« C’est ce que j’appelle avoir un vrai parcours professionnel, tu peux être fier. » contrairement à elle qui avait fait toute sorte de métiers, pas toujours reluisants d’ailleurs (voire même dégradants pour certains coincés du cul). Pourtant elle n’avait pas honte de ce qu’elle avait pu faire dans la vie – elle ne criait pas certains métiers sur tous les toits surtout pour le bien de Camil, sans ça, elle n’avait pas de problème pour en parler – l’important pour elle étant de s’en sortir dans la vie, tout simplement. Ce qu’elle tentait de faire chaque jour et même si c’était parfois bancal et pas toujours certain pour son avenir, ça avait au moins le mérite de fonctionner et on pouvait au moins lui accorder cela. Minimiser les choses qui la concerne : un véritable défaut chez Deborah. La preuve en était, dès l’instant où elle avait expliqué de quoi retournait son métier auprès de Camil, Jordan y trouvait un aspect envieux. De quoi la faire sourire à son tour, haussant quelque peu les épaules – encore une sale manie de réduire à néant les efforts qu’elle peut fournir en les présentant comme normaux ou comme des jeux d’enfant. « C’est sûr qu’il faut être organisé mais après j’ai eu la chance qu’il me fasse confiance. J’imagine que ça aide de donner le meilleur de soi quand c’est pour le bien de la personne avec qui on est. » Inconsciemment, elle n’avait pas parlé d’amour mais de présence aux côtés de quelqu’un. Un bien beau résumé du couple factice qu’ils peuvent être mais du duo terriblement complice qu’ils sont aussi. Travailler avec Camil était facile, tout comme le fréquenter comme un véritable ami ou un pseudo amoureux. Il était la personne avec qui elle passait le plus de temps ces derniers mois (pour ne pas dire cette dernière année). C’était devenu une évidence de bien faire les choses pour lui comme on pourrait le faire pour le plaisir d’un proche.

Le même plaisir que semblait avoir Jordan a l’idée de répondre à la curiosité de Debbie par la positive. Une petite-amie avec qui il serait bien incapable de bosser. De quoi arracher un rire à la brune et la rendre d’autant plus curieuse pour le coup. « Elle est si bordélique que ça ? » Lui semblait tellement friand de l’organisation qu’elle ne pouvait que s’imaginer une amie bordélique. Le fameux bordel organisé où seuls les protagonistes sont capables de s’y retrouver. Elle imaginait très aisément ce genre de situation si la petite-amie de Jordan organisait leurs vies. « ça fait longtemps que vous vous connaissez ? » A défaut de demander depuis combien de temps ils peuvent se fréquenter en tant que couple. Une curiosité qui découlait de l’impression qu’elle avait : il parlait de cette relation comme d’une évidence. De celle qui dure depuis des années, qu’on est plus capable de compter. Cette sensation qu’ils se connaissent depuis la petite enfance au point de ne plus avoir de secret, de se connaître par cœur sans besoin de poser de mots. Il l’avait dit lui-même : complémentaire. Le ying et le yung à la perfection, l’emboitement parfait du puzzle du cœur qui retrouve sa moitié originelle : la flemme jumelle.

@Jordan Fisher

Une pointe de jalousie s’immisçait quelque peu dans le cœur de Deborah. Rien de méchant en réalité. Elle l’enviait plus qu’elle n’en était jalouse. Il avait une façon de parler de sa partenaire qui lui donnait envie de connaître la même sensation. Les yeux pétillants, le sourire en coin. Elle l’observait avec attention et s’il n’avait rien précisé, les choses lui semblaient plus qu’évidentes : il était amoureux d’elle. C’était à ça que ressemblait une personne amoureuse et d’un point de vue extérieur (celui de Deborah plus précisément), elle trouvait ça beau. Le Jordan amoureux était beau. Les sentiments qu’il pouvait ressentir pour sa demoiselle lui donnaient un charme en plus que la brune ne savait pas expliquer. Pas le type de charme qui donnait envie de le draguer, non loin de là. Au contraire même. L’envie de le mettre dans sa poche, pour les protéger : lui et l’amour qu’il lui porte. Elle ne la connaissait pas, cette fille dont il parlait et pourtant, elle la bénissait pour le bien qu’elle semblait lui apporter. Ça lui faisait du bien, à Deborah, de voir une personne sincèrement heureuse en dépit du fait que ça lui donnait l’apparence fragile. Mais il ne s’agissait que d’une apparence. Pour Brody, il fallait être si courageux pour s’avouer amoureux.

Un joli paradoxe, de ceux qu’on aimerait vivre pour en comprendre les rouages et en capturer les secrets. Elle n’était pourtant pas prête à ça. Sans même compter ses humeurs fluctuantes tous les jours, elle était effrayée par ce qui le rendait si heureux. Jolie idiote qui se contentait alors de l’observer chez les autres et de l’envier un peu. « C’est peut-être un peu bizarre ce que je vais dire mais ça me dérangerait pas que tu en parles pendant des heures. » Il ne s’en rendait pas compte mais il apaisait ses maux en lui montrant une façade de la vie qu’elle trouvait fascinante. Il lui donnait l’impression de tout réussir. Sa vie professionnelle, sa vie privée. Un doux équilibre qui venait chatouiller les espoirs de Debbie. Un jour, elle aussi, elle pourrait probablement y parvenir. « Tu dégages une aura apaisante quand tu parles d’elle. » Comme si leur amour rayonnait. Pas dans le but d’être vu, seulement celui d’amoindrir les mœurs.

De ses rêveries, elle en était tirée par le paquet de bonbons qui atterrissait dans les mains de Jordan comme par magie – magie nommée Jeremy. Elle ne se faisait pas prier pour lui prendre un dès lors qu’il le proposait. « Merci. Ça va faire office de petit carburant pour rentrer. » parce que mine de rien, les heures défilaient, la soirée n’avait pas commencé très tôt et quand bien même sa grossesse n’était que nerveuse, elle avait les symptômes d’une véritable grossesse dont la fatigue. Non sans difficulté liée aux fourmis dans les jambes, Deborah se redressait et se débarrassait du sable sur ses fringues – en prenant soin de ne pas le balancer sur Jordan en passant. « C’était très sympa de te rencontrer en tout cas, tu as pas idée. » … « J’imagine que je peux aisément te trouver sur les réseaux sociaux compte tenu de ta vie pro. » ajoutait-elle dans un rire. Ce n’était pas ce soir qu’elle lui demanderait de garder contact. Elle avait bien compris tout au long de leur discussion qu’il n’était pas le plus à l’aise avec les gens. Sa bienveillance naturelle optait pour un moyen qui lui laissait le choix sans paraitre impoli : sur les réseaux sociaux, il pourrait la bloquer quand il veut ou simplement ne pas lui répondre. « Bonne fin de soirée et prends soin de toi. » Prends soin de vous, Jordan.

@Jordan Fisher

« C’est peut-être un peu bizarre ce que je vais dire mais ça me dérangerait pas que tu en parles pendant des heures. » Tu ne t’attendais pas à une telle confession. « Je lui dirai, ça lui fera plaisir. » Ton tour d’être bizarre Jordan là. T’aurais pu juste garder ça pour toi mais visiblement tu as eu envie de lui partager ton future partage de son partage (vous suivez toujours?). « Tu dégages une aura apaisante quand tu parles d’elle. » Ses mots sont vraiment trop gentil. Tu sais pas ce que tu as fait pour mériter ça mais damn, tu es reconnaissant. Ca se voit sur ton visage. « Toi aussi. » Tu marques une brève pause avant de te reprendre. « Je veux dire, tu dégages une aura apaisante même sans parler d’elle. » T’es si stupide, t’es adorable, t’es honnête. Deb se confirme être une personne qu’il fait bon d’être autour. Tu le penses depuis le début de votre conversation et c’est encore plus vrai à présent.

« Merci. Ça va faire office de petit carburant pour rentrer. » Elle gagne des points de prendre des bonbons car c’est la vie. Tu en remets deux de plus dans ta bouche. Oui ça marche pas paire et puis c’est tout. « C’était très sympa de te rencontrer en tout cas, tu as pas idée. » « Je te retourne le compliment. » Vous êtes vraiment trop mignon tous les deux là. Deux âmes bienveillantes qui se sont trouvés le temps d’une soirée. Et y’a deux coca de plus dans ta bouche. « J’imagine que je peux aisément te trouver sur les réseaux sociaux compte tenu de ta vie pro. » Tu hoches la tête elle te trouvera aisément ouais. « Jordan Ash Fisher. J’attends ta notif. » Ton sourire est si large sur ton visage mais c’est un grand oui pour garder un contact avec elle. « Bonne fin de soirée et prends soin de toi. » « C’était un plaisir. Rentre bien. » Vous êtes en train de concourir à l’épreuve de qui sera le plus bienveillant ou comment ça se passe ? Oui bon ok, vous êtes chou et sincère dans vos démarches. C’est très beau à voir. Tu es content.e d’être venu ce soir. Un plaisir de compter cette personne prénommé Deb dans ton cercle de connaissance à présent. Et y’a deux coca de plus dans ton organisme.