Je m’offusque faussement face à sa révélation pour le casino et ces nanas qui lui manqueraient avant d’aller rapidement à l’extérieur du chalet pour aller goûter à cette eau. Le lac qui m’appelle au loin depuis notre arrivée, un bon traître, puisque dès lors que je saute dedans, je me surprends à être gelée. Je ne manque pas à mon tour de tromper Isaac, en le persuadant de me rejoindre tellement l’eau était bonne. Sa réaction me fit bien rire, et je manquerai pas de me faire pardonner pour ce joli mensonge. En bougeant, j’allais produire un peu de chaleur et mon corps me ferait oublier la grande différence de température avec l’eau. J’invitai Isaac à en faire autant pour ne pas terminer en hypothermie, mais nous allions bien vite nous y accoutumer.
Me voilà même tête sous l’eau pour me rapprocher de mon ami, me rendant compte de cette promiscuité soudaine lorsque je ressors de l’eau. Proche de lui, je l’interroge alors sur ses envies, sur ses rêves de voyage, ayant bien conscience de la colle que je pouvais lui poser. « Te pose pas de question. » que je glisse en voyant dans son regard qu’il cherchait quand même. Rêver n’était pas spontané pour mon meilleur ami, ne s’autorisant pas de grandes aventures, de choses qu’il n’aurait même pas idée de pouvoir faire, des choses dont il ne se pensait pas capable. Impossible n’est rien, je partais du principe que qui voulait pouvait, qu’il fallait se donner les moyens pour. C’était sans doute ça qui pouvait bloquer Isaac, les moyens, se trouvant toujours des obstacles à ses envies, qu’il voulait parfois comme insurmontable, mais il suffisait d’entrainement. Les plus grand athlètes n’arrivaient pas aux jeux olympiques sans avoir chuté plusieurs fois. Isaac avait peur de la chute, sans doute parce qu’il y avait souvent goûté, parce qu’elles faisaient mal, qu’il était difficile de se relever mais il était pourtant toujours là et en face de moi avec son beau sourire qui illumine son visage et qui m’illumine également. J’ai envie de lui dire, qu’il est si beau, qu’il est capable de grandes choses, que la ligne d’arrivée et proche et la médaille au bout des doigts. Et il se lance. « Partir dans un endroit qui ressemble pas du tout à l'Australie. Mais pas un endroit sophistiqué. Un endroit où les choses sont naturelles et coulent de source. Ça nous irait bien, tu penses pas ? » quelques chose de naturelle et qui coule de source, ça m’plait, je hoche la tête, c’est nous, j’aurai pas dis mieux. Mais donne-moi du concret Isaac, dis-moi quoi, dis-moi où ! « Genre. Le Pérou. Ça doit être bien, le Pérou, non ? » et je la vois la ligne d’arrivée dans son regard, je les vois les étoiles des jeux olympiques, il s’autorise enfin à rêver, je souris, à mon tour, satisfaite de le voir ainsi. « Ou le Chili... Le Guatemala... » partout, où tu veux. « Je sais pas... T'aimerais aller où, toi ? Tu veux en faire quoi, de tout ton fric, Madame la Directrice ? » sa remarque m’arrache un rire, je me recule alors et l’éclabousse d’un revers de la main. « Le Perou, le Chili, le Guatemala, la nature, les grands espaces. Mais attention, j’suis okay pour quelques nuits sous la tante, en tipi ou dans un hamac, mais j’veux aussi un hôtel de temps en temps, prendre une douche chaude et un bon plat ! » je hoche la tête pour confirmer mes dire, c’était le minimum du confort, on était pas de si grands aventurier pour partir à l’inconnu avec juste notre sac à dos et traverser les forêts vierges. « Courageuse, mais pas téméraire ! » Je me moque, mais il est comme moi. « rah ! On parle on parle, j’en rêve déjà ! Compte sur moi pour m’occuper de tout ça en rentrant. J’te tiendrai au courant de tout, pas de fausse surprise ! » juste quelques unes, des vraies surprises, des secrets excitants qui me feront sautiller sur place quand il les découvrira.  « J’ai faim, pas toi ? » j’étais curieuse de voir la suite, curieuse de savoir ce qu’il avait encore prévu, comme une enfant qui tenait pas en place, maintenant que j’avais piqué ma tête, il fallait vite passer à la prochaine étape. C’est quoi, la suite ? Je me dirige vers le ponton, pour ressortir du lac. « Aller viens ! » que je dis presque impatiente et effrontée. Je l’avais empressé pour sauter dans l’eau, je l’empresse pour en ressortir presque aussitôt. « J’vais chercher ta serviette. » je sautille à l’intérieur du chalet, agrippe sa serviette qui dépasse de sa valise, choppe la mienne au passage et revient vers l’eau, emmitouflée dans mon linge, je lui tends le sien. « il fait meilleure à l’intérieur. »

Il était sans doute inimaginable que nous passions ce week-end hors de Brisbane, dans ce chalet proche d'un lac, sans piquer une tête dans ce dernier. Cependant, malgré le climat chaud de l'Australie, l'étendue d'eau était loin d'être d'une température agréable. Œuvrant de mouvements de manière à ne pas demeurer immobile et se réchauffer un minimum, j'observais ma meilleure amie aller jusqu'à plonger entièrement sous l'eau pour revenir proche de ma personne, agrémentant son retour d'une véritable colle.

Où rêvais-je d'aller ?
Je n'avais jamais été un leader en soi dans ma vie personnelle. J'étais celui qui suivait le mouvement, qui se pliait aux souhaits et désirs des autres, ressentant bien plus de bonheur à le voir illuminé sur le minois de mes proches qu'à le façonner au format de mes vœux. J'étais un maître dans l'art des concessions et un sentiment de culpabilité doublé d'une sensation d'être égoïste m'étreignait imperturbablement si j'encourageais mes proches à opter pour la direction qui me tapait dans l’œil. Professionnellement, c'était différent car je suivais mon instinct comme les protocoles et procédures pour prendre en charge les patients paramédicalement ; je n'avais aucun scrupule à déléguer des soins à mes collègues lorsque je ne pouvais tout faire simultanément, mais ceci était également motivé par un intérêt commun à tous : le bien-être du malade traité.

« Te pose pas de question, » invitait Noa, provoquant un léger sourire timide et complice sur mes lèvres. Bien sûr qu'elle connaissait le débat qui surgissait impétueusement en moi, ces barrières que je m'imposais religieusement, cette incapacité à me placer en avant et penser à moi avant les autres, à clamer mon avis et mes désirs éhontément. Cet altruisme maladif qui avait su courir à ma perte plus d'une fois, que j'étais inapte à taire par moi-même et donc nécessitait l'intervention des autres - comme celle de Noa actuellement - pour le contrer.

Sous son regard patient et encourageant, j'ose enfin me lancer. Je décris ce rêve teinté de besoin de dépaysement total. J'avais envie de voir autre chose que l'Australie, de découvrir en direct comment vivent les Hommes demeurant à l'opposé de ce que j'avais toujours connu. Je désirais faire un grand saut, de non seulement sortir de ma zone de confort mais de m'en propulser à des kilomètres. A mesure de mes paroles, toujours soucieux de l'avis de la Jacobs que je sollicite, je perçois cette dernière hocher la tête ce qui m'enthousiasme davantage. J'apporte des précisions, avant d'indéniablement requérir son point de vue sur ma vision. C'est que ce grand périple, je ne l'imagine pas sans elle. Il était inconcevable de prendre un tel large sans Noa qui m'avait été d'un soutien indéfectible pendant plus de dix ans et m'avait aidé à évoluer vers l'homme que j'étais aujourd'hui. « Le Perou, le Chili, le Guatemala, la nature, les grands espaces. Mais attention, j’suis okay pour quelques nuits sous la tante, en tipi ou dans un hamac, mais j’veux aussi un hôtel de temps en temps, prendre une douche chaude et un bon plat ! » Je ris de bon cœur, approuvant aisément : « Deal ! » Un minimum de standing, j'étais bien d'accord, ça rendrait le voyage que plus positif et plaisant.

« Rah ! On parle on parle, j’en rêve déjà ! Compte sur moi pour m’occuper de tout ça en rentrant. J’te tiendrai au courant de tout, pas de fausse surprise ! » Mon regard s'illumine, trépignant d'envie de voir ce projet devenir réalité. J'étais vigilant à ne pas trop m'enflammer, pour ne pas être déçu, mais en réalité, Noa avait toujours tenu parole alors je n'en doutais pas une seule seconde qu'elle allait se pencher sur la logistique de ce voyage. Les moyens suivront plus tard, j'étais désormais convaincu qu'on dénicherait tous les moyens impératifs pour pouvoir partir tous les deux en Amérique Latine. Puis on le méritait bien, avec tout ce que nous avions eu à traverser cette année. « Tu m'diras si t'as besoin de mon aide ! » J'ajoute, large sourire. Même si j'étais un raté au niveau de ce genre d'organisation, je restais muni d'une sacrée quantité de bonne volonté et c'est qu'on rêvait tous les deux de la même chose.

« J’ai faim, pas toi ? » Je jette un coup d’œil à la maison, un léger rire filant entre mes lèvres face à ce changement de sujet. Il était vrai qu'avec mon arrivée surprise chez elle pour l'emmener jusqu'ici puis le trajet, nous n'avions pas mangé. Noa se dirige vers le ponton puis le chalet, attrapant nos serviettes. « Il fait meilleur à l’intérieur. » « J'te pensais pas si frileuse ! » Je taquine, avant de placer ma serviette sur ses épaules, la Jacobs fermement emmitouflée dans son linge. « Barbecue, ça te dit ? » De quoi se réchauffer auprès de ce dernier tout en mangeant quelque chose de cuit en plein air. « Y'a du vin, normalement, aussi. » Continuant l'optique de s'éloigner de l'hypothermie, je sors une bouteille de vin rouge du buffet avant de la suggérer à mon interlocutrice. « Je vais préparer le barbecue, » j'annonce, passant sur le petit perron en bois pour allumer le gaz, avant de revenir vers le frigidaire chercher les vivres. « T'as moins froid ? » Je la questionne, précautionneux, tandis qu'elle s'installe.

« Deal ! » et voilà, c’est comme si c’était fait, je m’y voyais déjà, le Perou, le Chili, le Guatemala, la nature… les nuits sous la tente, les nuits en hôtel, les piscines et les criques sauvages, il fallait savoir se contenter de peu mais il fallait aussi savoir apprécier le confort qu’on pouvait avoir à disposition. Y avait qu’à voir Koh Lanta, ils appréciaient tous leurs aventures de survie, mais aucun ne crachait sur une nuit à l’hôtel de temps en temps ! Voilà que j’allais commencer à m’occuper de tout ça plus sérieusement et une bonne fois pour toute dès notre retour à Brisbane dimanche ! Mais avant, c’était l’heure de profiter de l’instant présent, lac, chalet, petit feu de bois, bière et rhum, barbecue et autre programme de mon tendre Isaac. Je ne doutais pas que sa minutie n’avait rien mis de côté et surtout, même si on semblait laisser place à l’improvisation, il avait tout de même prévu quelques activités, de quoi combler quelques temps morts et quelques moments où l’inspiration n’était plus tellement au rendez-vous. Mais comptons sur moi pour savoir à peu prêt quoi faire et en tout cas, pour le moment, je n’étais pas en panne sèche.
Ma serviette autour de moi, je retourne à l’interieur, où l’air était plus chaleureux maintenant que j’avais la chair de poule, l’air se rafraichissant avec la nuit tombante. « J'te pensais pas si frileuse ! » eh bien détrompez-vous monsieur, et d’autant plus ces derniers temps qu’Andy avait fait faux-bon et que personne n’avait su prendre sa place pour un peu plus de chaleur dans ma vie ! « Barbecue, ça te dit ? » un signe de la tête alors que je m’occupe d’aller prendre du vin comme il me l’avait indiqué. Alors qu’Isaac se charge de raviver le feux de la cheminée, pensant à mon petit confort. « T'as moins froid ? » je laisse tomber la serviette, prenant le plaid réchauffée à proximité de la cheminée pour me couvrir cette fois ci. « C’est tout parfait ! » c’est alors que je le laisse s’occuper de notre repas du soir, pendant que de mon côté, je pars à la recherche d’ingrédient pour nous concocter un cocktail digne de ce nom. Mais n’étant pas derrière le bar du DBD, je me contenterai de citron vert, d’un peu de sucre et de rhum pour nous faire des ti punch. Le vin sera pour le repas.

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La bouteille fini, le ventre plein, les citrons à secs, je riais sans en contrôler la puissance, sans réellement savoir pourquoi. Etait-ce le nez et les joues rouges d’Isaac ? Etait-ce ce souvenir d’une soirée magistrale alors que nous étions en colocation ? Etait-ce la fois où Isaac avait envoyé un message à sa mère alors qu’il était destiné à Queen ? Peut être un peu tout ça. En parlant de Queen, en parlant d’histoire de cul et d’amour. « Tu sais pas ! » Je me relève, l’air serieuse, sourire malicieux sur le visage, j’ai un scoop, un vrai scoop pour Isaac ! « Tu vas pas en revenir… » et qu’est ce que je m’apprêtais à faire ? « Justine est in looooove de toi ! » et alors même que je venais de prononcer ce mot, je me rappelais ma promesse auprès de la blonde ! Je me lève, debout devant lui, l’air de nouveau très serieuse. « Il faut que tu me promette Isaac ! » Je pointe même le doigt vers lui. « QUE TU NE LE REPETERAS A PERSOOOONNE ! » et alors que je rapproche ce meme doigt de mes lèvres. « C’est un secret ! » que je chuchotte à présent.

Après avoir piqué une tête dans le lac, théâtre des débuts d'un projet de grande envergure où nous nous envolerions vers l'Amérique Latine en duo, nous nous réorientâmes à l'intérieur du chalet. Je moquais gentiment le caractère frileux de ma meilleure amie avant de déposer, attentionné, ma serviette sur ses épaules et m'occuper d'allumer un petit feu dans la cheminée pour augmenter la température du lieu. Je proposais par la suite un barbecue et demandais à mon interlocutrice si elle avait moins froid une fois qu'elle eût entrepris de se revêtir du plaid situé à proximité du foyer. « C’est tout parfait ! » « Impeccable, » je commentais, satisfait. J'apportais le nécessaire pour notre futur repas auprès du barbecue tandis que Noa se chargeait des boissons.

Le repas prêt, le punch cocoté par Noa quasiment terminé, la bouteille réduit au grade de cadavre, nous rions de bon cœur dans le salon de la maison boisée en ressassant les innombrables souvenirs de notre colocation, en particulier ceux qui avaient su nous mettre dans des situations plutôt cocasses ou embarrassantes. On en avait vu de toutes les couleurs durant ces cinq ans de vie en tant que colocataires, entre ce que la vie nous réservait et toutes les rencontres que nous avions pu avoir. Je me rappelais des soirées qui avaient mal tournées, des amants échoués sur le canapé, des loupés et des réussites, des SMS envoyés aux mauvais destinataires, des rentrées au premières heures du matin totalement déchirés. Aujourd'hui, on parvenait à rire de tout de bon cœur, même si sur le coup, certains de ces événements nous avaient fait tirer une sacré tronche. D'ailleurs, la Jacobs paraissait vouloir provoquer une sacrée expression avec son futur scoop : « Tu sais pas ! » Je ris devant son air malicieux « Non, quoi ?! » « Tu vas pas en revenir… » Elle a l'air si fier, Noa. « Crache le morceau ! » J'invite en riant, plein d'entrain. « Justine est in looooove de toi ! » Mon expression demeure figée quelques bonnes secondes, avant que mes sourcils se froncent, un scepticisme me happant. Noa se payait-elle ma tête ? Ce n'était pas son genre de faire ce type de plaisanterie, mais sa déclaration avait tout du farfelu à mes yeux. « Justine ? Ma Justine ?! T'es sûre de ça ?! » Je sollicitais précision, bien que je ne vois aucune autre Justine au sein de notre entourage. La trentenaire se lève, soudainement menaçante. Sa silhouette danse devant ma vision rendue floue par l'alcool. « Il faut que tu me promettes Isaac ! » Un doigt inquisiteur me pointe, je menace de le mordre en riant doucement. « QUE TU NE LE REPETERAS A PERSOOOONNE ! » « Pfffff ! » Elle pose son index contre ses lèvres, assurant en chuchotant : « C’est un secret ! » « C’est n'importe quoi, toi ! Comment veux-tu qu'elle soit in love de moi ? » Certes, ma connaissance en termes de signaux de nature amoureux frôlait le zéro absolu, ma meilleure amie en avait très bien conscience et en avait été témoin dans le passé, mais tout de même, il me semblait superflu que Justine soit secrètement amoureuse de moi. Ma curiosité était désormais en plein essor « Pourquoi, c'est un secret ? Attends... Attends... » A mon tour de me lever et d'adopter l'attitude menaçante, bien que je quitte le canapé non sans difficultés, mon équilibre précaire. « Comment tu sais tout ça ?! Elle t'a racontée de quoi ?! » Un rire ivre file ensuite entre mes lèvres, avant que je ne m'écroule de nouveau dans le canapé, attirant Noa avec moi au passage. Elle n'allait pas s'en sortir si facilement !

« Justine ? Ma Justine ?! T'es sûre de ça ?! » je les les yeux au ciel. Qui d’autre franchement ? « j’en connais pas dix des Justine ! » Est-ce que j’étais ce genre d’amie qui promettait de ne jamais rien dire sur une confidence et qui au moment ou elle avait un peu trop bu, balançait les dossiers ? Il semblerait bien que oui… et je n'allais pas l'assumer demain, mais j'y pensais pas, persuadée qu'a son tour le secret allait être bien défendu par Isaac mais le soucis c'est que Isy était lui-même au cœur du secret… franchement la, il devait a son tour tenir sa langue mais c’était plus simple a dire qu'a faire d'autant plus avec la bombe que je venais de lancer, a sa place j'aurai directement pris mon téléphone pour l'appeler et lui demander si c’était une blague ou pas. « ton téléphone il est ou ? » que je lui prenne et vite ! Je le vois juste a côté de lui et je saute dessus pour la glisser dans ma poche. « C’est n'importe quoi, toi ! Comment veux-tu qu'elle soit in love de moi ? » « c’est pas des conneries Isy ! » que j'insiste vraiment et pour les causes de son crush envers lui j'vois pas en quoi c'est si surprenant franchement. « M'oblige pas a te faire la liste interminable de toutes tes qualités et de ce qui fait ton charisme , je serai pas surprise de savoir que t'en fais craquer plus d'une ! » je m'approche un peu plus de lui. « ce petit sourire la, il fait tomber toutes les dames. » je hoche la tête plusieurs fois, ça non plus c'est pas des bêtises. « Pourquoi, c'est un secret ? Attends... Attends... » je le regarde se lever face a moi avec son air menacant, qu’est ce qu’il cherche a faire ? Me faire parler sous la torture. Naaaan. Et le voila qu’il se laisse tomber sur le canape, m’entrainant dans sa chutte. « tu vois quand je dis que tu les fais toutes tomber, c’est exactement de ca que je parle. » ca m’fait rire aussi. « Comment tu sais tout ça ?! Elle t'a racontée de quoi ?! » je met ma main sur ma bouche, bouche cousue. « je dirai pas plus arrête, j'en ai trop dit ! » mon dieu Justin allait m'en vouloir. « mais ouais ça se pourrait bien qu'elle se soit livrée par un soir pluvieux dans une voiture ! » ça m'echappe c'est plus fort que moi !

Prodigieusement éberlué, je considère Noa comme si elle venait tout bonnement de royalement perdre la tête. L'alcool ingurgité rendait la situation comique mais ce fut un rire nerveux qui s'extirpa de mes lippes, mon être emplis de confusion et perplexité. « J’en connais pas dix des Justine ! » « Mais c'est pas pooooossible, Noa ! » Elle aurait pu m'annoncer que demain, les poules voleraient, j'aurais eu la même réaction. Comment la Hudson pouvait-elle éprouver des sentiments à mon égard et en garder le secret de la sorte ? Nous nous voyons toutes les semaines, nous passions des heures ensemble, souvent seuls, la nuit, nous échangions des SMS tous les jours... Comment avait-elle pu ne jamais m'en parler ? J'affichais une moue outrée quand ma meilleure amie s'intéressait soudainement à mon téléphone portable. « Ton téléphone il est où ? » Pardon ? Elle voulait vérifier les SMS qu'on s'envoyait ? S'en suit une lutte à qui saisirait mon outil de communication en premier. J'attrapais la Jacobs par le bras, celle-ci tombait sur mes genoux, avant de se distancer, mon portable dans la poche de son pantalon. Bon, elle ne comptait apparemment pas l'utiliser.

« C’est n'importe quoi, toi ! Comment veux-tu qu'elle soit in love de moi ? » « C’est pas des conneries Isy ! » J'expose mes mains, démuni face à la situation souverainement incohérente à mon sens. « M'oblige pas à te faire la liste interminable de toutes tes qualités et de ce qui fait ton charisme, je serai pas surprise de savoir que t'en fais craquer plus d'une ! » Je répondis par un rire franc, ne croyant désormais plus aucun mot de Noa. Elle avait trop bu, elle disjonctait. « Non mais t'entends comment tu parles de moi ? » La Jacobs s'approche, je l'observe, mal assuré. « Ce petit sourire-là, il fait tomber toutes les dames. » Nouveau rire de ma part, qui s'estompe en réalisant qu'elle y croyait vraiment, Noa, à ce qu'elle racontait. J'avais beau ne pas la croire, je n'étais pas non plus un sale type qui manquerait de respect contre ses propres croyances. Je soupirais, optais pour un nouveau verre de vin, retenant une question qui me brûlait les lèvres : Eh Noa, si je suis tant irrésistible, comment se fait-il que je suis le seul mec de notre bande de potes que t'a jamais embrassé ?

« Pourquoi, c'est un secret ? Attends... Attends... » Je dépose mon verre et c'est à mon tour de menacer la trentenaire ! Jusqu'à ce que je tombe sur le canapé, entraînant la brune dans ma chute. « Tu vois quand je dis que tu les fais toutes tomber, c’est exactement de ça que je parle. » « Haaaaa ! J'comprends mieux maintenant ! J'avais besoin d'un exemple concret, en fait ! » J'explique, joueur. Mais je veux en savoir plus sur le dossier Justine. « Comment tu sais tout ça ?! Elle t'a racontée de quoi ?! » « Je dirai pas plus arrête, j'en ai trop dit ! » « Non Noa, t'en as pas dit assez ! » Je rectifie sur un ton faussement autoritaire, sourire malicieux aux lèvres. « Mais ouais ça se pourrait bien qu'elle se soit livrée par un soir pluvieux dans une voiture ! » Je fronce doucement les sourcils, imaginant la scène. « Pourquoi elle m'a jamais rien dit ? » J'interroge, intrigué. « Ils durent depuis combien de temps, ses sentiments ? » J'enchéris, une question n'en attendant pas une autre. « Eh ! Attends ! » Je me redresse, posant les jambes de Noa sur mes genoux de sorte à pouvoir plus facilement capter son regard et l'empêcher de se débiner. « Tu lui as dit quoi ?! »

« Non mais t'entends comment tu parles de moi ? » Je m’offusque, ouvrant la bouche, comme si je n’avais pas le droit de faire des compliments à mon ami. « Il me semble pas avoir dis de gros mots, Monsieur Jensen ! » et quand je l’appelle Monsieur Jensen c’est bien que ca devient serieux. « Si y a bien quelqu’un qui peut faire la liste précise de ce qui te caractérise, c’est moi. Et ça passe par le charisme, par ton sourire de fou, ton regard brillant, tes rêves plein la tête et tout l’reste ! » et sa façon idéaliste de voir les choses, brouillées par un tas de pensées toujours trop pessimistes. J’allais pas lui rappeler ça, c’était pas l’but, j’voulais juste qu’il entende, qu’il accepte un peu les compliments et je lui interdirai de dire que je suis pas objective, par ce que j’ai habité avec lui, j’ai appris à le connaitre sans rien savoir de lui à la base, c’est bien en vivant avec lui que j’ai pu découvrir tout ça petit à petit.
« Pourquoi, c'est un secret ? Attends... Attends... » Bah quand même, les petits secrets entre nana, ce genre de secret où on dit « promis, je répèterais pas, cooooompte sur moiii » mais Justine avait pas pensé qu’un jour, j’allais trop picolé et qu’un jour, j’allais tout dire. Moi non plus j’y avais pas pensé. Si, en réalité, je savais très bien que ça finirait par sortir tôt ou tard. Et je me trouvais particulièrement efficace, parce que ça commençait à faire un moment cette histoire.
« Comment tu sais tout ça ?! Elle t'a racontée de quoi ?! » J’allais être une tombe à présent, Isaac n’aura plus aucune information à ce sujet. « Non Noa, t'en as pas dit assez ! » Je secoue la tête, si si. « Si elle l’apprend… » et c’est sur, elle l’apprendra… ou pas ? Je regardais Isaac, regard suspect, je le questionnais avec mes yeux en amandes. « elle l’apprendra pas, hein ? » après tout, pourquoi irait-il la confronter alors qu’il était en couple avec Ginny et que a priori, ça se passait bien ? Sur le canapé, je choppe mon verre pour être encore bien plus à l’aise afin de finalement répondre aux questions de mon ami. Puisque de toutes façons, j’avais vendu la mèche sur la confidence de Justine, il serait trop bête à présent d’en rester là. Foutu pour foutu, j’allais être transparente avec Isaac. « Pourquoi elle m'a jamais rien dit ? » je hausse les épaules. « Parce que t’es en couple ? Parce qu’elle flippe ? » y a tout un tas de raison pour pas avouer sa flamme à son prince après tout. « Eh ! Attends ! » Quoi ? Le voilà qui agrippe mes jambes et fait de moi son pantin pour que nos regards puissent mieux se capter, un face à face auquel je dois tenir bon. Ça m’fait rire. Il est si sérieux d’un coup. « Tu lui as dit quoi ?! » je fis mine de réfléchir. « pff, tu m’en demande trop là… je sais plus moi ! » et c’est vrai, j’me souviens pas trop de mes réponses, c’était son information qui comptait en vrai. «Un truc du genre, je serai une tombe, je dirai rien. » je crois. « ATTEND ! » je me redresse, plantant mon regard dans le sien, j’en profite même pour me rapprocher de lui. « J’ai du lui dire un truc du genre : mais vas-y dis lui, t’as rien à perdre… mais ca, c’était avant de savoir que c’était de toi qu’elle me parlait. » et tout me revient comme un flash. « En fait, à la base ! Elle me dit qu’elle aime bien un mec etc sans me dire qui, qu’il est en couple, qu’elle connait sa nana, que du coup ça la gêne, elle est paumée etc etc… et bim ! C’ETAIT TOI ! »

Comme au cours de nombreuses précédentes soirées, Noa et moi avions transformé quelques bouteilles d'alcool, dont une de vin, en cadavres dignes du recyclage. Installés sur le fauteuil et canapé du salon douillet, lumière tamisée, l'ambiance se voulait assez animée suite aux révélations choc de la Jacobs : apparemment, Justine, ma collègue, éprouvait des sentiments à mon égard. Un aveu qui me laissait perplexe, incapable d'assimiler le fait que mon amie depuis de nombreuses années puissent m'aimer de cette manière et surtout, qu'elle ne m'en ait jamais touché mot. Certes, je n'étais pas l'homme le plus perspicace en la matière, j'avais beaucoup de mal à croire que l'on puisse autant m'apprécier. Ma confiance en moi était des plus basses et j'avais plutôt tendance à me persuader être de trop qu'incontournable.

Pourtant, Noa ne semblait pas se démonter face à la teneur de ses propos et en ajoutait aisément une couche en énumérant certaines qualités qui, selon elle, m'appartenaient. « Il me semble pas avoir dis de gros mots, Monsieur Jensen ! » Je ris nerveusement, bien conscient de l'air sérieux de mon interlocutrice. « Si y a bien quelqu’un qui peut faire la liste précise de ce qui te caractérise, c’est moi. Et ça passe par le charisme, par ton sourire de fou, ton regard brillant, tes rêves plein la tête et tout l’reste ! » Je lève discrètement les yeux au Ciel, les mots de ma meilleure amie ne touchant indéniablement toutefois. « C'est gentil. » je souffle simplement, sincère, me retenant de plonger dans le mélodramatique en lui demandant bien comment elle pouvait porter un tel regard sur ma personne. On se connaissait depuis plus de dix ans, Noa et moi, nous étions certes proches, je la savais aussi franche. Si son avis sur moi était le sien, il ne restait qu'elle le pensait. « Je prends bonne note que tu es la première personne à qui il faut s'adresser en ce qui concerne de faire mon portrait. » J'ajoute, taquin.

Des zones d'ombres surplombaient encore le dossier Justine. Pourquoi ses sentiments étaient-ils secrets ? Comment Noa savait-elle tout ceci ? Qu'est-ce qu'elle savait de plus ?! Elle n'en avait assurément pas dit assez, bien qu'elle se veuille tombe ! « Si elle l’apprend… » Je fronce les sourcils, l'air faussement menaçant. « Elle l’apprendra pas, hein ? » « J't'ai déjà trahie, Madame JACOBS ? T'as oublié "loyal" à ta liste de mes qualités de tout à l'heure là ! » J'argumente avec véhémence avant d'échapper un léger rire. Noa s'installe plus confortablement dans le canapé et je poursuis mon interrogatoire. Pourquoi ma collègue ne m'avait jamais parlé de cette fameuse flamme ? « Parce que t’es en couple ? Parce qu’elle flippe ? » Je hausse les épaules, confus. « Genre, elle aurait peur qu'on soit plus amis après, tu crois ? » J'essaie de me mettre dans la tête de la blonde, puis je voue un regard malicieux à la trentenaire. Et elle, dans tout ça, quel rôle avait-elle ? J'attire Noa vers moi par les jambes, l'empêchant de se dérober et de mettre un terme à ce questionnaire intensif. « Pff, tu m’en demandes trop là… je sais plus moi ! » Je ris de bon cœur, commentant : « C'est du joli ! » « Un truc du genre, je serai une tombe, je dirai rien. » Et forcément, ça me fait rire encore plus, jusqu'à ce qu'elle me somme d'attendre. « J’ai dû lui dire un truc du genre : mais vas-y dis lui, t’as rien à perdre… mais ça, c’était avant de savoir que c’était de toi qu’elle me parlait. En fait, à la base ! Elle me dit qu’elle aime bien un mec etc sans me dire qui, qu’il est en couple, qu’elle connait sa nana, que du coup ça la gêne, elle est paumée etc etc… et bim ! C’ETAIT TOI ! » J'écoute attentivement Noa, mes mains sur ses jambes, sursautant légèrement lorsqu'elle crie la chute de son anecdote. « Avant de savoir qu'elle parlait de moi ? Si tu l'avais deviné dès le début, t'aurais tenu un autre discours ? » J'interroge, malicieux et complice, avant de proposer : « Tu veux boire autre chose ? »

« Je prends bonne note que tu es la première personne à qui il faut s'adresser en ce qui concerne de faire mon portrait. » Mieux que quiconque et je m’en défendrais toujours ! Fervent serviteur de mon ami Isaac, je prendrais sa défense coute que coute et en toutes circonstances. Jamais un mot de travers à son égard, je n’en avais de toutes façons pas les moyens puisqu’il ne me donnait aucun contenu pour dire du négatif à son propos. Aller, si, si j’avais un petit bémol à lui dire, je lui dirai qu’il devrait prendre la vie avec bien plus de légèreté et se laisser aller davantage. Profiter de petites joies simples et arrêter de se morfondre et de prendre bien trop à cœur les critiques à son égard. Puisque la seule vérité ne vient que de moi, il n’a pas lieu d’entendre les sottises de bouches qui ne savent pas ce qu’elles disent. « J’fais ca gratuitement, en plus. » et j’hausse les épaules et me laissant un peu plus tomber sur ce canapé. Mes muscles sont si faibles que je me sens totalement avachi sans avoir le contrôle de mon corps. Les cadavres de bouteilles à nos côtés en disent suffisamment pour ne pas avoir à se justifier davantage.
Maintenant, l’heure des nouvelles promesses. Après avoir trahis ma parole auprès de la blonde amoureuse d’Isaac, me voilà à attendre de lui qu’il n’aille pas lui en toucher un seul mot. Du moins, qu’il n’aille pas lui dire directement que l’information venait de moi. « J't'ai déjà trahie, Madame JACOBS ? T'as oublié "loyal" à ta liste de mes qualités de tout à l'heure là ! » je hoche la tête, ne pouvait qu’acquiescer à cette remarque. « Pardon, c’est vrai, j’me suis égarée ! » je souris, amusée. J’suis quand même curieuse de savoir ce que ça lui fait d’apprendre cette nouvelle, mise à part le fait qu’il me croit pas parce qu’il a zéro confiance en lui et qu’il incapable d’entendre que quelqu’un puisse s’intéresser encore à lui. Merci bitches qui sont passés par là jusqu’à maintenant et qui ont pas été capable de le reconnaitre à sa juste valeur. « Genre, elle aurait peur qu'on soit plus amis après, tu crois ? » il m’en demande trop là. Ouais, y a peut être de ça. Pas envie de ruiner son couple, ce genre d’annonce, ca peut toujours foutre un peu la merde, peut être que Ginny pourrait exiger de lui qu’il arrête de la voir, j’en sais foutre rien. Et puisque Monsieur demande, je lui explique en détail comment elle en est venu à me faire sa révélation. « Avant de savoir qu'elle parlait de moi ? Si tu l'avais deviné dès le début, t'aurais tenu un autre discours ? » je secoue la tête de droite à gauche, persuadée que non, j’aurai dis la même chose mais en fait, j’sais pas, peut être pas. Je m’arrête de secouer la tête et devient moins sure de moi. « Aucune idée ! Je lui aurait peut être suggérer de te transmettre le message. Oh, je sais pas ! Ca sert à rien de rejouer le passer de toutes façons ! » « Tu veux boire autre chose ? » et là par contre, bien sûre de moi, mes muscles retrouvant leur formes d’enfance, je brandit mon verre en l’air. « Un autre ! » que je dis en direction de mon ami !