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 mcjen ▲ another rising tide, another storm to fight

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mcjen ▲ another rising tide, another storm to fight Empty
Message(#) Sujet: mcjen ▲ another rising tide, another storm to fight mcjen ▲ another rising tide, another storm to fight EmptyVen 23 Nov 2018 - 2:37


another rising tide, another storm to fight
isaac & ginny


Un bras autour de mes épaules, et j’en panique, l’étreinte est impossible, et si j’avais la moindre force restante, je m’en extirperais, j’irais ailleurs, j’irais n’importe où, j’en mourrais de me débattre, de brûler tout ce qu’il me reste.  « J’ai besoin d’air. » que je m’entends annoncer, une voix qui se casse et le regard qui se voile, à peine j’entends les conversations aux abords du couloir, remarque les gens qui évoluent sagement autour, me concentrant à fixer un point au loin, à trouver un élément différent, à concentrer mes esprits sur une bribe, un minuscule éclat en retrait. Une lettre que je repère sur la porte face à moi, un S en courbes sèches, le noir charbon qui déteint, l’écaille tout au bas que je vois, que je tente de corriger, m’imaginer quel pinceau fermerait la bavure, quelle forme je pouvais y associer. Et je sens qu’on s’agite à ma gauche, où alors c’est mon propre corps qui se réveille, qui réagit sous l’impulsion, mes jambes qui me tiennent droite avant même que je ne le réalise. Mes pas qui font le chemin inverse, repassent devant des chaises et des visages et des dossiers et des brancards que je ne vois même plus, plancher ciré presque glissant sous mes pieds hésitants. Et pourtant, malgré l'état dissipé dans lequel je me trouve, je sais exactement où on m'emmène, où on dirige ma silhouette fuyante, mes membres glacés.

Je connais la destination par coeur pour y avoir passé de nombreuses heures, des journées, des nuits entières, alors que ce que cachait la porte de la 214 n’augurait rien de bon. C’était Isaac qui nous avait montré le jardin quelques mois à peine après notre arrivée, la cours intérieure de l’hôpital qui semblait être une véritable bénédiction, une journée où Noah allait particulièrement bien, mieux qu’à son habitude. Et si vite, l’endroit en était devenu un essentiel, la pause méritée pour se changer les idées, changer d’air, changer tout le temps qu’il faut. L'air de l'extérieur me saisit, la nuit occasionne un endroit complètement désert, les seuls signes de vie restants sont les fenêtres illuminées au-dessus de ma tête. Les chambres éparses où on s’agite, où on essaie d’espérer, où on fait tout en son pouvoir pour survivre. J’avale durement, je mords l’intérieur de ma joue à tenter de me retenir, à m’empêcher de penser à détourner le regard, à jeter un coup d’oeil par-dessus mon épaule, à me supplier de repérer où se trouve Ben, dans quelle chambre il est en ce moment, ce qu’il y fait, ce qui lui arrive, ce qu’il aurait à dire sur la situation. Mon coeur se serre de l’imaginer un instant, de faussement l’entendre commenter ses pirouettes, saluer sa bravoure, narrer la vidéo passant en boucle encore et toujours, me pointer les moments forts, s’assurer que j’ai tout vu pour qu’on debrief la seconde d’après. Mais la seconde d’après il n’est pas là. Il est derrière moi dans l’une des chambres, derrière moi dans l’un des amas de rideaux poussiéreux, derrière moi et ces lumières qui grésillent jusqu’ici. Mais je ne veux pas voir. Je ne peux pas, voir.

Et puis, y’a l’odeur du désinfectant qui remonte, celle du pin aussi, du bois, de la résine que je reconnais, qui attire mon regard ailleurs. Isaac qui est là, et j’ignore depuis combien de temps, j’ai perdu le fil de toute façon.  « Il… c’est ma faute. » et y’a un trémolo que je déteste dans ma voix, y’a cette faiblesse qui ressort, les larmes que je ravale, parce que si je commence, j’ignore quand est-ce que je serai en mesure de finir. « C’est ma faute Isy. » elle répète Ginny, elle ne sert qu’à ça, le même vieux disque rouillé et abrasif qui joue dans un sens comme dans l’autre dans sa tête, qui lui confirme qu’elle est nocive, qu’elle est immonde, qu’elle est la cause, la seule et l’unique, et qui se fait elle-même pitié. Elle a pitié la petite voix qui se casse contre mes idées noires, elle a pitié et elle a mal et elle ne comprend rien et elle ne veut plus rien comprendre. C’est ma faute et j’arriverai pas à passer par-dessus, à penser autrement. qui reste prisonnier en travers de ma gorge, que je tente d'étouffer, de noyer, de nier le plus possible. Parce que je n’y crois pas et que c’est beaucoup mieux ainsi, parce que mes prunelles s’embuent et que je n’en peux plus, parce que je suffoque rien que d’y penser.  « L’accident qu’il a eu, c’est parce qu’il venait me voir. » mais j’arrive pas à le garder à l’intérieur, j’y arrive pas et à la seconde où mes yeux s’accrochent à ceux du Jensen, c’est la vérité qui sort, c’est le verdict et c’est l’horreur, qui se lisent sur tous mes traits.
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Isaac Jensen
Isaac Jensen
le coeur au bout des doigts
le coeur au bout des doigts
mcjen ▲ another rising tide, another storm to fight FQgUS3L Présent
ÂGE : 38 ans (13.05.85)
SURNOM : Isy
STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur
MÉTIER : Infirmier au service des urgences, vice-président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023)
LOGEMENT : Sa maison, située au #17 toowong, est devenue leur foyer en octobre 2021, duquel irradient épanouissement, plénitude et bienveillance
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POSTS : 28488 POINTS : 0

TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant
PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnostic
CODE COULEUR : Isy s'exprime en #9966ff ou slateblue
RPs EN COURS :
RPs EN ATTENTE :
amy ∆ caitriona #2 ∆ lexie ∆ angus #2

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(compte désactivé en juillet 2021)

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(roa, juin 2020)
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grisy
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(s2) grace #4grace #5grace, elias, kieraneliasivylove #5love #6
(s3) elias, kieran, grace, sienna, jack
(s4) épreuve semaine 4grace #6martin
(s5) épreuve 1 semaine 5épreuve 2 semaine 5épreuve 3 semaine 5résultats
(finale) grace #7raftinggrace #8grace #9
AVATAR : Julian Morris
CRÉDITS : eternal-lust (ava), solosands (sign), loonywaltz (ub), la confiserie (illustration personnalisée), am (tinder), harley (gifs), Drink Positive (gif maddy/isy), may0osh (gif olivia), wcrldofresources (gif matilda), truelove (gif grisy)
DC : Kai Luz & Max Novak
INSCRIT LE : 08/04/2018
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Message(#) Sujet: Re: mcjen ▲ another rising tide, another storm to fight mcjen ▲ another rising tide, another storm to fight EmptyLun 3 Déc 2018 - 2:53




You keep the ship moving forward and you make it easy to try. You make my crazy feel normal, every time.

Mes doigts enlacent délicatement son bras, gardiens de son équilibre. « J’ai besoin d’air, » qu'elle m'indique, me loue dans un souffle coupé, un battement de cœur brisé. L'éclat de son regard me transperce sans merci, cocktail explosif de souffrance, peur et culpabilité brillant dangereusement, à l'image d'un signal d'alerte désastreux. Ses pupilles cherchent une ancre et je m'évertue à la diriger vers l'un des rares lieux inspirant la paix à St Vincent's. Quelques couloirs, quelques manœuvres délicates entre les brancards, les malades qui jettent des regards interrogateurs pendant que d'autres geignent dès qu'ils aperçoivent une blouse blanche. Mes yeux ne quittent jamais plus de quelques secondes sa silhouette, à l'affût de la moindre faiblesse, de tout état relevant du choc comme de la détresse. Lorsque je pousse la porte menant vers le jardin de l'hôpital, je constate que celui-ci est désert. J'invite Ginny à prendre place sur un banc et m'installe à ses côtés, patient, attentionné, à l'écoute.

Les secondes de silence se métamorphosent en minutes, qu'à peine la nature ose troubler. J'inspire longuement l'air environnant, laissant pieusement la jeune mère récapituler, rétablir, respirer. Mon téléphone repose lourdement dans ma poche, seule menace de rupture de ce moment fatidique, où si un appel est reçu, je me devrais de courir à mes responsabilités aux urgences. Et finalement, orné d'un trémolo désarmant, l'artiste articule : « Il… c’est ma faute. » Je la fixe, la scrute, impassible, à la recherche des éléments dont j'ai toute ignorance. Malgré leur sémantique, les accidents ont cette vertu de propager culpabilité auprès de tous les individus approchant le malheur. Je me doute fortement que Ginny est aucunement responsable de l'infortune de Benjamin mais je ne dispose aussi que peu d'informations quant aux circonstances qui l'ont conduit au département des urgences du centre hospitalier. Les seuls éléments alimentant mon savoir de ce drame figurent les blessures du jeune homme et le fait qu'il fut victime d'un accident de moto. « C’est ma faute Isy. » qu'elle me répète avec insistance, davantage d'assurance, tant que j'ai le sentiment qu'elle le clame autant à ma personne qu'à la sienne - qu’à l’univers tout entier. Tant que ces mots font effet de vérité générale, de ces faits si incroyables qu'ils doivent être déclarés pour devenir mieux assimilés. Je maintiens mon regard, attendant patiemment la suite, la continuité de ce dégueulis de mots propres aux scènes choquantes, violentes, mortelles. « L’accident qu’il a eu, c’est parce qu’il venait me voir. » Je soupire doucement, une colorée pièce du puzzle s'installant fatidiquement dans cet échange. Je ressens de plein fouet toute la culpabilité que subit violemment la jeune mère, je la perçois, compatis, la retrouve dans ses yeux comme l'ai déjà vu dans des centaines d'yeux avant elle. Je sais à quel point elle peut être dévastatrice, irascible, récalcitrante. Certains s'en défont rapidement, naturellement. D'autres périssent en sa compagnie. Je pose délicatement ma main sur celle de Ginny, la couvant, y apportant chaleur et amitié. Puis, je prends la parole, d'un ton compréhensif mais ferme : « Ginny, tu l'as dit toi-même : c'est un accident. » C'est son profil qu'elle me tient et c'est celui-ci que je ne quitte pas du regard, à défaut de percevoir totalement ses traits, son âme. Il m'est insupportable de considérer que la McGrath portera le blâme de ce cauchemardesque théâtre sur ses épaules, alors que jamais, ô grand jamais, elle n'a œuvré pour le mal de celui qu'elle affectionne tant. « Tu n'as pas voulu ça. C'est un horrible coup du sort mais en aucun cas tu es responsable de ce qui est arrivé. » J'évite soigneusement les termes précis, ceux qui conduisent directement aux images de l'accident ou celles que Ginny peut s'en faire. Ces mélodies qui tintent directement aux visages, aux blessures, aux scènes que l'imaginaire, cruel en ces temps et lieux, propulse devant les pupilles. « Tu ne l'as pas frappé, tu ne l'as pas blessé. Même s'il venait te voir, même s'il était sur la route le menant vers toi, en aucun cas tu es responsable de ce qui est arrivé. » Je parle lentement, tendrement, sous le ton d'une confidence, d'une affirmation importante composée de termes qui sont sélectionnés précautionneusement pour leur sens précis, crucial. « C'est naturel de ressentir de la culpabilité et c'est difficile de ne plus la ressentir une fois qu'elle s'est installée, mais sous cette optique, on peut blâmer tout le monde : celui qui a vendu les véhicules en question, celui qui les a construits, celui qui a délivré le permis de conduire... On peut aller loin Ginny, et au final, ça ne rime à rien. C'est un accident : tu ne l'as pas blessé, tu n'es pas responsable, tu n'es et ne seras jamais la cause de ce qui est arrivé. Ce n’est pas de ta faute. » Je continue, muni de patience et d'empathie, armé de mes expériences personnelles comme professionnelles. Je retiens un rictus de fendre mes lèvres, car cette tragédie me désole même si le principal concerné m'est méconnu. Et au Diable les protocoles, je précise, assuré du lien fort unissant les deux personnes : « On l'a stabilisé aux urgences. Il est maintenant au bloc opératoire. Les équipes déploient toutes leurs forces, elles font tout ce qu'elles peuvent pour lui. » Sans promettre quoi que ce soit, je statue, prudent, les faits, le réel.




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Message(#) Sujet: Re: mcjen ▲ another rising tide, another storm to fight mcjen ▲ another rising tide, another storm to fight EmptyLun 3 Déc 2018 - 5:11


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isaac & ginny


Et puis, tout est silence. Du brouhaha des couloirs, des machines en synchronisme aussi parfait que désordonné, des sonneries agressantes et autres grincements de portes, de roulettes, de pas, de plaintes, c’est le silence de la nuit qui m’arrache sans que je ne le réalise un soupir, mince, fin, à peine audible, de soulagement. La nuit est tombée depuis bien longtemps, plus aucune bribe de soleil ne pointe à l’horizon, la lune est couverte, mon regard également. De longues minutes avant de réaliser que le jardin n’est occupé que par moi, par lui, nous. Et il m’amène à un banc, je n’oppose de réaction, il m’entraîne à m’y installer alors que je n’arrive pas à concevoir que mes jambes aient réussi à me tenir debout aussi longtemps, ne cède pas sous les tremblements, glace mon sang. D’office, je me suis juré de ne rien dire, de me complaire derrière un masque que j’ai cruellement appris à maîtriser avec les années de douleur et d’injustice, de la force et du courage de pacotille que j’exhibais strictement pour faire bonne figure, pour garder contenance quand mon monde s’écroulait mais que je tenais bien égoïstement à convaincre que j’y arriverais, que j’étais meilleure qu’avant, que je n’étais plus comme avant, justement. Tout se passe bien, ou du moins, tout suit son cours, rien n’arrivant à brusquer, à craquer ma carapace si agilement levée, bouclier hypocrite. Mais c’est Isaac, c’est celui qui a tout vu, celui qui a tout vécu. C’est Isaac qui est là, qui attend, patient, regard présent. C’est Isaac et je n’ai même pas envie de lutter, envie de me prouver. Ma voix prend le relai de l’initiative, trémolo que je tente de maîtriser par dépit de n’avoir rien pu retenir, rien faire d’autre. Et si je déteste ce que je m’entends dire la vérité, la mienne, vient vite à ses oreilles sans que je n’y ajoute le moindre filtre, sans que je ne cache la moindre cassure. Je brise le silence de mes doutes et de mes peurs, je brise ma constance de mes regrets décuplés.  

Le contact chaud de sa paume sur mes mains gelées est censé apporter écoute, est censé adoucir mes mots. Je n’agite mes doigts que pour resserrer la chaste étreinte, comme si me raccrocher à quoi que ce soit était suffisant pour changer quelque chose, pour m’offrir l'assurance ne pas sombrer à nouveau, de pas continuer de. Un accident, et mon visage se contrit. Il me dédouane et mes sourcils se froncent, et le ton pique à l'intérieur.  Dis ça à Ben, que je pense, trop interdite pour répliquer, les forces qui manquent et la parole qui meurt contre mes cordes vocales. Dis ça à Ben, et à Adam, et à Dean, et à Loan. Et à Debra, et à Becca, et à ses parents, et recommence. Dis-leur comment j’aurais pu lui proposer 40 autres scénarios plutôt que celui-ci, comment je me suis imposée dans sa vie, comment j’ai été le boulet tout sauf nécessaire des mois durant, à gratter la moindre attention, égoïste de trouver en Ben la distraction, le support, l’allié immuable envers et contre tout. Dis-lui, plutôt que de me le dire à moi. Et si la boule de feu dans mon ventre ne fait que s’attiser sous les efforts aussi preux que vains de l’infirmier d’aider à calmer ma crise, ce n’est que lorsque mes iris s’accrochent aux siens à l’entendre me confirmer l’état des choses que je souffle à nouveau. Je le sais incapable de dévoiler quoique ce soit à ce point professionnel, je le connais suffisamment pour être au courant que chaque élément qu’il laisse aller sur son travail est impossible à impacter, qu’il ne dévoile aucun gros morceau du genre, l'annonce de plein gré aux oreilles interdites, trop curieuses. Secouée par tant de gentillesse, par un acte que je ne m'explique pas mais qui m'était nécessaire plus que de raison, c’est une longue inspiration que j’accuse, avant de sentir mes doigts pianoter nerveusement contre le revers de sa main, comptant les mots, comptant les idées, comptant le torrent de pensées qui m’assaillent malgré ses confessions nocturnes.

« Je peux pas. » et elle semble abandonner Ginny, on pourrait croire qu’elle sent le raz-de-marrée impossible à braver, quand d’un murmure, chuchotement à peine audible, elle confie ce qui la cisaille, ce qu’elle prédit, mauvais présage. La réalisation faite de l'accident est impossible, la culpabilité se charge de bâtir son nid, créer son trou, m'avaler à travers. Ses tentatives de me rassurer font un temps, jusqu'à ce que la prochaine vague remonte, démonte tout sur son passage. « Je pourrai pas faire comme si de rien n’était, comme si j'acceptais le malheur, comme si c'était juste un accident, et que je n'avais pas eu une infime, une minime part de responsabilités là-dedans. Je pourrai pas prendre sur moi comme avec Noah. » parce que j’ai épuisé toutes les forces qu’il me reste, parce que je n’ai rien, plus rien en banque. Parce que j’ai déjà vidé toutes les larmes que j’avais, parce que je ne me pardonnerais jamais d’offrir ce spectacle à mon fils, qu’il assiste à nouveau à mon déclin, qu’il y soit aux premières loges.  « J’y arriverai pas. » que je retiens à la dernière seconde de franchir mes lèvres, implorante, les larmes que je retiens de toutes mes forces de se murer contrer mes paupières closes. Inspire, expire. « Isy, personne doit savoir que j’ai craqué. Personne doit voir que je craque. » du passé au présent, d’avant à maintenant. Et doucement, j’ouvre les yeux, et douloureusement, je réalise ce dans quoi je risque de m’embarquer, et lui à travers.
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Message(#) Sujet: Re: mcjen ▲ another rising tide, another storm to fight mcjen ▲ another rising tide, another storm to fight EmptyLun 7 Jan 2019 - 1:19




You keep the ship moving forward and you make it easy to try. You make my crazy feel normal, every time.

Les beautés naturelles du jardin nous entourent sobrement, épris d'une discrétion telle qu'elle en frise l'inaudible. On remarque à peine les quelques insectes qui contribuent à l'éclosion de ces fleurs colorées chargées de douceurs, de l'escargot qui rampe vaillamment contre la petite fontaine à oiseaux en fer forgé, des coccinelles voletant en quête d'un vœu à exaucer. Le jardin figure comme cette boule magique de Noël, celle qui semble prendre vie seulement quand on l'agite avec véhémence, celle que l'on observe uniquement lorsqu'on la fait vibrer, la secoue sans ménagement. Ce havre n'invite que les âmes esseulées, bouleversées, accablées. Ces petits chemins dessinés par des pierres ne sont empruntés que par des enfants innocents qu'on abandonne à la clémence des lieux armé du dessein de les escarper des horreur que dépeint le fatidique centre hospitalier.

Ginny se fige, ligotée au sein d'un tourbillon de sentiments toxiques, néfastes, assassins. Je l'imagine douloureusement se risquer à esquisser des scènes terribles, se dénicher avec consternation une place dans cette infortune. La culpabilité sonne, effroyable glas aux retombées impardonnables. Ma mâchoire se crispe avant que je ne réfute ses propos, les rejette, les neutralise du mieux que je peux, du haut de mon affection, de mes connaissances, de ma volonté inébranlable à assurer son bien-être, à ce que le passé ne se répète pas telle une boucle infernale. J'élabore, j'extrapole, je bafoue mes principes : le prix de sa sérénité dans ce volet de l'accident m'est inestimable, impératif. Son regard me glace, toutefois, répéteur de son cœur qui m'exclame avec affliction que mes tentatives sont minablement vaines, que désirer quelque chose, aussi ardemment soit-il, rime souvent avec insuffisant.

Je déglutis alors qu'elle pose le verdict interdit : « Je peux pas. » J'inspire profondément cet air parfumé de nature. La fraîcheur de la terre me cloue à la réalité, à ma détermination à ce qu'elle puisse en tout temps. Ses doigts enlacent les miens et la voix fluette, faible, tantôt tremblante, avoue : « Je pourrai pas faire comme si de rien n’était, comme si j'acceptais le malheur, comme si c'était juste un accident, et que je n'avais pas eu une infime, une minime part de responsabilités là-dedans. Je pourrai pas prendre sur moi comme avec Noah. » Un trait d'inquiétude et d'incompréhension tranche mon front. La vulnérabilité, l'incapacité à jouer aussi des dés du destin et faire la pluie et le beau temps m'éreintent amèrement. Pourtant, en aucun cas, je ne songe à abandonner et ne pas parsemer la route de la McGrath de mes petits cailloux pointant vers une maisonnée rassurante, d'égayer ses embûches de mes bons sentiments, de balayer le sinueux de mes arguments et mes histoires garantes d'espoir. Comme elle l'a fait, sans jamais compter. Comme elle le fait, par instinct.

Sa respiration s'accélère, son teint pâlit au fur et à mesure des minutes agonisantes sous le couperet du drame entachant l'histoire de celui qu'elle affectionne singulièrement, celui qu'elle devait probablement estimer tel un allié de ses chapitres, celui qu'elle plaçait naturellement et sous une forme particulière dans son futur ; une silhouette bien dessinée à l'encre de Chine, peuplant les mirages de ses vœux et ambitions. « Isy, personne doit savoir que j’ai craqué. Personne doit voir que je craque. » Je hoche la tête en signe de dénégation. L'envie ne me manque pas d'étreindre l'artiste, acte chimérique armé de la résolution de l'abriter de ses maux l'espace de quelques secondes, de lui offrir une pause inspirée par une convoitise effrontée ; mais je la refrène, redoutant le déplacé. « Je garde tout pour moi, » J'assure plutôt avec franchise. Les cris, les colères, les larmes, la détresse, le stresse, le désespoir, la souffrance, la honte. Je les enferme dans une boîte de Pandore que jamais je ne dévoile, scellée à perpétuité. Je me tourne davantage, de manière à faire face à Ginny. Ma seconde main vient rejoindre sa jumelle dans le but de couvrir celle de la jeune femme, faible outil à panser, aimer, soulever. Mes yeux recherchent les siens, tendres et sincères émeraudes s'accaparant du devoir d'aider, d'apaiser. « Il ne faut pas refuser le malheur, Ginny. Il ne faut pas se voiler la face et fabuler sur des situations. Il faut garder espoir, toujours, mais jamais se déconnecter totalement de la réalité. » Un jeu dangereux, délicat. Un véritable casse-tête où la limite entre la dépression et l'espérance, le réel et la folie, est si fine qu'elle en est abstraite, floue. Peu sont ceux qui ne la piétine jamais, aspirés dans les tragédies vouant à modifier toute une existence sans scrupule. « Tout le monde a sa vie changée, définie, cadrée par des milliers d'éléments : des personnes, des lieux, le temps. Oui, tu définis l'histoire de Benjamin, comme tous ses proches, comme tous les individus qu'il a rencontrés aujourd'hui et les jours précédents - moi-même je l'ai définie aujourd'hui. Sans doute la définis-tu plus que d'autres personnes mais jamais, sous aucun prétexte, tu n'as le droit, ni le devoir, de te placer au-dessus des lois du destin, ou d'un Dieu, pour t'incomber la responsabilité d'un événement précis de sa vie auquel tu n'as pas eu d'action directe. Tu n'étais pas sur les lieux de l'accident, n'est-ce pas ? Tu n'étais pas à sa place, tu n'étais pas à la place de la raison qui l'a fait tomber. Tu étais peut-être la destination de son trajet, mais en aucun cas t'as eu du pouvoir sur son parcours. » Je ne quitte pas son visage, ce profil, ces traits, que je connais par cœur, via mon cœur damné, pour les avoir scrutés, recherchés, redessinés inlassablement. « Je sais que je vais t'exaspérer dans les prochaines secondes en te disant quelque chose que j'ai jamais cessé de te répéter mais c'est primordial et je le répéterais jamais assez : n'oublie jamais de prendre soin de toi. Même si ça te semble indécent parce que c'est pas toi la pire lotie de l'histoire et même si t'as le sentiment ou la certitude de pouvoir encaisser, de pouvoir donner de ta personne pour les autres. Il faut que tu prennes soin de toi, il faut que tu penses à toi. C'est la première chose qu'il faut que tu fasses, l'impératif à conserver en haut de ta liste continuellement, peu importe le rôle que tu choisis d'endosser dans la suite pour Benjamin. Et ce rôle, c'est à toi, et toi seule, de le définir. Et quand tu l'auras défini, Ginny, n'oublie pas que rien n'est gravé dans le marbre et tu peux toujours le modifier pour le mieux. Il faut que tu ailles bien, que tu sois bien, parce que si tu ne vas pas, rien n'ira. Les masques ne tiennent jamais éternellement et exercent constamment un poids. » Je marque une pause, laissant mes paroles germer, je l'espère en toute insolence, des vignes de boucliers et d'artilleries fines la parant aux aléas de son futur. Un sourire dévoué étire doucement mes lèvres avant que je ne complète : « Et bien sûr, n'oublie pas que tu n'es jamais seule. » Je suis là, pense-je notamment, notre promesse sous le firmament imperturbable, les poussières d'étoiles filantes voltigeant entre nous deux.





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Message(#) Sujet: Re: mcjen ▲ another rising tide, another storm to fight mcjen ▲ another rising tide, another storm to fight EmptyLun 7 Jan 2019 - 1:24


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isaac & ginny


Le froid ne me dérange pas, le vent que j’ignore. Le banc en bois gravé, nervuré, qui craque à chaque soubresaut, microscopique, comme s’il avait des histoires et des chapitres à raconter. Et la nuit de coton que je ne vois même plus aller, que j’ai abandonnée, luttant pour remettre mon focus là où il devrait se trouver, à relativiser, à tenter d’expliquer, à tourner la scène, à y voir une issue, à viser le meilleur, à en trembler d’imaginer le pire. Ce sont les paumes d’Isaac qui me rappellent que je suis bel et bien avec lui, la pause isolée dans un jardin que je connais par coeur, seul ancrage autre que les élans de violence que je m’impose pour ne pas flancher, plus. Bien loin d’être pudique, bien loin d’en avoir la force, je sens mes paupières brûler de se fermer aussi fortement, je sens les larmes qui se rebellent contre elles-même, et la respiration qui se cherche, qui s’étouffe. Je n’ai plus d’énergie à me battre pour sauver les apparences, l’oasis de secret qu’il me propose l’espace d’une poignée de minutes suffira amplement, comme s’il était inné, comme si à l’instant où je me retrouvais ici, comme si à la seconde où j’ouvrais à nouveau les yeux, laissait mes rétines parcourir la verdure, retrouver celles de l’infirmier, le reste attendrait, le reste survivrait. Il survivrait. Il le fallait, tout autant que je devais me ressaisir, tout autant que les faits étaient là, et que ma faiblesse, que mon insolence à lutter, à ressasser, à chercher le noir du blanc, la lumière de l’ombre, ne faisait qu’empirer mes tremblements, n’ajoutait que lourdeur, serrement à ma poitrine. Un regain de courage qui est balayé alors que j’entends ma voix résonner dans la cours extérieure, avouer son mal-être, statuer son échec. Noah et sa vie entre ces murs m’avaient brisée, bien plus que je ne me l’avouerais jamais, et le simple fait de m’imaginer replonger dans un nouvel horaire de sang-froid, de non-dits, de dossiers qui se multiplient, de diagnostics houleux, d’attente toute aussi justifiée que crève-coeur se voient parachutés, infusés de mes mots lâches, de ma capitulation confirmée.

À son tour, Isaac attend la fin de ma piètre impuissance pour renchérir, tantôt il écoute, tantôt il tente de rassurer, il secoue, il ramène à l’ordre, il espère. Et j’aimerais tellement, espérer aussi fort que lui. Je sens mon regard se visser au sien, implorant de reprendre le rôle qu’il me connaît depuis le printemps dernier, celui où j’ai l’audace, où j’ai l’indécence de tenter jour après jour de l’aider à avancer dans ses propres drames. Horrifiée qu’il en soit réduit à devoir pallier mes maux quand les siens me semblent encore si fragiles, si à vifs, je me raccroche à ses doigts trop honteuse pour faire quoi que ce soit d’autre, pour bouger d’un seul geste, pour pousser mon égoïsme à un seuil tel qu’il réalisera que je ne suis que chiffon, que frisson, molle carcasse désarticulée. Tu n’es pas seule. Le déclic, la réalisation, le choc électrique. La panique aussi, l'effet inverse, et son affirmation qui sonne faux, si fausse à mes oreilles. Et pourtant, il le sent autant que moi. La force de ma faiblesse, la fêlure dans mon masque, ma carapace cassée. « Je veux pas, être seule. Ça tourne trop vite, trop fort. » et elle capitule Ginny, elle ne s’en sent plus la force, elle ne se sent plus tout court. Qui toujours a compté sur elle, rien que sur elle. Elle qui abandonne, elle qui n'y croit plus. Fronçant les sourcils, espérant qu’un énième battement de paupières, yeux scellés, suffise à faire le vide, à ramener un peu de calme, de droiture, à ressaisir mes esprits. Inspirant longtemps, longuement, c’est une tête au ralenti qui se redresse, la nuque qui s’allonge millimètre par millimètre, avalant difficilement. « J’ai pas le droit de te demander ça, mais je… reste. » un souffle qui se mélange à un soupir, une complainte que je redoute, qui me fait mal d’avoir à l’avouer. Mais s’il part, si je me retrouve seule à lutter contre les voix qui grondent aux parois de mon crâne, si je me retrouve seule adossée contre un mur et plaquée de mes remords, j’ignore de quoi la vie sera faite. « Encore, juste un peu. » et je sais, que je n’ai pas le droit de lui demander une telle chose. Je suis pertinemment au courant que chaque seconde où il est ici et non à l’intérieur ne s’agit que d’un caprice immonde de plus de ma part, pauvre petite poupée de porcelaine qui éclate en mille morceaux devant spectateurs, incapable de se gérer elle-même, qui implore qu’on la couve, qu’on la garde, qu’on la borde.

« … et j’te promets, si je pouvais seulement… » mes justifications se perdent dans un coup de vent, des lèvres qui se pincent, un claquement de langue haineux envers moi-même. Ridicule, ridicule Ginny. Incapable, si faible, ridicule potiche dépendante, parasite. « Même pas besoin que tu parles, que tu fasses quoi que ce soit. » et je tente de le dédouaner au mieux, techniques de respiration de pacotille que je multiplie l’instant d’après pour commencer là où ça fait mal, là où je sens mes poumons se contracter, là où la boule d’angoisse brûle, gèle, éclate. « J’ai juste besoin d’une présence. Reste. » mes mots se perdent, mais mes yeux, eux, ne le lâchent pas une seule seconde.
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Isaac Jensen
Isaac Jensen
le coeur au bout des doigts
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SURNOM : Isy
STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur
MÉTIER : Infirmier au service des urgences, vice-président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023)
LOGEMENT : Sa maison, située au #17 toowong, est devenue leur foyer en octobre 2021, duquel irradient épanouissement, plénitude et bienveillance
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Message(#) Sujet: Re: mcjen ▲ another rising tide, another storm to fight mcjen ▲ another rising tide, another storm to fight EmptyDim 13 Jan 2019 - 21:40




You keep the ship moving forward and you make it easy to try. You make my crazy feel normal, every time.

« Je garde tout pour moi. » Je promets chérir ses inavouables secrets au sein de l'impénétrable de mes souvenirs, protéger ses pudiques failles en les couvant de mon silence indéniable, abriter ses peurs et ses maux de pénibles indiscrétions. J'assure, à ma misérable échelle que j'estime si piètre, si moindre, comparée à l'immensité de son monde, de ses relations, de ses périples. Je me considère telle une vulgaire goutte d'eau voguant les torrents de son désarroi, mais à défaut de jouir de la capacité de contrôler toutes mes jumelles, je saurai inviter stabilité de mon unique présence.

Habile de mon expérience, j'enchéris en exposant mes vérités générales, présentant mes outils vers la continuité, décrivant mes armes contre une terrible déchéance. J'enfile chaque mot de ce qu'il me reste de courage, de toute la volonté que je détiens vouée à aider Ginny à militer les malheurs qui parsèment abusivement son chemin. Je lui dessine ma vision, lui insuffle conseils, tente de remettre les pendules à l'heure et rétablir l'ordre dans les diverses responsabilités causant chaque drame, brassant chaque chaos. Je me répète, inlassablement, car l'important ne pâlit jamais et en aucun cas ne jouit du qualificatif de suffisant. Puis, à nouveau, j'engage la vérité : « Et bien sûr, n'oublie pas que tu n'es jamais seule. »

Ses trésors noisette sont rivés, vissés, dans mon regard. J'en ai la sensation d'y arpenter ses houles, d'y fréquenter ses démons, tant que ses émotions me transpercent, tant que son regard ne sait taire son agitation tandis que ses lèvres livides demeurent religieusement scellées, que son corps s'enroule suavement dans une inertie dangereuse. Je la maintiens, crains que ce contact soit rompu, redoute qu'égarer son regard rime à la perdre toute entière. Le silence nous enlace, ni lourd ni pesant. Celui-ci installe soigneusement cette pause qui apaise les sens éreintés ainsi que rythme confusion entre le passé, le présent et le futur. Une spirale délicate mais salvatrice, qui régit les pendules de nos vies jusqu'à ce que les aiguilles sombrent ultimement et pointent savamment l'issue.

« Je veux pas, être seule. Ça tourne trop vite, trop fort. »
Mes lèvres s'étirent dans un imperceptible sourire qui murmure assimiler, élucider. Mon regard lui clame la normalité de ses sentiments, lui gage leur caractère éphémère. « Je sais. » mon cœur émet dans un souffle frisant l'inaudible. Ses sourcils se froncent, sa tête lourde se relève, sa déglutition est ardue : à l'image de l'indigestion des sensations et du compact de sa nouvelle réalité. « J’ai pas le droit de te demander ça, mais je… reste. » Mes dents mordillent discrètement ma lippe, le téléphone qui menace à tout moment de me rappeler à mes obligations se remporte en impérialisme dans la poche de mon pantalon. Je ne sais promettre mon présent quand d'autres peuvent me solliciter, mais mes sentiments me malmènent à désirer prioriser pour favoriser mon interlocutrice et sa rare demande aux goûts de primeur. « Encore, juste un peu. » Un peu, sentence abstraite à laquelle je peux me plier, élastique trivial apte à s'étendre risiblement ou éclater à nous heurter les doigts, soubresauter le cœur. J'acquiesce sous ces conditions, jouant de la sémantique, faible homme qui maltraite le poids des mots pour apaiser sa conscience et assouvir ses souhaits.

« … et j’te promets, si je pouvais seulement… » J'esquisse les non-dits, recherche la nature de ces vaisseaux émotionnels tanguant dangereusement vers la dérive. Le silence tient en haleine et je devine son esprit à la fois vide et saturé, emplit d'une noirceur alarmante qui ne s'éclaire qu'à chaque palpitation d'un organe affolé de subir une nouvelle fêlure. Tiendra-t-il encore ? En est-il réellement capable ? Un cœur meurtri peut-il cesser sa mission, faute de rafistolages requis et de coups faramineux ? « Même pas besoin que tu parles, que tu fasses quoi que ce soit. » J'acquiesce silencieusement, sincèrement, déterminé.

Je la perçois haleter sous la surface, rugir contre un souffle qui se fait trop maigre, trop glacial. « J’ai juste besoin d’une présence. Reste. » Ses iris retrouvent leur attache contre les miennes et de nouveau, j'acquiesce, un voile de réflexion s'imposant contre mes pupilles. Quelques imperceptibles plis fendent mon front, la chaire au-dessus de mes sourcils, alors que mon cerveau et mes sentiments entament un énième duel. Je romps le contact visuel pour arpenter ses traits fins, sa pâleur excentrique. Cette lèvre qui semble trembloter, ces cils qui retiennent, bon gré mal gré, les perles nouées de désarroi, de culpabilité et de stresse qu'elle retient à coup d'aspirations de son orgueil, de ses valeurs. Un soupire file entre mes lèvres et je cède. Je virevolte d'un revers de la main mes propres règles, mes décisions louant mon bien-être, ma préservation. Je l'attire doucement contre moi dans une étreinte amicale, timorée. Une enlacement qu'elle saura se défaire, même démunie d'énergie, mais qui lui apporterait, je le prie, chaleur et confort au sein de minutes dérobées à la volée. Minutes secrètes mais éventuellement teintées d'essentiel si elle sait les accepter. « Je te le promets, Ginny : tu n'es jamais seule. »

J'inspire profondément, les effluves de son parfum se mêlant à la bière et à la pizza qu'elle a englouties avant le choc. Ses cheveux bruns volettent contre mes doigts, chatouillis de vie obéissant à la brise tranquille. Les os de ses omoplates me semblent si fragiles, houspillés par la satire du destin, molestés de son cœur rudoyant contre sa cage thoracique. « Tu disposes de tout le temps qu'il te faudra, même si c'est tout le temps du monde. » Je la veille, la ressens, souhaite voir le tambour de son rythme cardiaque battre la même mesure que le mien, puisque ce soir, il est juste, serein, assuré. Mes maux sont anesthésiés, mon âme concentrée seulement sur elle et son salut. « Même l'infinité est bien courte si elle te permet une relève. » J'invite à nouveau le silence, celui qu'elle a évoqué quelques minutes plus tôt, celui qui est possiblement le plus judicieux pour permettre aux éléments de reprendre paisiblement place dans cette accidentelle cohue infernale.




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Message(#) Sujet: Re: mcjen ▲ another rising tide, another storm to fight mcjen ▲ another rising tide, another storm to fight EmptyMer 16 Jan 2019 - 23:07


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isaac & ginny


Égoïstement, je sens mes doigts qui se referment contre les siens, je sens mes paumes qui s’accrochent, mon regard qui imite. Je gratte chaque parcelle d’écoute qu’il m’offre, chaque respiration calme inspirant la prochaine, chaque sensation autre que celles qui brûlent, celles qui annihilent. Si une poignée de minutes plus tôt je me terrifiais de ne rien ressentir, si à peine dans la pièce d’à côté je réalisais à quel point mon corps était tombé en berne, pilote automatique de pacotille suivant le tandem de ses pas désarticulés sans le réaliser lui-même, maintenant, c’est tout l’inverse qui se trame en moi. Tout est décuplé, tout est accentué, tout résonne, tout fait mal, tout entre, rien ne sort, rien n’est filtré. C’est de ça dont j’ai peur, c’est de continuer à ouvrir les valves, et de me retrouver si loin, si creux, si déstabilisée face à ce qui vient, ce qui viendra. À un moment, entre ses mots et ses regards, entre ma respiration difficile et mes silences, je me fais violence pour diminuer la pression de mes paumes contre les siennes, alarmée de le blesser à me tenir si fort, de le casser en me cassant à travers. Les minutes passent et il lutte, je sais qu’il lutte. Il cherche à comprendre d’où j’ose probablement, pour qui je me prends à le questionner de la sorte, le supplier d’accorder la moindre attention, le moindre intérêt à ma demande. De rester, de ne pas bouger d’un centimètre, de ne pas me laisser seule. Il hésite et j’y pense, à plusieurs fois, à me rétracter. À balayer du revers, à me mordre l’intérieur de la joue jusqu’au sang, à le libérer de ses fonctions, le libérer de moi. Mais je ne dis rien, je n’ajoute pas un mot, ma voix me faisant tourner la tête, l’attente restant interminable. Isaac aurait tous les droits et je ne le comprendrais que parfaitement s’il décidait de partir ; il bossait, il était au travail, il avait des vies à sauver, il avait mille et uns autres problèmes à gérer. Le coeur serré d’être allée trop loin, les yeux humides de lutter contre moi-même d’une force que je ne m’aurais jamais su posséder, je préfère m’en laisser à accepter peu importe sa réponse. J’aime encore mieux m’assurer de comprendre sa fuite, d’anticiper son départ, de le décharger de toute ingratitude sortie de ma bouche. Demande injustifiée, le forçant au rang de celui qui était nécessaire à mes côtés, de celui qui calmait, de celui qui apaisait non sans lui en demander l’autorisation.

Il acquiesce.

Il acquiesce, et je frissonne, et je sens une vague aussi rassurante que déstabilisatrice lorsque je réalise qu’en effet, je ne suis pas seule. Que malgré les années à me battre sur différents fronts, qu’après presque une décennie à porter le poids du monde sur mes épaules et les erreurs cumulées de mon entourage surprotecteur, qu’après avoir voulu tellement (trop) m’en sortir seule, m’en sauver en refusant l’aide d’autrui, l’effet d’un support vaut tout l’or du monde. Je soupire, je respire, son bras prenant le relais de l’initiative et ma silhouette qui se relâche dans un repos plus salvateur que j’aurais pu le croire. Ma tête s’échoue sur son épaule, mes paupières se ferment, mes jambes se reposent, mes bras s’affaissent. La brise que je reconnais qui vient flirter avec mes mèches dépareillées, la rythmique naturelle de la cage thoracique d’Isaac qui remonte pour redescendre, où j’accorde toute mon attention lorsque la vie tourne à nouveau vite, mal. Ma main ne l’a pas quitté, mes pensées se succèdent, mon souffle s’accélère ; pour finalement laisser aller dans un soupir tout ce qui reste. Habituée à n’être solide qu’en tenant sur un fil, mince, si facilement cassable, je trouve dans cette étreinte un nouvel équilibre, de nouvelles racines. Je vais y chercher tout ce dont j’ai besoin, je prends tout, je ne laisse rien, je calme ce qui rame dans ma tête, je puise dans sa silhouette stoïque tout ce dont j’aurai besoin pour la suite. Je pille, je vole, je m’accroche à tout ce qu’il offre sans dire un mot.

Jusqu’à ce que je retrouve un rythme de respiration normal. Jusqu’à ce que ça ne fasse plus aussi mal, à l’intérieur. Jusqu’à ce que je réalise qu’il peut bien s’être passé une minute comme une heure, jusqu’à ce qu’un soubresaut me réveille, jusqu’à ce que mon regard trouve à nouveau le sien le temps d’une seconde, le temps qu’il faudra. « Isy? »

Mes premiers mots depuis tout ce temps, ma voix qui craque un brin, son attention que je retrouve rapidement comme si à un moment, on aurait presque pu croire que j’étais assoupie pour une nuit entière - à nouveau - à ses côtés. « T’as promis. » un fin sourire se dessine sur mes lèvres, la seule force me restant s’alignant sur le fait de souligner que lui, Monsieur ma parole compte pour plus encore que tout le reste, que lui, Monsieur je ne jure que sous obligation interplanétaire, que lui, Monsieur mes mots sont à prendre avec tout le sérieux dont quiconque soit capable, avait promis. Je laisse un temps glisser entre nous, je laisse la réalisation monter, lui montrer que j’ai bien noté l’importance de sa remarque, qu’elle est enregistrée, comprise. Que j’ai confiance, qu’il m’a redonné une bribe, fine, malléable, mais une bribe au moins de contenance. Que tout ira mieux maintenant, que je le sais, que je le sais si fort que j’en tremble. « Merci. » et comme si la vie avait décidé que maintenant, j’avais besoin d’être seule le temps d’assimiler tout ça, comme si c’était maintenant écrit qu’il avait donné tout ce qu’il avait pour m’aider du mieux qu’il le pouvait, comme lui seul en était capable, la vibration de son portable cognant entre sa poche de pantalon et le banc coupe de court, rappelle à la réalité, tourne la page, ferme le chapitre entier. Ça ira Ginny. Il te l’a dit, et tu le crois.
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