J’ai la sensation d’étouffer.

On a passé des heures à discuter avec Molly. Elle m’a donné tous les petits chatons qu’elle avait en sa possession sur les genoux pour que je me calme. Il faut dire que ça à fonctionner un temps. Je me suis concentré sur les boules de poils, j’ai donné quelques informations à ma meilleure amie. Les pleurs ont fini par se calmer, mais l’angoisse était toujours plus présente. Elle l’a senti, Molly. Bien sûr qu’elle a compris. Elle m’a laissé tout l’espace dont j’avais besoin. On a plus parlé de chatons qu’autre chose et ça m’allait très bien. J’avais besoin d’une pause. Mais elle était fatiguée la brunette alors elle m’a installé sur son canapé et elle est aller se coucher. Depuis, l’appartement est plongé dans le calme et je me retrouve bien seule avec mes pensées. Bien trop seule. Je ne cesse de tourner sur le canapé. Tout me revient en mémoire, les propos de mon paternel, sa main qui s’abat sur ma joue. Tout tourne en boucle et je me déteste.

C’est lorsque les larmes reprennent que je décide de me lever. Je ne peux pas rester ici, je vais devenir folle. Je range la couverture et l’oreiller, je me rhabille et envoi un message à Molly pour la remercier de tout et pour qu’elle ne s’inquiète pas. Je fais un dernier petit câlin aux chatons et enfile mes chaussures pour sortir sur la pointe des pieds. Je n’ai qu’une idée en tête : retrouver Jet. Je ne sais pas comment il va m’accueillir, mais là maintenant, il n’y a que lui que j’ai envie de voir. J’ai besoin de me retrouver dans ses bras. J’ai besoin d’oublier auprès de lui. Il saura comment faire.

Je décide de rejoindre le logement de mon amant à pied. Je prends le temps de respirer, de calmer un peu les larmes et de prendre l’air. Lorsque je finis par arriver au pied de son immeuble, le petit jour commence à se lever. J’ai la sensation d’avoir vécu trois journées en une. Je suis épuisée, mais mon esprit ne se calme pas. Je frappe chez Jet les mains tremblantes. Il est le seul que j’ai envie de voir pour le moment. « Hey… » J’ai la voix enrouée d’avoir trop pleuré et les yeux probablement injectés de sang. « Je… je suis désolée de te déranger à cette heure-ci mais je… » Je bégaye, je me sens mal à l’aise, j’ai peur de gêner. « J’avais besoin de te voir. »

La nuit a été courte. Je suis rentré tard chez moi, j'avais pas mal de marchandise à vendre. J'ai tout vendu, et je me suis racheté du stock pour moi. Je ne prends pas ce que je vends, c'est bien trop dangereux, bien trop addictif. Même moi je ne prends pas ce risque. Je me demande de temps en temps comment va Ariane depuis qu'elle a dormi chez moi. Depuis qu'elle m'a volé un putain de cachet et qu'elle l'a avalé. Mais j'oublie vite, je préfère oublier plutôt que tenter de m'en occuper alors qu'elle ne veut pas d'aide. Elle verra bien comment ça tourne, moi je l'aurais prévenu. Je comptais dormir, longtemps. J'étais dans mon lit, endormi quand ça a toqué à la porte. J'aurais pu râler, parce que le soleil n'est même pas levé. Parce que c'est certainement Carter ou Birdie qui n'a pas pensé à prendre ses clés et je rage en allant vers la porte à moitié endormi.

J'allais gueuler, je jure que j'allais le faire. Mais quand j'ouvre je m'attendais pas à tomber sur Elora. Je mets du temps à ouvrir correctement les yeux mais elle a l'air d'aller mal. Ses yeux sont rouges, sa voix enrouée. Ça sent les emmerdes. Elle parle et je l'écoute, parce que j'essaie de pas montrer que j'étais bien dans mon lit, que je voulais passer ma nuit et ma journée tranquille. Je la laisse parler, j'analyse. « Qu'est ce que tu fous dehors à cette heure-là ? » J'ouvre un peu plus la porte et je la laisse entrer. Je retourne dans ma chambre et ferme la porte derrière nous. Je sais pas qui est dans l'appartement. « Qu'est ce qu'il y a ? » Je le vois qu'elle a pleuré. J'attrape un tee-shirt dans mon tiroir et lui lance. « Tu veux rester là ? » Elle voulait me voir et je suis là, je suis toujours aussi fatigué mais j'ai un rôle à tenir. « Tu me racontes ? »

« Qu'est-ce que tu fous dehors à cette heure-là ? » Je sursaute presque face au ton qu’il emploie. Il a l’air a moitié endormi Jet. Je ne sais même pas l’heure qu’il est. Beaucoup trop tôt ou beaucoup trop tard selon les points de vue. Je ne voulais pas le déranger. Je suis prête à faire demi-tour parce que clairement, je suis en train de le déranger. Mais il ne voit pas les choses de cette manière Jet. Il prend quelques secondes pour émerger et m’entraîne dans son appartement plongé dans le noir et dans le silence. « Merci… » C’est tout ce que j’arrive à murmurer à l’instant présent. Il me scrute du regard, il inspecte les moindres détails. Je n’ai pas vraiment la force de parler encore moins de répondre à ses questions qui ne cessent de pleuvoir subitement alors qu’il m’entraîne dans sa chambre au fond de l’appartement. « Qu'est-ce qu'il y a ? Tu veux rester là ? » Je suis pas sûr de vouloir en parler. Oui. C’est ce que je voudrais répondre, mais aucun son ne s’échappe d’entre mes lèvres. Je reste se planter face à lui sans bouger. Je suis fatiguée, à bout de souffle, je voudrais juste que tout s’arrête de bourdonner dans mes oreilles. Je rattrape le tee-shirt qu’il m’envoie et réalise que je n’ai pas encore quitté la robe que j’avais enfilé pour rencontrer mon paternel. « Tu me racontes ? » Je hoche la tête, mais quitte mes chaussures en silence avant de faire glisser les bretelles de ma robe pour m’en défaire. « Deux minutes… » J’enfile son tee-shirt et vais m’installer sous la couette. Là, je me sens déjà un peu mieux. Comme apaiser. Je me redresse et attrape Jet par le poignet pour qu’il vienne s’installer à côté de moi. Je sais que parler de cette journée va me faire pleurer. Je ne sais pas encore si je suis prête à le faire devant lui. « J’ai passé une mauvaise journée. » Et le terme est faible. Je m’allonge dans le lit, espérant qu’il va venir me rejoindre. Je passe une main sur mon visage et soupire longuement. Mes yeux se posent sur le plafond alors que je me mords la lèvre pour ne pas fondre en larmes à nouveaux. J’ai trop pleuré pour la journée, non ? Je suis vraiment épuisée. Je voudrais dormir, mais je sais que mon esprit ne me laissera pas tranquille. « J’ai rencontré mon géniteur. » Il n’aura pas le droit à un autre terme venant de ma bouche. Il a perdu ce droit en agissant de la sorte. « Je veux juste plus y penser Jet. »

Si ça n'avait pas été Elora, si je n'avais pas ce rôle à tenir j'aurais fermé la porte avant même d'avoir entendu une seule phrase. Mais c'est Elora, et le jeu n'est pas fini. Alors je la laisse entrer derrière moi et je me dirige vers la chambre. « J'allais pas te laisser dehors. » Bien sûr que si j'aurais pu la laisser se démerder devant ma porte parce que j'ai pas fini ma nuit et que je suis jamais de bonne humeur quand je dors pas assez. Et j'ai besoin de beaucoup, beaucoup, d'heures de sommeil. Je me contiens, je la regarde, j'analyse son visage. Je lui lance un tee-shirt et je reste debout dans l'embrasure de la porte de ma chambre. Je suis encore torse nu, j'ai pas pris le temps de me rhabiller et je compte pas le faire. Mon lit m'appelle et je sais que si je m'allonge plus d'une minute je sombre dans le sommeil et je sais toujours pas ce qu'elle est venue chercher dans mon appartement. Je commence même une seconde à regretter de lui avoir donné mon adresse aussi facilement parce qu'elle ne parle pas. Et elle attrape le tee-shirt, elle n'était donc pas pétrifiée au milieu de ma chambre.

Elle attrape mon poignet et je la suis. Elle m'emmène jusqu'à mon lit et je m'allonge à côté d'elle. Elle a passé une mauvaise journée mais on est presque le matin d'un nouveau jour. Son explication n'est pas suffisante alors je ne réponds rien. Elle s'allonge dans le lit après avoir enfilé le tee-shirt, elle sera sûrement plus à l'aise et si elle dort je pourrai dormir aussi. « Oh » et là la phrase me fait tiquer, elle me fait tourner la tête vers Elora. Elle a l'air d'être vraiment au plus mal. Elle me dit qu'elle veut plus y penser, et ça paraît compliqué. C'est certainement le genre d'histoire qui tourne en tête pendant un bout de temps mais je peux toujours essayer. Mais moi j'ai qu'une technique quand je veux oublier, et je sais qu'elle n'est pas habituée, que c'est pas son genre de faire des choses comme ça mais elle est venue me voir. Et je n'aurais aucun scrupule à la faire s'enfoncer en même temps que moi. « J'ai une technique quand je veux tout oublier, mais t'es pas habituée à ça. » C'est petit Jet d'utiliser ses problèmes, les même problèmes que les tiens pour l'enfoncer avec toi. « J'ai tout ce qu'il faut sur moi, ça aide. » Elle ne saura peut-être pas de quoi je parle mais j'essaie. « Je t'obligerai pas à en parler, mais tu peux. » [/quote]

« J'allais pas te laisser dehors. » Tu aurais pu pourtant Jet. C’est tout ce que je mérite. Je n’aurais même pas pu lui en vouloir, s’il avait décidé de refermer la porte en moins de trois secondes. Peut-être que j’aurais passé quelques heures assises sur son paillasson avant de rentrer chez moi, de repartir chez Molly ou d’aller me soûler la gueule, je ne sais où. J’aurais trouvé une occupation même si la seule chose que je veux pour le moment, c’est être en compagnie de Jet. C’est pas le genre que je serais capable d’expliquer à l’instant présent. Je sais juste que parmi tous les gens qui m’entoure, il est le seul que j’ai envie de voir. Peut-être parce qu’il a toujours été franc avec moi. Peut-être parce que lorsque je suis avec lui, j’arrive à m’évader de mon quotidien. Alors, je suis là. Et il m’entraîne avec lui Jet. Et je lui en serais reconnaissante un jour, plus tard. Pour le moment, je me concentre sur ce qu’il dit, sur sa manière de bouger, sur le regard qui pose sur moi. Je me change sous son regard, ça ne m’importe plus vraiment.

On s’installe dans le lit et déjà, je me sens un peu mieux, parce qu’il est à côté de moi et qu’il ne force rien Jet. Je mets un peu de temps à parler. Je ne croise pas son regard. Ce n’est pas simple de parler de tout ça, je me sens mal à l’aise, j’ai honte. Mes doigts jouent nerveusement avec la couette. « Oh » Ouais. C’est pathétique. Je voudrais m’enfouir dans ses draps et ne pas en ressortir. L’envie de pleurer est déjà en train de monter à nouveau. Je suis épuisée et je veux que mes émotions se calment une bonne fois pour toute. C’est compliqué. Je pensais avoir assez donné dans ma vie, il faut croire que quelqu’un a décidé que je devais ramasser encore un peu plus. « J'ai une technique quand je veux tout oublier, mais t'es pas habituée à ça. » Je fronce les sourcils et croise son regard. « Ça veut dire que tu comptais pas te mettre nu. » Je soupire en riant un peu. Bien sûr que j’ai pensé à lui sauter dessus à la seconde où il allait ouvrir la porte. Le sexe, il y a pas mieux pour se changer les idées. Et déjà, je me penche vers lui pour l’embrasser. Peut-être que ça ira. « J'ai tout ce qu'il faut sur moi, ça aide. » « C’est quoi ? » Je commence à être vraiment curieuse pour le coup. Puis au moins j’oublie. « Je t'obligerai pas à en parler, mais tu peux. » Enfin, j’oubliais… Je soupire longuement et me laisse retomber sur le matelas. Et voilà les larmes qui reviennent. Fait chier. Je renifle et continue à fixer le plafond. « Il m’a giflé. » Le silence est lourd dans la pièce. « Et traiter de traînée… » Un soupire. « C’est quoi ton truc ? »

On est allongé dans le lit, elle regarde le plafond et je fais pareil. J'ai besoin d'avoir des explications avec de me tourner de mon côté et continuer ma nuit. Elle me dit qu'elle veut oublier, et j'ai mes techniques pour oublier. Je sais que c'est dangereux, je sais que c'est addictif. Mais c'est elle qui demande non ? Je ne fais que l'aider à penser à autre chose. C'est ce que je fais tous les jours, vendre des rêves et des illusions à des personnes que je ne connais pas. Là au moins je peux la surveiller et gérer les doses qu'elle prend. Vous pouvez en penser ce que vous voulez mais c'est une preuve d'intérêt de la surveiller si elle se décide à suivre mes idées. Et elle finit toujours par suivre mes idées la petite blonde.

« ça peut toujours s'arranger. » Un sourire en coin que je ne cache pas quand elle vient m'embrasser. Oui, il y a cette technique là pour oublier, mais c'est pas ce que je proposais de base. Pourquoi pas, c'est elle qui décide là après tout, pour une fois, je lui laisse le choix. Elle me demande ce que je peux lui proposer et mon regard plonge dans le sien, elle n'a vraiment pas idée de quoi je peux bien parler. Cette naïveté m'impressionnera toujours chez elle. Je peux tout lui apprendre, la faire entrer dans ce monde qu'elle ne connait pas, dans un monde dont elle ne pourra plus sortir quand elle sera trop accrochée. « C'est des trucs... » Mes lèvres se perdent un peu dans son cou, j'attends de voir jusqu'où elle est prête à aller. Et peut-être que je vais m'amuser ce soir finalement. Mais je pose la question qui m'intéresse un peu, la question qu'elle m'a posé après que je lui ai envoyé ces textos. Il l'a giflé et là mes dents se serrent. « Quoi ? » Je me pose sur un coude et je la regarde dans les yeux. Quel enfoiré. « Mais quel connard. » Tous les pères qu'on découvrait s'étaient donnés le mot pour être les pires connards de la terre ? « Tu veux que je te donne les noms gentils ? » Mon sourcil se lève, Charlie ça fait moins peur que cocaïne, Molly bien moins peur que MDMA. « C'est un peu fort, mais on peut prendre ça ensemble si tu veux. » Elle ne sait pas que je deal et c'est pas ce soir qu'elle l'apprendre. Je me pose au-dessus de son visage en posant mes deux mains à côté de ses hanches. « Tu me fais confiance ? » Tu devrais pas.

Ses paroles qui ne cessent de tourner en rond dans ma tête. La manière dont il a insulté ma mère. Sa main qui claque sur ma joue. Les mots qu’il a employés à mon encontre. Je suis une traînée… C’est bien la seule chose qu’il a pensée de moi. Il n’a peut-être pas tort. Après tout, je suis chez mon plan cul ? Mon amant ? Enfin le mec avec qui je m’envoie en l’air régulièrement sans jamais avoir mis une étiquette sur notre relation et j’ai pensé à lui sauter dessus, juste pour me changer les idées, pour gagner un peu de temps sur la réflexion. Est-ce que ça fait de moi une traînée que de venir l’embrasser de manière aussi langoureuse alors qu’au fond, j’ai envie de me rouler en boule pour pleurer pendant des heures. Je me perds dans mes pensées alors que Jet ne cesse de me sourire. Je pourrais entrer dans son jeu comme on le fait toujours. Je pourrais plaisanter, mais je n’ai pas le cœur à ça. Il laisse ses lèvres courir dans le creux de mon cou tandis que je ferme les yeux. Je voudrais apprécier le moment, mais je ne pense qu’à cette rencontre. Et aux mots. Encore et toujours aux mots.

« Mais quel connard. » Un rire nerveux s’échappe d’entre mes lèvres tandis que je tourne le visage vers lui. Je ne me suis pas regardé dans un miroir, mais je sais qu’il a frappé si fort que sa chevalière a laissé une marque. Je le sens au plus profond de moi qu’elle est là sa marque sur moi, sur ma joue. « Il faut croire que je le méritais. » Je hausse les épaules et soupire longuement alors que Jet parle de sa solution à lui. Il a bien entendu que je préférais tout oublier, que j’avais besoin de faire comme si cette journée n’avait jamais existé. Il se concentre là-dessus et je lui en suis reconnaissante de ne pas insister. De juste être là. D’essayer de changer les choses. « C'est un peu fort, mais on peut prendre ça ensemble si tu veux. » Je sais qu’il parle de cachets. Je ne cherche même pas à savoir leur contenance. Il dit que ça pourrait aider. Il dit qu’il va le faire avec moi. Je risque quoi ? À part oublier le reste de la nuit ? C’est ce que je cherche désespérément depuis des heures après tout non ? Je le suis du regard alors qu’il vient s’allonger au-dessus de moi « Tu me fais confiance ? » La question ne se pose plus depuis longtemps. « Oui. » Je hoche la tête et me redresse pour venir capturer ses lèvres juste un instant. « Je poserais pas de questions. » Parce que je vois qu’il hésite et je cherche pas à savoir ce qu’il fait de son temps libre. Je m’en fiche à un point. « Je veux juste arrêter d’y penser. » Et déjà mes mains glissent sur son torse nu. Fais tout ce que tu veux de moi Jet.

Elle pense qu'elle le méritait, ce connard a laissé une marque sur son visage et elle pense qu'il avait une bonne raison de faire ça. Je ne suis pas un exemple en la matière mais je peux assurer que Elora est bien la dernière personne qui mérite de se prendre une baffe. Et surtout pas par son père. Je hais les pères, tous les pères à partir d'aujourd'hui. « ça m'étonnerait fortement. » et la seule chose qui m’obsède c'est de savoir si elle a rendu le coup, ou si quelqu'un l'a fait pour elle. J'espère que quelqu'un l'a fait pour elle, sinon je pourrais toujours m'en charger. « Il a repris un coup ? Sinon je peux m'en charger. » Je ne dis jamais non à une bagarre. Et en ce moment, frapper quelqu'un me ferait du bien. Je vais peut-être chercher un inconnu à tabasser dans une ruelle d'ailleurs.

Et je lui propose de trouver quelque chose pour la détendre, l'aider à oublier comme elle le dit si bien. Elle n'est pas prête pour ce monde, pour les effets de la drogue, et pourtant je n'hésite même pas une seconde avant de la tenter. D'utiliser son insécurité et sa tristesse pour les tourner à mon avantage. C'est facile avec elle, et ça devient de plus en plus simple à mesure qu'elle tombe dans mes filets et qu'elle s'y emmêle pour ne plus jamais être capable d'en ressortir. Elle me fait confiance, oh l'erreur. Je plonge dans son regard et il n'y a même pas une once d'hésitation quand elle répond. Elle se perd Elora, elle se perd autant que je m'amuse. Je prends juste le temps de réfléchir pour savoir ce que je lui fais prendre en premier. « Si t'es sûre attends moi là. » Elle ne bougera pas, bien sûr qu'elle ne bougera pas d'un pouce. Et j'opte pour un cachet d'ecstasy, on aura le temps d'attendre les effets allongé dans le lit. « Je suis là pour t'aider. » Je récupère deux cachets dans ma réserve personnelle. Je ne touche pas à la marchandise de la ruche, jamais. « Ouvre la bouche » et j'y glisse la demi pilule, ça lui suffira largement pour une première fois. Elle avale, et j'en prend un en entier avant de poser mes lèvres sur les siennes. « N'y penses pas, l'effet monte doucement. » Elle va certainement attendre pendant une quinzaine de minutes avant de ressentir les premiers effets. « On peut s'occuper en attendant. »

Je pensais qu’il allait s’en foutre, lui aussi. Je pensais même pas qu’il réagirait en entendant les propos de mon père. Mais il est différent Jet et il me le prouve encore une fois. Il ne verse pas dans le mélodrame, il ne s’apitoie pas sur mon sort, bien au contraire. Il constate et il proteste. Il me protège. Et lorsque mon regard croise le sien, je sais que j’ai bien fait de venir jusqu’ici. Il est le seul qui pourra réellement me comprendre dans le fond et l’on pourra détester nos géniteurs ensemble. « Il a repris un coup ? Sinon je peux m'en charger. » Je ne suis pas vraiment surprise de sa remarque, je vois bien qu’il est du genre à se défendre avec les poings Jet. Il n’est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds et ça me plaît de le voir comme ça. « Mon cousin lui a mis son poing dans la figure. » Je hausse les épaules. « Je crois que je regrette de pas l’avoir fait moi-même. » Ça aurait été libérateur de lui mettre ma main dans la figure. Juste une fois. Je soupire longuement. Un jour, j’arrêterais de rêver ma vie et je commencerais à la vivre réellement.

C’est bien pour cela que j’accepte ce que me propose Jet, sans même vraiment savoir ce qu’il me propose. Il reste bien mystérieux, mais je vois dans son regard qu’il ne me fera pas de mal. Je lui ai demandé de m’aider à me détendre et surtout à oublier, s’il a la solution avec quelques pilules alors pourquoi pas. Pourtant, je le vois hésiter un demi second. On est en train de franchir un nouveau pas. On se voyait juste pour le sexe, mais voilà que l’on commence à se faire des confidences. Ça me déstabilise tout autant que lui et pourtant, je ne veux pas bouger de ce lit. « Si t'es sûre attends moi là. » « Je suis sûre. » que j’ajoute en hochant la tête vivement. Je me redresse sur son lit et cale un oreiller dans mon dos. Je ne sais pas vraiment ce que l’on va faire, mais ça sera cool. Probablement. « Je suis là pour t'aider. » Et je plante mon regard dans le sien alors qu’il se rapproche de moi. « Ouvre la bouche » Je regarde la pilule entre ses doigts, hésite un peu, mais fini par entrouvrir les lèvres pour qu’il y vienne y déposer le cachet. « C’est quoi ? » Je pensais bêtement à des somnifères, mais il faut être conscient que ce n’est pas cela. Je n’ai jamais pris de drogue de ma vie. Oh, je me suis shooté aux somnifères fut un temps, mais ce n’es jamais aller plus loin. Jamais tirer sur un joint, jamais pris une pilule colorée. « N'y penses pas, l'effet monte doucement. » « Je me suis jamais droguée. » que je lui avoue bêtement. Je pense pas que ça l’intéresse, mais autant lui dire, si jamais je ne gère pas le truc ? Je n’en sais trop rien. Avant, j’aurais paniqué. Ce soir, je voudrais juste complètement lâcher prise. « On peut s'occuper en attendant. » Et automatiquement, mes lèvres retrouvent les siennes. Ma main se glisse le long de sa nuque et je frissonne. Il me fera toujours le même effet, je crois. « J’adore quand tu balades tes mains sur moi. » Je l’allonge sur le lit et enjambe ses hanches pour m’asseoir à califourchon sur son pelvis. Léger mouvement du bassin pour le rendre fou alors que mes doigts glissent le long de l’intérieur de son bras, pour tracer les lignes noires de son tatouage. « J’aime bien. » Mes lèvres se posent sur le dessin et je vais chercher l’autre sur sa clavicule. « Tu voudrais t’en faire d’autres ? »

J'avais pas prévu de passer cette nuit de cette manière, mais je ne dis jamais non à une soirée défonce. Et là, je suis terriblement généreux, parce que j'envisage même d'en donner gratuitement à la petite blonde. "je pense que un seul poing c'est pas assez." mes sourcils se froncent et je tourne la tête vers elle quand elle dit regretter de ne pas l'avoir fait elle-même."la petite Elo bagarreuse j'aime bien"   ça détendra peut-être l'atmosphère. Et grâce à moi ses yeux seront un peu moins rouge pour ce soir. Ce soir, ce matin, je ne sais même plus quelle heure il est. Je dormirai la journée, quand elle sera partie. Ou avec elle si elle veut rester aussi pendant la journée. Tant qu'elle ne me gêne pas pour dormir je veux bien la laisser dans le lit. 

Je sais que c'est oui, je sais qu'elle dirait oui à n'importe quoi pour rester là et aller mieux. Elle se sent mal, très bien, moi j'ai mes techniques pour que ça aille mieux sans que je n'ai rien à faire à part fixer le plafond et profiter des effets. Mais elle ne connait pas tout ça Elora, et je vais lui faire découvrir sans une once de remords. C'est mon travail après tout, mon boulot c'est de rendre des gens accro à ma came pour pouvoir en vendre un peu plus. Mais je ne lui donne pas la drogue de la ruche. Je lui donne la mienne, parce que je sais à quel point celle que je vends est dangereuse et addictive. Je le lève et je ramène une pilule, j'en ai encore plusieurs si ça ne suffit pas. "De l'ecstasy." elle veut savoir, je lui dis. Mais le cachet est déjà avalé. "Y'a une première fois à tout." rapidement elle se retrouve sur moi, elle est accro à déjà autre chose que la drogue et moi j'aime bien ça. Mes mains se baladent sur ses hanches. "et j'aime bien les balader sur ton corps"   j'attrape ses mains après qu'elle ait vu mon tatouage. Je ne les cache pas, mais c'est rare que quelqu'un les remarque. "t'en as toi ?" je n'ai jamais fait attention. 

Les minutes passent et je sens que l'effet monte, mes dents se serrent et les pupilles d'Elora s'agrandissent. Je m'assoie et mon visage se trouve proche du sien. "alors, t'en pense quoi ?"

« La petite Elo bagarreuse, j'aime bien. » Je lève les yeux au ciel tout en pouffant. Il arrive à m’arracher un rire et vu mon moral depuis le début de cette journée folle, il devrait se sentir privilégier. Je hausse les épaules et me rapproche quelque peu de lui, ne serait-ce que pour sentir nos bras se frôler. « Je déteste la violence gratuite. » Je n’ai jamais été du genre violente et vu mon histoire, je ne serais jamais celle qui donnera les coups. Jamais. On m’a frappé sans raison pendant des années, juste parce que je voulais défendre ma mère ou parce que je me trouvais dans la mauvaise pièce au mauvais moment, mais je ne suis pas près de parler de cela avec Jet. C’est une part de mon histoire que je garde trop souvent secrète, mais je refuse que le jeune homme me voie comme une femme faible. Même si j’étais trop jeune pour comprendre, et même si je n’ai jamais été responsable de rien. Je ne parlerais pas de cela et me contenterais d’insister pour qu’il m’aide à me changer les idées à l’instant.

Honnêtement, lorsque je parlais de se changer les idées, je pensais juste à une bonne partie de jambes en l’air. Qu’il laisse ses mains courir sur mon corps, que ses lèvres laissent des marques sur ma peau et que je ne pense à rien d’autre qu’à l’effet qu’il me fait à chaque nouveau coup de rein. Mais visiblement, Jet voudrait tenter quelque chose de nouveau et j’accepte sans même réfléchir. Jusqu’à ce qu’il me mette une pilule dans la bouche et que je me demande réellement ce que je suis en train de faire. « De l'ecstasy. » Je n’ai jamais pris de drogue. J’ai longtemps dit que je ne le ferais jamais, mais il y a un début à tout. En attendant que la drogue fasse effet, je m’amuse à m’asseoir sur son bassin tout en observant ses tatouages. « T'en as toi ? » Sa question me fait rire aux éclats avant que je lui colle mes bras sous le nez pour qu’il voie le papillon d’un côté et la vague de l’autre. « Tu m’as probablement plus vu nue qu’habiller et t’avais pas remarqué ? » Je ris une nouvelle fois avant de remonter mes cheveux pour lui montrer le trèfle que j’ai derrière l’oreille. « J’ai celui-là aussi. »

Les minutes passent et j’ai la sensation qu’un truc est en train de changer. Je me sens un peu moins triste, bien plus légère aussi. « Alors, t'en pense quoi ? » Un rire m’échappe alors que j’observe son visage de très près. Clairement, j’ai oublié ce qui m’as amené ici, je ne pense plus à mon père, j’ai juste envie de rire et de passer le reste la nuit à dire des conneries, en l’embrassant et profitant de sa présence. Mais je reste bloquer sur son visage si proche du mien. « T’as de beaux yeux. » Et j’éclate de rire une nouvelle fois avant d’approcher mes doigts du coin de ses yeux comme pour voir de plus près. « Ils sont pleiiiiins de couleurs. Bleuuuuu, mais aussi un peu gris. Puis un peu vert. » Et je hoche la tête comme pour souligner mon propos. « J’aime bien ! » Je viens l’embrasser passionnément, collant mon corps au sien avant de reculer pour me laisser tomber sur le matelas et de laisser ma main glisser vers le fessier de Jet. « J’ai envie de te toucher. Puis j’ai faim aussi. Puis j’ai envie d’écouter de la musique. » Je tourne la tête pour regarder l’heure. « Pfff dommage, on peut même pas sortir dans un club. » Je sens bien que je vais avoir du mal à rester sagement sur son lit. « C’est quoi le truc le plus dingue que t’es fait au lit ? » Tout va trop vite dans ma tête.

Je récupère des pilules dans une des poches de ma veste. Les miennes, pas celles de la ruche. Et je coupe un comprimé en deux pour lui en donner seulement la moitié. Et déjà je retourne sur le lit alors qu’elle pose un genoux de chaque côté de mes cuisses pour observer mes tatouages. “C’est pas les tatouages qui m’intéressent le plus.” C’est pas sur ce genre de détails que je m’attarde quand je la vois nu. Je regarde ses tatouages, ils sont beaux, assez simple mais bien fait. “Mhmh” Je passe un doigt sur celui qu’elle me montre et je vois sa peau qui frissonne déjà bien plus que d’habitude. L’effet est rapide quand c’est la première fois, et j’ai déjà hâte de voir quel genre de drogué elle est.

Ses pupilles grandissent et ses dents se serrent, je le vois d’ici. Je m’allonge sur le dos et regarde le plafond, les effets sont bien moins importants et visibles sur moi. Elle se rapproche de moi et observe mes yeux comme si c’était la première fois qu’elle les voyait. “Je sais.” C’est bien loin d’être la première personne qui me le dise. Mais j’écoute, je hoche la tête. Elle parle, elle ne fait que ça. Elle est donc celle qui, quand elle prend de la drogue, est incapable de garder ses pensées pour elle. “Tu vois tout ça ?” Ok une demi pilule c’est déjà bien assez pour elle et elle m’embrasse sans que je ne puisse m’y attendre. Et je réponds à ses baisers, moi aussi j’aime ce genre de contacts quand je suis sous ecstasy. Elle me touche et je secoue la tête, ça la rend encore plus tactile aussi et pour le moment ça m’amuse. “On peut trouver des trucs au frigo, et si t’as ton téléphone tu peux mettre une playlist j’ai une enceinte.” Je ne suis pas contre écouter de la musique, je ne suis pas près de me rendormir de toute façon. Les questions et les mots s’enchainent, je pourrais presque avoir du mal à suivre. “Un plan à plusieurs.” Je réponds rapidement parce que ce n’est pas la première fois qu’on me pose la question. “Et toi ?” Je suis prêt à parier que je suis le truc le plus fou qu’elle ait fait au lit.

C’était une simple pilule, rien de bien fou en soit. Une pilule qui s’est dissoute sous ma langue en quelques secondes seulement. Une pilule qui a soudainement anesthésier mes pensées, ma tristesse et ma colère. Je me sens bien, comme si je ne ressentais plus rien. Enfin si… Mais rien qui me donnerait envie de pleurer. J’ai plutôt envie de rire, d’observer Jet à la loupe et de me coller à lui. Je ne réfléchis plus vraiment, je me laisse aller à l’instinct. Il a dit que je devais me calmer et que je devais me laisser aller, alors on va faire comme il a dit Jet. Visiblement, il a l’habitude parce qu’il a l’air si calme sous moi, juste un peu amuser. « Tu vois tout ça ? » « Hmmmhmm. » Je hoche la tête en souriant de nouveau. C’est marrant d’observer les couleurs qui dansent dans le fond ses pupilles ou c’est peut-être ma tête qui me joue un tour, je ne sais plus vraiment. Mais c’est sympa et c’est bien mieux que l’état dans lequel j’étais en frappant à la porte de son appartement.

« On peut trouver des trucs au frigo, et si t’as ton téléphone, tu peux mettre une playlist, j’ai une enceinte. » Je hoche la tête une nouvelle fois. « Okay je choisis la musique ! » Je me relève, peut-être un peu trop rapidement et manque de tomber du lit ce qui me fait éclater de rire. Je me redresse et cherche mon portable avant de lancer ma playlist préférée. Je commence à avoir chaud et décide d’enlever mon jean. Oh puis mon tee-shirt aussi. Je reviens me laisser tomber sur le lit de Jet alors qu’il répond à ma question. « Un plan à plusieurs. » « C’est bien ? » Je suis curieuse soudainement, ça me donne chaud aussi de parler de tout ça. « Tu vas te moquer si je réponds. » Parce que ma vie n’a jamais été très folle de ce côté-là, loin de là. « Le truc le plus fou, c’est quand on l’a fait sur le comptoir de la cuisine. » Et je l’oublie pas ce moment, loin de là. D’ailleurs, je relève la tête vers lui en souriant. « Mais on pourrait faire des trucs fous. » Parce qu’il me fait sortir de ma bulle depuis que je l’ai rencontré Jet. Je me tourne et me mets à rire lorsque la pièce tourne, mais je rampe un peu pour me rapprocher de Jet et de son visage. « C’est normal que j’aie autant envie de te toucher d’un coup ? » Je viens poser mes lèvres sur son torse. « C’est marrant comme effet. » Je viens m’allonger au-dessus de lui. « Tu voulais dormir ? » Je crois que c’est un peu foutu pour ça. « Tu me montres comment on s’amuse après avoir pris ça ? »

Elle est défoncée Elora, vraiment perchée. Ca se voit qu’elle n’a jamais rien pris dans sa vie, il a suffit d’une demi pilule pour qu’elle parte dans un autre monde qui a l’air de la mettre de bonne humeur. Elle regarde mes yeux, décrit les couleurs et je ris alors qu’elle semble complètement hypnotisée. Elle est accro Elora, et plus les jours et les nuits passent plus ça se voit. Pauvre petite chose qui s’est accroché à celui qu’il ne fallait pas. Mais ça, elle l’apprendra tôt ou tard, elle finira pas le voir, mais il est déjà trop tard. Je sens qu’elle peut devenir accro à tout ça, que je peux l’embarquer dans mon monde sans qu’elle n’oppose aucune résistance. C’est presque trop facile, mais pour l’instant, ça m’amuse.

Elle se lève et je me dégage un peu pour reprendre mon espace et pouvoir respirer un peu mieux. C’est fou comme on respire mieux quand on a pas une fille sur le ventre. Je pourrais me faire rire moi même mais je l’observe sautiller dans un coin de ma chambre, elle déborde d’énergie. J’aurais peut-être dû lui donner quelque chose pour l’endormir finalement. “Trouve des trucs cool.” J’accepterai pas qu’elle me mette une playlist de merde, la musique c’est sacré. Elle se déshabille moi je regarde le plafond ou le mur, j’aime profiter des effets que je commence à ressentir. Elle tombe sur le lit et me demande ce que j’ai fait de plus fou au lit, je n’ai pas besoin de réfléchir longtemps, mais j’ai fait beaucoup de choses dans ma vie. “Ouais c’est sympa.” Mais il faut savoir gérer. J’ai géré. Mes sourcils se froncent quand elle me dit que le truc le plus fou qu’elle a fait c’est le faire sur un comptoir de cuisine. Elle n’a vraiment jamais rien fait de sa vie cette fille, et pourtant, elle n’a pas l’air si jeune que ça. “T’as des idées ?” J’aimerais bien savoir ce que la petite blonde naïve entend par faire des trucs fous.

Elle me parle des effets, elle découvre tout et je tourne la tête vers elle alors qu’on ne voit même plus la couleur de ses yeux tellement ses pupilles sont dilatées. “Oui, y’a des coussins doux dans le salon c’est cool de les toucher aussi.” Elle va vouloir toucher tout ce qui lui passe sous la main et pour le moment c’est moi qui suis sous ses mains. Elle s’allonge sur moi et de nouveau je peux pas respirer correctement mais elle me fait rire. “Je dormais avant que tu débarques.” Et j’aurais aimé passer une nuit bien plus longue que ça. Elle veut s’amuser, et j’aurais pu lui proposer un nouveau plan cul mais j’ai d’autres idées avant. J’attrape son téléphone en la faisant rouler sur le lit. Je mets une musique bien plus forte, avec des basses bien plus intenses. “Vas danser.” Dans cet état, on a l’impression que la musique entre à l’intérieur de nous, et on vibre au même rythme que les basses, amuse toi Elora.  

« Trouve des trucs cools. » Je hoche la tête tout en ouvrant mon application Spotify sur mon téléphone. J’ai les idées légèrement brouillées, soudainement, tout me semble réellement cool, mais il doit être exigeant sur la musique Jet. Musicien dans l’âme et tout cela. Je prends le temps de sélectionner, la chanson, tout en tournoyant quelque peu dans sa chambre. Je finis par mettre la playlist d’un artiste dont il m’avait parlé la dernière fois. « J’ai un bon point ? » que je demande, sourire aux lèvres, sans cesser de tournoyer sur moi-même. Peut-être que je vais le regretter un peu plus tard, mais pour le moment, c’est tout ce que j’ai envie de faire. Puis toucher à tout aussi. Rire d’un rien. Chanter à tue-tête. Vivre, tout simplement.

On parle sexe sans que je ne rougisse, sans que je n’aie envie de me cacher. Je me sens plus libre que jamais. « T’as des idées ? » Qu’il me demande alors que je viens de lui avouer que ma vie sexuelle n’a jamais rien eu de bien fou avant que je ne le rencontre oui. « Pas tout de suite. » Non pas pour le moment. Tout à l’heure, je lui aurais bien sauté dessus, mais maintenant, j’ai envie de continuer à danser même si pour le moment, je me balance d’un pied sur l’autre tout en papotant, probablement seule. Oh, il ne dit trop rien Jet. Il observe. Je crois que ça l’amuse de me voir dans cet état. « Je dormais avant que tu débarques. » « OOPSIE ! » que je crie peut-être un peu trop fort en levant les bras au-dessus de ma tête. Je voudrais m’excuser, mais en réalité, je crois que j’avais besoin de venir ici. Après avoir pleuré toutes mes larmes auprès de Molly, j’avais clairement besoin de me changer les idées. Je ne pensais pas goûter à des substances illicites au passage, mais c’est la meilleure chose qui soit. « T’en a beaucoup des pilules ? » Je ne compte pas en reprendre, mais si l’envie se fait, plus tard, encore. Qui sait ?

Il monte un peu le son de la musique et commence à danser dans sa chambre, à moitié vêtue. Sourire aux lèvres, l’esprit totalement ailleurs. « Là, je suis bien ! » que je lui avoue en me déhanchant comme jamais. Je ne me soucie plus de rien, juste des battements de mon cœur au rythme de la musique et ce sentiment de plénitude qui m’envahis. Je danse pendant de longues, longues minutes avant de fatiguer et de venir m’étaler à ses côtés sur le lit. « Mais je suis un peu fatiguée. »