Elle a pris Pedro avec elle. “On va aller voir papa, mon grand!” C’est que Birdie commence à être mariée et maman avec beaucoup trop de personnes, en ce moment, c’est assez incroyable. Mais Pedro, c’est la peluche T-Rex que Will lui a offert au moment de sa convalescence il y a quelques mois de cela et il se rajoute à tous les symboles de leur amitié parfaite et intemporelle. Elle lui a confectionné une petite veste rose à paillettes, cette fois-ci, et il n’y a jamais eu un T-Rex mieux habillé que le leur, à ne pas en douter. Elle a sa machine à coudre qui est restée désespérément en solitaire depuis quelques jours, ceci dit - depuis quelques jours, elle pourrait calculer sur ses doigts, à vrai dire, tellement que le compte est rapide à faire. La jolie blonde est restée bien trop enfermée chez elle - trois jours maximum en ne pointant son nez à l’extérieur que pour aller travailler, cela ne lui ressemble pas. Mais il faut dire que rien de ce qu’il se passe en ce moment lui ressemble, ce qui est bien la raison première de son désarroi le plus total. Elle n’a jamais été du genre à se poser mille et une questions - enfin, si, mais certainement pas celles qui tournent autour d’expressions et de mots qu’elle ne veut pas entendre - et encore moins à naviguer sur les réseaux juste pour voir. Elle a de la chance (ou pas, cela est une question de point de vue) que l’objet de ses pensées soit plutôt actif sur ces derniers et sa fratrie aurait sûrement honte de voir à quel point elle s’abaisse. Lila lui fouterait sûrement une claque derrière la tête, Elwyn enchérirait de quatre-vingt mille autres questions et Aurora...  Sa cadette ne peut même pas penser à quoi son aînée pourrait penser tellement qu’elles sont différentes.

Tout porte à croire qu’il y a un goût différent sur ce qu’il lui arrive et cela ne lui plaît pas du tout. Depuis quand Birdie Cadburry s’enferme de la sorte, d’esprit et de corps ? Alors naturellement, quand elle décide de bouger, c’est pour aller voir son mari de meilleur ami. Celui-là même qui réussira sûrement à la distraire, et celui-là même aussi vers qui elle se tourne toujours dans ces moments-là même si elle sait que c’est risqué. Will la connaît par cœur, sûrement un peu trop parfois, et il y a des chances pour qu’ils finissent par se chicaner d’une façon ou d’une autre car l’humeur de Birdie n’est pas franchement le plus solaire qui soit. Ce qui va l’intriguer encore plus, le rendre curieux et poser des questions sans détour, car Will n’est pas à prendre des pincettes et encore moins avec elle. Ce n’est pas pour rien qu’elle l’adore autant qu’il la désespère ; il peut être aveugle mais sur certains sujets, il est bien trop clairvoyant. Toutes ces raisons ne suffisent pas à freiner cependant sa charmante femme à embarquer Pedro avec elle et à passer chez McDonalds - comfort food, you see ? Ce qui tombe encore mieux puisque c’est l’heure du repas de midi et qu’il aura la chance et le privilège de s’embourber de gras qui le fera sûrement comater toute l’après-midi mais hey, c’est son problème à lui.

Il ne pourra pas résister à l’odeur des nuggets ni même à l’appel de son big mac et encore moins aux frites croustillantes (de la veille, vous pensez ?) qui trônent sur son bureau. “Docteur Cadburry”, voilà qui lui a fait tirer un sourire ; il a changé ses plaques et l’attention est honorable et touchante. Birdie a croisé certains de ses collègues, elle leur a poliment hoché la tête, bien décidée à montrer que la femme de Docteur Cadburry est bien adorable - en omettant le détail sordide que ce n’est qu’une farce, même si l’amour entre eux est profond, ce n’est certainement pas Will qui a déjà foutu son coeur et son esprit dans une panade pareille. Elle a donc déposé le repas de son professeur de mari sur son bureau, Pedro à côté afin qu’il veille que personne ne touche à rien et elle se jette sur le canapé, les pieds par-dessus l’accoudoir et les mains croisées sur le ventre. Quand la porte s’ouvre, elle ne bouge pas mais elle lève les bras tout en criant “Surpriiiiiiiiiiiise!” qui risque de lui faire glisser ses petites lunettes et monter sa rythme cardiaque - oopsie. Elle sourit, elle force le trait pour faire bonne figure tout en ramenant ses pieds sur la terre ferme et de se lever pour aller prendre son meilleur ami dans ses bras. “Pedro m’a dit que tu lui manquais donc j’ai été obligé de venir. Je suis pas venue les mains vides, regarde!” La Cadburn se dirige d’un pas guilleret vers son bureau où elle montre magistralement ce qui y trône. “Tadaaaaa! Livraison express pour Docteur Cadburry!” Et elle finit par taper dans ses mains ; d’accord, Birdie, on a compris ; t’es fière de toi. Au moins pour faire plaisir à Will, tu peux l’être. A défaut de ne pas pouvoir être plus honorable ailleurs.

@will cadburry

« T’as failli avoir ma mort sur la conscience. » Birdie roule des yeux tout en ébouriffant ses cheveux avec le sourire le plus rayonnant qui soit ; c’est un pouvoir qu’elle a cultivé avec les années, de pouvoir courber ses lèvres de cette façon alors que le coeur n’y est pas vraiment. Même si elle est vraiment contente de voir Will. Il n’y a pas un moment dans sa vie où elle ne l’est pas - à part quand il vient chercher sa bénédiction d’héberger son ex femme. Oui, sauf ça. Mais c’est du passé, cette histoire, d’après ce qu’il t’a dit la dernière fois. La dernière fois - occulter la dernière fois en y repensant quand même, il y a un souci dans la matrice. « T’aurais fait quoi si mon cœur m’avait lâché ? Hein ? Hein ? T’aurais réagi comment ? » Birdie hausse les épaules tout en tapotant sa joue. “Je serai devenue veuve, j’aurai eu ton héritage et toute ta collection de dinosaures me serait revenue de plein droit. Je pourrai enfin les colorer car ils sont d’une pâleur abominable.” Elle n’ignore pas qu’il va s’insurger, protester, se rebeller contre ses propos, comme le fier professeur de paléontologie qu’il est ; mais s’il est mort, il ne pourra certainement pas lutter contre les lubis de sa charmante épouse, n’est-ce pas ? Et puis, juste après, Will lui reconfirme à quel point elle est géniale par un éclatant « T’es parfaaaaaaaaite ! » face à ses yeux d’enfant qui découvre ses cadeaux au pied du sapon - enfin, là, c’est un menu McDo sur son bureau, mais ça revient à peu près au même quand on est adulte, non ? Son mari est comblé et il vient même la prendre dans ses bras de nouveau ; son enthousiasme face à un geste aussi anodin mais tout de même appréciable et touchant réchauffe un peu le coeur de Birdie qui se dit qu’elle a réussi à faire sourire quelqu’un. Elle se sent un peu moins comme l’horrible personne comme elle a pu être tenue par des remords stupides dernièrement - même Will en ayant été le coupable et la victime.

« Si tu savais à quel point j’en ai besoin en plus. »
“Pourquoi, tes étudiants t’endorment ? Tu comprends mieux pourquoi je m’endors aussi en t’écoutant.” Alors que c’est la moitié du temps faux mais ça, ce n’est pas une remarque pertinente. Le but est de continuer sur cette lancée et de ne pas laisser la joyeuseté du moment retomber. La jolie blonde le rejoint sur le canapé en prenant son propre repas absolument pas sain mais il n’y a pas de limite à s’imposer quand on peut en profiter. « T’as vu ? J’ai fait changer la plaque sur la porte de mon bureau aussi ! » Birdie secoue la tête en machouillant son premier morceau, le sourire ne se délogeant pas de ses lèvres. “J’ai vu ça! Je suis très fière. Elwyn serait sûrement jaloux de voir que tu lui as volé un titre qui lui revenait de droit.” Comme si son frère était capable d’une once de jalousie ; ce n’est qu’une idée en l’air complètement absurde, Birdie. “Fais attention à ne pas te tâcher, ça ferait mauvais genre devant tes gamins.” Elle lui donne cent une serviettes pour qu’il fasse vraiment attention, passant du rôle de la femme à celui de la mère en un clin d’oeil ; c’est presque une seconde nature, il faut dire. “Comment se porte mon cerisier des bois, en ce moment ?” Parce qu’à faire de se nourrir de ses problèmes à elle et de sa vie en général, Birdie a la sensation d’avoir foutu un peu son meilleur ami sur le côté. Non seulement elle prend de ses nouvelles mais en plus, cela la distrait énormément. Un nouveau morceau de machouiller avant de demander ; “Sofia est vraiment partie ?” Oh Birdie, vraiment ? La Cadburn ne voit là qu'un moyen de s'en assurer, c'est tout.

« Tu touches à mes fossiles et je te brise les os. » Autant dire que l’expression qui passe sur le visage de Birdie est celui du choc pur et simple. “Je suis d’une influence désastreuse.” Parce qu’elle est à peu près sûre que c’est ce qu’elle aurait dit si la situation était inversée - à vrai dire, c’est exactement ce qu’elle aurait pu penser et vouloir faire à chaque fois qu’on a voulu attenter à la titiller d’un peu trop près. “Je suis absolument dévastée de voir que des os de bestioles qui sont mortes depuis des milliards d’années ont plus de valeur que ceux de ta femme. Hashtag smiley triste.” Et elle fait même la moue en conséquence parce que vraiment, c’est désolant et un crève-cœur comme constation. « T’adores mes histoires de dinosaures. Arrête de te mentir à toi-même, mon petit rollier à longs brins. » Birdie éclate de rire, en partant de son geste à ses paroles jusqu’au surnom. “Wow, t’es allé le chercher loin, celui-là. T’as fait des recherches ? T’as une liste de surnoms que t’as apprise par coeur ?” Parce qu’elle est à peu près certaine que le rollier à longs brins vient d’une recherche internet et qu’il n’attendait que le bon moment pour le sortir. N’est-ce pas, Will ? “J’avoue que je les aime bien quand même. T’es chou quand t’es passionné, hubby.” Et rien que pour ça, elle vient foutre ses cheveux en bordel, comme une mère fière de son rejeton - on a dit qu’il va falloir arrêter ça. Ou alors elle se fiche simplement de lui ? Non, parce que Birdie est une touche-à-tout, une ascendance Serdaigle à force de traîner avec un (deux, ahem) qui décuple ses envies de savoir tout et surtout n’importe quoi. Et puis, pour supporter un Will qui s’extasie devant un os tout blanc datant d’avant la préhistoire, il faut bien s’intéresser un minimum au sujet.

« Je pense pas qu’il serait jaloux. Je suis Docteur j’y peux rien moi. Même si un jour quelqu’un s’étouffe dans un restaurant et qu’on demande si un docteur est présent dans la salle, j’oserais pas me lever. » Birdie pouffe de rire en machouillant dans son burger. “Même si je suis fière, ça reste le doctorat le plus inutile du monde. Dire que t’as passé dix ans de ta vie pour l’avoir, j’hallucine totalement.” Dix ans, ce n’est pas certain mais en tout cas, c’est la sensation qu’elle en a eu. Beaucoup trop de temps pour devenir un docteur qui ne serait pas fichu d’aider une personne en berne. “Est-ce que tu te leveras pas parce que t’as peur ou parce que tu pourrais vraiment rien faire ? Quand quelqu’un s’étouffe, c’est comme dans les films, y a juste à le prendre par derrirèe et à appuyer, nan ?” Mais elle imagine qu’entre les cours d’histoire et de biologie, il y a peu de place pour apprendre à comment sauver des vies ; les os de dinosaures, c’est plus important, après tout. « Mais grâce à nos conneries je suis enfin officiellement un Cadburry même si je l’ai toujours un peu été dans le fond. Tout le monde le sait. Même Pedro le sait. » La jolie blonde remue des épaules avec cet air ravi qui lui scie si bien. “Evidemment. La famille est très honorée. J’ai reçu un sms de Lila rempli de smileys, de points d’exclamation et de mots qui ne veulent strictement rien dire pour nous féliciter.” Sa soeur savait très bien que ce n’était pas dans le sens littéral mais cela n’avait pas atténué sa joie. “Je ne peux pas en dire autant d’Aurora, ceci dit.” La sérieuse, la disciplinée, forcément que la tirade dont elle a sommé sa cadette n’a été une surprise pour personne.

« Moi ça va toujours, je me suis refait The last of us II ce week-end. » Birdie roule des yeux en passant son doigt englouti de sauce dans sa bouche. “Et la fin a changé ou toujours pas ?” Qu’elle ironise gentiment avec un léger sourire. « Non, elle est d’ailleurs cachée derrière mon bureau en ce moment. Lève-toi et tu la verras. D’ailleurs je vais sûrement lui laisser deux nuggets, la pauvre, elle va avoir faim. » La Cadburn le regarde un moment avant d’exploser de rire. “D’accord, okay okay, j’ai compris.” Oui, elle est partie ; elle voulait juste confirmation car la dernière fois qu’ils en ont parlé, c’était avec Jordan dans les parages et ils n’ont clairement pas eu le temps de développer le sujet. « Pourquoi tu me parles de Sofia ? Elle te manque ? » Birdie lui tire la langue. “Evidemment, je me languis d’elle depuis son retour. Je suis faible pour les jolies femmes, mon sucre caramélisé, tu le sais.” Mmh, ça n’aurait pas été Sofia et encore moins l’ex de son meilleur ami qu’elle lui aurait fait du rentre dedans sans aucun souci. Mais là, clairement, le ton est ironique. Birdie plisse les yeux en voyant qu’il a ce sourire du petit malin qu’il est, avec son idée derrière la tête. « Il va comment ton mec ? » Le petit con. Alors naturellement, avec l’air le plus détaché au possible, la jolie blonde demande “Lequel?” Après tout, elle en a plusieurs sans en avoir un, pas vrai ? Birdie a parfaitement conscience de qui Will parle mais ce n’est pas elle qui répondra franchement à sa question. Son meilleur ami de mari est bien placé pour le savoir et s’en douter.

« Hashtag choqué/déçu, hashtag cœur brisé. Des os de bestioles ? C’est bien plus que ça que tu le sais ! » Oh oui, elle le sait, Will. Tu le lui as assez dit, assez expliqué, assez démontré que “c’est bien plus que ça”. Will est un passionné, à l’image d’Elwyn. Les sciences, la biologie, l’analogie des corps terrestres, tout ça se ressemble, n’est-ce pas ? Birdie s’y intéresse mais seulement quand le sujet n’est pas pris par autrui. Dire que les dinosaures ne l’ont jamais intéressé serait mentir ; évidemment que les dinosaures sont des créatures fascinantes tellement qu’elles relèvent autant des chimères que de la réalité. Mais par souci de contrariété envers son meilleur ami, la Cadburn n’a jamais souhaité y démontrer un intérêt plus persistant. Rien que pour l’entendre râler et rouspéter comme il peut le faire en ce moment. Comme un vieux couple marié qui dénigre respectivement leurs hobbies juste par simple souci de vouloir s’occuper. Elle remonte à loin, la dispute sérieuse autour d’un sujet qu’il ne faudrait pas évoquer. “Je le sais mais j’ai décidé d’ignorer ce détail.” Aussi simplement que ça, le sourire ironique et raillard au bout des lèvres. « Si tu veux tout savoir, j’en ai entendu parler dans un reportage sur discovery channel il y a une semaine et je l’ai gardé en tête pour te le ressortir. Déjà parce que l’oiseau est super mignon mais aussi parce que je suis sûr que tu l’adorerais. » Birdie mène sa main sur sa poitrine, l’air ému. “Aw, tu trouves que je suis mignonne, alors ?” Evidemment qu’il trouve que t’es mignonne, tout le monde trouve Birdie Cadburry mignonne - non pas dans son caractère mais dans son apparence au moins. “Envoie-moi le nom par sms ou même une photo carrément, que je puisse voir si c’est à la hauteur de ma personne.” Evidemment, il faut bien qu’un surnom d’oiseau t’aille au teint, c’est bien connu.

« Hey ! » Bon, d’accord, Birdie a peut-être été un peu fort et les mots ont peut-être dépassé leurs propos. Ce n’est pas de ta faute si Will a un doctorat mais qui ne lui sert à rien quand c’est pour venir sauver un humain d’aujourd’hui qui ferait une potentielle crise cardiaque, aussi. Avouez que le titre est un peu fourvoyé pour le commun des mortels. « C’est pas inutile. On étudie l’évolution et les espèces disparues, en quoi c’est inutile ça ? » Elle imite silencieusement les paroles de Will qui se défend avec absurdité ; oh il est bien trop titillon, ce midi, heureusement qu’elle vient l'appater avec un peu de mal bouffe, il a l’air d’en avoir besoin. “Ce n’est pas inutile, c’est juste que le terme “docteur” peut porter à confusion. Même si j’adore qu’il y ait un docteur Cadburry à Brisbane, ils auraient dû trouver un autre terme.” Puis elle tapote son bras. “Mais je sais que c’est important ce que tu fais, mon bichon des îles. Vraiment.” S’il n’y avait pas des gens comme Will, il n’y aura pas de quoi pouvoir s’extasier sur les squelettes de créatures si longtemps disparues qu’on pourrait croire qu’elles n’ont jamais existé. « Ouaip c’est la manœuvre d’Heimlich. Si tu veux on peut s’entraîner. Tu peux toujours avaler de travers, j’essaie sur toi, après on échange comme ça si un jour on se retrouve au restaurant face à quelqu’un qui s’étouffe on aura déjà un peu d’expérience. Et avec un peu de chance si on sauve la vie du gars on aura le repas gratuit. » Si Birdie n’est jamais la dernière pour expérimenter, il est certain que là, elle ne camoufle même pas la grimace qui se porte sur ses traits alors qu’elle mâchouille son burger. “Et sinon, pourquoi on ne ferait pas l’inverse ? Toi qui t’étouffe et moi qui essaie ? Après tout, t’es aussi ignard que moi sur le sujet. Et je suis à peu près sûre d’avoir plus de force que toi.” Ah l’éternel débat pour savoir qui a plus de muscles que l’autre - Birdie soutient qu’à force de marcher et de faire du sport de chambre, son métabolisme est renforcé comme jamais ne pourra l’être Will qui s’agglutine trop souvent dans son canapé. « Aaaah, sleeping beauty. Il est temps qu’elle apprenne à s’amuser. » La blonde hausse les épaules. “C’est Aurora. On ne la changera pas.”

« Non, malheureusement. » Comme c’est triste. Elle a déjà essayé mais elle a tellement hurlé à chaque zombie qui attaquait que Will avait décidé que c’était mieux s’il prenait la main. Sans sa présence, évidemment. Parce que Birdie est téméraire quand elle le veut mais aussi une grande peureuse. Tout un sujet. « J’ai toujours su que t’étais jalouse et que tu voulais juste coucher avec elle. Vas-y, la voie est libre, ma meringue italienne. » Cette dernière papillonne des yeux. “Qui te dit que c’est pas déjà fait ?” Evidemment que c’est une connerie. Birdie ignore si Will sait qu’elle est allée voir Sofia à l’hôpital. À son cabinet. Juste pour le plaisir de la narguer et de lui faire comprendre les Frontières. Il est clair que jamais la blonde ne pourra convoiter la brune ; l’histoire est bien trop lourde et de toute façon, Birdie aussi a ses limites. « Fais pas l’innocente. Tu sais que tu peux rien me cacher. » Et si elle fourre son attention dans ses frites de façon profonde, est-ce qu’elle ne peut toujours rien lui cacher ? « Alors c’est quoi le délire entre vous ? » La langue claque contre le palais, la bouche qui est renflouée de patate et elle attend bien cinq minutes pour répondre. Birdie aurait aimé ne pas répondre, ni même avoir cette question mais ce n’était qu’une histoire de temps avant que Will lui fasse l’Interrogatoire. “Y a rien. C’est du fun, c’est tout. Comme toutes mes relations de ce type-là.” Son mari va être sceptique ; elle n’a pas agit avec Heather comme elle a agi avec Jordan. Les contextes étaient différents - certes, mais cela n’empêche pas l’un et l’autre. Ton air dégagé se redresse tout en passant une main dans ses cheveux. “Tu l’as bien aimé ?” Asking for a friend. Toujours sans évoquer le prénom. Mais même elle n’ira pas jusqu’à jouer les ingénues jusqu’à ce point. Vous savez très bien de qui vous parlez. “Tu tâtes le terrain pour que je t’arrange un coup ?” qu’elle finit en souriant, l’air léger même si l’idée n’est pas plaisante à imaginer.

« Tu vas l’ADORER. C’est un oiseau tout coloré. » je note qu’il répond pas à la question sur l’adorabilité de ma personne et j’en conclus évidemment que j’ai raison tout plein, que je suis foutrement mignonne et même au-delà de ça. Mais lui, il est déjà perdu sur sa dernière trouvaille et il a l’air bien trop joyeux à me montrer la photo de l’oiseau - ils ont de la chance que j’ai pas la phobie de ces bestioles, ça aurait été foutrement drôle. « Alors ?! T’as vu ?! T’en penses quoi ?! C’est adorable, hein ?! » okay, j’avoue qu’il gagne un point, là. “Il est super beaaaau, avec toutes ces couleurs! Mais il a l’air tout petit, j’espère qu’il se fait pas bouffer.” car ça serait un drame pour les espèces toutes confondues de perdre un précieux joyau - moi, en tout cas, c’est pas demain la veille qu’on me bouffera. On a déjà essayé, pas concluant, pas encore ; j’ai encore des armes pour m’échapper.

« Non mais en vrai de vrai tu sais ce que c’est le problème ? »
“Oh non mais je sens que tu vas t’empresser d’éclairer ma lanterne, mon pélican de la galaxie.”
« Docteur veut pas forcément dire qu’on est médecins, c’est juste qu’on a le niveau d’étude doctorat, et puis - » et puis quoi ? J’arque un sourcil, je fais un arrêt sur image car il fait un arrêt lui-même et j’attends la suite, moi. « Tu devrais m’arrêter quand je pars dans mes explications à rallonge, je t’en voudrais pas. » il est sérieux ? “J’ai grandi avec Elwyn. Et avec toi. Et je suis moi. Tu crois vraiment que je vais t’arrêter ?” on connait pas ce terme, dans ma famille - celle-là que Will a rejoint par le lien que prouve nos bagues sur nos annulaires gauches. Et aussi sa plaque sur son bureau. Et celle de sa porte. “Tant que je t’arrête pas, tu peux continuer. Et puis quoi, alors ?” j’insiste, juste pour ne pas être d’accord avec lui et parce que maintenant qu’il a commencé sa phrase, faut qu’il aille jusqu’au bout. J’aime pas quand on s’arrête en si bon chemin et je suis toujours avide de nouvelles connaissances, voyez-vous. Il devrait le savoir depuis le temps.

« Heeeeeey !!! C’est même pas vrai, regarde ! »
« Même Popeye est jaloux de mes muscles. »
“Ouais, si Popeye a de la merde dans les yeux pour pas voir qu’ils sont inexistants.” nan, y a pas à dire, je reste la plus forte des deux. Ses bras sont flasques et c’est pas en bougeant les boutons de ses manettes qu’il réussira à les muscler ; mais c’est mignon qu’il essaie de prouver l’inverse. Mais je l’aime comme ça, Will ; avec son manque de muscles et l’estomac tendu de fast food. that’s my husband.  

« J’ai toujours su qu’il y avait de la tension sexuelle entre vous. » je pouffe de rire, ce rire si improbable et ridicule, je pourrai presque faire monter la rougeur à mes joues pour accentuer le rôle de la fille qui est mise à nu face à un crush qu’elle n’a pas. “Tellement que j’aurai pu la bouffer.” mais certainement pas de la façon qu’elle aurait aimé. Et Will encore moins. Mais vu l’historique, j’ai aucun scrupule à l’affirmer et de toute façon, ce n’est pas une surprise. Non, la surprise, c’est plutôt vers qui la conversation dérive et au final, je sais pas si j’aurai pas préféré continuer à aiguiser mes couteaux sur le sujet Sofia.

« Que du fun, oui, oui bien sûr oui. Je vois. » mes doigts finissent mon burger et je les nettoie directement entre mes lèvres, sans chichic ni tracas, et surtout pour les éviter de plonger contre le cou de Will pour étouffer son ton sarcastique et moqueur. « Exactement la même relation que t’as avec Hannah Montana, oui, c’est ce que j’ai ressenti. » il insiste et il signe et en temps normal, contre quelqu’un d’autre, j’aurai été gonflé de fierté mais là, je suis gonflée d’envie de le dépecer sur place. “Je vois pas le rapport.” bouh, la mauvaise foi. Faut dire que vu comment on s’est quittés, Jordan et moi, je suis incapable de pouvoir dire avec certitude qu’y a un truc à venir dans un futur proche ; j’ai toujours pas de boule de cristal, c’est ce que je lui ai dit, c’est ce que je ressens et là, j’ai jamais été aussi incertaine qu’en ce moment. Certains diront que je viens traîner mes pattes dans le bureau de mon mari pour y trouver la solution et ils auraient peut-être pas tort ; j’ai juste besoin qu’on m’aiguille, même si Will est pas le mieux placé pour ça. Mais il reste mon meilleur ami avant d’être mon mari et ça, c’est un truc qui me suffit pour que je daigne ouvrir un poil la porte. Ouais, y a encore des efforts à faire mais on va y arriver, je le jure. « Il est cool ouais. Détends-toi. » “Je suis parfaitement détendue, merci bien.” alors pourquoi j’ai la sensation que mes nerfs sont bouchés et qu’y a des noeuds entre mes omoplates ?

« Ouais j’ai grave eu un crush sur lui. » il est con, “t’es con”, car j’y crois pas une minute - alors que je suis persuadée que Jordan se le serait bien fait, lui, à contrario, mmh. « J’rigole tu le sais bien. » ouais ouais, parle toujours. Il a pas besoin de le rajouter, je le sais. Ce n’est pas comme si j’avais besoin d’avoir confiance en lui pour ça, après tout ; je confierai ma vie entière à Will de toute façon, même si cela se résumerait à finir en parties de mario kart et de cours sur la première vertèbre troisième degré d’un dinosaure encore non identifié. « Et puis ça te plairait carrément pas, hein ? » non, mais je suis bien trop occupée à taper ses doigts qui viennent me pincer les joues comme si j’étais une foutue gosse. « Tu m’as quand même demandé si je l’ai bien aimé, t’avais jamais fait ça avant. » je souffle comme l’adulte que je suis (pas) tout en le tapant pour qu’il recule. “Bas les pattes.” je passe un doigt derrière mon oreille, le regard déviant sur le bordel de nos plats à moitié engloutis tout en me mordant la lèvre. “Y a une première à tout, il faut croire. Pourquoi, ça parait si incensé que ça ? Comment t’as trouvé Hannah, alors ? Tu l’as bien aimé, elle au moins ?” et franchement, mon interrogation est sincère, même si on dérive du sujet et que, hey, je tripote mes doigts pour décider de l’angle d’entrée de la chose. “On s’est disputés.” oh foutre de bordel de merde je suis pas faite pour ces conneries. “Jordan et moi. Avec Heather, tout va bien.” que je précise quand même, sait-on jamais. Mon corps me lâche alors que mon dos vient se coincer contre le dossier, tuant ma nuque dans la position inconfortable que je me fous - au moins, le physique suit la conversation, inconfortable dans tous les sens du terme. “C’est censé être que du fun, tu vois. Mais… On s’est disputés et c’est pas fun du tout.” au contraire, ça me bute depuis des jours et c’était pas censé se passer comme ça. “Il a dit qu’il tenait à moi.” qu’il m’aimait bien. “C’était pas censé se passer comme ça.” si je le répète à vois haute, est-ce que ça le rendra plus réel ? Nope, ça va seulement donner plus de matière à Will de se moquer. Oh s’il se moque, je jure que je ne me rends pas responsable de mes actions si on le découvre étouffé sur son canapé.

« J’suis sûr qu’un Ptérodactyle le mangerait en deux-deux. »
“Je suis sûre qu’il ferait croire qu’il se laisserait bouffer juste pour le bouffer de l’intérieur.” en tout cas moi, c’est ce que je ferai. Quand on est petit, il faut savoir quoi faire avec ce qu’on a. Surtout quand la survie est en jeu. J’ai l’instinct d’une vivante, voyez-vous ; je suis pas suicidaire, je pense pas à la mort et l’avoir frôlé plus d’une fois y est sûrement pas étranger. Alors je me battrai pour ma survie et c’est sûrement de là que doit venir mon instinct de lionne, clairement. « Je sais pas, je me souviens plus de ce que j’allais dire, ça devait pas être très intéressant. » j’arque un sourcil. “Tu te dénigres toi-même… T’as de la fièvre ?” parce que ça m’inquiéterait presque, là. Après, Will étant un Cadburry d’esprit, ce n’est pas surprenant qu’il perde le fil de ses pensées ; bienvenue dans la famille, husband of my life. « T’es cruelle. » blablabla. “Cruelle mais réaliste.” et c’est là que réside ma vérité, il sait que j’ai raison dans tous les cas et c’est bien pour ça que ça le chafouine - juste un peu car dans le fond, Will s’en fout bien d’être le plus fort, il sait qu’il réussira toujours à me battre huit fois sur dix sur mario kart. « À cause de toi ce soir je vais regarder Dirty Dancing avec un pot XXL de Ben & Jerry’s tout en pleurant mon physique déplorable. » là, je pouffe car l’image est distrayante et absurde à souhait. “Je demanderai à Adèle de prendre une photo ; je veux voir ça.” mes doigts naviguent sur l’accoudoir du siège avec une pensée remontant à quelques mois maintenant et j’ai le sourire qui flotte. “Tu sais, j’ai réussi le porté de ce film l’an dernier.” ouais, ça c’est le bon côté. “T’aurais été hyper jaloux tellement qu’on était parfait.” j’aurai cru que mon nez aurait fini au sol mais non, il a volé et ça reste toujours une fierté incroyable, même presque un an après. Je fais à peine attention que je dis pas avec qui. oh Birdie, si tu crois qu’il va pas demander ; je peux mentir, je peux dire que c’était avec un gars random et jamais il ne pourra savoir la vérité. Le fond du sujet là est que sa femme a réussi le porté de Dirty Dancing sans se fracasser le crâne et c’est une fierté qu’il doit aussi avoir.

Même si je me sens moins fière quand je vois toutes les expressions d’exaspération possible qui passent sur le visage de Will. « Même Pedro il y croit pas. » oui mais Pedro, même si je l’aime de fourrure et de réconfort, je lui demande pas son avis. Il est juste là pour faire joli, pour le capital sympathie et pour jouer les modèles quand je décrète vouloir faire un vêtement pour un dinosaure en peluche. « Arrête, tu t’en fiches de ce que j’ai pensé d’Hannah. » “Faux. J’aimerai vraiment savoir. Que tu me confirmes que je suis pas la seule à avoir la sensation qu’elle a un balai dans le fessier qui ne demande qu’à être enlevé.” si Heather m’entendrait, c’est moi qui finirait étouffé sur le canapé, j’en suis persuadée. « Pourquoi ? Si c’est que du fun il devrait pas y avoir de dispute, non ? » “C’était le deal. C’était les règles. La base.” mais on en a jamais parlé, comme j’en ai jamais parlé à aucun de mes plans culs, que ce soit régulier ou non. Mais y a eu un truc en plus avec Jordan que j’ai pas vu venir et ce n’est plus qu’une brique que je me mange là, c’est le mur et les fondations.

« Je vois pas ce qu’il y a de mal dans le fait qu’il te dise ça. » tout, absolument tout.
« Au contraire c’est même plutôt une bonne chose. » non, non et triple non.
“C’est pas une bonne chose car ça veut dire qu’il s’attache et que-” moi aussi.
« Laisse-lui une chance. » oh, vous voyez le vieux truc qui dit “c’est pas lui, c’est moi” ? à incruster ici même.
« T’as quoi à perdre ? » je soupire, je gratte mon ongle contre son canapé et je fais finir par y faire un trou dans le tissu si je continue - de toute façon, il n’est plus de première fraîcheur, ce canapé, y a qu’à sentir le mal de dos qui commence à perler contre mes côtes. “Ma liberté ?” ma bonne vieille amie, excuse et tout ce qui va avec. C’est exactement ce que j’ai balancé à Jordan ; il a pas forcément apprécié mais comme il l’a si bien rétorqué, c’est de ma faute unique. “Je sais pas faire dans ces trucs-là. Je vais forcément tout faire foirer - la preuve, j’ai déjà tout fait foiré. Je suis pas taillée pour ça, Will.” je passe une main contre mon front et non, ça n’aide pas à remettre les idées en place. “Il devait partir une semaine qui s’est transformé en trois et je me suis sentie comme la plus conne des imbéciles à revenir vers lui toutes les semaines juste en ayant la sensation qu’il voulait pas me voir.” faut pas me demander pourquoi, j’ai juste eu peur. Je ne comprends pas moi-même mes propres réactions et là, tout a été disproportionné ; un peu comme le retour de Sofia. Je suis impulsive, j’y peux rien. Et j’aime pas être ignorée. Ni me sentir abandonnée. J’ai eu tout ça en même temps qui s’est amplifié pendant trois semaines. Juste à cause de lui. Je soupire en passant une main dans mes cheveux et ôtant mes chaussures pour aller emmerder Will de mes doigts de pied contre sa cuisse. “J’ai pas confiance que ça se finisse bien. Mais je l’aime bien et je veux pas le perdre pour quelque chose que je me sens pas apte à donner en retour.” voyez, il suffit de pas grand chose pour que mon éternel confiance s’ébranle. Jordan excelle dans ce domaine sans aucun effort et c’est donc naturellement que je me tourne vers mon mari pour des conseils. Ou au moins, juste pour ses oreilles. Et ses épaules. Et tout ce qui le constitue car c’est mon meilleur ami et que même s’il ne possède pas le meilleur cv de relations du monde, il n’empêche que son opinion à de la valeur. Il faut juste que je réussisse à me convaincre moi-même dans le processus.

« Ouais je crois. Ça me donnerait une raison pour sécher les cours cet après-midi. » je joue la mère soucieuse pour son fiston et franchement, j’en suis pas loin du tout car pour que Will réagisse comme ça, c’est que ce n’était vraiment pas passionnant ce qu’il voulait sortir. Mais je m’outre un peu, j’écarquille les yeux et je fais maintenant la femme effrontée d’entendre son mari parler de cette façon. “Tes pauvres élèves vont se sentir à l’abandon et qu’adviendra-t-il de l’avenir des futurs… chercheurs de squelettes de créatures datant de milliards d’années, mmh ?” chercheur est déjà plus proche de la réalité que docteur, même s’il est clair que je clamerai à tout le monde que je croiserai que j’ai un docteur comme mari ; mon dieu que la situation m’amuse trop et que je m’esclaffe toujours autant d’attribuer les termes “époux” et “hubby” à mon meilleur ami de l’extrême. Quelle folie nous avons eu et le pire, c’est qu’on a planifié tout ça pendant des mois ; autant dire que nous sommes capables de faire preuve de discrétion et de secret quand on le veut bien. « Je pense qu’elle se fera même un plaisir de filmer. » tu m’étonnes, je sais que je peux compter sur Adèle comme une alliée fidèle. Surtout quand c’est pour emmerder son cousin - elle me ressemble sur ce point, la petite bestiole. « QUOOOOOIIIIII ? » je finis mes frites avec cet air fier. « Et j’étais pas là pour voir ça ? Tu vas devoir le refaire pour moi, t’en es consciente ? » “Huhu. C’était la chance du débutant. C’est hors de question de retenter le diable.” dans aucun monde j’irai risquer de nouveau d’exploser mon visage. Ni celui de Jordan. “T’as qu’à venir quand je t’invite à des soirées.” et là, c’était thème des années 80, il aurait drôlement apprécié, j’en suis sûre. Mais comme Monsieur fait toujours son difficile, voilà ce qui arrive quand on loupe une soirée, mon coco. « Elle a grave un balai dans le cul. Je crois qu’elle a besoin de baiser un peu ça devrait la détendre. » ohmondieu, j’éclate de rire tellement que je ne m’attendais pas à autant de violence de sa part. “T’inquiètes pas, elle baise, pourtant.” j’affirme et confirme en faisant un clin d’oeil à Will, dont il va forcément grimacer car il a horreur quand je fais ce genre de sous-entendus. “Je vais la kidnapper à Elimbah cette semaine, elle va bien se détendre, crois-moi.” j’ai de la contrariété à évacuer et ne plus penser, après tout. Quoi de mieux que les coussins d’Heather pour se faire ?

« Peut-être que t’aurais dû lui rappeler les règles. » encore faut-il que l’un ou l’autre s’en rappelle, de ces règles. Est-ce qu’il y en a déjà eu en premier lieu ? Après tout, il y a eu quelque chsoe depuis le début, non ? Je ne suis pas naïve pour croire au coup de foudre mais je ne suis pas stupide non plus pour voir que ce n’est pas juste arrivé comme ça du jour au lendemain. On s’est juste trouvés au bon endroit au bon moment. « Mais peut-être qu’avec lui ça serait différent. Y a un feeling entre vous. » y a un feeling entre vous. Mes yeux se perdent dans l’exploration de sa table.« Peut-être que c’est ça que tu devrais lui dire. » j’aurai presque envie de rigoler en ébourriffant les cheveux de Will ; moi, dire tout ça, au concerné ? Il est absolument hilarant, non ? « Si tu te sens pas prête à aller plus loin te force pas, t’iras droit dans le mur. » “Mais si j’ai envie d’essayer quand même ?” oh putain que je me déteste. Indécise comme toujours, je n’arrive pas à me suivre moi-même, comment voulez-vous que je demande au monde de le faire pour moi ? Je soupire en plaquant mes mains contre mon visage pour me cacher tout en m’affalant contre le canapé. « Dis-lui que tu l’aimes bien mais que t’as besoin de temps. Et s’il tient vraiment à toi il pourra pas te reprocher de lui avoir dit la vérité. » il vient m’en piquer, une main, et il me découvre à moitié dans le processus et je grogne de nouveau. “Plus facile à dire qu’à faire.” car Jordan sait flinguer les barrières, il sait tirer dans le mille et il sait comment s’y prendre avec moi. Pas sûr que je réussisse à faire preuve d’autant de sagesse que mon serdaigle de meilleur ami me conseille. Mais je finis par lui sourire avant de le prendre dans mes bras. “Tu sais qu’y a des chances que je suive rien de ce que tu m’as dit mais merci quand même, hubby. Pedro est fier de son papa, j’en suis certaine.”