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 (matisy) i’ll stay by your side in the afterglow

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Message(#) Sujet: (matisy) i’ll stay by your side in the afterglow (matisy) i’ll stay by your side in the afterglow  EmptyVen 21 Oct 2022 - 12:44


i'll stay by your side in the afterglow

MATILDA SYTLE & @ISAAC JENSEN

Ton cœur se brise chaque fois que tu penses à Jude, d’une manière si similaire mais aussi complètement différente de ce mal qui t’envahit chaque fois que tu penses à tes propres enfants. Si Eli et Issy doivent grandir sans la présence de leur père, l’absence de la mère de Jude dans les environs se veut complètement volontaire, et ça, tu ne peux le comprendre. Tu as mal pour Isaac, qui se voit soudainement contraint à s’adapter à une nouvelle réalité qui change une fois de plus complètement le changement de sa famille, cette même famille que tu as vu changé drastiquement dans la dernière année. Tu as mal pour le poids qu’il doit porter aujourd’hui, la responsabilité qui vient en étant le parent qui reste, celui qui doit essayer de faire sens de ce qui se passe, qui doit expliquer l’inexplicable à son fils bien trop jeune pour comprendre l’entièreté d’une situation bien trop compliquée. Tu n’arrêtes pas d’y penser depuis votre échange de messages textes cette nuit, tu ne peux même pas t’imaginer tout ce qui doit lui venir en tête en ce moment alors qu’il doit faire face à sa journée comme si de rien était, alors que la vie de patients continue d’être entre ses mains heures après heures. Tu lui as envoyé quelques messages pendant la journée, simplement pour t’assurer que tout allait bien et qu’il était toujours d’accord pour que tu passes le voir à la fin de sa journée de travail. Honnêtement, même s’il refusait, tu aurais sans doute quand même décidé d’aller faire un tour, ne serait-ce que pour t’assurer qu’il s’en sort. Parce que tu l’as vu Isy, dans des sombres périodes. Tu le sais combien tout peut changer rapidement quand les montagnes russes prennent une pente trop abruptes et même si tu le sais entre bonnes mains, tu as besoin d’être rassurée.

Les plans de dernières minutes sont communs, entre ton frère et toi et c’est sans surprise que Mads et Roxane acceptent de s’occuper d’Eli et d’Issy le temps de quelques heures. Tu déposes un baiser sur la joue de ton frère, offre un câlin à tes enfants et puis tu quittes le domicile de Mads pour prendre la direction de Toowong. La situation appelle pour des renforts et c’est avec de quoi vous changer les idées que tu arrives devant la porte de la demeure du Jensen. C’est une Penny qui semble fatiguée qui t’accueille, Maia dans les bras. Tu la salues alors qu’elle te laisse rentrer, et t’annonce qu’Isaac est dans le salon. La maison est étonnamment plongée dans le silence, la soirée avancée et tu devines que Jude doit déjà être couché. Penny disparaît dans les escaliers avec la petite et tu avances jusqu’au salon où tu trouves Isaac assis sur le canapé, la fatigue et l’inquiète qui semblent le rattraper, lui aussi. « Tiens, j’ai pensé que ça pourrait être utile. » Tu déposes une bouteille de whisky sur la table base. « Comment tu te sens? » Pas besoin de lui demander comment il va, tu connais déjà la réponse. Tu le connais assez pour savoir que ça ne va pas, que tout ce qui se passe, ça le travaille, ça le tracasse, ça le vire à l’envers et si tu n’as pas d’incroyables sagesses à lui offrir dans l’immédiat, tu te dis que le mieux que tu puisses faire, c’est de lui offrir de quoi à boire pour calmer le tourbillon et une oreille attentive à qui se confier.
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Isaac Jensen
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le coeur au bout des doigts
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(matisy) i’ll stay by your side in the afterglow  FQgUS3L Présent
ÂGE : 38 ans (13.05.85)
SURNOM : Isy
STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur
MÉTIER : Infirmier au service des urgences, vice-président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023)
LOGEMENT : Sa maison, située au #17 toowong, est devenue leur foyer en octobre 2021, duquel irradient épanouissement, plénitude et bienveillance
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POSTS : 28488 POINTS : 180

TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant
PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnostic
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amy ∆ caitriona #2 ∆ lexie ∆ angus #2

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(roa, juin 2020)
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grisy
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AVATAR : Julian Morris
CRÉDITS : eternal-lust (ava), solosands (sign), loonywaltz (ub), la confiserie (illustration personnalisée), am (tinder), harley (gifs), Drink Positive (gif maddy/isy), may0osh (gif olivia), wcrldofresources (gif matilda), truelove (gif grisy)
DC : Kai Luz & Max Novak
INSCRIT LE : 08/04/2018
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Message(#) Sujet: Re: (matisy) i’ll stay by your side in the afterglow (matisy) i’ll stay by your side in the afterglow  EmptyMer 30 Nov 2022 - 1:36



toowong :: logements

Comme lors des jours précédents, tu avais éprouvé beaucoup de difficultés à te concentrer sur ton travail aujourd'hui. Sans cesse, tu t'ordonnais mentalement de revenir au moment présent, chassant frénétiquement tes appréhensions, tes doutes, tes craintes et interdisant sévèrement à ton cerveau de rejouer les bandes rayées des souvenirs invoquant le brutal départ de Lucy de Brisbane. La décision de ton ex fiancée t'obsédait de la pire des façons : tu n'arrivais pas à en faire du sens, tu étais incapable de digérer son départ et tu ne savais même pas comment tu étais en droit de véritablement te sentir face à ce changement drastique qu'elle imposait dans la vie de votre fils. Tu lui vouais une association de sentiments grotesque et indigeste, mêlant colère, confusion, culpabilité et désolation. Parfois, le tout semblait si bourratif que tu te surprenais à être simplement blasé, dépité, comme si ta capacité émotionnelle était saturée et se mettait sur pause, comme si tu entrais dans une sorte de pilote automatique.

Au travail, une autre sorte de pilote automatique était en route. Tu te perdais dans cette tendance à te plonger dans tes réflexions, en quête perpétuelle de trouver des solutions à ces nouvelles épreuves qui se dressaient dans le quotidien de ta famille. Tu produisais des gestes de manière périlleusement machinale, ce qui t'effarait ensuite par la suite, car tu avais beau prodiguer des soins de manière tout à fait correcte, tu te rendais compte que ta vigilance était réduite. Tu étais terrifié à l'idée de faire un faux pas à agir de manière si robotique parce que dès que tu faisais des actes infirmiers qui ne généraient pas en toi une dose d'adrénaline, ton esprit divaguait forcément. Tu maudissais ton attention bancale tout en te grondant silencieusement, face à l'impératif que tu continues tes gardes quoi qu'il en soit, tes responsables ayant refusé que tu t'absentes du travail sur quelques jours. En effet, tu avais émis cette demande après en avoir parlé à tes collègues et même si ceux-ci auraient voulu t'aider, la situation dans le service était si tendue en termes d'effectifs que t'en absenter rimait à mettre les urgences en difficultés. Tu ne t'avais jamais estimé indispensable mais force était de constater que tu ne pouvais prendre congé, même si tout le justifiait sur le volet personnel de ta vie, même si tu préférais mille fois rester auprès des tiens durant les premiers temps de cette bourrasque causée par le départ surprise de Lucy plutôt que d'assurer un rôle de soignant de manière souvent fantomatique.

Heureusement, tu pouvais compter sur Penny. Une nouvelle fois, tu ne pouvais t'empêcher de te demander comment tu pouvais mériter une telle femme dans ta vie, tant elle se dédiait sans compter pour vous tous. Tu regrettais qu'elle subisse dans une telle mesure les éclats de ton passé, tu aurais tellement préféré l'en préserver et lui offrir un quotidien beaucoup plus posé. Tu aimerais que ce rythme désinvolte sur lequel vos vies évoluaient ralentisse quelque peu, après tous les premiers défis que vous aviez déjà relevés. Tu ne changerais absolument rien à votre vie, mais parfois, tu souhaiterais juste que les choses soient plus simples, que le temps soit plus doux, que votre ciel soit plus clair. Penny méritait de souffler, tu désirais lui apporter sérénité. Tu craignais qu'elle se fatigue, physiquement comme mentalement, à tenir le fort de votre foyer avec deux enfants en bas âge et une crise saisissant le premier, quand tu devais de surcroît l'y abandonner bien malgré toi.

Tes yeux sont creusés et ton corps est endoloris lorsque tu rentres enfin à la maison. Tu embrasses affectueusement Penny puis Maia logée confortablement dans ses bras. Tes doigts caressent doucement les fins cheveux blonds du poupon. Le début de soirée se déroule sans trop d'encombres, le défi ayant été qu'un Jude grognon avale au moins cinq bouchées de son plat avant qu'il aille au lit. Une fois sous sa couette entouré de ses peluches favorites, l'enfant quelque peu ensommeillé par l'histoire que tu lui avais lue et qu'il avait choisie, tu avais le droit aux questions fatidiques qui te serraient toujours le cœur : « Quand maman revient ? » « Quand je vois maman ? » « Quand je vais dans ma maison à Torquay ? » Tu ne sais jamais véritablement quoi répondre, des dilemmes s'imposant à toi. Tu envisages toujours le « peut-être demain » qui a l'avantage d'être optimiste mais qui peut aussi nourrir de bien aigres déceptions ; ton cœur balance entre le « on verra » et le « je ne sais pas » et vraiment, l'impression de choisir entre la peste et le choléra te saisit immanquablement à chaque occurrence. Tu ne veux pas mentir à Jude mais tu refuses de le laisser dans un climat de confusion et d'inconnues. Alors, tu te mêles dans des danses différentes, essayant de faire de ton mieux, te maudissant d'être un père paumé, répétant à ton fils que sa mère l'aime même si elle n'habite plus dans le même pays.

Tu t'échoues ensuite dans le canapé du salon, à côté de Penny, Maia sur son tapis d'éveil à quelques pas de vous. Lorsque ta petite amie quitte la pièce avec votre bébé quelques temps plus tard, tu as beau lui indiquer que tu vas bientôt la rejoindre à l'étage, tu t'assoupis prodigieusement sur le canapé, réveillé par la voix de Matilda : « Tiens, j’ai pensé que ça pourrait être utile. » Ton regard passe de la jeune maman à la bouteille de whiskey qu'elle dépose sur la table basse. Un sourire fin flotte sur tes lèvres, certains souvenirs incluant votre consommation de whiskey te revenant. « Ah, le whiskey, sacrée thérapie, » tu commentes en te redressant dans le canapé. Une offrande contre les fantômes. « Comment tu te sens? » Tu hausses les sourcils, inspires profondément et te lèves pour aller chercher deux verres dans la cuisine, du jus et quelques glaçons. « En condition pour entamer cette bouteille avec toi, » tu fais, tentant la légèreté. Tu frottes ton visage, cherchant à y gommer la fatigue et l'inquiétude. La vérité était que tu peinais de plus en plus à même verbaliser ce qui se tramait en toi, comme si le tout était si monumental que tu étais incapable de le décrire, de détailler sa composition. « Eli et Issy sont chez ton frère ? » Tu demandes, ressentant le besoin de parler temporairement d'éléments concrets, d'avoir au moins une question entre vous à laquelle la réponse est facile.

« Jude m'a demandé si sa mère était fâchée contre lui, » tu décris à ton amie, grimaçant légèrement, après quelques minutes de silence et deux verres généreusement versés. « Il va avoir quatre ans et il pense que sa mère ne l'aime pas, » tu constates à voix haute, accablé. « Et Lucy reste injoignable. » Ce n'était pas faute de lui laisser des messages et de te heurter froidement, désespérément, à son répondeur. « Franchement, Penny et moi faisons tout pour le rassurer. On lui confirme que c'est le choix de sa mère et que ce n'est de la faute de personne, que sa mère l'aime et nous aussi, que ça va bien aller mais... » Tu lèves les yeux, croises le regard attentif de la Sylte, baisses d'un ton comme si tu redoutais que Jude t'entende. Il était devenu commun que le garçonnet se réveille plusieurs fois dans la nuit. « Plus ça va, plus les éléments qui me manquent pèsent. Je ne sais pas comment c'était entre Lucy et Jude quand il était chez elle, je ne sais pas ce qui se passait vraiment là-bas. Je ne doute pas Lucy prenait bien soin de lui et je ne remets pas du tout ça en question mais il a dû quand même être témoin de ses préparatifs ? Il a sans doute bien dû voir et entendre des choses, non ? On change pas de pays au pied levé... Et s'il y avait ces choses qu'on ignore qui jouaient dans sa tête en plus du reste ? » Tu t'inquiètes avant de soupirer. « Je me fais peut-être des films. Il lui faudra du temps pour s'adapter à cette nouvelle situation, la comprendre et l'accepter, » tu formules à voix haute, aussi pour te rassurer toi-même, optimiste que ton fils réussisse, ultimement, avec le temps et l'aide nécessaire, à palier l'absence de sa mère, à tolérer ce nouveau vide même si une mère reste irremplaçable, grâce au soutien et à l'amour dont vous l'entourez sincèrement et sans compter. Tu voulais tellement protéger et soutenir ton fils. Tu désirais si fort trouver les bons mots et poser les bonnes actions pour amoindrir son chagrin, alléger son sentiment d'abandon, amoindrir sa confusion. Tu te mords doucement la lèvre inférieure. Matilda et toi ne possédaient aucune difficulté à vous parler à cœur ouvert, unis par cette profonde et sincère amitié au sein de laquelle vous vous épaulez coûte que coûte. Cependant, tu ne veux pas non plus obscurcir la venue de l'infirmière chez toi, quand bien même elle s'est déplacée dans le but de t'apporter son amitié et son écoute suite au départ fracassant de Lucy duquel vous aviez échangé par messages textes la nuit passée. Aussi, empathique, tu ne peux pas t'empêcher de faire le comparatif avec ce que vit également ton amie proche. Nico est décédé, arraché injustement à votre monde contre son gré. Lucy est bien en vie, partie de pleine volonté. Les contextes sont différents mais le premier est fatal, inéluctable, alors que le deuxième est ancré dans l'énigme et les possibilités incontrôlables. Tu soupçonnes qu'Eli n'a jamais ou peu douté que son père l'aimait de tout son cœur, à l'opposition de Jude, mais contrairement à ton fils, Eli n'a cruellement plus aucun moyen de voir son parent et cela te brise le cœur comme te permet de mettre les choses en perspective. Les tableaux divergent, bien que Mat' et toi vous rejoigniez dans votre volonté de voir les gens que vous aimez aller bien, quitte à vous oublier dans le processus, vous relayant au dernier rang avec un naturel désarmant. Mais vous vous avez l'un l'autre, pour compenser votre capacité à ne pas vous prioriser, et tu refuses de remuer ses propres maux, rappeler son propre vide. Tu tiens à la protéger et prendre soin d'elle, que tu souffres toi-même ou pas : « Comment tu te sens, toi ? »



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Dernière édition par Isaac Jensen le Lun 14 Aoû 2023 - 22:41, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: (matisy) i’ll stay by your side in the afterglow (matisy) i’ll stay by your side in the afterglow  EmptyVen 30 Déc 2022 - 19:17


i'll stay by your side in the afterglow

MATILDA SYTLE & @ISAAC JENSEN

Tu ne t’attendais pas à découvrir un Isaac endormi dans le salon et si tu te sens un peu mal de le réveiller, tu espères toutefois que ta présence lui apportera un peu de réconfort. Ta présence et la bouteille de whiskey aussi, tu sais à quel point cette dernière peut être efficace quand le monde cesse de faire sens autour de vous. Il se redresse légèrement sur le canapé, la fatigue encore visible sur ses traits malgré le sourire qu’il t’offre. « Ah, le whiskey, sacrée thérapie. » « Prouvée et approuvée by yours truly. » que tu commentes d’une voix moqueuse, détestant le fait que vous ayez encore besoin du liquide ambré pour calmer vos nerfs, mais contente de pouvoir être d’une aide quelconque pour le jeune papa que tu imagines complètement dépassé par sa situation actuelle qui ne cesse de changer dans les derniers mois. La dernière fois que la bouteille de whiskey s’est vidée entre vous, c’était peu de temps après la mort de Nico, et voilà que la disparition soudaine de Lucy venait une fois de plus ouvrir de vieilles, mais aussi de nouvelles blessures chez le Jensen. « En condition pour entamer cette bouteille avec toi. » Traduction : pas très bien. Ton regard le suit alors qu’il disparaît temporairement à la cuisine et reviens armer de tout ce qu’il faut pour entamer cette fameuse séance de thérapie alcoolisé comme il l’avait lui-même nommé quelques secondes auparavant. Les verres posés sur la table basse du salon, tu fais complètement abstraction du jus amené par le Jensen, versant plutôt dans les deux verres l’équivalent de deux shots à boire à même le verre, te disant que comme ça, la thérapie fait effet plus vite. « Eli et Issy sont chez ton frère? » Tu fais signe que oui de la tête, prenant une première gorgée du liquide ambré, le goût te picotant la gorge au passage. « Jusqu’à demain matin, au cas où on ferait plus qu’entamer la bouteille. » En d’autres mots, tu n’allais nulle part ce soir. Tu serais là pour lui jusqu’aux petites heures de la nuit, s’il avait besoin de se vider le cœur ou de se changer les idées, qu’importe. Tu saurais te faire une petite place sur le canapé de manière à ne pas déranger la petite famille et demain matin, ta vie habituelle et ta routine reprendront tel quel, comme si tu ne t’étais jamais accordé cette pause pourtant ô combien nécessaire.

« Jude m’a demandé si sa mère était fâchée contre lui. » D’office, ton cœur se serre à l’entente de ses quelques mots et tu n’hésites pas à prendre une autre gorgée de ton verre. Tu sens que tu vas en avoir bien besoin pour passer au travers du récit de ton ami. Tu ne peux même pas t’imaginer le fardeau que ça doit être de le vivre. « Il va avoir quatre ans et il pense que sa mère ne l’aime pas. » Horrible, tout simplement horrible. « Et Lucy reste injoignable. » « C’est volontaire de sa part tu penses? » Avec l’anniversaire de Jude si près, essayait-elle vraiment de couper les ponts avec le petit garçon de la pire façon quoi soit? Tu n’arrivais pas à comprendre les agissements ni le raisonnement de ton ancienne amie et tu détestais la situation délicate dans laquelle Isaac se retrouvait de nouveau par sa faute. Si tu avais su apprécier la Ersley pendant les quelques années où elle était en couple avec ton ami, il n’avait pas été compliqué pour toi d’avoir un parti prix pour le Jensen quand les choses s’étaient compliquées et rien de ce que tu apprenais concernant Lucy depuis cette époque ne faisait de sens à tes yeux. « Franchement, Penny et moi faisons tout pour le rassurer. On lui confirme que c’est le choix de sa mère et que ce n’est la faute de personne, que sa mère l’aime et nous aussi, que ça va bien aller mais… » Mais il n’est pas sûr que ce soit le cas, tu l’entends dans sa voix qui s’adoucit, dans l’hésitation et puis ce silence qui persiste, comme s’il n’arrivait pas à trouver les bons mots. « Plus ça va, plus les éléments qui me manquent pèsent. Je ne sais pas comment c’était entre Lucy et Jude quand il était chez elle, je ne sais pas ce qui se passait vraiment là-bas. Je ne doute pas que Lucy prenait bien soin et je ne remets pas du tout ça en question mais il a dû quand même être témoin de ses préparatifs? Il a sans doute bien dû voir et entendre des choses, non? On change pas de pays au pied levé… Et s’il y avait ces choses qu’on ignore qui jouaient dans sa tête en plus du reste? » Tu voudrais lui dire de ralentir, de ne pas se créer les pires scénarios dans sa tête, mais avant même que tu n’aies le temps d’ouvrir la bouche, Isaac en arrive à la même triste conclusion. « Je me fais peut-être des films. Il lui faudra du temps pour s’adapter à cette nouvelle situation, la comprendre et l’accepter. » Tu hoches doucement la tête. Du temps et de la patience pour tout le monde, ça semble être la seule formule qui fonctionne un tant soit peu pour d’aussi gros changements. « Tu vas te faire que du mal si tu continues de te torturer avec des questions dont t’auras peut-être jamais les réponses. » Lucy ne semblait pas décidée à donner la moindre nouvelle, cela diminuait grandement l’espoir qu’elle retrouve ses esprits et revienne la queue entre les jambes face à une telle bêtise, et tu refusais de voir ton ami se torturer ainsi pour une femme qui clairement, ne le méritait plus depuis bien longtemps. « Tu m’as pas dit qu’il passait beaucoup de temps ici dernièrement? C’est probablement pour ne pas qu’il voit sa mère préparer son départ, tu penses pas? » Toi qui pensais naïvement qu’elle voulait seulement permettre à Isaac de rattraper le temps perdu, tu réalisais que Lucy n’avait que très rarement des motifs qui ne s’apparentaient pas à sa personne. « Jude est un garçon intelligent et allumé pour son âge, s’il avait entendu quelque chose, je suis sûr qu’il en aurait parlé d’une manière ou d’une autre. Les enfants sont de vrais perroquets à cet âge-là. » Tu essayes de rassurer ton ami comme tu le peux, mais tu crains que la vérité sur les agissements de Lucy ne seront jamais complètement révélés et que de se concentrer sur ça plutôt que sur le garçon qui a besoin d’aide n’est pas la chose à faire. « Comment tu te sens toi? » Si la question ne te surprend pas, tu ne cherches pas réellement à t’attarder longtemps sur ta propre situation ou tes propres états d’âmes : Isaac a bien assez a géré sans ça. « Je suis pas venue ici pour moi ce soir Isy. » Et dieu sait qu’il y en a eu des soirées pour toi dans la dernière année, a tenté de gérer avec ta peine, ton deuil et ce trou béant autant dans ton cœur que dans ta vie. « Mais rassure-toi, je vais bien, les enfants aussi. » que tu ne peux t’empêcher d’assurer au Jensen, ne souhaitant pas être une cause supplémentaire d’inquiétude pour lui.
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Isaac Jensen
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Message(#) Sujet: Re: (matisy) i’ll stay by your side in the afterglow (matisy) i’ll stay by your side in the afterglow  EmptyJeu 26 Jan 2023 - 3:10



En posant ton regard ensommeillé sur Matilda, un sentiment de soulagement t'envahit. Tu es sincèrement heureux de constater que ton amie de longue date ait honoré ses paroles et te rende désormais visite ; tu es reconnaissant qu'elle soit venue armée d'une bouteille de whiskey, thérapie commune et traditionnelle à vos maux. Tu apprécies avoir une autre oreille pour t'écouter et un autre cœur sincère pour t'épauler, ainsi que des éventuels nouvelles opinions et points de vue de la part de la Sylte qui souvent sont salutaires. La présence de la quarantenaire n'avait en somme pas de prix, elle apparaissait telle une nouvelle bouée dans cette houle qui renversait ton quotidien.

Vous vous installez au salon, tu déposes les verres que tu viens de récupérer dans la cuisine sur la table basse. Mat vous sert deux whiskey pur et tu ne peux t'empêcher de rire nerveusement en la percevant tremper ses lèvres dans le liquide ambré. Tu n'es pas certain que ce soit le bon plan pour toi de t'enivrer et tu te sens coupable de boire sachant qu'il y a au moins un des deux enfants qui se réveillera cette nuit et tu ne veux pas laisser Penny assumer seule ; mais réellement, tu ne sais pas résister à cet appel à l'insouciance. Tu prends ainsi une longue gorgée de ton whiskey pur, le breuvage te brûlant la gorge au passage mais calmant déjà tes angoisses parce qu'une partie de toi sait que d'ici quelques dizaines de minutes, tes sens seront inhibés et tu seras moins à cran grâce à ce nectar. « Jusqu’à demain matin, au cas où on ferait plus qu’entamer la bouteille. » Matilda te précise quand tu l'interroges sur ses enfants. « Je vois que tu as pensé à tout » Tu lui adresses un sourire complice. « Je pense avoir plusieurs arguments pour qu'on fasse plus que l'entamer. Du genre : il a bon goût, » tu fais avec légèreté, laissant glisser ton index autour de ton verre.  

Ton doigt fait un tour, deux tours, trois tours. Ton regard le suit et tu cesses le manège pour terminer ton verre, une part de toi espérant que l'alcool irlandais chassera Lucy de tes pensées, anesthésiera momentanément ce cocktail amer de sentiments que tu lui voues de façon récalcitrante et qui ne cesse de ranger tes entrailles. Tu n'es pas contre une pause et peut-être que celle-ci te permettra de voir plus clair également quand tu seras de nouveau à jeun. Peut-être qu'oublier ta rancune, ta désolation, ta confusion, ta colère, ton incompréhension pendant plusieurs heures te procurera un regard novateur sur la situation et quelques clefs pour faire du sens dans ces circonstances et mieux palier au départ brusque de ton ex.

Si tu ambitionnes de rendre le volet "Lucy" muet dans ton cerveau, tu penses néanmoins à Jude et tout ce qu'il subit injustement. Tu romps le silence en contant les peurs de ton fils, celles qui te brisent le cœur chaque seconde de ce nouveau chapitre. Tu détestes que le garçonnet pense que Lucy ne l'aime pas, tu détestes qu'il se cherche des torts pour expliquer le comportement de sa maman qui a toujours été la personne la plus importante dans sa vie. Comment a-t-elle pu couper les ponts si cruellement, du jour au lendemain ? Si tu ne t'étais pas précipité à l'aéroport, Jude n'aurait même pas eu le droit à un au revoir pour cette période d'absence de Lucy horriblement indéterminée vu son refus de répondre ou retourner tout appel de ta part. « C’est volontaire de sa part tu penses? » Tu poses ta tête en arrière, frottes ton front de tes doigts. Cette interrogation faisait partie des multiples questions qui tournaient en boucle, celles que tu avais examinées de mille et une façons différentes pour encore une fois, tenter d'élucider l'attitude de la Ersley. « Je pense, » tu murmures, comme si tu prononçais des paroles ignobles qu'ils ne valaient mieux pas articuler à voix trop haute. Tu inspires profondément, soupires doucement. « Je pense qu'elle veut un nouveau départ, faire table rase du passé, effectuer une rupture entre sa vie en Australie et celle qu'elle désire se bâtir aux Etats-Unis. » Tes paroles ne détiennent aucune trace de colère, ton intonation est calme, comme si tu explicitais à Matilda le  diagnostic d'un patient, que tu lui relevais un constat scientifique, quand bien même la déception et la tristesse sont palpables dans ta voix. « Je pense ça parce qu'elle n'avait pas prévu dire au revoir à Jude, parce qu'elle nous en a jamais parlé et qu'elle ne nous parle plus. » Tu grimaces, songeur. « Je sais pas si je devrais aller voir sa sœur ou son beau-frère. » Peut-être qu'eux ont des nouvelles de Lucy ? Même si tu dédies énormément d'amertume à l'adresse de l'assistante sociale, elle restera toujours la mère de ton fils. Par ce rôle important qu'elle possède dans la vie du garçonnet, tu tiens à ce qu'elle aille bien car sa santé a forcément des répercussions sur celle de Jude.

Jude pour qui vous remuez ciel et terre afin de dénicher la meilleure attitude à adopter pour l'accompagner dans cette épreuve. Jude pour qui tu paierais cher pour apaiser son manque, son chagrin, ses peurs. Jude que tu essaies de protéger autant que tu peux et dont la vie jusqu'ici ne s'est pas montrée des plus clémentes avec lui.
Et si le concret ne suffisait pas, tu ne peux t'empêcher de craindre ce que le petit ne pourrait pas te dire, ce qui pourrait le hanter et qu'il ne saurait éventuellement communiquer. Tu redoutes ces instants où il n'était pas à Brisbane et où il aurait pu être témoin de faits troublants de la part de sa mère. Tu as conscience néanmoins que ton esprit est très doué pour s'imaginer des scenarii catastrophes et que tu ferais sans doute mieux de te concentrer sur le réel plutôt que de te faire des épouvantes pareilles. « Tu vas te faire que du mal si tu continues de te torturer avec des questions dont t’auras peut-être jamais les réponses, » te répond avec justesse ton amie et tu te mordilles nerveusement la lèvre. « Je sais, » tu concèdes en soupirant, faisant tournoyer les quelques gouttes de whiskey abandonnées au fond de ton verre. Il restait difficile de ne pas savoir, il était frustrant d'être confronté à ces parts d'ombres. « Tu m’as pas dit qu’il passait beaucoup de temps ici dernièrement? C’est probablement pour ne pas qu’il voit sa mère préparer son départ, tu penses pas? » Tu ne réponds pas de suite, la compréhension de Mat reposant dans ton esprit. Penny avait pensé d'une manière similaire et certainement avaient-elles raison. « Oui, Lucy repoussait les dates pour qu'il retourne chez elle et avançait celles quand il devait venir ici, » tu confirmes. « Tu dois avec raison, » tu ajoutes, sans joie particulière. Cette option est la plus saine dans ce chaos mais tu restes sur tes gardes, tu n'arrives pas à te réconforter ou te soulager de suite sur ce point. Lucy t'a tellement surpris avec le pire, tu restes prudent, quitte à être excessif dans tes appréhensions. « Jude est un garçon intelligent et allumé pour son âge, s’il avait entendu quelque chose, je suis sûr qu’il en aurait parlé d’une manière ou d’une autre. Les enfants sont de vrais perroquets à cet âge-là. » Un sourire en coin se dessine sur tes lippes cette fois-ci. « Tu penses ? » Tu croises son regard, plein d'espoir. « C'est vrai qu'il n'hésite pas à nous balancer l'un à l'autre, avec Penny, » tu glisses avec amusement et tendresse. En plus d'être malin, Jude était espiègle et ne se privait pas pour rapporter à Penny quelque chose que tu aurais pu faire ou dire et vice versa, majoritairement dans le but de révéler des cachettes de bonbons ou réclamer une gourmandise supplémentaire.

Machinalement, tu portes tes doigts aux ongles déjà plus que rangés à ta bouche dans l'optique de les malmener nerveusement, tes pensées voguant de nouveau vers ce nouveau drame malgré toi. En addition, tu ne veux pas non plus être celui qui se plaint trop quand à côté de toi, Mat essuie une terrible tragédie. Tu ne désires pas accabler ton amie, tu t'évertues également à la protéger en tout temps, tant tu souhaites son bonheur. Puis, l'une de tes stratégies pour éviter tes démons est bien de te concentrer sur le bien-être des autres ; c'est dans cette tactique, en plus de l'affection profonde que tu lui consacres, que tu demandes à Matilda comment elle se sent. « Je suis pas venue ici pour moi ce soir Isy. » Manifestement, ton interlocutrice te connaît trop bien pour entrer dans ton petit jeu et cela te fait doucement sourire. Vous vous ressemblez probablement trop sur ce point pour vous berner, avec votre altruisme tantôt honorable, tantôt maladif : une vraie médaille avec son revers. « Mais rassure-toi, je vais bien, les enfants aussi. » Tu es heureux de l'entendre et c'est un regard sincèrement rassuré que tu offres pour la première fois de la soirée à la brune. « Deuxième round ? » Tu demandes en désignant la bouteille de whiskey.

« Je sais que ça aurait pas été le bon plan, mais je regrette de ne pas pouvoir dire à Lucy tout ce que je pense d'elle, » tu confies. « Depuis janvier je me retiens, depuis janvier je prends sur moi, depuis janvier j'ai usé tout mon sang-froid et j'ai déployé des jeux d'acteur que jamais je me serais soupçonné capable de délivrer, à croire que le talent de Penny est si grand qu'elle m'en donne p't-être un peu, » tu exagères dans une tentative désespérée d'humour alors que ton ton révèle à quel point tu es à bout. « Je me suis dis qu'il fallait que je me maîtrise, qu'il fallait que je me contrôle, que je pouvais pas lui dire n'importe quoi. J'ai réfléchi à chaque message, à chaque parole ou presque. Je te jure, j'ai tout mesuré, tout tempéré parce que je voulais que tout se passe bien pour Jude et je ne voulais pas la voir disparaître de nouveau et devoir me battre pour avoir mon fils. Et je ne voulais pas non plus d'un climat hostile pour Jude. Et finalement c'est ça le plus important, et ça le restera toujours, que Jude aille bien, » tu expliques. « Et peut-être que ça en a valu le coup, peut-être que ça a payé tout ça. » Tu l'espérais, en tout cas. « Mais seigneur que j'aimerais lui dire ses quatre vérités, à Lucy. Tu peux pas imaginer à quel point j'aurais envie de lui dire ce que je pense vraiment. » Tu pouvais tout entendre, tu pouvais essayer de tout comprendre, tu t'estimais être ouvert d'esprit. Par ailleurs, tu en avais vu des gens agir des pires façons sous le coup de la peur, de la douleur et de la peine dans le cadre de ta profession. Cependant, tu jugeais Lucy purement égoïste et tu étais en colère contre elle ; une rage que tu t'étais toujours interdit de lui formuler et qui ne te quittait jamais. Aucun jour ne passait sans que cette rancœur te morde et te pèse. « C'est pas le plus important, j'en ai conscience. C'est peut-être même ridicule et capricieux, je sais pas. Mais franchement, je rêve de lui dire ce que j'ai sur le cœur. Et qui sait, si ça se trouve ça délierait peut-être même sa langue à elle aussi, » tu rétorques sans joie avant de lâcher un soupir que tu noies dans ton verre.



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Message(#) Sujet: Re: (matisy) i’ll stay by your side in the afterglow (matisy) i’ll stay by your side in the afterglow  EmptyDim 5 Fév 2023 - 11:23


i'll stay by your side in the afterglow

MATILDA SYTLE & @ISAAC JENSEN

« Je vois que tu as pensé à tout. » Un léger sourire s’affiche sur ton portrait. Quelque chose te disait qu’après la semaine qu’il venait de vivre, ce serait sûrement nécessaire. Ou du moins, tu sais que si tu étais à sa place, tu aurais certainement envie de te perdre dans le fond de cette bouteille de whisky. Ce n’est pas une solution irréprochable, les risques que vous vous en vouliez demain matin sont plutôt larges, mais ça, c’est le problème des futurs vous. Ce soir, tout noyer dans l’alcool semble être la solution la plus douce qui soit.  « Je pense même avoir plusieurs arguments pour qu’on fasse plus que l’entamer. Du genre : il a bon goût. » « Tu pensais quand même pas que j’arriverais ici avec un truc bas de gamme. » Aux gros problèmes, les fortes solutions après tout, ou un truc du genre. Tout ce que tu sais, c’est qu’Isaac a besoin de se changer les idées, de se vider le cœur, de se noyer dans la bouteille, qu’importe. Et que c’est ton rôle d’être présente pour le lui rappeler, pour le lui permettre, comme il a su faire avec toi quand Nico est tombé malade, et puis quand il est décédé. C’est implicite, cette entente, mais ça vous convient et c’est le plus important dans tout ça.

Il y a beaucoup à dire, beaucoup à essayer de comprendre lorsqu’il s’agit de Lucy Ersley et ça, ça ne date pas d’hier. Ça ne date pas de sa subite envie de se pousser à l’autre bout du monde et de disparaître en laissant derrière un enfant qu’elle a nié d’un père pendant des années. Le ressentiment que tu ressens face à la jeune femme a toujours été palpable, même si tu avais su tenir ta langue lorsque tu pensais qu’elle était capable de rendre ton meilleur ami heureux. De toute évidence, ça n’avait pas été le cas et tu regrettais presque de ne pas l’avoir chasser bien avant. Presque, parce que tu sais que sans toutes les déceptions qu’ils avaient connu tous les deux, Isaac et Lucy, il n’y aurait pas Jude et tu sais à quel point Jude est un trésor dans la vie du Jensen. Un trésor qu’il chérit, un trésor qu'il veut protéger, même si sa mère rend la tâche plus ardue que nécessaire. « Je pense. » Tu pinces tes lèvres, secoues la tête. Tu ne comprends pas, et tu n’es pas certaine que tu aies envie de comprendre non plus, d’expliquer, de justifier un tel comportement, même si c’est inévitablement ce qu’Isaac cherche à faire. « Je pense qu’elle veut un nouveau départ, faire table rase du passé, effectuer une rupture entre sa vie en Australie et celle qu’elle désire aux États-Unis. » « Bullshit. » que tu ne peux t’empêcher de murmurer en prenant une nouvelle gorgée de ton verre. « C’est impossible de faire table rase quand y’a des enfants d’impliqués. Et elle est égoïste de croire que c’était la meilleure solution. » Il n’y a pas un monde où tu penses une mère capable d’abandonner sans retour son enfant, surtout pas un qu’elle a aimé, chéri et élevé seule pendant trois ans. « Je pense ça parce qu’elle n’avait pas prévu dire au revoir à Jude, parce qu’elle nous en a jamais parlé et qu’elle ne nous parle plus. » Tu fermes les yeux avec force. Putain d’égoïste. « Je sais pas si je devrais aller voir sa sœur ou son beau-frère. » Tu ne sais pas trop quoi répondre à ça. Tu es mitigée. Est-ce que des nouvelles de Lucy par un tier c’est mieux que pas de nouvelles du tout? Pour Isaac, mais pour Jude surtout? Il aura sûrement du mal à comprendre comment on peut lui dire que sa maman va bien, mais qu’elle n’est jamais disponible pour lui parler. « Si elle voulait que Jude ait des nouvelles d’elle, elle saurait quoi faire. » C’est une vérité tranchante, mais une vérité quand même et peut-être que de forcer les choses peut aider, mais au fond de toi, tu crains que ça ne soit qu’une déception de plus pour tout le monde. « Tu penses qu’elle a coupé les ponts avec eux aussi? » Est-ce que d’avoir cette confirmation aiderait ou est-ce qu’il se sentirait encore plus mal? Tu soupires longuement, tes doigts serrent ton verre et tu en finis le contenu. De toute évidence, la bouteille sera plus que nécessaire ce soir.

« Je sais. » Son verre comme le tien sont complètement vides, mais tu laisses Isaac aller au bout de sa pensée avant de proposer un refill. « Oui, Lucy repoussait les dates pour qu’il retourne chez elle et avançait celles quand il devait venir ici. Tu dois avoir raison. » Tu sais que le comportement de la brune agaçait le Jensen depuis plusieurs semaines, mais jamais tu n’aurais pu t’imaginer qu’un tel revirement finirait par prendre place. Isaac s’inquiète pour Jude, avec raison, mais tu essayes de te faire voix de la raison dans ses inquiétudes, parce que tu sais que c’est ce qu’il ferait pour toi si les rôles étaient inversés. « Tu penses? » Tu hoches la tête à la positive. Oui, tu es persuadée que si Jude avait eu vent de quoique ce soit, il aurait parlé. Les enfants de cet âge sont loin de savoir comment garder le moindre secret. « C’est vrai qu’il n’hésite pas à nous balancer l’un à l’autre, avec Penny. » Tu échappes un rire. Ça ne te surprend pas le moins du monde, Eli est exactement pareil. Tu aimais voir l’amitié fleurir entre les deux petits garçons. Tu te faisais d’ailleurs une note mentale de proposer plus souvent à ce qu’ils se voient, ne serait-ce que pour Jude sache qu’il peut toujours compter sur son ami, et puis sur toi aussi. C’est différent, d’être la tata et non pas Papa, ou même Penny qui joue un rôle maternel auprès de lui depuis qu’il est débarqué dans leurs vies. « Jude est un petit garçon résilient. Ce sera difficile, mais je sais qu’il aura tout ce dont il a besoin avec Penny et toi. Et tu sais que je suis toujours là aussi, au besoin. » Une paire de bras supplémentaires, un support constant. Tu le lui avais promis, il y a longtemps de ça, et jamais tu ne reviendrais sur ta parole. « Deuxième round? » te propose Isaac et tu réponds en t’emparant de la bouteille et tu viens verser deux généreuses portions de whiskey dans chacun de vos verres. La soirée est encore jeune après tout.

« Je sais que ça aurait pas été le bon plan, mais je regrette de ne pas pouvoir dire à Lucy tout ce que je pense d’elle. Depuis janvier je me retiens, depuis janvier je prends sur moi, depuis janvier j’ai usé tout mon sang-froid et j’ai déployé des jeux d’acteur que jamais je me serais soupçonné capable de délivrer, à croire que le talent de Penny est si grand qu’elle m’en donne p’t-être un peu. » Tu échappes un léger rire à son dernier commentaire, ne pouvant pas t’imaginer à quel point ça a dû être compliqué pour Jude de ne pas laisser ses vieilles rancœurs ternir ses rapports avec la mère de son fils. « Je me suis dit qu’il fallait que je me maîtrise, qu’il fallait que je me contrôle, que je pouvais pas lui dire n’importe quoi. J’ai réfléchi à chaque message, à chaque parole ou presque. Je te jure, j’ai tout mesuré, tout tempéré parce que je voulais que tout se passe bien pour Jude et je ne voulais pas la voir disparaître à nouveau et devoir me battre pour avoir mon fils. Et je ne voulais pas non plus d’un climat hostile pour Jude. Et finalement c’est ça le plus important, et ça le restera toujours, que Jude aille bien. Et peut-être que ça en a valu le coup, peut-être que ça a payé tout ça. Mais seigneur que j’aimerais lui dire ses quatre vérités, à Lucy. Tu peux pas imaginer à quel point j’aurais envie de lui dire ce que je pense vraiment. » Non, tu ne peux pas pleinement t’imaginer, mais tu peux te faire une petite idée vu comment ça semble lui peser. « T’as fait ce qu’il fallait Isy, pour Jude. Et évidemment que ça a payé tout ça, parce que ton fils a pas la moindre idée de tout le drama qui a pu y avoir entre sa mère et toi. » Ça aussi, ça se saurait, s’il avait senti la moindre hésitation dans le comportement de ses parents mais de ce que tu avais entendu, tout s’était joué parfaitement à l’amiable, même quand ça semblait impossible de le faire. « C’est pas le plus important, j’en ai conscience. C’est peut-être ridicule et capricieux, je sais pas. Mais franchement, je rêve de lui dire ce que j’ai sur le cœur. Et qui sait, si ça se trouve ça délierait peut-être sa langue à elle aussi. » Tu hausses les épaules, incertaine face à ce dernier point, mais comprenant quelque chose d’important : Isaac avait besoin de se défaire de ce fardeau qu’il portait depuis qu’elle était revenue dans sa vie. Fardeau qu’il portait même depuis bien avant, quand elle lui avait brisé le cœur à répétitions. Isaac était heureux à nouveau, avec Penny, et c’était bien trop précieux pour que tu risques de le voir se perdre dans de vieilles histoires qui pourraient trop facilement lui pourrir la vie. « C’est pas ridicule et capricieux, Isy. T’as besoin de ça pour pouvoir avancer. » Une sorte de purgatoire, sortir tout le méchant pour complètement pouvoir se concentrer sur l’essentiel : son fils, cette nouvelle famille qu’il s’est créé. « Fais-le. » que tu lances, comme un éclair de génie qui n’en est peut-être pas un, mais une idée qui te semble tout de même essentielle dans le moment. « Appelle-la et quand tu tombes sur la boîte vocale, tu lui dis tout ce que tu retiens depuis qu’elle est revenue dans ta vie. » La durée d’un message vocal ne sera sûrement pas assez longue pour entendre tout ce qu’il a à dire, mais ce serait un début, non? « Ou prétends que je suis Lucy. Vide-toi le cœur. Dis tout ce que t’as à dire pour pas te laisser empoissonné par elle et oublier ce qui compte vraiment. » Parce qu’il est comme ça, le Jensen. La tête constamment dans ses angoisses, le cœur sur la main à toujours vouloir bien faire pour tout le monde, oubliant parfois que sa priorité, ça devrait toujours être lui et ceux qu’il aime avant tout le reste.
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Isaac Jensen
Isaac Jensen
le coeur au bout des doigts
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(matisy) i’ll stay by your side in the afterglow  FQgUS3L Présent
ÂGE : 38 ans (13.05.85)
SURNOM : Isy
STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur
MÉTIER : Infirmier au service des urgences, vice-président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023)
LOGEMENT : Sa maison, située au #17 toowong, est devenue leur foyer en octobre 2021, duquel irradient épanouissement, plénitude et bienveillance
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TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant
PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnostic
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Message(#) Sujet: Re: (matisy) i’ll stay by your side in the afterglow (matisy) i’ll stay by your side in the afterglow  EmptyDim 9 Avr 2023 - 22:48



Un pâle sourire étire mes lèvres alors que Matilda rappelle, avec raison, que ça n'aurait pas été son genre de me rejoindre munie d'une bouteille de whiskey bas de gamme. J'inspire profondément avant de soupirer doucement, m'enfonçant dans le canapé en soutien aux poids sur mes épaules, tandis que nos verres sont remplis, l'ambre surplombée de glaçons.

Discerner les motifs ayant incité Lucy à quitter l'Australie s'avère un exercice aussi hasardeux que périlleux. Mon esprit tourne sans cesse, analysant mes derniers échanges avec la mère de mon fils désespérément à la recherche d'indices. Pourtant, force m'est de constater que mon ex a mené son projet sous l'égide d'un impénétrable secret. Mis à part les dates de la venue de Jude qui changeaient sans cesse pour prolonger ses séjours à Brisbane et ses excuses qui sonnaient artificielles, jamais je n'aurais pu imaginer qu'elle commette un tel geste imposant une distance brutale et quasiment infranchissable entre elle et notre enfant. Maintenant, je peine à répondre aux multiples interrogations de Jude, il me surprend à tenir des discours qui déchirent indéniablement mon cœur, je me révolte de le sentir si bouleversé et émotif, quand je rêve de lui offrir un havre de paix et de le protéger de tous les maux. J'aimerais tant être doté d'une baguette magique pour calmer sa colère, ses peurs, son chagrin ; je désirerais tant dénicher les justes termes pour apaiser le coup violent que sa mère vient de lui asséner en disparaissant de sa vie dans la plus odieuse des énigmes.

Un rire nerveux se faufile entre mes lippes devant la spontanéité de Matilda à qualifier le comportement de mon ex de « bullshit ». Même si je n'oserais le formuler à haute voix, ou du moins, il me faudra davantage d'alcool pour m'y autoriser, je ne peux la contredire. « C’est impossible de faire table rase quand y’a des enfants d’impliqués. Et elle est égoïste de croire que c’était la meilleure solution. » Je me mordille nerveusement la lèvre inférieure, ignorant s'il était mieux de se loger derrière des raisons montées de toutes pièces ou demeurer dans un mystère des plus complets. Si je ne me plaisais pas à critiquer la femme qui m'avait brisé de toutes parts, je reconnaissais qu'elle était égoïste. Égoïste lorsqu'elle me trompait sans me dédier la quelconque sincérité alors que nous étions ensemble depuis cinq ans. Égoïste de me cacher l'existence de notre fils que nous avions tant désiré pendant trois ans. Égoïste de me mentir, encore une fois, sur ses projets d'envergure de quitter le sol australien. La liste pouvait être longue et je m'efforçais de ne pas la poursuivre, sentant l'amertume et l'ire chauffer dangereusement mon sang.

Égaré, je confie mon dilemme sur la visite que je pourrais donner à la sœur et au beau-frère de Lucy. Peut-être disposaient-ils d'éléments clefs que j'ignorais ? Après tout, c'était l'un d'eux qui m'avait alerté sur le départ imminent de l'assistante sociale. Néanmoins, je me rappelais aussi qu'ils avaient gardé le silence de la Ersley sur la présence de Jude, quand bien même je me trouvais à quelques dizaines de minutes de route d'eux en voiture, quand bien même un appel téléphonique suffisait à empêcher à un fils de grandir sans son père. Je me risquais à me demander comment Lucy avait-elle pu me peindre pour que sa sœur estime que son neveu soit mieux sans moi. Je me risquais de deviner les arguments qu'elle avait pu avancer pour qu'ils gardent si précieusement son sinistre et égoïste secret. Je doutais fortement qu'ils me fournissent des informations sur la jeune femme, bien qu'un espoir subsistait par le geste que m'avait accordé son beau-frère en me révélant ses plans - même s'il l'avait fait à la dernière minute. « Tu penses qu’elle a coupé les ponts avec eux aussi? » Je porte le whiskey à mes lèvres, en prends une longue gorgée. « Je sais pas. Lucy a toujours été assez proche de sa soeur alors je l'imagine assez mal couper les ponts avec elle. Puis c'est son beau-frère qui m'a appelé pour me dire qu'elle s'en allait, alors si elle en veut à quelqu'un, ce serait lui. » Je terminais mon verre d'un trait, ajoutant : « Puis ils ont pas l'air d'avoir eu grand scrupule à garder son secret sur l'existence de Jude. » Mon corps frisonne à penser que sans le destin qui avait placé Penny sur ma route, peut-être n'aurais-je jamais découvert mon fils. « Et ils ont pas l'air de vouloir un relation avec lui non plus, » je constate avec incrédulité face à l'indifférence de ces deux personnes vis-à-vis de l'enfant qui faisait partie de leur famille. Parfois, je craignais que mon fils ait été une sorte de pestiféré, un enfant que les Ersley n'auraient pas accepté, ce qui aurait peut-être expliquer davantage le déménagement de Lucy à Torquay. Après tout, tout en sachant que la mère s'était envolée, personne ne s'était inquiété dans la famille maternelle de Jude de l'avenir du petit garçon, ni même manifesté pour être rassuré qu'il était bien en sécurité chez son père.

A juste titre, Mat me met en garde que je risque de me faire du mal à m'obstiner sur des questions pour lesquelles je n'obtiendrais pas de réponse. Néanmoins, je lutte pour tenter d'y voir plus clair, comme si cela me permettait ensuite de mieux guider Jude dans ce nouveau train de vie sans son plus grand pilier. Je me range les sangs sur son bien-être, sur ce qu'il pourrait dissimuler au fond de lui et qui pourrait le tirailler sans qu'il sache nous le communiquer autrement que par des pleurs et des cris. J'ai le cœur brisé de le voir souffrir, je me sens détestablement impuissant face à ses émotions houleuses. L'idée de l'épauler et laisser simplement du temps au temps me parait si difficile quand j'aurais aimé tout résoudre quitte à déplacer des montagnes. « Jude est un petit garçon résilient. Ce sera difficile, mais je sais qu’il aura tout ce dont il a besoin avec Penny et toi. Et tu sais que je suis toujours là aussi, au besoin. » J'opine avant d'adresser un sourire aussi sincère que reconnaissant à la Sylte, valorisant hautement sa présence et son soutien inébranlable, peu importe les tempêtes, tout comme je n'hésiterais jamais à le faire pour elle et ses enfants et comme je n'avais jamais hésité à déployer tous les moyens nécessaires pour soulager Nico dans sa lutte contre ce monstrueusement injuste cancer. « J'imagine que le mieux est d'y aller un jour à la fois et de faire de son mieux, » je conclue, résigné non sans peine.

Puis je repense à tout ce self-control, toute cette énergie, toute cette tolérance et flexibilité que j'ai dédiés à Lucy pour que mon entrée dans la vie de Jude se passe aussi fluidement que possible. J'avais voulu exceller dans ce co-parenting qui m'avait tout l'air d'une véritable bombe menaçant d'exploser si j'en effleurais le moindre fil. Je m'étais tellement pris la tête à songer aux meilleures réactions, aux meilleurs mots, aux meilleurs messages textes à son égard et tout ceci, aujourd'hui, semblait aigrement dérisoire. Tous ces efforts pour installer un duo aussi sain que possible pour Jude dont le noyau familial était plutôt atypique me paraissaient horriblement vains. J'avais le sentiment que toutes ces cartes que j'avais placées tel un château de cartes pour abriter notre fils venaient de dégringoler pour ne laisser que de piètres décombres, heurtant l'enfant au passage. Alors j'en voulais à Lucy, encore une fois, parce que j'aurais aimé qu'elle fasse plus, qu'elle fasse mieux, qu'elle soit moins égoïste comme le qualifiait Matilda, même si je savais qu'il était facile de la pointer du doigt quand je n'avais pas tous les éléments de sa vie en connaissance. Mais quelle mère abandonne son fils, même si c'est à son père ? Quelle mère rompt tout contact avec son garçon qui a encore tant besoin d'elle, le laissant dans le noir absolu, sans sa veilleuse de ses premiers cauchemars ? Je tente de noyer ma rancœur dans le whiskey, à la fois en colère contre mon ex et aussi l'estomac renversé de penser à ce que j'aurais peut-être pu faire qui aurait altéré le choix de la jeune femme. « T’as fait ce qu’il fallait Isy, pour Jude. Et évidemment que ça a payé tout ça, parce que ton fils a pas la moindre idée de tout le drama qui a pu y avoir entre sa mère et toi. » Un nouveau rire nerveux franchit la barrière de mes lèvres. Tout le drama qui a pu s'installer entre Lucy et moi tiendrait sur des pages noircies de frustrations et de peines et les mettre de côté alors que l'australienne m'avait fait sombrer dans la dépression jusqu'à ce que j'attente à mes jours représentait une tâche inconsidérablement difficile. La vérité était qu'une partie de moi aurait aussi aimé ne jamais avoir eu à confronter de nouveau Lucy, que ça me tuait à chaque fois de la voir car le mal qu'elle avait pu me faire m'ébranlait à sa simple vision. Mais ça aussi, je l'étais étouffé, quitte à me décontenancer la nuit tombée et m'angoisser de ne peut-être pas savoir lutter de nouveau contre ces démons du passé qu'elle agitait violemment en moi. Je me brûlais toujours pour Jude et il valait bien toutes les peines du monde, mais j'avais conscience aussi n'être qu'humain, être faillible en dépit de mes meilleures intentions. « J'espère que tu as raison, » je fais doucement, trempant de nouveau mes lèvres dans l'alcool. De toutes ses colères, Jude ne nous avais jamais reproché le départ de sa mère, et j'en trouvais désormais là un réconfort.

La surprise se lit dans mon regard, pendant que je remplis nos troisièmes verres à Matilda et à moi, lorsque la jeune maman me propose de vraiment procéder à laisser échapper mon ressentiment vis-à-vis de Lucy. Un message vocal, ou même via un jeu de rôle improvisé que j'ai un peu de mal à imaginer, même si je crois la Sylte sur parole sur le fait que ça ferait probablement du bien. J'ai conscience également, comme elle le prévient, que je ne peux laisser le venin de Lucy empoisonner mon quotidien avec Penny. Je ne peux pas me briser contre le passé même s'il fait écho au présent. Je dois passer à autre chose, accepter ces fléaux, imposer une indifférence totale vis-à-vis de mon histoire avec Lucy, pour me recentrer sur ce présent que j'adore bâtir avec Penny que j'aime inconditionnellement. Je dois lâcher prise sur ce dont j'ai aucun contrôle. « J'aurais trop peur que Lucy se venge » je confie alors, encerclant mon verre de mes mains. J'étais possiblement le pantin de mon ex, finalement, et peut-être que cela lui ferait du bien de me voir sortir les dents. « Je suis terrifié à l'idée qu'elle me retire Jude. » Autant que je suis terrifié à l'idée de perdre Penny et Maia. « Et ça me fait chier d'imposer ça à Penny. » Tous ces drames, tous ces bouleversements. Contrairement à Lucy, les sacrifices, l'actrice en avait réalisé sans compter. Nous nous étions remué les méninges à n'en plus finir pour dénicher les meilleures solutions aux problèmes qui surgissaient sur notre route et quand la Stringer avait eu mille raisons de faire un pas en arrière, elle en avait toujours fait plusieurs en avant pour me rejoindre, pour m'épauler, voire même pour m'éclairer la route. « Je veux pas que ça foute en l'air ma vie avec elle. » Ce serait un vrai cauchemar et même si Penny me répétait que ça lui tenait à cœur, qu'elle ne partirait pas, qu'elle m'aimait ; même si je lui faisais entièrement confiance, je ne pouvais m'empêcher d'angoisser à l'idée qu'un jour, une fatale goute d'eau fasse déborder le vase de sa propre tolérance, que le poids de mon passé finisse par la faire trébucher et se blesser face contre terre. C'était aussi pour ça que je prenais sur moi pour ne pas faillir, conscient qu'elle voudrait m'aider à me relever dans son altruisme remarquable, effaré à l'idée qu'elle se fasse mal dans ce processus. Je m'en voulais aussi de ne pas être entièrement honnête sur mes émotions, de lui cacher la puissance exacerbée de cette spirale infernale qui éclaboussait du noir sur mes idées et du blanc sur mes nuits. Je voulais être fort pour elle, je voulais la préserver et la protéger de ces soucis-là, peu importe à quel point il était éreintant de faire face à mes démons. « Je veux pas foutre sa vie en l'air. » Encore plus que la mienne, parce qu'elle était à mes yeux ce qu'il y avait de plus précieux sur cette planète, parce que je l'aimais comme jamais je n'avais aimé une femme avant elle, parce que tout mon corps vibrait pour elle et que je fantasmais d'éternité à ses côtés. Penny surpassait l'image même que je me faisais de la femme parfaite, tant elle était merveilleuse à mes yeux, tant j'étais comblé de partager mon quotidien avec elle. Les bras croisés contre ma poitrine, je passais pressais distraitement la peau de mon avant-bras, là où reposaient quelques plaies superficielles que j'avais décrites accidentelles alors qu'elles avaient en réalité servi d'ancres pour ne pas perdre pied dans cette mer agitée qui faisait vriller mon esprit. Interdiction formelle de couler. « J'ai même peur de le provoquer, tu sais, à force de le craindre. Un peu comme l'enfant qui crie au loup. » Je me frottais le visage avant de prendre une nouvelle gorgée de whiskey et déclarer : « Faut que je me ressaisisse. » Car la peur n'apportait rien, finalement, si on ne la combattait pas, si on ne la faisait pas disparaître.



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Message(#) Sujet: Re: (matisy) i’ll stay by your side in the afterglow (matisy) i’ll stay by your side in the afterglow  EmptySam 22 Avr 2023 - 10:37


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MATILDA SYTLE & @ISAAC JENSEN

Tu n’as aucune tendresse ni compassion pour Lucy, et ce, depuis longtemps. Les actions récentes de la jeune femme toutefois font d’elle une personne que non seulement que tu ne comprends pas, mais que tu maudis d’autant plus vu tout le mal qu’elle inflige à l’un de tes plus proches amis. Tu n’as pas les mots pour faire disparaître toutes les inquiétudes du Jensen, ni même pour alléger le ressentiment qu’il doit ressentir à l’instant, mais tu fais de ton mieux entre quelques conseils, une oreille attentive et un verre de whiskey que tu es prête à remplir à volonté si tel est le besoin. Ça ne fait que quelques jours que Lucy est partie, mais il est facile de venir à la conclusion qu’elle n’avait pas l’intention de garder contact avec Isaac, ni même avec Jude puisqu’elle comptait partir en catimini, son plan ayant échoué à la dernière minute. C’est un vide immense qu’elle laisse derrière elle, et tu ne peux pas t’imaginer qu’une mère, qu’un parent – peu importe les circonstances – puisse en venir à la conclusion que d’abandonner son enfant est la solution parfaite. Tu la détestes, Lucy. Tu la détestes d’avoir privé Jude d’un père pendant des années, tout comme tu la détestes d’avoir privé Isaac de toutes ses premières fois avec son fils et aujourd’hui, tu la détestes encore plus qu’elle ait volontairement arraché la partie la plus stable de la vie de ce petit bonhomme qui n’avait absolument rien demandé. Tu en voulais aussi à sa famille à elle, ceux qui avaient jugé bon de dire quelque chose à Isaac sur le tard, mais qui n’avait jamais opportun de le mettre au courant de l’existence de Jude par le passé, même de prendre des nouvelles dans les derniers jours, pour savoir comment va le petit. « Je sais pas. Lucy a toujours été assez proche de sa sœur alors je l’imagine assez mal couper les ponts avec elle. Puis c’est son beau-frère qui m’a appelé pour me dire qu’elle s’en allait, alors si elle en veut à quelqu’un, ce serait lui. » Tu te frottes légèrement le visage, complètement dépassée par toute cette réalité déplorable. « Puis ils ont pas l’air d’avoir eu grand scrupule à garder son secret sur l’existence de Jude. Et ils ont pas l’air de vouloir une relation avec lui non plus. » « Ce sont eux les perdants dans tout ça, tu le sais hein? » Tu sais que ça n’effacera pas l’absence et le manque cela pourra éventuellement créer dans la vie de son fils, mais en rien ce n’est leur faute, ni à Isaac et encore moins à Jude qui ne semble être qu’un pion dans un jeu maudit. « J’imagine que le mieux est d’y aller un jour à la fois et de faire de son mieux. » Tu hoches la tête en approbation. C’est malheureusement la seule solution possible pour ce bordel géant, bien que cela semble affreusement insuffisant.

Tu fais de ton mieux pour le rassurer, pour lui rappeler que chacune des décisions qu’il a prises depuis qu’il a rencontré Jude en début d’année a été prises avec le seul et unique but de faciliter la vie du garçon. De lui offrir un semblant de stabilité, un foyer accueillant dans lequel Jude saurait s’épanouir autant qu’il a pu le faire avec sa mère. Mais malgré tout ce que tu peux lui dire, tu sens l’hésitation de ton ami, tu sais que le doute persiste et qu’il persistera peu importe ce que tu peux dire. Tu voudrais pouvoir l’effacer complètement, lui assurer sans l’ombre d’un doute que tout irait bien, qu’il allait gérer la situation comme il savait si bien gérer les crises au travail, mais tu ne pouvais pas faire de promesses que tu n’étais pas certaine de tenir. Tu voulais encore moins qu’il se sente obligé de tout garder pour lui, en mode sauveur et risquer sa propre santé que tu savais encore fragile. Alors tu lui proposes d’évacuer toutes les pensées négatives qui l’envahissent, qu’il vide son sac, que ce soit dans un appel pour Lucy ou même avec toi, ne serait-ce que pour son libérer d’un poids. « J’aurais trop peur que Lucy se venge. » Dans ton emballement, tu n’avais pas réellement considéré cette option et une nouvelle grimace habite ton visage à la simple idée qu’elle puisse vouloir faire encore plus de misères au Jensen qu’elle n’en a déjà fait jusqu’à maintenant. « Je suis terrifié à l’idée qu’elle me retire Jude. » « Oh Isy. » Tu secoues doucement la tête, enrobant la main de ton ami de l’une des tiennes. « J’y connais pas grand-chose en loi, mais je pense pas qu’elle aurait beaucoup de recours, vu son historique… » Lucy avait menti, avait camouflé la vérité et dans les derniers mois, elle avait mis de plus en plus de responsabilités dans la cour d’Isaac avant de partir en laissant Jude derrière, comme une arrière-pensée qu’on oublie, loin d’être le comportement digne d’une mère fiable à qui l’on accorde la garde complète d’un enfant. « Tu as parlé à un avocat, depuis que Lucy est partie? » C’est encore récent, tu te doutes que cela ne faisait peut-être pas parti de ses priorités, mais s’il craint qu’elle puisse revenir et tenter de lui prendre son fils, la meilleure chose à faire dans ce cas de figure est d’être préparé.

« Et ça me fait chier d’imposer ça à Penny. » « Tu lui imposes rien, Isy. » Ça ne te surprend pas de l’entendre parler de la sorte, toutefois reconnaissante qu’il t’offre cet accès à ses pensées pour que tu puisses l’aider à chasser ce genre d’idées. « Je veux pas que ça foute en l’air ma vie avec elle. Je veux pas foutre sa vie en l’air. » « Penny m’a pas l’air d’être le genre de personne qui se laisse effrayer facilement. » Les verres à nouveau vides, tu t’occupes à les remplir une fois de plus, les effets de l’alcool t’offrant un léger buzz qui est loin d’être désagréable. « J’ai même peur de le provoquer, tu sais, à force de le craindre. Un peu comme l’enfant qui crie au loup. Faut que je me ressaisisse. » « T’as le droit d’avoir peur Isy, honnêtement ce serait même anormal si t’étais complètement calme et serein face à tout ce qui se passe. » La dernière année a été riche en émotions, des bonnes comme des mauvaises, des revirements dans tous les sens et tu le comprenais d’être fatigué et à fleur de peau, de voir les scénarios prendre des tournures plus sombres même là où tout va encore bien. « Penny n’est pas Lucy. » Lucy qui fuit. Lucy qui ment. Lucy qui fait mal. Lucy qui a laissé sa marque, qui fait encore des vacarmes même après toutes ces années. « Et t’es pas tout seul, ok? Jamais. Si jamais ça devient trop… » Ton regard est rempli d’empathie alors que tu laisses tes doigts tapoter contre ton verre, à la recherche des bons mots. « Faut pas que tu hésites à demander de l’aide, Isy. Penny, Olivia, Noa, moi, on est toutes là pour toi. » Dans les bons moments, comme dans les tempêtes.
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Isaac Jensen
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le coeur au bout des doigts
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ÂGE : 38 ans (13.05.85)
SURNOM : Isy
STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur
MÉTIER : Infirmier au service des urgences, vice-président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023)
LOGEMENT : Sa maison, située au #17 toowong, est devenue leur foyer en octobre 2021, duquel irradient épanouissement, plénitude et bienveillance
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TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant
PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnostic
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(s4) épreuve semaine 4grace #6martin
(s5) épreuve 1 semaine 5épreuve 2 semaine 5épreuve 3 semaine 5résultats
(finale) grace #7raftinggrace #8grace #9
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Message(#) Sujet: Re: (matisy) i’ll stay by your side in the afterglow (matisy) i’ll stay by your side in the afterglow  EmptyVen 5 Mai 2023 - 5:58



Ma relation avec Lucy me donnait la sensation de s'apparenter à un radeau dont les rondins étaient rongés d'emblée. A chaque fissure réparée, j'en repérais de nouvelles et je luttais continuellement pour ne pas sombrer dans l'océan, mon fils transitant régulièrement sur ce radeau de fortune. Il m'arrivait de me demander si la Ersley avait été un mauvais choix dès le départ ou si un concours de circonstances nous avait conduits à ces drames successifs. Je me questionnais s'il y avait des duo qui ne savait attirer que le négatif et le malheur, ou si ce dernier s'invitait simplement parce qu'on le provoquait, parce qu'on lui laissait la porte ouverte. Je m'effrayais sur le point que j'eus peut-être manqué de jugement dès le départ et que si je n'avais pas été aveuglé par l'affection puis l'amour que j'avais nourri envers Lucy, probablement aurais-je pu repérer des signaux comme quoi ma vie aurait été mieux sans elle, sans compter bien évidemment Jude que j'aimais inconditionnellement. Je ne savais plus où me situer dans cette relation où rien ne faisait sens, que ce soit entre nous deux ou même avec le reste de sa famille. Comment Lucy avait-elle pu abandonner de la sorte son enfant ? Comment sa famille pouvait-elle me vouer un mépris tel qu'ils avaient jugé plus judicieux qu'un fils grandisse sans père ? L'avaient-ils au moins aimé, lui ? Je me permettais d'en douter, vu la manière avec laquelle ils ne cherchaient pas à le fréquenter.
Quand bien même Lucy et moi n'étions assurément pas compatibles, il n'en demeurait que Jude était né de notre union et seulement pour son existence, j'en étais empli d'une gratitude incommensurable.

« Ce sont eux les perdants dans tout ça, tu le sais hein? » Je hoche timidement la tête à l'affirmative. « Je ne vais pas leur courir après, en tout cas. Je ne vais pas les supplier d'avoir une relation avec Jude s'ils ont en rien à faire de lui, » je murmurais pour que mes paroles ne soient entendues que par Matilda. « Il mérite d'être entouré de gens qui l'aiment et qui se battraient pour lui. » J'étais peut-être égoïste, trop véhément, mon jugement pouvait être hâtif, mais je ne désirais pas confronter mon fils à des personnes qui ne faisaient pas d'effort pour sa personne. Il avait à mes yeux eu son lot de déceptions du haut de ses trois petites années, il méritait bien que les personnes qui entrent dans sa vie se prouvent de valeur. Je préférais que Jude grandisse auprès de Penny qui n'était pas sa mère mais l'aimait bien plus que cette dernière, auprès de Matilda, Olivia et leurs enfants qui n'avaient pas de lien de sang avec lui, que parmi des oncles, tantes, neveux, grands-parents biologiques qui ne me semblaient pas intéressés par lui.

Une révolte lancinante me range les entrailles depuis la disparition de Lucy. Je voue une intarissable colère à son égard. Ce déménagement brutal est une goutte supplémentaire dans le vase des sales coups qu'elle a orchestrés. Cependant, je suis tout autant furieux contre moi-même, jugeant m'être autorisé à me trouver au sein de ce sinistre tableau. Je me mords les doigts car je me juge en partie responsable du mal-être de Jude, même si je lui décrocherais la lune si j'en étais capable. Je suis frustré également car je me plais à croire qu'il y a un équilibre dans l'univers, une sorte de karma, de banque de bonnes et mauvaises actions et que l'on est récompensé pour ses peines ; or, toutes les concessions et les sacrifices et les prises de tête que j'ai avalés tels des couleuvres pour préserver Lucy et conserver des échanges cordiaux m'apparaissent vains. Je ne compte plus les efforts que Penny et moi avions effectués pour concilier notre vie à celle de la mère célibataire : les horaires changés à la dernière minute, les rendez-vous manqués, les lapins posés, les coups de tension imprévus et j'en passais. Je ne mesure pas toute l'amertume que je me suis retenu de communiquer à mon ex et ai laissé plutôt me consumer sauvagement. Le but de toute cette énergie déployée constituait à offrir une paix aussi solide que possible menant à une stabilité à Jude mais aujourd'hui, cette tranquillité s'est volatilisée brutalement, laissant place à des émotions difficiles à vivre pour un si petit enfant et un nouveau quotidien rempli de défis. La rancune que j'entretenais vis-à-vis de Lucy était souveraine mais je la contenais de peine et de misère, craignant les répercussions si je me permettais d'entrer en conflit avec l'australienne, redoutant que tout ce que Penny et moi avions bâti d'arrache-pied pour nous offrir une vie aussi épanouissante que possible  soit bafoué en un clin d'œil.

« J’y connais pas grand-chose en loi, mais je pense pas qu’elle aurait beaucoup de recours, vu son historique… » tente de me rassurer Matilda lorsque je lui révèle que l'une des conséquences qui me hante est des démarches qu'entreprendrait Lucy pour me retirer la garde de mon fils. Je soupire doucement, soumettant : « mon historique n'est pas très encourageant non plus. » Je haussais les sourcils, à la fois entendu et désolé. « Les "malades mentaux" n'ont pas vraiment la cote. » Et Dieu que je détestais cette appellation avec toutes ses connotations sordides, tordues et fatales. Je me passais une main sur le visage, appuyais mes paumes contre mes paupières lourdes. Ce nouveau remue-ménage alimentait également le rejet de mon diagnostic d'anxio-dépression. J'aimerais me leurrer à croire ceux qui pensent que ces maux peuvent se résoudre avec simplement de la volonté et une poignée d'efforts, comme l'on arrêterait de fumer par exemple. Sauf que j'ai passé la majeure partie de ma vie à tenter d'y croire et cela m'a conduit aux périodes les plus sombres de mon existence. Mon combat a trop duré pour que je le sache éphémère, j'ai lutté d'assez diverses façons contre mes démons pour ne pas pouvoir nier qu'ils faisaient partie de moi. Quand bien même j'aimerais que ce soit si simple, ma dépression et mon anxiété ne se dissolvent pas dans des promenades, des changements d'air ni des nouveaux hobbies. Elles sont constamment présentes, aux aguets, et seuls des molécules me permettent de les maîtriser assez pour ne pas qu'elles prennent entièrement le contrôle sur ma vie. « Tu as parlé à un avocat, depuis que Lucy est partie? » Je me mordais la lèvre inférieure, coupable. « Non... Josh m'a aidé quand j'ai découvert l'existence de Jude pour que je sois son père aux yeux de la loi et que j'ai l'autorité parentale sur lui, » je commence, évoquant l'un de mes amis proches qui exerçait en qualité d'avocat et qui savait également que j'avais attenté à mes jours. « J'étais tellement focalisé sur ce point-là que je ne lui ai pas parlé de l'éventualité de perdre la garde, ni mis au courant de ces nouveaux rebondissements, » j'avouais avec un rire nerveux dénué de toute joie. « J'imagine que je devrais me renseigner, » je consentais en lorgnant vers mon amie, non sans appréhender de savoir quels risques je pourrais encourir.

Je termine mon verre de whiskey. Lucy représente aussi des nuages sombres dans ma vie. Elle apporte majoritairement des précipitations et des coups de tonnerre et je suis terrifié à l'idée que cet orage finisse par faire fuir Penny qui se lasserait de sans cesse se retrouver sous la pluie quand elle pourrait éventuellement jouir de cieux plus clairs ailleurs. J'avoue à Matilda à quel point ça me tue d'imposer toutes ces épreuves à ma petite amie, à quel point ça me frustre qu'on ne puisse pas simplement être heureux, avec nos aléas, sans que Lucy - et mes choix du passé ? - asperge de sel nos vies. « Tu lui imposes rien, Isy. » La réponse de ma meilleure amie est si spontanée qu'elle me surprend et mes yeux s'arrondissent face à son assurance. Je sais pertinemment que Penny sait ce qu'elle veut, qu'elle sait se défendre et qu'elle est brillante d'intelligence mais j'aimerais que Mat déteigne sur moi quand mon pire cauchemar reste qu'un jour la Stringer se réveille et décide qu'elle en a assez vu à mes côtés, que la mer est trop agitée sur mon radeau de fortune et qu'elle préfère investiguer ailleurs, ou revenir quand ce sera plus calme. « Penny m’a pas l’air d’être le genre de personne qui se laisse effrayer facilement. » « Oh non. Elle ne manque assurément pas de courage ni de force. C'est une guerrière. » Cette fois-ci, c'est moi qui parle sur le ton de la confiance. La vaillance de ma petite amie n'était plus à prouver, je l'admirais éhontément pour sa force de caractère et son coeur d'or. Aussi, je confiais redouter qu'à force de craindre que Penny me quitte, elle finisse par le faire, saturée de ce manque de confiance et des inquiétudes que je nourris à mon égard. « T’as le droit d’avoir peur Isy, honnêtement ce serait même anormal si t’étais complètement calme et serein face à tout ce qui se passe. » « Je sais pas, Mat, » je souffle en me passant de nouveau une main sur le visage comme pour y gommer les traces de fatigue et de tergiversations. « Ca te fatiguerait pas, toi, de vivre avec quelqu'un qui s'excuse de ne pas pouvoir te donner la vie qu'il estime que tu mérites ? Souvent, j'ai l'impression d'être qu'un beau parleur. Je fais de mon mieux, vraiment, c'est tout ce que je veux et j'y mets tout mon coeur, mais il y a toujours des trucs comme Lucy et son silence radio qui nous tombent dessus. » Je grimaçais, espérant ne pas ressasser la perte de Nico par cette question que je posais un peu trop spontanément. Finalement, c'était peut-être le jeu de la vie aussi : on ne prédit rien, on ne prévoit rien. On peut certes regretter qu'elle ne soit pas aussi belle qu'espérée mais que peut-on y faire réellement à part s'adapter et en tirer le meilleur ? « Je veux juste lui simplifier la vie. Lui donner une belle vie. » Et Dieu que ça me paraissait compliqué avec ces surprises que le destin nous lançait généreusement. Je soupirais, légèrement frustré. « Encore une fois, je pense qu'il faut que j'arrête de me prendre la tête et que je vive plus dans le moment, » je conjecturais. « Penny n’est pas Lucy. » « Dieu merci, » je m'entends articuler avant de prendre une gorgée de whiskey. Les deux femmes n'étaient pas comparables. Le jour et la nuit. « Et t’es pas tout seul, ok? Jamais. Si jamais ça devient trop… » Je soutiens le regard de mon amie de longue date, me doutant de ses prochaines paroles. « Faut pas que tu hésites à demander de l’aide, Isy. Penny, Olivia, Noa, moi, on est toutes là pour toi. » J'expire doucement, faible rictus sur mes lippes qui disparait dans mon verre. Je me redresse sur le canapé, appuie ma tête de ma main, coude sur le dossier du siège. « Je sais et je vous en suis profondément reconnaissant, » je commence, laissant planer une ombre. J'entends déjà d'ici Matilda se demander "Mais... ?" comme elle détient cette faculté rare de savoir que je retiens de communiquer le négatif, ce qui me pèse et que je n'assume pas, que je préférerais enfoncer au fond de mon être en croyant que cela ferait disparaître le mauvais alors qu'en réalité, il empoisonne ainsi davantage. « J'ai l'impression de déjà ne pas faire assez bien et de ne pas en faire assez. J'ai pas l'impression d'avoir le droit de demander de l'aide, j'ai plutôt l'impression que j'en reçois assez comme ça et qu'il faut que je montre ce que j'en fais. Qu'il faut que... » Je cherche mes mots quelques instants. « Que je me ressaisisse ou que je trouve d'autres moyens, je sais pas. » Je me sentais perdu et démuni. « Que je trouve des solutions à tout cette pagaille que m'a laissée Lucy, entre autres. » Je plongeais mon regard dans celui de ma meilleure amie, déterminé. « J'ai pas le droit de ne pas aller bien, Mat. Il y a trop en jeu : Penny et les enfants. »



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Message(#) Sujet: Re: (matisy) i’ll stay by your side in the afterglow (matisy) i’ll stay by your side in the afterglow  EmptyJeu 11 Mai 2023 - 6:49


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MATILDA SYTLE & @ISAAC JENSEN

« Je ne vais pas leur courir après, en tout cas. Je ne vais pas les supplier d’avoir une relation avec Jude s’ils n’en ont rien à faire de lui. » La réalisation est brutale et douloureuse, mais tu es persuadée que cela demeure la meilleure décision pour Isaac, mais surtout pour Jude, qui ne mérite pas d’être une simple arrière-pensée pour ceux qui sont censés être sa famille et sa proche. Il n’est qu’un petit garçon qui n’a rien demandé de la situation et tu sais que le mieux que puisse faire ton meilleur ami, c’est de le protéger d’encore plus de déceptions et de douleurs qu’il n’en a déjà vécu. « Il mérite d’être entouré de gens qui l’aiment et qui se battraient pour lui. » « Et il l’est, Isy. Crois-moi, Jude ne manquera jamais d’amour. » Même si tu sais qu’un jour, il sera assez grand pour poser des questions, pour tenter de comprendre pourquoi sa mère n’est pas là, pourquoi cette famille qui l’avait pourtant vu grandir pour les trois premières années de sa vie ne sont plus là pour lui et que cela causera sans aucun doute des douleurs qui sont inévitables. Vous ne pouvez rien faire de plus que lui rappeler sa valeur et lui donner tout l’amour du monde, espérant qu’au bout du compte, cela aide à combler un vide qu’il ressentira bien malgré tout. Pour ce soir, tu espères simplement que l’alcool adoucie les maux, que de pouvoir se vider le cœur aide ton meilleur ami à faire le point sur cet énorme changement qui pèse sur sa vie, sur sa famille dans des proportions qui sont bien difficiles à imaginer.

Tu tentes au mieux de te faire rassurante lorsqu’il te témoigne sa peur constante de voir Lucy lui enlevé la garde de Jude, si jamais elle décidait de revenir. En ton sens, une mère capable de garder le secret sur l’existence de son fils au père pendant des années, en plus d’être en mesure d’abandonner son fils sans le moindre regret ne mérite pas qu’on lui accorde une garde complète. Elle a montré à plus d’une occasion qu’elle n’était pas une personne fiable et à tes yeux, elle n’avait rien d’une bonne mère et tu ne lui en voulais qu’un peu plus pour l’ascenseur émotionnel dans lequel elle avait emprisonné ton ami depuis de nombreuses années déjà. « Mon historique n’est pas très encourageant non plus. Les ‘malades mentaux’ n’ont pas vraiment la côte. » « Isy… Tu es tellement plus que ta dépression ou ton anxiété. » que tu lui rappelles derechef, refusant qu’il se limite à des diagnostics dans son dossier médical qui sont loin de dépeindre l’entièreté de sa personne. « Tu ne dirais pas d’une mère avec un bras cassé qu’elle est incapable de s’occuper de ses enfants, pas vrai? La même logique s’applique pour toi, tu le sais ça. » Même si tu sais parfaitement à quel point il est bien plus difficile de s’accorder la même grâce et le même lousse que l’on est en mesure d’accorder à autrui sans même y réfléchir. « Tu te soignes, tu prends soin de toi, de tes enfants. Depuis que tu sais pour l’existence pour Jude, tu as tout fait pour réclamer ton rôle auprès de lui et en faire une priorité dans ta vie. Tes actions sont ce qui importe le plus. » Et tu étais prête à le lui rappeler encore et encore, faire de long discours où tu chantes ses louanges en tant que père, en tant qu’ami, en tant qu’infirmier et plus encore simplement pour qu’il n’oublie jamais toute la valeur qu’il possède. « Non… Josh m’a aidé quand j’ai découvert l’existence de Jude pour que je sois son père aux yeux de la loi et que j’ai l’autorité parentale sur lui. J’étais tellement focalisé sur ce point-là que je ne lui ai pas parlé de l’éventualité de perdre la garde, ni mis au courant de ces nouveaux rebondissements. J’imagine que je devrais me renseigner. » « Je pense que ça peut être une bonne idée de le garder au courant de ce qui se passe, histoire que si Lucy revient et décide d’inventer une histoire, tu as des preuves factuelles et tout ça. » Tu ne sais pas vraiment si Josh serait en mesure de faire quoique ce soit dans une telle situation, mais tu crois que le mieux reste d’assurer ses arrières de quelques façons que ce soit.

« Oh non. Elle ne manque assurément pas de courage ni de force. C’est une guerrière. » Un sourire s’étire sur tes lèvres à entendre ton meilleur ami parler de celle qu’il aime avec une telle assurance dans la voix. C’est ce qu’Isaac méritait à tes yeux : une partenaire qui soit son égal, qui ne manque pas de courage ni de force, qui sait l’accompagner dans les aléas du quotidien tout comme dans les tempêtes qui surviennent parfois sans crier gare. Par-dessus-tout, quelqu’un qui saurait le rendre heureux comme tu savais que Penny le faisait et si tu pouvais comprendre la crainte de ton ami de la perdre, tu voulais sincèrement croire que la Stringer n’était pas de ceux qui baissaient facilement les bras devant les adversités. « Je sais pas Mat. Ça te fatiguerait pas, toi, de vivre avec quelqu’un qui s’excuse de ne pas pouvoir te donner la vie qu’il estime que tu mérites? Souvent, j’ai l’impression d’être qu’un beau parleur. Je fais de mon mieux, vraiment, c’est tout ce que je veux et j’y mets tout mon cœur, mais il y a toujours un truc comme Lucy et son silence radio qui nous tombent dessus. » « Me regarde pas comme ça Jensen. » que tu l’avertis alors qu’il grimace légèrement, devinant avant même que tu n’aies besoin de le dire que non, rien ne te fatiguerait vraiment pour la chance de vivre de nouvelles aventures avec celui que tu aimes, celui dont seul les souvenirs te restent. « Je pense que Penny est assez grande pour décider ce qui est le mieux pour elle. Elle est la seule qui peut déterminer de la vie qu’elle pense mériter ou non, et si elle t’aime comme je pense qu’elle t’aime, c’est pas des petites bosses sur le chemin qui va changer ça. » Tu le connais, Isaac. Ça fait longtemps qu’il est dans ta vie et tu as compris depuis les années, comment il fonctionne, comment il pense et ça te fait toujours de la peine de réaliser que même après plusieurs années à se soigner, Isaac conserve cette vision altérée de qui il est et de tout ce qu’il a à offrir. « Je veux juste lui simplifier la vie. Lui donner une belle vie. Encore une fois, je pense qu’il faut que j’arrête de me prendre la tête et que je vive dans le moment présent. » Amen. Tu savais toutefois qu’il était bien plus facile de le dire que de le faire. « Dieu merci. » Tu ne peux t’empêcher de ricaner à l’entendre, la distinction entre les deux femmes aussi claire pour lui qu’elle ne l’est pour toi.

« Je sais et je vous en suis profondément reconnaissant. » Il s’éloigne légèrement, se recule et tu fronces déjà les sourcils, prête à recevoir son contre-argument, celui qui ne manquera certainement pas de te serrer le cœur. « J’ai l’impression de déjà ne pas faire assez bien et de ne pas en faire assez. J’ai pas l’impression d’avoir le droit de demander de l’aide, j’ai plutôt l’impression que j’en reçois assez comme ça et qu’il faut que je montre ce que j’en fais. Qu’il faut que… Que je me ressaisisse ou que je trouve d’autres moyens, je sais pas. Que je trouve des solutions à toute cette pagaille que m’a laissée Lucy, entre autres. » Tu secoues doucement la tête, sans toutefois chercher à l’interrompre. « J’ai pas le droit de ne pas aller bien, Mat. Il y a trop en jeu : Penny et les enfants. » « Ce n’est pas quelque chose qui se contrôle ou qui se décide, d’aller bien ou non, Isy. Et ce n’est pas non plus quelque chose dont tu dois avoir honte. » Tu te sens drôlement hypocrite, de lui rappeler qu’il n’a pas à avoir honte de demander de l’aide ou de mal-aller alors que tu ressens exactement la même chose depuis des mois maintenant, mais tu es le parfait exemple de fais ce que je dis, pas ce que je fais. « Tu ne peux pas te mettre le poids du monde sur les épaules et imaginer que tu peux tout gérer parfaitement, c’est impossible. » Malgré sa bonne nature de bienfaiteur, Isaac n’était pas invincible ni infaillible. Il n’était pas sans ses propres faiblesses et ses propres lacunes et personne ne pouvait lui en vouloir pour cela, même s’il était le premier et possiblement le seul à se taper continuellement sur la tête. « Donne-toi une chance et surtout, donne-toi le temps. » L’abandon de Lucy était encore récent, tout frais autant dans la tête d’Isaac que dans le cœur de son fils qui ne réaliserait pas avant quelques semaines, peut-être même quelques mois l’ampleur de ce qui vient de se produire. Mais le temps allait faire son œuvre, peut-être maladroitement, peut-être en laissant des marques indésirables comme tu pouvais toi-même le constater depuis quelques mois, mais la douleur ne restait jamais aussi vive, la blessure jamais aussi aussi profonde et qu’importe la suite, Isaac aurait toujours ta main pour le guider et pour le soigner, au besoin.
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Isaac Jensen
Isaac Jensen
le coeur au bout des doigts
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ÂGE : 38 ans (13.05.85)
SURNOM : Isy
STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur
MÉTIER : Infirmier au service des urgences, vice-président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023)
LOGEMENT : Sa maison, située au #17 toowong, est devenue leur foyer en octobre 2021, duquel irradient épanouissement, plénitude et bienveillance
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TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant
PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnostic
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(s4) épreuve semaine 4grace #6martin
(s5) épreuve 1 semaine 5épreuve 2 semaine 5épreuve 3 semaine 5résultats
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Message(#) Sujet: Re: (matisy) i’ll stay by your side in the afterglow (matisy) i’ll stay by your side in the afterglow  EmptyLun 29 Mai 2023 - 22:07



Les doutes sont monnaie courante dans mon esprit, ils vagabondent à l'allure de chauffards sur les parois de ma boîte crânienne, ne m'épargnant pas leurs carambolages, et germent telles des mauvaises herbes. Un rien les insufflent ou les embrasent et les arracher constitue une tâche très difficile, à laquelle il me faut parfois m'y prendre à plusieurs reprises car la majorité d'entre eux sont effrontément récalcitrants.

J'hésite toujours à écouter mon coeur et mon instinct lorsqu'il est question des enfants. Pour tout ce qui est santé physique, le naturel doublé de mon expérience de soignant me font réagir aussi rapidement qu'efficacement. Néanmoins, en ce qui concerne l'épanouissement des petits, je me repose majoritairement sur Penny, qui m'apparaît bien plus adroite pour dénicher les justes termes et poser les bons gestes. Je crains incessamment d'articuler le mot qui les heurtera, de réagir d'une façon qui les blessera, de prendre une décision qui imposera un impact néfaste sur leur confiance en eux. Présentement, je suis épris du désir de mener un tri impérial dans la vie de mon fils : éradiquer tous ceux qui, à mes yeux, ne méritent pas de le fréquenter vu de quelle manière ils semblent n'avoir cure du petit garçon. Mais en ai-je le droit ? Ne le prive-je pas d'une partie de son identité en agissant ainsi ? N'agis-je pas de la même façon que Lucy lorsqu'elle a jugé bon de priver Jude de ma personne les trois premières années de sa vie en ne luttant pas pour qu'il conserve un lien avec les membres de sa famille maternelle ? Si mon ton est catégorique face à Matilda, ma confusion demeure omniprésente, quand bien même ma colère l'étouffe. « Et il l’est, Isy. Crois-moi, Jude ne manquera jamais d’amour. » Je hoche la tête en signe de dénégation, déterminé. « Tant que je serai là, il aura toujours quelqu'un pour l'aimer et sur qui compter, quelles que soient les circonstances. » Et cette promesse, malgré cet océan d'interrogations, s'érigeait parmi mes rares évidences, aux côtés de l'amour inconditionnel que je dédiais à Maia et de mon désir ardent de passer le restant de ma vie auprès de Penny que j'aimais incommensurablement.

Je n'ai jamais appris à jouer aux échecs mais parfois, j'avoue me demander si je possède des atouts pour être bon à ce jeu. Prévoir les coups à l'avance et anticiper tous les scenarii possibles est une seconde nature chez moi, cependant, j'ai conscience que je ne jouis pas du filtre et du jugement permettant de décliner les options obsolètes ; gracieuseté de mon anxiété qui remue épouvantablement mes méninges à en créer des tourments de peurs et de cauchemars. L'un d'entre eux se focalise depuis plusieurs mois sur l'idée de perdre Jude, ce que j'expose à ma meilleure amie. « Isy… Tu es tellement plus que ta dépression ou ton anxiété. Tu ne dirais pas d’une mère avec un bras cassé qu’elle est incapable de s’occuper de ses enfants, pas vrai? La même logique s’applique pour toi, tu le sais ça. » J'inspire profondément, hésitant à contrarier la Sylte sur ses paroles, qui enchérit : « Tu te soignes, tu prends soin de toi, de tes enfants. Depuis que tu sais pour l’existence pour Jude, tu as tout fait pour réclamer ton rôle auprès de lui et en faire une priorité dans ta vie. Tes actions sont ce qui importe le plus. » « J'espère que tu as raison, » je souffle en me posant la tête dans ma main. « Tous ces tabous sur la santé mentale me montent à la tête et me font craindre le pire, » je confesse. Il y avait tellement de méconnaissance autour des maladies mentales, même si ce point s'améliorait bienheureusement avec les années. Il m'était plus que fréquent d'être confronté à des patients ou leurs accompagnateurs au centre hospitalier qui ne comprenaient pas les maux dont souffraient leurs proches, qui n'assimilaient pas la différence entre une déprime et une dépression, une fatigue et un burn-out. Qui jugeaient telles des excuses faciles les troubles de l'attention, les différents dys-, les divers diagnostics issus de potentiels intellectuels. Qui qualifiaient de mauvaises influences ou de faiblesse de caractère les troubles alimentaires. Qui définissaient de comédie la bipolarité ou la schizophrénie. Quand je pensais avoir tout entendu, des usagers me surprenaient encore, et je connaissais par coeur les termes qu'on employait pour décrire les anxiodépressifs comme j'étais. Ils étaient gravés au creux de mes entrailles au fer rouge et à chaque dénigration ou confusion, la plaie s'ouvrait indéniablement, bien que moins cuisamment maintenant que j'avais la chance d'évoluer dans un foyer aimant, que ma vie s'était stabilisée, que j'avais accepté ma maladie et que je m'évertuais à prendre soin de moi. Néanmoins, il n'en demeurait que Matilda avait raison sur le fond : on ne retirait pas la garde d'un parent parce qu'il souffrait d'une maladie cardiaque incurable ou d'un cancer. Comment aurait-on le droit d'ôter les droits parentaux de quelqu'un parce que sa maladie est psychiatrique ? Parce qu'on en a peur, je songeais. Ces pathologies possédaient le fardeau d'être incomprises et de l'ignorance découlait l'aversion. « Je verrai ce que je peux faire sur le point légal, » je concluais, inspiré des conseils et de la clairvoyance de mon interlocutrice.

Mon coeur se serre silencieusement lorsque j'entends Matilda gronder en réponse à mes craintes de ne pas être à la hauteur des attentes de Penny, et surtout, des miennes vis-à-vis d'elle. Je me sens misérable quant à ce que j'aimerais apporter à la femme que j'aime, je me sens piteux en comparaison à ce que je voudrais être et faire pour elle. Je me maudis de ne pas réussir d'être la meilleure personne que j'aimerais lui offrir et je me déteste de la lui promettre sans la lui présenter. Peut-être étais-je trop exigeant avec moi-même, peut-être avais-je besoin de plus de temps, de procéder pas à pas pour atteindre les objectifs que je m'étais fixés. Peut-être ne réalisais-je pas la route que j'avais pu déjà mener. Quoi qu'il en soit, Matilda rappelait que Penny détenait toutes les libertés de choisir sa vie et qu'elle n'était pas ma prisonnière. Le fait que Mat décrive les dernières épreuves que mon couple eut traversées de "petites bosses" m'arracha un léger sourire, teinté de chagrin néanmoins lorsque je saisissais que ces tempêtes pouvaient être bien obsolètes lorsque ma meilleure amie avait tragiquement et injustement perdu son mari dans leur bataille. Je nous servais deux nouveaux verres de whiskey, exposant le fait que vivre dans le moment présent serait déjà une bonne chose, plutôt que d'aboyer contre un futur incertain.

Je lorgnais vers l'infirmière lorsqu'elle me confirmait son soutien comme celui de mes autres amies proches. Je m'enfonçais davantage dans le canapé, comme accablé par le poids de la culpabilité qui m'étreignait à devoir réclamer de nouveau de l'aide quand j'éprouvais déjà le sentiment d'en recevoir beaucoup trop et de ne savoir l'exploiter à juste titre. Sans compter que je ne m'autorisais pas à défaillir lorsque ma vie pourrait être pire et surtout, quand j'avais Penny et les enfants à coeur. « Ce n’est pas quelque chose qui se contrôle ou qui se décide, d’aller bien ou non, Isy. Et ce n’est pas non plus quelque chose dont tu dois avoir honte. » Je posais de nouveau ma tête contre ma main, accoudé au divan. Matilda possédait ce talent pour exposer la vérité sans fioriture, en véritable wake-up call. Cela ne rendait néanmoins malheureusement pas la pilule plus facile à avaler. « Tu ne peux pas te mettre le poids du monde sur les épaules et imaginer que tu peux tout gérer parfaitement, c’est impossible. » « Mais au moins un peu plus, Mat, » je m'entendais articuler, telle une prière, telle une négociation. Mon coeur vibrait du désir de faire mieux, de faire plus, de ne pas sombrer. Je croulais sous le propre poids des charges que je m'imposais mais je ne souhaitais rien faire tomber de mes épaules, peu importe à quel point furent-elles voûtées et blessées. « Donne-toi une chance et surtout, donne-toi le temps. » « Je ne me fais pas confiance et le temps est traître, pour moi, » je répliquais en grimaçant, l'air désolé, ayant conscience de pouvoir transparaître de la mauvaise foi, même si j'étais honnête. J'étais la dernière personne sur laquelle je parierais. Quant au temps, il m'étourdissait. Il était capable de me pousser à élaborer des plans sordides tout comme de m'aider à aller mieux. La dernière fois que je lui avais accordé ma confiance, j'avais attenté à mes jours. J'avais empoisonné volontairement le sablier de ma vie, ne le supportant plus en mouvement. J'avais besoin de plus. De quelque chose de concret. D'une carotte, comme un enfant qui nécessite la vision d'une récompense pour avancer. « Je me sens coupable, je me sens en faute. » Je me frottais le front, épuisé, l'alcool déliant progressivement ma langue. « Je veux réussir à faire les bons choix pour que les choses s'arrangent, » j'avouais, avant de poser mon regard perdu sur Matilda. « Comment tu fais, toi ? » Parce que malgré l'immensité d'adversité que côtoyait l'australienne, elle me semblait toujours dotée du meilleur jugement.



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Message(#) Sujet: Re: (matisy) i’ll stay by your side in the afterglow (matisy) i’ll stay by your side in the afterglow  EmptyDim 2 Juil 2023 - 12:56


« Tant que je serai là, il aura toujours quelqu’un pour l’aimer et sur qui compter, quelles que soient les circonstances. » De ça, tu n’as absolument aucun doute. Non seulement parce que c’est dans sa nature même à Isaac, d’aimer sans condition, mais surtout parce qu’il sait bien malgré lui ce que c’est, que de perdre de précieuses années avec ce petit bonhomme qui mérite tellement plus que ce que la vie lui a offert depuis sa naissance. Privé de son père pendant des années pour finalement se faire abandonner par sa mère, ça ne fait pas de sens à ton esprit, mais tu sais que si quiconque peut assurer le développement de Jude malgré les circonstances, c’est bien Isaac. Ce sera un défi, ce ne sera pas toujours facile ni agréable, mais tu sais que jamais il n’abandonnera le petit garçon qui a désormais besoin de lui plus que jamais. Mais tu n’es pas sans entendre tous les doutes qui parcourent le Jensen, tout comme tu n’es pas insensible à ses craintes et toutes les peurs qu’il tente maladroitement de te formuler, celles que tu tentes néanmoins de chasser du revers de la main parce que tu le connais. Parce que tu sais de quoi il est fait, et qu’il est tellement plus que les diagnostiques et les quelques faiblesses dans lesquelles il se perd parfois, celles qui ont teinté quelques années de sa vie mais qui sont pourtant loin de le décrire. Tu essayes de le secouer gentiment, si telle chose existe réellement, et quand il reste muet devant tes comparaisons et tes analogies, tu espères que c’est parce que tes paroles font un bout de chemin dans sa tête. « J’espère que tu as raison. » Tu hoches la tête, réprimant l’envie de lui dire qu’évidemment, tu as toujours raison. « Tous ces tabous sur la santé mentale me montent à la tête et me font craindre le pire. » Tu peux parfaitement comprendre, et tu plains le fait que les problèmes de santé mentale soit vu des comme des travers plutôt que ce pour ce qu’ils sont vraiment, des maladies, une dysfonction du corps humain comme il en commet tant d’autres de bien des manières. « Je verrais ce que je peux faire sur le point légal. » Un nouveau hochement de la tête. Tu n’as pas réponses à tout, non, mais tu espères que de simplement pouvoir en parler, de se créer un semblant de point aide le Jensen à se sortir la tête de l’eau. Ta main sera toujours là pour le rattraper, dès qu’il en ressent le besoin. Tu ne sais pas si c’est suffisant toutefois, et tu voudrais tant pouvoir le débarrasser du fardeau qu’il s’impose incessamment, les aléas de la vie semblant décidé à lui faire des misères à chaque pas devant qu’il parvient à faire. Mais il est fort Isaac, résilient. Il est bien entouré et tu veux le lui rappeler autant que tu veux lui faire comprendre que de ne pas être parfait et de ne pas tout pouvoir gérer tout le temps n’est pas un signe qu’il ne vaut rien, qu’il n’est pas moins fort et que surtout, surtout, ça ne veut pas dire qu’il ne va pas se relever. « Mais au moins un peu plus, Mat. » Tu secoues la tête doucement, refuser de lâcher quoique ce soit. « Non Isy, tu fais exactement tout ce dont tu es capable. » Et c’est déjà énorme, même s’il n’en a pas l’impression. « Je ne me fais pas confiance et le temps est traître, pour moi. » Tu voudrais lui dire que tu comprends, que le temps est traître pour toi aussi. Que tu ne te sens pas mieux ou plus avancée après presque un an depuis la mort de Nico. Mais tu refuses de t’apitoyer sur ton sort alors que ton ami a besoin plus que jamais d’un peu d’espoir, d’un peu de courage. « Le temps n’est pas toujours traître, Isy. Il t’a apporté une famille. Penny, Jude, Maia. » Un sourire s’installe sur tes lèvres alors que tu tentes de te rappeler cette même réalité pour toi. Le temps t’a donné Eli, Issy. Même sans Nico, sa présence est partout et même si ça fait mal, ça fait aussi du bien, de savoir qu’il y a des morceaux de lui qui ne pourront jamais t’être arrachés dans vos enfants. « Je me sens coupable. Je me sens en faute. » « T’as rien à te reprocher Isy, je te jure. » La faute dans cette situation bien précise appartient à Lucy, mais elle est loin et bien incapable de prendre les blâmes qui sont les siens. « Je veux réussir à faire les bons choix pour que les choses s’arrangent. Comment tu fais, toi? » Tu hausses les épaules tout en venant prendre une énième gorgée de ton verre, comme si la réponse se cachait à l’intérieur. « Je m’accroche à mes proches, à mes enfants, et je laisse le temps faire son œuvre. » Oh les vilains mensonges, mais à force de te le dire, de le lui dire, vous allez bien finir par y croire tous les deux, pas vrai? « Qu’est-ce que tu dirais qu’on se mette un film stupide et qu’on se commande une pizza, pour absorber tout cet alcool? » Vos foies et vos estomacs vous en seront reconnaissants, et peut-être que la gueule de bois demain matin sera un peu moins pénible. Tu te dis qu’après toutes ces confidences, un peu de légèreté est de mise, et avec la maison toujours plongée dans le silence, tu assumes que les enfants et Penny dorment et tu comptes bien rester avec ton ami jusqu’à le sommeil le trouve, lui aussi.
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