Juste un verre, ta science garde la. - Asher -

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J’avais erré dans les rues de Fortitude Valley pendant des heures. Sans but, avec pour seul objectif, celui de sortir de ma torpeur et de cet enfermement qui commençait à me rendre fou. Plus je restais seul, à cogiter, moins je savais où je me trouvais actuellement. J’avais décidé de couper court à la relation que j’entretenais alors que je me considérais comme célibataire depuis le début de celle-ci. Une impasse. Voilà où j’étais. Et c’est d’ailleurs littéralement dans cet endroit que j’aperçus l’entrée d’un bar que je ne connaissais pas encore. La chose allait être rectifiée. Je poussais la porte et fût surpris de voir les tables déjà plus ou moins remplies. Avais-je perdu la notion du temps ? A moins que cette foule ne soit en l’occurrence que de nombreuses âmes perdues ayant le besoin de boire pour oublier. Un travail trop prenant, une vie familiale chaotique, des dilemmes trop compliqués à gérer. Les raisons étaient multiples et différentes de tout un chacun. Mais j’avais l’impression que les miennes rassemblaient chacune des catégories et venaient faire un cocktail molotov, prêt à exploser. Voilà la situation : j’étais proche de l’implosion.

Je poussais donc cette porte et mon regard se posa automatiquement sur l’un des tabourets vide à proximité du comptoir. La meilleure place pour éviter de juger ces personnes rassemblées. J’avais besoin de tranquillité et d’une bonne dose d’alcool pour noyer ces pensées incessantes. Et il était temps que je commande mon premier verre. Du moins si l’un des serveurs daignaient m’accorder un tant soit peu d’attention. Je retirais mon blouson que je laissais pendre sur le tabouret se trouvant à mes côtés. Je soupirais, retroussant les manches de ma chemise, avant de poser fermement les poignets sur le comptoir. Je me frottais les mains et je ne voyais absolument pas l’impatience poindre son nez. Je venais juste de m’installer et je trouvais cela inadmissible que personne ne soit déjà face à moi à prendre ma commande. Une des serveuses tournait justement le regard dans ma direction, et je levais la main pour tenter d’attirer ses pas vers moi… En vain. « Mais ce n’est pas possible, c’est quoi cette bande de plouc là… » soupirais-je tandis qu’un jeune serveur passait devant moi, s’arrêtant juste en face de moi pour rincer des verres. « HA TIENS MISTER PLAYBOY ! BIEN LE BONSOIR ! » dis-je fortement en sa direction, le regard noir et les mains serrées. Il avait vraiment l’allure d’un mannequin qui n’était pas à sa place ici… « J’espère que vous n’êtes pas le patron de cette bande d’incapable… Personne pour prendre ma commande là… » soupirais-je en lui montrant ma place vide de tout verre. « C’est pas compliqué pourtant de servir une pression non ? » lui demandais-je de façon purement rhétorique tandis que je posais mon billet sur la table pour payer la consommation que je venais d’indirectement commander. « Et sans trop de mousse… Ne m’obligez pas à vous montrer comment tirer une bière quand même… Ce serait le comble pour un barman… » ironisais-je dans un clin d’œil purement sarcastique. Je me rendais compte que j’étais vraiment sous pression. Car je n’avais eu aucune gêne à alpaguer un des serveurs sans craindre d’être mis à la porte. Après tout le client est roi n’est ce pas ?

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« HA TIENS MISTER PLAYBOY ! BIEN LE BONSOIR ! » Tu ouvres de grands yeux en l’entendant le gars. Il est sérieux à t’appeler playboy aussi fort comme ça, sans pression ? Tu venais juste pour filer un coup de main mais ton job c’est d’être derrière le bar. Pas dans la salle. Y’a du monde ce soir, tu mets les bouchées doubles pour pas être dépassé. La vérité c’est que vous gérez bien, même si une personne de plus ne serait pas de refus. Tu retournes derrière le comptoir et te voilà en face du gars qui parle bien trop fort. « J’espère que vous n’êtes pas le patron de cette bande d’incapable… Personne pour prendre ma commande là… » Plus il parle, plus il t’hallucine le gars. « C’est pas compliqué pourtant de servir une pression non ? » T’as même pas besoin de lui demander ce qu’il veut qu’il te le dit enfin. Mais tu sens que ça va être un bon lourd. Tu sens qu’il va te falloir un verre ou deux pour t’aider à gérer juste lui. Alors que jusqu’à maintenant y’a une salle remplie et tu faisais ça comme un chef, avec les autres. Il pose déjà le fric sur le comptoir. Tu te dis qu’au moins il a de l’argent, c’est pas un troll complet. « Une pression. » T’es déjà en train de prendre un verre pour le servir. Tu te dis que le gars il vaut mieux qu’il ait sa boisson au plus vite, comme ça il partira encore plus vite. « Et sans trop de mousse… Ne m’obligez pas à vous montrer comment tirer une bière quand même… Ce serait le comble pour un barman… » Zen… Mais c’est dur. T’as pas un tempérament calme. Il en faut pas beaucoup pour t’échauffer l’esprit et coller une droite au premier venu. Faux. Tu veux croire que c’est faux. Tu veux croire que t’as changé. Que tu t’es calmé. Mais c’est pas vrai. En plus tu l’as bien vu ce clin d’oeil. Il fait quoi ? Il te drague ? Il pense que t’es gay ? Tu lui mets sa pinte sous le nez, tu prends son billet que t’encaisses. « Est-ce que je peux faire quelque chose d’autre pour vous ? A part écouter d'autres remarques très limites… Mais je sens bien que vous allez le faire quand même. Je suis un peu devin dans mon genre. » Tu ne lui as pas rendu la monnaie. Tu te fais ton propre pourboire sur sa consommation. Et tu sors un autre verre pour te servir toi. Il te faut un bon whisky coca avec beaucoup plus de whisky que de coca. Ca fait longtemps t’as pas été ivre au boulot et tu doutes que ce soir soit une nouvelle fois, mais ça pourrait vu ce verre…

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C’est qu’il me semblait désagréable ce type-là. Comme toute sa bande de serveurs qui lui tenaient compagnie. Car vu l’efficacité du service, je commençais à croire que ni lui, ni aucun d’entre eux n’avaient réellement envie de se trouver ici. C’était impossible de manquer autant de professionnalisme que cela quand il s’agissait de servir un client. « Ouais, c’est bien ce que j’ai dit mon grand ! » ripostais-je tandis qu’il était en train de tirer la bière que j’avais commandé. « Je suis rassuré, vous n’êtes pas sourd ! » ironisais-je en posant mon billet qu’il s’empressait de récupérer à peine mon verre déposé. J’attendais quelques instants qu’il me rende la monnaie, mon regard s’assombrissant quand je le vis se servir à son tour un whisky qu’il déposait face à moi. « Alors mon grand, que tu sois devin ou non, je m’en contre-fous. En revanche je vais t’expliquer le reste... » dis-je en m’approchant de lui, m’accoudant au comptoir pour venir poser mon regard dans le sien. « Premièrement, le pourboire que tu t’es gentiment conservé, tu vas me le rendre. Navré, je pense que vu le service déplorable que m’offre l’établissement, t’es pas près de t’arrondir ta soirée avec ce pourboire… » lui dis-je en venant pointer mon doigt sur son torse. « Second point. Mes remarques très limites, que vous les écoutiez ou non, ce n’est plus mon problème n’est-ce pas ? Mais à croire que vous appréciez tous ne rien foutre, et que toutes les occasions sont bonnes pour se le permettre… » dis-je en me reculant, poussant du bout des doigts son verre dans sa direction. « J’imagine votre état si vous commencez si rapidement au whisky… Vous finissez le service couché derrière le comptoir non ? » ironisais-je en buvant une gorgée de ma bière. « C’est pour que vous ne vous trompiez pas dans vos prédictions… C’est quoi votre prénom à vous ? Braddy ? Ha non, Cooper ! T’as une bonne tête pour t’appeler Cooper tiens ! » lui demandais-je en me moquant, venant tapoter sa joue avant de me reculer, lui tournant le dos pour observer rapidement la salle et surtout espérer qu’il disparaisse de face à moi. Enfin, cela me semblait compliqué, car je sentais tout de même sa présence encore et toujours derrière mon épaule. Je pivotais mon visage dans sa direction, riant nerveusement avant de reposer ma pinte. « Tu as qu’à sortir les olives aussi, pose-toi mon pote et on se tape la discute ? » demandais-je en écartant les bras pour imager la proposition qui était purement ironique. « Je me demandais encore pourquoi j’avais pas poussé les portes de votre établissement, je comprends mieux maintenant ! » admettais-je dans un soupir. Je ne réussissais pas à savoir si c’était sa tête qui ne me revenait pas ou si je n’acceptais plus rien depuis quelques temps. Ou peut-être un peu des deux à vrai dire. « Alors Cooper, tes visions divines s’avèrent vraies ? Et on fait quoi par la suite ? » lui demandais-je pour venir le faire chier un peu plus. Quitte à être pris pour un abruti, autant me comporter de la sorte, non ?

« Ouais, c’est bien ce que j’ai dit mon grand ! » Il est beaucoup trop familier dans sa façon de parler. « Je suis rassuré, vous n’êtes pas sourd ! » Mais en même temps il te vouvoie. Le gars qui sait vraiment pas sur quel pied danser. Pourquoi il fait genre il te respecte alors que c’est bien la dernière chose qu’il fait. « Alors mon grand, que tu sois devin ou non, je m’en contre-fous. En revanche je vais t’expliquer le reste... » Tu clignes des yeux à de nombreuses reprises au ton qu’il prend pour te parler. Zen. Plus il parle, plus tu hallucines. C’est qui ce mec ? Pour qui il se prend ? « J’imagine votre état si vous commencez si rapidement au whisky… Vous finissez le service couché derrière le comptoir non ? » Et il s’arrête pas. Tu le laisses parler parce que t’as vraiment pas envie d’utiliser trop de salive pour lui. Il a pas fini en plus. « C’est pour que vous ne vous trompiez pas dans vos prédictions… C’est quoi votre prénom à vous ? Braddy ? Ha non, Cooper ! T’as une bonne tête pour t’appeler Cooper tiens ! » Et en plus il vient te toucher. Tu te recules vivement. Il est fou le mec. « Tu as qu’à sortir les olives aussi, pose-toi mon pote et on se tape la discute ? » Tu es surtout en train de sortir le billet qu’il t’a donné de la caisse après avoir fini un autre verre que tu as préparé pour un autre client. Mais il a toujours pas fini de parler. Un moulin à paroles le gars. « Je me demandais encore pourquoi j’avais pas poussé les portes de votre établissement, je comprends mieux maintenant ! » Là y’a un sourire qui se forme sur tes lèvres alors que tu poses son billet devant lui. « Alors Cooper, tes visions divines s’avèrent vraies ? Et on fait quoi par la suite ? »

« Pour la suite, je vous offre cette bière et vous partez, ce sera parfait. Ou bien on se retrouve après mon service pour que je te mette mon poing dans la gueule, mais pas ici. Je suis au travail, je respecte les lieux et les autres personnes qui ont rien demandé. » T’as vraiment très envie de lui en mettre une. Ca te fera le plus grand bien. Il est pas petit le gars et tu sais qu’il peut avoir du répondant physiquement mais ce n’est que mieux. C’est pas sérieux du tout Asher parce que tu avais promis de ne plus te mettre dans ce genre de situation pour ne pas que ça nuise à ton travail mais c’est plus fort que toi là. Le gars il cherche juste la merde et il va la trouver. Tant pis pour ton job. Toutes les priorités et les choses importantes s’envolent dans ces moments là. Et encore. Tu te trouves super raisonnable de lui offrir comme un duel.

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Il me sortait par les yeux alors que je venais juste de le rencontrer. Etais-je sur les nerfs ? Probablement. Mais il ne rendait pas les choses simples. J’avais simplement demandé une bière et me voilà à devoir lui apprendre son métier et à subir des leçons de morale venues d’ailleurs. Alors je ripostais sans demi-mesure. Après tout, s’il pensait pouvoir faire régner sa loi, c’était mal me connaître. Le client était roi et ce serveur semblait l’avoir oublié. Même s’il se contentait de me regarder déblatérer en silence, je ne comptais pas redescendre en pression aussi facilement. J’observais le billet qu’il venait de poser sur le comptoir, le récupérant pour le glisser dans la poche de mon jean alors que mon regard ne quittait pas le sien. Il voulait que je parte ? J’esquissais un sourire. J’étais du genre à refuser de faire ce que l’on me demandait si les formes n’y étaient pas. Je me contentais de porter mon verre à mes lèvres, buvant une longue gorgée tout en niant d’un signe de tête. « Tu prends tes rêves pour une réalité mon pauvre… » lui avouais-je dans un léger rire sarcastique. Tant sur son envie de me voir partir, tant sur sa certitude de réussir à mettre son poing sur mon joli minois. Et il semblait tellement si sûr de lui que je comptais bien lui prouver le contraire. Je posais mon verre sur le comptoir, me penchant en avant pour qu’il puisse m’entendre sans que je n’aie besoin d’hausser la voix. « Alors écoute moi. Je ne bougerais pas de ce siège sauf si tu comptes me mettre dehors toi-même d’accord mon grand ? » riais-je en tournant le dos aux comptoirs, préférant observer les alentours et attendre que la soirée ne passe et que le bar ne vienne à fermer.

J’avais continué à consommer, offrant dès que je le pouvais un petit signe de tête au serveur en question, rempli de sarcasme alors que je levais parfois mon verre dans sa direction. Il avait réussi à rendre la fin de soirée moins ennuyeuse. J’étais même impatient et de voir les derniers clients passer le seuil de la porte m’obligea à me lever à mon tour, me frottant les mains l’une contre l’autre. « Il est où le serveur nerveux là ? » demandais-je en haussant la voix, ne voyant pas le jeune homme dans l’horizon. « Il a pris peur ? » riais-je même, me trouvant plutôt bien malgré l’alcool que j’avais ingurgité. Je ne balançais pas, tenais des propos cohérents. Je n’avais qu’une seule envie c’était de voir la gueule d’ange de cet abruti refaire surface. Je pivotais sur moi-même, les bras écartés avant d’apercevoir le jeune homme sortir probablement de ce qui était le stock. « LE VOILA ! » riais-je en m’avançant vers lui, le regard sombre. « Tu as appris à te battre j’espère… » ironisais-je tandis que je levais mon poing, mon bras venant s’élancer avant que je ne lance le premier coup, laissant ma colère prendre le dessus. Non pas que celle qu’il avait provoqué. Toute celle que je renfermais depuis trop de temps maintenant. Et la violence dont je faisais preuve ne me surpris pas. C’était celle que jadis, j’avais appris à contrôler mais que l’alcool libérait. Peu importe que ce dernier n’ait rien demandé. Il subirait pour toutes ces personnes que j’avais pu épargner. « T’apprendras à te taire avant de proposer à un inconnu de te casser la gueule… » crachais-je avec hargne alors que j’abattais enfin mon poing sur le coin de sa mâchoire.

« Tu prends tes rêves pour une réalité mon pauvre… » Pas le pire client que tu aies jamais vu mais pas loin. Une tête de con qui te donne juste des fantasmes de lui emplâtrer une brique dans es dents. En plus il réduit la distance entre vous deux alors que tu évites cette tentation de lui en mettre une ici même. Tu ne peux pas te permettre de perdre ton job pour l’instant. T’as bien des choses qui s’alignent sur cette fin d’année, tout est déjà goupillé. « Alors écoute moi. Je ne bougerais pas de ce siège sauf si tu comptes me mettre dehors toi-même d’accord mon grand ? » Hallucinant. Tu décides de l’ignorer et d’aller à l’autre bout du comptoir parce qu’il ne mérite vraiment pas que tu fasses une scène dans le bar. Tu verras à la fin de ton service s’il est encore là. Tu refuses de le servir pour le reste de son séjour ici. T’as même pas vu qu’il s’est tourné. Tu sais très bien faire abstraction de chose qui te dérange. T’as fait ça toute ta vie déjà. Ignorer la présence d’indésirable. C’est beaucoup plus compliqué quand c’est la famille.

Tu pensais vraiment pas que le gars allait rester. Il a sûrement mieux à faire que se battre avec un barman du bar qu’il a malmené ce soir mais tu avais faux. Il est là. « LE VOILA ! » Il t’attendait. « Tu as appris à te battre j’espère… » Sa vie doit être aussi pourrie que la tienne pour mettre autant d’importance à un combat avec un inconnu. Et il t’en met une dans la gueule. Et ça te fait du bien. Dernière personne que t’as frappé et qui t’a frappé c’est ton frère. Pas une partie de plaisir mais une partie nécessaire. Lui là, ce connard, il le mérite bien plus que Dan qui avait juste besoin d’une remise en place de ses neurones. « T’apprendras à te taire avant de proposer à un inconnu de te casser la gueule… » Le gars il comprend rien. T’es en train de prendre ton fix là. Tu ne te laisses pas faire pour autant et tu lui rends la monnaie de sa pièce, même si vous êtes au milieu du bar. Il est vide. Y’a plus personne. Il prend un malin plaisir à te frapper et toi de même. Y’a quand même certains employés qui sont à, qui ont vu que c’est ce fils de pute qui a ouvert le bal.

Le dé:

Tu le traines dehors parce que t'es pas totalement con quand même. Tu préfères que ce soit pas sur ton lieu de travail. D'ailleurs c'est ce que tu lui avais dit à ce connard un peu plus tôt mais il comprend rien, t'es pas surpris du tout. Tu rends les coups qu'il te donne. Tu t'en prends pas mal aussi. Tu ressens. Tu es complètement taré Asher. Ta gueule. Ta voix intérieur qui ne fait jamais bon ménage chez toi. Vous vous défoulez avec votre violence et vos conneries cumulés. Vraiment, y'en a pas un pour attraper l'autre. Ca en laisse même quelques marques sur ton visage. Tu risques d'avoir quelques soucis pour le boulot après ça...

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