Si on lui pose la question, elle vantera les louanges de cette traversée idyllique, de ce décor exquis et de ce service parfait charmant. Son éducation lui interdit de formuler la moindre critique par rapport à une volonté de son père, ou à n’importe quel évènement qui avaient, de près ou de loin, été le fruit de son organisation ou de ses efforts (peut-on considérer acquérir des tickets pour une croisières des efforts si l’effort est fait par une secrétaire ?). Elle parlera du confort des cabines et des arômes subtils des plats préparés par le chef, non pas de son mal de mer sans fin et du tumulte de la salle des machines que chacun fait semblant de ne pas entendre. Elle n’évoquera pas non plus l’absence d’intérêt absolu de la présente compagnie (pourquoi partir au milieu de la mer pour retrouver ceux qu’elle croise déjà trop dans les occasions mondaines ?). Malgré tout, cette croisière avait démarré de manière tout à fait standard, en parfaite adéquation avec la vie de Mary – parfaitement morne et coutumier.

En l’espace d’un instant, tout avait changé. Le capitaine, qui semblait être quelqu’un de respectable, au prime abord, avait prononcé un discours glaçant : le navire entier était voué à sa perte si le crâne d’un Bun…ip ? Bunpip ? Bunyip ? Oui, Bunyip ! n’était pas retrouvé. Un crâne dont personne n’avait entendu parler depuis une centaine d’années. Naturellement, peu sont ceux qui l’ont cru. Mais à peine avait-il terminé ses explications que la mer elle-même semble l’avoir entendu. Les flots calmes laissent place à un déferlement chaotique, vent et eau bataillant sur le ponton principal. Le bateau tangue dans tous les sens et la splendide salle de réception n’est plus qu’une ombre de sa majesté en quelques minutes à peine. Les assiettes volent, les verres glissent et se brisent sur le sol alors que les invités se précipitent vers… Partout. Dans tous les sens. Personne ne sait où aller. Mary ne pense qu’à une chose : s’enfuir. Elle ne sait pas où elle va mais elle court, elle court, s’éloignant de toute personne qu’elle pourrait croiser. Elle évite de justesse un chariot de ménage malmené dans les couloirs et qui se fracasse à quelques dizaines de centimètres d’elle. Elle ne sait pas quoi faire. Elle court.

Elle traverse des pièces qu’elle n’avait jamais aperçu auparavant, s’engageant dans couloirs après couloirs. Elle est dans un cauchemar, ce n’est pas possible autrement. Autour d’elle, des créatures dignes des pires terreurs nocturnes s’attaquent aux passagers, qui se défendent comme ils peuvent, mais, pour beaucoup, se font submerger par la violence et l’agressivité de ces choses. Elle va se réveiller, elle va se réveiller. Son regard croise celui de l’un de ces atrocités et l’espace d’un instant, elle est persuadé qu’elle ne pourra pas s’en sortir. L’animal (est-ce un animal ?) pourrait, de loin, ressembler à une sorte de phoque ou un morse, si les phoques ou les morses avaient la capacité d’avaler un humain tout cru. Ses défenses immenses semblent pouvoir broyer n’importe quoi. N’importe qui. Son cœur bat la chamade, elle refuse de s’arrêter. Les bêtes sont partout, et elles semblent gagner du terrain encore et encore. La mer déchainée rend difficile tout progression au sein du bateau : elle tombe régulièrement, ou se retrouve projetée contre un mur ou une partie du mobilier. Quand elle pense s’être suffisamment éloignée et sursaute quand elle aperçoit une serveuse du coin de l’œil – elle veut rire de sa frayeur mais quelque chose dans le regard de celle-ci lui glace le sang. Son corps semble tout à fait normal mais ses yeux ont une lueur inhumaine, d’un autre monde. Elle n’a pas le temps de tergiverser alors que la pauvre fille (ou ce qu’il en reste ?) s’élance vers elle. Mary se remet à courir. Qu'est-ce ? Elle percute violemment quelque chose...quelqu'un qui arrivait en courant dans l'autre sens.

@Sara Gutiérrez  

Monsters are real, and ghosts are real too

@Cassidy Lowell & Sara Gutiérrez
UA 31 octobre 1946, croisière sur le Narelle, salle des machines

Depuis que cette croisière a tourné au cauchemar, Sara essayait de rester calme en s'accrochant à celui qui faisait office d'ancre pour elle dans ce chaos : Faust. Son fiancé savait l'apaiser, avec son air calme et ses gestes doux, ses paroles tendres qui dénotaient avec le chaos alentours. Il lui évitait de se laisser noyer par la peur de mourir ici et maintenant, avant d'avoir rien accompli – car c'est l'impression qu'elle a toujours eue, coincée dans une vie trop piètre par rapport à ses ambitions. C'est sans surprise que la jeune femme est restée avec lui lorsque les convives ont commencé à quitter dans une confusion souvent teintée de violence la salle de réception. Sa main dans la sienne, ils avaient essayé de s'éloigner de ce capharnaüm, de s'abriter pour ne pas être victime des secousses du bateau qui auraient pu à tout moment les balancer par-dessus bord. Elle ne le lâchait pas, elle ne comptait pas le lâcher.

Pourtant c'est arrivé, sans que Sara puisse l'expliquer autrement que par le chaos qui les entourait et la violence de ces passagers agités qui a fini par les séparer. Il n'a fallu qu'une demi-seconde où leurs doigts n'étaient pas suffisamment accrochés à ceux de l'autre, et elle le perdait. Noyé – au sens métaphorique, heureusement – dans cette foule immense et dense, aux mouvements impossibles à stopper à cause de la panique. La Gutiérrez a perdu son cher et tendre de vue, tentant en vain de le repérer avant de songer à un point de ralliement. Un endroit où il aurait choisi d'aller pour qu'ils se retrouvent.

Sa première idée, c'était les cabines des passagers. La leur, évidemment. Elle est descendu jusqu'aux étages inférieurs du Narelle et a crié le prénom de son fiancé en espérant voir apparaître sa tignasse brune ou son si beau sourire. Au lieu de ça, c'est une inconnue à la crinière de feu qui a été attirée par ses appels... Et mal lui en prit. Elle est folle. C'est la première pensée qui a traversé l'esprit de Sara lorsque cette grande rousse a pointé sur elle un pistolet. La deuxième était plus proche du hurlement que de la pensée. Cours ! Cinq lettres qui lui ont hurlé de s'enfuir à toutes jambes. Pas seulement à cause de l'arme, mais aussi parce que les yeux de cette inconnue semblaient vides. C'est comme si elle n'était plus vraiment là, cette femme, comme si elle n'était qu'un corps... Possédé, mais l'idée semble si absurde que la Gutiérrez refuse d'y croire. Elle n'a de toute façon pas le temps d'y penser, s'éloignant déjà à grandes enjambées de cette menace qui la terrifie autant que le fracas qui résonne dans tout le bateau. Sans surprise, le fait que le bateau tangue la déséquilibre au point de se cogner aux meubles et aux murs dans sa fuite. La douleur qui irradie dans sa hanche présage un bleu qui sera sûrement très très laid, mais c'est bien le dernier souci de Sara pour l'instant.

Allez savoir comment, dans sa course, la brune s'est retrouvée dans la salle des machines. L'accès n'est-il pas fermé d'habitude ? Elle n'y pense pas, elle court juste, ne songeant qu'à la nécessité de s'éloigner de cette femme dangereuse et armée... Jusqu'à ce que le destin lui mette un obstacle plus gros qu'un meuble sur son chemin. Cette fois c'est une personne qu'elle heurte, une silhouette qu'elle n'a pas vu venir et qu'elle percute par conséquent de plein fouet. Et vu la violence du choc, l'autre aussi courait. « Putain. » L'injure teintée de surprise et de peur lui échappe automatiquement, mêlé à un petit cri, tandis que, à cause de sa carrure digne d'une adolescente, elle se retrouve propulsée en arrière et atterrit sur les fesses. Sara grommelle de douleur – elle est bonne pour un nouvel hématome – avant de se remettre sur ses pieds. Son cerveau agité et inquiet ne réfléchit pas bien loin : comprenant que l'inconnue qu'elle vient de percuter allait droit vers le danger qu'elle-même fuit, elle attrape son poignet pour lui éviter de commettre une telle erreur. « Viens, y a une tarée par là, » siffle-t-elle avant de la tirer à sa suite dans le sens opposé à la rousse armée. Sans se douter une seconde que si cette femme qui vient de lui rentrer dedans courait elle aussi, c'était aussi pour fuir... Mais quoi ?

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Rappel Personnages UA :

« Putain. » L'objet de la collision - la personne, puisqu'elle parlait - pesta lors de l'impact. Margaret peine à rester debout, titubant un instant avant de se prendre les pieds dans un câble et se rattraper maladroitement à une sorte de machine ? L'espace d'un instant désorienté, elle comprend rapidement que dans sa course, elle a réussi à pénétrer dans une pièce qui ressemble à une... salle des machines ? Quel étrange endroit ? Les passagers ont-ils le droit de s'y trouver ? Et comment était-ce possible que la pièce soit ouverte ? Certainement ce genre de lieu devait être sous clé de manière générale, non ? Un cri lointain coupe son fil de pensée et la replonge avec effroi dans le présent. Le discours du capitaine. La panique. Ces monstres atroces. Mon Dieu ! Au moins, dans son malheur, elle avait au moins la chance de ne pas avoir couru droit vers l'un de ses monstres marins. L'inconnue, bien qu'en plein milieu de son chemin et dans sa ligne de fuite, semblait être de ceux encore sains d'esprit (pour l'instant, ajouta une voix dans sa tête). Elle était une passagère, aisée d'après la tenue qu'elle portait et paniquée, à en croire l'expression de son visage. Margaret n'eut pas le temps d'analyser plus longuement la situation qu'elle se retrouvait embarquée à contre-sens : « Viens, y a une tarée par là, » Le cauchemar ne finira donc jamais ! Elle reprend sa course avec difficultés (le choc l'a plus ébranlé qu'elle ne voulait le croire) et se laisse tirer quelques instant avant que : « Non ! Pas par là ! » Elle jette un coup d’œil au-dessus de son épaule, cherchant du regard la serveuse qu’elle avait essayé de semer, sans oser faire face complètement. A son tour, elle bloque la trajectoire de sa nouvelle rencontre : « Les monstres… ils lui ont fait quelque chose » Eloquent, Margaret, bravo. « La fille, elle.. » Ses paroles embrouillées s’entrecoupent par sa respiration rapide « Elle n’est plus humaine ou ne je sais pas » Le flux de parole est désordonné, rapide et loin des standards de communication demandés par sa famille, mais elle n’arrive pas à contenir le stress dans sa voix : « Elle s’attaque aux gens ! » La description peine à rendre compte de la situation précise mais l’émotion et l’information principales sont, elle le croit, passé. Elles ne peuvent pas repartir en arrière. Elles ne peuvent pas non plus s’engager droit vers là où elle essayait préalablement de s’enfuir, pour ne pas croiser la tarée.

L’exiguïté de la salle des machines leur laisse cependant peu d’autres choix. A droite : des machines. A gauche : des machines. Derrière, la tarée qui a fait fuir l’inconnu. Devant, la serveuse maléfique ou ensorcelée ou possédée, elle ne saurait le dire. Son regard cherche la moindre brèche, une simple faille dans les allées bien organisées d’outillerie et de tuyauterie qui leur permettrait de trouver refuge et de choisir une destination ne contenant pas un péril mortel. Elle s’était engagée à profiter d’une croisière en mer, pas à affronter des atrocités ! Elle n’était pas du tout, mais alors PAS DU TOUT, prête à ça ! Personne ne lui avait expliqué quoi faire lors d’une soudaine attaque de monstres marins ! Une partie d’elle espère se réveiller en sursaut, le cœur battant la chamade avec un goût de fer dans la bouche mais dans sa chambre, bien au chaud, cette horrible aventure n’étant qu’un cauchemar mais elle doute qu’un tel réconfort lui sera offert : connaissant sa chance, son prince charmant n’existe pas mais les monstres marins mangeurs d’humains, si ! Elle repère une petite allée entre deux rangées de machines (peut-être est-ce leur seule chance ?) et elle la désigne à l’inconnue d’un signe de tête : « Par ici ! Vite ! » en espérant que leurs deux poursuivants ne les rattrapent pas.

@Sara Gutiérrez Milles et une excuses   Je te promets que je réponds plus vite d'habitude... Tiens-moi au courant si tu ne veux pas continuer cette intrigue.

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@Cassidy Lowell & Sara Gutiérrez
UA 31 octobre 1946, croisière sur le Narelle, salle des machines

Dans sa fuite, Sara court sans faire suffisamment attention à ce qui l'entoure, si bien qu'elle heurte non pas une commode mais une véritable personne dont la carrure projette sa petite personne en arrière. La Gutiérrez se retrouve les fesses par terre, sonnée quelques secondes avant de se remettre sur ses pieds, le postérieur endolori et l'air paniqué. La bonne nouvelle de cette situation tragique, c'est que la femme qu'elle vient de rencontrer un brin violemment n'a pas l'air aussi tarée que la rousse qu'elle fuyait. N'écoutant que son instinct qui lui signale que cette inconnue fonçait droit vers un danger armé d'un pistolet avant qu'elles se rentrent dedans, elle se saisit de son poignée pour l'entraîner à sa suite dans le sens opposé, non sans lui faire savoir à voix haute qu'il y a une folle de l'autre côté. « Non ! Pas par là ! » La brune fronce les sourcils, ne comprenant pas. L'autre bloque le chemin qu'elle voulait emprunter, ce qui la pousse à se demander si elle n'est pas de mèche avec la folle qui a voulu l'abattre d'un tir. « Les monstres… ils lui ont fait quelque chose. » La voix de l'inconnue tremble et est entrecoupée de respirations affolées, ce qui lui laisse supposer qu'elle a vu quelque chose de terrifiant dans ce sens-là. Peut-être bien qu'elles ne doivent effectivement pas y aller, mais pourquoi ? Les monstres, Sara n'y croient pas vraiment. Par contre, elle croit à la folie des êtres humains, qu'elle a lue dans les yeux dans cette rousse qu'elle veut fuir. « La fille, elle.. » La Gutiérrez ne comprend toujours pas, sourcils froncés. De quelle fille parle-t-elle ? Qu'est-ce qu'elle a vu ? Est-ce que c'est cela qu'elle fuyait lorsqu'elles se sont heurtées ? « Elle n’est plus humaine ou ne je sais pas. » Jetant un coup d'œil inquiet derrière elle pour être sûre que la rousse ne l'a pas rattrapée, Sara serre les dents en reportant son regard sur l'inconnue qui lui fait face, espérant qu'elle en vienne au fait. C'est quoi le problème avec cette fille dont elle parle ? « Elle s’attaque aux gens ! » Donc ça se confirme : l'intégralité des passagers et passagères du bateau sont en train de virer à la folie. « De ce côté-là aussi il y a une fille qui attaque les gens, » assure-t-elle en désignant d'un geste la main le côté vers lequel se dirigeait son interlocutrice avant leur choc.

Si elles ne peuvent aller ni en avant ni en arrière, il ne leur reste que la gauche et la droite pour s'enfuir. Sauf que dans cette salle des machines alambiquée, la fuite s'avère compliquée. Les deux jeunes femmes sont entourées de machines chaudes et crachant de la vapeur, de tuyaux métalliques qui bloquent certains passages, d'outils dont Sara envisage soudainement de se servir pour faire fuir la rousse avec un pistolet. Leur fuite est compromise, pourtant elles n'ont pas le choix : d'un côté comme de l'autre, elles sont menacées. Par chance, l'inconnue réussit à leur trouver un petit passage, qu'elle désigne d'un geste de la tête. « Par ici ! Vite ! » Sans la moindre hésitation, la Gutiérrez la suit  dans cette maigre allée, avec l'espoir qu'elles aient été suffisamment rapides pour que les deux menaces qu'elles se sont signalées ne soient pas déjà dans la salle des machines.

Win : Alors qu'elles poursuivent leur chemin dans ce petit passage, elles peuvent avec soulagement constater que pour l'instant il n'y a pas de bruit de pas se rapprochant d'elle. Il semblerait que personne ne les suive et, si elles se dépêchent, elles pourront s'en sortir indemnes !

So close : Si on en croit les bruits métalliques qui résonnent de façon lointaine dans la salle des machines, quelqu'un vient d'entrer. Les deux jeunes femmes ont plutôt intérêt à se dépêcher, car si elles n'accélèrent pas c'est la serveuse possédée qui va venir leur dire bonjour.

Fail : Elles entendent des bruits non loin, un brouhaha qui est suivi d'un coup de feu. Sara sursaute, les yeux écarquillée. Elle en est certaine : la femme rousse armée d'un pistolet, qui la menaçait tout à l'heure, se rapproche.

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HRP :

« De ce côté-là aussi il y a une fille qui attaque les gens, » Fabuleux. Formidable. Excellent. Elle va mourir ici. Elle va mourir ici assassinée par l’un de ses humains transformés en … elle ne savait même pas mais la seule pensée lui glaçait le sang. Elle avait été la fille parfaite, la femme parfaite, tout ça pour finir tout de même en Enfer ! Mon Dieu elle ne méritait pas ça. Il ne leur reste plus qu’à choisir leur mort : quelle folle allait pouvoir leur ôter la vie ? Elle ne voulait pas mourir. Pas aujourd’hui. Elle savait qu’elle n’aurait jamais jamais dû monter sur ce putain de navire dans ce putain d’océan, loin de tout ce qu’elle connait. Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Ok. On respire. Elle n’est pas encore morte. (ça ne saurait tarder). Stop. Stop. Alors qu’elle tente bien que mal de contrôler sa panique (mal, elle est certaine que sa peur sur son visage est visible de l’espace), elle jette un coup d’œil tout autour d’elle. Devant : une inconnue, et derrière elle une folle. Derrière : une folle. Elle ne sait pas voler et creuser le sol prendrait trop de temps : le haut et le bas sont aussi des directions impossibles. Maintenant… droite ou gauche ? Elle ne connaît pas le bateau. Elle ne sait pas où mène l’un ou l’autre de ses choix, ou même s’il existe un quelconque passage entre ces machines et ses tuyaux et la fumée. Elle aurait dû rester en haut sur le pont des passagers. Mon dieu elle allait mourir ici. Stop. On se reprend. Droite ou gauche. Droite ou gauche ? Bingo ! Elle découvre un passage, peu large entre la machinerie par lequel il semble être possible de s’échapper, ou du moins de se cacher.

L’inconnue la suit dans le passage (quel choix avait-elle, en même temps ?). Sa robe rend difficile le déplacement dans un espace aussi exigu mais l’adrénaline l’empêche de s’arrêter. Au loin, elle n’entend plus les bas (pour l’instant). Mais jusqu’à quand ?

@Sara Gutiérrez  désolée désolée encore  

Laissons la chance décider...:

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@Cassidy Lowell & Sara Gutiérrez
UA 31 octobre 1946, croisière sur le Narelle, salle des machines

Sa fuite interrompue par la perspective d'une autre folle tout aussi monstrueuse se trouvant dans la direction qu'elle allait prendre, Sara commence à se dire que cette situation est vraiiiiiiment merdique. L'inconnue a l'air tout aussi rassurée qu'elle – à savoir pas du tout. Elles sont mal barrées, c'est sûr, mais les choses ne vont pas s'arranger si elles restent ici sans rien faire. Il ne leur reste que les côtés pour s'échapper, au milieu de ce bordel appelé salle des machines – quelle idée de ne pas avoir regardé où elle allait lorsqu'elle a tenté d'échapper à la rousse tueuse. Au niveau du pont regroupant les cabines des passagers, il aurait sans doute été plus simple de trouver un chemin pour fuir ou, à défaut, une cachette. Ici, cette perspective semblait bien mal partie. Pourtant elles n'avaient pas le choix, et l'inconnue – dont la peur tirait affreusement les traits – l'avait compris tout autant qu'elle. Sara se laisse entraîner sans la moindre protestation, maudissant pour la première fois de sa vie les riches tenues qu'elles portent. Vous savez, les robes pas du tout pratiques mais si éblouissantes qu'on le leur pardonne ce défaut minime ? Et bien la brune ne leur pardonne plus ce gros défaut qui rend leur fuite bien plus compliquée encore – comme si elle ne l'était pas déjà.

Tant bien que mal, les deux femmes progressent. Malgré le bruit des tuyaux métalliques entre lesquels elles avancent et le vrombissement de certaines machines, Sara essaie d'être attentive au moindre son pouvant venir des deux menaces qui les poursuivent. Pour l'instant, elle n'entend rien, mais elle a du mal à se dire qu'elles sont tirées d'affaire pour autant. Il faudrait déjà que le passage qu'a trouvé l'inconnue mène à quelque chose. Et merci Dieu, c'est le cas ! La brune pousse un soupir de soulagement lorsqu'elles atteignent finalement une autre pièce, se moquant bien de ce qu'elle renferme. Au moins, il n'y a pas les deux folles qui voulaient – et veulent sûrement toujours – leur mort. « On est tirées d'affaire ? » qu'elle demande, le souffle court. Bon sang, elle espère que oui. Son cœur bat déjà tellement vite qu'il en est douloureux. « Les gens sont devenus complètement fous... » Tout ça parce que la rumeur de monstres ayant envahi le bateau avait été lancée par cet idiot de Capitaine aux drôles de lubies fantasmagoriques – à présent les gens couraient partout, se jetaient à la mer ou se blessaient. Et puis certaines attrapaient des pistolets et tiraient sur d'autres humains – rien n'allait plus. « Moi c'est Sara, » se présente-t-elle après avoir réussi à calmer un peu sa respiration. Elles s'étaient mutuellement sauvées, elles pouvaient bien échanger leurs prénoms à présent qu'un peu de répit leur est accord – la brune espérant qu'il dure, n'ayant aucune envie de se remettre à courir.

(c) Miss Pie
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HRP :

Note pour elle-même : ne plus JAMAiS monter sur un bateau. Qu’est-ce que la situation actuelle avait à faire avec un bateau ? Pas grand-chose, mais une chose était certaine : elle ne s’était jamais fait pourchassé par des pseudos humains transformés par elle ne savait quelle force surnaturelle en étant sur la terre ferme. Peut-être était l’étendue infinie d’eau autour d’eux qui rendaient les gens absolument et complètement cinglés. Peut-être que c’était cette foutue croisière qui avait fini par leur taper sur le système, à tous, au besoin de leurs donner des envies de meurtres (oui, elle extrapole mais elle n’est pas du genre à croire aux maléfices). Note pour elle-même numéro deux : elle ne fera plus le sale boulot de son père. Aller parler à sa sœur, jouer les entremetteuses, faire des propositions auxquelles elle-même n’adhère pas, c’est fini. Stop. Si elle s’en sort vivante, elle lui dira la vérité en face ! Elle a passé toute sa vie à essayer d’être la fille parfaite pour un paternel jamais satisfait et elle allait y laisser la vie (et il trouverait sûrement à redire et le lui reprocherait). Elle avait toujours été parfaitement polie, sage, discrète – ce que l’on souhaite d’une femme de son époque. Elle avait appris les manières, s’était éduquée en art et en musique mais avait la sagesse de savoir s’effacer face à un homme plus sot. Elle s’était mordu la langue à de multiples reprises quand un abruti fini cherchait à l’impressionner avec des absurdités. Elle avait souri, elle s’était enthousiasmée, mais toujours dans la retenue. Puis son père avait trouvé un homme, le fils d’un ami. C’était un bon parti et elle l’a épousé. Elle a été l’épouse idéale : en cuisine, à la maison, au service de son mari. Elle était devenue la femme de, s’était oubliée au point d’en oublier qui elle était. Elle avait voulu lui offrir des enfants, aussi et c’est là que le bat blesse. Son père pense que c’est de sa faute, que d’une manière ou d’une autre, elle lui refuse volontairement un héritier et commet l’outrage ultime. Elle n’est pas une femme parfaite parce qu’elle n’arrive pas à être mère. Elle ne sait pas comment faire, cependant. Elle n’a aucune idée de comment réussir, comment faire en sorte d’offrir un enfant (un fils, idéalement) à son mari et un futur à son père, un successeur. Malgré tous ses efforts, malgré tout ce qu’elle a fait depuis des années, c’est cette absence d’enfant qui la rend inutile, sans but. Une vie entière d’efforts et de sacrifices et pour le moindre écart, son père partait à la recherche de sa fille prodigue. Elle n’avait eu qu’une seule faille pour que le paternel la rejette et l’envoie, elle encore, toujours, rechercher la cadette, la supplier, la convaincre, faire ce qu’il faut, avait-il dit, pour obtenir de son deuxième enfant ce qu’il n’avait pas pu obtenir du premier : un héritier.

Tout ça qui l’avait entraînée dans cette situation. Elle n’a jamais eu aussi peur. Elle n’a jamais été aussi proche de sa mort, elle le sent. Entre les machines dont elle ignore la fonction, via un passage dont il ignore l’issue (elle prie dans sa tête pour que ce ne soit pas une voie sans issue), elle se traîne et se faufile aussi bien qu’elle réussisse. Le bruit des machines couvrent à peine le battement hystérique de son cœur dans ses oreilles. Puis c’est le silence. Elle n’entend plus les folles. Elle n’est pas sûre d’y croire. L’inconnue ne semble pas beaucoup plus convaincue de leur chance : « On est tirées d'affaire ? » Elle ne sait pas. Elle veut s’enfuir loin d’ici, se jeter à la mer, se réveiller et que tout ça ne soit qu’un cauchemar. « Je ne sais pas ? C’était quoi ça ? » Pour le côté digne et sophistiqué, on repassera, mais elle peinait déjà à former les mots. Cette situation était ubuesque. « Les gens sont devenus complètement fous... » Elle ne pouvait qu’acquiescer. Mais que ce passait-il sur ce foutu paquebot ? Elle était perdue dans ses pensées qu’elle manqua presque les présentations de l’inconnue. Elle lui tend la main en retour : . « Margaret. »

@Sara Gutiérrez