Icare avait toujours aimé faire la fête, il était longtemps resté un grand adolescent quelque part, travaillant quand il fallait... mais surtout rentrant très peu à la maison ensuite, il préférait terminer ses soirées avec ses collègues à boire, danser et se changer les idées de journées parfois éreintante mentalement. Être serveur avait ses plus et ses moins. Il en était conscient désormais.

Puis il se sentait le plus libre dans ce genre de moment, il ne se prenait pas la tête, il profitait et rencontrait souvent de nouvelles personnes dans ces moments-là. Parfois c'était des filles ou des garçons, ça n'avait aucune importance pour lui, Icare flirtait, il aimait séduire, il aimait cet instant électrique entre deux personnes. Mais ça s'arrêtait le plus souvent à ça, une rencontre d'une soirée, un amour limité, une passion éphémère, le temps d'un soir. Il ne donnait jamais plus de son temps, trop peureux de se retrouver dans une relation qui l'effrayait plus que l'horrifiait. Il aurait aimé croire au grand amour, mais il restait tout bonnement sceptique sur la chose.

Ce soir, il avait fini dans une boite de nuit et il dansait avec une collègue, il la faisait virevolter et ils rigolaient ensemble. Une des règles d'Icare était simple : pas coucher avec ses collègues, elles étaient hors limite. Et Icare leur faisait savoir d'office par mesure de précaution. Epuisé et assoifé, il alla jusqu'au bar pour recommander une tournée pour sa table, lorsqu'il repéra Sara, il lui sourit et commença à lui faire un signe de main pour la saluer lorsqu'il croisa son regard. Et il se tendit, quelque chose dans le regard de Sara l'alarma et il fut rapide pour repérer le problème. Un type un peu trop collant. Icare ne tarda pas à se rapprocher et il se plaça entre Sara et l'autre homme tout en le fusillant du regard. Icare pouvait avoir l'air menaçant, mais il n'usait jamais de la violence, c'était contre ses principes. Il ramassait le plus souvent, il donnait rarement des coups... mais par contre, il ne supportait pas qu'on emmerde des filles et il préférait lui prendre les coups plutôt que de laisser une fille dans une situation "étrange/périlleuse". « Tu veux quoi à ma copine toi ? » c'était faux évidemment, lui et Sara ne sortaient pas ensemble. Ils avaient couché une fois, parce qu'ils en avaient envie et puis ils étaient jeune, ils avaient voulu s'amuser tout au plus. Cependant, ils étaient restés proche, voir amis depuis, et quand ils se croisaient, ils n'hésitaient jamais à utiliser l'autre pour avoir des rencards ou à contrario, éviter des gens trop collant en se faisant passer pour le copain ou la copine de l'autre en fonction des situations dans lesquelles ils se mettaient.

Icare était destiné à un jour se brûler les ailes, c'était son pseudo, celui qu'il avait choisi parmi tous les mythes qu'il avait lu lorsqu'il n'était encore qu'un petit garçon. Il avait été fasciné par l'histoire de cet enfant qui n'avait pas eu peur de prendre des risques. Il voulait faire pareil en omettant sciemment de penser à la fin de cette histoire. Trop tragique. Il aurait un autre destin, mais il allait métaphoriquement se brûler les ailes en le faisant, parce qu'il voulait également prendre tous les risques possible. Damn les conséquences.

Et ce soir, il avait réagi plus que réfléchi, un regard de Sara Gutiérrez avait été assez pour qu'il vienne aussi tôt à sa rescousse sans pour autant évaluer "les risques". « T'es en retard bébé, » si Sara acceptait de jouer le jeu à leur "couple", c'était qu'elle voulait vraiment se débarrasser du type en face d'elle. Au moins, il ne s'était pas trompé en interprétant son regard et il était rassuré de ne pas lui avoir "cassé" un plan. « Désolé mi vida » fut la réponse instinctive d'Icare, il mit un bras autour de la hanche de Sara dans un geste qui se voulait protecteur. Ils n'avaient jamais eu peur d'être tactile l'un envers l'autre, il avait vécu assez en Amérique latine pour connaitre la propension des latino à "câliner", à toucher les gens auxquels ils tenaient, à toujours montrer des gestes d'affection plutôt qu'utiliser des mots. « Je me suis inquiétée, j'ai cru que tu n'arriverais jamais, » elle l'embrassa, voulant vraiment faire croire à leur mensonge « J'ai travaillé beaucoup trop ce soir, je ferais un effort pour être là plus tôt la prochaine fois » il la regardait avec affection et il passa une main dans ses cheveux pour les remettre en place dans un geste qui se voulait intime, le mensonge devait passer et être avalé par l'autre abruti, plus vite il comprenait que Sara était prise, plus vite elle serait débarrassé de ce crétin, c'était tout ce qui importait à Icare. « Tu sors avec lui ? » l'autre semblait comprendre, Icare roulait des yeux, il n'était visiblement pas un des plus malin de la boite de nuit... Sara restait accroché à lui et ne daigna pas répondre, c'était donc à lui d'aider l'autre crétin à comprendre la situation qui se jouait devant ses yeux « J'ai la chance absolue de sortir avec elle, effectivement. » et comme pour appuyer ses propos, il attrapa délicatement le visage de Sara et ce fut à son tour de déposer un baiser chaste sur ses lèvres, en s'éloignant d'elle, il lui fit un clin d'oeil complice. « Qu'est-ce que tu foutais à me draguer, alors ? » « Je te draguais pas, on discutait juste, » « Tu parles, » Icare se retint de renifler, elle avait dû le draguer puis regretter cette approche en passant un peu de temps avec lui, quoiqu'il en soit, même si elle l'avait draguée, maintenant elle ne voulait plus être en sa compagnie et le bien-être de Sara était tout ce qui importait à ses yeux. « Et toi tu laisses ta nana sortir et draguer des mecs comme ça ? » Icare arqua un sourcil en entendant le ton du type. « Je sais pas si tu es au courant, mais quand on est en couple, on n'est pas tenu par une laisse... si ma copine veut sortir avec ses potes quand je travaille, je lui donne même de l'argent pour qu'elle s'amuse » répondit sans une once d'hésitation. C'était ce qu'il pensait en tout cas, il trouvait les mecs qui considéraient leur copine comme des "possessions" plus qu'un égal étaient des connards. Il détestait le principe, et il devait admettre que c'était sans doute parce que tous les autres Cox de sa famille était comme ça que ça le dérangeait autant... il ne voulait pas être un "Cox de plus" à être un infini connard. « Et honnêtement, si elle dit que vous avez juste parler, j'ai tendance à la croire elle, si toi tu étais dans une autre démarche avec elle, c'ton problème à toi, pas à elle » lui rappela alors Icare tout en plissant le regard vers l'homme dont il n'avait pas aimé le ton. Icare était grand, du genre musclé, physiquement, il pouvait en imposer et il comptait là-dessus pour intimider l'autre type qui ne semblait pas vouloir lâcher l'affaire.

Il était vraiment très ironique que ce soit Icare qui doivent... faire croire à un potentiel couple avec Sara. Enfin, les deux ensemble étaient... vraiment les pires pour être en couple, ils avaient cette même vision un peu nonchalante que l'amour c'était... si pas idiot, au moins ennuyant au possible. Ensemble, ils formeraient le couple le plus bidon au monde. Icare n'était pas du genre à penser à quiconque s'il n'était face à la personne, il n'était pas fondamentalement mauvais, mais la doctrine "loin des yeux, loin du coeur" prenait tout son sens avec lui. Il savait que Sara adorait son indépendance et faire la fête. Lui adorait trainer à droite et à gauche, flirter et... il ne pensait que trop rarement aux conséquences de ses actions. Bref, l'un comme l'autre formerait un couple trop... étrange et pas fait pour être ensemble. Du moins, sur le plan émotionnel, Icare ne se sentait pas prêt à s'engager. Sur le plan physique, il ne pouvait nier que Sara avait de très bon côté... du coup, si on les connaissait ne serait-ce qu'un peu l'un sur l'autre, il était clair que sur le papier, rien ne collait... et pourtant, ils faisaient un effort pour le faire croire à l'autre idiot qui commençait visiblement à comprendre qu'ils étaient "ensemble". Ceci était un plan mis en place au préalable, ils se faisaient passer pour le copain/copine de l'autre si quelqu'un de lourd ne voulait pas les lâcher, c'était un plan d'habitude infaillible.

Sauf que le crétin en face était vraiment slow et Icare commençait petit à petit à perdre patience, il parlait mal, il était... arrogant et tout ce que le jeune homme ne supportait pas, sa mâchoire commençait à se contracter ainsi que son poing. Il n'était pas bagarreur pour un sous, mais l'autre lui donnait presque envie de lui retourner une bonne claque. « Un putain de canard » oh... Icare se tendit, il ne supportait pas ce genre d'insulte gratuite. Mais la présence de Sara juste à côté de lui avait tendance à le calmer, ils voulaient l'un comme l'autre qu'il se casse... et franchement, une fraction de secondes, Icare y crut vraiment... sauf que ce n'était qu'une courte illusion, il revint à la charge, encore plus acerbe. « Vu comment elle me parlait, à mon avis j'étais pas le premier qu'elle draguait, le pauvre petit canard est cocu, comme c'est triste, en même temps, s'il sort avec une pute » Icare plissa le nez, son regard se fit noir et électrique. Non, mais il se prenait pour qui ce connard à insulter son amie ? Sauf qu'il est trop lent pour réagir, Sara l'a fait bien avant lui en retournant une baffe à l'autre décérébré. « Chinga tu madre ! » l'insulte est dite avec acidité et Icare ricane sans pouvoir s'en empêcher. Son amusement est de très courte duré quand il voit l'autre lever le poing... il ne va pas frapper Sara quand même ? Icare réagit aussi tôt et il vient se poster entre les deux, protégeant de son corps son amie. Il refuse toute forme de violence en ce qui le concerne, mais il ne va pas laisser une femme se faire frapper sans intervenir. « Je sais pas trop si tu es tombé sur la tête quand tu étais gamin, mais dans la réalité, on frappe pas une femme, alors si tu veux t'en prendre à ma copine, faudra d'abord me passer dessus. » lui signala alors Icare en levant les poings dans un geste défensif. Bon sang, dans quoi il s'était encore fourré ? Il grimaça et observa l'autre, prêt à encaisser les coups. Le premier coup, il l'arrête assez facilement, pourtant, l'autre à l'air plutôt stupide. « En fait, c'est que de la gonflette que tu fais ? Tu sais, les stéroïdes ça rend stupide... j'pense que tu devrais sérieusement penser à arrêter ! » lui fit savoir Icare tout en ricanant, parce qu'il était con et que dans le fond... il aimait sans doute se mettre dans des pétrins sans nom... il restait Icare, celui qui prenait les risques jusqu'à se brûler les ailes après tout.

Oh bon sang, cette soirée n'était clairement pas celle d'Icare. Loin de là, très loin de là. De façon globale, il ne savait pas vraiment se battre, en fait, pour être honnête, il n'avait jamais vraiment essayer, mais à côté, il n'avait jamais eu peur de se prendre des coups, c'était juste que dans sa tête, la violence ne pouvait rien résoudre, il se refusait à utiliser de la force physique, dans quel but ? Faire souffrir quelqu'un d'autre, le blesser ? Nope.

Cependant, l'autre type commençait à lui casser la tête, il était désagréable au possible, il parlait mal et il se montrait de plus en plus insultant, limite violent, Icare n'aimait pas se battre, certes, mais si quelqu'un méritait une leçon, c'était bien cet autre type... il avait voulu lever la main sur Sara... et ça, c'était un big no, lui vivant, il ne laisserait JAMAIS personne toucher à une femme sous ses yeux, il trouvait le geste tellement déplacé, tellement pourri... c'était contre tout ce qu'il croyait. La colère commençait à le gagner et il se mit en position défensive, prêt à se prendre quelques coups au passage. Il avait l'habitude maintenant.

Il para le premier coup et il provoqua l'autre, c'était plus fort que lui ce côté p'tit con qui ressortait de temps en temps. « Tu ferais mieux de fermer ta gueule toi, comme ta pouf » le regard d'Icare se fit aussi tôt orageux. Il sentait la colère bouillir en lui. Mais l'autre aussi et il lui assène un coup beaucoup plus rapide au thorax. Il en a le souffle coupé un instant, il titube en arrière avant de réussir à retrouver son souffle. Fuck it. Il se redresse de nouveau et son sang ne fait qu'un tour, cette fois-ci, il se jette littéralement tête la première sur l'autre, l'emportant avec lui sur le sol, ils roulent ensemble et Icare continue de se prendre des coups, mais moins violent, l'autre a été surpris de cette parade. Finalement, Icare se retrouve au-dessus, il lève le poing avant de se figer, non, il ne veut pas être ce genre de type à ruer un inconnu de coups. Il frappe le sol juste à côté de la tête de l'autre, honnêtement, c'est stupide, il se fait mal à la main en plus en le faisant, mais c'est mieux ça que de vraiment frapper l'autre. « Dégage, t'approche plus de ma copine, la regarde même plus, lui parle encore moins » renifle le jeune brun avec un mépris évident avant de se redresser. Il lui tourne le dos, prêt à rejoindre Sara pour l'emmener plus loin, pour l'éloigner définitivement de l'autre. Sauf que si lui a eu la courtoisie de ne pas frapper l'abruti, lui ne compte pas lui rendre l'appareil et il l'attaque dans le dos. Icare a juste le temps de se retourner qu'il se prend un coup en plein visage. Il voit des étoiles un instant. L'autre le regarde avec tellement de haine qu'il semble incontrôlable... il a perdu d'avance, il le réalise à cet instant... sauf qu'Icare a une bonne étoile quelque part parce que les vigiles de la boîte arrive pour les séparer et entrainer l'autre au loin. Le jeune homme soupire et se tourne vers Sara avec inquiétude. « Est-ce que tu vas bien ? » furent ses premiers mots, parce que dans le fond, il savait qu'il se remettrait, mais il s'inquiétait plus pour elle que pour lui-même.

« Attention ! » il eut à peine le temps de se retourner qu'il se prenait un coup. Pourtant Sara avait tenté de le prévenir, il avait juste été trop lent. Trop lourd. Trop confiant. Il était revenu vers Sara beaucoup trop vite, il aurait mieux fait de plus se méfier de l'autre idiot, lui avait peut-être des principes et des valeurs, ce n'était pas le cas de tout le monde. En même temps, Icare restait persuadé que l'autre était sous stéroïdes... il devait sans aucun doute avoir le cerveau réduit à force de s'injecter tout et n'importe quoi dans le corps.

Il ne savait pas trop ce qu'il avait fait pour toujours se ramasser tous les coups... mais visiblement, cette année n'était pas vraiment la sienne, il s'était mangé un peu trop de coups au visage à son sens, après, il l'avait par moment un peu cherché... ou on pouvait dire qu'il avait provoqué son destin. Mais même si ça le faisait chier, il devait admettre qu'il était rassuré sur un seul point : Sara allait bien. Et à ses yeux, c'était tout ce qui comptait réellement. Mais visiblement, elle s'inquiétait pour lui, il le voyait dans sa façon de lui attraper son visage afin d'inspecter son visage amoché par la violence des coups. « Je crois que tu vas avoir un coquard. » Icare arqua un sourcil avant de grimacer, il oubliait toujours que bouger imperceptiblement son visage après un coup restait douloureux. « Vraiment ? Je ne m'en serais pas douté une seconde ! » ironisa-t-il sans vraiment se formaliser de tout ça. « ça va aller » dit-il avec confiance, plus pour le bien de Sara que le sien. Il tenta de toucher son hématome mais il émit un petit sifflement de douleur, c'était sans doute pas le bon moment d'essayer ça... « Euh... C'est les flics dehors ? » Icare tourna la tête et arqua un sourcil, ça ne sentait pas bon. Pas bon du tout. « Tu penses qu'ils sont là pour l'autre con ? » Icare eut une petite moue, il n'était jamais confiant sur ce genre d'histoire, il avait tendance à n'avoir jamais de chance avec les flics... « Je l'espère » répondit-il tout de même, plus pour le bien de Sara que le sien, lui était plus sceptique et rempli d’apriori. Deux flics en tenues rentre et on indique leur direction à tous les deux « Je crois qu'on a un problème, » Icare siffle entre ses dents et il fait deux pas en avant, clairement dans le but de couvrir encore une fois Sara. Honnêtement, être le Ted de son amie était difficile ce soir. « On va voir ce qu'ils ont à dire... on va aviser et tout va bien se passer » murmura alors Icare en direction de Sara pour la soutenir, il lui offre un sourire nerveux mais un sourire tout de même. Il gonfle le torse quand les deux flics sont en face de lui, il est grand, rempli de confiance et il reste positif, c'est la meilleure façon de les aborder. « Bonsoir, on peut faire quelque chose pour vous ? » demanda-t-il tout en croisant les bras devant son torse avec un intérêt à peine feint.

La qualité première d'Icare, c'est qu'il fait toujours passer le bien-être des autres. Ce n'est pas qu'il est profondément altruiste, c'est juste un côté hyper protecteur qu'il a envers les filles. Sans doute parce qu'il a toujours eu le sentiment de ne pas avoir su protéger sa soeur... du coup, en sa présence, il était hors de question que quoique se soit de mal n'arrive aux femmes de sa vie. C'était sa philosophie —sans doute erronée— à laquelle il restait le plus fidèle. Et tant pis s'il devait se prendre des coups comme ce soir, tant que Sara sortait indemne, c'était tout ce qui comptait pour lui, les coups disparaissaient toujours avec le temps, ce n'était pas la première fois et ce ne serait certainement pas la dernière qu'il aurait un coquard. « Ça te fera un look de badboy, » il eut un petit sourire en coin. « Cool, je pourrai encore plus attirer les filles ainsi » concéda-t-il tout en rigolant légèrement histoire de détendre l'atmosphère après toute cette tension évidente qu'il y avait eu ce soir.

Sauf que cette soirée allait de Charybde en Scylla et que lorsque la police arriva, il eut un mauvais pressentiment, sauf qu'encore une fois, il était hors de question qu'il flanche ou qu'il cède à la panique, son regard glissa vers Sara... il se devait de la protéger, c'était là sa seule mission et il ne pouvait pas perdre son sang froid ou faire preuve d’inattention. Il était attentif au possible et il écouta les officiers. « Reculez d'un pas, Monsieur. » il ne se fit pas prier et s'exécuta aussi tôt, ayant conscience que ne pas se montrer réceptif aux demandes de la police n'était pas la chose la plus intelligente à faire. « On nous a signalé une bagarre dans la boîte de nuit, bagarre que vous auriez déclenchée. On va vous demander de venir avec nous au poste. » « Mais on a rien fait, c'est l'autre qui nous a sauté dessus ! » Icare arqua un sourcil mais il attrapa la main de Sara, il se pencha vers elle et commença alors à murmurer à son oreille. « Hey, ça va aller, tu me fais confiance okay ? En ma présence, je peux t'assurer que rien ne va t'arriver, promis » assura-t-il avec confiance, il tentait de rester serein alors que ce n'était pas vraiment ce qu'il ressentait dans ses entrailles. Toute cette soirée était difficile. Tout ça, tout ce qu'il se passait était... à s'arracher les cheveux de la tête... mais il avait remarqué que les policiers n'avaient pas vraiment énoncer leurs droits, ils n'étaient ni arrêté, ni placé en garde-à-vue... et malgré le fait qu'il était un serveur, il était aussi un descendant Cox, sa famille était dans le droit de père en fils depuis quelques générations. Et il savait que dans le meilleur des cas, ils pourraient s'en tirer avec une erreur judiciaire dû à une absence de notification de leur droit. C'était la loi et il la connaissait... et si pas, son père et son frère les feraient sortir de là. Icare n'avait pas vraiment peur pour lui. Il accepta de suivre les policiers sans faire de vague, il déposa une main dans le dos de Sara afin de lui faire sentir son soutien évident, il n'allait pas la lâcher d'une semelle, il ne l'avait pas fait depuis qu'il l'avait vu dans une situation tendue, il n'allait pas commencer à le faire maintenant que tout se compliquait encore. « Je suis avec toi, peut importe ce qu'il se produit okay ? » assura-t-il faiblement encore une fois, juste pour les oreilles de son amie.

« Pourquoi vous nous embarquez nous et pas juste lui ? » Sara manquait de patience, Icare devinait que tout ça était surtout dû à l'alcool qu'elle avait dans le sang, heureusement, lui venait de débarquer à la soirée quand il avait fini par la rejoindre par la force des choses, du coup, il était dans un état qui était plus à même à maitriser la situation, il pourrait faire attention à eux deux... encore une fois. Le flic se remit alors à parler pour laisser tomber la sentence du soir. « Vous êtes tous les trois en état d'arrestation pour trouble à l'ordre public. Vous avez le droit de garder le silence. » Icare grimaça, c'était ce point-là qui pouvait être fâcheux avec Sara, il lorgna en sa direction pour s'assurer qu'elle ne s'énerve pas inutilement. Icare ne regrettait pas d'être venu l'aider mais il fallait reconnaitre qu'elle était celle qui avait mis de l'huile sur le feu pour empirer toute cette histoire et il ne l'oubliait pas non plus. « Tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous. » Icare s'humecta les lèvres. « J'aimerai appeler ma famille » fit-il alors savoir sans sourciller. « Madame, veuillez avancer vers la voiture. » franchement, à la tête de Sara, on devinait qu'elle n'avait pas du tout envie de coopérer ne serait-ce qu'un peu. Les policiers devaient s'en être rendu compte vu que c'était à elle qu'ils avaient demandé d'avancer, à son comportement, il avait compris que l'australien allait coopérer, Icare attrapa alors le bras de Sara et il lui offrit alors un sourire. « Let's go, de toute façon, on sait qu'on n'a rien fait, puis honnêtement, c'est ma tête à moi qui est amochée... » lui rappela-t-il, soudain content de n'avoir porté aucun coup à l'autre idiot, il pouvait dire ce qu'il voulait, les faits étaient que c'était Icare qui se retrouvait avec un bleu et personne d'autres.

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ça faisait un moment qu'ils étaient arrivés au commissariat, Icare et Sara attendait sagement leur tour pour être interrogé, ils étaient seuls dans une pièce vide, Icare observa sa montre, ça allait faire une heure qu'ils étaient là et on ne lui avait toujours pas laissé appeler sa famille, il n'était pas contrarié outre mesure cela dit. « Est-ce que ta main ça va ? » s'enquit alors de savoir Icare avec son éternel ton inquiet, il lui attrapa la main, il savait que sous l'adrénaline, on ressentait peu la douleur, mais une fois que celle-ci arrêtait d'être dans le sang, on regrettait parfois ce qu'on avait fait subir à son corps... il en était sûr parce qu'il commençait à éprouver une douleur de plus en plus lancinante à son visage mais il tentait vainement de rester impassible afin de ne pas inquiéter son amie. « Quelle soirée... » finit-il par soupirer tout en se passant la main dans les cheveux. « Je ne regrette pas une seconde d'être venu à ton secours Sara, à refaire, je recommencerai mille fois s'il le fallait » avoua-t-il sans une once d'hésitation dans la voix, il ne voulait pas qu'elle culpabilise maintenant que l'alcool commençait à redescendre pour elle.