.

Dissimulé derrière un demi-mur où il se trouve accroupi, ses yeux n'en finissent plus de surveiller cet homme armé patrouillant un peu plus loin. Assez loin pour que Carl parvienne encore à respirer en vérité, mais il ne donne pas cher de sa propre peau si cet homme le remarque et s'avère être aussi bon viseur qu'il le redoute. Par chance, c'est une autre voix qui parvient à son oreille et un espoir qui renait lui aussi, alors que Carl commençait à se dire que cette aventure continuerait de s'écrire au singulier pour lui. « Carl !? » Ambrose, bien sûr que c'est lui. Il est vivant, c'est la toute première pensée qui lui traverse l'esprit et après avoir balayé le lieu de son regard plein d'espérance, il finit par localiser son camarade auquel il adresse des signes les plus discrets possible. « Ambrose ? Hey, par ici !.. » Chuchoter et crier en même temps est un concept particulier, mais il garantit au moins à leur duo de communiquer sans risquer d'attirer l'attention que l'on sait. Carl l'invite alors à ramper jusqu'à lui car de son côté, ils auront moins de chance de se faire repérer et s'il voudrait aussi dire à Ambrose que le retrouver le soulage, le garçon comprend qu'il n'en détient pas le temps dans l'immédiat. « À trois on se faufile jusqu'à l'escalier et on grimpe sans s'arrêter. » C'est leur seule chance car rester ici signerait leur perte, et ils n'ont pas enduré tout ça pour connaître une fin aussi bête. Il lance alors au grand brun un regard voué à leur servir de feu vert, puis décompte à voix basse : « Un.. deux.. » Trois. Et sans attendre, leurs jambes s'activent jusqu'à l'escalier qu'ils gravissent d'une traitre, laissant pour le moment cet homme armé derrière eux qu'ils peuvent ainsi distancer. Quelque peu essoufflé car trahi par son manque évident d’endurance, Carl apprécie au moins cette avance gagnée sur l'ennemi mais un détail ne manque pas de le faire réagir en posant les yeux sur son complice. « C'était pas si dur, mais.. t'as les yeux un peu humides, est-ce que ça va ? » Il ne vient sans doute pas de pleurer car cela le surprendrait, mais Carl pourrait avouer que ce n'est pas passé loin pour lui quand il pensait déjà se retrouver seul et démuni. « J'ai cru que je t'avais perdu tout à l'heure, j'ai eu peur tu sais. » Son ventre et sa gorge en sont même encore douloureux mais il ressent un plaisir sincère à constater qu'Ambrose va bien, réellement soucieux du sort qu'il pourrait connaitre. « Et maintenant on a pas d'autre chemin à emprunter que cette porte, je crois. » Elle ne semble pas très engageante vue comme ça, mais il a la désagréable impression qu'ils courent un risque à rester à proximité de cet escalier car les hommes de la milice ne tarderont pas à fouiller le bâtiment, en admettant que le pire ne se trouve pas plutôt face à eux.

Il n’est pas question de rester ici et pour une fois, Carl semble bel et bien manifester des instincts de survie. C’est surtout qu’il ne donne pas cher de leur peau si l’homme patrouillant un peu plus loin vient à détecter leur présence, et ils n’ont pas fait tout ça pour échouer si bêtement. Désormais en sécurité ou voulant en tout cas y croire, c’est avec surprise que Carl repère une lueur particulière dans le regard d’Ambrose. « Non, c’est… » Oh, peut-être qu’ils ne sont pas aussi humides qu’il a pu le penser et quand bien même ils le seraient, son camarade ne lui doit aucune vérité. « Je pensais qu’ils t’avaient attrapé. » Ces mots en revanche le font doucement grimacer car il réalise qu’Ambrose s’est inquiété pour lui. C’est à vrai dire très rare que quiconque s’en fasse pour ce qu’il peut devenir, et Carl est bien forcé d’admettre qu’aucun de ces montres n’en avait après lui quand la raison de sa disparition est beaucoup plus stupide. « Mon lacet était défait, pardon. » souffle-t-il en ne pouvant que se sentir fautif, aussi bien d’avoir pris des risques que d’avoir laissé Ambrose seul, au point que ce dernier ait pu imaginer le pire. Au fond de lui et pour la toute première fois de sa vie, Carl a enfin le sentiment d’avoir trouvé un allié. « Moi aussi. » Tous deux ont cru s’être perdus, tous deux ont pensé que l’autre avait pu connaître un sort tragique mais à l’arrivée, c’est ensemble que leur survie se poursuit.

La réalité les rattrape néanmoins avec cette porte constituant dès lors leur seule issue. L’envie de s’y engager n’est pas bien grande, mais un autre choix n’existe tout simplement pas ici. « T’as toujours ton arme ? » – « Euh oui, elle est là. » C’est avec bien peu d’aisance que Carl vient manipuler celle-ci, incertain quant à son efficacité mais c’est avec ce lance-pierres qu’il devra dans tous les cas repousser l’ennemi. « J'ai trouvé quelques projectiles en chemin, c'est toujours mieux que rien pas vrai ? » Il lui montre les quelques pierres enfouies dans le fond de sa poche, certaines promettant de faire particulièrement mal si elles venaient à être correctement projetées. À défaut de mieux, Carl devra dans un premier temps s’en contenter. « Tu te colles à moi, ok ? Je veux toujours savoir que t’es derrière moi. » Dans un hochement de tête convaincu, le garçon assure : « Oui, promis. » car lui-même n’a aucune envie de s’éloigner d’Ambrose, pas même de quelques mètres. Il restera derrière lui et assurera par la même occasion leurs arrières, si tant est qu’il le puisse. Une mauvaise surprise les attend néanmoins derrière la porte, sous la forme d’un zombie en très bonne forme. « Il.. il nous a vus tu crois ? » chuchote-t-il alors que les deux camarades se faufilent le plus discrètement possible… mais pas assez pour ne pas attirer l’attention de la créature, dont le regard s’oriente aussitôt vers eux. « Oh non. » Rectification : il les a vus. Ce n'est plus une question mais bien une certitude, faisant d’eux la proie immédiate de ce zombie affamé. « Ambrose, attentiooon ! » Sans même le voir venir, son camarade est agrippé par la créature au niveau de sa manche et tout cela devant ses yeux apeurés. À cet instant, Carl saisit que son temps de réaction va être très court. C'est maintenant ou jamais et il le sait, il doit à tout prix se servir de son arme et cela, sans la moindre hésitation possible. Ses mains tremblantes s’activent autour de son lance-pierres et Carl se saisit alors d’un projectile, sans même réfléchir.


WIN – Il vise du mieux qu’il peut, tire de toutes ses forces et atteint contre toute attente sa cible. Le zombie s’effondre et Carl, lui, est partagé entre le soulagement d’avoir su réagir et la crainte de l’avoir tout bonnement tué.

SO CLOSE – La pierre, d’assez petite taille, atteint le zombie au niveau de la tête mais ce dernier n’est sans doute assommé que pour quelques instants. Ils ont tout juste le temps de reculer avant qu’il ne revienne à lui.

FAIL – Il jure y mettre sa meilleure volonté mais il ne sait de toute évidence pas bien se servir de son arme. En attendant, Ambrose parvient à se dégager tout seul et entame une lutte féroce contre le zombie. Comme toujours, Carl ne sert donc à rien.

Il lui faut agir et vite, jamais un tel danger n'avait pointé le bout de son nez depuis que Carl a entamé cette survie et c'est bien le fait de voir l'une de ces créatures d'aussi près qui a aussitôt raison de lui. De sa capacité à réfléchir correctement d'une part, mais aussi de son efficacité avec une arme entre les mains pendant qu'Ambrose, lui, lutte déjà contre ledit zombie. Son camarade compte certainement sur lui mais Carl combat à cet instant son propre affolement, dépassé par les évènements comme en témoignent ses gestes affreusement approximatifs et ces pierres qu'il ne parvient pas à lancer dignement. Quand Ambrose parvient enfin à se défaire de la créature dont le bras reste attaché à lui comme un sordide souvenir, son mécontentement se remarque tout comme il s'entend. « Tu sais pas te servir de ton lance-pierres !? T’es sérieux !? » – « ... » Le garçon en perd ses mots sans surprise, infiniment désolé alors qu'il espérait plus que tout se rendre utile. Il voudrait s'excuser mais son camarade ne lui en laisse pas le temps, bien trop remonté pour ne pas lui dire présentement ses quatre vérités. Oh, nul doute qu'Ambrose doit déjà vivement regretter de s'être embarqué dans cette aventure avec lui. « Tu sais au moins viser avec tes cailloux ? Servir à quelque chose ? Merde Carl, j’ai failli y passer et t’as servi à rien ! » Il aurait pu mourir, oui, et Carl aurait eu sa mort sur la conscience pour le restant de sa vie en admettant qu'il n'aurait pas connu le même sort ensuite, car pour ça rien n'est moins sûr. « Je sais, pardon. » souffle-t-il piteusement, bien conscient qu'il ne peut pas se permettre de paniquer dans ce genre de situation mais c'est pourtant bien ce que Carl a fait. Son regard a alors toutes les difficultés du monde à croiser celui d'Ambrose mais il se force pourtant, ne serait-ce que pour apaiser les craintes qui sont les siennes à présent. « T'es pas blessé au moins, hein ? Est-ce qu'il t'a mordu ? » Cela signifierait une très mauvaise chose il le sait, alors il a besoin d'entendre comme de constater qu'Ambrose n'a rien, aussi certain soit-il que ce ne serait pas grâce à lui. « Je ferai mieux la prochaine fois, je le jure. » Il promet déjà de se racheter, voulant même sincèrement croire que sa réaction n'en sera que meilleure par la suite mais Ambrose n'en croit sans doute pas un traitre mot, et rêve sûrement même de ne plus rien entendre de lui.

« Faut qu’on trouve une issue de secours de ce bâtiment. » Il se laisse bousculer et mener là où son camarade le veut, disposé à se faire désormais minuscule mais cet escalier vers lequel ils se dirigent promet sans doute que d'autres mauvaises surprises les attendent, dans plus ou moins peu de temps. Une fois les marches passées, c'est un long couloir qui se dévoile à eux avec deux portes sur ses côtés, leur offrant dès lors plusieurs directions à emprunter – et aucune qui rassure vraiment Carl, autant bien se l'avouer. « Je le sens pas trop ce chemin, on sait même pas ce qu'on va trouver au bout du couloir ou derrière ces portes. » Mais c'est bien là tout l'enjeu, ne pas savoir à l'avance sur quoi ils sont susceptibles de tomber car il y a un risque à prendre, comme toujours. Se tournant vers Ambrose, le garçon fait tout ce qu'il peut pour ne pas laisser la peur le gagner mais ses tremblements ne trompent personne, à moins qu'il ne soit pas tout à fait remis du savon que son camarade lui a un peu plus tôt passé. « Je.. je veux pas décider quoi faire, t'as sûrement plus de flair que moi pour ça de toute façon. » C'est aussi bien trop de responsabilité pour ses frêles épaules, et le genre de décision que Carl ne se sent pas capable de prendre après l'erreur qui a été la sienne tout à l'heure. Cette fois, il est bien décidé à servir à quelque chose mais cela ne passe manifestement pas par le fait de trop se mouiller pour commencer. Son regard orienté vers Ambrose attend donc de ce dernier qu'il tranche pour deux, puisqu'il est le seul à s'être montré efficace et assez réfléchi jusqu'à présent. « Par où on part alors ? » Ils peuvent faire confiance à ce couloir et continuer tout droit, ou bien tenter de passer par l'une de ces portes en espérant y trouver un raccourci menant potentiellement vers une sortie. Peu importe, car il faut surtout faire vite.


WIN – Ambrose décide qu'ils doivent continuer tout droit et Carl s'exécute, alors qu'ils peuvent bientôt entendre les hommes de la milice se rapprocher dangereusement derrière eux. Ces derniers seront bientôt à leurs trousses mais la voie a au moins le mérite d'être dégagée, leur offrant ainsi quelques instants de répit et peut-être aussi de quoi s'organiser.

SO CLOSE – Ambrose décide de passer la première porte se présentant à eux et c'est (encore) un zombie qu'ils trouvent derrière celle-ci. Il est seul néanmoins et c'est presque une chance dans leur malheur car jusqu'ici, l'ennemi ne s'est présenté qu'au singulier afin qu'ils puissent garder un semblant de supériorité.

FAIL – Ambrose décide de passer la seconde porte, celle ressemblant le plus à une sortie de secours, mais des zombies figurant au nombre de deux ne tardent pas à apparaître derrière celle-ci. Réagir contre ces créatures est impératif et cette fois, Carl a l'obligation d'être efficace. Ils sont dans de beaux draps, voilà surtout ce que cette découverte annonce pour eux.