f' this (Sara)

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I had a no good, really bad, messed up day and I'm stressed out, super sad, not okay. I'm never gettin' better, no, it's not a phase and I like it that way (like it that way)

Emery avait repoussé ce moment autant que possible. Cela faisait désormais un mois depuis le nouvel an, depuis qu'elle s'était réveillée sur ces stories qu'elle aurait préféré oublier. Elle n'avait pas vraiment parlé à Cesar depuis, trop occupée à essayer de digérer sa colère, sa rancune et sa douleur. Elle avait ignoré ses messages, ses tentatives de revenir, préférant juste se comporter comme une adolescente revancharde. Le pseudo nude, les stories qui laissaient penser qu'elle était passée à autre chose, les sorties à outrance. Il avait fallu au moins cela pour qu'elle se sente un peu moins mal, quand bien même cela ne faisait pas encore tout à fait l'affaire. La vérité, c'était que la blonde était incapable de comprendre pourquoi il lui avait fait un coup pareil. Elle pensait pourtant qu'ils allaient bien. Il n'était plus tout à fait le même depuis la mort de Maria et elle l'avait soutenu à travers tout cela, acceptant parfaitement le fait qu'il soit absent, au fond du trou, peu disposé à faire autre chose que se terrer chez lui. Elle avait fait son possible pour lui remonter le moral. Alors forcément, quand il lui avait dit ne rien vouloir faire pour le nouvel an, elle n'y avait pas vu de problèmes, ne s'était pas inquiétée plus que cela. Une naïveté fatale de sa part, visiblement, car à en juger par instagram, il s'en était bien donné à cœur joie cette nuit là. A ce stade, la Dawson ne savait pas qui elle détestait le plus : Cesar, pour être un connard irrespectueux, ou elle-même pour être incapable de juste passer à autre chose. Car maintenant qu'elle était devant la porte des Gutiérrez, elle réalisait que ses quelques affaires abandonnées dans la chambre de Cesar n'étaient pas l'unique raison de sa présence. Elle voulait le voir, lui cracher son venin à la figure pour le faire se sentir aussi mal qu'elle l'était. Il n'était pas supposé travailler aujourd'hui, devrait être dans le coin. Peut-être que sa mère aussi, un détail auquel la blonde n'avait pas forcément pensé initialement. Cela aurait dû la dissuader et en même temps, la rancœur la rendait capable de tout. Y compris d'expliquer à une femme combien son fils pouvait se comporter comme le dernier des connards avec une fille à qui il était supposé tenir. Ce n'était pas forcément de sa faute à elle si elle n'avait pas été capable d'offrir un exemple décent de ce qu'un homme devrait être dans un couple. Le mauvais choix de partenaire, elle avait l'air de connaître. Quoiqu'il en soit, Emery ne ferait pas l'impasse ni sur son règlement de compte, ni sur ses affaires. Elle avait même eu la décence de ramener les affaires du Gutiérrez plutôt que de les brûler, les jeter par la fenêtre ou les donner. Trop généreuse.
L'insolence collée sur le visage, elle avait donc sonné. Pas juste une fois mais trois, bras croisés, prête à débouler dans le couloir et à jeter le sacs de Cesar à ses pieds. Un masque hautain qui ne devint que plus irrité au fur et à mesure que les secondes défilaient. Jusqu'à ce qu'enfin, la porte s'ouvre. Ce n'était pas Cesar mais Sara. Elles ne s'étaient jamais rencontrées, le brun lui avait juste parlé de sa sœur, de leurs conflits, de son mauvais caractère. Par curiosité, Em l'avait peut-être aussi un peu espionnée sur les réseaux. "Salut. Cesar est là ?" Ce n'était pas leur mère, et personne n'accourait dans le couloir pour venir voir qui était à la porte. Il serait peut-être chanceux, finalement. "Je venais récupérer mes affaires. J'ai eu le temps de réfléchir, je suis quasiment sûre que je ne veux plus jamais voir sa gueule maintenant." Elle leva le sac qu'elle tenait devant le nez de la brune. "Je fais les choses de façon pacifique et je ramène ce qu'il a laissé chez moi. Il pourra me remercier en ne me recontactant plus jamais." Elle passa sa tête par-dessus l'épaule de la jeune femme. Toujours personne. "Je peux entrer ? Je t'avouerais que j'ai vraiment hâte d'en finir. Je serai pas longue." Elle prendrait juste le temps nécessaire pour bien expliquer ce qu'il avait fait.

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How many times do I have to learn my lesson, before I learn my lesson ? No, somebody help me, please tell me that I'm dreaming. I keep repeating my actions expecting different reactions but the same thing keeps on happening • sheepirl.

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@Emery Dawson & Sara Gutiérrez
Début février 2023, Maison de Maritza, Spring Hill

À peine la porte de la maison passée que Sara éjecte ses chaussures dans un coin de l'entrée puis va s'échouer dans le canapé du salon. Le boulot l'a rincée. Trop de clients chiants, trop de clients tout court en fait. Pourtant le Twelve n'est pas un cinéma bondé du tout, ce qui prouve bien que c'est la tolérance de Sara qui est en baisse. En même temps, elle a autre chose à penser que l'exacte quantité de popcorns que souhaitent les clients lorsqu'ils choisissent le plus grand pot. Beaucoup se plaignent qu'ils n'en ont pas assez, mais le problème de remplir à ras-bord le paquet c'est qu'après ils en foutent partout. Et c'est qui qui nettoie ? Sûrement pas eux. Crétins. Non et puis surtout, c'est vraiment un sujet de merde sur lequel se plaindre, à croire qu'ils n'ont pas mieux à foutre. Enfin, pour aller voir A Deadly Mistake, il faut se faire chier dans sa vie de toute façon. Qu'importe. Son shift est fini à présent, elle peut maudire tous ces clients insupportables tout en se demandant avec quel alcool elle va les oublier dès ce soir. Eux, et puis ses propres conneries – mais elle n'a pas envie de s'étendre sur le sujet tout de suite.

Visionnage de la télé jusqu'à ce que l'ennui prenne le dessus – il n'y a rien de fascinant, à cette heure-ci. Entre-temps Cesar sort, sans dire où – comme souvent –, mais au moins il fait un signe pour prévenir. C'est mieux que lorsqu'il fait le mur comme un sale con. Sans doute qu'il se montre un peu reconnaissant parce que sa frangine n'a pas gueulé à tout le reste de la fratrie qu'il est rentré déchiré le mois dernier et a foutu un bordel monstre dans la cuisine – sans parler du vacarme. Sara finit par rejoindre sa chambre, scrollant sur les derniers reels de Little Shell, toujours impressionnée par ses maquillages. Moins que par Laurie, sans doute, mais franchement pas mal. Est-ce qu'un jour elle pourra faire comme eux ? Vivre du maquillage, de ce qu'elle aime, pas d'un boulot dans un petit cinéma alors qu'elle n'y connaît rien, ni d'un autre boulot chiant qu'il va bien falloir qu'elle trouve pour convaincre ses parents qu'elle ne fait pas n'importe quoi de cette année de pause dans ses études – ah ah quelle blague. Ah, elle aimerait bien c'est sûr. Le conditionnel fait toute la différence.

N'ayant pas envie de laisser ses pensées divaguer sur ce sujet qui a tendance à lui foutre une boule au ventre dont les seuls remèdes se trouvent dans des bars ou des boîtes en ville, la brune ouvre la première vidéo qui attire son œil lorsqu'elle scrolle Youtube. C'est une sonnerie qui interrompt son visionnage avant la fin, lui faisant froncer les sourcils. Encore plus lorsque c'en suit une deuxième, puis une troisième. Putain mais la patience des gens – l'hôpital qui se fout de la charité dans toute sa splendeur. Sara range son téléphone dans la poche de son jean en sortant de sa chambre, allant ouvrir la porte sur une silhouette qu'elle ne connaît que grâce aux réseaux sociaux. L'ex presque-meuf de Cesar – il n'y a pas meilleure façon de la décrire, apparemment –, Emery. Et bah, elle a l'air en joie son ex. Quelle idée ils ont eu de vouloir se mettre en couple, en même temps. « Salut. Cesar est là ? » La Gutiérrez secoue la tête de gauche à droite. « Non, il est sorti. » Elle ne sait pas où, mais ne lui aurait sans doute pas dit même si elle savait. Manquerait plus qu'elle parte à sa recherche, quel sketch à la con a ferait – c'est bien un truc de couple débile ça. « Je venais récupérer mes affaires. J'ai eu le temps de réfléchir, je suis quasiment sûre que je ne veux plus jamais voir sa gueule maintenant. » « Heureusement qu'il est pas là, du coup, » ne peut-elle s'empêcher de répondre, pas franchement à l'aise dans cette situation. Tenir la chandelle entre deux ex, ça a un nom ? Une situation de merde. « Je fais les choses de façon pacifique et je ramène ce qu'il a laissé chez moi. Il pourra me remercier en ne me recontactant plus jamais. » Cette fois, elle hoche la tête. « Je lui dirai. » Vu qu'il n'est pas là et que la blonde ne veut pas le revoir, elle veut bien faire l'effort – quelle adorable frangine elle fait. Enfin, elle sait qu'elle dira aussi à Cesar que s'il a tenté de la reconquérir il a bien merdé, parce qu'elle a toujours l'air furax alors que ça fait un mois. « Je peux entrer ? Je t'avouerais que j'ai vraiment hâte d'en finir. Je serai pas longue. » Ça va être gênant, elle le sent. Mais bon, elle va pas lui dire de se repointer un autre jour, surtout si c'est pour qu'elle tombe sur Cesar et qu'ils s'engueulent comme des putois – un autre truc débile de couple, non ? « Hm hm, ouais vas-y. » Elle ouvre la porte en grand pour laisser passer la blonde, puis la referme derrière elle. Si elle fait ça assez vite, elle ne croisera même pas son frère, et c'est mieux pour tout le monde – en tout cas surtout pour ses oreilles. « Tu sais où est sa chambre ou je te montre ? » qu'elle demande, ne sachant pas si elle est déjà venue ici. Dans le doute, elle prend le chemin de la chambre de son cadet, mais au bout de trois pas une questions lui échappe. « Tu veux me raconter les conneries qu'il a fait pour te foutre en rogne ? Parce que t'as l'air super en rogne. » La brune ne se montre même pas insultante, c'est juste factuel : si Emery continue à serrer les dents comme ça, elle va s'en péter une. Pour le fait qu'elle lui propose de vider son sac, c'est un peu son côté gossip qui parle – elle a déjà la version de Cesar, mais elle veut bien celle de son ex, juste pour savoir.

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Transferring your passion to your job is far easier than finding a job that happens to match your passion. We all have dreams. But in order to make dreams come into reality, it takes an awful lot of determination, dedication, self-discipline, and effort.

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Emery n’avait aucune idée de si c’était une chance ou de la poisse de tomber sur Sara plutôt que sur Cesar. Cela aurait pu remettre ses plans en question, si toutefois elle en avait. Elle s’était répété des tas de scénarios sur la route en venant ici, imaginé des tas de disputes, pensé à tout ce qu’elle aimerait lui envoyer à la figure avant de lui lâcher ses affaires aux pieds. Elle n’avait pas prévu de se comporter comme une adulte, en somme. Elle était encore trop blessée par ses agissements, trop troublée par tout ce qu’elle avait appris sur son compte récemment. La rationalité n’avait pas encore fait son bout de chemin. Pour l’heure, elle voulait juste lui faire mal autant qu’il lui avait fait mal avec ses conneries, lui faire payer jusqu’à ce qu’il rampe. Ça ne la ferait pas se sentir mieux, mais il y aurait une sensation d’égalité. Il faisait bien de ne pas être présent dans la maison, en somme. Et vu l’accueil de son aînée, la blonde en arrivait à la conclusion qu’il n’y avait personne d’autre à déranger dans la maison. Vraiment, un petit veinard. La brune fit écho à ses pensées, arrachant une grimace chez la Dawson. « J’imagine que ça lui fait rater sa chance. » Parce qu’elle refusait de discuter par messages interposés, refusait de discuter trop court. Ce soir aurait été la dernière raison pour eux de se voir. Une fois qu’elle aurait récupéré ses affaires, ce serait terminé. Ils ne se devraient plus rien. Elle avait fait sa part d’efforts en décidant de juste mettre toutes ses affaires dans un sac et ne pas partir dans une folie destructrice, la seule chose qui témoignait d’un peu de maturité de sa part. Elle ne comptait pas faire preuve de discrétion en revanche, ou laisser Sara hors de la confidence. Après tout, il avait informé toutes leurs relations communes de ses agissements en se démerdant pour que cela apparaisse sur instagram, c’était elle qui était passé pour la conne en recevant les messages des gens au courant pour eux. Cela paraissait juste qu’elle lui retourne la pareille. Mais elle ne comptait pas perdre son objectif initial de vue, et récupérer ses affaires en faisait partie. Elle avait essayé de faire la liste mentale de ce qu’elle avait pu laisser traîner, était à peu près au point. « Je sais où c’est. Enfin, je sais surtout comment y accéder en passant par la terrasse. Il aurait surtout pas fallu que quelqu’un me voit. » Et quand leur relation était encore entre deux eaux, elle n’avait pas vu le problème. Maintenant, même ce détail la fâchait. Elle était plus facile à tromper quand il ne parlait pas d’elle, ça lui faisait moins de comptes à rendre derrière. Dans cet état, autant dire qu’il ne fallut pas la prier pour qu’elle se mette à parler. Sara voulait vraiment connaître les agissements de son frère ? Ce serait absolument avec plaisir. « Imagine que tu sortes avec un gars. » Ils n’étaient pas vraiment ensemble mais s’étaient implicitement mis d’accord sur le fait que ce serait exclusif, entre eux. C’était bien suffisant. « Tu es là pour lui à toute heure du jour et de la nuit, même quand il traverse des épreuves vraiment difficiles. » Elle aurait pu présenter ses condoléances pour Maria au passage, mais elle n’était pas la mieux placée pour cela. Inutile d’enfoncer le couteau dans la plaie. « Pour le nouvel an, il n’est pas d’humeur à sortir ou à faire la fête et préfère rester seul. Mais tu lui fais confiance, donc ce n’est pas un problème. » Elle se retrouva dans la chambre de Cesar, de quoi alimenter la rancœur encore un peu plus. « Et tu te réveilles le 1er janvier pour voir sur instagram que non seulement il a décidé de sortir, de picoler, de consommer des substances, d’aller embrasser et peloter une autre nana. » Elle ouvrit son placard à la volée pour fouiller jusqu’à retrouver les quelques vêtements de rechange qu’elle avait pu laisser, grinçant déjà des dents à penser qu’ils auraient son odeur. « Puis quand tu penses que ça ne pourrait pas être pire, une salope t’envoie un message privé avec encore plus de preuves, et t’informe qu’il n’a pas seulement galoché cette nana mais l’a aussi emmenée dans une chambre. » Elle referma le placard sans délicatesse, faisant claquer brusquement le meuble. « Elle a pas choisi le bon gars pour avoir une bonne performance, la bonne nouvelle c’est que comme ça, on sera deux à avoir un mauvais souvenir de cette soirée. » Elle fouillait maintenant la table de nuit à la recherche de sa foutue paire de boucles d’oreilles. Poser les yeux sur les capotes qui s’y trouvaient ne rajoutait qu’à l’ironie grinçante de la situation.

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(#) Sujet: Re: f' this (Sara) Sam 18 Mar 2023 - 11:01

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Début février 2023, Maison de Maritza, Spring Hill

En ouvrant la porte, ce n'est pas sur Emery que la Gutiérrez s'attendait à tomber. À cause des trois sonneries, elle s'était dit que c'était peut-être Cesar et son manque de patience légendaire – comparable au sien, en réalité – qui revenait comme un con en ayant oublié ses clefs elle-ne-sait-où. C'était bien sa veine de tomber sur celle qui avait failli être sa petite-amie mais ne l'était finalement pas parce qu'il avait merdé – c'est en tout cas ce qu'elle avait compris de la discussion qu'ils ont eu tous les deux le mois dernier. Et c'était une drôle de façon de rencontrer la dite presque petite-amie en vrai, car effectivement elle ne l'avait jusque là vue que par Instagram – bien sûr qu'elle a cherché son nom après que son frère le lui ait donné, de toute façon le réseau social est surtout fait pour ça. Sur les photos que Sara a vue, la blonde a tout de même l'air plus souriante et femme fatale que là tout de suite. Enfin, faut dire qu'en constituant son feed, elle n'était sans doute pas cocue. « J’imagine que ça lui fait rater sa chance. » Sa chance de quoi ? D'essayer de se rattraper ? Très honnêtement, la Gutiérrez pensait qu'il avait déjà essayé. Mais peut-être qu'il rate sa chance ouais, cela dit elle reste convaincue que s'il avait été là il y aurait eu une belle engueulade et elle n'a absolument pas envie d'assister à ça. C'est pas si mal, que son frangin soit pas là, donc.

Si Emery récupère assez vite ses affaires, ils ne se croiseront même pas et la brune se dit que c'est peut-être mieux pour tout le monde. Les disputes de couple gênantes, elle s'en passerait bien – si elle n'est pas engagée dans une quelconque relation de la sorte elle-même, ce n'est pas pour se coltiner les inconvénients de celles des autres. Il ne reste qu'à conduire l'ex à la chambre de Cesar, la laisser prendre ce qui est à elle et la raccompagner – ni vue ni connue, fin de l'histoire, plus d'embrouille. Et son frère se démerdera un autre jour pour sauver son presque couple, surtout que l'autre a l'air vraiment très très remontée contre lui, en témoignent ses remarques acerbes. « Je sais où c’est. Enfin, je sais surtout comment y accéder en passant par la terrasse. Il aurait surtout pas fallu que quelqu’un me voit. » Et bah, ça donne vraiment envie de s'engager dans une relation amoureuse, tout ça. « J'vais te montrer comment y accéder par la porte d'entrée, du coup. » Ce serait con qu'elle fasse le tour par dehors maintenant qu'elle est à l'intérieur. Alors Sara se dirige vers la chambre de son cadet, en profitant pour lui donner l'occasion de vider son sac si le cœur lui en dit. De son côté, ça alimentera son amour des ragots, et ça lui donnera une seconde version à cette histoire qui n'est qu'un rappel du pourquoi c'est de la merde les couples et tout ce qui va avec. « Imagine que tu sortes avec un gars. » Non, elle ne veut sûrement pas imaginer ça. « Tu es là pour lui à toute heure du jour et de la nuit, même quand il traverse des épreuves vraiment difficiles. » C'est bien pour ça qu'elle n'en veut pas, entre autre : elle a mieux à faire de sa vie que s'encombrer d'un gars qui lui accaparerait trop de son temps. Elle a suffisamment à gérer de son côté. « Pour le nouvel an, il n’est pas d’humeur à sortir ou à faire la fête et préfère rester seul. Mais tu lui fais confiance, donc ce n’est pas un problème. » Ah, le sujet épineux arrive. Et c'est bien sûr à ce moment-là qu'elles arrivent face à la chambre de Cesar. La Gutiérrez l'ouvre et laisse la blonde entrer à l'intérieur, se contentant de s'appuyer dans l'encadrement de la porte le temps qu'elle récupère ce qui lui appartient dans ce bazar. « Et tu te réveilles le 1er janvier pour voir sur instagram que non seulement il a décidé de sortir, de picoler, de consommer des substances, d’aller embrasser et peloter une autre nana. » Sara la laisse continuer, l'observant récupérer des vêtements dans un placard. Elle ne peut pas s'empêcher de penser que si son frère veut vraiment se remettre avec elle, il va avoir du pain sur la planche parce que chaque phrase semble remplie d'une colère plus grande que la précédente. « Puis quand tu penses que ça ne pourrait pas être pire, une salope t’envoie un message privé avec encore plus de preuves, et t’informe qu’il n’a pas seulement galoché cette nana mais l’a aussi emmenée dans une chambre. » Le bruit de la porte du placard qui claque crispe la brune qui fronce du nez. Elle veut bien être gentille mais qu'Emery ne s'amuse pas à tout péter ici – les meubles ça coûte cher, et leur famille a bien assez de dettes envers l'hôpital pour ne pas s'ajouter de dépenses à cause de foutues réparations. « Elle a pas choisi le bon gars pour avoir une bonne performance, la bonne nouvelle c’est que comme ça, on sera deux à avoir un mauvais souvenir de cette soirée. » De là où il est, Cesar doit avoir les oreilles qui sifflent. De là où elle est, Sara se dit qu'elle n'a pas franchement envie de connaître les performances au lit de son petit frère – pas du tout, même. « Ouais d'accord, t'as carrément raison d'avoir les nerfs. » Mais pas de s'en prendre aux meubles, hein. « Il a fait de la merde, c'est clair. » Elle veut bien se mettre du côté de son frère, mais là il est difficilement défendable. « Tu lui en as parlé en face ? Peut-être que ça te ferait du bien, non ? » Ou alors c'était ce qu'elle avait prévu de faire aujourd'hui et c'est loupé. Sara n'a aucune idée du putain de terrain glissant sur lequel elle met les pieds, honnêtement, elle espère juste que son frère ne revienne pas tout de suite histoire que ça ne pète pas dans la maison. Qu'ils règlent leurs comptes dehors. Si possible, très loin de ses oreilles à elle.

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(#) Sujet: Re: f' this (Sara) Mar 21 Mar 2023 - 6:55

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Toute cette situation donnait envie à Em de s’arracher les cheveux. Un mélange de colère, d’incompréhension, de douleur. Elle aurait aimé prétendre s’en foutre, dire que ce ne serait qu’une histoire avortée avant même d’avoir commencé, que cela ne signifiait pas grand-chose pour elle de toute façon. Mais ce n’était pas la vérité. Pas quand il lui avait fallu un effort monumental pour venir jusqu’ici. C’était tant mieux pour Cesar qu’il soit absent car la blonde n’avait aucune idée de ce qu’elle aurait pu lui dire ou lui faire. Tomber sur sa sœur n’était ceci dit pas la meilleure option non plus, parce que la Dawson avait les nerfs à vif. Assez pour qu’elle ne fasse preuve d’aucune retenue, se fichant bien des conséquences que cela pourrait potentiellement avoir. Si le Gutiérrez n’avait pas envie de se faire voir comme le sale type de l’histoire, il n’avait qu’à pas se comporter de la sorte. Leur relation était peut-être complexe, mais ils fonctionnaient bien avant tout ça. Il avait tout foutu en l’air de son plein gré en enchaînant les mauvais choix. Raconter l’histoire à Sara ne l’aidait pas à se calmer, bien au contraire. Mettre des mots sur ce qu’il avait fait ne faisait que l’enrager davantage parce qu’elle n’avait pas toute la version de l’histoire. Elle ne savait pas jusqu’à quel point il avait merdé, si elle pouvait croire Murphy, si la version de lui que connaissait Maisie était encore d’actualité. Dieu sait que la blonde perdait facilement son estime de soi, n’avait aucune peine à croire qu’il y avait mieux qu’elle dans cette ville. Mais son ego blessé était absolument certain que quoiqu’il ait sauté ce soir-là, Cesar avait fait une grossière erreur en fichant en l’air ce qu’ils avaient. C’était un connard, voilà tout. Un de plus qui se cachait derrière des excuses de drogues, d’alcool, de moral au tapis pour éviter de prendre ses responsabilités. C’était un discours qu’elle ne connaissait que trop bien et qu’elle avait trop toléré par le passé pour se laisser encore piétiner de la sorte. Tant pis si elle s’essuyait les pieds sur la fierté du brun devant sa sœur, ce n’était plus son problème. Em lança un regard par-dessus son épaule pour observer la jeune femme, s’attendant à l’entendre prendre la défense de son cadet à la première occasion. « Il ne fait que commencer à être désolé, crois-moi. » Elle était rancunière, vindicative, pouvait se comporter comme la pire des teignes. Elle finirait par se calmer éventuellement, mais pas avant de lui avoir fait payer au quintuple, pas avant qu’il n’ait eu aussi mal qu’elle. Une fois que la colère serait retombée, peut-être qu’elle se sentirait désolée, culpabiliserait de l’avoir frappé alors qu’il était à terre. Mais c’était difficile à envisager quand être dans cette chambre lui rappelait tous les moments qu’ils avaient passé ensemble, toutes les fois où elle était venue juste parce qu’il avait besoin de quelqu’un. Est-ce qu’il aurait seulement fait de même, en retour ? « T’as pas envie que je lui parle en face si tu tiens à lui. Crois-moi. » Ce ne serait même pas une discussion, en fait. Car elle ne l’écouterait pas, se ficherait bien de tout ce qui sortirait de sa bouche. Elle s’acharnerait jusqu’à sentir le regret le bouffer de l’intérieur. Ce n’était pas sain, c’était vicieux. Elle n’était pas une personne mauvaise de base et détestait ce qu’il venait de réveiller en elle. « Le pire, c’est que maintenant, je me demande si c’était un incident isolé, ou si ce n’est pas la première fois qu’il va s’envoyer en l’air avec la première venue. » Il n’y avait rien qui lui appartenait dans la table de nuit, et elle fit le tour du lit pour essayer la deuxième. Toujours aucune trace de ses boucles d’oreille évidemment, sinon ce ne serait pas drôle. « Tu sais ce que j’ai entendu sur lui ? Tu vas rire. » Lui, beaucoup moins. Mais tant qu’à avoir l’opportunité de croiser sa sœur, autant lui fournir toutes les munitions sur un plateau d’argent. « Il est sorti avec une amie à moi il y a quelques années. Et il a fini par la larguer comme une malpropre. Tu sais pourquoi ? » Elle se redressa vers Sara, un sourire méprisant aux lèvres. « Parce qu’elle ne voulait pas coucher avec. C’est ce genre de type. Et moi, j’aurais vraiment mieux fait de garder mes cuisses fermées. »

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@Emery Dawson & Sara Gutiérrez
Début février 2023, Maison de Maritza, Spring Hill

Dans les films, les présentations à la belle-famille constituent un moment important chargé en enjeux de l'intrigue. Est-ce que la famille va accepter la nouvelle venue ? Est-ce que son arrivée va engendrer des conflits ? Est-ce que de vieilles rancœurs vont éclater, à la manière de rivales de lycée qui se retrouvent à la même taille pour ce grand dîner ? Ce genre de scène fait toujours ricaner Sara qui les trouve débile. Alors elle roule des yeux et bitche sans regret sur les personnages idiots, sur le beau-père casse-couille, sur l'oncle et ses remarques de beauf, sur le personnage principal qui aurait pu sortir avec quelqu'un d'autre que l'ex de son frère ou sur sa nouvelle nana qui, justement, a eu la brillante idée de chopper deux frangins – dont l'un est moche, en plus, et c'est d'ailleurs ça le pire. Ouais, la rencontre avec la belle-famille est une des mille raisons pour lesquelles Sara ne veut absolument pas s'engager dans une quelconque relation amoureuse. Et là tout de suite, lorsqu'Emery lui fait face avec son regard chargé de colère et ses critiques à l'attention de son ex, elle ne peut s'empêcher de penser qu'elle a bien raison. La Gutiérrez a appris l'existence de la blonde – et d'une relation entre elle et son frangin – après leur rupture et, si de son côté elle se fout bien de cette cachotterie idiote, la principale concernée ne semble pas du même avis. Apparemment elle l'a mal pris d'être cachée de la sorte, bien que ce ne soit pas le principal reproche qu'elle fait à Cesar aujourd'hui.

Elle ne se fait d'ailleurs pas prier pour tout raconter à Sara qui joue les oreilles attentives, ravie d'avoir accès à une autre version du récit de son frère. La Gutiérrez ne peut même pas nier qu'il a fait de la merde. Et si la drogue est une excuse totalement valable à ses yeux, ce n'est apparemment pas le cas de la blonde qui, lorsqu'elle en parle, semble avoir envie de l'étrangler – heureusement qu'il n'est pas dans la pièce. « Il ne fait que commencer à être désolé, crois-moi. » À l'air énervé qu'affiche Emery, elle veut bien la croire, mais elle se demande jusqu'où s'étendent ses menaces. Elle compte se venger comment ? Et être rancunière pendant combien de temps ? Jugeant ses questions bien peu subtiles, Sara suggère plutôt l'idée d'une discussion. Il paraît que c'est comme ça que les conflits amoureux se règlent : en se crachant tout un tas de reproches à la gueule – et en, si on en croit les films, en couchant ensemble ensuite. « T’as pas envie que je lui parle en face si tu tiens à lui. Crois-moi. » Ah d'accord, donc apparemment Emery envisage réellement d'étriper son ex qui n'a qu'à bien se tenir – Sara lui en touchera deux mots, histoire de s'assurer qu'il ne parte pas en mission suicide pour tenter de la reconquérir. « Le pire, c’est que maintenant, je me demande si c’était un incident isolé, ou si ce n’est pas la première fois qu’il va s’envoyer en l’air avec la première venue. » Certes, son frère a tout un tas de défauts, mais elle ne pense pas qu'infidèle puisse s'ajouter à la longue liste qu'elle a constituée avec les années. « T'as dit qu'il avait bu et pris des trucs... Tu penses pas que ça peut juste être ça ? » Juste un incident isolé, une connerie commise une seule fois parce que Cesar a joué avec ses limites sans avoir aucune idée d'où elles se trouvent.

Dans l'encadrement de la porte, Sara observe la blonde s'agiter dans la chambre à la recherche de ses biens. Elle se crispe un peu lorsqu'une porte de placard claque et se promet de faire redescendre Emery sur terre si jamais elle recommence – être énervée contre son frère est une chose, pété des meubles payés par leur mère en est une autre. « Tu sais ce que j’ai entendu sur lui ? Tu vas rire. » La Gutiérrez arque un sourcil, curieuse de savoir la suite. « Vas-y. » Elle sent que les oreilles de son frère vont siffler tout le temps qu'elles seront dans la même pièce, parce que son ex semble avoir beaucoup de choses à raconter. « Il est sorti avec une amie à moi il y a quelques années. Et il a fini par la larguer comme une malpropre. Tu sais pourquoi ? » Elle fronce légèrement les sourcils, se demandant s'il y a une mauvaise raison de larguer quelqu'un – il n'y a que de mauvaises raisons de sortir avec quelqu'un, de toute façon. « Parce qu’elle ne voulait pas coucher avec. C’est ce genre de type. Et moi, j’aurais vraiment mieux fait de garder mes cuisses fermées. » La brune esquisse une grimace. En réalité, elle comprend plus son frère que l'amie en question, ou même Emery, à cet instant précis. « C'est quoi le nom de cette amie ? » Pas pour la juger, promis. « Pour savoir si je la connais, » précise-t-elle. Son frère et elle n'ont pas tant d'années d'écart que ça, alors si c'est une personne qu'il a connu au lycée il y a une chance qu'elle sache de qui il s'agit. Et même si ce n'est pas le cas, au moins elle aura essayé. « Tu sais ce que t'as oublié ici exactement ? » Si ce n'est beaucoup de reproches et de rancœur, apparemment. « Je peux t'aider à chercher, si tu me décris ce que c'est. » C'est pas qu'elle veut la mettre dehors, mais elle n'a pas non plus envie que cette discussion dure une éternité. À moins qu'Emery ait d'autres gossips à partager, là la brune est preneuse.

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Dire qu’elle était remontée aurait été un euphémisme et malheureusement pour Cesar, la blonde n’était pas connue pour agir raisonnablement quand elle était blessée. Cela aurait dû finir par lui passer maintenant. Elle aurait dû se calmer et juste accepter les faits, passer à autre chose. Mais quelque chose l’en empêcher, continuait de la faire tourner en boucle sur cette trahison qu’elle ne digérait pas. Et puisque Sara était présente pour écouter ce qu’elle avait à dire, Em ne comptait pas à se gêner. Il n’y avait plus aucune retenue chez elle, son esprit étant trop déterminé à faire de la casse pour avoir encore un minimum de maturité. C’était l’occasion de se défouler, chose qu’elle ne pouvait pas tellement faire dans son entourage. La situation était déjà assez humiliante comme ça. Il y avait peu de personnes qui étaient au courant pour Cesar et elle, et qui étaient tombé sur les stories. A ces personnes-là, Emery ne pouvait pas mentir. Aux autres, elle avait du mal à avouer comment elle avait été trompée et comment elle l’avait découvert. C’était d’autant plus difficile quand elle oscillait entre le voir comme le pire connard du monde et vouloir lui trouver des excuses. Évidemment que la drogue avait joué un rôle dans tout ça, le principe même de la chose était de perdre le contrôle. « T’as raison, c’est sans doute juste ça. La prochaine fois que je sors, j’irai me défoncer et m’envoyer en l’air avec tout ce qui bouge si c’est que ça. C’est pas si grave. » Le ton était ironique, au moins tout autant que la situation. Il avait bien pris le soin de trahir sa confiance en lui mentant sur son programme de la soirée juste avant les faits. C’était déjà suffisant pour qu’il ne mérite pas le bénéfice du doute pour absolument tout le reste. Peu importe les excuses qu’elle pourrait lui trouver, cela ne changerait rien au fait qu’il avait profondément merdé et qu’elle ne pouvait juste pas fermer les yeux.
Être dans sa chambre ne faisait qu’ajouter au côté irritant de leur histoire. Elle les revoyait tous les deux dans cette pièce, chaque fois qu’elle était venue pour le soutenir, pour qu’il ne soit pas seul. A chaque fois, c’était elle qui avait donné. Elle qui l’avait aidé, sans jamais rien demander en retour. Et qu’est-ce qu’elle avait eu pour la récompenser ? Mensonges et tromperies. Ça lui faisait d’autant plus grincer les dents qu’elle repensait souvent à sa discussion avec Angus et à l’ardeur qu’elle avait mis à défendre Cesar devant lui. Peut-être que le Sutton avait raison et qu’elle était juste bonne à choisir les mauvais types, ceux qui ne la respecteraient décidément jamais. Il avait fallu attendre le drame pour qu’elle commence à creuser, poser des questions et découvrir qu’il n’en était pas à son coup d’essai. Maisie en avait eu des trucs à dire à son sujet. C’était suffisant pour lui donner la nausée et la rendre franchement hargneuse, prête à tout déballer sans le moindre filtre comme si elle s’attendait à ce que Sara soit de son côté. C’était difficile à dire, sa grimace n’étant franchement pas un indice sur ce qu’elle pouvait bien penser du comportement de son petit frère. « Maisie. » Elle ne voulait pas jeter la Moriarty sous les roues, pensait bien faire ici. Parce que quiconque la connaîtrait admettrait qu’elle ne méritait clairement pas de se faire traiter de la sorte. En attendant, sa fouille continuait d’être infructueuse, ajoutant à son irritation. « Je cherche mes boucles d’oreilles. Ce sont des perles. Le reste peut rester, je m’en fous. Il pourra les offrir à sa connasse. » Elle avait les pensées trop en vrac pour se souvenir exactement de ce qu’elle avait laissé traîner, savait déjà qu’elle oublierait probablement des vêtements, du maquillage, un chargeur, ce genre de choses. Cette fois, ce fut vers le bureau qu’elle se dirigea, ouvrant le premier tiroir qui n’était qu’un tas de feuilles et de matériel de peinture. Elle souleva le tas de feuilles pour vérifier qu’elles ne seraient pas dessous mais à la place, son regard fut attiré sur le papier. Il n’y avait que des croquis, des dessins pas forcément terminés, d’autres qui avaient l’air d’attendre d’être peints. La curiosité fut trop forte et elle se retrouva à les feuilleter, essayant de reconnaître les visages. Il y en avait beaucoup de Maria, chose qui lui serra la gorge. D’autres qu’elle reconnaissait être de sa famille. Puis un d’elle. Elle reconnaissait la photo qu’il avait dû utiliser pour modèle, c’était l’une des premières photos qu’ils avaient d’eux ensemble d’un jour où ils avaient décidé de sécher le dojo pour aller plutôt manger une glace dans le parc pas loin, au bord de l’eau. Ça avait été une chouette journée où ils avaient passé plus de temps à s’embrasser sur la pelouse qu’à vraiment parler. Une grimace de mépris étira son visage et machinalement, elle déchira le dessin en plusieurs morceaux, laissant sciemment les débris sur le dessus de la pile quand elle rangea le tout. Elle ouvrit le tiroir suivant, puis celui encore en-dessous, sans pouvoir les trouver. « Putain. » Elle soupira, se pinça l’arête du nez. « Il aura vraiment trouvé le moyen de me faire chier jusqu’au bout. » grogna-t-elle pour elle-même plus que pour Sara, son regard balayant la pièce sans même savoir où continuer à chercher. « Au moins il n’y a pas de drogues dans ses affaires. Il part tellement en vrille qu’on aurait pu se demander. » A ce stade, Emery aurait presque préféré trouver des substances, pouvoir réellement blâmer des mauvais choix plutôt que la personne. Mais non, Cesar avait juste été profondément con. « T’as déjà entendu parler d’une certaine Murphy ? Et tu connaissais la nana des stories ? J'imagine que t'as tout vu. » Peut-être que Sara pourrait lui en dire plus.

@Sara Gutiérrez (cc @Cesar Gutiérrez :OO:

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How many times do I have to learn my lesson, before I learn my lesson ? No, somebody help me, please tell me that I'm dreaming. I keep repeating my actions expecting different reactions but the same thing keeps on happening • sheepirl.

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@Emery Dawson & Sara Gutiérrez
Début février 2023, Maison de Maritza, Spring Hill

Ah la bonne ambiance ! Non, c'était pourri comme ambiance de rencontre, et ce depuis l'instant où Sara a ouvert la porte sur le visage furieux d'une blonde qu'elle n'avait jusque là vu qu'à travers un écran – merci internet qui en quelques clics lui avait montré le visage de la Emery dont lui a parlé son frère. En même temps, la dite Emery vient récupérer ses affaires chez son ex contre qui elle est très en colère, alors à quoi est-ce qu'il fallait s'attendre ? Indéniablement, cela conforte la Gutiérrez dans l'idée que les relations amoureuses ne valent pas le coup et n'attirent que des emmerdes aux deux parties. À Emery qui ne s'est apparemment pas remise de cette tromperie et en veut encore tellement à son ex qu'elle affirme qu'il ne vaut mieux pas qu'ils se croisent à nouveau. Et à Cesar qui va sûrement finir avec un œil en moins et une côte cassée si cela arrive. C'est bien un truc qui échappe à Sara, cette nécessite à se poser, à s'affirmer en couple avec quelqu'un d'autre alors qu'à ses yeux cela ne représente qu'un lot de contraintes chiantes. C'est pas pour rien qu'elle a toujours refusé cette appellation de son côté, même avec une personne qu'elle verrait toutes les semaines. Et nul doute que, si elle tentait l'expérience, ce serait elle l'infidèle, celle qui est allée voir ailleurs, celle qu'on montre du doigt parce qu'elle voulait autre chose. Pourtant, lorsqu'il s'agit de son frère, elle a du mal à l'imaginer ainsi. Particulièrement parce qu'il lui a parlé d'Emery après avoir fait sa grosse connerie – la tromper, quoi – et semblait vraiment le regretter. Alors peut-être que son aînée tente de lui trouver des excuses en mettant cela sur le compte de l'alcool et de la drogue, mais quelque part... elle est presque sûre d'avoir raison, que ça n'aurait pas eu lieu s'il ne s'était pas mis dans un état pareil. « T’as raison, c’est sans doute juste ça. La prochaine fois que je sors, j’irai me défoncer et m’envoyer en l’air avec tout ce qui bouge si c’est que ça. C’est pas si grave. » La Gutiérrez n'est pas stupide et capte bien l'ironie qu'elle vient de recevoir en réponse à son hypothèse, mais ça ne l'empêche pas de continuer. « Bah... Au moins vous serez quittes. » Elle suppose que ça changerait la donne, avec un haussement d'épaules qui trahit aussi bien le fait qu'elle n'en est pas sûre que celui qu'elle n'y connaît rien. Elle ne veut pas s'y connaître plus, d'ailleurs, et cette discussion lui rappelle exactement pourquoi.

Enfin, au moins les ragots qu'elle obtient pendant que la blonde fouille la chambre de Cesar à la recherche de ses affaires ont quelque chose de divertissant. Enfin, elle se doute qu'Emery lui raconte tout ça pour ternir l'image qu'elle a de son cadet, mais pour être honnête ça ne marche pas vraiment. Elle serait bien hypocrite de reprocher à son frère d'avoir largué sa copine de l'époque parce qu'elle ne voulait pas coucher avec lui alors que ses propres relations se fondent systématiquement ça. Et si son ex et lui n'étaient pas sur la même longueur à ce sujet, elle voit pas quel est le problème à la larguer. Ça semble même être une bien meilleure option que celle de continuer à se faire chier avec elle ou, pire, insister jusqu'à ce qu'elle craque. Alors sur ce point, Sara saisit pas trop le problème soulevé, se contentant d'une grimace qui montre qu'elle est perplexe tandis qu'elle s'enquiert du prénom de la concernée. Avec un peu de bol, peut-être qu'elle la connaît et pourra même demander des infos bonus à son frangin. « Maisie. » Oh. « Moriarty ? » qu'elle demande, pour être sûre. Mais sa collègue est effectivement un peu plus jeune qu'elle, comme Cesar, alors ça fait sens que ce soit elle cette Maisie.

Et puis, comme cette recherche ne peut pas durer indéfiniment non plus, Sara finit par proposer son aide. C'est pas qu'elle n'aime pas les potins, mais elle a aussi une vie et... hâte de retourner glander sur son lit devant Youtube – ouais, sa journée n'était pas non plus fascinante avant l'arrivée de la blonde, soyons honnêtes. « Je cherche mes boucles d’oreilles. Ce sont des perles. Le reste peut rester, je m’en fous. Il pourra les offrir à sa connasse. » « Ok. » Il faut donc chercher des perles, en théorie c'est reconnaissable dans la chambre de son frère qui n'en porte pas, mais en pratique c'est petit et donc ça se glisse partout. La recherche semble d'ailleurs doucement agacer Emery qui se montre un peu plus brusque lorsqu'elle ouvre l'un des tiroirs du bureau. La Gutiérrez s'affaire quant à elle à regarder sous le lit, mais lorsqu'elle se redresse elle constate que l'autre ne cherche plus vraiment – ou alors dans un tas de feuilles, ce qui fait pas sens pour des boucles d'oreille. « Tu cherches tes boucles d'oreille ou un dessin ? » Elle lui avait dit ne vouloir que ses bijoux, mais ça ne semble maintenant plus être son objectif principal. Quoique la brune n'en sait rien, puisque l'autre ne semble pas l'écouter, concentrée sur les dits dessins jusqu'à ce qu'elle en choisisse un et... le déchire, ce qui fait immédiatement voir rouge à Sara. « Hé ! » La blonde semble s'en foutre, ouvre un tiroir, un autre, mais referme le tout en grognant. « Putain. » Emery a l'air affectée mais soudainement elle s'en fout, ne voyant que les morceaux de dessin déchiré sur le bureau. Elle se fout de savoir ce qu'il y avait dessus, trouve juste ça inadmissible. « Il aura vraiment trouvé le moyen de me faire chier jusqu’au bout. » Elle l'entend à peine marmonner, de toute façon pour parler aussi bas l'autre ne s'adressait sans doute même à elle. « Si c'est pour déchirer ses dessins, vaut mieux que tu sortes de sa chambre et qu'il te les rapporte un autre jour, tes boucles. » Comprendre : si elle recommence, la Gutiérrez va la dégager à grand renfort de coups de pied au cul s'il le faut. Son frère a peut-être été un con, mais ce n'est pas une raison pour s'en prendre à sa passion.

L'avertissement donné, Sara lui accorde une dernière chance de continuer à fouiller sans rien détruire. Ni meuble, ni dessin, ni quoi que ce soit d'autre et ce quelles qu'en soit les raisons – sinon elle va comprendre que le fort caractère et la propension aux mauvaises décisions, c'est un truc de famille ici. Mais la blonde semble regarder autour d'elle sans savoir où chercher. En même temps, la Gutiérrez aurait tendance à dire qu'elle a déjà chercher partout et ferait mieux de lâcher l'affaire, quitte à ce que Cesar les retrouve lui-même ses boucles et les lui rapporte – au risque de se faire arracher un œil, sans doute. « Au moins il n’y a pas de drogues dans ses affaires. Il part tellement en vrille qu’on aurait pu se demander. » La brune secoue a tête. « C'était la première fois qu'il prenait des trucs, et j'doute qu'il recommence, » fait-elle remarquer, pouvant quelque part pas s'empêcher de défendre son frère. C'est pas un toxico, de toute façon. « T’as déjà entendu parler d’une certaine Murphy ? Et tu connaissais la nana des stories ? J'imagine que t'as tout vu. » Elle fait non de la tête. « Non je connais pas de Murphy. » Enfin si, depuis que Cesar lui a raconté toute l'histoire un peu plus sobre, mais c'est pas la question. « Et je connaissais pas non plus la nana de ses stories. On n'a pas tellement de potes en commun, avec Cesar. » Notamment parce que jusqu'à peu le cadet ne sortait pas et lui reprochait même de le faire. Elle se demande même où est-ce qu'il a bien pu trouver des potes cools avec qui sortir, en fait. « J'ai pas vu de perles. Et j'doute que tu les trouves dans cet état. » Elle a l'air encore super énervée, voire même plus qu'à son arrivée, et c'est pas ce à quoi s'attendait Sara en la laissant entrer. « Je dirai à Cesar que t'es passée et que tu cherchais tes boucles d'oreille. S'il les retrouve, il pourra te les rapporter. Ou j'peux même le faire moi, si tu me files ton adresse. » Si ça peut éviter à son frère de se faire assassiner, elle veut bien faire l'effort.

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Ce serait fantastique s’ils pouvaient être quittes juste comme ça, si aller s’envoyer en l’air avec le premier gars venu pouvait effacer toute la douleur et la rancœur qu’elle éprouvait envers Cesar. Une simple transaction du type ‘tu l’as fait, je l’ai fait, on est à égalité, tout va bien’. Em ne répondit rien d’autre qu’un rire nerveux, préférant tenir sa langue de peur de vraiment exploser. Elle pourrait tourner en boucle sur combien tout était foutu maintenant, sur le fait que Cesar s’était bien assuré qu’ils ne se remettraient jamais de sa trahison. Elle aurait voulu pouvoir s’en foutre mais le mensonge et la tromperie continuaient de la hanter au point de la faire se comporter tout sauf rationnellement. Elle ne devrait pas être ici, ne devrait pas faire la tempête dans la chambre de son désormais ex, cracher tous les sombres dossiers à sa sœur par simple besoin de se défouler. C’était puéril, immature, mesquin, et ça ne la faisait pas se sentir mieux. Elle espérait juste qu’il aurait envie de s’enterrer quand il apprendrait tout ce qu’elle avait balancé. Il y avait difficilement plus malsain. Surtout quand ce qu’elle racontait ne les affectait pas qu’eux. Emery s’en mordrait probablement les doigts en y repensant d’avoir exposé aussi Maisie de la sorte. Surtout quand son nom de famille franchit les lèvres de Sara. Visiblement, les deux jeunes femmes se connaissaient et Em venait tout simplement de balancer un aspect très privé de sa vie sexuelle. On pouvait vraiment piétiner tous ses principes sous la colère. « Oui. Elle-même. Et si tu la connais, tu sais qu’elle vaut mille fois mieux que ton frère. » A tous les niveaux possibles.
Et rien que pour cette raison, la blonde savait qu’elle ne voulait pas repartir sans ses quelques affaires. Elle ne voulait pas prendre le risque de recroiser Cesar. Vu l’état dans lequel elle se mettait alors qu’il n’était même pas là, elle ne préférait pas imaginer ce que sa présence lui ferait. Il n’y aurait rien qu’il puisse faire correctement. Que ce soit des excuses, un mea culpa, des justifications, des pleurs ou des cris, rien ne les aiderait à apaiser la situation. La distance était sans doute la meilleure idée possible. Plus les minutes de recherche passaient, plus Emery se sentait perdre patience. Ses boucles d’oreilles semblaient introuvables. La réaction mature aurait probablement été d’envoyer un message à Cesar et d’attendre de savoir où il les avait mises, mais il y avait ce sentiment d’urgence qu’elle n’expliquait pas. Comme si découvrir les dessins avait été la goutte d’eau qui avait fait déborder le vase. Les mots de Sara effleurèrent à peine ses oreilles alors qu’elle parcourait les feuilles, découvrait des dessins d’elle. Ils étaient bien réalisés, oui. Ils étaient beaux. C’était le fait qu’il puisse penser à elle assez pour vouloir la dessiner qui lui filait la nausée. Ils n’étaient pas datés mais elle ne chercha pas à comprendre, les détruisant sans la moindre once de réflexion. C’était presque symbolique de leur rupture. Quand il reviendrait, il saurait que ça ne servait plus à rien de ne serait-ce que penser à elle. La Dawson n’en avait rien à foutre des remontrances, lançant un regard irrité à Sara. « C’est peut-être le cas pour toi, mais j’aime pas l’idée que mon ex ait des dessins de moi. Ça fait creep, et il peut aller se faire foutre avec ses croquis. » Elle n’avait après tout touché qu’à ceux qui la représentaient.
Elle arrivait à bout d’idée pour les endroits où elles auraient pu être abandonnées et plus elle séchait, plus Em se sentait frénétique. Elle ne voulait pas être en contact avec Cesar, encore moins après sa visite ici. Il était hors de question de le voir pour qu’il lui ramène ses boucles. Cela ne lui procurait aucun plaisir de parcourir les affaires du Gutiérrez comme si elle était chez elle. Dans un sens, c’était encore plus frustrant de ne rien trouver d’incriminant. Ça aurait été plus simple à encaisser qu’il ait merdé sur le long-terme plutôt qu’une seule et unique fois, la fois de trop pour eux. « Il peut bien faire ce qu’il veut. » Ce n’était plus son problème. Elle avait passé trop de temps à le soutenir et à le porter à bout de bras pour au final le regretter amèrement. S’il décidait de couler, elle ne serait plus là pour le voir. La pêche aux informations était au moins aussi infructueuse que la recherche des boucles d’oreilles. Ça ne l’étonnait qu’à moitié, Sara ne ressemblait pas à son frère. Em savait des multiples histoires qu’ils n’étaient pas extrêmement proches avec Cesar, alors évidemment qu’ils n’allaient pas fréquenter le même cercle. « Peu importe. » Elle s’arrêta de fouiller, laissant son regard errer dans la chambre. Elle était résignée. Elle avait besoin d’air. « J’vais déménager, je veux pas qu’il ait ma nouvelle adresse. » Elle se frotta le visage, se pinça l’arête du nez pour se laisser une seconde de réflexion. « Dis-lui de les filer au proprio du dojo quand il les retrouvera. » Ils n’auraient pas à se parler comme ça. « Merci de m’avoir laissé chercher quand même. Je sais où est la sortie. » Elle récupéra les trois babioles qui lui appartenaient et quitta la chambre dans un regard derrière elle. C’était un bien assez gros désastre comme ça.

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@Emery Dawson & Sara Gutiérrez
Début février 2023, Maison de Maritza, Spring Hill

Si Sara se sentait déjà privilégiée rien qu'en apprenant que son Cesar avait une petite-amie, dont il veillait bien à ne parler à personne dans la famille – pas si étonnant que ça, quand on y réfléchit –, maintenant elle peut carrément discuter avec la petite-amie en question. Un privilège qui se retourne cependant contre elle lorsqu'Emery semble vouloir qu'elle prenne parti pour elle dans cette histoire, ce qui ne risque pas d'arriver. Elle reste neutre en ne disant simplement rien, mais intérieurement – et son visage perplexe le montre sans doute un peu – elle se range du côté de son frère en ce qui concerne cette ex mystérieuse qu'il a larguée. Enfin, elle ne s'attendait quand même pas à ce que l'ex en question s'appelle Maisie, comme sa collègue, et vu la proximité d'âge entre elle et Cesar elle se demande même si ce ne serait pas la même personne. « Oui. Elle-même. Et si tu la connais, tu sais qu’elle vaut mille fois mieux que ton frère. » Tellement pas. « Je la connais pas trop, » lancé avec un haussement d'épaules, pour qu'elles passent plutôt à autre chose que discuter de sa collègue qui se prend trop souvent pour sa patronne. Elle apprécie Maisie, qu'on ne s'y trompe pas, mais Cesar est son frère et a par conséquent une avance considérable en ce qui concerne l'affection qu'elle lui porte. Même s'il s'est comporté comme un con avec la pauvre Emery, qui d'ailleurs est toujours très très énervée à ce qu'elle voit. Sara se dit qu'elle ferait mieux d'en toucher deux mots à son cadet, peut-être quelque chose du style c'est mort, si tu retournes la voir elle va t'arracher les yeux parce que c'est l'impression que la blonde donne depuis qu'elle est arrivée. Pourtant elle a eu le temps de vider son sac, depuis qu'elle a passé la porte de chez les Gutiérrez.

Emery semble toujours autant sur les nerfs lorsqu'elle commence à fouiller le bureau, Sara regardant quant à elle sous le lit au cas où les fameuses boucles d'oreille soient tombées d'une table de chevet et aient roulé. Ne trouvant rien du tout, elle se relève et constate que la blonde fouille à présent des dessins de Cesar. Qu'importe ce qu'ils représentent, ce n'est pas là qu'elle va trouver ses bijoux, mais le fait que la Gutiérrez tente de le lui faire remarquer n'y change rien : Emery fouine là-dedans et en tire quelques uns qu'elle déchire malgré ses protestations. C'en est trop pour Sara qui cette fois la menace directement de sortir : elle a été patiente en ce qui concerne sa brutalité envers les meubles, ne le sera absolument pas lorsqu'il s'agit de ce qu'elle sait être la plus grande passion de son petit frère. Et elle se fout bien du regard courroucé que lui lance la blonde, elle est prête à la virer d'ici à grand coup de pieds s'il le faut. « C’est peut-être le cas pour toi, mais j’aime pas l’idée que mon ex ait des dessins de moi. Ça fait creep, et il peut aller se faire foutre avec ses croquis. » « T'en déchires un seul autre, tu dégages, » qu'elle répète, sans hausser le ton, simple rappel doublé d'une menace absolument pas dissimulée. Elle se fout de savoir que ces dessins représentaient Emery, elle veut juste protéger le travail de son cadet qu'elle sait si important pour lui.

Elle voudrait bien calmer l'ex en furie mais n'a aucune idée de comment elle pourrait s'y prendre. Elle essaie pourtant, à sa manière, soulignant le fait que Cesar recommencera sans doute pas à toucher à de la drogue – c'était la première fois, et sûrement la dernière vu l'état dans lequel elle l'a récupérée le soir-même et retrouvée le lendemain en réalisant ce qu'il avait fait. Bon elle lui a aussi proposé de coucher ailleurs elle aussi, histoire qu'ils soient quittes, mais ça c'est peut-être un détail qu'elle omettra de mentionner à son frère – ou pas, elle voit pas bien le mal vu que c'est lui le premier à avoir merder. « Il peut bien faire ce qu’il veut. » Pour la drogue, ouais, enfin c'est pas ce que dit son regard, Sara s'en rend bien compte, se demandant si la blonde sait vraiment ce qu'elle veut de son côté. Enfin, c'est pas comme si elle pouvait se la jouer conseillère en amour, méprisant ne serait-ce que l'idée d'être en couple elle-même – et la trouvant ridicule chez les autres, bien souvent. Ni même aider Emery à mieux comprendre ce qu'il s'est passé, ne connaissant ni Murphy ni les autres fréquentations de son frère, ce qui n'est pas étonnant lorsqu'on sait à quel point c'est inhabituel pour Cesar de sortir comme il le fait depuis peu. « Peu importe. » La blonde baisse les bras et Sara se dit que c'est pour le mieux, elle allait finir par péter un meuble et la perspective de devoir lui botter le cul pour qu'elle se casse était loin de la tenter. Là au moins, elle va partir de son plein gré, c'est tant mieux. Âme charitable, elle se propose même de transmettre un message à son frère à propos des boucles d'oreille toujours introuvables, et même de les ramener elle-même à Emery si ça peut éviter un meurtre. « J’vais déménager, je veux pas qu’il ait ma nouvelle adresse. » À mentionner à Cesar, ça, histoire qu'il ait pas l'idée de se pointer devant chez elle avec un bouquet de roses et de passer pour un con – enfin encore plus pour un con. « Dis-lui de les filer au proprio du dojo quand il les retrouvera. » « D'accord. » C'est moins chiant, elle n'a même pas à se déplacer, ça l'arrange. « Merci de m’avoir laissé chercher quand même. Je sais où est la sortie. » « De rien. » Et elle la regarde récupérer quelques trucs avant de se barrer, lâchant un long soupir après avoir entendu la porte d'entrée se fermer. Et après on se demande pourquoi ce genre d'engagement ne la tente pas du tout, vraiment ?

Fin

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