f' this (Sara)

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I had a no good, really bad, messed up day and I'm stressed out, super sad, not okay. I'm never gettin' better, no, it's not a phase and I like it that way (like it that way)

Emery avait repoussé ce moment autant que possible. Cela faisait désormais un mois depuis le nouvel an, depuis qu'elle s'était réveillée sur ces stories qu'elle aurait préféré oublier. Elle n'avait pas vraiment parlé à Cesar depuis, trop occupée à essayer de digérer sa colère, sa rancune et sa douleur. Elle avait ignoré ses messages, ses tentatives de revenir, préférant juste se comporter comme une adolescente revancharde. Le pseudo nude, les stories qui laissaient penser qu'elle était passée à autre chose, les sorties à outrance. Il avait fallu au moins cela pour qu'elle se sente un peu moins mal, quand bien même cela ne faisait pas encore tout à fait l'affaire. La vérité, c'était que la blonde était incapable de comprendre pourquoi il lui avait fait un coup pareil. Elle pensait pourtant qu'ils allaient bien. Il n'était plus tout à fait le même depuis la mort de Maria et elle l'avait soutenu à travers tout cela, acceptant parfaitement le fait qu'il soit absent, au fond du trou, peu disposé à faire autre chose que se terrer chez lui. Elle avait fait son possible pour lui remonter le moral. Alors forcément, quand il lui avait dit ne rien vouloir faire pour le nouvel an, elle n'y avait pas vu de problèmes, ne s'était pas inquiétée plus que cela. Une naïveté fatale de sa part, visiblement, car à en juger par instagram, il s'en était bien donné à cœur joie cette nuit là. A ce stade, la Dawson ne savait pas qui elle détestait le plus : Cesar, pour être un connard irrespectueux, ou elle-même pour être incapable de juste passer à autre chose. Car maintenant qu'elle était devant la porte des Gutiérrez, elle réalisait que ses quelques affaires abandonnées dans la chambre de Cesar n'étaient pas l'unique raison de sa présence. Elle voulait le voir, lui cracher son venin à la figure pour le faire se sentir aussi mal qu'elle l'était. Il n'était pas supposé travailler aujourd'hui, devrait être dans le coin. Peut-être que sa mère aussi, un détail auquel la blonde n'avait pas forcément pensé initialement. Cela aurait dû la dissuader et en même temps, la rancœur la rendait capable de tout. Y compris d'expliquer à une femme combien son fils pouvait se comporter comme le dernier des connards avec une fille à qui il était supposé tenir. Ce n'était pas forcément de sa faute à elle si elle n'avait pas été capable d'offrir un exemple décent de ce qu'un homme devrait être dans un couple. Le mauvais choix de partenaire, elle avait l'air de connaître. Quoiqu'il en soit, Emery ne ferait pas l'impasse ni sur son règlement de compte, ni sur ses affaires. Elle avait même eu la décence de ramener les affaires du Gutiérrez plutôt que de les brûler, les jeter par la fenêtre ou les donner. Trop généreuse.
L'insolence collée sur le visage, elle avait donc sonné. Pas juste une fois mais trois, bras croisés, prête à débouler dans le couloir et à jeter le sacs de Cesar à ses pieds. Un masque hautain qui ne devint que plus irrité au fur et à mesure que les secondes défilaient. Jusqu'à ce qu'enfin, la porte s'ouvre. Ce n'était pas Cesar mais Sara. Elles ne s'étaient jamais rencontrées, le brun lui avait juste parlé de sa sœur, de leurs conflits, de son mauvais caractère. Par curiosité, Em l'avait peut-être aussi un peu espionnée sur les réseaux. "Salut. Cesar est là ?" Ce n'était pas leur mère, et personne n'accourait dans le couloir pour venir voir qui était à la porte. Il serait peut-être chanceux, finalement. "Je venais récupérer mes affaires. J'ai eu le temps de réfléchir, je suis quasiment sûre que je ne veux plus jamais voir sa gueule maintenant." Elle leva le sac qu'elle tenait devant le nez de la brune. "Je fais les choses de façon pacifique et je ramène ce qu'il a laissé chez moi. Il pourra me remercier en ne me recontactant plus jamais." Elle passa sa tête par-dessus l'épaule de la jeune femme. Toujours personne. "Je peux entrer ? Je t'avouerais que j'ai vraiment hâte d'en finir. Je serai pas longue." Elle prendrait juste le temps nécessaire pour bien expliquer ce qu'il avait fait.

@Sara Gutiérrez (cc @Cesar Gutiérrez :OO:

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@Emery Dawson & Sara Gutiérrez
Début février 2023, Maison de Maritza, Spring Hill

À peine la porte de la maison passée que Sara éjecte ses chaussures dans un coin de l'entrée puis va s'échouer dans le canapé du salon. Le boulot l'a rincée. Trop de clients chiants, trop de clients tout court en fait. Pourtant le Twelve n'est pas un cinéma bondé du tout, ce qui prouve bien que c'est la tolérance de Sara qui est en baisse. En même temps, elle a autre chose à penser que l'exacte quantité de popcorns que souhaitent les clients lorsqu'ils choisissent le plus grand pot. Beaucoup se plaignent qu'ils n'en ont pas assez, mais le problème de remplir à ras-bord le paquet c'est qu'après ils en foutent partout. Et c'est qui qui nettoie ? Sûrement pas eux. Crétins. Non et puis surtout, c'est vraiment un sujet de merde sur lequel se plaindre, à croire qu'ils n'ont pas mieux à foutre. Enfin, pour aller voir A Deadly Mistake, il faut se faire chier dans sa vie de toute façon. Qu'importe. Son shift est fini à présent, elle peut maudire tous ces clients insupportables tout en se demandant avec quel alcool elle va les oublier dès ce soir. Eux, et puis ses propres conneries – mais elle n'a pas envie de s'étendre sur le sujet tout de suite.

Visionnage de la télé jusqu'à ce que l'ennui prenne le dessus – il n'y a rien de fascinant, à cette heure-ci. Entre-temps Cesar sort, sans dire où – comme souvent –, mais au moins il fait un signe pour prévenir. C'est mieux que lorsqu'il fait le mur comme un sale con. Sans doute qu'il se montre un peu reconnaissant parce que sa frangine n'a pas gueulé à tout le reste de la fratrie qu'il est rentré déchiré le mois dernier et a foutu un bordel monstre dans la cuisine – sans parler du vacarme. Sara finit par rejoindre sa chambre, scrollant sur les derniers reels de Little Shell, toujours impressionnée par ses maquillages. Moins que par Laurie, sans doute, mais franchement pas mal. Est-ce qu'un jour elle pourra faire comme eux ? Vivre du maquillage, de ce qu'elle aime, pas d'un boulot dans un petit cinéma alors qu'elle n'y connaît rien, ni d'un autre boulot chiant qu'il va bien falloir qu'elle trouve pour convaincre ses parents qu'elle ne fait pas n'importe quoi de cette année de pause dans ses études – ah ah quelle blague. Ah, elle aimerait bien c'est sûr. Le conditionnel fait toute la différence.

N'ayant pas envie de laisser ses pensées divaguer sur ce sujet qui a tendance à lui foutre une boule au ventre dont les seuls remèdes se trouvent dans des bars ou des boîtes en ville, la brune ouvre la première vidéo qui attire son œil lorsqu'elle scrolle Youtube. C'est une sonnerie qui interrompt son visionnage avant la fin, lui faisant froncer les sourcils. Encore plus lorsque c'en suit une deuxième, puis une troisième. Putain mais la patience des gens – l'hôpital qui se fout de la charité dans toute sa splendeur. Sara range son téléphone dans la poche de son jean en sortant de sa chambre, allant ouvrir la porte sur une silhouette qu'elle ne connaît que grâce aux réseaux sociaux. L'ex presque-meuf de Cesar – il n'y a pas meilleure façon de la décrire, apparemment –, Emery. Et bah, elle a l'air en joie son ex. Quelle idée ils ont eu de vouloir se mettre en couple, en même temps. « Salut. Cesar est là ? » La Gutiérrez secoue la tête de gauche à droite. « Non, il est sorti. » Elle ne sait pas où, mais ne lui aurait sans doute pas dit même si elle savait. Manquerait plus qu'elle parte à sa recherche, quel sketch à la con a ferait – c'est bien un truc de couple débile ça. « Je venais récupérer mes affaires. J'ai eu le temps de réfléchir, je suis quasiment sûre que je ne veux plus jamais voir sa gueule maintenant. » « Heureusement qu'il est pas là, du coup, » ne peut-elle s'empêcher de répondre, pas franchement à l'aise dans cette situation. Tenir la chandelle entre deux ex, ça a un nom ? Une situation de merde. « Je fais les choses de façon pacifique et je ramène ce qu'il a laissé chez moi. Il pourra me remercier en ne me recontactant plus jamais. » Cette fois, elle hoche la tête. « Je lui dirai. » Vu qu'il n'est pas là et que la blonde ne veut pas le revoir, elle veut bien faire l'effort – quelle adorable frangine elle fait. Enfin, elle sait qu'elle dira aussi à Cesar que s'il a tenté de la reconquérir il a bien merdé, parce qu'elle a toujours l'air furax alors que ça fait un mois. « Je peux entrer ? Je t'avouerais que j'ai vraiment hâte d'en finir. Je serai pas longue. » Ça va être gênant, elle le sent. Mais bon, elle va pas lui dire de se repointer un autre jour, surtout si c'est pour qu'elle tombe sur Cesar et qu'ils s'engueulent comme des putois – un autre truc débile de couple, non ? « Hm hm, ouais vas-y. » Elle ouvre la porte en grand pour laisser passer la blonde, puis la referme derrière elle. Si elle fait ça assez vite, elle ne croisera même pas son frère, et c'est mieux pour tout le monde – en tout cas surtout pour ses oreilles. « Tu sais où est sa chambre ou je te montre ? » qu'elle demande, ne sachant pas si elle est déjà venue ici. Dans le doute, elle prend le chemin de la chambre de son cadet, mais au bout de trois pas une questions lui échappe. « Tu veux me raconter les conneries qu'il a fait pour te foutre en rogne ? Parce que t'as l'air super en rogne. » La brune ne se montre même pas insultante, c'est juste factuel : si Emery continue à serrer les dents comme ça, elle va s'en péter une. Pour le fait qu'elle lui propose de vider son sac, c'est un peu son côté gossip qui parle – elle a déjà la version de Cesar, mais elle veut bien celle de son ex, juste pour savoir.

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Emery n’avait aucune idée de si c’était une chance ou de la poisse de tomber sur Sara plutôt que sur Cesar. Cela aurait pu remettre ses plans en question, si toutefois elle en avait. Elle s’était répété des tas de scénarios sur la route en venant ici, imaginé des tas de disputes, pensé à tout ce qu’elle aimerait lui envoyer à la figure avant de lui lâcher ses affaires aux pieds. Elle n’avait pas prévu de se comporter comme une adulte, en somme. Elle était encore trop blessée par ses agissements, trop troublée par tout ce qu’elle avait appris sur son compte récemment. La rationalité n’avait pas encore fait son bout de chemin. Pour l’heure, elle voulait juste lui faire mal autant qu’il lui avait fait mal avec ses conneries, lui faire payer jusqu’à ce qu’il rampe. Ça ne la ferait pas se sentir mieux, mais il y aurait une sensation d’égalité. Il faisait bien de ne pas être présent dans la maison, en somme. Et vu l’accueil de son aînée, la blonde en arrivait à la conclusion qu’il n’y avait personne d’autre à déranger dans la maison. Vraiment, un petit veinard. La brune fit écho à ses pensées, arrachant une grimace chez la Dawson. « J’imagine que ça lui fait rater sa chance. » Parce qu’elle refusait de discuter par messages interposés, refusait de discuter trop court. Ce soir aurait été la dernière raison pour eux de se voir. Une fois qu’elle aurait récupéré ses affaires, ce serait terminé. Ils ne se devraient plus rien. Elle avait fait sa part d’efforts en décidant de juste mettre toutes ses affaires dans un sac et ne pas partir dans une folie destructrice, la seule chose qui témoignait d’un peu de maturité de sa part. Elle ne comptait pas faire preuve de discrétion en revanche, ou laisser Sara hors de la confidence. Après tout, il avait informé toutes leurs relations communes de ses agissements en se démerdant pour que cela apparaisse sur instagram, c’était elle qui était passé pour la conne en recevant les messages des gens au courant pour eux. Cela paraissait juste qu’elle lui retourne la pareille. Mais elle ne comptait pas perdre son objectif initial de vue, et récupérer ses affaires en faisait partie. Elle avait essayé de faire la liste mentale de ce qu’elle avait pu laisser traîner, était à peu près au point. « Je sais où c’est. Enfin, je sais surtout comment y accéder en passant par la terrasse. Il aurait surtout pas fallu que quelqu’un me voit. » Et quand leur relation était encore entre deux eaux, elle n’avait pas vu le problème. Maintenant, même ce détail la fâchait. Elle était plus facile à tromper quand il ne parlait pas d’elle, ça lui faisait moins de comptes à rendre derrière. Dans cet état, autant dire qu’il ne fallut pas la prier pour qu’elle se mette à parler. Sara voulait vraiment connaître les agissements de son frère ? Ce serait absolument avec plaisir. « Imagine que tu sortes avec un gars. » Ils n’étaient pas vraiment ensemble mais s’étaient implicitement mis d’accord sur le fait que ce serait exclusif, entre eux. C’était bien suffisant. « Tu es là pour lui à toute heure du jour et de la nuit, même quand il traverse des épreuves vraiment difficiles. » Elle aurait pu présenter ses condoléances pour Maria au passage, mais elle n’était pas la mieux placée pour cela. Inutile d’enfoncer le couteau dans la plaie. « Pour le nouvel an, il n’est pas d’humeur à sortir ou à faire la fête et préfère rester seul. Mais tu lui fais confiance, donc ce n’est pas un problème. » Elle se retrouva dans la chambre de Cesar, de quoi alimenter la rancœur encore un peu plus. « Et tu te réveilles le 1er janvier pour voir sur instagram que non seulement il a décidé de sortir, de picoler, de consommer des substances, d’aller embrasser et peloter une autre nana. » Elle ouvrit son placard à la volée pour fouiller jusqu’à retrouver les quelques vêtements de rechange qu’elle avait pu laisser, grinçant déjà des dents à penser qu’ils auraient son odeur. « Puis quand tu penses que ça ne pourrait pas être pire, une salope t’envoie un message privé avec encore plus de preuves, et t’informe qu’il n’a pas seulement galoché cette nana mais l’a aussi emmenée dans une chambre. » Elle referma le placard sans délicatesse, faisant claquer brusquement le meuble. « Elle a pas choisi le bon gars pour avoir une bonne performance, la bonne nouvelle c’est que comme ça, on sera deux à avoir un mauvais souvenir de cette soirée. » Elle fouillait maintenant la table de nuit à la recherche de sa foutue paire de boucles d’oreilles. Poser les yeux sur les capotes qui s’y trouvaient ne rajoutait qu’à l’ironie grinçante de la situation.

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(#) Sujet: Re: f' this (Sara) Sam 18 Mar 2023 - 16:01

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En ouvrant la porte, ce n'est pas sur Emery que la Gutiérrez s'attendait à tomber. À cause des trois sonneries, elle s'était dit que c'était peut-être Cesar et son manque de patience légendaire – comparable au sien, en réalité – qui revenait comme un con en ayant oublié ses clefs elle-ne-sait-où. C'était bien sa veine de tomber sur celle qui avait failli être sa petite-amie mais ne l'était finalement pas parce qu'il avait merdé – c'est en tout cas ce qu'elle avait compris de la discussion qu'ils ont eu tous les deux le mois dernier. Et c'était une drôle de façon de rencontrer la dite presque petite-amie en vrai, car effectivement elle ne l'avait jusque là vue que par Instagram – bien sûr qu'elle a cherché son nom après que son frère le lui ait donné, de toute façon le réseau social est surtout fait pour ça. Sur les photos que Sara a vue, la blonde a tout de même l'air plus souriante et femme fatale que là tout de suite. Enfin, faut dire qu'en constituant son feed, elle n'était sans doute pas cocue. « J’imagine que ça lui fait rater sa chance. » Sa chance de quoi ? D'essayer de se rattraper ? Très honnêtement, la Gutiérrez pensait qu'il avait déjà essayé. Mais peut-être qu'il rate sa chance ouais, cela dit elle reste convaincue que s'il avait été là il y aurait eu une belle engueulade et elle n'a absolument pas envie d'assister à ça. C'est pas si mal, que son frangin soit pas là, donc.

Si Emery récupère assez vite ses affaires, ils ne se croiseront même pas et la brune se dit que c'est peut-être mieux pour tout le monde. Les disputes de couple gênantes, elle s'en passerait bien – si elle n'est pas engagée dans une quelconque relation de la sorte elle-même, ce n'est pas pour se coltiner les inconvénients de celles des autres. Il ne reste qu'à conduire l'ex à la chambre de Cesar, la laisser prendre ce qui est à elle et la raccompagner – ni vue ni connue, fin de l'histoire, plus d'embrouille. Et son frère se démerdera un autre jour pour sauver son presque couple, surtout que l'autre a l'air vraiment très très remontée contre lui, en témoignent ses remarques acerbes. « Je sais où c’est. Enfin, je sais surtout comment y accéder en passant par la terrasse. Il aurait surtout pas fallu que quelqu’un me voit. » Et bah, ça donne vraiment envie de s'engager dans une relation amoureuse, tout ça. « J'vais te montrer comment y accéder par la porte d'entrée, du coup. » Ce serait con qu'elle fasse le tour par dehors maintenant qu'elle est à l'intérieur. Alors Sara se dirige vers la chambre de son cadet, en profitant pour lui donner l'occasion de vider son sac si le cœur lui en dit. De son côté, ça alimentera son amour des ragots, et ça lui donnera une seconde version à cette histoire qui n'est qu'un rappel du pourquoi c'est de la merde les couples et tout ce qui va avec. « Imagine que tu sortes avec un gars. » Non, elle ne veut sûrement pas imaginer ça. « Tu es là pour lui à toute heure du jour et de la nuit, même quand il traverse des épreuves vraiment difficiles. » C'est bien pour ça qu'elle n'en veut pas, entre autre : elle a mieux à faire de sa vie que s'encombrer d'un gars qui lui accaparerait trop de son temps. Elle a suffisamment à gérer de son côté. « Pour le nouvel an, il n’est pas d’humeur à sortir ou à faire la fête et préfère rester seul. Mais tu lui fais confiance, donc ce n’est pas un problème. » Ah, le sujet épineux arrive. Et c'est bien sûr à ce moment-là qu'elles arrivent face à la chambre de Cesar. La Gutiérrez l'ouvre et laisse la blonde entrer à l'intérieur, se contentant de s'appuyer dans l'encadrement de la porte le temps qu'elle récupère ce qui lui appartient dans ce bazar. « Et tu te réveilles le 1er janvier pour voir sur instagram que non seulement il a décidé de sortir, de picoler, de consommer des substances, d’aller embrasser et peloter une autre nana. » Sara la laisse continuer, l'observant récupérer des vêtements dans un placard. Elle ne peut pas s'empêcher de penser que si son frère veut vraiment se remettre avec elle, il va avoir du pain sur la planche parce que chaque phrase semble remplie d'une colère plus grande que la précédente. « Puis quand tu penses que ça ne pourrait pas être pire, une salope t’envoie un message privé avec encore plus de preuves, et t’informe qu’il n’a pas seulement galoché cette nana mais l’a aussi emmenée dans une chambre. » Le bruit de la porte du placard qui claque crispe la brune qui fronce du nez. Elle veut bien être gentille mais qu'Emery ne s'amuse pas à tout péter ici – les meubles ça coûte cher, et leur famille a bien assez de dettes envers l'hôpital pour ne pas s'ajouter de dépenses à cause de foutues réparations. « Elle a pas choisi le bon gars pour avoir une bonne performance, la bonne nouvelle c’est que comme ça, on sera deux à avoir un mauvais souvenir de cette soirée. » De là où il est, Cesar doit avoir les oreilles qui sifflent. De là où elle est, Sara se dit qu'elle n'a pas franchement envie de connaître les performances au lit de son petit frère – pas du tout, même. « Ouais d'accord, t'as carrément raison d'avoir les nerfs. » Mais pas de s'en prendre aux meubles, hein. « Il a fait de la merde, c'est clair. » Elle veut bien se mettre du côté de son frère, mais là il est difficilement défendable. « Tu lui en as parlé en face ? Peut-être que ça te ferait du bien, non ? » Ou alors c'était ce qu'elle avait prévu de faire aujourd'hui et c'est loupé. Sara n'a aucune idée du putain de terrain glissant sur lequel elle met les pieds, honnêtement, elle espère juste que son frère ne revienne pas tout de suite histoire que ça ne pète pas dans la maison. Qu'ils règlent leurs comptes dehors. Si possible, très loin de ses oreilles à elle.

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(#) Sujet: Re: f' this (Sara) Mar 21 Mar 2023 - 11:55

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Toute cette situation donnait envie à Em de s’arracher les cheveux. Un mélange de colère, d’incompréhension, de douleur. Elle aurait aimé prétendre s’en foutre, dire que ce ne serait qu’une histoire avortée avant même d’avoir commencé, que cela ne signifiait pas grand-chose pour elle de toute façon. Mais ce n’était pas la vérité. Pas quand il lui avait fallu un effort monumental pour venir jusqu’ici. C’était tant mieux pour Cesar qu’il soit absent car la blonde n’avait aucune idée de ce qu’elle aurait pu lui dire ou lui faire. Tomber sur sa sœur n’était ceci dit pas la meilleure option non plus, parce que la Dawson avait les nerfs à vif. Assez pour qu’elle ne fasse preuve d’aucune retenue, se fichant bien des conséquences que cela pourrait potentiellement avoir. Si le Gutiérrez n’avait pas envie de se faire voir comme le sale type de l’histoire, il n’avait qu’à pas se comporter de la sorte. Leur relation était peut-être complexe, mais ils fonctionnaient bien avant tout ça. Il avait tout foutu en l’air de son plein gré en enchaînant les mauvais choix. Raconter l’histoire à Sara ne l’aidait pas à se calmer, bien au contraire. Mettre des mots sur ce qu’il avait fait ne faisait que l’enrager davantage parce qu’elle n’avait pas toute la version de l’histoire. Elle ne savait pas jusqu’à quel point il avait merdé, si elle pouvait croire Murphy, si la version de lui que connaissait Maisie était encore d’actualité. Dieu sait que la blonde perdait facilement son estime de soi, n’avait aucune peine à croire qu’il y avait mieux qu’elle dans cette ville. Mais son ego blessé était absolument certain que quoiqu’il ait sauté ce soir-là, Cesar avait fait une grossière erreur en fichant en l’air ce qu’ils avaient. C’était un connard, voilà tout. Un de plus qui se cachait derrière des excuses de drogues, d’alcool, de moral au tapis pour éviter de prendre ses responsabilités. C’était un discours qu’elle ne connaissait que trop bien et qu’elle avait trop toléré par le passé pour se laisser encore piétiner de la sorte. Tant pis si elle s’essuyait les pieds sur la fierté du brun devant sa sœur, ce n’était plus son problème. Em lança un regard par-dessus son épaule pour observer la jeune femme, s’attendant à l’entendre prendre la défense de son cadet à la première occasion. « Il ne fait que commencer à être désolé, crois-moi. » Elle était rancunière, vindicative, pouvait se comporter comme la pire des teignes. Elle finirait par se calmer éventuellement, mais pas avant de lui avoir fait payer au quintuple, pas avant qu’il n’ait eu aussi mal qu’elle. Une fois que la colère serait retombée, peut-être qu’elle se sentirait désolée, culpabiliserait de l’avoir frappé alors qu’il était à terre. Mais c’était difficile à envisager quand être dans cette chambre lui rappelait tous les moments qu’ils avaient passé ensemble, toutes les fois où elle était venue juste parce qu’il avait besoin de quelqu’un. Est-ce qu’il aurait seulement fait de même, en retour ? « T’as pas envie que je lui parle en face si tu tiens à lui. Crois-moi. » Ce ne serait même pas une discussion, en fait. Car elle ne l’écouterait pas, se ficherait bien de tout ce qui sortirait de sa bouche. Elle s’acharnerait jusqu’à sentir le regret le bouffer de l’intérieur. Ce n’était pas sain, c’était vicieux. Elle n’était pas une personne mauvaise de base et détestait ce qu’il venait de réveiller en elle. « Le pire, c’est que maintenant, je me demande si c’était un incident isolé, ou si ce n’est pas la première fois qu’il va s’envoyer en l’air avec la première venue. » Il n’y avait rien qui lui appartenait dans la table de nuit, et elle fit le tour du lit pour essayer la deuxième. Toujours aucune trace de ses boucles d’oreille évidemment, sinon ce ne serait pas drôle. « Tu sais ce que j’ai entendu sur lui ? Tu vas rire. » Lui, beaucoup moins. Mais tant qu’à avoir l’opportunité de croiser sa sœur, autant lui fournir toutes les munitions sur un plateau d’argent. « Il est sorti avec une amie à moi il y a quelques années. Et il a fini par la larguer comme une malpropre. Tu sais pourquoi ? » Elle se redressa vers Sara, un sourire méprisant aux lèvres. « Parce qu’elle ne voulait pas coucher avec. C’est ce genre de type. Et moi, j’aurais vraiment mieux fait de garder mes cuisses fermées. »

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