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 it's where our demons hide - isaac

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Message(#) Sujet: it's where our demons hide - isaac it's where our demons hide - isaac EmptyMar 17 Avr 2018 - 21:12


isaac & arthur

Mercredi soir … Le milieu de semaine pointe le bout de son nez et tu es déjà épuisé. Pourtant, tu n’as pas Abel cette semaine mais la fin de la saison de baseball approche et tu mets toute ton énergie à essayer de faire gagner ton équipe une dernière fois avant que certains ne disent au revoir à ce sport, du moins en mode compétition, car ils ne sont pas assez bons pour se qualifier pour les équipes universitaires. Tu veux qu’ils gardent tous un bon souvenir, souvenir qui lancera la saison prochaine et les recrutements que tu vas devoir mener bientôt. Tu préfères te concentrer sur tes copies pour l’instant. S’il y a bien un point positif en étant professeur de mathématiques, c’est que la correction des devoirs de tes élèves ne te prend pas des heures. Le résultat est soit juste, soit faux. Il n’y a pas de tergiversations à avoir. Bien sûr, tu prends le temps de regarder leur résonnement pour savoir comment mener au mieux la correction lors du prochain cours mais la notation ne peut pas être injuste ou à l’appréciation du professeur. Si le résultat est juste tu as le point, si le raisonnement l’est mais le résultat non, tu es la moitié ou le quart en fonction et sinon tu as 0 à la question. Il n’y a rien de plus simple et cela te permet d’avancer assez rapidement. Quand tu as terminé les corrections, tu regardes les prochains cours que tu as préparé pour vérifier que tu n’oublies rien et qu’aucune modification n’est à faire. Alors que tu ranges tes affaires, tu te rends compte qu’il est encore tôt. Vingt et une heures … Le soleil ne s’est pas encore couché sur Brisbane et alors que tu regardes ton téléphone pour vérifier que personne n’a essayé de te joindre, tu vois que tu as un appel manqué d’Isaac. Ce dernier t’a également envoyé un texto pour te dire que ce n’était rien d’important et de ne pas t’inquiéter mais tu ne peux t’empêcher de t’inquiéter légèrement. C’est toi qui as retrouvé Isaac juste après sa tentative de suicide. On t’a assez répété à l’hôpital que si tu n’avais pas été là au bon moment, il ne serait sans doute plus là aujourd’hui. Tu préférais ne pas penser à cette possibilité et une idée germa dans ton esprit. Quand Isaac était rentré chez lui, les jours où Abel était chez Angelina, tu avais emménagé chez lui. Tu ne le faisais plus désormais, plus vraiment mais passer la soirée avec ton ami te paraissait être une bonne perspective. Ton téléphone à la main, tu composais le numéro de la pizzeria qui se trouvait à quelques pas de chez toi. Depuis que tu avais emménagé à Toowong, tu te trouvais à proximité de tes amis qui habitaient initialement dans ce quartier. Isaac habitait près de chez toi ce qui faisait que tu n’avais pas besoin de beaucoup marcher pour aller chez lui et ce qui facilitait grandement ta petite surveillance à distance. Une dizaine de minutes plus tard, tu quittais ta maison pour t’arrêter au petit supermarché et acheter un pack de bières. Tu vas ensuite chercher les pizzas et c’est armé de ce combo parfait que tu te rends chez Isaac. Il est hors de question de passer la soirée de mauvaise humeur mais tu sais très bien qu’à un moment donné, ce soir ou un autre soir, il va falloir que vous parliez réellement de ce qui s’est passé. Quand tu arrives devant chez le jeune homme, tu appuies sur la sonnette et ce dernier ne tarde pas à venir t’ouvrir. « Salut ! J’ai bien reçu ton appel, désolé je corrigeais des copies mais au lieu de se parler à travers un combiné, j’ai préféré débarquer avec ce qu’il faut. Tu veux bien de moi ? » Lui demandas-tu en lui montrant les bières et les pizzas que tu tenais dans la main. Bien entendu, tu avais pris vos deux préférées …
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Isaac Jensen
Isaac Jensen
le coeur au bout des doigts
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ÂGE : 38 ans (13.05.85)
SURNOM : Isy
STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur
MÉTIER : Infirmier au service des urgences, vice-président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023)
LOGEMENT : Sa maison, située au #17 toowong, est devenue leur foyer en octobre 2021, duquel irradient épanouissement, plénitude et bienveillance
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TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant
PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnostic
CODE COULEUR : Isy s'exprime en #9966ff ou slateblue
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grisy
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(s4) épreuve semaine 4grace #6martin
(s5) épreuve 1 semaine 5épreuve 2 semaine 5épreuve 3 semaine 5résultats
(finale) grace #7raftinggrace #8grace #9
AVATAR : Julian Morris
CRÉDITS : eternal-lust (ava), solosands (sign), loonywaltz (ub), la confiserie (illustration personnalisée), am (tinder), harley (gifs), Drink Positive (gif maddy/isy), may0osh (gif olivia), wcrldofresources (gif matilda), truelove (gif grisy)
DC : Kai Luz & Max Novak
INSCRIT LE : 08/04/2018
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Message(#) Sujet: Re: it's where our demons hide - isaac it's where our demons hide - isaac EmptyJeu 19 Avr 2018 - 2:58


toowong :: logements

Je suis en équilibre sur le fil de ma vie, je suis quelques bribes de tout ce que j'ai écrit.

Je rentrais de mon rendez-vous avec le psychiatre lorsque je l'ai enfin revue. Elle s'était installée sur les marches menant à mon domicile, cette maison de laquelle je l'avais chassée sans cérémonie il y avait des mois - une autre vie - de cela. J'aurais reconnu sa silhouette entre mille, si bien que dès l'instant où mon regard se posait sur elle, mes gestes se stoppèrent. Je restais ainsi, au milieu du trottoir, en suspens, le cœur manquant un battement, le souffle retenu. Mes pupilles scrutaient avidement chaque centimètre de son être, puis un rictus vint étirer mes lippes. Nerveusement, mes doigts se refermaient sur les babioles reposant dans les poches de ma veste et doucement, le souffle que je retenais filait entre mes lèvres.

Je n'avais pas pensé la revoir, j'étais même parvenu à faire une croix sur l'idée que je ne la reverrai plus, que je ne lui parlerai plus. Les jours suivants ma tentative de suicide, l'on m'avait dit qu'elle était passée aux urgences, en quête de nouvelles, les traits tirés par le souci, le cœur rangé par la culpabilité. Apparemment, la sortie lui aurait été montrée. Quelqu'un l'aurait également mise en garde contre le futur - mon futur -, lui priant de choisir quel place elle souhaitait m'accorder dans sa vie, parce que de toute évidence, elle détenait une emprise destructrice sur mon être.

Ces bribes du passé m'avaient permis de tirer la conclusion que Chloe avait fait son choix. Qu'elle était sortie de ma vie définitivement, constatant qu'elle ne m'apportait rien de bénéfique, depuis qu'elle avait décidé que notre histoire n'était plus génératrice de son bonheur. Si j'avais refusé, rejeté et nié énormément d'éléments afférents à mon geste assassin, celui-ci, j'étais parvenu à l'intégrer. Malheureusement, il possédait une faille.

Elle avait dû sentir mon regard brûler sa chaire, puisque d'un geste vif, son visage me fit face. Ses boucles brunes rebondirent sur ses épaules dénudées et le cœur martelant ma poitrine, j'avais réduit la distance qui nous séparait. A quelques pas de sa personne, elle se levait et je fixais son visage, muet. Le silence nous engloba, de plus en plus lourd, jusqu'à ce que je passe un bras derrière son dos et ouvre la porte de ma maison. Rien de bon ne pouvait se dérouler à la vue de tous. Je pénétrais la demeure, mon ex fiancée sur mes talons. Puis, résigné à l'idée de devoir prendre partie à une conversation bon gré mal gré, je m'installais sur les marches de l'escalier en face de la porte d'entrée. Les secondes silencieuses s'évanouirent, frisant l'éternel, un couperet apeurant planant au-dessus de ma tête. Finalement, sa voix retentit : « On m'a déconseillé de venir te voir, mais c'était plus fort que moi. Je voulais m'assurer que tu... Que ça va... » « Je vais bien, » Lui rétorquais-je promptement, d'un ton que la rancœur rendait catégorique. Je lis la surprise sur son visage, qui s'adoucit vivement. Cette femme me connaît sur le bout de ses doigts, la berner frôle l'impossible. « Je suis désolée, pauvre amour. Je ne pensais pas te faire autant de peine... Je ne pensais pas... » Mes sourcils sont froncés, dans une expression que je ne saurais déceler tristesse ou colère. « Je ne vais pas si mal que ça, » lui assurais-je, encore soucieux de son bien-être. Elle me dévisage sans merci, plane dans un moment d'hésitation, puis articule : « Isy... Tu ne peux pas aller bien. » Cette fois, il s'agit bien de colère qui chauffe progressivement mon sang, je ne peux le nier. Je me lève et Chloe reprend vivement : « Je te dis ça pour ton bien et je te connais. Tu ne peux pas aller de l'avant en ignorant... Ce que t'as fait. » Je m'apprête à lui répondre, mais la jeune femme reprend : « Tu ne peux pas te voiler la face, tu ne peux pas te fermer les écoutilles ainsi, refuser de voir la vérité. Tu as le droit de ne pas... Aller bien. Ce sont nos rêves qui se sont brisés... Tes rêves. Tes projets. Ta vision du futur. Et... Je suis désolée.. J'aurais dû te dire pour... Le bébé. Avant de... » « Arrête. » Un simple mot, tranchant, qui annihile ses prochains termes, éradique une suite éventuelle à cette conversation. « Va-t-en, okay ? Va-t-en et ne reviens plus. Si tu as besoin de quelque chose de la maison, passe par ta sœur. » Je déglutis et plonge une dernière fois mon regard dans le sien. « Ça fait trop mal de te voir. » Un silence débute, auquel je coupe court en ouvrant la porte d'entrée et lui signifiant de l'emprunter. Je compte les secondes après son départ, m'imaginant qu'au bout d'un nombre magique atteint, il sera certifié qu'elle sera partie à jamais. Je me retiens de bouger, comptant comme un pieux prie son dieu. Puis, je m'autorise à me mouvoir, reprends place sur les marches de l'escalier, plonge mon visage dans l'obscurité de mes paumes. Je me concentre sur les battements de ce palpitant qui m'a prouvé être à la fois tenace et chanceux. Je m'oblige à demeurer dans cette position le temps que le cocktail explosif de sentiments menaçant mon être se calme. Puis, une fois que je me sens en maîtrise d'actes possiblement raisonnés, j'ouvre de nouveau les yeux sur le monde et monte à l'étage.

S'en suivra une autre raison de cœur brisé. Du grenier, j'extirpe les vieux cartons de déménagement que j'avais gardés lorsqu'Arthur m'avait présenté ses plans d'achat immobilier et qui n'avaient finalement jamais été utilisés. Je fais le tour dans les pièces du haut, emplissant quelques cartons. Je reviens sur mes pas, armé de mes récipients, et attaque le salon. Mes gestes sont clairs, sans appel : tout ce qui me rappelle trop Chloe y sont enfermés. Hargneux, vexé, effrayé même par les propos qu'elle a tenus à mon égard, je désinfecte de sa trace les lieux de mon domicile. Quitte à vivre dans le plus que sobre. Quitte à effacer des années de vie. J'enferme tout dans ces cartons fatidiques, que je stocke ensuite dans un coin reculé de l'étage. J'ai l'impression d'agir frénétiquement, tel un drogué à la recherche de sa substance dont il a cruellement besoin pour passer l'heure, sauf que moi, j'ai besoin de supprimer ces objets auxquels je tenais tant encore une heure plus tôt. Que je chérissais, dans lesquels je me perdais, emplis de nostalgie et d'amour meurtri. Je ne suis plus capable de revoir ces souvenirs, ces objets où ricochent ma peine. Lorsque les cartons en ma possession sont pleins, j'attrape mes clefs de voiture dans le but d'aller en chercher d'autres. J'ai encore la cuisine à épurer et je ne veux pas me stopper en si bon chemin. Installé derrière mon volant, je constate que ma jauge d'essence est misérablement au plancher. Je fronce les sourcils, incrédule et constate que manifestement, mon véhicule a été pris pour une station-service. La colère que je retiens depuis le passage de Chloe, depuis sa tromperie, ses mensonges, notre rupture, éclate violemment. Mon pied s'enfonce contre le pneu de l'innocente voiture et je plaque violemment la portière protégeant - de toute évidence inutilement - mon réservoir. Bien vite, trois passants d'un âge avancé me dévisagent, me jugent, inquisiteurs, accusateurs. « C'est bon ! » Je vocifère à leur adresse, si courroucé qu'ils en sursautent. Une pointe de culpabilité me fait regretter aussitôt mes dires et gestes, mais j'ai mieux à faire de que m'excuser et aucune envie de m'expliquer - ou m'exposer. Alors, ayant la conscience de devoir avoir toutes les caractéristiques d'un fou furieux, je m'enferme de nouveau chez moi et me laisse glisser contre ma porte d'entrée. J'ai l'impression que le parfum de Chloe y rôde encore, bien que c'est tout bonnement impossible. Je ferme les yeux et au bout de quelques minutes, extirpe mon téléphone portable de ma poche, compose le numéro d'Arthur. Je ne fais pas partie de ceux qui appellent souvent leurs amis, leurs proches. Mais en ce moment précis, je suis désespéré. Je veux juste lui emprunter sa voiture, ou un peu d'essence. N'importe quoi, pour des cartons, pour continuer mon tri, mon vide. J'ai l'impression d'étouffer, que ce mouvement radical que j'ai débuté suite au départ de Chloe m'est essentiel et que ne pouvoir le compléter aura des conséquences désastreuses sur la suite. « Pour une fois que j'ai une idée contre elle... » murmurais-je, désolé, tombant sur la messagerie du professeur de mathématiques. Je raccroche et tapote mon front de l'extrémité de mon téléphone, réfléchissant à une autre solution, revoyant l'air effaré des personnes âgées du quartier alors que je me vengeais contre ma propre voiture, puis celui de Chloe, sincère, désolé, inquiet. Je balance mon téléphone contre l'escalier et le regarde rebondir lâchement sur le plancher. Je me refuse à appeler Loan ou Noa. Qui plus est, autant il y avait quelques minutes j'espérais de tout cœur qu'Arthur me réponde, plus ça allait, plus je me disais que ce refus présentait finalement des avantages. Mon comportement est-il vraiment censé ? Je pose ma tête contre la porte, fixe le plafond quelques minutes, silencieux. Je soupire et attrape mon outil de communication afin d'expédier un message rassurant à Arthur. Un rire aussi sec que sans joie s'extirpe de mes lippes et j'abandonne mon ménage lâchement. Je sors directement de la maison pour me rendre dans la petite cour derrière cette première. L'endroit sans doute le plus neutre de cette acquisition.

Vers les vingt-et-une heures, la sonnette retentit. L'espace d'un instant, je redoute une mauvaise nouvelle - mon ex, des voisins se plaignant de mes agissements de l'après-midi -. Je franchis néanmoins valeureusement le salon séparant la cour intérieure au couloir où se trouve la porte d'entrée. J'ouvre cette dernière et remarque Arthur armé d'offrandes, d'explications et d'invitations. Mes yeux passent des munitions à l'ami et j'articule avec soulagement et reconnaissance : « Oui, bien sûr. » Je me décale pour laisser Arthur pénétrer la demeure, et prononce, rhétorique, à l'adresse de son dos : « Comment dire non ? » Je jette un vif coup d’œil aux cartons bien calés dans le renforcement d'un mur, livrant à mes yeux l'impression de vouloir s'enfoncer dans le plâtre en plus des explications au salon plus que dégarni. « Tu veux qu'on s'installe dans la cour ? Il fait plutôt bon. » Chloe a toujours détesté cette cour, la jugeant désertique. Elle n'a rien de féminin, aucune fleur, aucune décoration. Juste des sièges, le ciel au-dessus de nos têtes et un petit foyer que l'on peut allumer lorsque la fraîcheur s'installe. J'attrape un décapsuleur et tout ce dont on pourrait éventuellement avoir besoin pour savourer les vivres apportées par le jeune père. Je m'oriente vers ce dernier et ajoute, décryptant - ou m'imaginant - un air interrogateur sur son visage : « Ça va ? Tes copies n'étaient pas trop... Éreintantes ? » J'inspire profondément, réalisant que mon cœur bat la chamade. Je repousse mes sensations, me concentrant intégralement sur mon interlocuteur.




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Dernière édition par Isaac Jensen le Lun 14 Aoû 2023 - 22:41, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: it's where our demons hide - isaac it's where our demons hide - isaac EmptyLun 23 Avr 2018 - 8:09


isaac & arthur

En devenant ami avec Noa quand vous étiez encore des gosses et de simples voisins, tu n’aurais jamais pensé qu’au fil des années, vous arriveriez à construire un groupe d’amis solide autour du noyau que vous formiez tous les deux. Pendant longtemps vous aviez formé un duo et puis au lycée, ce duo s’était agrandi pour finir par s’agrandir encore un peu plus à la fac et encore plus tard. C’est assez drôle car tu as l’impression qu’ils ont tous toujours fait parti de ta vie même si ce n’est pas le cas. Seuls Noa et Nicolas ont assisté à l’explosion de ta famille, à ton début de dépression. Et puis Lily est arrivée et sans le savoir elle t’a sauvée avant de te détruire quelques années plus tard. Malgré les divers abandons que tu avais vécus dans ta vie, tu n’avais jamais eu trop de problème à faire rentrer de nouvelles personnes dans ton cercle d’amis. Certains le méritaient, d’autres un peu moins mais globalement, tu savais que tu pouvais compter sur eux. Depuis quelques temps, il semblerait que ton groupe d’amis était en train de vivre des moments difficile. Tu avais l’impression d’être dans une mauvaise série télévisée où tous tes amis s’enfoncent dans leur problème et tu es le seul à pouvoir les sauver mais le poids de cette charge est bien trop lourde. Il n’y a que Nicolas qui s’en sort, Nicolas qui est tellement amoureux qu’il vit dans un monde de bisounours. Noa de son côté est poursuivie par la police pour un meurtre qu’elle n’a pas commis, Loan s’est fait rattrapée par les dettes de sa mère auprès d’un gang de Brisbane et Isaac a tenté de se suicider quelques semaines plus tôt. Toutes ces nouvelles t’étaient tombées dessus en l’espace de deux-trois semaines et tu avais eu du mal à les gérer. Mais tu avais fait face et surtout tu avais remercié les instances suprêmes de t’avoir convaincu de passer chez Isaac le soir où ce dernier avait décidé d’en finir. Tu ne croyais pas du tout en Dieu ou dans une quelconque religion mais le fait de savoir ton ami en sécurité t’avait fait oublier ce détail alors que tu étais dans la chapelle de l’hôpital à attendre des nouvelles de ton ami que tu venais d’accompagner aux urgences. Isaac et toi, vous étiez de bons potes mais vous n’aviez jamais été très proches non plus. Tu connaissais Nicolas depuis plus longtemps et vous aviez formé un duo inséparable au lycée et à l’université ce qui vous avait rapproché. Cela pouvait sans doute expliquer pourquoi tu ne t’étais pas douté une seule seconde qu’Isaac était mal à ce point. Jamais tu n’aurais pu t’en douter, pas avec les conversations que vous aviez eues. Oui, tu étais au courant de ce qui lui était arrivé avec son ex fiancé, tu lui avais promis de le soutenir d’où ta visite le soir fatidique mais jamais il ne t’avait traversé l’esprit qu’Isaac pouvait en arriver là. Comme quoi, les gens que vous pensez connaître peuvent vous surprendre.

Voilà pourquoi, quand tu recevais un appel d’Isaac, tu n’étais jamais très rassuré. Particulièrement quand tu le loupais et qu’après venait un message te disant que tout allait bien. Tu avais pu discuter avec les médecins au fil des jours qu’Isaac avait passé à l’hôpital. Il s’était avéré que ton ami avait du mal à accepter qu’il ait tenté de se suicider. Tu savais qu’il était suivi par un psychiatre et cela te rassurait car tu étais bien incapable de l’aider, toi le petit prof de maths. Tu pouvais le soutenir mais pas l’aider à aller mieux, pas vraiment. Vu que tu avais fini ce que tu devais faire pour le boulot, tu avais décidé de te rendre chez ton ami qui habitait quelques maisons plus loin. Et comme tu n’aimes pas arriver les mains vides, tu décides d’amener avec toi deux pizzas et un pack de bières pour passer une petite soirée tranquille. Quand tu arrives devant chez Isaac, tu sonnes à la porte et quelques minutes plus tard il vient t’ouvrir, étonné de te trouver là. Il ne semble pas t’en vouloir cependant et après ton petit speech d’introduction t’invite à rentrer : « Oui, bien sûr. Comment dire non ? » Un grand sourire se dessine sur ton visage alors que tu passes le pas de la porte. « Tu ne peux pas dire non, j’ai pris la pizza préférée. » Lui dis-tu en lui montrant les boîtes. Une fois à l’intérieur, tu ne manques pas de remarquer qu’il y a des cartons dans l’entrée mais tu préfères ne pas les mentionner. « Tu veux qu'on s'installe dans la cour ? Il fait plutôt bon. » Tu hoches la tête et tu suis ton ami vers la petite cours dans laquelle vous avez l’habitude de vous poser. Sur le chemin, tu remarques que des objets ont disparu par rapport à ta dernière visite mais tu ne commentes pas, il y aura certainement le temps pour cela plus tard. C’est étrange mais depuis la tentative d’Isaac, vous n’en aviez pas parlé. Cette expérience vous avait rapproché mais vous n’aviez pas encore parlé de la chose. « Ça va ? Tes copies n'étaient pas trop... Éreintantes ? » Arrivés dans la cours, tu poses tes emplettes sur la table qui n’attend que ça. Tu ne tardes pas à ouvrir les boîtes à pizza avant de répondre à ton ami : « Non, contrairement à beaucoup, c’est une tâche qui ne me dérange pas. Et puis c’est facile. Soit c’est juste, soit c’est faux. Je n’ai pas besoin de relire la copie cinq fois pour être sûr d’avoir capté tout ce que mon élève veut me dire. » Dis-tu en haussant les épaules. Les maths avaient toujours été d’une simplicité surprenante pour toi. « Et ça va. Abel est chez sa mère, je le récupère en fin de week-end. Et toi comment tu vas ? Désolé d'avoir loupé ton appel. » Lui demandas-tu ne manquant pas de remarquer que ton ami n’était pas des plus à l’aise.
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Message(#) Sujet: Re: it's where our demons hide - isaac it's where our demons hide - isaac EmptyDim 29 Avr 2018 - 18:43



Je suis en équilibre sur le fil de ma vie, je suis quelques bribes de tout ce que j'ai écrit.

Un mélange d'embarras et de soulagement m'envahissait en reconnaissant Arthur sur le pas de ma porte. Une partie de moi se sentait mal à l'aise, n'assumant pas les actes impulsifs dont elle avait été l'auteure quelques heures plus tôt, et que les cartons immobiles ressassaient de manière un peu trop interdite. L'autre partie s'avérait réconfortée par la présence de quelqu'un qui altérait la vision de Chloe encore gravée dans ma mémoire visuelle. J'invitais mon ami, armé d'offrandes alimentaires, à pénétrer la maisonnée. Rapidement, je lui suggérais de s'installer dans la cour arrière, que j'affectionnais de plus en plus. Ce petit terrain avait soulevé plus d'une soirée entre amis, souvent entre mecs, les femmes préférant le confort et la chaleur de la demeure. Aujourd'hui, c'était l'un des espaces m'appartenant auquel je ne pouvais pas positionner réellement mon ex fiancée, et cette imperméabilité à la jeune femme qui m'avait tant accablé de chagrins était simplement salvatrice.

Arthur acceptait ma proposition de s'installer dans la cour et promptement, nous y prîmes place. J'interrogeais mon interlocuteur sur la correction de ses copies. L'enseignement était bien une voie que je n'aurais jamais suivie. L'idée de retourner au secondaire me révulsait, surtout dans le cadre d'y emprunter la place de professeur. Je me doutais qu'Arthur savait sans grande peine tenir une classe à carreaux, mais ça devait être réellement fatiguant de cadrer des têtes blondes, répéter inlassablement les mêmes leçons. Sauf si on est passionné par la matière que l'on enseigne, ce qui était le cas j'imaginais bien du Iver.

« Non, contrairement à beaucoup, c’est une tâche qui ne me dérange pas. Et puis c’est facile. Soit c’est juste, soit c’est faux. Je n’ai pas besoin de relire la copie cinq fois pour être sûr d’avoir capté tout ce que mon élève veut me dire. » Un fin sourire étira mes lèvres. Le caractère manichéen de cette matière était en effet charmant. Il n'y avait pas de demi-mesure, aucune nuance, aucune interprétation possible. Soit on obtenait le juste résultat, soit on connaissait le désarroi d'être à côté de la plaque. L'on pouvait prendre goût à cette simplicité, cette limite claire entre le vrai et le faux. « Les joies de l'arithmétique, il n'y a pas cinquante résultats possibles, pas d'éternel raisonnement ni argumentation. Soit t'es dans le vrai, soit tu t'es gouré. Les maths ont le mérite d'être clairs dans leur impartialité. » Je prenais place sur un des sièges, la table bien garnie de pizzas appétissantes et bières désaltérantes. Ce ne serait pas mal, une vie rythmée de décisions aussi catégoriques que les copies d'Arthur. Je n'aurais pas besoin de déblatérer des heures durant avec mon psychiatre, il se contenterait peut-être d'assumer que puisque j'étais en vie et je n'avais pas menacé mes jours dernièrement, je me portais bien. Or, la psychologie humaine était bien plus compliquée et contestée que cela, ainsi, j'étais confiné à revoir le minois du spécialiste jusqu'à ce que je parvienne à l'affubler des termes qu'il désirait tant m'entendre articuler et que j'emprisonnais au fond de mon être comme si ma santé mentale en dépendait. Sur ce principe de base, nous nous heurtions à une opposition diamétrale.

« Et ça va. Abel est chez sa mère, je le récupère en fin de week-end. Et toi comment tu vas ? Désolé d'avoir loupé ton appel. » Je levais les yeux, extirpé de mes pensées. Si j'étais heureux qu'Arthur voit son fils en fin de semaine et qu'il se porte bien, la suite de sa réplique nourrissait le malaise que je tentais calmer. Je m'enfonçais contre le dossier du siège, expliquant d'un ton qui se voulait détaché :« Ne t'en fais pas pour ça, ce n'était rien. » Un silence de quelques secondes s'installa et je me sentais obligé de préciser : « Un petit malin s'est amusé à prendre ma voiture pour une station-service. Rien de bien... Important. En vérité, je m'en serai voulu d'avoir interrompu ton boulot pour ça. » J'étais sincère en livrant ces mots, mais si Arthur avait décroché son téléphone quelques heures plus tôt, il aurait eu au bout du fil un Isaac dont le besoin vital était de sortir de chez lui pour obtenir des cartons et compléter son radical ménage. Je sentais encore en moi un monstre fébrile me sommant d'éradiquer tout élément infesté de l'aura de Chloe, que j'évertuais tantôt d'étouffer d'illusions grotesques de bien-être, tantôt d'ignorer lâchement. « C'est sympa d'être passé, en tout cas. » ajoutais-je sincèrement. Sans le reconnaître, la présence d'Arthur parvenait à apaiser les sentiments et pensées houleuses que j'avais tendance à entretenir dans ma solitude. « Tu as des plans pour ta semaine avec Abel ? » questionnais-je, estimant bien plus intéressant le quotidien du professeur que le mien.




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Dernière édition par Isaac Jensen le Ven 11 Mai 2018 - 18:24, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: it's where our demons hide - isaac it's where our demons hide - isaac EmptyLun 7 Mai 2018 - 22:35


isaac & arthur

La vérité c’était que tu ne savais pas vraiment comment gérer ce qui était arrivé à Isaac. Tu avais pourtant suivi quelques formations à ce sujet car le suicide n’était pas un sujet étranger quand vous travaillez avec des adolescents, que vous soyez conseillers d’orientation, infirmière, professeurs les élèves pouvaient se confier à vous à tout moment. Mais ces formations ne se focalisaient que très peu sur ce qui se passait après. C’était plutôt le avant et comment gérer ce genre de confession, comment convaincre l’élève de ne pas passer à l’action. Et comment réagir quand on se retrouve face au fait accompli. Depuis la diffusion sur Netflix de 13 reasons why, ce genre de formation était obligatoire. Au moins, tu avais pu réagir la tête froide quand tu avais trouvé Isaac mais aujourd’hui tu te sentais bien seul et tu ne savais pas ce que tu devais faire ou ne pas faire. Par contre, quand tu vis que ton ami t’avait appelé avant de te dire que tout allait bien, tu n’avais pas hésité à aller lui rendre visite. Si Abel avait été avec toi, tu l’aurais amené aussi car tu ne voulais pas laisser Isaac seul s’il avait besoin d’une distraction. Tu avais donc acheté pizzas et bières avant de te rendre chez ton ami. Tu ne prenais pas trop de risques vu que ce dernier habitait désormais quelques maisons après la tienne, c’était assez simple de lui rendre visite et cette proximité te rassurait beaucoup car au moins, Isaac pouvait compter sur toi et tu pouvais être rapidement disponible. Tu fus soulagé de voir qu’Isaac t’accueilli avec un sourire. Tu ne pus t’empêcher de te demander s’il se forçait à sourire pour te faire plaisir ou si c’était sincère. Mais tu chassais cette pensée de ton esprit alors que vous vous dirigiez vers la petite cours où vous alliez certainement passer la soirée car elles étaient encore agréables. Isaac s’intéressa à tes corrections, une activité qui ne te dérangeait guère car tu pouvais souvent la faire en musique ce qui te permettait de faire de nouvelles découvertes musicales. « Les joies de l'arithmétique, il n'y a pas cinquante résultats possibles, pas d'éternel raisonnement ni argumentation. Soit t'es dans le vrai, soit tu t'es gouré. Les maths ont le mérite d'être clairs dans leur impartialité. » Tu hoches la tête. Ce côté manichéen des maths t’avait sans doute plus attiré que tu ne l’avais pensé au départ. En fait tu n’avais jamais réfléchi à ce qui t’avait attiré vers cette matière, pas quand tu étais adolescent mais les mathématiques avaient une logique et cette logique donnait toujours le résultat, le même si les nombres ne bougeaient pas. Et ta vie avait été tellement bouleversée à cette époque que les maths avaient été une sorte de refuge intellectuel alors que le sport te permettait d’extérioriser. « C’est certainement ce qui m’a attiré vers cette matière mais heureusement que tout ne fonctionne pas ainsi, ce serait lassant à force, on pourrait tout prévoir. » Tu n’arrivais pas à imaginer l’intérêt d’un monde où tout serait prévisible, où rien ne serait inattendu. Il y a des moments où l’on ne peut s’empêcher d’espérer que cela arrive mais en y regardant de plus près, on se rend compte que ce serait une existence bien désolante. Du moins à ton avis.

Isaac prit ensuite des nouvelles d’Abel, ce petit homme qui était entré dans ta vie et qu’il avait eu l’occasion de rencontrer à plusieurs reprises. Tu étais fier de ton fils, malgré les circonstances de son entrée dans ta vie, malgré sa timidité et son manque de confiance en lui, tu en étais très fier et tu espérais l’être encore longtemps. Tu espérais aussi ne pas devenir un père complètement aveugle par rapport aux actions de son fils mais tu n’en étais pas encore là. « Ne t'en fais pas pour ça, ce n'était rien. » Tu savais que tu ne pouvais pas toujours être disponible et Isaac le savait aussi mais tu essayais de faire au mieux pour être là quand il en avait besoin. « Un petit malin s'est amusé à prendre ma voiture pour une station-service. Rien de bien... Important. En vérité, je m'en serai voulu d'avoir interrompu ton boulot pour ça. » Tu fronces les sourcils. Quelqu’un avait vandalisé la voiture d’Isaac ? Tu ne pensais pas que ce quartier était un quartier dangereux mais bon, c’est le genre de chose qui arrive partout, sans trop que l’on sache pourquoi. « Ca a dû l’être sur le moment si tu m’as appelé. » Lui dis-tu sans le moindre jugement dans la voix. « Tu sais pourquoi ils l’ont vandalisée ? » Il faudrait pour ça qu’il sache qui l’a fait et peut-être qu’ils aient échangé quelques mots mais bon, peut-être que sans le vouloir Isaac avait énervé le mauvais petit délinquant au mauvais moment, cela arrivait à tout le monde. « C'est sympa d'être passé, en tout cas. Tu as des plans pour ta semaine avec Abel ? » Tu attrapais deux bières et tu les décapsulais grâce aux clés de ta maison. C’était un système alternatif au décapsuleur dont tu étais devenu un prodige depuis le temps. Tu tendis une bière à Isaac avant de lui dire : « Tout le plaisir est pour moi. Tchin ! » Tu tapais ta bouteille contre la sienne avant d’en boire une gorgée. « Je bosse et lui va aller à l’école toute la semaine mais je vais voir s’il n’y a pas une petite activité à faire à Brisbane ou alors Abel pourra inviter un copain ou une copine à la maison. » Il avait quatre ans, tu ne voyais pas d’intérêt à limiter les invitations parce que c’était un garçon ou une fille qui venait chez toi. « Tu as fait du ménage de printemps ? » Demandas-tu curieusement à Isaac car tu n’avais pas pu t’empêcher de remarquer les cartons en venant t’installer. Laissant le silence s’installer, tu profitais des quelques rayons de soleil encore présents et tu finis par demander à ton ami : « Ca va ? Enfin ça va mieux ? » Vous n’aviez jamais abordé LE sujet mais vous n’alliez pas pouvoir y échapper pour toujours.
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Message(#) Sujet: Re: it's where our demons hide - isaac it's where our demons hide - isaac EmptyVen 11 Mai 2018 - 20:07



Je suis en équilibre sur le fil de ma vie, je suis quelques bribes de tout ce que j'ai écrit.

Installés dans la cour extérieure de mon domicile, éloignés des pièces ayant connu ma frénésie de cette après-midi, je me surprenais à respirer plus aisément, plus posément. Le fait qu'Arthur se trouve à mes côtés chassait un bon nombre des pensées qui me malmenaient l'esprit quotidiennement. J'étais désormais capable de repousser les idées noires qui m'avaient envahi sans merci durant plusieurs semaines précédant ma tentative de suicide, néanmoins, d'autres sensations, telles que la culpabilité, la honte, l'inconfort face à l'inconnu grandiose qui se présentait, m'étreignaient et m'étouffaient sans retenue, autorisant peu de répit à mes états d'âme. Mon ami agissait tel un tampon, absorbant les couleurs de ces émotions toxiques pour me rattacher à l'ordinaire de la vie, muni de ses avantages, qui défilait.

J'écoutais mon interlocuteur m'expliquer que l'aspect catégorique des mathématiques l'avait attiré, bien qu'il estimait que la vie était mieux sans cette prévisibilité, cet impératif sans nuances. Ses propos me laissèrent songeur. Il était vrai qu'une vie toute dessinée, sans surprise aucune, deviendrait immanquablement lassante. J'étais également en accord avec l'opinion que l'existence même perdrait de sa valeur si les êtres humains devenaient un jour immortels - le goût de la vie en pâtirait à mon sens. Cependant, il m'était arrivé il n'y a pas si longtemps que cela de tant vouloir prévoir le futur que j'avais du mal à approuver aujourd'hui les dires de mon ami. Je me souviens encore très bien, lors d'une conversation par messages textes, avoir déclaré à Noa à quel point j'aimerai bien pouvoir jeter un coup d’œil sur mon avenir, juste pour voir ce qu'il me réservait. La vérité à ce moment, c'est que je ne souhaitais pas connaître mon avenir, savoir exactement ce dont il était fait - une simple image de 2028 m'aurait suffi amplement. J'avais juste besoin qu'une force extérieure me certifie que mon futur serait mieux que mon présent. Que ça irait mieux, que ça s'arrangerait. La réponse de Noa m'avait d'ailleurs marquée : Mais pour quoi faire ? Elle m'avait royalement cloué le bec, comme la réponse d'Arthur aujourd'hui me laissait sans voix, parce qu'ils avaient tout bonnement tous les deux raison mais je ne parvenais pas à me lier complètement à ces concepts.

Je m'évertuais plutôt à assurer à Arthur que mon appel avait été dérisoire. Sincère, je lui confiais que je préférais qu'il n'y ait pas répondu et lui explicitais la situation avec ma voiture. Je me gardais de lui décrire toutefois le besoin suprême de supprimer toutes traces de Chloe de ma demeure qui m'avait possédé quelques heures plus tôt. Bien entendu, mon ami n'était pas dupe et figurait rapidement que même si à cette minute, le fait qu'il n'ait pas pu me répondre constituait un soulagement, au moment où je passais l'appel, il n'en était aucunement le cas. J'eus un léger rictus, ne le contredisant pas. J'avais beaucoup de défauts, mais jamais n'avais-je été un menteur, ou du moins, jamais n'avais-je menti en plein visage de qui que ce soit. Je taisais beaucoup d'éléments de ma vie, mais je ne racontais pas de mensonges. Mon regard s'éclaircit davantage lorsque l'australien me questionnait sur l'éventualité que je connaisse la raison pour laquelle mon véhicule avait été vandalisé. Je me sentais promptement déconnecté de la réalité, car je n'avais même pas considéré avoir été victime d'un délit ou autre. « Non... » commençais-je, fronçant les sourcils, menant une petite enquête intérieure. « Je pensais plus que c'était un coup de malchance. » Un élan de culpabilité me pinça les entrailles. Et si, justement, quelqu'un m'en voulait tant que j'aie attenté à mes jours qu'il se disait qu'il finirait le travail en commençant un harcèlement de la sorte ? J'allais probablement loin, mais ma culpabilité, elle, était aussi omniprésente qu'oppressante. « J'espère que c'en est un, » articulais-je à demi-mot, alors qu'Arthur décapsulait avec expertise deux bouteilles de bière. Il m'en tendait une et je repoussais autant que possible le monstre coupable qui m'habitait, tout en le remerciant franchement d'être passé et l'interrogeant sur sa semaine avec son fils.

Un sourire honnête dessina mes lèvres alors que le professeur m'annonça que ça lui faisait plaisir d'être ici et qu'il trinquait. Je l'écoutais m'énoncer ses plans, un demi-sourire désormais figé sur mes lippes, qui disparut totalement lorsque les cartons empilés faussement discrètement dans mon salon vinrent animer la conversation. J'inspirais profondément, ayant le drôle de sentiment de me sentir exactement comment le timide et mal assuré Abel pouvait se sentir quand son père le prenait en flagrant délit d'une bêtise de sa part. J'imaginais que mon silence finit par interpeller mon ami, puisque celui-ci surenchérit : « Ça va ? Enfin ça va mieux ? »

Et c'est dans ces moments-là que je m'abomine. Que j'ai envie d'arrêter d'être qui je suis. De changer de vie, de changer de cerveau. Que je me sens ridicule de penser pouvoir me métamorphoser en un claquement de doigts et que plutôt de rêver, il faudrait que je me secoue et que j'aille mieux. Que je redevienne normal, même si j'avais strictement aucune idée de comment faire et aucune conviction que c'était même possible. Je baissais les yeux, défaitiste. Je savais pertinemment qu'Arthur voulait mon bien, qu'il voulait probablement m'aider. Probablement, le terme était même ridicule, puisqu'il m'avait tout bonnement sauvé la vie. Si Arthur n'existait pas dans mon existence, je ne serais plus, c'était aussi simple que ça. Néanmoins, j'avais l'impression d'avoir tâché sa vie, de lui avoir imposé un moment que personne n'aime vivre, ne veut expérimenter. J'ai intervenu dans plus d'une tentative de suicide au cours de mon expérience professionnelle et même si j'ai la vocation d'aider ces personnes-là, je ne me réjouis pas que des individus aillent si mal qu'ils se tuent. Chacun d'entre eux sont marqués dans mon esprit à tout jamais. Ils ne me hantent pas, je sais les gérer, vivre avec ces images. Mais Arthur, le sait-il ? Mérite-t-il que je l'affuble d'une nouvelle dose de malheurs ? De mes malheurs ? Quand je lui ai déjà demandé, arraché, volé énormément ? Ou alors, veut-il simplement que je cesse le silence, au risque de le heurter, de le fâcher ? En définitive, à qui faisais-je le plus de mal ? A lui, à moi ou à nous ?

Une boule indigeste s'était formée dans ma gorge, recueillant tous les mots que je m'interdisais d'articuler, toutes les émotions que je refoulais. Mes doutes martelaient ma poitrine et j'en venais à ignorer prodigieusement quoi répondre. « Ça va ? Enfin ça va mieux ? » Je me répétais ses derniers termes, achevant enfin le silence : « Je sais pas. » Je me rendais compte que cela faisait une bonne trentaine de secondes que je maltraitais l'étiquette ornant ma bouteille de bière et cessais mon geste derechef. Puis, je réalisais que mes propos devaient composer une certaine alarme, ce que je réfutais : « Enfin, si. Ça va mieux. Ça va mieux qu'avant que je - » Le suicide resta en suspens. Je levais enfin les yeux vers Arthur, croisant son regard franchement. J'étais capable de dénigrer ma tentative de suicide, d'assurer avec honnêteté que je la regrettais amèrement ; mais j'étais incapable de prononcer à voix haute que j'avais voulu mourir parce que j'étais inapte à trouver une alternative à ce geste posé en cet instant précis. « Je ne vais pas... Enfin. Je n'ai plus besoin de... » Mes lèvres se scellèrent à nouveau et je fuyais le regard d'Arthur, ne voulant pas y déceler colère ou déception. Désormais, j'arrachais en pleine âme et conscience des bouts formant l'étiquette de ma bière. Mes méninges se pressaient, s'affolaient, à la recherche d'un nouveau fil, d'une nouvelle voie pour fournir une réponse à mon ami qui en méritait amplement une.  

« Chloe est passée cet après-midi. » C'est un chemin sinueux que j'arpentais, mais celui-ci, je pouvais le nommer, le décrire, l'expliciter à voix haute. « Je lui ai dit que je ne voulais plus la revoir et... » Je haussais les sourcils, me donnant un air presque logique. « J'ai entrepris d'empaqueter ses affaires. » Enfin, ses affaires, l'énonciation était un peu erronée. Cela faisait des semaines que Chloe avait repris ses possessions, ses vêtements, ses souvenirs, ses livres. Tout. « Les affaires qui me la rappelaient. » corrigeais-je. « Je n'ai pas fini, il me manque des caisses, » informais-je mon interlocuteur qui, spectateur parfait, ne m'interrompait pas. « J'ai voulu aller en chercher, sauf que ma voiture ne démarrait plus. Et tu connais la suite. » Je terminais mon récit, arraché, saccadé, et doté de la sensation que finalement, je n'avais aucunement répondu à l'interrogation d'Arthur.

Un nouveau silence s'installa entre nous deux, qui était probablement nécessaire à mon interlocuteur pour assimiler le récit décousu dont je lui avais fait part. Armé de la persuasion que je lui en devais davantage, j'ajoutais : « Je ne sais pas si t'es au courant mais Chloe était enceinte. » Mes propos sont lâchés telle une bombe, brutalement, rapidement. J'avais découvert ce fait que quelques temps avant ma tentative de suicide, cette dernière dispute avait en quelque sorte composé la dernière munition vers mon fatal objectif. A moins de l'avoir confiée à quelqu'un en état d'ébriété, je savais pertinemment que consciemment, j'avais conservé cette information pour moi, vouée à infester encore plus mon cœur meurtri. Non pas parce que je ne souhaitais pas que mes amis soient au courant, mais bien parce que j'étais trop lâche pour déclarer ce fait à voix haute. C'était comme si je le rendais réel en le proclamant et il était encore bien trop douloureux pour que je jouisse de cette aptitude. « De moi, » précisais-je, parce que le fait que Chloe m'ait trompé un long moment avec un certain W. était connu du TBBC. « Je l'ai découvert quand elle ne l'était plus. Elle ne voulait pas que je le sache mais... Je l'ai découvert quand même. » Ma bière ne détenait désormais plus aucune étiquette, plus aucune appartenance à quelconque industrie. Elle me semblait nue et faire de ce fait écho à mon propre déchargement de confidences dont j'assénais Arthur, bon gré mal gré. Je calais la bière entre mes genoux, avant de soupirer et conclure : « Je suis désolé. T'as sans doute pas envie d'entendre ce genre de trucs. C'est égoïste de ma part de plomber l'ambiance avec des aveux pareils quand toi tu viens... En paix. » Un bref rire jaune s'extirpa de mes lippes face à mes derniers mots. En paix, ça dénotait difficilement l'état d'esprit d'Arthur à mon sens. J'imaginais qu'il était venu en toute amitié, sans se prendre la tête, pour que l'on passe une soirée tranquille, mais en paix, ce n'était pas comme s'il avait un jour été un ennemi, bien au contraire. Sans doute ces termes m'étaient-ils venus à l'esprit parce que d'une certaine manière, j'aimerais être en paix. Ou alors, était-ce parce que je percevais la personne à qui je devais me confier, mon psychiatre, comme un ennemi ? Je me frottais quelques secondes le front, à la recherche de la bonne sémantique. « Enfin, pas en paix mais... T'es pas venu pour ça. » T'as assez donné, complétais-je intérieurement.




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Message(#) Sujet: Re: it's where our demons hide - isaac it's where our demons hide - isaac EmptyLun 21 Mai 2018 - 22:10


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Cela fait des années que tu connais Isaac. Il a été un des premiers colocataires de Noa quand vous étiez à l’université et pourtant, même si vous aviez passé du temps ensemble depuis cette époque là, beaucoup de temps ensemble, Isaac était certainement la personne dans votre groupe d’amis que tu connaissais le moins. Quelle ironie que ce soit toi qui l’aies sauvé quand il a tenté de se suicider. N’étant pas la personne qui le connaissait le mieux, tu n’étais pas vraiment rentré dans le genre de réflexion habituelle après ce genre d’action. Tu n’avais pu t’empêcher de te demander si tu aurais dû voir quelque chose mais ce n’était pas à toi qu’Isaac se confiait quand ça n’allait pas. C’était plutôt à Noa ou à Loan ou aux deux. Ou peut-être à Nicolas, tu n’en savais rien mais pas à toi. Tout avait l’air de bien se passer à son boulot et il était toujours de bonne humeur et prêt à vous suivre dans vos délires quand vous sortiez tous ensemble. Alors tu ne t’étais pas posé de questions. Sa tentative avait été pour toi un choc et une surprise et encore aujourd’hui tu ne savais pas ce qui avait pu causer une telle action. Alors tu n’essayais pas de te trouver des tords là où il n’y en avait pas. Par contre, tu ne pouvais t’empêcher de te demander si Isaac t’en voulait de lui avoir sauvé la vie ou s’il avait espéré qu’on vienne le sauver ? Tu ne pouvais t’empêcher d’y penser car pour arriver à se donner la mort, il faut un sacré courage et une détermination d’acier. Tu étais venu rompre cela en arrivant par hasard au mauvais moment. Enfin, juste à temps pour lui sauver la vie. C’était après que tu avais pensé qu’Isaac n’avait peut-être pas envie d’être sauvé mais c’était une pensée que tu préférais laisser de côté et à laquelle tu essayais de penser le moins possible. En tout cas, il ne t’avait jamais reproché de l’avoir sauvé quand tu lui avais rendu visite à l’hôpital, ni plus tard et tu n’étais pas certain d’avoir le courage de lui poser la question.

Assis sur la petite terrasse d’Isaac, tu parles à ton ami de tes copies et des mathématiques. Tu aimes cette matière car elle est manichéenne. Il y a le vrai et il y a le faux. Il n’y a rien entre les deux. On peut prouver quelque chose ou non. Mais tu ne voulais pas que ta vie soit dirigée ainsi parce que ce serait triste. Si tout était prévu, si l’on s’attendait à tout, serait-ce intéressant de vivre ? Tu questionnais ton ami sur son coup de téléphone, celui qui faisait que tu avais débarqué pour lui faire une surprise. Apparemment, sa voiture avait été vandalisée et tu ne pus t’empêcher de lui demander s’il savait pourquoi ou qui avait pu faire cela. Il avait pu avoir une altercation d’apparence sans importance quelques jours plus tôt et cela aurait pu être les mauvaises personnes. Mais Isaac semblait plus surpris et inquiet de tes questions qu’autre chose. « Non... Je pensais plus que c'était un coup de malchance. J'espère que c'en est un. » Tu hoches la tête car il y a de fortes chances que cela soit le cas. La voiture est au mauvais endroit, au mauvais moment, vandaliser semble être devenu une activité tout à fait courante aujourd’hui. Tu ne voulais pas inquiéter ton ami, tu voulais simplement savoir s’il avait vu quelque chose. Tu essayais donc de le rassurer. « Ca l’est certainement, ça peut arriver à tout le monde. » Tu pris une gorgée de bière avant d’ajouter : « Il faudra que tu ailles au commissariat déposer plainte pour débloquer les assurances. » Dis-tu à Isaac avec un sourire. Ton ami devait être à des milliers de kilomètres des assurances en ce moment mais il n’avait pas à payer de sa poche des dégâts pour lesquels il était assuré. « On pourra faire ça tous les deux si tu veux. » Proposas-tu à ton ami dans l’espoir de le rassurer sur cette démarque qui prend plus de temps qu’autre chose mais qui représenter beaucoup pour lui maintenant. Enfin peut-être, tu ne sais pas réellement où il en est.

Tu finis par poser la question qui fâche. Enfin, fâcher est un bien grand mot mais tu poses la question qui te brûle les lèvres et tu sais qu’il n’y a pas de meilleure manière de la poser mais tu ne peux t’empêcher de la regretter une fois qu’elle sort de ta bouche. Tu vois Isaac se refermer sur lui-même et tu as envie de lui dire d’oublier, que vous pouviez passer à autre chose mais vous ne pouvez pas éviter le sujet pour toujours. Il va falloir en parler. Tu laisses donc le temps à ton ami de reprendre ses esprits. Il semble perdu dans ses pensées et tu espères que ce n’est pas une mauvaise chose. Tu attends, patiemment mais tu commences à être inquiet de ce silence. Tu vas ouvrir la bouche quand il te dit : « Je sais pas. Enfin, si. Ça va mieux. Ça va mieux qu'avant que je - Je ne vais pas... Enfin. Je n'ai plus besoin de... » Tu retiens un soupir de soulagement en entendant ces paroles. Tu t’en veux parce qu’il est clair qu’Isaac ne va pas bien mais s’il ne pense plus à mettre fin à ses jours, c’est déjà un énorme pas pour toi. Il fuit ton regard et tu comprends que c’est difficile pour lui de parler de ça, de se confier ainsi. « Personne ne s’attend à ce que tu sautes au plafond et que tout soit rose de suite. C’est normal que cela prenne du temps. Et on sera là pour t’aider. » Tu t’engages pour les autres parce que tu sais qu’ils seront là, bien sûr qu’ils seront là. Le chemin vers un retour à la normale ne sera pas simple, il sera même très compliqué mais au moins, Isaac semble décidé à se battre pour y arriver ou du moins semble en prendre la direction. « Chloe est passée cet après-midi. Je lui ai dit que je ne voulais plus la revoir et... J'ai entrepris d'empaqueter ses affaires. Les affaires qui me la rappelaient. Je n'ai pas fini, il me manque des caisses. J'ai voulu aller en chercher, sauf que ma voiture ne démarrait plus. Et tu connais la suite. » Chloe … Tu te souviens de la jeune femme, petite-amie d’Isaac. Tu ne l’avais pas rencontrée des dizaines de fois mais assez pour voir qui s’était. Au moins, cela expliquait les cartons. Ton cœur se serra alors que tu penses au fait que c’est elle qui met Isaac dans cet état, c’est elle qui a fait qu’il t’a appelé parce qu’il se sentait très certainement en détresse. Elle t’avait semblé des plus sympathiques quand tu l’avais croisée, les gens cachent parfois bien leur jeu. Tu savais qu’elle avait trompé Isaac mais rien de plus. Vous aviez tous essayé d’être là pour lui à ce moment là mais apparemment cela n’était pas suffisant. Et puis alors que tu venais de prendre une gorgée de bière, Isaac lâcha une bombe : « Je ne sais pas si t'es au courant mais Chloe était enceinte. De moi. Je l'ai découvert quand elle ne l'était plus. Elle ne voulait pas que je le sache mais... Je l'ai découvert quand même. » Tu recrachais ce que tu venais de mettre dans ta bouche par surprise. Attends … Il était pas sérieux quand même ! « QUOI ? » Ne pus-tu t’empêcher de lui demander. Tu ne criais pas, tu étais juste stupéfait. Vu le regard baissé de ton ami, tu étais sans doute le premier à en entendre parler. Et comment ça elle ne l’était plus ? Elle avait perdu le bébé ? Elle avait avorté ? Isaac était-il au courant ? Est-ce que c’était ça qui l’avait poussé à faire ce geste ? Les questions se bousculaient dans ton esprit quand Isaac te dit : « Je suis désolé. T'as sans doute pas envie d'entendre ce genre de trucs. C'est égoïste de ma part de plomber l'ambiance avec des aveux pareils quand toi tu viens... En paix. Enfin, pas en paix mais... T'es pas venu pour ça. » Tu dois regarder Isaac comme un poisson dans l’eau. En vérité tu ne comprends pas ce qui se passe. Pourquoi est-ce qu’il ne devrait pas en parler ? Tu t’en foutais de l’ambiance, tu voulais juste qu’il aille mieux et si se confier pouvait lui faire du bien alors go, go go ! Tu te lèves, tu passes ta main sur ton visage avant de faire les cent pas sur cette terrasse. « Putain Isaac. » Finis-tu par dire parce que tu ne digères pas encore toutes ces informations. « Est-ce que c’est à cause de l’enfant que … » Tu ne peux pas finir ta phrase, tu es incapable de dire les mots devant Isaac mais tu espères qu’il comprenne. Et tu te rends soudain compte de ce que tu es en train de demander. « Non. Je suis désolé, je … Tu n’as pas à répondre à ça. » Tu ne sais pas comment réagir, quoi dire, quoi faire, personne ne t’a préparé à ce genre de situation. « Après ça elle a osé venir te voir ? » Finis-tu par demander à Isaac. Tu étais hors de toi. Chloe allait recevoir une visite fort déplaisante et tu allais te renseigner au plus vite pour voir si tu ne pouvais pas obtenir une ordonnance restrictive. Finalement, tu te calmes et tu viens poser ta main sur l’épaule de ton ami. « Je suis vraiment désolé … Elle n’avait pas le droit de ne pas t’en parler. Je suis désolé. » Tu ne savais pas quoi dire car il n’y avait pas grand chose à dire dans cette situation malheureusement. « Tu n'as pas à t'excuser, si quelqu'un devait s'excuser, ce serait ELLE. Pourquoi tu nous en as pas parlé ? » Demandas-tu presque timidement.
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Isaac Jensen
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le coeur au bout des doigts
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Message(#) Sujet: Re: it's where our demons hide - isaac it's where our demons hide - isaac EmptyLun 4 Juin 2018 - 1:18




Je suis en équilibre sur le fil de ma vie, je suis quelques bribes de tout ce que j'ai écrit.

Le réalisme d'Arthur me laissait abasourdi. Tandis qu'il rapportait l'état actuel de mon véhicule à du vandalisme, je peinais stupidement à saisir ce concept. Je ne rejetais absolument pas l'idée que j'ai pu froisser des individus ces dernières semaines : plus d'une fois, j'ai pénétré ma maison complètement ivre et lamentablement doté de très peu de souvenirs de la veille. Je ne serais pas surpris que l'on m'informe des insultes que j'aurais pu formuler sans raison particulière ou de ma volonté gratuite de sortir les poings. Je jugerais ces faits complètement imbéciles de ma part, mais j'acceptais cette éventualité. Généralement, je n'avais pas l'alcool mauvais, toutefois, mon état n'avait rien d'habituel depuis plusieurs mois.

Le jeune père appuyait mon hypothèse que la mise hors service de ma voiture relevait davantage de la malchance que d'intentions malfaisantes. J'ignorais s'il prononçait ces termes pour apaiser l'inquiétude qui débutait sournoisement son ascension dans mon être ou s'il estimait cette option la plus plausible ; néanmoins, il enchaînait justement sur la nécessité que je fasse fonctionner mon assurance. Encore une fois, je me sentais prodigieusement à côté de la plaque, n'ayant même pas envisagé révéler ce fait au commissariat. Dans mon esprit, j'allais faire en sorte de résoudre le problème seul, bien que sans doute n'en aurais-je ni la motivation, ni la volonté prochainement. Comme l'idée de devoir renseigner une quantité de dossiers administratifs ne me charmait guère. Personne ne se plait à compléter ces formulaires mais si cette situation s'était déroulée l'année dernière, j'aurais probablement partagé le raisonnement présent d'Arthur et j'aurais déjà signalé le délit aux autorités. Aujourd'hui, cependant, j'appréhendais le simple fait de devoir expliciter cette nouvelle problématique dans ma vie, aussi minime soit-elle. Je me dessinais, pessimiste, tous les scénarii désagréables incluant un gendarme de mauvaise foi, une attente interminable, un refus de prise en charge. L'alternative d'abandonner ma voiture telle qu'elle était même si cela signifiait de me priver injustement d'un moyen de locomotion très utile à Brisbane m'apparaissait soudainement idéale, bien qu'une partie de moi me dénigrait avec acharnement pour songer de manière si lâche et lasse. Je levais les yeux lorsqu'Arthur me proposait généreusement de m'accompagner dans ces démarches et un fin sourire étira mes lèvres. J'avais l'impression d'être pire qu'un enfant qui a besoin de soutien dans sa moindre entreprise mais sincèrement, je savais que sans Arthur, je ne trouverai pas la force de concrétiser cette procédure. « Ouais, c'est sympa. » acceptais-je ainsi sur un ton aussi reconnaissant que franc.

Puis la traditionnelle question retentit dans mes tympans. Comment je me porte, si je vais mieux. Le silence s'installa sans retenue entre nous, tandis que le film de mes derniers agissements tournait sans relâche dans ma tête. Les émotions se bousculent, les sensations se mêlent. La vérité est que mon état me semble autant évoluer constamment que stagner imperturbablement. Parfois, je suis convaincu d'être ancré au même point, puis, quelques heures plus tard, je me surprends à être complètement illogique dans mon allure. Je reconnais que le chemin sur lequel j'avance depuis mes fatals plans annihilés est sinueux, embrumé, semé d'embûches ; et plus les jours défilent, plus les interrogations gagnent en intensité. Certains faits qui étaient totalement flous une semaine plus tôt jouissent présentement de clarté, néanmoins, à chaque élément acquis, il me semble que trois nouveaux défis apparaissent. Je fournis une réponse maladroite à Arthur, décousue, qui l'invite à compléter les mots que je ne parviens pas encore à prononcer. Un sentiment de soulagement m'envahit alors que patient, il comprend. « Personne ne s’attend à ce que tu sautes au plafond et que tout soit rose de suite. C’est normal que cela prenne du temps. Et on sera là pour t’aider. » J'inspire profondément, le cœur un peu moins lourd, les appréhensions adoucies ; mes épaules retombent, se décontractant. Je me répète à constamment remercier mes proches de leur soutien mais à mes yeux, il n'est pas acquis et encore moins gratuit. La culpabilité ronge exponentiellement mes entrailles face à tout ce que j'inflige aux personnes qui me sont chères et m'accompagnent de leur plein gré dans ce nouveau et périlleux chapitre de ma vie. J'entretiens régulièrement un réel mépris à mon égard, une haine innommable destinée à l'état dans lequel je me sens prisonnier et duquel j'ignore prodigieusement comment m'extirper. Souvent, je me sens étouffé, séquestré, incapable de percevoir la moindre lumière, d'esquisser le futur. Alors, leur soutien me permet inexorablement de repousser ces sensations abominables et de continuer à exister, quitte à devoir attendre parfois des heures, immobile, que la tempête se meurt. C'est leur présence physique ou virtuelle avec des messages textes qui me sauve de la noyade plus de fois que je ne saurais leur révéler. Je mène un combat quotidien contre ma propre personne, même lorsque cela me rend fou, parce qu'abandonner cette existence telle que je la perçois aujourd'hui et depuis mon réveil à St Vincent en mars dernier ne constitue plus une option. « Merci, » articulais-je timidement malgré toute la lourdeur du propos.

Quelques secondes de silence nous étreignirent et précédées d'une nouvelle inspiration, j'explicitais à Arthur les raisons de la présence des cartons dans mon salon. J'excommuniais le vulgaire qui jurait dans cette pièce à vivre digne d'un musée, que je fuyais plus que de raison, comme si je craignais y voir apparaître de nouveaux fantômes de mon passé. Comme si s'installer dans mon canapé et allumer la télé comme je l'avais fait des centaines de fois auparavant, dans une vie qui me semblait aussi ancienne qu'étrangère, inviterait impérativement une réalité révolue qui me martyrisait sans relâche. Mal assuré, je lui confiais la visite de Chloe, mon ex petite amie, celle qui aurait pu même devenir mon épouse. J'élucidais les raisons de ce ménage de printemps en plein automne et justifiais mon appel téléphonique resté sans réponse. Je bouclais mon monologue en revenant à ma voiture embolisée devant la porte de mon domicile et sommais de nouveau le silence.

La bière dénudée de toute étiquette calée entre mes genoux, je me mordais discrètement les lèvres, épris à un dilemme, saisi de cette résolution de continuer mon récit, de relater des faits qu'Arthur ignorait, d'extérioriser enfin ce poids qui comprimait une partie de mon cœur. Mes propos finirent par franchir mes lèvres douloureusement, difficilement, à l'image des stations formant un éreintant chemin de croix. Je me sentais redevable envers Arthur, pour toutes les actions qu'il avait amicalement et humblement vouées à mon égard. Je reconnaissais pertinemment que si les rôles avaient été inversés, j'aurais probablement imité son comportement actuel, mais m'imaginer un monde parallèle n'était que fabulation anodine et aujourd'hui, je souhaitais éclaircir la situation entre nous. Je jugeais que mon ami était en droit de savoir contre quels démons celui qu'il avait sauvé des griffes de la Faucheuse militait.

Tandis que je demeurais enfoncé dans mon siège, mes doigts s'acharnant désormais sur le bras de ce dernier, une sensation de vide m'étreint. J'avais le sentiment que cette partie de mon âme que Chloe m'avait arraché violemment et sans merci voletait à présent entre nous deux, tel un fébrile papillon de nuit combattant son absolue perte. Je libérais l'impact qu'il représentait sur ma vie et le démontrais à Arthur du doigt, sachant enfin le décrire, l'expliciter, l'invoquer sans craquer. La réaction de mon interlocuteur fut aussi violente que la mienne des semaines plus tôt, ce qui me réconforta. J'enchaînais sur une excuse par rapport à l'ambiance que j'imposais entre nous deux, conscient que le professeur de mathématiques ne désirait éventuellement pas ouïr mes malheurs, observer cette soirée noyée de la noirceur de ma dépression. J'en ris jaune. J'étais capable d'élaborer des plans loufoques avec Noa en dépit de mes peines, je m'étais rendu récemment au bar où travaillait Loan pour remémorer le passé comme s'il avait une réelle importance à mes yeux ; avec Arthur, je pouvais très bien emprunter le masque du sportif et déblatérer sur un match que je n'avais même pas su regarder, ma concentration réduite à néant depuis des mois. J'étais capable de prendre sur moi le temps de quelques heures pour être la compagnie qu'Arthur souhaitait et moi-même profiter de ce répit délicieux. Mais force était de constater qu'il y avait des poids que j'avais besoin de libérer, il y avait ces anecdotes, ces chagrins qu'il me fallait partager, mon esprit menaçant sinon de sombrer.

La stupéfaction d'Arthur étire chacun de ses traits, mouve ses lippes vers une vulgarité. Un rictus anime nerveusement mon visage et les premières paroles tombent : « Est-ce que c’est à cause de l’enfant que… » Mon regard chute à mes pieds lourdement, tel une pierre ordonnée par la gravité. Le trou béant intoxiquant mon palpitant se répand dans mes veines, je serre les poings pour anéantir les tremblements qui menacent de commencer et porte une main à mes lèvres. Je ferme les yeux l'espace d'une seconde, me délivrant à toutes les pensées qui m'envahissent. Cet enfant, le simple mot qu'utilise Arthur me fait du bien, lorsque ma profession, les gens qui m'entourent, ne qualifieraient même pas cet être d'enfant. Ils ne parlent qu'en termes de semaines, de jours, de cœur qui bat. Mais mon cœur à moi, il battait déjà pour cette entité, qu'elle soit fœtus, embryon, fille, garçon. Je l'imagine sans cesse dans mon quotidien alors que jamais il n'a été question pour Chloe de lui donner la vie, qu'il ne constituait pour elle qu'un obstacle à son aventure avec W., cette folle escapade à la définition qu'elle avait prodigué à son existence et dont j'en faisais indéniablement partie. Cet enfant représentait mon souhait, ce rêve de paternité que j'entretiens depuis des décennies. Cet enfant, il me hante, jour et nuit, parce que même s'il n'existe pas, je l'aime et je fais face au deuil d'un individu qui n'a jamais pu exister et qui ne mériterait pas mon désarroi selon mes connaissances. « Non. Je suis désolé, je… Tu n’as pas à répondre à ça. » Je ravale mes émotions douloureusement, les sentant glisser péniblement le long de ma trachée. « Après ça elle a osé venir te voir ? » Je croise le regard d'Arthur et réalise à ce moment que la colère le transperce. Cette situation paraît le révolter, m'autorisant par la même occasion à m'en insurger également, plutôt que d'étouffer cette rancœur, cette souffrance, cette ire. « Je suis vraiment désolé… Elle n’avait pas le droit de ne pas t’en parler. Je suis désolé. Tu n'as pas à t'excuser, si quelqu'un devait s'excuser, ce serait ELLE.  » Je ne quitte plus mon ami du regard alors qu'il a posé une main sur mon épaule, appuyant ainsi la véracité, la puissance de ses paroles. Je l'observe du même air dubitatif qu'il m'avait servi lorsque je venais de lui annoncer que Chloe avait porté mon enfant. En une réaction, en une confidence, je réalise qu'une partie des émotions que je ressentais était légitime - peut-être même l'intégralité de celles-ci ? J'avais eu le droit de souffrir, ça avait été normal. J'avais peut-être même eu le droit de baisser les bras. « Pourquoi tu nous en as pas parlé ? » Je cillais et détournais le regard. J'essayais de me concentrer sur la réponse à fournir à Arthur, néanmoins, j'étais tellement dérouté par sa réaction et tout ce qu'elle signifiait à mes yeux par rapport à mon propre comportement que mes neurones ne semblaient plus souhaiter fonctionner. Alors, de manière presque risible, je prends une gorgée de ma bière, un geste qui jure prodigieusement avec les circonstances mais qui semble me raccrocher un peu à la situation, invitant des sensations physiques réelles. J'inspirais puis soupirais :

« J'étais convaincu que je n'avais pas le droit de... » Les mots se perdent à nouveau, la sémantique plane. Je pose mes doigts contre mes lèvres, comme si je pouvais y arracher les termes. « Je n'avais pas envie d'avoir un serment comme quoi les femmes peuvent faire ce qu'elles veulent de leur corps, parce que même si je peux être d'accord avec ça, j'aurais aimé le savoir. » Je force sur ma voix, déterminé à rendre audible ces paroles qui m'écorchent sans retenue. « Chloe s'est faite avorter parce que le garder signifiait me garder dans sa vie. Elle savait que si elle m'avait dit qu'elle était enceinte de moi, j'aurais tout fait pour qu'elle le garde. Je l'aurais élevé seul sans problème s'il le fallait, elle aurait eu le rôle qu'elle voulait dans sa vie. Elle savait que jamais je n'aurais voulu qu'elle avorte. Et pour elle, j'imagine qu'il était inconcevable qu'elle donne une vie sans en faire partie. » Je marque une pause, récoltant les fragments d'affection, les semblants de courage. « Je l'ai dit à personne parce que je ne voulais pas qu'on me fasse la morale comme quoi je n'avais pas mon mot à dire sur... » Je pouvais l'articuler, maintenant, n'est-ce pas ? « Cet enfant. » Je l'imagine encore, ce nouveau-né, ce bambin, ce gosse qui aurait été à la fois elle et moi, qui aurait représenté tout l'amour que j'ai porté à son égard et aurait reçu tout celui que j'avais à lui donner exclusivement. « J'avais peur qu'on me comprenne pas ou qu'on me dise que j'avais pas le droit de me sentir comme ça. J'avais peur qu'on me dise que ce n'était rien alors que pour moi, c'était pas rien. Il n'était pas rien. » Ma voix se brise, mes lèvres se tordent. Mes doigts s'enfoncent dans mon cuir chevelu, invoquant stabilité. Quelques secondes agonisent, mes muscles se crispent, je lutte contre les sentiments pour expirer la vérité : « Et je l'ai dit à personne parce que ça faisait... » Mes doigts s'enfoncent désormais dans l'osier du siège, s'y forçant un chemin. « Trop mal. » Je déglutis laborieusement. « J'arrivais pas à le dire, j'arrivais pas à... C'est comme si, si je le gardais pour moi, il y avait encore une chance que tout ça ne soit pas vrai. C'était juste, là, au fond de moi, protégé... Et la dernière fois que c'est sorti de là, c'était sur ma lettre. » Je montre un point sous mon diaphragme, comme si Arthur pouvait assimiler le charabia que j'avais l'impression de lui délivrer. Ma lettre, celle que j'avais laissée à côté de ma scène de mort, celle qui déclarait haut et fort que j'avais souhaité mettre un terme à ma vie, celle que personne n'avait encore osé ouvrir, qui n'était jamais parvenue à Chloe à qui elle était pourtant adressée, et qui était enfermée dans un dossier à mon nom dans le bureau du psychiatre qui suivait mon cas. Je me demande si Arthur a connaissance de cette lettre, ayant été sur les lieux en cette décisive soirée. Et si c'est le cas, ce qu'il a pu en penser. S'est-il questionné sur l'éventualité qu'il ait intégré ces lignes noircies ? Un dense mystère enlace mon atteinte à ma propre vie, si bien que je précise, dans un souffle : « Mais tu sais pas tout. » Je reprends contact visuellement avec mon interlocuteur, patientant pour un élan dans mes confidences, ou un frein, selon son souhait.




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Message(#) Sujet: Re: it's where our demons hide - isaac it's where our demons hide - isaac EmptyJeu 14 Juin 2018 - 21:31


isaac & arthur

Tu ne pouvais t’empêcher de penser que le sort semblait s’acharner sur Isaac. Si la personne ayant vandalisé sa voiture était un inconnu, il n’avait pas eu de chance que cela tombe sur sa voiture en particulier car cela aurait pu tomber sur n’importe quelle autre voiture garée autour de la sienne. Mais dans la vie, il semble que quand une chose commence à mal aller, tout s’enchaîne sans que l’on puisse faire grand chose à ce sujet. Tu aurais aimé être là pour aider ton ami à gérer ce nouveau trouble dans sa vie mais Isaac comme toi vous aviez bien conscience que tu ne pouvais pas toujours être là, tu ne pouvais pas toujours répondre au téléphone, tu étais des fois occupé de ton côté. Bon, là tu aurais pu mais quand tu corrigeais des copies, tu préférais t’éloigner de tout appareil technologique sinon, comme tes élèves, tu n’étais pas bon à grand chose. Isaac semblait tenir le coup face à ce nouvel affront de la vie et cela te rassura un peu. Tu lui fis remarquer qu’il allait falloir s’occuper de certaines démarches auprès de son assurance s’il désirait la faire fonctionner et devant son regard paniqué, tu lui proposais immédiatement de l’aider. « Ouais, c'est sympa. » Le voir rassuré à cette simple idée t’apaisait car cela voulait dire que ton ami était prêt à se laisser aidé, qu’il était prêt à s’appuyer sur toi et peut-être d’autres en cas de besoin. Il n’était plus seul et il semblait le comprendre. Enfin, il ne l’avait jamais été mais tu pouvais comprendre comment il en était arrivé à ressentir cette solitude. Tu ne pouvais pas changer le passé mais tu pouvais changer le futur en essayant d’aider Isaac à reprendre goût à la vie, petit à petit. Contrairement à ce qu’il pensait, vous ne vous attendiez pas à ce que tout aille pour le mieux tout de suite mais petit à petit, jour après jour, mois après mois, il irait mieux, tu en étais persuadé. Ta persévérance naturelle t’empêchait de penser que tu étais trop optimiste. Isaac avait encore de belles choses à vivre devant lui, il était trop jeune pour abandonner maintenant. Tu t’engageais un peu pour tes amis quand tu lui dis que vous seriez tous là pour l’aider mais tu n’avais pas l’impression de mentir. Votre groupe d’amis avait survécu à pas mal d’épreuves mais les liens qui vous lient eux n’ont jamais bougé. Alors tu es confiant que les choses resteront ainsi encore un moment. « Merci, » Tu hoches la tête, préférant ne rien dire pendant quelques secondes. Tu prends une gorgée de bière que tu laisses tranquillement descendre jusqu’à ton estomac. Tu n’as pas encore mangé assez de pizza mais cela va venir. Tu sais que la discussion que tu es en train d’avoir avec Isaac est nécessaire et plus importante que d’avaler la moitié d’une pizza. « Tu ferais pareil si les rôles étaient inversés. » Tu espérais que cela n’arrive jamais mais tu étais aussi très bien placé pour savoir que dans une vie, tout pouvait basculer du jour au lendemain et à partir de ce moment là, on n’est plus le même, on ne sait plus de quoi l’on est capable. Non, tu ne comptais pas tenter de te suicider mais tu espérais qu’Isaac comprendre ce que tu voulais dire. Vous étiez amis depuis trop longtemps pour laisser ce genre de chose venir entacher votre amitié. Dans votre cas, elle semblait la faire grandir.

Et puis sans prévenir, Isaac lâcha la bombe. Tu t’étais promis de ne pas lui demander pourquoi il avait essayé de se donner la mort parce que gosh … Comment est-ce que l’on peut demander un truc pareil ? Isaac allait bien quand tu le voyais avant cet épisode mais tu avais compris que ce n’était sans doute que des apparences. Tu n’avais donc jamais demandé, malgré la curiosité qui te démangeait car qu’est-ce qui pouvait t’amener à trouver ce genre de courage ? Se donner la mort n’est pas une action simple et il faut accepter de mourir, il faut accepter tout un tas de choses que malgré toutes les merdes que tu avais traversés jeune adulte, tu n’avais jamais pu envisager. Etais-tu un lâche ? Très certainement. Tu t’étais dit que quand il serait prêt, Isaac t’en parlerait et c’était ce qu’il venait de faire. Tu ne savais pas à quoi tu t’attendais, à rien de précis en réalité mais ta première réaction ne pouvait être autre chose que de la stupeur. De la stupeur et de la colère face à cette femme qui avait failli vous enlever Isaac par pur égoïsme ! Cette femme que tu espérais ne jamais plus recroiser car elle risquait de se demander ce qui lui arrivait. Tu passais par tout un tas de sentiments contradictoires et qui arrivaient tous à la surface en même temps mais finalement, tu ne pus t’empêcher de demander à Isaac pourquoi il ne vous en avait pas parlé. A toi c’était compréhensible mais peut-être à Noa ou à Loan ? Tu savais qu’il était plus proche d’elles, certainement parce que Noa avait été sa colocataire pendant des années et c’était un lien irremplaçable mais pourquoi ? Parce que son ex était une connasse sans cœur mais vous l’auriez entouré et soutenu dans cette épreuve. « J'étais convaincu que je n'avais pas le droit de... Je n'avais pas envie d'avoir un serment comme quoi les femmes peuvent faire ce qu'elles veulent de leur corps, parce que même si je peux être d'accord avec ça, j'aurais aimé le savoir. Chloe s'est faite avorter parce que le garder signifiait me garder dans sa vie. Elle savait que si elle m'avait dit qu'elle était enceinte de moi, j'aurais tout fait pour qu'elle le garde. Je l'aurais élevé seul sans problème s'il le fallait, elle aurait eu le rôle qu'elle voulait dans sa vie. Elle savait que jamais je n'aurais voulu qu'elle avorte. Et pour elle, j'imagine qu'il était inconcevable qu'elle donne une vie sans en faire partie. Je l'ai dit à personne parce que je ne voulais pas qu'on me fasse la morale comme quoi je n'avais pas mon mot à dire sur... Cet enfant. » Tu te considérais comme étant un homme pleinement féministe. Le respect des femmes et de leurs droits était quelque chose que tu essayais de transmettre à tes élèves quand tu le pouvais que ce soit en cours, dans les couloirs ou lors des divers évènements que tu chaperonnais. Cependant, cela n’empêchait pas qu’il y avait certains côtés du féminisme que tu n’approuvais pas toujours. Oui, c’était le droit de Chloé de se faire avorter mais come on ! Quand tu respectes au minimum la personne avec qui tu partages ta vie, tu lui en parles ! Mais peut-être qu’au final, le plus dur était d’accepter que si elle en était arrivée là c’était pour se débarrasser d’Isaac dans sa vie … Ne pouvait-elle pas le faire plus cruellement encore ? Isaac avait certainement pensé qu’il devait disparaître de toutes vos vies et que cela serait mieux ainsi. « J'avais peur qu'on me comprenne pas ou qu'on me dise que j'avais pas le droit de me sentir comme ça. J'avais peur qu'on me dise que ce n'était rien alors que pour moi, c'était pas rien. Il n'était pas rien. Et je l'ai dit à personne parce que ça faisait... Trop mal. J'arrivais pas à le dire, j'arrivais pas à... C'est comme si, si je le gardais pour moi, il y avait encore une chance que tout ça ne soit pas vrai. C'était juste, là, au fond de moi, protégé... Et la dernière fois que c'est sorti de là, c'était sur ma lettre. » Tu as envie de l’arrêter, tu as envie de lui demander comment il avait pu penser qu’on aurait pu lui dire qu’il n’avait pas le droit de se sentir trahi, de vivre cette situation comme un deuil de cet enfant qui ne respirera jamais l’air de Brisbane. Ce n’était pas parce que Chloé pouvait faire ce qu’elle voulait de son corps qu’il n’avait pas le droit de ressentir des choses. Mais ce serait injuste de lui balancer cela à la figure, injuste quand depuis le début de ses confessions il n’arrive pas à croiser ton regard et qu’il s’accroche à sa chaise comme si c’était la dernière chose sur terre qui le reliait à la réalité. Alors non, tu pris sur toi, tu essayais de te calmer mais tu sentais ton pouls battre à toute vitesse dans tes tempes tellement tu étais en colère. « Tu te rends compte aujourd’hui que jamais on ne t’aurait dit des choses pareilles n’est-ce pas ? » Tu avais besoin de vérifier, tu avais besoin de vérifier qu’Isaac était de retour dans ta réalité, celle où vous étiez de bons amis et pas les êtres ignobles qu’il avait imaginé. « Bien sûr que tu avais le droit d’être blessé, d’être en colère, d’être en deuil. C’est … Chacun vit chaque situation différemment et chacun a le droit de ressentir ce qu’il désire. » Dis-tu simplement à ton ami. Tu avais repris tes gesticulations, incapable de contenir la colère en restant sur place, tu t’étais mis de nouveau à parcourir la terrasse comme un acharné. Manière détournée de laisser la colère s’échapper. Et puis soudain, Isaac planta son regard dans le tient pour te dire : « Mais tu sais pas tout. » Ton sang se glace immédiatement et tu t’arrêtes comme pétrifié. Tu ne sais pas tout ? Qu’y a-t-il à savoir de plus dans cette histoire ? « Comment ça je ne sais pas tout ? » Lui demandas-tu à ton tour dans un murmure. Fini la colère et l’exaspération, tu étais désormais pétrifié car tu ne savais pas à quoi t’attendre et même si tu n’arrivais pas à imaginer ce qui pourrait être pire que ce qu’il venait de te raconter, tu savais par expérience qu’il existe toujours pire que ce qu’on peut imaginer.
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Isaac Jensen
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le coeur au bout des doigts
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Message(#) Sujet: Re: it's where our demons hide - isaac it's where our demons hide - isaac EmptyVen 29 Juin 2018 - 5:14



Je suis en équilibre sur le fil de ma vie, je suis quelques bribes de tout ce que j'ai écrit.

Arthur teintait mon quotidien de réalisme. Suite à mon geste aspirant à mettre un terme à mon existence, le jeune père avait composé une véritable ancre dans le tumulte de ma nouvelle vie, m'instaurant du lien avec le présent. Alors qu'une quantité faramineuse de conflits s'amplifiait dans mon esprit, il avait toujours su, inconsciemment ou pas, me ramener à l'ordinaire. Lorsque j'avais découvert l'état de mon véhicule, en aucun cas je n'avais songé à solliciter mon assureur. Dans ma tête, il fallait que je résolve ce problème par mes propres moyens, aussi peu inspirant cela puisse me sembler. A mes yeux n'était apparu qu'un problème de plus à entasser au monticule que je nourrissais depuis plusieurs semaines. Si bien que lorsqu'Arthur me proposait son aide, je ne pus la refuser, appréciant sa générosité puis le remerciant sur un plan plus général. J'acquiesçais lorsqu'il commentait que j'agirai sans doute de manière similaire si les rôles étaient inversés, bien que je ne souhaitais à personne de mon entourage d'être à ma place.

Puis, armé de courage, motivé par un sentiment de redevance, propulsé par un besoin de me confier à celui qui avait su m'épauler inlassablement, je livrais à mon interlocuteur un aveu de taille. Je percevais un mélange de colère et de stupeur s'ériger chez Arthur et continuais mon récit, reconnaissant de la patience et du tact dont il faisait preuve. Sincère, je répondais à son interrogation, lui explicitant d'une part pourquoi ne j'avais jamais révélé à qui que ce soit que Chloe attendait notre enfant, et d'autre part le rôle que cette grossesse avait eu dans ma nécessité d'en finir avec la vie. Me surprenant moi-même je développais, non sans difficultés, ces états d'âmes que je n'avais jamais su articuler devant qui que ce soit d'autre avant Arthur. Noa était certes au courant de bons nombres d'éléments de mon quotidien, mais jamais je ne m'étais épanché sur mes problèmes de couple ou même mes sentiments. Pire, j'étais si persuadé de gérer la situation et que tout s'arrangerait, que j'avais fini par tomber de beaucoup trop haut pour savoir me relever. Je me sentais maladroit dans cette tirade que j'assumais à peine mais offrais à mon interlocuteur avec la plus grande confiance qu'il saurait respecter mes émotions, aussi illogiques ou risibles puissent-elles lui paraître.

« Tu te rends compte aujourd’hui que jamais on ne t’aurait dit des choses pareilles n’est-ce pas ? » Je lève les yeux vers la silhouette de l'australien, ses termes vibrant sous l'effet de l'ire qu'il ressent mais contrôle. Je porte mes doigts à mes lèvres nerveusement et acquiesce. « Oui. » Une boule se forme au niveau de ma forge, mon rythme cardiaque s'accélère. Oui, aujourd'hui, à mesure de déposer ces poids, ces images, ces émotions devant Arthur, je me rendais compte de l'impact de mes silences, de mes erreurs de jugement. Je réalisais aussi à quel point mon orgueil et l'éducation que j'avais pu recevoir ombrageaient ma prise de décision. Je n'avais jamais été de ceux qui se confient aisément, bien que j'avais toujours offert une oreille attentive à mes proches. Dans ma famille, il n'avait jamais été question de dire ce que l'on ressentait, comme si les sentiments étaient des tares, des faiblesses. Je n'avais jamais perçu mes parents se dire s'aimer et avais grandi avec des géniteurs qui ridiculisaient leurs enfants s'ils avaient le malheur de verser quelques larmes. D'une certaine manière, j'avais été élevé sans ce spectre des émotions assumées et discutées. Je n'en ai jamais réellement souffert toutefois, néanmoins, je ne peux que remarquer que cela ne rend pas facile la tâche d'oser se confier, même à trente-deux ans.

« Bien sûr que tu avais le droit d’être blessé, d’être en colère, d’être en deuil. C’est… Chacun vit chaque situation différemment et chacun a le droit de ressentir ce qu’il désire. » Je me rendais compte à quel point j'avais besoin d'entendre ces paroles qui dénotaient d'une certaine manière l'évidence, ces mots qui étaient plus que sensés. Je nécessitais qu'on m'assure que mes sentiments étaient légitimes, qu'ils n'avaient rien de répréhensibles comme j'avais pu longuement le considérer, comme j'avais pu ardemment les minimiser pour des raisons dangereuses. Comment avais-je le droit d'aller mal pour un futur qui n'existait plus ou en d'autres mots, du vent ? Comment pouvais-je me permettre de perdre pied lorsque de mon couple, je n'étais probablement pas celui le plus à plaindre, puisqu'après tout, je n'étais pas celui qui avait porté cet enfant ? Arthur parlait de deuil quand je ne m'étais jamais autorisé de jauger cette vérité malgré le fait que pour moi, cet enfant signifiait tant et que tous les jours, je pensais à ce que ma vie aurait été si Chloe n'avait pas décidé de stopper cette grossesse. Dans une récente coutume probablement malsaine, je m'imaginais quotidiennement cet enfant. Et si aujourd'hui je parvenais de plus en plus à m'esquisser un futur sans Chloe, notre progéniture, bien qu'elle n'ait jamais eût la chance d'être, planait toujours au-dessus de ma tête. Le silence s'installait entre nous, durant lequel Arthur faisait les cent pas devant moi. Ces mots qu'il avait articulés avec une aisance déconcertante à mon sens allégeait une partie de poids écrasant mon cœur. Se rendait-il compte de l'ampleur de ses commentaires ? Réalisait-il la puissance avec laquelle je m'étais laissé rangé par mes propres sentiments, incapable de les présenter à qui que ce soit, ni même à ma propre personne ?

Un voile s'imposait devant mes yeux inondés et d'une motivation étrangère, je m'entendais rompre le silence. « Mais tu sais pas tout. » Mon ami et voisin s'arrêta derechef. L'appréhension semblait faire place à l'agitation tandis qu'il questionnait : « Comment ça je ne sais pas tout ? » Je déglutis difficilement et passe mes paumes contre le larmoyant de mes yeux. Je m'apprêtais à confier au professeur de mathématiques des informations que j'avais longtemps refusé de dévoiler, par principe. Aujourd'hui, à mesure de notre conversation, au regard des derniers événements, j'estimais néanmoins ces derniers comme plus maléfiques qu'honorables. Ainsi, quitte à finir détruit par mes propres paroles, je me missionnais d'éclairer Arthur sur un volet de ma vie que j'avais longtemps dissimulée, sur laquelle je n'étais passé qu'en biais avec mes proches. Je ne ferai pas dans la litote ni dans l'exagération, déterminé à exposer les faits tels qu'ils sont, une bonne fois pour toute, une première fois contre tous ces non-dits et ces réserves tantôt futiles, tantôt meurtrières. « Chloe et moi, ça faisait deux ans qu'on essayait d'avoir un enfant. » Et je pousse sur les mots, je les expulse, une partie de moi voulait les faire résonner dans cette conversation, l'autre étant si effarée à l'idée de révéler ces éléments si longuement tus. « C'est devenu un peu un chemin du combattant. Enfin, pour elle, ça a pris des airs de calvaire. Les premiers mois, ça passait, comme si elle s'était donné une période précise pendant laquelle elle pouvait ne pas tomber enceinte. Puis au bout d'un moment, ça a pris de l'ampleur. Chaque mois devenait plus dramatique parce qu'elle n'était pas enceinte. » J'expire doucement, les scènes voguant devant mes yeux, souvenirs si vivaces. « Elle s'est mise une pression sur les épaules, c'était juste de la folie. C'est comme si elle pensait qu'elle ne valait rien parce qu'elle n'arrivait pas à tomber enceinte. J'avais beau lui dire qu'on s'en fichait, de pas se prendre la tête, que ça viendrait quand ça viendrait, qu'on était pas pressé, que c'était que le début de toute façon et que si vraiment on y arrivait pas, on verrait autrement. On était pas condamnés à jamais fonder de famille, il y avait plein d'options devant nous. On était jeunes, c'était pas grave si ça prenait du temps.  » J'avais été purement inefficace sur ce coup-là. Régulièrement, je passais des heures à la consoler sur un fait auquel elle accordait tant d'importance et que je m'évertuais à banaliser, en vain. Elle semblait toujours me croire, finissait toujours par approuver mes paroles mais une fois un nouveau cycle infructueux déroulé, les larmes revenaient. « Je me sentais franchement minable parce que même si j'arrivais toujours à la consoler et qu'elle me promettait qu'elle avait fini de penser qu'elle était bonne à rien juste parce qu'elle n'était pas enceinte ce coup-ci, ces consolations duraient jamais longtemps. Alors, je me suis dit que valait mieux changer d'optique. Et puis, je m'en foutais bien qu'elle tombe enceinte ou pas, la seule chose que je voulais c'est qu'elle soit heureuse. Bien sûr je voulais être père, mais si ça voulait dire la voir malheureuse tous les mois, je le voulais plus. Mon choix était franchement vite fait, j'avais pas besoin d'enfant pour être heureux mais bien d'elle. Alors, j'ai fait en sorte que notre couple se concentre sur un autre projet qu'on avait : le mariage. » Aussi risible cela puisse l'être, j'avais demandé la main de Chloe suite à un test de grossesse négatif. Sans doute ne connaîtrait-elle jamais un ascenseur émotionnel aussi brutal que celui-ci. « Et puis ça a pris un autre tournant. » Je levais les yeux vers Arthur, m'assurant qu'il désirait entendre la suite de ce monologue. « Elle a rencontré son nouveau mec. » J'inspirais profondément. W. J'ignore son prénom et vis très bien sans le connaître. « Un jour elle s'est mise à me parler d'un mec qu'elle avait rencontré dans un bus et qui avait remis en place un ado qui voulait lui chercher des noises. Sur le coup ça ne m'a pas choqué plus que ça, je trouvais ça franchement normal. Puis elle me disait qu'elle voulait revoir le mec pour le remercier. Encore une fois, ça m'a pas plus alerté que ça. Je trouvais ça même sympa de souligner son geste. Et puis pendant une semaine elle était plus bizarre que d'habitude et un soir elle m'a dit qu'une histoire avec sa sœur la travaillait et qu'elle devait aller régler ça. Sauf que ce n'est pas chez sa sœur qu'elle est allée mais chez ce type. Et apparemment, ce qui la travaillait, c'était les sentiments qu'elle avait pour lui. » J'ai l'impression de mener un véritable chemin de croix, sans même savoir si Arthur s'intéresse réellement à cette faste, s'il voit un quelconque intérêt à ce que je lui élude ce chapitre de mon existence. « Sauf que bon, le destin s'est bien joué de nous. J'ai vu sa sœur le soir-même, elle n'avait pas vu Chloe de toute la journée et quand Chloe est revenue et m'a menti en pleine face comme quoi elle avait tout résolu avec sa sœur et qu'elles avaient passé une bonne soirée ensemble, j'ai compris que ma fiancée mentait vachement bien. » Ça avait été un choc. J'étais sans doute naïf mais jamais je n'avais pensé que la femme que j'aimais tant pouvait me mentir si aisément, si effrontément. Tellement, que je n'avais rien su répliquer. « La nuit d'après elle recevait des textos hots de lui du coup je l'ai confrontée et elle m'a confirmé qu'elle avait bien une aventure avec ce mec du bus, mais que c'était juste une histoire d'un soir, un désir comme ça à assouvir. Elle n'avait jamais eu de coup d'un soir, maintenant elle l'avait eu, elle était contente, elle passait à autre chose, elle se reconcentrait sur nous. C'était assez dur à avaler, autant le mensonge que la trahison, mais j'imagine qu'une faute avouée est à demi pardonnée et... Je lui ai pardonnée. » Je tapote nerveusement l’accoudoir du siège, revivant toutes ces scènes dans leurs moindres détails, perdu devant ces morceaux de souvenirs que je décris soigneusement. « Sauf qu'elle a continué à le voir, elle a continué à mentir, à trahir. Pendant un moment j'en ai eu marre je l'ai foutue dehors. Le lendemain j'ai regretté mais je me suis retenu de pas l'appeler. Elle s'est installée chez sa sœur et une semaine plus tard on s'est revu. Elle m'a assuré qu'elle ne voyait plus l'autre mec sauf que j'arrivais plus à lui faire confiance. Je lui ai demandé si je pouvais regarder son téléphone, elle m'a regardé droit dans les yeux en me disant qu'elle avait rien à cacher. » Un rictus étira mes lippes. « Elle avait effacé les textos sauf que y'avait un W dans son répertoire avec qui elle avait parlé pendant trois heures la nuit dernière. » Je restais silencieux quelques secondes, plongé dans ce moment. « Ça a duré sur la longueur. Chloe se repent, je pardonne. J'ai essayé d'aller voir ailleurs, faire comme elle, par esprit de revanche, c'était idiot et inutile, je ne pouvais pas me leurrer : c'est elle que j'aime. » Le présent qui se mêle délicatement, douloureusement au passé. Je fronce les sourcils et reprends : « Puis un soir j'étais bourré et je suis allé chez sa sœur, pensant que Chloe y serait. C'était pas le cas et je pense qu'ils se sentaient assez mal pour moi pour me proposer de rester et de manger un peu de pizza vu mon état. Puis je me suis toujours bien entendu avec sa soeur et son mec. Mais j'aurais préféré ne jamais être resté. » Je marque une pause de quelques secondes. « A la fin de la soirée en jetant la boîte de pizza j'ai trouvé le document qu'on donne aux femmes qui viennent de subir un avortement. Au début j'ai pensé que c'était peut-être à sa sœur, ou plutôt, j'ai espéré que c'était le cas. Sauf que c'était bien à Chloe. Et le lendemain je lui ai demandé de passer ici pour la confronter sur le sujet. » Je pose la bière à mes pieds. « Encore une fois ça a été le pire scénario. C'était bien son document et elle avait bien été enceinte de moi. Pendant un moment, je la regardais et je savais même plus si je pouvais la croire ou pas. Pendant cinq ans, j'étais persuadé que jamais elle ne me mentirait. Et là, pour une nouvelle aussi importante, j'étais incapable de me dire si elle me menait en bateau ou pas. Quand j'ai compris qu'elle disait cette fois-ci la vérité je lui ai demandé de partir et plus jamais revenir. » Je me pince les lèvres, les images se déroulant devant mes yeux. « C'était pas pour une peine d'amour, » précisais-je quant au motif de ma volonté d'en finir. « C'est toute une vie qui se détruit. Des années de sacrifices. Des rêves, des projets. Tout ce pour quoi j'ai travaillé, tout ce que je désirais, tout s'est envolé en fumée, tout a disparu. Tout ne vaut plus rien. » Je lève les yeux vers Arthur, croisant son regard, conscient que mes termes peuvent être blessants, choquants. « Je sais que vous étiez là. Je sais que j'ai commis des erreurs. Je sais que j'aurais dû vous en parler et... Je m'en veux. Je suis désolé de vous avoir fait vivre ça. Mais à ce moment-là, je pouvais pas. Je pouvais plus continuer. J'ai essayé de passer à autre chose seul mais finalement j'ai jamais réussi à passer à autre chose, tout me revenait, tout me hantait, je terminais toujours au même point et un soir il fallait que ça s'arrête. J'en pouvais plus, il n'y avait aucun sens à continuer. J'avais besoin que ça finisse. »




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Message(#) Sujet: Re: it's where our demons hide - isaac it's where our demons hide - isaac EmptyJeu 12 Juil 2018 - 7:26


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En répondant à l’appel manqué d’Isaac par ta visite, tu n’avais jamais pensé que vous arriveriez à discuter de ce qui l’avait poussé à essayer de mettre un terme à sa vie. Tu avais beaucoup vu Isaac depuis le jour où tu l’avais sauvé mais tu avais été incapable d’aborder le sujet, tu n’avais pas eu le courage. Cependant, vous saviez tous les deux qu’il faudrait un jour aborder le sujet. Et apparemment ce jour c’était aujourd’hui. Quand tu l’avais lancé doucement et par une petite porte latérale sur le sujet, jamais de la vie tu n’aurais pensé qu’il se mette à te confier tout d’un coup et avec tant de précision. Tu l’écoutais consterné ne sachant pas vraiment quelle était la meilleure réaction. Tu étais en colère, c’est vrai, mais pas vraiment contre lui, juste contre la vie qui avait décidé de s’acharner contre lui apparemment. Et tu étais surtout en colère contre Chloe qui avait été égoïste et qui l’avait poignardée dans le dos constamment, le laissant plus seul que jamais. Il était important pour toi de clarifier une chose avec ton ami car il n’avait parlé de tous ces problèmes à personne dans votre groupe d’amis, ça tu en étais certain. Pourtant, vous ne l’auriez pas jugé, vous ne l’auriez pas accusé de tous les maux et vous ne l’auriez surtout pas jugé s’il avait eu envie de garder le bébé malgré le fait que Chloe était libre de faire ce qu’elle voulait avec son corps. Tu espérais qu’Isaac savait aujourd’hui que les réactions qu’il vous avait imaginées n’auraient pas été les vôtres. Face à ta question il hoche la tête avant de répondre : « Oui. » Tu n’ajoutes rien, il n’y a rien à ajouter. Vous ne pouvez pas remonter le temps, vous ne pouvez pas changer les choses alors il faudra se contenter de cet aveu. Tu n’étais pas la personne de votre groupe la plus proche d’Isaac avant sa tentative donc qu’il ne se soit pas confié à toi, cela ne te choque pas ni ne te blesse mais il aurait pu se confier à Noa, à Loan ou à Nicolas, enfin à la personne avec qui il se sent le plus à l’aise. Tu l’assures ensuite qu’il a le droit de ressentir ce qu’il veut, peu importe ce que les autres peuvent bien penser. Chacun a le droit de ressentir les émotions qu’il désire, les autres n’ont pas leur mot à dire. Qu’il ait eu envie de ce bébé, c’était tout à fait compréhensible. Chloe aurait dû discuter de tout cela avec lui, lui expliquer ce qu’elle allait faire et ses choix plutôt que de le mettre devant le fait accompli. Cela n’aurait peut-être pas changé la décision qu’elle avait prise et elle était seule maîtresse de son corps mais elle lui devait au moins cette discussion si ce n’est bien plus. Car est-ce vraiment comme cela que l’on traite les personnes que l’on aime ? Non, tu n’arrivais pas à le croire.

Alors que tu étais déjà bien assommé face à la situation que te présentait Isaac, ce dernier ajouta que tu ne savais pas tout. Tu le regardais surpris et éberlué car s’il n’avait pas commencé par cela c’était que ce qu’il allait te raconter devait empirer le récit qu’il venait de te faire. C’est bouche-bée et fébrile que tu lui demandais ce qu’il voulait dire. Tu le poussais à la confidence, tu en avais conscience mais c’était lui qui avait mentionné avoir autre chose à te confier. Tu ne savais pas à quoi t’attendre et tu ne savais donc pas comment te préparer pour en apprendre un peu plus sur la vie d’Isaac qui avait toujours été pour toi un homme heureux et comblé, un bon ami sur lequel tu pouvais compter. Tu étais en train de te rendre compte à quel point un sourire peut cacher des difficultés et des souffrances profondes. Et donc Isaac repris son récit. Il ne semblait plus se restreindre maintenant, il ne semblait vouloir en finir avec cette histoire pour que tu puisses la juger dans son entièreté. Tu écoutais ton ami te confier qu’il essayait de devenir papa depuis deux ans, chose que tu ignorais. Tu l’écoutais te raconter que pour lui et Chloe cela avait été très dur et puis tu l’écoutais te dire qu’il l’avait demandée en mariage ce que tu ignorais. Tu sentis ton cœur se serrer à ces paroles parce qu’Abel était entré dans ta vie sans prévenir l’année précédente et cela avait été dur pour toi mais tu avais la chance d’avoir un fils et … Ce n’était pas juste c’est tout. Mais tu n’eus pas le temps de répondre à ton ami qu’il continuait. Maintenant qu’il était lancé, il allait aller jusqu’au bout. Tu l’écoutes donc te raconter comment Chloe a rencontré un autre homme, comment elle s’est mise à le tromper et à le mener en bateau, comment il a découvert qu’elle avait avorté, comment leur histoire s’est terminé. Putain … Comment est-ce que les personnes que l’on aime peuvent nous traiter avec si peu de respect ? Tu avais les larmes aux yeux et pendant un moment tu fus incapable de dire quoi que ce soit. Il y avait trop d’informations à assimiler, ton esprit était incapable de faire le tri et de savoir par quoi commencer. Tu espérais sincèrement ne jamais croiser Chloe parce que tu risquais d’avoir envie de la tuer sur place et tu ne voulais pas finir en prison. « Je sais que vous étiez là. Je sais que j'ai commis des erreurs. Je sais que j'aurais dû vous en parler et... Je m'en veux. Je suis désolé de vous avoir fait vivre ça. Mais à ce moment-là, je pouvais pas. Je pouvais plus continuer. J'ai essayé de passer à autre chose seul mais finalement j'ai jamais réussi à passer à autre chose, tout me revenait, tout me hantait, je terminais toujours au même point et un soir il fallait que ça s'arrête. J'en pouvais plus, il n'y avait aucun sens à continuer. J'avais besoin que ça finisse. » Tu le regardais s’excuser encore une fois et tu ne pus t’empêcher de te dire qu’il était temps qu’Isaac arrête de s’excuser. Oui il aurait dû vous en parler pas parce qu’il le devait absolument mais parce qu’avoir le soutien de ses amis dans des moments comme ça, c’est ce qui te permet de continuer à avancer. Avec l’histoire d’Amelia, tu savais pertinemment que c’était le cas. Lily t’avait sauvé à l’époque, sauvé de la dépression et peut-être de bien pire si les choses avaient continué leur cours. Mais Isaac ne te connaissait pas encore vraiment à cette époque, il ne pouvait pas savoir. « Ne t’en veux pas, c’est inutile. Tu ne nous devais rien, c’est pour toi que tu aurais dû nous en parler. Je ne sais pas comment tu as eu le courage d’affronter cela tout seul c’est … » Tu t’interromps et tu passes ta main sur ton visage. Tu ne sais toujours pas par quoi commencer, tu ne sais toujours pas quoi dire. « C’est so fucked up. » Finis-tu par soupirer. Comment est-ce que des choses comme cela pouvaient se produire ? Comment Chloe avait pu faire une chose pareille à Isaac qui l’avait aimée inconditionnellement pendant toutes ces années ? Tu pouvais comprendre pourquoi il avait voulu que ça s’arrête, tout s’était soudain écroulé sous lui, toutes ses certitudes, tous ses rêves, tous ses projets. « Tu n’as peut-être pas envie de l’entendre mais je suis content que Chloe soit sortie de ta vie. Elle ne méritait pas d’y entrer et ne mérite pas d’y rester. J’espère qu’elle ne compte plus s’approcher de toi. » Si c’est le cas, elle risque de recevoir ta visite et tu comptes bien la dissuader de recommencer. S’il lui reste ne serait-ce qu’un peu d’affection pour Isaac, elle le laissera en paix. « Je suis vraiment désolé que tout ça te soit tombé dessus, vraiment. Mais on va être là pour t’aider à remonter la pente maintenant parce que faire face tout seul n’est jamais la solution. Etre entouré permet de se changer les idées, de ne pas broyer du noir et enchaîner les mauvaises pensées. On va être là maintenant. » Dis-tu en mettant ta main sur l’épaule d’Isaac. « Merci de m’avoir raconté tout ça je … Je pense que j’ai encore du mal à tout assimiler mais je comprends mieux. » Dis-tu à ton ami avant d’ajouter pour amener un peu d’humour à cette conversation pas très drôle : « Et si jamais, en attendant que tu trouves la bonne personne pour avoir des enfants, je peux te prêter Abel qui sera ravi de venir passer du temps avec son oncle Isaac. » La vérité c’était qu’Abel ne connaissait encore pas très bien tes amis proches, il ne connaissait que Noa mais cela pouvait changer.
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MÉTIER : Infirmier au service des urgences, vice-président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023)
LOGEMENT : Sa maison, située au #17 toowong, est devenue leur foyer en octobre 2021, duquel irradient épanouissement, plénitude et bienveillance
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Message(#) Sujet: Re: it's where our demons hide - isaac it's where our demons hide - isaac EmptyDim 22 Juil 2018 - 1:39




Je suis en équilibre sur le fil de ma vie, je suis quelques bribes de tout ce que j'ai écrit.

Incertain, j'achève ce douloureux exposé parsemé des éléments assassins m'ayant conduit une poignée de semaines plus tôt vers une funèbre fatalité. Fébrile, je m'autorise à commenter mes torts, m'en excuser, justifier ce mal-être étourdissant, étouffant, tortionnaire dont je n'avais pas su m'extirper et que je m'étais évertué à affronter seul pour échouer misérablement. Mon regard ose, s'accroche timidement à sa silhouette, ses traits tirés, son interrogation mais aussi sa colère, sa tristesse, sa confusion ; puis, mes pupilles dégringolent vers le sol alors qu'un imposant sentiment de vide me happe.

Je me sens libéré d'une part d'avoir su partager, en une seule discussion, ces bribes précieuses de mon passé que je n'avais su évoquer à voix hautes pour diverses raisons. Ces poisons que j'avais conservés comme s'ils m'étaient vitaux, ignorant qu'en réalité, ils me détruisaient progressivement, exponentiellement. J'étais alors persuadé que mon unique solution était de gérer mes problèmes seul ; mon orgueil ainsi que la vision que je me projetais de ma propre personne, m'avaient imposé cette décision de ne jamais déverser autant mes tourments sur quiconque. Ce soir, Arthur recevait par incessantes déferlantes mes démons et force m'était de constater qu'il ne les subissait pas, il les analysait pour pallier à cette situation qui avait longuement tangué entre l'inconnu et le méconnu pour lui.

D'autre part, j'étais terrifié d'avoir étalé ainsi mon épineux jardin secret. J'étais conscient qu'en aucun cas mon interlocuteur ne se montrerait irrespectueux face à ce que j'avais vécu, mais pour un homme qui peine à se confier, déblatérer autant sur un si crucial chapitre de sa vie dispose des traits de l'effrayant.

Le silence s'était installé entre nous le temps de quelques minutes, la tension indéchiffrable, les pendules de nos vies me semblant toujours aussi effrénées. Finalement, la voix d'Arthur parvint à mon ouïe, rétablissant le fait qu'en conclusion, mon mutisme avait été davantage toxique à moi-même qu'à mes amis à qui, par extrapolation, j'avais menti durant des semaines, des mois, des années. Le fait que mon ami s'interroge sur comment j'étais parvenu à affronter tout cela me confortait dans mon geste, comme si sa reconnaissance du caractère pénible des événements que j'avais subis disculpait la dépression et l'état vers lequel ils m'avaient précipité. Je reconnaissais que personne de mon entourage appuierait ma tentative de suicide, mais ne pas sentir un regard empli de pitié ou me qualifiant de faible gonflait mon courage vers la continuité de cette convalescence fastidieuse. Pourtant, une timide voix me susurrait intérieurement que si j'avais affronté cette situation, elle avait eu raison de moi. « C’est so fucked up, » décrivait-il, des termes que j'élevais au rang d'échos dans ma boîte crânienne, invitant d'autres constats tels que « j'avais le droit d'aller mal et l'ai toujours » ou « Chloe n'a pas toujours été correcte » qui m'encourageraient indéniablement pour la suite.

Le professeur de mathématiques reprit, déclarant qu'il était heureux que mon ex fiancée ne fasse plus partie de ma vie et qu'il souhaitait qu'elle ne s'y insère plus. J'assimilais sans misères ses termes, cependant, je ne jouissais pas d'autant de fermeté. Bien que j'eusse signifié à Chloe que je ne souhaitais plus la revoir, j'étais conscient que mon cœur battait encore solidement pour elle, que mes sentiments envers son âme persistaient, qu'ils s'avéraient si purs et intenses que malgré tous les calvaires qu'elle avait su m'imposer, ils en demeuraient que futilement altérés. C'était pour cette raison que je priorisais ma raison, qui me dictait que mon existence ne pouvait pas continuer avec elle et que j'avais tout un monde à reconstruire, aussi accablant cela puisse être.

Comme s'il lisait dans mes pensées, le Iver se livrait désolé de la suite de catastrophes qui avait rythmée mon révolu. J'acquiesçais doucement lorsqu'il assurait que je n'étais pas seul et que notre crew m'épaulerait dans cette épreuve que j'espérais éphémère. Il m'indiquait qu'être entouré permettait de chasser ses idées noires et sincèrement, je ne demandais que ça. Encore aujourd'hui, les mauvais souvenirs étaient si féroces dans mon esprit qu'ils m'exténuaient prodigieusement, m’abattaient sans merci. Je recherchais les mots pour révéler la gratitude mais aussi la nécessité que je ressentais face à ces paroles en vain.

La main du jeune père se posait sur mon épaule, soulignant sa reconnaissance face à ma description de tout ce fardeau que je traînais périlleusement. Un fin sourire étira mes lippes alors qu'il suggérait de me prêter son fils, en attendant de trouver la femme avec laquelle je pourrais fonder une famille. « Je suis pas sûr de vouloir remettre ça un jour, » avouais-je à Arthur. Une infime partie de moi avait conscience que c'était le récent qui parlait, tel le chat échaudé craignant l'eau froide. Toute cette situation était fraîche, il était plutôt effronté d'affirmer aujourd'hui rejeter ce désir de famille que j'entretenais depuis des décennies. Néanmoins, perdre celle que je considérais tel l'amour de ma vie ainsi, assister à la démolition de mes rêves en toute impuissance, constater mes sacrifices dérisoires, témoigner mes projets annihilés, subir trahisons, mensonges et peines récalcitrants, me conduisaient vers ces paroles esseulées. Comment pouvais-je de nouveau faire entièrement confiance à une femme ? Comment serais-je capable d'autoriser ce fléau qu'on nomme amour régner sur mes sentiments et par extrapolation mes décisions ? Même si je connaissais personnellement des couples heureux et aimants étant ensemble depuis bon nombre d'années, ils me semblaient aujourd'hui beaucoup trop utopiques, idylliques, pour ressembler un jour à mon futur. « Mais je serai content de voir Abel. » Un bonheur concret et réalisable. J'avais croisé quelques fois le garçonnet, surtout dans le contexte de notre domicile localisé dans le même quartier. Cependant, l'on pouvait difficilement dire que son fils me connaissait, vus nos quotidiens chargés et la garde alternée de l'enfant. Je serai heureux de pallier à cette situation, l'écolier détenant une place unique dans la vie d'Arthur. « Ça me changera de mes nièces et de l'univers des princesses, » commentais-je sur un ton léger, frisant le plaisantin. Je posais mon regard sur les pizzas apportées par Arthur, restées inentamées suite à notre conversation délicate et inspirais profondément, comme pour rompre cette période émotive nous ayant étreints de longues minutes. « Je vais peut-être aller les réchauffer ? » suggérais-je en me relevant de mon siège, dont les bras avaient été malmenés par mes nerfs embrasés durant mes aveux. Je lorgne vers ma cuisine, devinant la pile inquisitrice de boîtes signalant ma propre rupture avec Chloe. En effet, si la jeune femme avait su me quitter promptement, je me trouvais encore dans le processus de me détacher d'elle, et cela comprenait empaqueter ses affaires ou les objets la dépeignant beaucoup trop dans ma mémoire. « Je suis assez bien avancé dans mon ménage mais il y a certains trucs pour lesquels je ne sais pas trop quoi faire, parce que techniquement ils sont à nous deux. » Je pinçais mes lèvres, réfléchissant. « Ils avaient juste de la valeur pour notre couple. J'imagine que Chloe n'en veut pas sinon elle les aurait pris à son premier départ et j'ai plus trop envie de les voir. » Je croisais le regard d'Arthur. « Pendant un moment je me suis demandé ce que Noa aurait fait avec ces papiers, photos etc., parce que bon, Noa est plutôt inventive et radicale et j'aime bien m'inspirer d'elle pour certaines décisions que je veux drastiques. » Je ris doucement, j'avais énormément d'affection pour la Jacobs et j'admirais sa façon de gérer les choses, surtout qu'elle était loin d'avoir eu une vie facile et tranquille. « La connaissant, je l'imagine bien en faire limite un feu de joie en clamant qu'elle s'en fiche bien de ce que les voisins peuvent en penser. Alors... Ça te dit des pizzas réchauffées au feu d'une partie de mon passé ? »




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Message(#) Sujet: Re: it's where our demons hide - isaac it's where our demons hide - isaac EmptyJeu 16 Aoû 2018 - 10:26


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Rares sont les personnes qui peuvent affirmer avoir vécu leur vie sans faire face à des moments difficiles. La vie est faite de ce genre d’épisodes qui viennent compenser les moments de pur bonheur que vous aviez la chance de vivre de temps en temps. Tu avais eu ta dose de ces moments douloureux avec le départ de ton père, avec le viol d’Amelia par votre beau-père, avec son départ pour la France, la fin de vos relations, le départ de Lily. Tu avais toujours essayé de rester optimiste mais tu savais mieux que personne que ce n’était pas toujours simple. Jamais tu n’aurais eu le courage de tenter de mettre fin à ta vie. Cela ne s’était jamais imposé comme une solution pour toi mais tu avais commencé à sombrer dans une dépression à l’époque et c’était Lily qui t’en avait sortie, Lily et Noa et Nicolas. Tu ne connaissais pas Isaac à l’époque, il venait à peine d’emménager avec Noa. Tu te rendis soudain compte qu’il ne t’avait jamais vu au plus mal, qu’il ne te connaissait pas quand tu avais traversé ces périodes de ta vie qui t’avaient permises de devenir l’homme que tu étais aujourd’hui. Parce que choisir de devenir professeur au lieu de joueur professionnel de baseball, ce n’était pas un choix neutre. Tu l’avais fait naturellement à l’époque et il avait fallu du temps pour que tu te l’avoues même à toi-même mais tu t’étais dit que n’ayant pas pu aider Amelia, tu pourrais essayer d’aider les autres adolescents qui passaient dans tes cours, les sauver des démons de l’adolescence. Et cela influençait beaucoup ta manière d’agir avec les élèves et cette recherche de proximité que tu avais lancée depuis que tu enseignais. Tu encadrais beaucoup d’activités extrascolaires qui te permettaient d’apprendre à connaître les élèves et qui leur permettait de te faire confiance. Cette relation que tu réussissais à créer avec tes élèves, tu n’avais pas réussi à la créer avec Isaac. Enfin pas vraiment. Vu votre relation avant sa tentative de suicide, tu n’étais pas surpris qu’il ne se soit pas confié à toi. Vous étiez proches sans réellement l’être. Tu n’avais jamais été son confident mais il était proche de Noa et de Nicolas. Loan venait de revenir à Brisbane, peut-être qu’elle n’aurait pas été la meilleure personne à qui se confier. Mais après le récit de ton ami, tu comprenais mieux pourquoi il avait eu du mal à le confier à qui que ce soit. Tu pouvais comprendre la peur qu’il avait eu que vous le jugiez, que vous vous permettiez de faire des réflexions mais c’était mal vous connaître. Il faudra un jour qu’il confie tout cela à Noa et aux autres et quand il le fera, il faudra sans doute retenir Noa qui aura des envies de meurtre. Et comme elle avait déjà assez de problèmes avec la justice, peut-être qu’attendre un peu pour ce récit serait une bonne idée. A chaque nouvelle phrase, à chaque nouvelle péripétie dans le récit qu’il te faisait, tu t’enfonçais un peu plus. Comment avait-il pu garder tout cela pour lui ? C’était au final peu étonnant qu’il ait fini par tenter de mettre fin à ses jours vu les épreuves que son ex avaient mises sur sa route. Tu étais excédé et tu essayais de le faire comprendre à Isaac. Tu n’étais pas certain que cela marche réellement et de toute façon, qu’est-ce que cela pouvait changer aujourd’hui ? Rien. Tout cela s’était passé il y a plusieurs mois et désormais, tout ce que tu pouvais faire c’était aider Isaac à avancer et empêcher Chloe de revenir dans sa vie. Parce que quelque chose te disait qu’elle en serait capable. Tu ne le connaissais pas très bien, elle t’avait paru tout ce qu’il y a de plus sympathique et aimable quand tu l’avais rencontrée par le passé et tu étais heureux qu’elle rende ton ami heureux et épanoui mais désormais, alors qu’elle l’avait poussé au suicide, c’était terminé. Tu finis par poser ton bras sur l’épaule de ton ami en lui disant qu’il trouverait un jour la bonne personne avec qui construire cette famille. Tu rêvais de la trouver de ton côté sans grand succès mais peut-être que si vous cherchiez à deux vous auriez plus de chance. Mais ce n’est pas vraiment un sourire qui s’afficha sur les lèvres de ton ami, il semblait plus résigné qu’autre chose. « Je suis pas sûr de vouloir remettre ça un jour. » Tu hoches la tête. Ce n’est peut-être pas le moment d’y penser en effet. Tu espères qu’Isaac finira par changer d’avis mais pour l’instant il a besoin de se retrouver, de se reconstruire lui avant de laisser une autre personne entrer dans sa vie. Mais vous étiez encore jeune, tout n’est pas perdu. Il faudra garder ces paroles pour plus tard cependant. Cela n’est pas un problème, tu as le temps. Une amitié comme celle que vous partagiez dans votre groupe d’amis dure toute la vie. Alors vous auriez le temps d’en rediscuter plus tard, quand le moment sera plus propice. « Mais je serai content de voir Abel. Ça me changera de mes nièces et de l'univers des princesses, » Un petit sourire se dessina sur ton visage. Tu seras ravi de laisser Abel avec Isaac de temps en temps si ce dernier veut profiter de ton fils. Tu n’as pas encore trop eu l’occasion de présenter Abel comme il se devait à chacun de tes amis proches. Tu l’avais fait avec Noa mais il fallait que tu le fasses avec les autres membres du groupe. Car Abel était devenu une partie intégrante de ta vie et il était temps qu’il connaisse un peu mieux ton entourage le plus proche. « Il faudra qu’on s’organise une petite après-midi entre hommes. Et je n’hésiterai pas à te désigner comme babysitter de secours si j’ai une urgence. » Lui dis-tu avec un sourire. Isaac habitait à quelques maisons de la tienne, s’il était disponible et que le courant passait bien avec ton fils, tu n’hésiteras pas une seconde à le laisser en compagnie de ton ami en qui tu avais une totale confiance. « Si un jour j’arrive à trouver une demoiselle qui me supporte, je ne compte pas m’arrêter à Abel alors tu pourras toujours profiter de ma tribu. » Il faut un village pour élever un enfant, voilà quelque chose que l’on entend souvent. Et tu es assez d’accord avec l’idée que plus un enfant est entouré, mieux c’est. Donc si Isaac s’obstine à ne pas en vouloir de son côté, il pourra se faire la main avec les tiens sans souci. Enfin, encore faut-il que tu en aies d’autres. Isaac se proposa ensuite d’aller réchauffer la pizza. Tu le laissais partir vers la cuisine et quand il revint, il s’arrêta quelques secondes devant ses cartons avant de te dire : « Je suis assez bien avancé dans mon ménage mais il y a certains trucs pour lesquels je ne sais pas trop quoi faire, parce que techniquement ils sont à nous deux. Ils avaient juste de la valeur pour notre couple. J'imagine que Chloe n'en veut pas sinon elle les aurait pris à son premier départ et j'ai plus trop envie de les voir. Pendant un moment je me suis demandé ce que Noa aurait fait avec ces papiers, photos etc., parce que bon, Noa est plutôt inventive et radicale et j'aime bien m'inspirer d'elle pour certaines décisions que je veux drastiques. La connaissant, je l'imagine bien en faire limite un feu de joie en clamant qu'elle s'en fiche bien de ce que les voisins peuvent en penser. Alors... Ça te dit des pizzas réchauffées au feu d'une partie de mon passé ? » Tu ne pus t’empêcher de laisser échapper un rire. En effet, tout ce qui était radical ressemblait à Noa. Elle aurait sans doute fracassé tout ce qui était fragile contre un mur avant de brûler le reste. Elle était comme ça, incapable de faire les choses à moitié. La proposition était tentante il fallait l’avouer et si cela pouvait aider Isaac dans sa guérison alors pourquoi pas ? « Tu as raison, c’est ce que Noa aurait fait sans aucun doute. Après avoir fracassé quelques petites choses contre un mur. » Lui dis-tu avant d’ajouter : « J’ai toujours préféré les pizzas au feu mais tu es sûr que c’est ce que tu veux ? Parce que Noa c’est notre Noa mais il faut que cela te convienne à toi. » Lui dis-tu pour t’assurer que c’était bien ce qu’il voulait faire. « Tu as déjà fait un tas de ces affaires-là ? » Lui demandas-tu en regardant les cartons.
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AVATAR : Julian Morris
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DC : Kai Luz & Max Novak
INSCRIT LE : 08/04/2018
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Message(#) Sujet: Re: it's where our demons hide - isaac it's where our demons hide - isaac EmptySam 1 Sep 2018 - 5:41




Je suis en équilibre sur le fil de ma vie, je suis quelques bribes de tout ce que j'ai écrit.

Je n'avais jamais menti verbalement à Arthur, ni à qui que ce soit de notre groupe d'amis. J'avais omis de grands pans de mon histoire, mais en aucun cas avais-je su fausser ma parole. Ainsi, lorsque le jeune père évoquait une partie de mes rêves brisés, ce futur composé d'une femme que j'aime et d'enfants à chérir, je lui délivrais mes états d'âmes clamant que je n'étais pas certain vouloir m'orienter vers cette voie de nouveau. Il me semblait insurmontable de m'ambitionner à ce mode de vie auquel j'avais si aspiré pour me retrouver fatalement anéanti. Pire, je le redoutais. Cependant, j'avais également conscience que songer à partager ma vie avec une autre personne ne viendrait qu'une fois que j'aurais appris à accepter ce novateur quotidien, orné de tous ces souvenirs lancinants, ces idées tiraillantes et des conséquences de ce schisme que j'avais imposé sans merci dans mon existence.

Néanmoins, c'était avec grande honnêteté que je transmettais mon envie de connaître davantage Abel. Un sourire amusé étira mes lèvres alors qu'Arthur me désignait comme baby-sitter d'urgence. « Je suis même qualifié pour prendre soin de lui si jamais il est poisseux » ajoutais-je, faisant référence à mes compétences d'infirmier en service d'urgence et de secouriste. Je ne comptais plus les enfants qui avaient franchi le seuil de St Vincent's pour des blessures plus ou moins graves, accompagnés de parents tantôt dépités, tantôt choqués de la rapidité à laquelle leurs progénitures avaient pu se mettre en danger. J'écoutais le professeur de mathématiques me faire part de son désir d'être de nouveau père si le destin le faisait rencontrer la bonne personne. « Une tribu, hein ? » Je conservais mon sourire, m'imaginant promptement le Iver avec plusieurs petits Abel à ses trousses. Avec Chloe, nous nous étions toujours accordés sur le désir d'avoir plusieurs enfants, ou au moins deux parce que nous tenions à ce qu'ils grandissent avec un frère ou une sœur. Le destin s'était montré cruel envers ce projet, l'ébranlant sans retenue pour le démolir, mais cette façon de voir les choses persistait en moi.

Je pinçais mes lèvres, chassant ces bribes de vie avec mon ex fiancée qu'il fallait que j'accepte comme révolues. Mon regard basculait de mon ami aux pizzas sagement enfermées dans leur carton. Je réfléchissais quelques instants, mes méninges voguant des circonstances actuelles aux souvenirs. Incertain, je suggérais à Arthur des « pizzas réchauffées au feu d'une partie de mon passé », ne pouvant m'empêcher de m'inspirer de Noa pour ce plan. Le trentenaire en échappa un rire avant de compléter que notre amie en commun aurait aussi propulsé quelques bricoles contre un mur de la maison. Je grimaçais doucement : j'avais vécu avec la Jacobs et je l'avais vue à l'action plus d'une fois. Tant que j'avais cessé de m'en surprendre. « Ouais, quand on vit avec Noa, on sait qu'on en sortira pas indemne. Soit on reçoit un débris perdu, soit un récupère jamais la totalité de sa caution. Ou les deux. » Je souris doucement, complétant : « Mais en vrai, c'est malin. Elle a trouvé comment gérer sa frustration. » Ce qui n'était franchement pas donné à tout le monde. Et puis, Noa composait une réelle force de la nature à mes yeux. Elle me semblait capable de tout et ne reculer devant la moindre difficulté. Sa vie avait loin d'être aisée et l'avait probablement façonnée vers la personne qu'elle était aujourd'hui, ce qui était admirable. Mon interlocuteur s'assurait que mon offre relevait de mon propre désir et non d'une influence de ma meilleure amie. Il était certain qu'il était facile de copier les autres dans l'espoir que leur moyen d'excommunier leurs démons devienne le nôtre. Je réfléchissais quelques instants. Je n'avais jamais été quelqu'un de radical dans mes actions - ou même réactions. Cependant, j'avais pleinement conscience qu'il fallait que je me sépare de tout ce qui me rappelait trop douloureusement Chloe. J'avais besoin de détruire ces éléments, de ne plus les détenir, de ne plus les percevoir, épouvantails à avenir. J'étais persuadé qu'ils ne me manqueraient jamais, puisque de toute évidence, ils n'avaient plus aucune valeur. Je ne m'imaginais plus un futur avec Chloe, tout comme cette dernière. Il était l'heure pour moi de tourner une page, aussi ardu cela puisse-t-il l'être, et j'étais prêt à me faire violence dans ce dessein. Je croisais le regard d'Arthur, assurant ainsi : « Ouais, c'est ce que je veux. Cette histoire est finie et je veux me débarrasser totalement de ce genre de preuves. » Parce que de toute évidence, jamais je ne pourrais oublier Chloe ni les années que nous avions vécues ensemble. Mon cœur et ma mémoire étaient gravés de souvenirs, de sentiments, de couleurs qui lui étaient propres. Mon dossier médical la citait même probablement. Cependant, ces objets pouvaient disparaître totalement. Je disposais de ce pouvoir, de cette option de me défaire au moins d'une minime partie de ce qui me renvoyait indéniablement à d'abominables périodes. Je hochais de nouveau la tête à l'affirmative lorsqu'Arthur me demandait si j'avais déjà regroupé ces affaires que je destinais aux cendres et m'orientais vers l'intérieur de ma maison. J'attrapais le fatidique carton ainsi qu'un allume gaz et une plaque de cuisson. Je déposais la boîte à l'extérieur et en quelques mouvements faisais crépiter le feu sous les pizzas. « Ça fait un peu boîte de Pandore, » observais-je en scrutant le contenu du carton, source de catastrophe et chagrin. J'attrapais quelques documents et les glissais sous les flammes, observant leur danse, léchés par l'appétit du feu, pour s'acheminer dans l'indescriptible. Je levais les yeux vers Arthur et l'invitais : « Fais-toi plaisir si ça te dit. » Avec le recul, cette soirée nous semblerait probablement déjantée d'ici quelques temps. Mais la vie ne l'était-elle pas, après tout ? Une fois les pizzas réchauffées, j'en prenais une part et demandais à Arthur tout en continuant d'alimenter la source de chaleur de mes effets hélas sentimentaux. « T'avais vu le coup venir avec Loan ? » La jeune femme avait su, à mes yeux, disparaître du jour au lendemain. J'avais conscience que ni Arthur, ni Noa ne pouvaient expliquer pourquoi la jeune femme avait décidé de s'évaporer si brusquement. Cependant, Arthur avait-il pressenti que la Levinson se dirigeait vers un tel agissement ? « Parce que pas moi. » Étais-je aveugle face aux états d'âme de mes proches à un point tel que j'étais incapable de prévoir leur départ, temporaire ou permanent, de ma vie ? Je n'avais su prédire la fuite de Loan tout comme il m'avait longtemps été inconcevable que Chloe me quitte. Ou étions-nous simplement de parfaits comédiens lorsque repoussés désespérément dans nos retranchements ? Puisque tout comme Loan et Chloe, j'avais malheureusement aussi su dissimuler à mes proches une bien drastique décision.




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Message(#) Sujet: Re: it's where our demons hide - isaac it's where our demons hide - isaac EmptyDim 23 Sep 2018 - 15:44


isaac & arthur

S’il y a bien une chose que t’as appris ta carrière d’enseignant c’est de ne jamais forcer qui que ce soit à vous faire une confidence. A la place, il est préférable de créer un climat de confiance dans lequel la personne se sent assez à l’aise pour se confier sur ce qui la tracasse. Et c’est ce que tu avais fait avec Isaac. Ce serait mentir que de dire que tu n’avais pas eu envie de lui demander ce qui lui était passé par la tête lors de sa tentative de suicide mais tu n’avais rien demandé. Tu sais toutefois que votre relation ne sera plus jamais la même. Tu te sentiras toujours un besoin de le protéger, encore plus depuis qu’il venait de te confier ce qui l’avait poussé à vouloir mettre fin à ses jours. Tu ne pouvais t’empêcher de te demander pourquoi il n’avait parlé de ce malaise, de tous ces problèmes à personne car avec tous les tourments traversés par les membres de votre groupe d’amis, aucun d’entre vous ne l’aurait jugé. Qu’il ne soit pas venu t’en parler ne te surprenait pas, Isaac et toi aviez avant cet événement tragique une relation de bons amis mais sans plus. Tu t’attendais à ce qu’il en parle à Noa mais sans succès. Malheureusement, il n’y avait rien que tu pouvais faire aujourd’hui pour le sortir de ses tourments, tu pouvais simplement être là pour l’épauler, l’aider à aller mieux et l’aider à avancer. Que le désir d’enfant d’Isaac soit mis à mal avec toutes ces aventures, c’était compréhensible. En attendant qu’il trouve une personne en qui il pourra de nouveau avoir confiance, il pourra s’entraîner sur Abel, ton petit ange et démon à la fois quand il le voulait. « Je suis même qualifié pour prendre soin de lui si jamais il est poisseux » Un sourire se dessina sur ton visage. Il t’était arrivé à plusieurs reprises d’apporter à Isaac son déjeuner et tu l’avais vu à l’œuvre avec les enfants de son service. Tu n’avais aucun doute qu’il était parfait pour s’occuper d’enfants et qu’Abel allait l’adorer. « Une qualité non négligeable dans ton CV qui fera plaisir à Angelina. » Dis-tu à Isaac pour plaisanter. La mère de ton fils mettait souvent en doute les compétences des personnes de ton entourage à qui tu laissais Abel. C’était épuisant de devoir toujours se justifier mais au moins, elle n’aura rien à redire d’Isaac et de ses compétences. Tu confiais à ton ami que tu comptais un jour avoir plus d’enfants que seulement l’unique que tu avais pour l’instant ce qui sembla l’amuser. « Une tribu, hein ? » Tu haussais les épaules avant de lui répondre : « J’ai toujours voulu plusieurs enfants, s’occuper de ceux des autres c’est bien mais voir grandir les siens c’est mieux. » Tu te rendis compte à ce moment précis que tu n’avais sans doute jamais parlé avec Isaac de cette envie que tu avais depuis que tu étais jeune adulte d’avoir des enfants. Peut-être que c’était ce qui avait fait fuir Lily à l’époque car derrière la bague elle avait vu cette vie que tu voyais toute tracée mais tu ne l’aurais pas forcée à les avoir de suite, ce n’était pas ton genre. Abel avait été une surprise inattendue mais une surprise agréable maintenant que tu avais ajusté ton monde autour de lui.

Alors qu’Isaac te parlait de la signification des cartons qui se trouvaient éparpillés dans le couloir et dans les pièces que vous aviez traversées pour arriver sur la terrasse, il te fit une remarque sur Noa qui te fit éclater de rire. Tu connaissais la jeune femme depuis votre enfance et tu n’avais jamais rencontré quelqu’un d’aussi fou et d’aussi authentique que Noa. Votre amitié avait survécu à toutes sortes de tsunamis et vous étiez toujours là, prêts à vous épauler comme vous l’aviez fait dans la cours de récré toutes ces années auparavant. « Ouais, quand on vit avec Noa, on sait qu'on en sortira pas indemne. Soit on reçoit un débris perdu, soit un récupère jamais la totalité de sa caution. Ou les deux. Mais en vrai, c'est malin. Elle a trouvé comment gérer sa frustration. » Tu n’étais pas certain que cela soit si malin que ça car une fois qu’elle avait tout brisé, il fallait nettoyer et tu ne comprenais pas comment cela n’était pas frustrant pour elle. Tu avais dû nettoyer les débris d’assiettes et de verres brisés quand ta mère s’était rendue compte que votre père avait refait sa vie à quelques kilomètres de Brisbane et jouait à la famille de rêve en vous ayant laissé galérer pendant des années. Un épisode que tu préférais ne pas te remémorer. « J’aime Noa comme un fou mais je pense qu’on aurait jamais pu vivre ensemble, on aurait fini par se taper dessus. » Dis-tu à Isaac en secouant la tête. Inconsciemment, vous le saviez tous les deux car vous n’aviez jamais tenté aucune expérience de colocation. Mais c’était comme cela que l’homme en face de toi avait rencontré Noa et vous avait tous rencontrés, il était juste mieux équipé que toi pour cette aventure. Mais une fois la plaisanterie passée, tu voulais t’assurer que les actions d’Isaac étaient bien des actions qu’il désirait prendre et qu’il n’était pas en train d’imiter Noa. Tu ne voulais pas qu’il en vienne à regretter certaines choses, cela serait dommage. « Ouais, c'est ce que je veux. Cette histoire est finie et je veux me débarrasser totalement de ce genre de preuves. » Tu hoches la tête avant de lui répondre : « Alors on va s’en débarrasser. » Rien ne servait de repousser l’inévitable. Autant faire le vide le plus rapidement possible pour aider Isaac à se reconstruire, à se relancer sereinement dans sa vie, dans ce monde qui lui avait paru si hostile qu’il avait voulu le quitter. Tu voulais tout faire pour qu’il ne ressente plus jamais ce besoin et que vous puissiez tous vieillir ensemble. Il était évident qu’Isaac avait commencé le grand nettoyage mais tu préférais lui poser la question. En guise de réponse, il alla chercher une boîte et des allumettes avant de commencer un feu pour faire réchauffer les pizzas mais pas seulement apparemment. « Ça fait un peu boîte de Pandore. Fais-toi plaisir si ça te dit. » Tu lèves un sourcil en direction de ton ami. Voulait-il vraiment que tu jettes le contenu de cette boîte dans le feu ? Tu l’attrapais des deux mains et tu l’ouvris pour y trouver tout un tas de choses sur lesquelles tu préférais ne pas t’éterniser. Tu en attrapais une partie avant de dire pour plaisanter : « J’ai l’impression que nous commençons une forme alternative de thérapie. » Est-ce que bruler ces objets allait vraiment avoir un effet apaisant pour Isaac ? Pour le savoir, il allait falloir les bruler. Amenant ta main au dessus des flammes, tu jetais un dernier regard vers lui avant de dire : « Prêt ? » Une fois son aval donné, tu ouvrais le poing et tu laissais tomber dans les flammes affamées des morceaux de cette vie qu’il fallait incinérer. « T'avais vu le coup venir avec Loan ? Parce que pas moi. » Tu secoues la tête dans un premier temps. Loan est un sujet sensible pour toi parce que non, comme Isaac tu ne l’avais pas vu venir et tu avais pris cet abandon très personnellement. Tous tes amis savent que les personnes de ton entourage ont passé leur temps à t’abandonner et tu as donc du mal à pardonner ce genre d’affront, particulièrement maintenant que Loan est de retour et désirerait faire comme si de rien n’était. « Non, je n’ai rien vu venir. » Dis-tu en soupirant. « Je … Comment elle a pu penser que disparaître du jour au lendemain sans laisser un mot était une bonne idée ? » Demandas-tu à Isaac en sachant très bien qu’il n’avait pas la réponse. « Elle a juste dit à Noa qu’elle partait, détail que cette dernière n’a pas trouvé bon de nous mentionner à l’époque. Et maintenant elle est de retour, j’ai du mal à faire comme si de rien n’était. » Dis-tu en haussant les épaules et en mettant au feu une autre poignée du contenu de la boîte. « Tu l’as vue depuis son retour ? » Demandas-tu à Isaac ne sachant pas très bien où il en était avec Loan de son côté.
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