(mama#2) famille divisée, mais sur qui se reposer ?

« famille divisée, mais sur qui se reposer ? » maritza gutiérrez & logan novak.

TW : mort, maladie

Logan Novak avait l’impression que sa vie lui échappait toujours un peu plus, comme si lui aussi n’avait pas le droit au bonheur de connaître son père. Il avait cette impression que depuis que le Guttierez est dans sa vie, celle-ci s’évapore à chaque décision – mauvaises qu’il prend. Il a longtemps mit le reste sur pause, ne donnant plus signe de vie à son cousin Max pendant des semaines entières presque des mois parce qu’une violente altercation a éclatée entre eux, concernant cet homme qui restait pour le moins un mystère totale à élucider pour ce jeune enfant à peine sortis d’école. Les deux hommes aussi têtus l’un que l’autre, n’avaient pas eu envie de briser la glace, se considérant bien plus légitime que l’autre, Max n’avait pas envie de partager son cousin avec cet inconnu, et Logan voulait absolument connaître son père sans quoi, les choses auraient étés différentes entre eux. Logan n’avait encore jamais voulu admettre que peut-être Max avait raison depuis le début et qu’il devait tirer un trait net et précis sur sa folle envie soudaine d’agrandir sa famille. L’assistant ne savait même pas réellement ce qu’il recherchait en soit, est-ce qu’il se sentirait mieux ainsi ? Lui-même n’ayant jamais eu de repères masculines dans sa vie si ce n’est Max, car sa mère n’a plus jamais voulu lui imposer une énième relation masculine, ayant bien trop été déçue par le passé. Mais avec Max, ils n’étaient probablement pas sur la même longueur d’onde, et ce fût aussi compliquée quant à sa relation avec sa meilleure amie, Chelsea. Qui a eu le droit à presque le même sort que l’aîné des Novak, le silence radio de Logan ne lui a pas plu, assez pour que finalement elle rompt le contact, avant qu’ils décident en ce début d’années d’avoir une conversation. Les tensions entre eux se sont apaisées, Logan ne pouvait pas le nier. Aujourd’hui, ils peuvent de nouveau compter l’un sur l’autre. Davantage quand les tensions avec Léonnie ne se sont pas apaisées – et pour cause, elle vient de perdre le bébé, elle est encore à l’hôpital, et si Logan reste auprès d’elle aussi longtemps qu’il le peut en l’espoir peut-être de se racheter, il ne peut nier qu’un petit truc entre eux s’est cassé. Elle-même doit le ressentir, et il a bien du mal à la retrouver comme à une époque où tout été simple entre eux. C’est douloureux de le constater, douloureux d’y penser. Elle lui en veut, peut-être pense t’elle qu’il y est pour quelque chose ou du moins qu’il s’en contente avec une facilité qu’il l’étonnera toujours. Mais elle, elle doit être dans un vide si immense, qu’elle préfère s’éloigner de lui, à son tour.

Il ne sait pas bien pourquoi il est venu jusqu’ici et n’ignore pas que c’est certainement pas l’idée du siècle, mais il a ce besoin d’en découvrir plus, et désormais Cassie ne peut plus l’aider. Il est assez grand pour gérer ses problèmes tout seul et c’est ce qu’il se dit, alors quand ses yeux se posent sur ce grand portail rouillé par le temps, et que sa main vient pousser la ferraille pour y pénétrer, il ne voit pas le mal. Il a suffisamment vu de photos d’elle dans le bureau de Sergio – un bureau très souvent fermé à clé dont il n’a pourtant pas l’autorisation de rentrer, mais qu’il s’est déjà octroyé par le passé, à quelques reprises. Notamment, lorsqu’une brune, répondant au prénom de Maritza lui a demandé de retrouver des documents importants concernant les frais médicaux pour sa fille, il ne pouvait pas l’ignorer. Il n’a pas un mauvais fond Logan, et le géniteur aura bien du souci à se faire devant un assistant qui laisse passer ses émotions avant tout le reste. Alors qu’il lui avait fait une leçon de moral justement sur ses sentiments à l’égard des autres, et de ne jamais montrer ses faiblesses aux autres. Mais il a toujours été comme ça Logan. Que ce soit pour la recherche entrepris pour le retrouver mais également pour les courses illégales. Il ne supporte pas de perdre, ne supporte pas rester de marbre, et si il a cette fougue à toute épreuve derrière son volant, c’est en réalité une autre histoire dans ce bureau. Maritza a touché un point sensible sans le savoir, et quand bien même elle cherchera à le détester de tout son être parce qu’il représente les failles et l’insouciance qu’elle ne supporte pas de Sergio, Logan espère aussi qu’avec le temps, elle finisse par ranger ce mépris qu’elle lui donne. Il espère souvent beaucoup de choses le Novak sans jamais parvenir à faire quoi que ce soit qui va en ce sens. Mais dans ce cimetière, il ne sait pas bien où il va en réalité, il n’est jamais venu par ici, c’est bien la première fois qu’il mets les pieds dans ce lieu, et davantage pour chercher une personne qu’il n’a jamais connu au-delà de photos et de ce que Sara et ses autres frangins ont bien voulu laisser entendre : pas grand-chose en réalité. Il sait simplement qu’elle est morte jeune, très jeune, trop jeune et que ça affecté tout le monde. Qu’elle était un rayon de soleil et qu’il aurait voulu la connaître lui aussi. Peut-être indirectement, comme il aurait voulu connaître cet enfant. Il sait que Sergio refuse d’en parler, et qu’il a déjà blêmit quand sa photo est tombé de son portefeuille au tout début de leur duo, père et fils. Sur le coup, Logan n’avait pas vraiment fait attention parce qu’il ne savait pas qu’elle s’appelait Maria, et qu’elle n’était plus de ce monde. Mais il a fini par l’apprendre et maintenant que lui aussi, a perdu un enfant, qu’il ne désirait pas pour sa part, il avait peut-être ce besoin imminent de se plonger dans un lieu aussi froid. Maintenant qu’il ne pourrait plus compter sur cet enfant pour le faire sourire, ou pour s’inquiéter pour lui, il se devait de faire face à cette réalité atroce qui se met en travers de son chemin, et la baffe qu’il se prend lui est douloureuse. Il relève ses yeux sur ses tombes qui défilent devant ses yeux, s’amusant inconsciemment à calculer les âges de la mort et constate que si la moyenne est plus que correct selon son propre point de vu, elle l’est parfois moins quand il y a de jeunes enfants, ou adolescents sous ses yeux incrédules. Au bout de plusieurs longues minutes, Logan termine enfin par tomber sur celle qui l’intéresse, et son cœur tape si fort dans sa cage thoracique, si bien qu’il ne parvient même pas à la regarder bien longtemps dans les yeux, Maria Gutiérrez – 2014/2022, l’inscription qu’on peut y lire. Il s’accroupit, le cœur lourd, le ventre en bataille. Il s’accroupit et pose sa main sur la pierre froide, il ne la connait pas, mais il a l’impression d’en savoir suffisamment pour l’aimer déjà, à sa façon. Et pour vouloir entendre toute les anecdotes qu’on pourra lui citer sur elle. Parce qu’elle est désormais sa demi-sœur, quand bien même elle ne fait plus partie de son monde. Et assez étrangement, il a même l’impression que le temps s’arrête de tourner, il ne compte plus les minutes qui défilent, alors que le monde n’a plus assez d’importance pour lui, il n’entend pas vraiment les pas qui semblent pourtant se rapprocher de lui avec dangerosité.

@Maritza Gutiérrez
(et je vous tag quand même les autres Gugus, @Sergio Gutiérrez @Cesar Gutiérrez @Sara Gutiérrez @Alma Gutiérrez & @Diego Gutiérrez )

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Famille divisée, mais sur qui se reposer ?

@Logan Novak ft. Maritza Gutiérrez

C'était devenu une habitude pour Maritza de se rendre au cimetière. Si les premières fois l'épreuve avait été terrible désormais c'était un peu plus simple même si cela restait loin d'être agréable. Les premiers temps avaient été affreux. La mère restait coincée devant le portail de l'entrée du cimetière une bonne demie-heure, incapable de passer la porte. Elle tremblait comme une feuille, des torrents de larmes ruisselaient sur ses joues tandis que son corps était parcouru de spasmes. Au fur et à mesure du temps, elle avait réussi à entrer avec plus de facilité, à retenir ses larmes plus longtemps et à rejoindre la tombe de sa fille sans manquer de s'écrouler. Dernièrement, la matriarche arrivait à se recueillir sans pleurer. Elle souriait parfois, discutait, racontait à sa défunte fille les aventures qu'ils vivaient tous. Elle lui disait à quel point elle lui manquait, à quel point elle l'aimait aussi. Il lui arrivait aussi parfois de s'excuser. Elle s'excusait de retrouver le sourire, de rire, de vivre. La mexicaine était tiraillée, comme si on arrachait son cœur en deux. La perte de sa fille l'avait anéantie mais depuis peu, elle retrouvait l'envie de vivre. Ce bonheur éphémère et bien incertain la déstabilisait. La culpabilité la rongeait et parfois elle en perdait même le sommeil. Elle avait l'impression qu'elle n'avait pas le droit d'être heureuse, que le deuil qu'elle vivait devait désormais faire partie intégrante de sa vie, de celle qu'elle était.

Cela avait été ainsi durant un temps. Se lever avait été une épreuve de tous les jours, trouver le sommeil une encore plus difficile à surmonter. Et puis la vie était devenue plus douce. Que cela coïncide avec le retour de Sergio avait effleuré l'esprit de la mexicaine qui tentait par tous les moyens de nier les évidences. Le père de ses enfants lui avait terriblement manqué et le fait qu'il soit venu s'installer chez elle durant la période des travaux chez lui n'avait pas aidé à lui laisser les idées claires. Les débuts avaient été difficiles, Mari ne faisant absolument pas confiance à cet homme qui l'avait tant de fois trahie, qui les avait tant de fois quittés, qui s'était joué d'elle, de leur histoire, de ses sentiments. Elle avait été sur la défensive, ne lui laissant que très peu d'espace dans la maison, refusant de le laisser seul avec Alejandro, surveillant le moindre de ses faits et gestes. L'ambiance avait été tendue, il y avait eu des cris comme bien souvent entre eux, et puis tout avait basculé. La tension qui existait entre les deux adultes s'était rapidement transformée en une tension sexuelle qui électrisait chaque pièce de la maison. Elle avait tout fait pour fermer les yeux, pour l'ignorer, pour y résister. Cela avait fonctionné un temps... Jusqu'à ce que l'irréparable se produise. Ils avaient cédé une nuit, s'étaient donnés l'un à l'autre. L'espace d'une nuit ils s'étaient à nouveau aimés comme au premier jour. Elle s'était alors sentie vivante Mari, plus qu'elle ne l'aurait pensé possible, plus qu'elle ne l'aurait espéré. Les jours qui avait suivis avaient été compliqués. Parce qu'ils savaient, oui ils savaient ce qui les liait désormais. Le désir n'avait pas disparu, loin de là, il n'avait fait que croître, rendant les moments où ils se trouvaient dans la même pièce incroyablement difficiles à surmonter. Personne ne devait savoir. Cela ne devait pas se reproduire.

C'était donc le cœur plus léger que Maritza se rendait sur la tombe de sa fille ce jour-là. Un bouquet de violettes dans la main (les préférées de sa fille) elle déambulait entre les tombes pour atteindre celle de Maria. Elle s'arrêta néanmoins lorsqu'elle aperçut une silhouette de dos, penchée sur la stèle de son enfant. Elle fronça les sourcils, tentant de deviner lequel de ses enfants était venu se recueillir. Elle savait que ce n'était pas Sergio, la carrure ne correspondait pas. Il devait s'agir de Diego ou de Cesar. Elle reprit donc sa marche, pourtant plus elle approchait, plus elle comprenait qu'elle se trompait. Ce n'était pas un Gutiérrez qui se tenait là sous ses yeux... Elle sentit son cœur battre un peu plus vite alors qu'elle se postait à côté de cet inconnu... Qui n'en était pas un : « Qu'est-ce que tu fais là ? » demanda-t-elle abruptement. Elle le connaissait. C'était Morgan ou bien Logan elle ne savait plus trop. Ce qu'elle savait néanmoins c'était qu'il s'agissait de l'assistant de Sergio. A cette pensée, elle sentit son cœur s'emballer, ses doigts se resserrer autour du bouquet qu'elle tenait. Il n'avait tout de même pas fait ça ?... Il n'avait pas osé ?... « Ne me dis pas qu'il t'a demandé de venir déposer des fleurs à sa place... » Lorsqu'elle entendit ses propres mots, elle sentit ses jambes trembler. Ce ne pouvait pas être possible. Elle n'osait pas croire une telle chose. Sergio avait-il si peu de cœur pour avoir le culot d'envoyer un vulgaire assistant sur la tombe de sa propre fille ? Le regard planté dans celui du garçon, Maritza exigeait des explications. « Parle. Pas question de perdre le même temps que la dernière fois. Pas ici. » Elle voulait des réponses et elle n'avait pas l'intention de tourner autour du pot.

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TW : mort, maladie, fausse couche

Logan ne savait pas vraiment pourquoi il se retrouvait dans ce cimetière. Un peu perdu devant l’annonce de Léonnie, il voulait remettre tout en question. Il venait de perdre un enfant qu’il avait détesté à la seconde même qu’il a appris son existence sans qu’il ne vienne véritablement au monde. Ce n’était pas comme ça que sa mère l’avait élevé, et éduqué. Ne ressemblait-il pas trop à ce géniteur ? Il le détestait autant qu’il l’admirait. Ce monde n’est pas celui de Logan mais pour lui plaire il est capable de beaucoup de chose. Il avait rêvé plus d’une fois de le lui dire, d’annoncer son identité. Parce qu’il voulait voir cette lueur dans ce regard, parce qu’il espérait au fond que le Guttiérez se battrait pour lui, pour apprendre à le connaître. Et parce qu’il avait besoin de cette reconnaissance, il s’était immiscé dans leur vie, au début c’était pas censé duré aussi longtemps. Et il avait voulu briser la glace à mainte reprise, mais Sergio ne lui en a jamais laissé l’opportunité, il s’est toujours dégonflé à la dernière seconde. Encaissant sans jamais broncher, serrant les poings et les dents mais ce n’était pas lui. Ce n’était plus lui, alors qu’il ne sait même plus qui il est, tant il s’est embourbé dans son propre mensonge. Il sait pourtant que le piège se refermera un jour sur lui, il sait combien ça risque d’être compliqué pour lui de pouvoir se relever de tout ça, et plus il attend, plus le retour de bâton peut faire mal. Pour autant, l’annonce de cette fausse-couche sonne douloureusement dans son esprit, pas qu’il s’était fait à cette sentence, mais peut-être que oui, un peu quand même.

Le genou à terre, il sent une main qui arrive par derrière lui, le relevant avec force quand elle pose son regard dur sur lui. Et Logan ne comprend plus, comment ça se fait qu’il ne l’est pas entendu arriver ? Pourquoi est-il resté dans les parages alors qu’il est clairement en danger, que son secret peut exploser à tout jamais. Un secret qu’il se garde bien de dire, il n’y a que quatre personnes sur cette terre qui sait tout : Léonnie, Chelsea, Cassie et Max. Quatre personnes de confiance absolu, mais celle qui se retrouve devant lui ne l’est pas, et Logan déglutit devant la vivacité de la Mama, et son regard noir. « Qu'est-ce que tu fais là ? » Oh, c’est vraiment pas sûr qu’elle accepte sa version des faits, pour être dans le plus juste. Il ne comptait pas le lui dire de toute évidence et fera ce qu’il sait faire de mieux : faire prolonger la montre autant de temps qu’il le pourra. « J’allais partir… » Il souffle en sa direction, en pensant réellement qu’elle le laisserait filer comme si de rien n’était ? Sérieusement Logan ? « Ne me dis pas qu'il t'a demandé de venir déposer des fleurs à sa place... » Il fronce les sourcils, déglutissant avec difficulté, et sans même attendre, il lui rétorque, « non… » Il se défend aussi sèchement que le ton qu’elle emploie, perdu entre un mensonge qu’il voudrait se voir prolonger qui lui assurerait surtout ses arrières, et une vérité qu’il n’est pas prêt à annoncer à Sergio. Mais si elle venait à dévoiler au Mexicain sa venue dans ce cimetière ? Que penserait-il ? Est-ce que cela ne l’énerverait pas davantage ? Logan semblait mitigé entre ses deux issus, aucune ne lui convenait même devant le fait accomplie. « Il n’sait pas que je suis là… » Mine fermée, que pourrait-elle faire de plus ? Le mal est fait et Logan ne pourrait pas revenir en arrière alors qu’il n’a toujours pas répondu à sa question capitale, et qu’il ne compte rien lui dire. Si c’est pour qu’elle déforme tout, et qu’elle n’entende que ce qu’elle veut entendre, autant la faire miroiter davantage. « Parle. Pas question de perdre le même temps que la dernière fois. Pas ici. » Elle ne baissait pas son regard, elle semblait même en colère, ou était-elle toujours comme ça ? Pourquoi elle avait l’air d’en vouloir à la terre entière lorsqu’il la croisait ? Est-ce que c’était sa façon à elle de se protéger du reste du monde ? « Je… » Ok… Il inspire un instant en s’arrêtant net. Si elle croit qu’elle obtiendra quoi que ce soit avec lui en lui mettant la pression c’est peine perdue ! Il déteste ça. « J’étais juste de passage, et je me suis arrêté devant à cause du nom… » En réalité ce n’était pas tout à fait faux. C’est vrai qu’il n’avait pas pour habitude de se rendre dans un cimetière, mais il s’était arrêté à cause de ce nom, qui aurait pu être le sien aussi. Quand bien même Max son cousin serait en colère qu’il puisse faire un tel affront au Novak. Est-ce que c’est ce qu’il voudrait ? Porter ce nom, il n’en sait rien Logan. Il n’a jamais été question qu’il se pose une telle question. « Qu’est-ce que vous allez faire ? » Si il venait à lui dire. Parce que c’était pas à elle à balancer l’info.

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@Logan Novak ft. Maritza Gutiérrez

Une biche prise dans les phares d'une voiture. Voilà à quoi ressemblait Logan face à Maritza. Elle le vit blêmir comme s'il venait d'être pris la main dans le sac. L'air coupable qu'il affichait ainsi que la gêne dans son regard indiquaient à Maritza que quelque chose se tramait. Les poings serrés le long de son corps, la mâchoire crispée, la mère ne décolérait pas. Elle ne savait pas ce qu'il fichait ici mais ce qu'elle savait par contre, c'était qu'il n'aurait jamais dû être là. Elle se fichait royalement qu'il soit mal à l'aise, qu'il semble perdu ou bien profondément gêné. Il venait de se recueillir devant la tombe de sa fille et cela n'avait strictement aucun sens. « J’allais partir… » Cela n'expliquait en rien sa présence. Elle ne lui laissa donc pas le temps de s'échapper, persuadée désormais que c'était Sergio qui lui avait demandé de venir. Il ne perdait rien pour attendre et la matriarche se ferait un plaisir de lui passer un savon. A chaque fois qu'elle pensait qu'il avait changé, à chaque fois qu'il parvenait à la séduire à nouveau, il faisait quelque chose qui la rendait folle. Sur la liste de toutes ses conneries, celle-ci était bien haut placé. Qui envoyait son assistant sur la tombe de sa fille ? Qui ne prenait pas la peine d'aller se recueillir soi-même ? Seuls les monstres agissaient de la sorte. Logan balaya néanmoins d'un revers de main sa supposition, affirmant qu'il n'était pas là sur demande de son patron. « Il n’sait pas que je suis là… » Elle fronça les sourcils, ne comprenant clairement pas ce qui se jouait sous ses yeux. Si Sergio ne l'avait pas envoyé ici, alors pourquoi était-il venu ? Elle sentit son cœur battre un peu plus vite alors que toutes les idées les plus folles lui venaient à l'esprit. Elle essayait de se raisonner, de garder son calme mais ses mains qui tremblaient montraient bien le trouble dans lequel elle se trouvait. Elle exigea une explication plus concrète, elle voulait savoir et elle ne lâcherait pas l'affaire. Elle ne comprenait pas pourquoi il ne passait pas à table sur le champ. Il l'avait pourtant vue agir dans le bureau de Sergio. Il devait se souvenir de son passage éclair au bureau. Telle une tornade, Maritza avait failli tout retourner. Elle était déterminée, têtue, et rien ne l'arrêtait. Lorsqu'elle avait une idée en tête, elle allait au bout. Devant son insistance, Logan reprit : « J’étais juste de passage, et je me suis arrêté devant à cause du nom… » Son regard s'assombrit davantage alors qu'elle maugréait : « Tu fais souvent ça ? T'arrêter devant la tombe d'une fillette que tu ne connais pas ? » Quel genre de type agissait ainsi ? Les psychopathes, ou les pédophiles. Un hoquet de stupeur lui échappa alors qu'elle reculait d'un pas. Horrifiée elle murmura : « Tu es malade... » Parce que pour elle cela ne pouvait qu'être ça. A moins que... A moins qu'il soit un pervers qui avait pris pour cible Sergio. C'était une possibilité. Sergio était un homme influent et riche, il faisait des envieux. Peut-être que Logan était un malade qui l'avait pris pour cible. Elle plaqua une main sur son cœur, prenant conscience qu'elle ne pourrait rien apprendre de pire et qu'elle devait sans doute toucher du bout du doigt la vérité. « Qu’est-ce que vous allez faire ? » Elle n'avait pas détourné son regard du sien, prête à se défendre s'il venait à l'agresser, prête à répliquer en cas de problème. « Ce que je vais faire ? Je vais appeler les flics ! » siffla-t-elle. Il n'était pas question que ce jeune homme totalement dérange tourne autour de son ancien mari, de sa famille ou encore de la tombe de Maria. Elle ne l'acceptait pas. La lionne qu'elle était se devait de tout faire pour protéger les siens. « Et après, je vais appeler Sergio. Je vais tout lui raconter. Tu devrais être enfermé. » La mexicaine avait tiré des conclusions hâtives mais la défense presque inexistante de Logan était si pathétique qu'elle n'avait eu d'autre choix que d'agir ainsi. S'il n'avait véritablement aucune pensée macabre à l'esprit, s'il n'avait rien à se reprocher, il lui aurait dit la vérité, or là, il lui mentait. Cet homme lui cachait quelque chose et la matriarche sentait au fond d'elle que ce secret ne lui plairait pas. Son instinct lui criait de partir avant d'en apprendre plus et de sans doute ne jamais pouvoir se relever, pourtant elle ne bougea pas d'un poil, ne cilla absolument pas. Elle l'avait percé à jour, il répondrait de ses actes.

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La réalité dans le regard de Logan ne devait pas être la même que celle de la Guttiérez qui lui fait face. Perdu dans ses songes, un cœur certainement remplie de vide, Logan lui faisait face sans toutefois parvenir à se faire entendre. Il n’avait envie que d’une chose à cet instant : fuir. Aussi rapidement et aussi purement mais elle ne lui en laisserait pas le choix. Au fond de lui, il le savait. Elle ne le lâcherait pas tant d’avoir la vérité. Seulement, Logan se demandait réellement si sa vérité à lui, plairait à Maritza. La réponse il la possède évidemment. Non, bien sûr que non. Pourquoi elle s’en contenterait ? Pourquoi le croirait-elle ? Il avait passé sa vie, et son enfance à vouloir connaître l’identité de son père sans toutefois y parvenir, se mettant à dos Max mais surtout sa propre mère. La famille Novak en voulait au Guttiérez de prendre une place de choix dans la vie de ce brun, il lui en voulait d’être aussi important pour lui sans s’en rendre compte. Mais l’assistant de l’homme d’affaire s’était lui tout seul embourbé dans son mensonge. Peut-être ressemblait-il plus qu’il ne le pensait à cet homme. Lui aussi, ne voulait pas son enfant, il avait pensé à l’avortement dès lors que Léonnie lui avait fait part de sa grossesse. Ils étaient si jeunes, et Logan ne connaissait encore presque rien de la vie. Que pouvait-il prétendre réellement ? Il n’a guère le choix que de faire face à la situation et de rendre le change, quand il n’a pourtant aucun moyen de faire pression. « Tu fais souvent ça ? T'arrêter devant la tombe d'une fillette que tu ne connais pas ? » Logan fronce les sourcils, elle ne semble pas le comprendre, que pourrait-elle accepter venant de lui de toute évidence ? Elle l’a toujours regardé de haut comme si il était un bon à rien, alors même que le Novak n’a jamais cherché à se la mettre contre lui. Et si elle savait. Si elle savait que cette petite il la connaît d’une manière ou d’une autre. Pas comme il l’aurait espérer, pas comme la norme le souhaite. Parce qu’il ne l’a jamais vu vivante, jamais entendu son rire ou vu son regard brillé de mille feux. Il ne l’a jamais étincelante et en mouvement, mais il aurait donné beaucoup pour le voir, pour en être témoin – Sergio ne lui a jamais laissé cette chance et rien que pour ça il est en colère contre lui, contre le monde entière, et contre lui. Il peine à savoir exactement ce qu’il recherche Logan dans cette histoire, parce qu’il sait aussi, qu’il est celui qu’il souffrira le plus. Il ne peut pas croire que tout puisse s’arrêter en si bon chemin. Qu’il a fait tout ça pour rien. Il refuse ! « Tu es malade... » Qu’elle murmure sans doute plus pour elle que pour lui et il se défend aussitôt. Peut-être sans conviction mais il se défend quand même. « Non… » Il relève son regard sur la Mexicaine, le visage fermé. « Vous n’y êtes pas du tout… » Et il ne ment pas. Mais comment pourrait-elle deviner ce qui se trame alors qu’il cache si bien son jeu et ce secret. On lui donnerait le bon dieu sans confession. « Ce que je vais faire ? Je vais appeler les flics ! » Il blêmit pas vraiment surpris pour autant qu’elle le menace d’appeler les flics. Puisqu’il ne veut pas cracher le morceau, n’a-t-elle pas raison finalement ? Il déglutit difficilement en détournant son visage sur la tombe. Leur secret ne durera pas bien longtemps, et si ça fait des semaines qu’il est rentré dans le quotidien de cette famille, ce n’est pas pour en sortir aussi rapidement et sans ménagement. Pas après tout ce que ça lui a coûté, pas quand la faute revient à ce père qui n’en a jamais rien eu à faire de lui. « Et après, je vais appeler Sergio. Je vais tout lui raconter. Tu devrais être enfermé. » Enfermé, pas plus qu’un autre selon lui. Il la voit sortir son téléphone et s’empresse, sa voix résonnant dans le cimetière désert et silencieux. « Non ! Attendez ! » Il savait pourtant qu’il n’échapperait pas à Sergio. Il n’avait pas voulu lui mentir pourtant. Il n’avait pas voulu que ce secret le pèse autant, mais au fil des jours, et des mois que pouvait-il faire ? Il n’avait pas eu envie de briser cette complicité et ce duo qui avait eu entre eux, quand bien même cela signifiait aussi le perdre le jour où il apprendrait cette vérité. Logan n’est pas un mauvais garçon, il est même juste. Il est passionné et fonceur, ça jamais on pourra lui retirer. Il est le genre à tout lâcher pour venir en aide à ceux qui l’aime, et c’est la raison pour laquelle, aussi il défend et soutient Sergio face à un journaliste qui tente pourtant de l’évincer. C’est pas de lui, que Maritza devrait se méfier, car dans son sang coule celui de Sergio, qu’elle le veuille ou non. « C’est pas ce que vous croyez. » Le Guttiérez serait fier de lui : il fait en sorte de retranscrire tout ce qu’il lui a appris : ne pas montrer ses doutes et ne pas craquer, comme si tourner autour du pot lui permettrait de gagner du temps. « Je vais tout vous expliquer… » Il fronce les sourcils, son cœur qui s’agite. Il ne sait pas par où commencer, ni quoi dire, elle ne le croirait de toute évidence pas, si ? « C’est vrai vous avez raison sur un point, j’ai fait en sorte que Sergio ne voit que moi. » Il est arrivé la bouche en cœur avec un CV au goût de l’homme d’affaire, mais ce n’est pas pour ce qu’elle croit. Il n’est pas fou ou un psychopathe. Et il ne veut pas de mal ni à Sergio, ni au reste de sa famille, qu’elle soit rassurée. « Ca va vous paraître fou, mais Sergio est mon père… » Sa voix tranche. Il ne lui laisse aucune alternative. Pourquoi perdre plus de temps quand la bombe peut-être aussi sauvagement lancé ? Il s’attend à une réaction démesurée de sa part, des cris, des hurlements, un rire glacial, une baffe perdue. Il n’en sait rien à vrai dire. Et il ne cherche pas à se protéger ni lui, ni son cœur, qui ne parvient pourtant pas à se calmer dans sa cage thoracique quand il lui fait face de la pire des manières qui soit. « Il n’est au courant de rien et j’ai mis des années à retrouver sa trace. » Mais elle ne pourra jamais comprendre Maritza. Elle ne pourra jamais se mettre à sa place, c’est la seule certitude qu’il a.

Famille divisée, mais sur qui se reposer ?

@Logan Novak ft. Maritza Gutiérrez

Logan avait beau lui soutenir qu'il n'était ni fou ni malade, Maritza refusait d'entendre quoi que ce soit. Il avait tenté de lui dire qu'elle ne comprenait pas, qu'elle se trompait mais ce que la femme voulait c'était des réponses. Le jeune homme ne semblait néanmoins pas enclin à lui fournir ce qu'elle voulait obtenir. Elle le voyait blêmir sous ses yeux, son regard passant de la tombe à elle à maintes reprises. Dans la noirceur de la nuit, au fond du cimetière, seule avec cet homme, la matriarche se sentait tout sauf en sécurité. Elle avait bien envisagé de partir en courant mais s'il lui voulait du mal, elle ne doutait pas qu'il parviendrait aisément à la rattraper. Ne pas lui tourner le dos, jamais. Voilà ce qu'elle se répétait en boucle alors qu'elle sortait son téléphone, hésitant quant à la marche à suivre : Devait-elle contacter la police ou bien commencer par Sergio ? Ses doigts se mirent à trembler et alors qu'elle n'était toujours pas parvenue à prendre une décision, le garçon l'arrêta dans son geste : « Non ! Attendez ! » La voix de Logan résonna dans la nuit, rebondissant sur chaque stèle qui les entourait. Elle fronça les sourcils devant l'air paniqué de l'assistant et prise au dépourvu laissa sa main retomber le long de son corps sans pour autant lâcher son portable. Attendre, elle ne faisait que cela depuis qu'elle l'avait rencontré. La patience n'était pas la qualité première de la mexicaine qui – ayant très peu de temps pour elle – avait tendance à foncer et à exiger que tout soit fait selon ses propres délais. « C’est pas ce que vous croyez. » Elle soupira, agacée par la tournure que prenaient les événements. Il cherchait à gagner du temps comme la fois où elle l'avait rencontré dans les bureaux de Sergio. Elle commençait à connaître son petit manège et cela avait le don de profondément l'énerver. Au lieu d'aller droit au but, il prenait des détours en espérant naïvement qu'elle le croie, qu'elle passe à autre chose. N'apprenait-il donc rien ? Maritza n'était pas ce genre de femme qui courbait l'échine, tant qu'elle n'obtenait pas la vérité, elle ne lâchait pas. « Je vais tout vous expliquer… » La langue de la brune claque contre son palais alors qu'à nouveau elle jetait un coup d'oeil à son portable. « Tu me fais perdre mon temps. » annonça-t-elle froidement. Si elle était connue pour sa douceur, sa compassion, pour sa gentillesse et son altruisme, son côté explosif, déterminé, parfois froid ou cinglant était aussi prédominant dans sa personnalité loin d'être plate. Cette situation ne l'amusait plus. Ne l'avait en réalité jamais amusée. « C’est vrai vous avez raison sur un point, j’ai fait en sorte que Sergio ne voit que moi. » Un hoquet de stupeur lui échappa alors qu'inconsciemment elle reculait. Son flair infaillible avait donc une nouvelle fois frappé : ce type était louche et il en avait après son ancien mari. Elle entrouvrit la bouche, prête à l'incendier mais aucun son ne sortit comme si son cerveau avait compris qu'elle devait encore attendre avant de déverser son fiel. « Ca va vous paraître fou, mais Sergio est mon père… »

Le sol sembla s'ouvrir sous les pieds de Maritza qui se sentit vaciller. Instinctivement elle posa sa main sur la tombe de sa fille afin de ne pas perdre l'équilibre. Le sang battait avec puissance dans ses oreilles alors que sa vue se troublait. Son cœur lui faisait mal alors qu'elle avait l'impression que sa cage thoracique se refermait sur elle-même. Elle avait dû mal entendre, la fatigue, la peur, l'angoisse avaient dû lui jouer un mauvais tour. Cela ne pouvait être vrai. Quel sortilège, quel maléfice venaient-ils de la frapper. Elle eut du mal à avaler sa salive alors qu'enfin elle reportait son regard sur ce visage qui lui paraissait désormais bien trop réel, bien trop écoeurant. « Non... » souffla-t-elle à demi-voix comme pour s'assurer qu'elle avait encore la capacité de parler et comme pour conjurer le mauvais sort qui semblait s'acharner sur elle. « Il n’est au courant de rien et j’ai mis des années à retrouver sa trace. » Cela ne pouvait être vrai. Il était fou, cela ne pouvait qu'être ça. Un fils ? Un autre enfant ? C'était tout bonnement impossible. Elle aurait voulu lui cracher au visage qu'il mentait, qu'il inventait tout et n'importe quoi, qu'ils parviendraient à le percer à jour mais quelque chose dans la rétine du jeune homme l'en empêchait. Il semblait si sincère, si démuni mais aussi... Si ressemblant à Sergio. Elle fronça les sourcils et en silence observa les traits du garçon. Oui, oui peut-être qu'il disait vrai. Il y avait quelque chose dans son visage qui lui faisait penser à l'agent, quelque chose aussi qui lui faisait penser à Diego lorsqu'il était plus jeune, ou à Alma lorsqu'elle sortait à peine de l'adolescence. Face à cette constatation, elle plaqua une main contre son cœur et sentit les larmes couler le long de ses joues. « Ca ne peut pas être vrai. » s'étrangla-t-elle à moitié. Qu'avait fait Sergio ? Combien de liaisons avait-il eu ? Combien d'enfants cachés allaient encore sortir des bois ? C'était trop pour elle, bien trop pour son cœur déjà meurtri. Ses jambes finirent par la lâcher et en un clin d'oeil elle se retrouva à genoux devant Logan, pleurant de tout son soûl. Ses épaules étaient secoués par les sanglots qu'elle ne parvenait plus à retenir. La mexicaine était tout bonnement effondrée, incapable de rassembler ses idées. Elle avait mal, au plus profond de ses entrailles. Encore un fils que Sergio abandonnait derrière lui, encore un enfant qui avait grandi sans père. Combien de fois l'homme d'affaire avait-il agi de la sorte ? Et puis il y avait aussi son rêve de recommencer une histoire d'amour avec le mexicain, ce rêve venait de partir en fumée, jamais elle ne pourrait lui pardonner ce nouvel affront.

Les yeux fixant le sol elle parvint à articuler : « Pourquoi ? » La question était trop vague, trop imprécise pour qu'il ne comprenne le fond de sa pensée. Elle releva alors le visage dans sa direction et demanda une nouvelle fois : « Pourquoi maintenant ? Pourquoi vouloir le retrouver ? » Pourquoi venir gâcher leur vie alors que celle de Logan semblait déjà bien entamée. Il avait l'air d'être un garçon plutôt bien élevé, cela voulait dire qu'il avait eu une famille. Pourquoi vouloir connaître un père qui n'avait fait que peu de cas de votre existence. Maritza ne comprenait pas, ne voulait pas comprendre. A cet instant précis elle en voulait à la terre entière. Sergio en tête de liste.

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You don't have to say, what you did,
I already know, I found out from him
Now there's just no chance, for you and me, there'll never be

❝Cry me a river ; Justin Timberlake❞

« famille divisée, mais sur qui se reposer ? » maritza gutiérrez & logan novak.

TW : mort, maladie, fausse couche

Il n’avait pas les réponses à ses questions, ou plutôt il ne voulait pas répondre à ses questions. Il lui devait toute les explications du monde, parce qu’elle était certainement autant que lui, une victime collatéral. Si lors de leur première entrevue, elle avait été implacable avec lui, ils avaient réussi à trouver au fil des minutes un terrain d’entente sans même que le Gutiérrez le sache réellement. Mais aujourd’hui, dans ce cimetière, tout va beaucoup trop vite, et Logan ignore ce qu’il devrait garder pour lui, ou dévoiler. Il ne connaissait pas la réaction qu’elle pourrait avoir, et encore moins si les choses ne se retourneraient pas contre lui. Il jouait gros, et se sentait pris au piège, quoi qu’il dise et quoi qu’il fasse, l’issu de secours ne lui conviendrait pas. Alors il prit un bouffée d’oxygène, une grande inspiration, son cœur lui tambourine férocement dans sa cage thoracique. Mais c’est une évidence que les mots ont bien du mal à sortir. Comme si ils ne pourraient pas passer la barrière de ses lèvres avec cette facilité déconcertante qu’il aurait préféré. « Tu me fais perdre mon temps. » Elle s’agace Maritza, il le ressent dans sa posture mais aussi l’entend dans sa voix, ce qui le déstabilise peut-être légèrement. Il ne s’était pas préparé à ce qu’on découvre cette vérité dérangeante mais surtout à ce qu’on le qualifie de fou, quand lui, veut simplement rentrer dans la vie de son géniteur. Il n’a pas l’impression de dépasser les bornes Logan, l’inverse serait même louable à ses yeux. Elle ne lui laisse pas le choix, et la vérité éclate. Rapidement, en quelques mots. Qu’il ne mâche pas, qu’il n’entend même pas se dire, qu’il ne comprend pas la définition. Il parle et les mots s’enchaînent, sans même qu’il réalise que le revers de médaille sera terrible, « non qu’il entend alors qu’elle relève le regard sur Logan, il avale lui aussi avec difficulté sa salive, il aurait préféré se faire tout petit. Ca ne peut pas être vrai. » Et pourtant. Et pourtant, elle est là la raison qui dérange. Mais elle semblait ne pas comprendre, du moins ses jambes ne souhaitaient plus la porter, et elle se laissa tomber de toute sa hauteur pour se retrouver devant lui. « Je suis désolé, » Il se baissa à sa hauteur, il n’imaginait pas le mal que cela pouvait faire, parce qu’il n’était pas à sa place, et qu’il avait tant mit d’acharnement à trouver cette place auprès de cet homme qu’il en avait oublié le reste. Sa mère, son cousin, sa petite amie. L’amitié avec sa meilleure amie aussi avait failli y passer. Il est égoïste Logan, peut-être autant que Sergio. « Je ne voulais pas que vous l’appreniez comme ça. » L’apprenez tout court, en réalité. Si il avait encore pu repousser l’échéance, il l’aurait fait. Et ce n’est pas faute que Cassie ne l’a pas prévenu, de ce remue-ménage. « Pourquoi ? » Il fronçait les sourcils, ne comprenant pas réellement sa question qu’elle posa entre deux sanglots. « Pourquoi maintenant ? Pourquoi vouloir le retrouver ? » Il inspira, avant de se laisser tomber sur le sol, sur les cailloux de l’allée. « Ca fait des années que je le recherche. » Mais il n’a jamais baissé les bras quand bien même sa mère ne lui a jamais facilité la tâche, elle n’a jamais voulu lui dire son identité, ni où il habitait. Et Logan aurait pu se faire une raison, jusqu’au jour, où elle lui a dit qu’elle l’avait recroisé sur Brisbane, pour que son enquête reparte de plus belle. « Et quand je suis tombé sur cette annonce, je ne pouvais pas la laisser passer. » Elle n’comprendrait pas, probablement pas pourtant il voulait s’en assurer. « Je ne voulais pas vous faire souffrir, mais j’ai besoin de le connaître. » Peut-être qu’il sera profondément déçu. Peut-être ne voudra t’il plus en entendre parler. Peut-être… Pour l’heure il avait besoin de lui pour comprendre lui aussi. « Elle était comment ? » Qu'il demande, doucement, en jetant un regard vers cette tombe. Pourquoi n'avait-il pas eu le temps de la connaître elle aussi ? Elle était si jeune.

Famille divisée, mais sur qui se reposer ?

@Logan Novak ft. Maritza Gutiérrez

A genoux devant la tombe de sa fille, Maritza faisait peine à voir. Ses doigts plantés dans la terre, elle tentait tant bien que mal de retrouver une respiration normale alors que son rythme cardiaque n'avait de cesse de croître. Si elle ne parvenait pas à se calmer, il était certain qu'elle ferait une crise d'angoisse. Son sang bourdonnait dans ses oreilles à tel point qu'elle n'entendit qu'à demi-mot les excuses de Logan. Elle n'y prêta pas attention, refusant d'entendre les mots qu'il avait sans doute eu du mal à articuler. Elle n'avait que faire du fait qu'il soit désolé. En un claquement de doigts il venait de bousiller ses rêves d'avenir, ses certitudes, sa paix, son calme à peine retrouvé. Tremblante, la mère ne releva le visage que lorsqu'elle le sentit se mettre à genoux face à elle. Elle aurait voulu se reculer, mettre autant de distance que possible entre elle et lui mais son corps refusait de lui répondre. Au lieu de ça elle continuait à pleurer. « Je ne voulais pas que vous l'appreniez comme ça. » Elle, ce qu'elle aurait voulu, c'était de ne jamais apprendre une telle chose. Elle avait l'impression de vivre un véritable cauchemar. Perdant toute notion de rationalité, elle se surprit à se pincer violemment le bras comme pour s'assurer qu'elle ne dormait pas. La grimace qui barra son visage et la douleur qu'elle ressentit lui prouvèrent que malheureusement pour elle, tout était bien réel. Elle eut besoin de quelques secondes – ou bien même minutes – avant de pouvoir reprendre la parole, avant de pouvoir le questionner. Elle ne savait même pas si elle avait véritablement envie de connaître la vérité ou non. Tout son être lui hurlait de se lever et de partir, de quitter le cimetière sans même se retourner pourtant son cœur lui intimait d'écouter ce garçon qui face à elle, semblait aussi perdu – si ce n'était plus – qu'elle. « Ca fait des années que je le recherche. » Maritza ferma les yeux, se pinçant avec force les lèvres. Des années. C'était abominable. Comment Sergio avait-il fait pour fuir ses responsabilités de la sorte ? Il l'avait fait à maintes reprises avec leurs enfants mais elle avait toujours cru qu'il n'avait fait preuve de lâcheté qu'avec elle. Voilà désormais qu'un jeune adulte se trouvait à ses côtés, lui clamant qu'il avait passé une bonne partie de sa vie à trouver un père qui ne voulait définitivement pas de lui. Quelle tristesse. « Et quand je suis tombé sur cette annonce, je ne pouvais pas la laisser passer. » Elle accrocha son regard, les yeux toujours brillant de larmes même si ces dernières avaient cessé de rouler sur ses joues. « Je comprends » murmura-t-elle. C'était un signe de Dieu, voilà tout. Le Tout-puissant avait décidé qu'il était temps que Logan sache qui était son véritable père sinon pourquoi serait-il tombé sur cette annonce ? Maritza ne croyait pas aux coïncidences, elle croyait au destin, aux signes. Lorsque Maria était morte, elle avait perdu la foi, mais désormais elle comprenait : Dieu lui avait retiré sa fille pour punir Sergio. Il avait laissé sur le bord de la route un enfant de trop, tout était de sa faute. Leur enfant n'était qu'un dommage collatéral servant de châtiment à l'agent. Oh qu'elle le haïssait ! Oh qu'elle lui en voulait ! « Je ne voulais pas vous faire souffrir, mais j’ai besoin de le connaître. » Sans même se rendre compte de ce qu'elle faisait, elle attrapa l'une des mains de Logan et la serra avec force. La tristesse avait disparu de son regard, seule la colère animait les pupilles de la Gutiérrez. « Il n'en vaut pas la peine. » siffla-t-elle avec hargne. Il n'apporterait rien de bon à Logan, il n'apportait d'ailleurs jamais rien de bon. Désolation et malheur étaient ce que laissait Sergio dans son sillage. « Il va te décevoir. » sa voix se craquela alors que ses yeux criaient la vérité : Sergio allait le blesser comme il blessait tout le monde autour de lui. Elle se demandait ce que Logan avait découvert en travaillant avec lui, se demandait ce qu'il était prêt à encaisser ou non. Elle connaissait bien assez son ancien mari pour savoir qu'il nierait toute paternité, pour savoir qu'il le ferait taire par tous les moyens possibles et envisageables. Le jeune homme ne savait pas dans quoi il se lançait et la mère ne savait pas s'il avait ou non les épaules pour encaisser tout ça. « Elle était comment ? » Maritza lâcha la main du garçon et tourna la tête vers la tombe de sa fille. Son cœur se serra alors qu'à nouveau l'envie de pleurer la saisissait : « Elle était la joie de vivre incarnée. » Jamais Mari n'avait connu une petite fille aussi joyeuse, aussi enthousiaste, aussi débordante d'énergie. Elle était le soleil de leur famille et depuis qu'elle n'était plus là un immense nuage gris planait au-dessus de leur tête.

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