Voilà deux jours que tu as vu Heather. Elle est vivante, elle respire, elle est en vie, tout va bien. Mais cela ne t’empêche pas de l’avoir engueulé comme du poisson pourri quand tu es allée la voir la première fois. Tu es tellement soulagée qu’enfin, pour cette fois-ci, ça se finisse qu’avec la tronche égratinée et quelques côtes cassées. Le plaisir du soulagement dépasse un peu la peur au fur et à mesure des jours. Ca t’a foutu un sacré coup derrière la tête de réaliser que tu aurais pu laisser une autre amie sous les roues d’une voiture. Pourtant, ce n’est toujours pas ça qui t’arrête d’appuyer sur le champignon quand tu conduis, hein. Non parce que toi, tu es supérieure, tu maîtrises comme tu le répètes constamment à qui veut bien l’entendre - surtout à Jordan quand tu lui fais des frayeurs et qu’iel a le malheur d’être là. Tu n’aimes pas qu’on remette ta conduite en question ; par contre, toi, t’es exaspérée par celles des autres. Dont celle d’Heather qui l’a amené droit dans un poteau. Ca t’es arrivée aussi mais il n’y avait pas eu de dégâts majeurs - cependant, ça a mérité à Van Gogh un tour chez le mécanicien.

Bref, tout ça pour raconter qu’au final, et comme tout le monde, tu sais conduire mais pas les autres. Heather est toujours à l’hôpital et après un savon qui est inutile à ce stade car le mal est déjà fait, tu décides qu’il est temps de lui remonter un peu le moral - et le tien aussi quand même. Tu as une technique simple mais efficace qui ne pourra que la faire rire - parce que toi, ta connerie te fait rire donc forcément qu’Heather appréciera aussi. Elle ne peut qu’apprécier. Vu que tu n’as pas de veste assez longue pour te couvrir jusqu’aux genous, t’en piques une à Jordan - iel en a toute une collection, c’est tellement pratique. Tu te sens plus apaisée en dirigeant ton van vers l’hôpital.

Tu ressers bien la veste autour de toi pour être sûre que la surprise soit totale avant de grimper jusqu’à l’étage où Heather se trouve. T’espère qu’il n’y a pas Divana dans le coin. D’ailleurs, quand tu toques, tu ouvres juste la porte pour y laisser passer la tête. “La voie est libre ?” Que tu demandes en agitant la tête partout pour constater que non, Diana ne se cache ni en haut, en bas, à droite, à gauche, au fond, devant, dans le lit. “Mmh, ça a l’air d’être bon.” Puis tu entres dans la pièce en ouvrant ta veste. “Tadaaaa!” T’as réussi à dégoter une tenue de patient que t’es bien trop fière de lui montrer. “Regarde, je me suis habillée dans tes teintes! Et attends, t’as pas vu le meilleur. Y’a des amies qui veulent te dire bonjour…” Tu tournes et pim, c’est ton cul nu qui apparaît dans la vision de ton amie. “Coucou!” Tu es absolument bête et incroyable, Birdie Olive Cadburry.

@heather harris

Oui pourquoi ? Birdie préfère demander et tâter le terrain. Pour sa connerie, mieux vaut que sa copine maléfique ne soit pas dans les environs. Autant elle aurait confiance en Jordan qui se serait marré.e de la voir faire son petit show, autant madame saloperie ne l’aurait sûrement pas accepté. Mais ce n’est pas de la faute de Birdie si cette gamine a des problèmes de confiance. En tout cas, l’oiseau peut constater que le champ est libre pour s’introduire dans la pièce afin d’ôter sa longue veste pour y dévoiler ce qu’elle a au-dessus. Elle s’exclaffe en se retournant, son cul nu qu’elle agite du mieux qu’elle peut. Tout ce qu’elle veut voir, c’est le visage d’Heather qui s’illumine. Et ça fonctionne parce qu’elle se met à rire même si son visage fait un semblant de grimace - mais Birdie est certaine que ça égaie sa journée. Ça l'est toujours plus que de voir le démon tous les jours.

Non Birdie ce n’est pas possible ça, qu’est-ce que tu fais cul nu ici ?! Birdie glousse. “Il voulait voir par lui même que t’allais bien.” Comme si la réponse était une évidence. La blonde finit par se retourner de face de nouveau en souriant largement devant l’expression désabusée de l’anglaise. Et si quelqu’un rentre et te voit comme ça ! Comment tu as fait pour rentrer ici sans te faire voir et où tu as récupéré ça ! J’espère que c’est pas dans un sex shop ou un truc comme ça. Birdie joue de ses sourcils en s’avançant vers Heather. “Si tu penses ne pas aimer la réponse, ne poses pas de questions, Disney.” Elle joue des sous entendus, elle ne dit rien mais elle suggère de part son air et son timbre taquin. “Tu préfères qu’il vienne d’un sex shop ou que je l’ai volé ?” Inutile de préciser que c’est la deuxième option. Mais elle préfère laisser croire à Heather que la blouse a connu des péripéties sexuelles, c’est bien plus amusant. “Oh et fais pas ton effronté, c’est juste mon cul, c’est pas comme si tu l’avais jamais vu! J’ai pas mis une longue veste pour rien, figure toi. Heureusement qu’on est en automne, ça paraît beaucoup moins suspicieux qu’en été.” L’art du camouflage, ça la connaît. “T’es en manque ? T’as envie que je te ramène un truc du sex shop ? Tu peux tout me dire, hein.” On dirait la mère de Rachel McAdams dans Mean Girls quand elle dit ça. Ceci dit, Birdie pourrait vraiment comprendre le manque ; mais bon, pas sûre que son amie soit autant portée sexe qu’elle. “Est-ce que les infirmières sont canons au moins ?” Il faut bien se distraire comme on peut.

Je n’aurais pas pensé que même tes fesses s’inquiéteraient pour moi. Tu brandis un grand sourire. “Toute ma personne était concernée, Disney.” Même tes fesses, oui oui. Il n’y a bien que Birdie Cadburry pour sortir des âneries pareilles. Ou plutôt, tu camoufles la peur que t’as eu (et que t’as bien fait comprendre à Heather lors de ta première visite) avec de l’humour. L’anglaise a sûrement assez de têtes d’enterrement qui passent le seuil de la porte, sans compter sur son démon personnel avec ses cheveux rouges qui ne doit pas respirer la joie de vivre. Non, au contraire, comme disait Jordan, c’est un Détraqueur qui doit aspirer la joie de vivre des autres pour pouvoir vivre. Exactement. mais là n’est pas le sujet. Le sujet est actuellement dans son lit, vivante, qui respire, avec juste deux ou trois os fêlés mais qui respire et c’est clairement le principal.

Non… je veux pas savoir si c’est ça. Que tu l’es volé ! Je te vois bien rentrer discrètement dans la chambre de quelqu’un qui dort et embarquer une de ses robes neuves comme si de rien n’était. Tu pouffes de rire. “Je te laisse à ton imagination alors.” Tu seras capable des deux scénarios donc pourquoi donner une réponse quand tu peux laisser planer le doute ? C’est tellement plus drôle comme comme ça. Oui sinon ça aurait fait un peu flasheuse si tu te baladais dans ton imper en plein été. Quoi qu’au final c’est un peu le cas quand même. Oui je suis en manque mais j’ai plus envie de ma petite amie qu’un jouet pour m’occuper. Puis j’ai la mauvaise main qui est cassée c’est chiant. Tu claques des doigts tout en t’installant sur le lit de ton amie. “C’est pour ça qu’il faut s'entraîner à être ambidextre, ma loutre!” Oui, c’est totalement une raison valable. “Pour se faire plaisir et pour pouvoir toujours signer des autographes, évidemment.” Que tu dis, comme la grande star que tu n’es pas toi. Tu as un large sourire alors que tes fesses sont visibles vu ta position assise.

Oui y’en a une qui est super canon, bizarrement je me laisse plus facilement manipuler par elle. L’autre une vieille mégère pas agréable elle a rien pour elle, si tu la voyais on aurait de quoi bien bitcher dessus. Elle ne craque même pas devant mon beau minois, c’est honteux. Tu plisses les yeux en essayant de te rappeler des têtes que tu as vu mais il faut bien avouer que si ces têtes ne sont pas importantes, tu ne risques pas de t’en souvenir. “Je trouve ça scandaleux. Qui peut résister à une telle petite bouille, hu ?” Que tu dis en lui prenant le menton comme le ferait une grand-mère avec son petit gosse. “Je suis sûre que tu t’ennuies. Y’a tellement rien à faire. Ils pourraient au moins proposer des activités!” Tu as déjà été hospitalisé après tout. A part regarder la télé, il n’y a absolument rien à faire.

Tu es venue ici me torturer en fait !
“Oui mais c’est de la bonne torture. Ose me dire que c’est pas le truc le plus fun que t’ai vu ces derniers jours entre ces quatres murs.”

Heather pourrait lui dire l’inverse que tu ne la croirais pas. Ta petite boutade était parfaite et tu te retournes une nouvelle fois pour jouer avec tes fesses avant de lâcher un éclat de rire et de t’installer sur le lit de ton amie. Tu l’es toi ? Au contraire pour les autographes ça s’arrachera encore plus si je les signe avec ma mauvaise main car je suis en convalescence. Tu fais un signe de la main qui veut dire “Couci couça. Je suis gauchère mais y’a pas mal de trucs fait que pour les droitiers donc j’ai appris à m’adapter. Sauf pour la conduite. Heureusement qu’on est un des rares pays à conduire à gauche, je sais pas comment je ferai sinon!” Rien que l’idée de devoir conduire à droite et faire tout avec ta main droite aurait été une épreuve supplémentaire que tu aurais été forcée de subir. Mais comme tu aimes beaucoup trop conduire, tu l’aurais fait.

Oui sérieusement ! Je suis irrésistible pourtant. Tu relâches le visage d’Heather en souriant, tout en t’installant un peu mieux sur son lit. T’es carrément en tailleur, tel un chat qui s’impose par la force des choses dans un espace humain. Heather s’adapte comme elle le veut. T’es bien où t’es. Et si quelqu’un entre, il aura un beau visuel sur ton dos, tes reins et le haut de tes fesses dénudés. Oui j’ai rien à faire. Diana m’a apporté des livres mais, passer ma journée à lire c’est pas mon truc. J’ai proposé à John de me donner un script pour au moins avancer. Mais il me dit que la raison pour laquelle je suis ici c’est le boulot alors non. Franchement ils pourraient organiser des courses de fauteuils roulants ça serait plus drôle. La dose de médoc n’est même pas assez forte pour me faire avoir un trip, ils sont juste assez fort pour me donner peur de devenir dépendante par la suite. T’as un petit rictus mêlé à un ricanement qui sort de ta bouche. “T’es trop têtue pour être dépendante de quoique ce soit.” Tu tapotes le dessus du drap où se tient sûrement sa cuisse avec un air compatissant. “Au faites, tu seras sûrement fière de ce développement mais tu sais qui m’a prévenu de ton accident ?” Avant de réaliser qu’une bonne nouvelle en amène une moins bonne. “Enfin, y a un bon développement et un mauvais. C’est Caleb. Il devait toujours avoir mon numéro.” Ca, c’est la bonne. “Par contre, si ça n’avait été que Diana, j’aurai pu attendre encore longtemps. Je serai même pas là, en faites. Car j’aurai pas su.” Parce que ta copine est une connasse en plus d’avoir un cerveau d’huître - désolée les huîtres pour l’insulte.

Oui c’est vrai… ça fait partit de mon top 3 des choses les plus funs que j’ai vu jusqu’à aujourd’hui “J’le savais!” Jamais Birdie n’a douté que sa blague ne puisse déplaire à son amie. Celle-ci est assez grincheuse et de mauvaise foi pour la forme, et aussi parce que les conditions ne sont pas réunies pour qu’elle saute au plafond et s’enjaille de tout. Mais il suffit de gratter un peu plus et d’insister pour qu’Heather montre une certaine légèreté qui n’est d’apparence pas facile à obtenir. Birdie a su appuyer là où il faut pour ça. Il faut dire qu’elles ont vécu des histoires très palpitantes depuis qu’elles se connaissent. Je pense que tu te serais adaptée vu que tu aurais appris comme ça. Oh c’est certain. C’est une question d’habitude. Mais il faut bien avouer que c’est très pratique de pouvoir conduire de la même main que celle dominante chez soi.

C’est pas faux !
“On me le dit souvent.”

Les yeux de Birdie papillonnent pour accentuer la prétention qu’elle n’a pas - même si ça flatte toujours l’égo de voir que oui, elle a raison. Elle a foi en son amie et en son caractère pour ne pas devenir dépendante de quoique ce soit - même s’il ne faut jamais dire jamais. Et bien je suis contente pour Caleb. Vous avez discuté du coup ? Ca, c’est le côté positif. Birdie hoche la tête. “Ouais. C’était bizarre. Mais j’avais pas envie de le massacrer. C’est un beau progrès.” C’est aussi un beau progrès d’en parler. Mais après tout, jamais elle n’aurait pensé que le brun aurait un jour refait surface dans sa vie. Certainement pas par le biais d’Heather. Impensable de songer que ces deux-là soient amis. Voire plus d’après ce que lui a fait comprendre l’autre garce. Je suis désolée pour Diana… Je lui en parlerais parce que tu restes ma meilleure amie et bon si les places étaient inversées j’aurais aimé que ton partenaire me prévienne aussi. Speaking of. Être désolée est une chose, même si Heather n’y est pour rien. “Elle m’a dit des choses assez blessantes. Et j’avoue que je l’ai peut-être un peu attaqué.” Birdie n’a pas eu le temps de faire grand chose puisqu’on est vite venu la retenir avant de faire plus de dégâts - elle en aurait fait. “Je sais pas c’est quoi son objectif mais elle a l’air déterminée à me rayer de ta vie. Même quand t’aime pas quelqu’un de l’entourage de ton partenaire, tu fais un effort. Elle, elle est juste… méchante. J’aime pas vraiment ça.” Birdie passe sa main sur son front en ayant les yeux dans le vide alors qu’elle se remémore ce qu’il s’est dit. Quand elle ne voyait pas flou et rouge à ce moment-là. “Je me suis même demandée si tu lui avais dit quelque chose pour qu’elle me sorte toutes les saloperies qu’elle m’a dites.” Et franchement, c’est ce qui fait le plus mal. Même si elle sait qu’Heather l’apprécie - elle ne sait pas faire semblant de toute façon. Birdie l’a bien vu avec Jordan.

Oui c’est déjà un bon début. Peut-être qu’avec le temps vous vous reparlerez. Birdie hausse une épaule. Qui vivra verra, pense-t-elle. Au moins, Caleb a eu cette attention et elle lui en est reconnaissante. Plus reconnaissante qu’envers l’autre pie qui sert de copine à Heather et qui se prend pour la reine du monde. Un jeu incessant qui épuise la blonde parce qu’elle n’est pas là pour ça, surtout dans ces conditions-là où il est question de la vie de celle qu’elle est censée aimer. Mais pour Caleb, il est certain que l’ambiance s’est tiédie peu à peu après s’être croisés ici et là plusieurs fois cette année sans que ce soit prémédité. Il y a un peu de positif qui ressort de cette situation bien merdique qui lui a donné un souffle au cœur. Birdie n’a pas envie de perdre une amie dans un accident.

Comment ça ? Birdie, ne me dis pas que vous vous êtes encore battues ? La jeune femme porte son attention vers le plafond, presque sur le point de siffloter. Rien qu’à cet air, Heather peut comprendre et avoir sa réponse aisément. Mais Birdie ne va pas s’en excuser ni s’en justifier car elle était dans ses droits vu ce qu’elle a entendu. Ca l’a blessé et ça a été le moyen de communication le plus rapide qu’elle ait trouvé derrière son nuage de colère. Autant dire que la Cadburn s’est posée des questions par la suite car, pour que Diana parle comme ça, c’est qu’il y a forcément une raison, non ? Non, Birdie, je n’ai rien dit du tout, au contraire je pense que ce qui l’énerve c’est que je prends ta défense quand je vois qu’elle exagère. Je suis désolée, je ne comprends vraiment pas pourquoi elle reste butée et bon Diana elle ne se cache pas quand elle n’aime pas quelqu’un. Mais crois-moi que si j’avais un problème avec toi, tu me connais assez pour savoir que je serais venue t’en parler moi-même. Mais Heather la rassure ; Birdie ne sait pas si ça fonctionne mais ça ne résout pas le problème que Diana a visiblement l’intention de la diminuer et rayer de sa vie par n’importe quel moyen qu’elle pourra. Être jalouse d’une amie à ce point est incompréhensible aux yeux de la blonde qui a toujours su naviguer avec les compagnons insupportables de ses amis. Mais Diana est à un niveau qu’elle n’avait encore jamais vu. “On va dire ça, ouais.” Qu’elle répond sans conviction. Au moins, elle entend qu’Heather prend sa défense. Birdie va essayer de ne plus repenser à cette scène sordide. Mais elle ne peut dénier que les mots l’ont blessé et ils continueront jusqu’à ce qu’elle passe à autre chose.

Tu n’aurais pas des feutres ? Je crois que ce bras a vraiment besoin d’une personnalisation. Birdie mord sa lèvre avant de se rappeler ce qu’elle a mis dans ses poches. “Oh, je crois que j’ai pris quelque chose!” Elle saute hors du lit pour aller chercher sa veste, la vision de son postérieur nu à la vue d’Heather - même pas fait exprès pour cette fois ci mais c’est bien le but de sa visite. “Tadaaaa! Ils sont à paillettes en plus! J’en ai eu besoin pour mon propre plâtre l’an dernier.” Des marqueurs qu’elle agite avec vigueur alors qu’elle revient s’asseoir sur le lit. “Donne ton bras que je mettes des couleurs et des paillettes dans ta vie.” Contrairement à l’autre bécasse qui te sert de copine. Birdie prend doucement son bras et s’avance au mieux pour le mettre sur ses jambes avant de se pencher. “T’as une envie particulière ou je peux y aller en freestyle ?” Qu’elle demande en agitant déjà la couleur rose.

Il faut vraiment qu’on te trouve un pantalon, tu ne veux rien piquer de mon armoire ?
“Nope!”

Je suis bien les fesses à l’air, pourquoi j’irai me coltiner un pantalon ? Surtout que ceux de l’actrice ne sont pas forcément les plus colorés. Et puis, où serait le fun si je m’habillais ? Je viens spécialement pour la distraire, ça serait contre productif autrement. J’évite de penser plus que ça à Diana et de reporter absolument tout à Heather ; mon amie vient d’avoir un accident, je n’ai pas envie de l’accabler plus que ça. Cela n’empêche pas que ça m’a fait mal ce que la vipère a pu avoir dit même si j’essaie d’en faire abstraction car ça ne mènera à nulle part dans tous les cas. Pourquoi je ne suis même pas étonnée que tu aies des feutres à paillettes. Je glousse en m’installant confortablement - enfin, le plus possible vu que ce n’est pas un lit royal qu’elle a, Heather. “Parce que tu me connais bien!” Je chantonne joyeusement en débouchonnant un des capuchons d’un rose peu discret. Je te laisse en freestyle mais interdit de me dessiner une bite ou un vagin sur le bras, sinon je te tue. Je pince les lèvres, penchée et le feutre à deux millimètres du plâtre. “Me tente pas.” Non, je vais faire quelque chose de bien plus original et joli qu’une bite ou un vagin. Je suis pas aussi beauf que ça, pas vrai ?

Tu sais que c’est la première fois de ma vie que ça m’arrive d’avoir un plâtre j’ai l’impression de faire mon baptême en te voyant dessiner dessus. J’ai un petit rire en commençant à faire un arc en ciel qui longera la mer. “L’honneur est pour moi. Mais s’il te plait, évite de te retrouver emplâtrer, okay ?” Ma demande est honnête et sincère ; j’ai pas envie de revivre cette situation une énième fois.