Vittorio Giovinazzo & @Kieran Halstead

I need another story, something to get off my chest, my life gets kinda boring, need something that I can confess. 'Til all my sleeves are stained red from all the truth that I've said, come by it honestly I swear, thought you saw me wink, no I've been on the brink, so tell me what you want to hear. ☆☆

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(West End, Dojo Riley) L’affichette était là depuis suffisamment longtemps désormais pour que les gens ne s’y attardent plus. C’était le triste constat fait par Vittorio depuis quelques jours, tandis que se jouait le ballet des habitués dans le hall d’entrée du dojo, bonjours, aux revoirs, et plus aucune curiosité pour l’avis de recherche faisant désormais presque autant partie du paysage que les prospectus publicitaires vantant les mérites des protéines en poudre, des tenues de sport à la dernière mode ou des ostéopathes se prenant suffisamment au sérieux pour estimer pouvoir remplacer le travail d’un kiné. Le bébé de Lisbeth et de son fiancé avait disparu depuis des semaines, et la plupart des gens qui s’en étaient un tant soit peu émus par bienveillance au début avaient peu à peu fini par oublier. Et le pire ? C’est que Vittorio ne pouvait même pas leur jeter la pierre, car si Lisbeth n’avait pas été une amie, sans doute ne se serait-il lui non plus pas ému de la chose plus de quelques jours, avant que les tracas quotidiens de sa propre petite vie ne reprennent le dessus.

Installé près du distributeur situé dans le hall, sa gourde d’eau dans une main et dans l’autre une barre protéinée, Vittorio avait donc suivi des yeux avec une certaine attention le bonhomme qui venait d’entrer : d’une part parce qu’il ne l’avait jamais vu au dojo auparavant, et d’autre part car son attention s’était arrêtée un court instant sur l’avis de recherche froissé mais toujours affiché sur le tableau de service, l’italien se refusant catégoriquement à le retirer tant que Lisbeth n’aurait pas retrouvé sa fille. Vitto n’était pas un grand fan des enfants, et n’avait même jamais caché son manque d’intérêt pour celui mis au monde par la tatoueuse, mais aussi égoïste pouvait-il être parfois, il n’était pas aussi dénué de compassion que ne pouvaient le penser certaines mauvaises langues, et se sentait sincèrement affecté par le drame familial qui se jouait pour son amie. « Elle a disparu il y a trois semaines. Elle s’appelle Riley. » Se décollant de la paroi latérale du distributeur automatique, il avait finalement quitté son poste d’observation pour faire quelques pas en direction du visiteur, attendant d’avoir obtenu l’attention de ce dernier pour prendre la parole à nouveau « Ses parents espèrent toujours la revoir. » Le temps passant, la chose devenait de plus en plus difficile à envisager néanmoins – les disparitions, surtout celles d’enfants, avaient de moins en moins de chances de se terminer de façon heureuse à mesure que le temps défilait.

La messe étant dite, Vittorio espérant à chaque reprise qu’à défaut de savoir quelque chose les visiteurs qui posaient les yeux sur ces affiches étaient au moins susceptibles d’en parler autour d’eux, il s’était néanmoins à nouveau glissé dans la peau de commercial souriant qu’il se forçait à arborer ici devant chaque nouvel adhérent potentiel. « J’peux vous aider ? Vous cherchez un renseignement ? » Grande perche à la musculature à première vue quasi-inexistante, l’inconnu avait l’air de s’être perdu plus que d’avoir poussé la porte du Dojo de façon volontaire … Mais allez savoir, peut-être échouait-il une fois encore à déceler les intentions de quelqu’un derrière une apparence qui ne cadrait pas avec l’idée que se faisaient les gens d’un habitué de salle de sport : adepte du jogging en toutes circonstances, des épaules presque aussi larges que le distributeur, et la démarche assurée de celui qui savait où il mettait les pieds.

'til all my sleeves are stained red

@VITTORIO GIOVINAZZO & KIERAN HALSTEAD ☆☆☆ I need another story, something to get off my chest, my life gets kinda boring, need something that I can confess. 'Til all my sleeves are stained red from all the truth that I've said, come by it honestly I swear, thought you saw me wink, no I've been on the brink, so tell me what you want to hear. ☆ @harleystuff & @unknown.

(WEST END, DOJO). Aussitôt la porte de cette salle de sport franchie, Kieran a regretté son idée. Un coup d’œil à gauche pour voir la ferveur avec laquelle cette femme s’acharne contre un sac de boxe lui a fait comprendre qu’il n’atteindrait sans doute jamais une telle passion. À droite, c’est un groupe d’amis qui semblent se féliciter les uns et les autres de leurs progrès respectifs en bombant le torse et secouant leur shaker vitaminé comme si c’était la clé de toutes les réussites. Au milieu, avançant d’un pas mal assuré et flottant dans un t-shirt qui prône l’absence de muscles, Kieran observe les uns et les autres en se demandant très sincèrement ce qu’il fout-là – comme d’autres, sans doute, à en croire les regards curieux qu’on lui lance à mesure qu’il s’aventure dans cet endroit hostile. Hostile, car le jeune homme n'a d’autre expérience sportive que celle de courir après son bus quand il est en retard ou de mettre à mal sa main droite ; rien dont il peut réellement se vanter pour vendre son C.V. en débarquant ici. Oh, pas qu’il songe à une reconversion professionnelle, seulement compte tenu de son allure de lombric sorti de terre et balancé dans des eaux profondes sans la moindre chance de survie, il ne doute pas qu’il devra assurer de sa motivation avant qu’un quelconque prof de sport envisage sérieusement de s’occuper de son cas – autrement que pour lui botter le cul histoire de lui montrer la sortie. À vrai dire, ce n’est pas parce qu’il a franchi la porte qu’il est beaucoup plus assuré, Kieran, conscient que ce plan avait peut-être de l’allure sur le papier. En pratique, c’est une humiliation en bonne et due forme qui l’attend, quand on lui demandera de frapper le sac de boxe et que sa force étant équivalente à celle d’un manchot, il y a peu de chance pour que l’objet s’anime du moindre centimètre. Oui, assurément, s’il peut donner l’impression d’être parfaitement à sa place dans l’idée d’améliorer ses capacités sportives, il a surtout tout l’air du cas perdu d’avance.

C’est sans doute la raison pour laquelle il finit par plonger son attention vers ce panneau aux nombreuses affichettes, dans l’espoir d’en trouver une qui saurait susciter une excuse qui lui permettrait de quitter les lieux sans s’être trop ridiculisé. Je cherchais le club de tricot, tiens, ouais, ça, ça encore plus de gueule que d’admettre que, peut-être, il envisage de se motiver à bouger. Et, surtout, à apprendre à se défendre, alors que les réminiscences de cette violente agression subie deux ans auparavant lui reviennent en tête à intervalles réguliers, sans que sa peur ne diminue – bien au contraire. Il a bien compris que ce cambrioleur ne viendrait pas finir le travail, mais pour autant, il ne peut s’empêcher de craindre qu’une telle situation se reproduise et qu’il se retrouve, à nouveau, à la merci de la cruauté des hommes. Pas cette fois ; cette fois il veut croire que si l’événement doit se rejouer, ce ne seront que les blessures qu’il subira en conséquence, et non par sa propre inaction. « Elle a disparu il y a trois semaines. Elle s’appelle Riley. » Sursautant de manière à perdre encore plus de crédibilité – si tant est que ce soit possible – Kieran sort de ses pensées sans pour autant offrir un regard à l’homme à ses côtés, s’empêchant ainsi de prendre le risque de se sentir encore moins à sa place en soupirant face à la vue de muscles bien dessinés qui ne seront sans doute jamais les siens. « Ses parents espèrent toujours la revoir. » Hochant doucement la tête pour comprendre que c’est un espoir qui ne les quittera d’ailleurs jamais, Kieran finit par souligner – toujours sans quitter l’affichette des yeux : « Vous en avez d’autres à distribuer ? Je suis prof, je peux peut-être faire passer le mot aux parents pour qu’ils ouvrent l’œil dans les parcs, ou ailleurs. » Dans tous les endroits où les parents se réunissent, en soit, autant d’endroits où il n’a pas sa place.

« J’peux vous aider ? Vous cherchez un renseignement ? » Pinçant les lèvres en une petite moue mal à l’aise à l’idée d’avoir à rendre des comptes qu’il n’assume plus, Kieran finit par quitter le mur du regard, se tournant légèrement pour accrocher celui de l’homme qui a l’air d’être un habitué. « Euh, ouais. Ouais. » Il laisse échapper un bref soupire qui se termine en rire nerveux quand il précise : « je me demandais si vous faisiez des cours pour débutants. » Il le sait, il l’a vu sur internet en préparant sa venue ici, parce que Kieran fait partie de ces gens qui paniquent à l’idée de donner les mauvaises réponses et qu’il anticipe tout, de sa commande au restaurant à la visite d’une salle de sport. « Je veux dire… vraiment débutants, vous voyez, ceux qui ont toujours loupé les cours d’éducation physique. » Ou, dans son cas, qui était choisi en dernier et humilié pour leurs maigres performances, l’obligeant à se cacher derrière un certificat médical de temps à autre, et à assumer les heures de colle quand il ne pouvait pas couvrir son absence. « Genre, moi, quoi. » Il conclut, alors qu’il a perçu le regard de l’homme sur lui et que c’est le sien qui vient bientôt s’en détourner. Il devrait être fier de lui, de tenter de changer son quotidien, mais il a surtout conscience de ne pas le faire pour les bonnes raisons ; ce n’est pas l’envie qui l’amène ici, mais l’obligation.

Vittorio Giovinazzo & @Kieran Halstead

I need another story, something to get off my chest, my life gets kinda boring, need something that I can confess. 'Til all my sleeves are stained red from all the truth that I've said, come by it honestly I swear, thought you saw me wink, no I've been on the brink, so tell me what you want to hear. ☆☆

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Vittorio n’avait pas volontairement tenté de faire peur à l’inconnu attardé près du tableau de service, mais pour autant il n’avait pas su réprimer entièrement le bref soupir que lui avait inspiré le sursaut de surprise provoqué par sa prise de parole. Un brin d’amusement qui n’avait duré qu’une demi-seconde, tout au plus, le sérieux lui revenant aussitôt que son regard était passé de nouveau venu à l’affichette qui avait attiré son attention en premier lieu. Trois semaines, à l’échelle d’une vie, ce n’était pas grand-chose … Mais trois semaines à l’échelle de la courte vie de Riley cela ressemblait à une éternité, la même que celle vécue par ses deux parents depuis sa disparition, chez qui l’espoir et le désespoir s’entrechoquaient sans faire sens – mais la situation elle-même n’en avait pas tant, alors au fond. « Vous en avez d’autres à distribuer ? » avait pour sa part aussitôt questionné l’inconnu, avant d’expliquer « Je suis prof, je peux peut-être faire passer le mot aux parents pour qu’ils ouvrent l’œil dans les parcs, ou ailleurs. » avec ce qui semblait être un véritable élan de bienveillance et de sincérité … Deux caractéristiques que le méfiant Vittorio peinait à voir comme entièrement désintéressées. Pour autant, et parce qu’il était lui-même désespéré de se rendre utile auprès de Lisbeth, il n’entendait pas pinailler à ce sujet s’était contenté de secouer la tête en répondant « Plus sous la main, mais je peux faire quelques photocopies de celle-ci. » La vérité, c’est que l’italien était intimement persuadé que Lisbeth et Jaylen avaient déjà fait mille fois le tour de chaque école, chaque crèche, chaque parc et chaque square de la ville … Mais qu’à cela ne tienne, mieux valait deux fois qu’une, aussi sans tergiverser plus longtemps le boxeur avait retiré la punaise qui tenait l’affichette contre le mur en liège, afin de la récupérer.

Alors soit, l’intrusion de cet inconnu dans le hall du dojo aurait au moins servi une utilité aux yeux de l’italien, mais sans réellement le renseigner sur ce que voulait le bonhomme en premier lieu : car une chose était certaine, il ne semblait ni à sa place, ni à son aise. « Euh, ouais. Ouais. » avait-il d’ailleurs bafouillé avec hésitation lorsque Vitto avait questionné la possibilité qu’il attende un renseignement quelconque. « Je me demandais si vous faisiez des cours pour débutants. » Allons bon, Vittorio aurait presque pu le deviner seul, finalement. « Oui, bien sûr. » avait-il alors répondu comme si cela coulait de source – et c’était un peu le cas, quand bien même l’inconnu semblait surtout avoir besoin d’une confirmation. « Je veux dire … vraiment débutants, vous voyez, ceux qui ont toujours loupé les cours d’éducation physique. » Nul besoin de chercher plus loin la cause de cette absence de musculature, en somme, mais dans le cas où son physique ne rendait pas déjà la chose assez claire, le bonhomme avait jugé bon de préciser « Genre, moi, quoi. » en baissant les yeux vers ses pieds, tel un enfant pris sur le fait d’une bêtise. « On a un cours pour les six-huit ans qui devrait faire l’affaire. » avait aussitôt fait mine de répondre l’italien, en profitant pour jeter à la poubelle son emballage vide de barre protéinée, et avant de recroiser le regard circonspect de son interlocuteur. « C’était une plaisanterie. Je blague. » Trop premier degré pour saisir l’ironie, cela commençait bien. « On a des cours collectifs pour tous les niveaux, et des cours individuels si vraiment on veut progresser à son rythme. » Ou ne pas avoir à se préoccuper du regard des autres, chose qui, Vittorio avait fini par l’analyser, pouvait parfois se révéler être un véritable problème pour certains.

Comprenant dès lors qu’il aurait besoin d’accorder toute son attention au nouveau venu, et que lui tendre une brochure ne suffirait probablement pas à le convaincre de s’embarquer dans la grande aventure du sport de combat, Vitto lui avait fait signe d’approcher « Vous savez déjà un peu ce que vous voulez faire, exactement ? J’veux dire, on propose pas mal de disciplines, s’inscrire à un cours de Tai-chi et à un cours de boxe anglaise, c’est pas vraiment la même ambiance. » Ce n’était même pas le même niveau de difficulté à surmonter en tant que débutant le plus total, à dire vrai, certaines disciplines laissant moins la part belle au fait de prendre son temps. « C’est quoi, le but recherché ? Se dépenser, se détendre, se muscler, se défouler … Se défendre d’un mari jaloux ? » Et si derrière la dernière option il y avait assurément une autre tentative de voir si le second degré était définitivement à proscrire, le reste de la question n’en demeurait pas moins sérieuse : suivant le but poursuivi par le débutant-débutant, une discipline serait plus indiquée qu’une autre. « Un tour du propriétaire, ça vous dit ? » Pour une fois que Vittorio n’avait rien de mieux à faire … Et promis il tenterait de garder ses tentatives d’humour et d’ironie pour lui (autant que faire se peut).

Il ne le dira pas à voix haute, mais malgré toute l’attention qu’il porte à cette affiche, celle-ci est en réalité feinte. Kieran a bien décrypté les éléments ; la photo d’une petite fille, un prénom, un numéro de téléphone, mais il n’a pas fait l’effort de combiner le tout pour lui donner du sens. Non, malgré ce que son regard qui ne s’en décroche pas peut laisser croire, Kieran n’a pas vraiment porté intérêt à ce tableau, préférant se chercher des excuses pour amorcer son chemin vers la sortie sans être plus ridicule qu’il ne l’est déjà. Car, disons-le franchement, il dénote dans le décor, avec son pas peu assuré et son air perdu. Il ne sait pas vraiment ce qui lui a pris de venir jusqu’ici – non, en réalité, il le sait très bien, mais comme toujours, Kieran en vient à douter et à remettre en question chacune de ses décisions. C’est déjà suffisamment rare qu’il en prenne une, alors qu’il s’y tienne jusqu’au bout, ça relève d’une utopie. Sauf qu’il est trop tard pour reculer, et que ce type qui vient de le faire sursauter ne vient pas seulement de l’interrompre dans ses pensées, mais surtout de le prendre au piège. Difficile de quitter les lieux discrètement à présent, hm, et encore plus difficile d’avouer qu’il n’a pas vraiment pris cette affiche en compte maintenant qu’il vient d’en comprendre le sens. Tout ce qu’il peut faire, c’est apporter son aide à son niveau, pas grand-chose, mais qui a le mérite d’être sincère. Il ne peut imaginer le drame que vivent les parents de cette enfant. « Plus sous la main, mais je peux faire quelques photocopies de celle-ci. » Acquiesçant silencieusement en guise de réponse, se faisant la note mentale de ne pas oublier les affiches à l’issue de cette visite maintenant qu’il s’est engagé à les distribuer, Kieran glisse son regard vers la sortie durant un instant, conscient que cette option n’est vraisemblablement plus envisageable.

De l’aide, oui, c’est très exactement ce dont il a besoin – suffit de lui jeter un coup d’œil pour comprendre que, justement, il n’est pas aidé, le pauvre gars. Quant à le formuler de manière claire et précise, c’est un exercice encore plus périlleux que celui qui consiste à gagner du muscle. Une chose après l’autre. Des cours pour débutants. « Oui, bien sûr. » Des cours pour de vrais débutants, ceux qui réussissent à peine à mettre un pied devant l’autre. « On a un cours pour les six-huit ans qui devrait faire l’affaire. » Relevant les yeux vers cet homme, Kieran reste bouche bée durant plusieurs secondes, incapable d’identifier le message qu’il est supposé lire à travers les yeux de son interlocuteur. De la moquerie, comme il le pressent ? Sans doute, oui, et déjà il regrette d’avoir fait l’effort de venir ici, alors qu’il ne sait que répondre à une attaque aussi gratuite – et tristement véridique. « C’était une plaisanterie. Je blague. » - « Oooh, oui, d’accord, ah ah. » Il force un rire, se sentant, une fois n’est pas coutume, mal à l’aise de ne pas avoir su interpréter l’ironie. « On a des cours collectifs pour tous les niveaux, et des cours individuels si vraiment on veut progresser à son rythme. » - « Oh, c’est vrai ? C’est une bonne idée, les cours individuels, oui, tiens. » Il n’y a pas vraiment pensé avant que cet homme lui présente cette perspective, à vrai dire, mais à présent elle semble être la plus adéquate dans sa situation. Il n’est pas à l’aise avec les autres, Kieran, encore moins quand il faut s’exposer à leur regard. Réussissant à détacher ses pieds du sol quand l’homme l’invite à se rapprocher, Kieran fait quelques pas vers lui. « Vous savez déjà un peu ce que vous voulez faire, exactement ? J’veux dire, on propose pas mal de disciplines, s’inscrire à un cours de Tai-chi et à un cours de boxe anglaise, c’est pas vraiment la même ambiance. » - « Ah oui, c’est sûr... » Il dit dans un premier temps, restant silencieux quelques secondes, avant de finir par ajouter, s’étant approché encore un peu plus, sur un ton (presque) de confidence. « … c’est quoi la différence ? » Pour sa défense, il l’a sous-entendu, il part du niveau zéro concernant le sport. Tai-chi et boxe, il comprend bien que ce n’est pas le même combat, mais quant à expliquer exactement pour quelles raisons, c’est une autre histoire. « C’est quoi, le but recherché ? Se dépenser, se détendre, se muscler, se défouler … Se défendre d’un mari jaloux ? » - « C’est vraiment le but recherché par certains adhérents ? » Kieran demande, les sourcils haussés, pris d’un certain étonnement avant de scruter l’expression de l’homme face à lui. « C’est encore une plaisanterie, pas vrai ? » Oui, sans doute, à en croire l’air un peu dépité de ce type, raison pour laquelle il essaie de reprendre rapidement la parole pour ne pas lui laisser l’occasion de le juger plus longtemps (même s’il le fait sans doute depuis son arrivée ici). « Mais euh… me défendre, oui. Pas d’un mari jaloux ceci dit, même si j’aimerais bien, ahah. » Ça voudrait dire qu’il a une vie amoureuse, au moins. Réalisant que trop tar que ce n’est ni le lieu, ni le moment de s’épancher sur ses états d’amis, il se reprend : « Bref. » C’est bien plus difficile de garder contenance, s’il ne s’aide pas en mettant ainsi les pieds dans le plat. « Mais euh, donc oui, me défendre et j’imagine qu’avoir une activité sportive me ferait pas de mal, on dit toujours que c’est nécessaire à un bon équilibre, non ? » C’est son psy qui serait fier de lui, à le voir tenter ainsi de cocher les cases, même si ce n’est pas pour les bonnes raisons. « Un tour du propriétaire, ça vous dit ? » - « Euh, oui, oui, volontiers, merci. » Il dit, un léger sourire sur les lèvres, prêt à suivre le jeune homme. « Et d’ailleurs, j’ose vous demander, c’est vous le propriétaire, du coup ? » Ou est-ce qu’il a seulement eu le malheur d’être sur son chemin au mauvais moment ?

@Vittorio Giovinazzo